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Critiques de Henri Michaux (139)
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Le Jardin exalté

Je connaissais Henri Michaux depuis longtemps sans pourtant l'avoir lu. Et bien je commence avec "le Jardin exalté" petit livre poétique publié en 1983, juste avant la mort de l'écrivain français.

Ce texte d'introspection est une surprise. Michaux décrit le petit coin de paradis que représente pour lui un jardin à la campagne. Mais ce qui est particulier c'est l'évocation du réel associé aux visions poétiques de Michaux, sans doute sous l'emprise de drogue ou d'alcool, comme il aimait en faire l'expérience. D'ailleurs ses premiers mots sont "Il restait un peu du produit préparé. .".

Cela donne un texte en prose fait d'une suite de paragraphes évoquant un lieu agréable, le jardin, en métamorphose permanente. le rapport au corps, à l'univers, donne le sentiment d'exister dans une dimension qui va au-delà du lieu dans lequel on se trouve. Pourtant ce n'est pas un texte métaphysique ni religieux. Preuve que la littérature n'est pas pour Michaux une représentation de ses fantasmes ou un simple divertissement, mais une véritable expérience vécue.





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Oeuvres complètes, tome 2

Deux grands "massifs" se détachent dans ce second volume des oeuvres de Michaux : d'abord, celui des Voyages Imaginaires, rédigés comme des récits de voyages réels (à moins qu'un Barbare en Asie et Ecuador, au premier volume, soient des préparations dans le réel aux voyages imaginaires) ; ensuite, la série de textes, dessins et textes-dessins inspirés par, et consacrés à, la drogue. Mais à y bien regarder, il n'est pas très utile de repérer de grandes tendances propre à chaque volume, ou du moins c'est inutile dans le cadre d'une chronique comme celle-là. Comme le dit l'auteur ans "Tranches de savoir" : "Il faut obliger les mots à fermer." (p. 603)
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Qui je fus (précédé de) Les Rêves et La Jambe (et..

Lorsque j'ai acquis ce recueil de textes de Henri Michaux, il y a quelques années, j'étais emballé par ma découverte. Une lecture en diagonale avait suffi à motiver mon achat. Puis, le temps a passé et lorsque j'ai repris ce recueil pour le lire intégralement, j'avais changé entre temps d'idée sur son auteur. Il me semblait alors qu'il était un écrivain difficile à lire et destiné aux lecteurs les plus sophistiqués.



Quand j'ai commencé à lire ce recueil, je me suis aperçu que tous les termes abordés m'intéressaient presque par magie. Michaux a cette manière d'écrire sur ce qui nous interroge intérieurement. Tous ses thèmes captivent et pourtant, quand je le lis, ma curiosité initiale devient sans objet et presque une énigme dont son écriture est certainement responsable. Peut-être est-ce la conséquence d'un style d'écriture moderne, expérimental, imaginatif. Il y a là, malheureusement, quelque chose pou moi qui faiblit et qui a tout avoir avec l'inspiration surréaliste de Qui je fus. Je perçois parfois l'écriture qui joue sur l'automatisme de la pensée comme étant plus ennuyante, elle nous pousse à décrocher de notre lecture.



Par ailleurs, il y a de l'humour chez Michaux : « Charlie ne peut voir d'un homme ses longues oreilles, sans avoir envie d'y accrocher sa canne./ Il allume ses allumettes sur le crâne chauve d'un musicien, l'éteint dans son nez, et se débarrasse de ses gants dans l'ouverture du cor d'harmonie. » J'insiste, de nombreux passages font rigoler. Il y a aussi de la profondeur dans ses textes: « Je suis habité; je parle à qui-je-fus et qui-je-fus me parlent. Parfois, j'éprouve une gêne comme si j'étais étranger. Ils font à présent toute une société et il vient de m'arriver que je ne m'entends plus moi-même. »



En somme, je risque de relire Michaux dans ma vie, mais il ne s'agit pas pour moi d'un auteur dont la lecture des textes m'est absolument essentielle et c'est bien dommage.

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Poteaux d'angle

il porte bien son nom... de la sagesse qui balise la vie. (!)
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Un barbare en Asie

Le barbare s'excuse !



Michaux s'excuse en fait de ne pas être un prophète (en qui se révèle la quintessence de la poésie ); personnellement, je ne lui en tiens pas rigueur.

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Poteaux d'angle

N°1768– Août 2023



Poteaux d’angle – Henri Michaux – Gallimard.



