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Citations de Henri Troyat (1085)


Je m'en fous! ce qui compte, c'est Louis XIV, Napoléon, Gambetta, Clemenceau!....
Ce passé là est le mien.
J'ai fait mon choix....
Je voudrais être né en France, ne parler que le Français.
Même mon nom me déplaît: Krapivine.....c'est ridicule!
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La philosophie est aussi utile à l'humanité que la science. Sans la philosophie, nous vivrions comme des chiens. Pense au lendemain, c'est déjà faire de la philosophie. Les sciences prouvent notre néant !
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Il n'avait jamais vu un avion de près. Celui-ci était de dimensions énormes. Trop grand pour les hommes. Trop lourd pour le ciel. Déchiqueté, rompu, il gisait sur le ventre, dans la neige, telle une bête blessée à mort. Le nez de l'appareil s'était aplati contre un butoir rocheux. L'une des ailes, arrachée, avait dû glisser le long de la pente. L'autre n'était plus qu'un moignon absurde, dressé, sans force, vers le ciel. La queue s'était détachée du corps, comme celle d'un poisson pourri. Deux larges trous béants, ouverts dans le fuselage, livraient à l'air des entrailles de tôles disloquées, de cuir lacérés et de fers tordus. Une housse de poudre blanche coiffait les parties supérieures de l'épave. Par contraste, les flancs nus et gris, labourés, souillés de traînées d'huile, paraissaient encore plus sales. La neige avait bu l'essence des réservoirs crevés. Des traces d'hémorragie entouraient la carcasse.
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On examine Flaubert et son oeuvre à la lumière de diverses théories philosophiques, politiques, neurologiques ou psychanalytiques. Sans doute aurait-il souffert de cet acharnement à le comprendre, lui qui voulait préserver son intimité en vivant loin de ses contemporains et en expulsant de ses livres toute opinion personnelle. Mais la rançon du génie est d'offrir en pâture après sa mort les secrets qu'il a jalousement gardés au cours de son existence.
Et sa chance, c'est que les traqueurs de vérité en sont pour leurs frais et que le mystère de l'artiste demeure entier malgré les plus savantes exégèses.

(conclusion)
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Cette révolte du bon sens contre l'utopie n'empêchait pas Tchekhov de vouer à Tolstoï une tendresse déférente. Ayant relu Guerre et Paix, il écrivit à Souvorine :"Chaque nuit je me réveille et je lis Guerre et Paix. Ma curiosité est aussi grande et mon étonnement aussi naïf que lors de ma première lecture. C'est merveilleusement bien !"* En vérité plus il admirait Tolstoï comme romancier, plus il le récusait comme penseur. On eût dit qu'en s'éloignant de la littérature Tolstoï ne trahissait pas seulement sa vocation, mais le trahissait lui, Tchekhov, qui le tenait pour le plus grand écrivain de Russie.

*Lettre du 23 octobre 1891
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La tournée. Le rideau se lève sur une salle chaude et noire. Une odeur d'humanité suante, d'oranges pelées, de cigarettes. Car on fume dans certains théâtres. La fumée prend la gorge et brûle les yeux. Ne pas tousser. On descend la voix d'un registre. On expédie le texte à grand renfort de grimaces. La consigne est de faire rire, le plus tôt possible et par n'importe quel moyen.
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La corde se déroulait correctement. Le souffle d’Isaïe s’apaisait. Son sang battait à un rythme égal. Il mettait ses moufles, les retirait, les enfilait de nouveau, pour les enlever encore aux passages difficiles. Gantées, les mains manquaient de sûreté. Nues, elles se gelaient vite et devenaient insensibles. Malgré la fatigue et le froid, il continua de grimper, par petits gestes prudents et doux.
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Au passage d'un petit bois, les voyageuses furent assourdies par le pépiement des oiseaux qui s'éveillaient. Puis une poussière d'or envahit le monde. La base du ciel s'enflamma, tandis que sa voûte bleuissait derrière un voile de brume.
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Armand ressentait dans ses muscles la souffrance de ces rosses haletantes, au pas incertain. Il lui semblait, par instants, être lui même un cheval fourbu et irresponsable. Rien ne dépendait de lui dans cet univers où son seul rôle était de suivre le mouvement.
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La disparition brutale de Pouchkine a servi sa légende. Il n'a pas connu l'empâtement physique et moral, les cheveux blancs, le petit ventre, la faiblesse de la vue, les honneurs enfin. C'est en pleine santé, en pleine force qu'il s'est envolé, arraché par un coup de vent. Il y a un contraste saisissant entre ce destin de désordre et cette œuvre de mesure. S'il avait écrit comme il vivait, Pouchkine eût été un poète romantique, inégal dans son inspiration. S'il avait vécu comme il écrivait, il eût été un homme pondéré, sensible et heureux. Il n'a été ni l'un ni l'autre. Il a été Pouchkine.

