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EAN : 9782080646767
411 pages
Flammarion (08/01/1992)
3.88/5   24 notes
Résumé :
Après les biographies qui'l a consacrées à quelques grands écrivains russes - Dostoïevski, Pouchkine, Lermontov, Tolstoï, Gogol -, Henri Troyat a entrepris de nous conter l'histoire fascinante de l'un des plus mystérieux d'entre eux, Anton Tchékhov, célèbre par ses nombreuses nouvelles et par cinq pièces de théâtre : Ivanov, La Mouette, Oncle Vania, Les Trois Soeurs et La Cerisaie. Histoire assez courte par la durée puisque Tchekhov vécut quarante-quatre ans (1860-1... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le grand amour de Tchekhov

Anton Tchekhov est né à 1860 à Taganrog située dans le nord du Caucase, au bord de la mer d'Azov.
Le père y tient une épicerie et les affaires ne sont pas florissantes. Anton passe en boutique après ses heures d'école, y retrouve frères et soeur. le caractère du père n'est pas commode, il oscille entre brutalité et repentir religieux.
Côté père, mère, les origines sont modestes, ils descendent de serfs.
Mais le jeune Anton est intelligent et courageux, il va se dépenser sans compter pour aider toute la famille à faire face. Il entreprend avec succès des études de médecine et fait des petits boulots. Il commet des articles et des chroniques pour des journaux ..
Exerçant sa médecine, il n'en attend pas des miracles, d'autant qu'il a nombre de clients qui ne le paient pas. Bien placé pour savoir le mal qui s'abat sur lui à 24 ans. Il ne désarme pas, continue de soigner les gens, mais sa vocation littéraire en tant que nouvelliste et celle de dramaturge vont se révéler plus lucratives que celle de médecin. Son choix est fait il sera écrivain..
Anton porte des valeurs humanistes: le sort des pauvres gens l'inquiète, la famine, la corruption .. mais ne fera pas de politique.
Son Ile de Sakhaline en Sibérie sera ce que fut Sébastopol pour tolstoï, un révélateur de la mocheté du système qu'il soit pénitentiaire ou militaire. Ils verront tous deux de très près ce qu'est la misère humaine et tout ce qu'elle suscite comme effets désastreux et dérivés sur le peuple.
Tchekhov est très élogieux à l'égard de tolstoï, il veut lui ressembler ; les deux hommes vont se rencontrer et cela marquera profondément la vie de Tchékhov étant de 32 ans son cadet. La grande assignation qu'il se donnera sera dès lors une volonté de fer pour écrire, selon l'exemple de son illustre aîné. il ira parfois jusqu'à l'épuisement compte tenu du mal qui le ronge.

Alors l'amour dans tout ça ? Tchekhov étant plutôt bel homme, c'est un séducteur, éprouve quelques difficultés à se stabiliser pour une vie de famille rangée qu'il entrevoit quelque peu compromise. Les conquêtes féminines se multiplient sans grande passion ; il ne s'est pas trouvé en situation d'amoureux fou pour déclarer sa flamme à l'une d'elles. C'est d'ailleurs le titre d'une de ses pièces il me semble. A aucune de ses prétendantes en tout cas, il ne donnait l'illusion d'une relation résolûment engagée. On pouvait y voir une forme d'exigence plus que de caprice chez Anton.