Henri Michaux est un poète , je m’attendais donc à lire des poèmes, même si dans le domaine de l’écriture Henri Michaux a été une sorte de marginal de la littérature, non seulement en refusant la forme classique de la poésie, lui préférant une forme visuelle qui trouvera son épanouissement dans la peinture et l’art graphique, privilégiant les néologismes parfois inattendus, faisant prévaloir la liberté de création, refusant pourtant le mouvement surréaliste. Ses expérimentations se poursuivront avec l’usage de l’éther et plus tard de la mescaline, substances hallucinogènes supposées favoriser la création. Il se veut en dehors des courants littéraires et refuse la médiatisation de son œuvre et même de lui-même bien qu’il compte beaucoup d’ amis dans. les cercles artistiques.

J’ai lu ce recueil comme une somme d’aphorismes sur l’existence, des conseils donnés à son lecteur, une invitation à la méditation. Je vois ces « poteaux d’angles » comme de piliers solides et stables posés aux quatre coins d’une vie, le résultat de son expérience personnelle, autant de jalons au service des autres individus (fréquent usage de la deuxième personne).



Je m’attendais donc à plus de poésie, plus de musique et d’images, moins de phrases sentencieuses. Bref, je suis un peu déçu malgré l’importance littéraire incontestable d’Henri Michaux.
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L'Espace du dedans

Ce que j'aime bien, quand je lis de la poésie, c'est que j'ai l'impression d'être au musée. On passe à peu près autant de temps à lire un poème qu'à regarder un tableau, et surtout, on abrège ou on prolonge si ça nous plaît ou pas. Telle croûte nous agresse les yeux ; on passe au reste et on l'oublie à jamais. Telle œuvre nous touche ; on s'arrête et on essaye de comprendre pourquoi. C'est d'autant plus intéressant lorsque la croûte et l'oeuvre sont du même artiste, cela prouve que l'on a détesté la croûte en vertu d'un vrai jugement et pas sous l'impulsion misanthropique et impitoyable de la certitude que ledit artiste est par principe détestable. D'ailleurs, on s'arrête parfois moins pour envisager l'inscription de l'oeuvre dans sa mémoire que pour observer ce que ce jugement de valeur spontané dit de nous. Pour en venir au livre, je ne crois pas avoir déjà lu un recueil de poésie où cette impression s'est autant manifestée.



Autant le dire d'emblée, les trois-quarts des poèmes ne m'ont soit pas intéressé, soit carrément pas plu. On nage dans un délire absurde plus ou moins dense, dont le caractère poétique est loin d'être évident puisqu'il ne s'agit quasiment que de prose. On retient quelques thèmes récurrents : le mépris du corps, la confusion entre le réel et l'imaginé, la violence gratuite macabre, la personnification des concepts, la conceptualisation du concret. Beaucoup de têtes coupées, beaucoup de viscères qui volent, beaucoup d'assassinats cordiaux... On passe un bon moment. Il y a un travail sur la langue qui consiste à inventer des mots qui sonnent français pour traduire une idée assez floue, mais qui excellent à retranscrire leur caractère glauque. Invention également de tout un bestiaire plus ou moins fantastique qui aurait le mérite de révolutionner les collections d'un Muséum d'histoire naturelle fantasmé si le poète caractérisait lesdites espèces au lieu de les énumérer et de n'en donner que quelques traits comportementaux sous forme d'énigmes. Le poète reconnaît lui-même, à la fin d'un texte particulièrement complexe, où les incohérences succèdent aux invraisemblances, qui occasionne chez le lecteur une lutte acharnée et souvent vaine contre la passivité, que les éléments naturels sont plus à même de comprendre son écriture que l'homme ; autant vous dire qu'on n'en sort pas bouleversé par une nouvelle vision du monde. On passe son temps à essayer d'établir un diagnostic sur l'état mental du poète, traversé de passions morbides, d'obscénités grotesques et de masochisme dépressif.



Les seuls passages que j'ai apprécié sont paradoxalement les moins poétiques de l'oeuvre. Ce sont les mésaventures absurdes de Plume, assez amusantes, où une naïve victime éternelle se laisse martyriser par une société qui semble incapable d'éprouver autre chose que de la haine à son endroit ; et le voyage en grande Garabagne, où l'on se croit au milieu d'un chapitre du Livre des Merveilles de Marco Polo, qui consiste, selon un principe cher à la science-fiction, à imaginer les mœurs de peuples inconnus que le poète visite. Seule exception : le poème "Ecce homo", le tableau où j'ai dû m'arrêter, qui écrase complètement le reste du recueil pour moi et m'a bien rassuré à un moment où je commençais à me demander si je n'étais pas en train de tout détester par principe. On y trouve un regard plein de verve sur l'homme, avec un recul approprié et des images qui font mouche, et dont on saisit les références et les observations dans la société. Un bien beau poème rapide à lire, qui fait réfléchir et que j'invite à découvrir sans attendre.
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Un barbare en Asie

‘Un barbare en Asie’ a été écrit par Henri Michaux à la suite de son voyage sur le continent asiatique en 1931, voyage durant lequel il aura visité des pays tels que l’Inde, la Chine et le Japon. Ce récit unique en son genre est axé sur la comparaison entre les civilisations, à savoir la vie européenne qu’il connaît et les cultures asiatiques qu’il découvre. Ne s’attardant que très peu sur la description des paysages, ce carnet de voyages s’attache à analyser, de façon sympathique mais sans complaisance, les mœurs, la vie sociale, la spiritualité et plus généralement la culture des peuples d'Asie, pour lesquels il éprouve plus ou moins d’intérêt et de sympathie.