Plus d'un siècle et demi après sa disparition, il demeure, pour les Russes, paradoxalement, vivant, avec ses frasques, ses illuminations, sa gouaille et son génie. Et si sa poésie perd - hélas ! - les trois-quarts de son charme dans les traductions, il mérite l'admiration unanime pour ce qui émane encore de lui à travers les écrans trompeurs des langues étrangères. Quand on examine la vie de Pouchkine, on peut y déceler un roman d'amour entre lui et l'Europe. Il avait la nostalgie de l'Occident, souhaitait se rendre en France, en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Espagne, évoquait ces pays dans ses œuvres, mais le despotisme de Nicolas 1er lui interdisait de quitter la terre russe. Il avait été fortement marqué par les littératures française et anglaise, mais batailla pendant vingt ans pour échapper à leur influence. Il souffrait en Russie et voulait être russe jusqu'aux racines. Ses premiers vers furent écrits en français et ce fut un Français qui le tua.
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Il s'acquittait de son travail avec la même adresse qu'autrefois, mais l'expression de ses yeux révélait que son esprit flottait dans une région où nul ne pouvait le rejoindre. Puis soudain, des colères le prenaient, pour un rien, ou des accès de tristesse dont il était incapable de préciser la cause.
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A quatorze ans et demi, élève de troisième, il se considérait comme un étudiant. D'ailleurs, il ne portait plus de culottes courtes, mais des knickerbockers. C'était là une étape décisive dans sa vie.
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Le tumulte du monde l'effraya. Il détestait l'agitation publique, le heurt des opinions, les éclats de colère des intellectuels, à quelque bord qu'ils appartinssent. Comment des gens sensés pouvaient-ils se passionner à ce point pour l'actualité politique ? Sur quoi fondaient-ils leurs convictions, puisqu'ils ne possédaient jamais toutes les données du problème qui les enflammait ? Chacun avait raison et chacun avait tort. Et au lieu de calmer cette dispute, les gazettes l'envenimaient avec leurs gros titres. Les Français marchaient en zigzag, éclaboussés d'encre d'imprimerie. Sur toute la surface de la terre, des hommes condamnaient d'autres hommes, au nom d'un principe, d'une foi ou simplement d'un calcul.
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Je vous assure que,si la philosophie est l'étude de la vie,la vie n'est pas l'étude de la philosophie.
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De seconde en seconde, il mesurait mieux l'insolence de son entreprise. Toute sa chair se hérissait devant la perspective de l'épreuve qu'il avait acceptée. Escalader cette paroi raide, vertigineuse, cuirassée de verglas. Et, une fois là-haut, prendre l'argent des morts...
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Parmi les nations dites civilisées , les risques se résument à un blâme , à une destitution ou à une mise à la retraite d'office ; en Russie , patrie de la démesure , les coupables peuvent être condamnés à la ruine ,à l'exil , à la torture , voire à la mort .
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... comme dans le vie courante, l'intuition joue un rôle immense. Rien de grand ne se fait en ce monde sans passion, sans entêtement. Qui ne se dépasse pas ne s'enrichit jamais. Chaque effort, chaque élan du coeur porte en soi sa récompense, puisqu'il nous prouve que nous ne sommes pas immobiles, inanimés et vains. La conscience d'exister est une source de joie inépuisable.
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Je m'appelle Dominique Fauchois. Je ne suis pas fou. Et je le regrette. Il y a, chez les fous, une liberté de grand style vis-à-vis du monde extérieur et de ses conventions, qui est admirable. Un fou a son monde propre. Un homme normal a le monde de tout le monde. Le fou règne seul dans un univers adapté à sa folie. L'homme normal subit un univers que d'autres ont créé pour lui. Le fou est à l'homme normal ce que le propriétaire d'un pavillon particulier est au locataire d'une chambre d'hôtel. Tout cela est très clair pour moi. Cependant, je conçois bien que, pour d'autres, cela peut paraître extravagant, ou banal, ou inutile. Mais l'opinion des autres m'indiffère.
(Maldonne)
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Au bout d'un moment, maman dit, comme se parlant à elle-même :
- Il faudra que nous revenions à Venise
- Je te le promets, Lydia ! répliqua mon père en baissant la tête.
Tout à coup, il ressemblait moins à un chef de famille raisonnable qu'à un élève pris en faute. J'admirai ce renversement de situation entre les deux puissances tutélaires qui veillaient sur mes jours, l'une par la douceur et le primesaut, l'autre par l'autorité et l'expérience.
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C'était un diminutif que papa et elle avaient inventé peu après la naissance de leur fille. Sylvie était devenue Sylviou, puis Viou tout court.
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