Celle qu'il attendait dans le fond de son coeur intervint alors qu'il allait sur la quarantaine. Ecrire des pièces de théâtre était son activité de prédilection mais fut quelque peu freinée par une attaque que des médecins diagnostiquent comme sévère et lui prescrivent un repos forcé dans le sud au soleil.
Tchekhov nota qu'à Nice "les russes étaient très nombreux : ils ont ici une église et un cimetière, quelques palais, et quelqu'un pour les défendre "
Il écrira aussi que ce qui est nouveau dans sa vie , c'est qu'elle a perdu tout sens n'étant qu'une vie de marasme personnel.."
Il revient dare dare à Moscou parce que des gens de la profession lui ont fait à Nice une offre alléchante qu'il ne pouvait pas refuser : une commande de pièces. Il retravaille la Mouette qui n' a pas marché deux ans plus tôt. Il retrouve goût à la vie, se rend au théâtre et va rencontrer Olga Knipper sur la scène en train de chanter, et c'est le coup de foudre, il est subjugué ! .. Ses premiers mots échangés avec le directeur du théâtre seront pour savoir quel est son nom ? si elle est mariée ? si elle a un amant ? Elle a 29 ans lui dit-on ! et consacre sa vie entièrement au théâtre !.. On peut imaginer l'état dans lequel il se trouve alors !..

Chapitre II

Vous avez beau poser votre regard sur l'élue hypothétique de votre coeur, il y a une élimination directe déjà qui s'opère et beaucoup de déceptions en général quand les concessions faites viennent trop rattraper le cours des choses pour finir par un non lieu sentimental. Il ne faut pas me demander comment ça marche ce truc là, qui marche dans les deux sens quand même, une espèce rare, très rare, pas totalement pour ne pas rendre le monde complètement fou jusqu'à la fin de l'espèce avec un taux de frustration fortement élevé, de machin qui est une alchimie qui sort d'une pochette surprise, qui j'ose ce pléonasme, arrive contre toute attente. Et là vous êtes sur un nuage. Et ce qui arrive à notre cher Anton, est à peu près de cet ordre. C'est comme entrer dans un magasin de chaussures qui solde à mort, le marchand vous dit avec regret que tout est parti et que vous arrivez trop tard, la moisson est passée, et vous voyez sur l'étagère une dernière paire qui reste et comme par hasard, elle est pour vous. La paire introuvable vous attend toujours quelque part, il ne faut pas désespérer de l'espèce humaine. J'ai dit plus haut qu'Anton Tchekhov était exigeant sans autre forme de procès, mais il avait aussi une âme, ses confidences sur le terrain conjugal étaient plutôt rares, et quand elles se présentaient, il fallait les saisir argent comptant, point besoin d'être grand clerc pour deviner le sort qui lui était promis. Il avait 37, 38 ans et la boule au ventre parce que malade, alors qu'il avait tout pour lui : un beau genre de l'humanité ! le succès en tant qu'écrivain, il en rêvait, il l'avait. Quand il dit à un moment de sa vie, -c'est une antienne pour les lecteurs de Tchekhov -, " La médecine est ma femme légitime, la littérature ma maîtresse. Quand l'une s'ennuie, je vais passer la nuit avec l'autre". C'est bien sûr une réalité objective, mais il y a comme un non dit là dedans qu'on lit plus à la vérité, le manque d'amour, de grand amour qui vous taraude !

Anton Tchekhov est le symbole d'une vie mal faite, romanesque où des tiraillements extrêmes se croisent, à son pur détriment je m'empresse d'ajouter : les femmes il les aura brossées dans son oeuvre dans leur diversité physique, sociale, même où il n'y a rien qui pousse, comme la Steppe, c'est encore la femme qu'on remarque par son absence .. Les instants sont dramatiques quand il rencontre la belle au coeur d'or qui est Olga Knipper, en ce sens qu'il s'octroie un espace de liberté dans sa vie plus que jamais, le tout pour le tout, et il est récompensé. Un chemin parsemé d'étoiles qui le conduit vers l'objet de son rêve. L'heure n'est plus à dire des chimères puisqu'il vit son contentement absolu au plan sentimental. Franchement plus rien d'autre n'a d'importance alors !..