La première partie du livre - la plus longue - est consacrée à son voyage aux Indes. On ne peut pas dire que Henri Michaux brosse un portrait très flatteur des Indiens ! S'il loue leur profondeur philosophique et leur sagesse, il n'en pointe pas moins la franche misogynie qui se manifeste dans la société indienne, la sclérose du système des castes, la laideur physique qu'il juge fort répandue et la bêtise qui l'est selon lui toute au moins (hic).



Son voyage en Chine l'enthousiasme bien davantage : une affinité touchante se créée entre le poète et cette culture si singulière, ingénieuse et éprise d'harmonie. Il dépeint encore avec esprit et humour les caractères sociaux, amoureux ou encore philosophiques qui lui semblent propres aux Chinois. Son voyage se termine par le Japon, qu'il juge accablé et effacé, et l'Indonésie, plus charnelle.



Deux préfaces introduisent le livre, toutes deux rédigées par Henri Michaux lui-même. L’une sera écrite douze ans après son voyage, l’autre trente-cinq ans après. Dans ces préfaces, l’auteur exprime ses regrets a posteriori, notamment celui d’avoir mal compris ces pays et d’avoir mal vu leur avenir. Cela nous rappelle qu’il faut lire cet ouvrage en tenant compte de l’époque où Henri Michaux l’a rédigé. Les empires coloniaux occidentaux étaient au faîte de leur domination sur le monde. L’intérêt en Occident pour les civilisations orientales relevait davantage d’un goût pour l’exotisme et un sentiment de supériorité par rapport aux cultures orientales. Il est d’ailleurs intéressant de rappeler qu’à l’époque même où Henri Michaux se promène en Asie, André Malraux remettaient en question le colonialisme des nations européennes.



En définitive, un livre qui semble daté par certains aspects mais qui n'en garde pas moins une véritable liberté de ton et une très grande modernité dans sa vision du voyage et de l’interculturalité.
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Un barbare en Asie

Le grand poète Henri Michaux revient, dans cet ouvrage que l’on pourrait qualifier de « culte », sur son voyage en Asie réalisé au cours de l’année 1933. Il y est beaucoup question de la psychologie des peuples qu’il rencontre et pour lesquels il éprouve plus ou moins d’intérêt et de sympathie. La première partie du livre, la plus longue, est consacrée à son voyage aux Indes. On ne peut pas dire que Michaux brosse un portrait très flatteur des Indiens, ce portrait est parfois même assez féroce ! S’il loue leur profondeur philosophique et la sagesse qui peut advenir à l’occasion d’une noble maturité il n’en pointe pas moins, avec dureté et drôlerie, la franche misogynie qui se manifeste dans la société indienne, la sclérose du système des castes, la laideur physique qu’il juge fort répandue et la bêtise qui l’est selon lui toute au moins. Il s’arrête en outre de façon relativement savante et en tout cas sensible sur la musicalité des langues qu’il traverse du Nord au Sud de ce continent, avec une préférence pour les langues du Sud comme le Tamoul. Son voyage en Chine l’enthousiasme bien davantage : une affinité touchante se créée entre le poète et cette culture si singulière, ingénieuse et éprise d’harmonie. Il dépeint encore avec esprit et humour les caractères sociaux, amoureux, philosophiques etc. qui lui semblent propres aux Chinois. Son voyage se termine par le Japon, qu’il juge accablé et effacé, et l’Indonésie, plus charnelle, qu’il lui préfère. Un livre qui semble daté par certains aspects mais qui n’en garde pas moins une véritable liberté de ton, une langue moderne et un regard très acéré !
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L'Espace du dedans

Ecce homo: l'un des grands textes de ce recueil.

