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Citations de Henri Troyat (1085)


Martin Baysse posa un doigt sur ses lèvres et cligna de l’œil :
— Un truc à moi ! Mystère et boule de gomme !
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- N'oubliez pas de jeter un coup d'oeil sur le dossier du métro, monsieur Sarabosse. Voilà une semaine que M. Duvallon l'attend. Il m'en a fait la remarque ce matin.
Cette injonction de son sous-chef de bureau, prononcée d'une voix douce mais ferme, frappe Valentin Sarabosse en pleine euphorie. Il devrait concocter un rapport dénonçant les causes du déficit chronique du métropolitain, et il laisse courir sa plume sur le papier bulle de l'Administration pour évoquer les songes qui le hantent. A croire que c'est ici, parmi les cartons verts et les registres reliés, que l'inspiration le visite avec le plus de force. Quelle que soit sa bienveillance, Melle Albertine Filoutier est obligée de lui rappeler, de loin en loin, qu'il est un fonctionnaire de la préfecture de la Seine, affecté au service des Budgets, et non un écrivain qui a le droit de pondre ses oeufs quand bon lui semble. Leurs tables se font vis à vis. Quand il lève les yeux, c'est son sous-chef qu'il découvre en face de lui, comme un reproche vivant. Une vieille fille osseuse, tendineuse, au faciès chevalin et à l'oeil de douanier.
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On eût dit que, sur terre, il y avait les Blancs, les Noirs, les Jaunes, et enfin une race à part : les émigrés. Et nul ne pouvait s'évader de cette condition d'émigré, comme nul ne pouvait changer la couleur de sa peau.
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En le regardant s'échiner pour quatre sous, Alexis se persuadait un peu plus que l'exil de ses parents était fatal et sans issue. On eût dit que, sur terre, il y avait les Blancs, les Noirs, les Jaunes, et enfin, une race à part : les émigrés. Et nul ne pouvait s'évader de cette condition d'émigré comme nul ne pouvait changer la couleur de sa peau.
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A la fin du repas, selon l'étrange coutume russe, tout le monde, même les enfants, défilé devant la maîtresse de maison et la remercie pour le déjeuner.
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La guerre qu'il appréhendait lui rend la vie agréable. On dirait que, dans cet univers en décomposition, où les esprits sont hantés par la mort, la souffrance, les tribulations de la patrie, il a trouvé le climat idéal pour l épanouissement de ses appétits.
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Je n'aime pas les vieux, dit Germaine. Un point c'est tout. Ils sont impotents, rabâcheurs, ils ont des maladies. Un jour ou l'autre, nous devrions la soigner, ta Valentine Ivanovna, nous transformer en infirmières. Pour une bonne femme qui ne nous est rien. D'ailleurs, même si elle se portait comme un charme, je ne voudrais pas avoir cette personne à mes côtés. Les rides des autres, ça me donne le cafard ! (p33)
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- L'avion venait des Indes.
Isaïe cligna des paupières, regarda à son tour.
- Tu te rends compte? dit Joseph. Partir des Indes et venir s'écraser chez nous ! Quelle histoire !
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Il jouit à pleine peau de l'ondulation des vagues et de la caresse du vent.
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On n' est ni heureux ni malheureux , on obéit à l' habitude de vivre .
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"L'homme est un mystère [...] et si tu passes toute une vie à le percer, ne dis pas que tu as perdu ton temps."
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François grogna, remua les épaules et s'assit sur une chaise de paille pour ôter ses souliers. Il avait des chaussettes trouées. Son gros orteil rose, émergeant par une déchirure, était comme le visage d'un Lilliputien dans un passe-montagne.
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Amicie s'inquiéta en pensant aux suites juridiques de l'affaire. Elle savait trop que, sous le régime actuel, les magistrats se souciaient moins d'être équitables que de complaire à ces messieurs du gouvernement.
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des cours ecclésiastiques et militaires composées de laches, d'hypocrites, et de flatteurs, on peut en produire un million chaque année, et il y aura du reste. il faut cinq siecles pour produire une Jeanne d'Arc ou un Zola.
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Ce qui se bâtit dans la tempête a plus de chance de durer que ce qui se bâtit par beau temps.
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Les montagnes relevaient des couvertures d'ombre jusqu'à leur nez eclairé par un dernier rayon. Une cloche tinta. Le village rappelait son monde avant le crépuscule.
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En vérité, son tort depuis le début, avait été de manquer de caractère.Ses succès apparents cachaient un cuisant échec. Il avait raté sa vie en s'efforçant de trop bien la réussir. Tout artiste avait le choix entre deux solutions: ou être heureux sur terre, ou être admiré après sa disparition.
La postérité ne pardonnait pas aux faibles.
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"Sophie pensait aux amis qu'elle avait quittés et qu'elle ne reverrait jamais plus. Le destin des décembristes lui apparaissait encore plus étrange à distance. Dans leur jeunesse, ils avaient cru que leur mission était de combattre jusqu'à la mort pour leurs convictions politiques ; dans leur âge mûr, ils avaient abdiqué tout héroïsme pour se consacrer au défrichement des terres et des esprits. Grâce à eux, les rudes habitants de la Sibérie avaient vu, pour la première fois, avec stupeur, des gens qui aimaient lire des livres et écrire des lettres, des gens qui se passionnaient davantage pour les idées que pour l'argent, des gens qui n'avaient plus ni fortune ni situation, et dont cependant il était impossible de nier l'ascendant sur leur entourage. Quel que fût le village pourri où l'administration reléguait un de ces insurgés, on pouvait être sûr qu'il se rendrait utile, fonderait une bibliothèque, instruirait des enfants. Sophie se rappela avec amusement la réflexion d'un arpenteur de Kourgane : "Dommage qu'il n'y ait pas eu plus de décembristes arrêtés en 1825 ! Encore quelques centaines de forçats dans leur genre et la Sibérie serait à la tête des pays civilisés !" Elle sourit et se dit que, peut être, pour les générations futures, la vraie gloire des décembristes ne serait pas de s'être révoltés, un jour, contre le tsar, mais d'avoir voué le reste de leur vie à la lutte contre l'apathie et l'ignorance de leurs semblables."
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Je crois qu'en 1789 un immense espoir a soulevé la race humaine. Les erreurs, les lâchetés, les crimes auxquels vous pensez ne déshonorent pas l'idéal qui leur a servi de prétexte. Je hais les bourreaux, je plains les victimes, mais n'est-il pas extraordinaire que, depuis ce massacre, le monde ne puisse plus vivre comme jadis ? Un mot, un simple mot, s'est mis à hanter les consciences : liberté !
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Sa figure ravinée, aux yeux ronds et pâles, tremblait d'indignation. Elle tenait dans une main un couteau, et, dans l'autre, une pomme de terre. Isaïe considérait fixement le couteau, et se laissait envahir par la certitude d'une catastrophe sans remède. Avec Servoz, c'était le témoin de ses meilleurs années qui changeait de route. Cet homme là disparu, chacun dans le pays, devait se sentir un peu plus seul, un peu plus misérable.
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Henri Troyat

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