Pour ce qui est d'Olga, il faut parfois prendre des revers de situation comme une bénédiction : si elle se retrouve à chanter ce soir là au théâtre, c'est bien le fruit d'une volonté inébranlable. Elle est alors indépendante, elle a vaincu toutes les chausse- trapes placées sur sa route pour en arriver là ; elle est donc rayonnante de beauté, de beauté pure et c'est dans cette disposition que le brave homme et artiste exceptionnel Anton Tchékhov va conquérir son coeur. Il faudrait dire ici en contrepoint qu'elle avait forcément entendu parler du prétendant !
"Avec cette rencontre, commença à se nouer imperceptiblement le dessein subtil et compliqué de ma vie", écrira- t-elle dans son journal.

Les présentations furent faites, et Anton invita la jeune artiste et quelques-uns de sa troupe à venir passer quelques jours dans sa maison de Melikhovo (*). On peut penser ici sans risque de se tromper que c'est elle seule qu'il invita. Mais bon on ne passe pas impunément comme ça d'une situation où on ne se connaît pas à une situation où l'un et l'autre vont se retrouver fatalement nez à nez, avec la meilleur volonté du monde. Et puis quelle sûreté mettre à ce stade dans cette relation toute fraîche qu'on dira transie, même s'il semble que les choses sont bien engagées ; un peu de patience quand même dans ces eaux malhabiles !..

Je crois que dès qu'ils eurent tous les deux Olga et Anton la possibilité de faire le tour du propriétaire, ils comprirent vite compte tenu du charme du lieu et des secrets ainsi dissipés de l'intimité de l' hôte-artiste qu'une séduction torride s'exerçait pour tous les deux en particulier. Ils tinrent des propos intarrissables jusque tard dans la nuit, le langage du coeur contre raison.

Partie dans la foulée plus au sud pour rejoindre sa famille, Olga engagea une correspondance avec Anton, ou plus exactement ce fut Anton qui déclara sa flamme à la belle dans un premier courrier, celle-ci lui répondit par des mots poétiques qui ne trompaient son sentiment amoureux, beau, pur, à l'égard de son correspondant.. Elle l'invita à son tour à venir passer quelques jours avec elle auprès des siens ..

(*) Maison charmante de Tchekhov à une cinquantaine de kms au sud de Moscou où il plaça les siens dès 1892, dès lors que des économies substantielles eurent jour.

Chapitre III

Je n'arrive pas à avoir beaucoup de clarté sur cette suite où les invités s'invitent à tour de rôle.
Le séjour chez le frère d'Olga a lieu, de là ils partent ensemble par le bateau à Yalta chez Tchekhov. Leur amour se consommait comme deux amitiés amoureuses. ils se racontaient leur passion le théâtre. le temps était compté, il fallait qu'Olga remonte à Moscou appelée par son travail et ses engagements. Et là séparée de lui, elle était triste, seule la correspondance apportait un brun de réconfort. Il y avait des périodes longues où Tchekhov était astreint à rester en Crimée pour sa santé.

N'y tenant plus, aux premiers signes de l'été suivant, Olga partit le rejoindre à Yalta dans sa nouvelle demeure et Anton pour la première fois de sa vie découvrit le grand amour et ce que c'était de vivre ensemble un été.

Tchekhov écrivit ceci : "Merveilleux été. Les pauvres arbres, surtout de cette face-ci de la montagne, n'ont pas reçu, de tout l'été, une seule goutte d'eau et maintenant, ils sont tout jaunes ; il arrive pareillement que des hommes ne reçoivent de toute leur vie pas une goutte de bonheur. Sans doute, il faut qu'il en soit ainsi "

Ils s'aimèrent pendant tout un mois, Anton pour la première fois se levait et se couchait avec la même femme. Et puis Olga dut rentrer. Nouvelle épreuve pour tous les deux. C'est la cafard maintenant qui s'emparait d'Olga !..

Il m'est un peu difficile d'écrire des choses comme ça je dois dire sans que cela éveille des souvenirs qui me sont personnels.

Mais pour répondre à la question de Lumia, je ne peux remonter des souvenirs de l'accueil de Tchekhov dans la propre famille d'Olga, et ceux de Tchekhov dans sa famille sont mi-chèvre, mi-chou parce que Macha la soeur de Tchekhov se sent un peu dépossédée de l'importance qu'elle avait dans la vie de son frère. Mais alors l'amour des deux tourtereaux était dévastateur et laissait peu de place aux attitudes de l'environnement familial.