« Ecce homo » sont les mots par lesquels Ponce Pilate présente au peuple le Christ couronné d'épines. Ce très long poème en prose constitue la fin du recueil Exorcismes paru en 1943. Comment s'étonner de sa noirceur, de la colère dont il témoigne, alors qu'il est écrit en plein conflit mondial, une guerre totale, monstrueuse, dont nul n'entrevoit encore l'issue. Cette vision amère de l'humain, de sa nature, de sa condition, de ses hauts faits et méfaits, malgré une fin quelque peu apaisée, sonne comme un jugement dernier.
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Un barbare en Asie

plutôt une citation qui m'a frappée

car d'autres on fait de magnifiques description de ce livre que j'ai aimé :

" l'Europe devrait se reposer sur l'Asie disent encore quelques Hindous ; mais l'Europe ne peut se reposer sur personne. Elle ne peut plus e reposer du tout; le temps du repos est fini Il faut voir maintenant ce que le reste donnera. D'ailleurs, le repos n'avais pas donné assez"

et maintenant, elle ne peut toujours pas se reposer loin de là
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Choix de poèmes

Poésie d'amour, de révolte et de vie qui est puissante et belle.
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La Nuit remue

C'est un sentiment très étrange. Je ne suis en général pas très attiré par la poésie, et encore par ce genre de poésie. Et pourtant, je me suis laissé emporté par ce recueil, que j'ai lu avec beaucoup de plaisir.
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Ecuador : Journal de voyage

Est-il moins périlleux de voyager de nos jours qu'en 1928 ? Le voyageur sédentaire que je persiste à demeurer -- nul péril pour moi en la demeure -- hésite peu à en douter au narré des histoires horrificques des touristes, ces bonnes gens qui seraient mieux chez eux et que l'industrie du voyage transporte dans des endroits qui seraient mieux sans eux, rapportent avoir vécu lors de leur transhumance vacancière.



Pour moi, c'est dans mon fauteuil, sous l’œil du chat Ludo, lung ching à portée de main, qu'avec Henri Michaux, poète découvert grâce au livre de Michel Cournot, j'ai temps et espace franchi pour quelques heures. Le moment, 1928, destination : l'Équateur. Toute une année. À commencer par une traversée de l'Atlantique et du canal de Panama : « Entre gens du bord, un lien : les jeux de carte. Bridge, manille, poker : la seule monnaie de notre civilisation qui ait cours partout. » Puis depuis Quito, l'aventure ... et l'écriture :



« Dans deux ou trois ans, je pourrai faire un roman. Je commence grâce à ce journal à savoir ce qu'il y a dans une journée, dans une semaine, dans plusieurs mois.

C'est horrible, du reste, comme il n'y a rien. On a beau le savoir.

De le voir sur papier, c'est comme un arrêt. »



Ne vous y trompez pas, Michaux ne raconte rien, ou si peu, dans son journal de voyage ; quelques faits, certes, mais surtout une évocation poétique (le texte comporte d'ailleurs quelques beaux poèmes en vers libres) de son très difficile périple.



Et on appréciera son rendu des différences culturelles qu'il constate. Ainsi, avec un certain agacement :



« Une résolution une fois exprimée en parole devant témoins, beaucoup de Français se sentent obligés d'agir suivant le dit.

L'Équatorien n'est point ainsi. Il a dit demain, eh bien ce sera après-demain ; vous l'attendez le surlendemain, ah, non, fini, plutôt autre chose, ou plus rien du tout, il a changé d'idée.

Il ne met pas la parole à part dans le solennel.

Non ! Il change d'idée, il change de parole, c'est tout un.

Ceci est la cause de nos nombreux retards, et de mon malaise depuis des mois. »





Au passage, un commentaire a frappé mon attention :



« On se demande souvent pourquoi les jeunes gens de cette génération sont désespérés. C'est qu'ils sont sacrifiés. Ils entrevoient la belle époque. Ils n'y vivront pas. Lequel d'entre eux n'accepterait n'arrêter sa vie actuelle pour vivre en l'an 2500 ?

Cet état d'esprit est nouveau dans le monde ; autrefois on n'attendait pas de l'avenir tout ce que nous en attendons. »



Ne lit-on pas là l'équivalent de la complainte de ce qu'on appelle aujourd'hui la génération X ? À la réserve près que celle-ci, et la nôtre aussi d'ailleurs, savent qu'il n'y a guère à attendre de l'avenir, et que le progrès n'est qu'une idéologie vieillissante, sinon morte.
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L'infini turbulent

Henri Michaux, l'existentiel (Namur, 24 mai 1899 – Paris, 19 octobre 1984)

Publié par Robert Paul le 10 Décembre 2009 à 12 30



Contemporain des surréalistes, Henri Michaux a cherché comme eux dans la poésie et dans l'art une aventure spirituelle comparable à certains égards à l'expérience mystique. Mais il se distingue nettement d'eux par le climat angoissé de son univers intérieur, par son esprit critique, sa curiosité intellectuelle, son refus de toute agitation tapageuse et de tout engagement idéologique. Il donne l'exemple de la plus grande liberté d'esprit dont un homme soit capable. Tenté, au début, de refuser la réalité pour s'évader dans l'imaginaire, il a finalement entrepris d'explorer le plus complètement possible, en tentant sur lui-même des expériences d'un caractère presque médical, le domaine mental de l'homme.

Qu'il s'agisse d'exprimer ses sentiments d'angoisse et de révolte, de raconter ses rêves, d'imaginer des histoires fantastiques, ou de rendre compte d'expériences psychologiques, Michaux le fait dans un style immédiatement reconnaissable et inimitable, sec, nerveux, haletant, saccadé, vibrant, qui traduit à la fois l'émotion et l'humour. Longtemps desservi par son originalité même, il est aujourd'hui reconnu comme l'un des plus grands écrivains français. Il fut aussi un remarquable peintre, un des initiateurs du « tachisme » en France. L'évolution de son oeuvre graphique, depuis les figures monstrueuses du début jusqu'aux signes, aux taches et aux dessins « mescaliniens », sans être absolument liée à celle de son oeuvre littéraire, va dans le même sens : de l'angoisse paralysante à l'ivresse de la découverte.



De la révolte à l'aventure



Poète et peintre, Henri Michaux n'a quitté définitivement sa Belgique natale qu'à vingt-cinq ans et n'a été naturalisé français qu'à cinquante-cinq ans. Il est né le 24 mai 1899 à Namur dans une famille bourgeoise ardennaise et wallonne. Enfant et adolescent maladif, rêveur, révolté contre son milieu familial, il « boude la vie », existe « en marge », s'évade dans la lecture. Il découvre les mystiques. A vingt ans, refusant toute intégration sociale, il renonce à poursuivre ses études de médecine et s'embarque comme simple matelot. Au bout d'un an d'aventures maritimes, il revient à Bruxelles. Il semble être définitivement un « raté ».

La lecture de Lautréamont lui révèle sa vocation d'écrivain. Il débute par des essais et des textes poétiques en prose où l'imagination cocasse et le style percutant révèlent déjà sa profonde originalité. Venu à Paris, il se lie avec Jean Paulhan, qui est le premier à comprendre et à apprécier son génie. Son premier livre, Qui je fus , passe à peu près inaperçu. Un voyage en Amérique du Sud lui inspire Ecuador (1929) ; quelques années plus tard, il rapporte d'un grand voyage en Inde et en Chine un autre journal de bord, Un barbare en Asie (1932). Entre-temps, il a écrit ses premiers chefs-d'oeuvre : Mes Propriétés (1929) et Un certain Plume (1930, repris sous le titre de Plume en 1938), nom d'un personnage falot, éternelle victime des hommes et des événements, qui incarne l'angoisse de vivre.

Dans les années qui précèdent la Seconde Guerre mondiale, l'inspiration de Michaux s'approfondit. Il commence la description de ses pays imaginaires et il fixe les images du Lointain intérieur (1938). En même temps, il se consacre de plus en plus au dessin et à la peinture et commence à exposer des aquarelles et des gouaches aussi étranges, pour le grand public, que ses poèmes. La publication, en 1941, d'une conférence de Gide, Découvrons Henri Michaux , marque le début de la notoriété. Mais c'est seulement après 1955, au moment où il entreprend d'expérimenter sur lui-même les effets des drogues hallucinogènes, notamment de la mescaline, qu'il obtient la consécration définitive. Cependant, fidèle à sa vocation de poète réfractaire, jaloux de son autonomie, soucieux d'échapper à toutes les aliénations, même celle de la gloire, il refuse, en 1965, le grand prix national des Lettres.



L'espace du dedans



Michaux se désintéresse de ce qui est extérieur : paysages, objets, réalités économiques, relations sociales, devenir historique. Son regard plonge à l'intérieur de lui-même, dans ce domaine incirconscrit et obscur où naissent les pensées, les rêves, les images, les impressions fugitives, les pulsions. Aucun écrivain peut-être n'a jamais porté une telle attention aux mouvements les plus ténus de la vie intérieure. Il dit de l'art de Paul Klee, avec qui il a d'incontestables affinités, qu'il nous communique le sentiment d'être « avec l'âme même d'une chrysalide ».

Sa faculté maîtresse est l'imagination, mais une forme d'imagination qui refuse le pittoresque et la narration. Ce domaine de l'imaginaire, c'est ce qu'il appelle ses « propriétés ». Il est à la fois tout entier enclos dans son esprit et à la mesure de l'universel, puisqu'il est riche de « millions de possibles ». Ce que Michaux invente, ce n'est jamais une action, une intrigue (il n'est pas un conteur, même dans Plume ), mais des êtres et surtout des manières d'être. Au pays de la Magie ou dans celui des Meidosems (êtres filiformes et évanescents), il fait l'inventaire de nouvelles manières de vivre, d'aimer, de souffrir, de mourir.