Oui du souffle il en faut Lumia, car quand on s'enfonce dans les pages de leur grand amour, on se rend compte combien la séparation est destructrice, une vraie souffrance, c'est rarement dit et difficile à croire quand on ne l'a pas vécu, ces retours tristes vers ses obligations. On a tendance à penser qu'il suffise de dire grand amour pour en déduire que tout est rose et merveilleux. Comme j'ai lu un jour dans un magazine, "la prochaine fois que je te retrouverai, nous ne nous séparerons plus jamais"

Dans leur correspondance, presque tous les jours Olga et Anton s'adressèrent les mêmes regrets, les mêmes mots emplis de nostalgie. Cet ennui profond devient assez monocorde dans le fond, toujours les mêmes choses, les mêmes craintes, la même impatience qui devient malaisée d'exprimer parce que répétitive, comme les murs de la prison pour le prisonnier. Il n'y a rien pour soulager cette douleur, Il ne faut pas trop en dire, et faire que ça cesse au plus vite !..
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La biographie de Troyat (1984) est celle d'un écrivain qui raconte bien les histoires. Elle est de facture classique, chronologique, fluide, agréable à lire et bien documentée. Les références savantes, en particulier la correspondance, s'intègrent parfaitement dans la narration sans heurt et sans ostentation. Troyat est un écrivain pudique . Il ne nous dit pas ce que l'on doit penser, il suggère les contradictions de l'homme et nous laisse méditer tranquillement, comme Tchekhov le fait lui-même dans ses nombreuses nouvelles ( plus de 250) et ses pièces de théâtre. Tchekhov est un homme paradoxal. Il est à la fois plein de générosité envers les autres mais il aime prendre ses distances, se retirer quand il se sent étouffer. Il est très attaché à sa famille, à son clan dont il est devenu le chef très jeune. Pourtant, il aurait pu en vouloir à ce père violent, bête et bigot qui a conduit la famille à la misère. A ses deux frères aînés brillants qui ont préféré prendre le large et laissé mère et petits frères et soeur à leur triste sort. Tchekhov est lucide et cruel dans certaines de ses lettres mais il se reprend aussitôt. Faire la morale à des alcooliques ne sert à rien. Montrer qu'on est là est plus utile. Il déteste se plaindre et se réfugie dans l'étude puis dans un travail acharné. Tchekhov vit jusqu'à sa mort entouré de toute sa famille exubérante, de cousins éloignés, d'artistes de passage et de pique-assiettes. On mange bien, on boit bien , on raconte des histoires. Et puis Anton étouffe, cherche à s'isoler, voyage, mais, aussitôt arrivé à destination, sa famille lui manque et il ne pense qu'à rentrer. Avec les femmes c'est pareil, il prend la tangente dès qu il est question de s'engager. Quand il se marie enfin à Olga l'actrice, il sait qu'ils ne vivront pas souvent ensemble : elle joue à Moscou, il est contraint de vivre à Yalta à cause de la tuberculose. Il ne prend pas de position politique dans cette période troublée. Il ne veut rien démontrer mais il agit au mieux qu'il peut. Il soigne les petites gens gratuitement, construit des écoles dès qu'il a de l'argent. Après la mort de son frère Nicolas, Il semble s'imposer le voyage à Sakaline où il va soigner les bagnards avant de témoigner sur leur triste sort, le plus froidement possible pour mieux marquer les esprits. Il semble vivre les honneurs et sa popularité comme un fardeau et ironise souvent sur la comédie moscovite ou pétersbourgeoise. Il préfère écrire jusqu'à l'extrême limite de ses forces en conservant jusqu'au bout auprès de son entourage son beau masque triste et souriant.
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Livre non captivant ; biographie sous forme de journal avec trop d'importance à la jeunesse et aux relations familiales.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Je redoute la mort de Tolstoï. s'il mourait, il y aurait un grand vide dans ma vie. En premier lieu, je n'ai aimé aucun homme autant que lui. Je suis un incroyant, mais de toutes les croyances, je considère la sienne comme la plus proche de mon coeur et la mieux faite pour moi. En second lieu, aussi longtemps que, dans la littérature, il y a un Tolstoï, il est facile et agréable d'être un écrivain. Et, même si l'on a conscience de n'avoir rien fait dans le passé et de ne rien faire dans le présent, ce n'est pas vraiment terrible, car Tolstoï, lui, crée pour tous. Ce qu'il accomplit est une justification à tout ce qu'on espère et attend de la littérature. En troisième lieu, Tolstoï tient une position ferme, il a une autorité immense et, tant qu'il vivra, le mauvais goût en littérature, la vulgarité, qu'elle soit insolente ou larmoyante, toutes les vanités grossières et irritantes seront refoulés à distance et enfouis dans l'ombre. Seul son ascendant moral est capable de maintenir à un certain niveau les divers courants et humeurs littéraires. Sans lui, les écrivains seraient un troupeau sans berger ou une affreuse bouillie dans laquelle il serait difficile de voir clair".
(Lettre du 28 janvier 1900 à Menchikov, Tolstoï est gravement malade).
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Cette révolte du bon sens contre l'utopie n'empêchait pas Tchekhov de vouer à Tolstoï une tendresse déférente. Ayant relu Guerre et Paix, il écrivit à Souvorine :"Chaque nuit je me réveille et je lis Guerre et Paix. Ma curiosité est aussi grande et mon étonnement aussi naïf que lors de ma première lecture. C'est merveilleusement bien !"* En vérité plus il admirait Tolstoï comme romancier, plus il le récusait comme penseur. On eût dit qu'en s'éloignant de la littérature Tolstoï ne trahissait pas seulement sa vocation, mais le trahissait lui, Tchekhov, qui le tenait pour le plus grand écrivain de Russie.