L'imagination est source de trouble et d'angoisse, puisque c'est elle qui provoque les images obsédantes, sécrète les monstres, doue les objets et les êtres d'un pouvoir d'agression, fait du monde une perpétuelle menace pour le corps et la conscience de l'individu, également fragiles. Une grande partie de l'oeuvre de Michaux exprime la terreur d'être envahi par « les puissances environnantes du monde hostile ». Mais l'imagination, qui est une force de destruction du moi, est en même temps un instrument de défense et une force de restructuration. Toute une autre partie de l'oeuvre de Michaux montre les divers procédés d'« intervention » qui permettent au rêveur (endormi ou éveillé) de prendre sa revanche sur la réalité hostile, de corriger ou de compléter le monde dans le sens de ses plus secrets désirs. Dans cette perspective, la poésie et la peinture sont moins des moyens d'expression que des exorcismes.



La recherche de l'absolu



Michaux écrivait déjà dans son premier livre : « Je ne peux pas me reposer, ma vie est une insomnie [...]. Ne serait-ce pas la prudence qui me tient éveillé, car cherchant, cherchant et cherchant, c'est dans tout indifféremment que j'ai chance de trouver ce que je cherche puisque ce que je cherche je ne le sais. » Son entreprise consiste donc à tenter d'atteindre quelque chose qui se dérobe sans cesse et à quoi il ne lui est pas possible de renoncer sans que sa vie perde toute signification. Cette ferveur perpétuellement frustrée, ce « désir qui aboie dans le noir », les mouvements de ce « cerf-volant qui ne peut couper sa corde » définissent la situation spirituelle de l'homme contemporain, à qui sa pensée analytique et sa culture désacralisée ne permettent plus de « participer à l'Etre ». L'activité littéraire et artistique de Michaux, comme d'ailleurs toutes ses autres activités, est une « entreprise de salut ».

Dans sa jeunesse, la solution de la mystique chrétienne l'avait attiré. Plus tard, il a découvert la pensée de l'Inde et celle de la Chine, qui lui offrent des modèles et des techniques de méditation plus efficaces. Mais c'est finalement dans la poésie et dans l'art qu'il trouve la voie d'une réconciliation avec le monde et la vie. Il ne s'agit pas de trouver des solutions ou des réponses, mais de s'éveiller à la vraie vie, d'accéder au sens véritable du monde, qui est son mystère et son inépuisable nouveauté. Il faut retrouver l'esprit d'enfance : elle est l'« âge d'or des questions et c'est de réponses que l'homme meurt ». C'est encore à propos de Paul Klee que Michaux explique à quelles conditions l'art et la poésie permettent de dépasser la muraille de signes qui nous sépare du réel : « Il suffit d'avoir gardé la conscience de vivre dans un monde d'énigmes, auquel c'est en énigmes aussi qu'il convient le mieux de répondre. »



L'expérience de l'infini



Michaux avait jadis été tenté de recourir à la drogue (notamment l'éther) comme à un moyen de s'évader, de se retirer du monde, de vivre de l'autre côté. Plus tard, ce n'est plus l'évasion qu'il recherche, mais l'expérience. Il ne s'agit pas pour lui d'échapper à la condition humaine, mais d'en explorer toutes les possibilités. La drogue, qui donne des hallucinations et permet d'accéder à l'état second, est l'une des voies de l'aventure mentale dans laquelle le poète s'est engagé et qui consiste à « se parcourir », à faire l'« occupation progressive » de tout son être en exploitant toutes ses facultés.

La dernière partie de l'oeuvre de Michaux (depuis 1955) est consacrée à l'exploration de l'univers prodigieux que lui a révélé l'usage de drogues comme l'opium, le hachich, le L.S.D. et surtout la mescaline. Il montre que le drogué fait l'expérience de l'infini, mais aussi qu'il existe deux catégories, deux modalités de l'infini, dont l'une est le mal absolu et l'autre le bien absolu. Les titres des ouvrages qui décrivent les effets de la drogue : Misérable Miracle (1956), L'Infini turbulent (1957), Connaissance par les gouffres (1961), rendent compte du caractère essentiel de l'hallucination par le hachich ou de l'ivresse mescalinienne, qui est l'aliénation. Le drogué, comme le fou, est délogé de ses positions, chassé de lui-même, pris dans un « mécanisme d'infinité ». Avec la perception juste de son corps, il a « perdu sa demeure ». Il ne retrouve plus le « château de son être ». L'expérience de la folie mescalinienne enseigne à la fois que l'infini est l'ennemi de l'homme et que, pourtant, l'homme est vulnérable à l'infini, qu'il y est « poreux », parce que « ça lui rappelle quelque chose » et qu'il en vient. La finitude est conquise sur l'infini et la vie humaine normale est « une oasis », « une hernie de l'infini ».

Il existe pourtant une autre forme de l'infini, dont Michaux a fait parfois, d'une manière inattendue, l'expérience bouleversante : un infini non plus de désorganisation et de turbulence, mais de complétude, de transcendance, l'unité retrouvée. C'est l'extase, semblable à celle des mystiques, par laquelle il se sent « remis dans la circulation générale », « rentré au bercail de l'universel » et qui lui donne enfin accès à une « démesure qui est la vraie mesure de l'homme, de l'homme insoupçonné ».



Humour et poésie



L'originalité de l'art de Michaux, dans ses ouvrages littéraires comme dans ses peintures, tient à la fusion de deux éléments en apparence contradictoires, l'émotion et l'humour. D'un bout à l'autre de son oeuvre, il n'y a guère de phrase ou de trait qui n'exprime l'émotion la plus intense. Souffrance, terreur, ou au contraire ferveur, l'émotion se traduit par des images fulgurantes, des cris, des rythmes haletants, des répétitions. Mais l'émotion apparaît rarement à l'état brut, et Michaux, en règle générale, ne la prend pas entièrement au sérieux. Il y a chez lui un refus d'être dupe, un besoin d'observer et de comprendre qui établissent une distance entre lui et ses propres sentiments. Placé dans une situation difficile, il utilise l'humour comme un moyen de prendre du recul et de se protéger. Il ne s'agit pas de rire ou de faire rire, mais de neutraliser l'émotion, soit par un détail ou un tour saugrenu, soit par un flegme apparent. L'exemple d'humour le plus connu et le plus caractéristique de Michaux, c'est le personnage de Plume, à qui il arrive toutes sortes de mésaventures surprenantes sans que cela modifie jamais sa résignation attristée et sans qu'il ose intervenir pour détourner le cours du destin.

Que ce soit dans les récits de voyages réels ou imaginaires, dans les rêves de « vie plastique », où il invente la « mitrailleuse à gifles » ou la « fronde à hommes », dans les réflexions et les aphorismes sur les sujets les plus divers, le ton de Michaux unit presque toujours la gravité et la fantaisie, la tension et la désinvolture.

De toute manière, écrire (ou peindre) n'est jamais pour lui un acte gratuit ou un divertissement, mais une sorte d'épreuve ascétique : « Écrire, écrire : tuer, quoi. » Il crée, dit-il encore, « pour questionner, pour ausculter, pour approcher le problème d'être ». En cela, il incarne la tentation la plus forte de l'art contemporain et se rattache à la tradition des poètes voleurs de feu. Il est l'un de ceux qui ont le mieux pressenti ce que pourrait être une nouvelle culture, intégrant à la pensée occidentale des éléments empruntés à l'Orient, et une nouvelle mesure de l'homme, plus vaste que la nôtre.



Sagesse et contemplation



Un dernier massif est venu, dans la vieillesse, compléter l'oeuvre. Tout ce qui précédait se trouve repris et dépassé sur chacun des deux versants, dont l'un est tourné vers la sagesse, l'autre vers la contemplation.

On trouvait déjà, çà et là, dans les ouvrages de l'âge mûr, des aphorismes, qui étaient d'un moraliste. Poteaux d'angle est un recueil de préceptes que le poète s'adresse à lui-même ; et la sagesse qu'ils contiennent se situe au-delà de toute sagesse. Michaux se défend d'être un « gourou » : « Quoi qu'il arrive, ne te laisse jamais aller - faute suprême - à te croire maître, même pas un maître à mal penser. Il te reste beaucoup à faire, énormément, presque tout. La mort cueillera un fruit encore vert. »

Comment le poète réfractaire pourrait-il enseigner autre chose que la liberté ? Les principes de sa morale sont l'authenticité et l'autonomie : être soi, être à soi. Mais cela conduirait au blocage du moi si cette sagesse n'était pas aussi un mouvement d'ouverture au monde et d'élan vers l'inconnu. Comment conserver quelque chose du prodigieux foisonnement des possibles, sinon en gardant une totale disponibilité ? « Si tu ne t'es pas épaissi, si tu ne te crois pas devenu important..., alors peut-être l'Immense toujours là, le virtuel Infini se répandra de lui-même. »

Dans Face à ce qui se dérobe , Michaux décrivait la « survenue de la contemplation ». Elle ne peut naître que dans le silence. « Une fois repoussés les variations et ce qui nourrit les variations : les informations, les communications, le prurit de la communication... on retrouve la Permanence, son rayonnement, l'autre vie, la contre-vie. » Il est significatif que l'un de ses derniers textes soit la suite de poèmes intitulée Jours de Silence (recueillis dans Chemins cherchés, chemins perdus, transgressions ). Il ne décrit plus la contemplation mais la chante, la célèbre, avec la ferveur retrouvée des mystiques d'Occident et d'Orient.