*Lettre du 23 octobre 1891
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Si Tolstoï refusait à son confrère tout talent de dramaturge, il le tenait pour un remarquable conteur. Les récits de Tchekhov faisaient ses délices. Après avoir lu "Dans le ravin", il écrivit à Gorki : "Quel beau conte Tchekhov a donné à (la revue) La Vie ! "J'en suis extraordinairement heureux ! " Il comparait Tchekhov à Maupassant. " L'illusion de la vérité est complète chez Tchekhov, disait-il à Goldenweiser. Ses textes produisent l'effet d'un stéréoscope. On dirait qu'il jette les mots en l'air n'importe comment, mais, comme un peintre impressionniste, il obtient de merveilleux résultats avec ses coups de pinceau."
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Au milieu du concert de louanges qui s'élevait à présent autour d'Oncle Vania, une seule fausse note : l'opinion de Tolstoï. "Où est le drame ? demanda-t-il furibond, à l'acteur Sanine. En quoi consiste-t-il ? L'action piétine !" Et, comme Nemirovitch-Dantchenko s'efforçait de défendre son auteur, il lui répondit sèchement qu'il n'y avait pas dans Oncle Vania de situation tragique et que c'étaient les guitares et les grillons qui en tenaient lieu. Quand on rapporta ce propos à Tchekhov , il s'en divertit sans acrimonie. A quelque temps de là, parlant de Tolstoï avec l'écrivain Gnéditch, il lui dit que le vieux maître ne pouvait souffrir son théâtre. "Il y a une chose qui me console, ajouta-t-il. Tolstoï m'a dit : "Vous savez, je déteste Shakespeare, mais vos pièces sont encore pire que les siennes." En évoquant cette condamnation péremptoire, Tchekhov partit d'un éclat de rire tel qu'au dire de Gnéditch son lorgnon lui glissa du nez.
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