Parallèlement au poète, parfois en discordance avec lui, le peintre Henri Michaux a connu lui aussi, dans sa vieillesse, l'accomplissement. Il a utilisé de nouvelles techniques pour jeter dans l'espace les lignes, les taches et les signes qui forment ce que Jean Grenier a appelé une « architecture de l'impermanence ». Plusieurs grandes expositions rétrospectives ont définitivement imposé cet art visionnaire, dont la profondeur est comparable à celle de l'oeuvre poétique.
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Les Commencements

Parmi les oeuvres de Michaux, ce petit texte tardif n'est pas le plus connu. Il s'agit d'un texte écrit à propos de dessins d'enfants. Michaux y décrit cet accaparement du mystère du monde, pas à pas, par le trait.

L'oeuvre de cet immense poète ne se réduit pas à "Plume", loin de là!
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Un barbare en Asie

J'avais emmené ce livre en voyage à Macau et en Chine du sud. J'ai été déçue. Bien s^r, il a été écrit dans les années 60 mais il est tout de même bourré de lieu commun et donne une vision de l'Asie très occidentale. Ce livre a mal vieilli.
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L'Himalaya cahin-caha

Merci pour l'envoi du livre ! Il m'avait plu par son format tout d’abord, ainsi que l’image de couverture, très originale. Et quand je l’ai reçu, l’effet de la couverture (texture, image, …) a été encore plus … waouh ! La texture donne un effet moiré sur les couleurs de l’Himalaya, c’est magnifique.



L’ouvrage consiste en la juxtaposition d’un texte des années 1930 de Henri Michaux (extrait d’un carnet de voyage intitulé « Un barbare en Asie ») et d’illustrations par Carlos Nine.

Le texte est un poème non rimé (enfin, pour moi c’est un poème). Il décrit le départ d’un train qui va gravir l’Himalaya avec wagons, sa locomotive et ses passagers.

Les illustrations ont un style bien particulier, qui m’a fait penser à des images qui illustrent souvent Alice aux Pays des merveilles … surréaliste… un style d’illustrations que la couverture, « normale », ne laisse nullement présager ! la surprise est donc totale. Les couleurs sont majoritairement chaudes (en contraste avec la montagne, plutôt froide). Les personnages humains sont particulièrement intrigants et poétiques.



Et après ma lecture, je suis revenue sur la couverture, et ai eu l’impression de découvrir dans le dessin des formes humaines et animales, que chacun pourra distinguer selon sa sensibilité… évoquant toutes ces vies qui peuplent la montagne.



Bref, un très bel ouvrage que j’aurai plaisir à offrir à un enfant !

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Passages

Je n'écris plus beaucoup de critiques. (En ai-je jamais beaucoup écrit ?) Ce n'est pas que je ne lis plus, c'est que je lis trop (ou trop mal). Je ne finis pas un bouquin sur deux et je n'avais plus ressenti aucune pulsion de partage de mon petit sentiment si distingué depuis bien longtemps. Et puis, j'ai lu passages de Michaux.



Je connaissais un peu le bonhomme, sans plus. J'avais braconné un peu dans son œuvre, y avais trouvé quelques beaux poèmes et pas mal d'autres qui m'avaient intéressé sans me transpercer. Et puis, j'ai lu cinq pages de passages et je me suis souvenu d'un truc que j'avais entendu sur la littérature. Un écrivain, une femme je crois, disait lors dune interview : "la littérature, c'est faire des phrases." J'avais trouvé ça assez juste. Faire des phrases, oui, pas si mal. Et en lisant passages, après 5 pages et quelques gorgées de bières (pas plus), j'ai eu cette sensation d'être à l'intérieur de ce truc, à l'intérieur de la littérature. C'était bien. En fait, je crois que si je devais expliquer ce qu'est la littérature, je me contenterais de filer ce petit bouquin et de raconter ce souvenir de lecture : le bouquiniste, la pinte de bière, les phrases de Michaux, les filles qui passaient, la sensation que tout cela remettait un peu de désordre dans l'ordre incompréhensible du monde.



Vous n'êtes toujours pas bien sur de savoir ce qu'est la littérature ? Lisez les dix premières pages de passages. Vous saurez.
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Poteaux d'angle

Deuxième tentative, aussi peu fructueuse que la première. Je ne ressens rien, ne comprends pas plus, et me demande constamment le sens de ses écrits, qui restent pour moi un mystère insoluble. Je ne suis de surcroît pas adepte de cette poésie moderne décousue et intellectualisée, ce qui a fini de me convaincre de laisser Michaux de côté pendant un temps indéterminé. Tant pis.
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