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Critiques de Henri Troyat (901)
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Aliocha

Grâce au challenge solidaire 2022, j'ai pu relire ce très beau roman découvert une première fois lorsque j'avais sans doute l'âge de ses protagonistes. J'ai pu apprécier à nouveau la langue, soutenue comme familière, de ce début du XXe siècle, tant l'auteur s'applique à être au plus près de ses personnages. Alexis, affectueusement surnommé Aliocha par ses parents, Russes blancs émigrés en France au début des années 1920, se veut farouchement français et rejette tout ce qui lui rappelle la culture russe. C'est l'amitié partagée avec un camarade de classe qui lui apprend à apprécier ses origines. Roman du déracinement, roman de l'amitié, roman de l'appartenance, roman social aussi, c'est tout cela en une intrigue si courte et si ramassée qui fait la force et l'unité de cette œuvre.
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Catherine la Grande

Je n’aurais sans doute pas eu l’idée de lire ce livre de si je ne l’avais trouvé par hasard dans une boîte à livres. Bien sûr, je connaissais Catherine II de Russie, pour sa réputation de croqueuse d’hommes (j’ai lu Une femme aimée de Makine relativement récemment) et aussi pour les exploits expansionnistes de la Russie sous son règne. Je savais en particulier que la Crimée avait été ravie aux Ottomans par Potemkine et aussi que le règne de Catherine avait été perturbé par un certain Pougachev qui se faisait passer pour l’héritier légitime de la couronne de Russie. J’ignorais toutefois qu’elle était d’origine allemande, qu'elle n’a été baptisée Catherine que lors de sa conversion au rite orthodoxe et qu’elle avait profité d’un coup d’état pour monter sur le trône. C’est une figure légendaire de l’histoire de la Russie et de l’Europe du siècle des lumières et il est difficile de faire l’impasse sur le rôle qu’elle a joué dans le remaniement des frontières à cette époque.

Ce livre m’a semblé être très bien documenté et j’y ai révisé nombre de mes connaissances plutôt floues au sujet de cette grande tsarine. Troyat connaît bien son sujet. Il va à l’essentiel sans détailler par trop le côté anecdotique de la vie amoureuse de Catherine et sans concessions non plus pour le caractère de cette femme excessive à bien des égards. Je crois que le livre éclaire aussi sur la complexité de l’histoire du peuple russe capable d’une résilience extrême allant quelquefois jusqu’à l’abnégation lorsque la nécessité étatique le demande.

En bref, c’est une lecture que je recommande.
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Viou

Il y a certaines narrations qui vous emballent sans que vous sachiez pourquoi, ce qui compte c'est le plaisir qu'on prend à la lecture! Et Viou à tout le caractéristique de vous tenir en haleine alors qu'il ne s'agit que d'une petite fille de huit qui s'interroge sur le monde adulte....
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L'Araigne

Je connaissais Henri Troyat comme biographe et comme historien, mais là je le découvre comme écrivain. Sa plume est acérée, corrosive, la psychologie des personnages est fouillée. Gérard Fonsèque est une araigne, une personnalité toxique, un manipulateur, un pervers narcissique. D’apparence chétive et de santé médiocre, il est devenu un maître dans la manipulation de son entourage, les quatre femmes de sa vie (sa mère et ses trois sœurs), à coups de pointes aigres-douces, de mauvaise foi, de mensonges éhontés ou de chantage affectif. Rien ne l’arrête ! En bon misogyne, il ne veut pas d’autres femmes dans sa vie, et il ne veut pas qu’elles le quittent. C’est un roman très sombre, d’autant qu’il est à la fois critique du personnage de Gérard Fonsèque et critique du milieu dans lequel ce petit monde évolue. Le lecteur peut mesurer le chemin parcouru depuis les années 30, car ce roman donne l’impression que les mœurs n’ont guère changés depuis le 19éme siècle, au moins dans ce milieu petit-bourgeois. Il faut dire que la vision de la femme par le héros, machiste et rétrograde, y contribue d’autant plus qu’il est le seul personnage dont le lecteur a réellement le point de vue. La sensation de piège est renforcée par un quasi huis-clos étouffant (notre antihéros ne sort presque jamais de chez lui). Les différences de personnalité et de comportement de ses trois sœurs montrent à quel point il est difficile d’échapper à un tel individu, même si en fin de compte il échoue assez pitoyablement. Un très bon cru de Goncourt, à lire absolument !
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Aliocha

Ce livre m'a extrêmement touchée.

Il raconte l'enfance d'un jeune garçon de 14 ans, dont les parents ont fuit la révolution russe.

Il est tiraillé entre son pays d'adoption et ses racines qu'il rejette, étant rejeté lui-même par ses camarades de classe en tant qu'émigré, mais il culpabilise de ressentir cela car il aime ses parents.

Heureusement il va se lier d'amitié avec un autre jeune homme, rejeté lui aussi, mais à cause de ses malformations physiques.

Il semble que cette histoire est en partie autobiographique, mais cela ne se ressent pas à la lecture, c'est très émouvant, car très juste.

J'ai beaucoup aimé la plume, l'histoire, les références, tout en fait !



Super petit roman...

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Tant que la terre durera, tome 2

Je poursuis la lecture de Tant que la terre durera avec grand plaisir.



Ce deuxième tome commence en 1900 et s'achève avec le Dimanche rouge (22 janvier 1905) qui marque le début de la révolution russe. Grâce à certains personnages, notamment Nicolas engagé dans un groupuscule révolutionnaire et Akim soldat de l'armée impériale, nous pouvons suivre " en direct" certains événements historiques tels que l'attentat du ministre de l'Intérieur Plevhe par les socialistes révolutionnaires, ou encore la guerre russo-japonaise, et bien sûr ce dramatique Dimanche rouge lors duquel une manifestation populaire se terminera en répression sanglante de la part de l'armée impériale.



Ces événements racontés du point de vue des personnages prennent une dimension tragique et forte. Henri Troyat mêle habilement le romanesque à la réalité des faits et c'est vraiment ce que j'apprécie dans un roman historique !



Roman historique mais également grande épopée familiale et romanesque...à travers les personnages de Volodia, de Michel, de Tania son épouse et des frères et sœurs de cette dernière.

Entre passions amoureuses, vengeance par orgueil, sombres destins solitaires, amitié saine et durable ...la vie de ces personnages est loin d'être de tout repos. Les rebondissements dans ce deuxième tome sont nombreux et je ne me suis pas ennuyée une seconde !

J'avais évoqué dans ma critique précédente à quel point j'avais du mal à éprouver de l'empathie ou de l'attachement pour les héros. C'est encore le cas mais dans une moindre mesure. Je commence à m'attacher aux défauts de chacun et à observer d'un regard bienveillant et amusé leurs petites manies.

Tania est toujours aussi frivole, égocentrique et capricieuse ; elle me fait penser à Scarlett O'Hara mais avec une force de caractère beaucoup moins prononcée. Michel est toujours trop rigide et trop sérieux mais j'apprécie son côté intègre. Volodia, quant à lui, est toujours aussi charmeur mais diablement inconstant !

Les personnages secondaires ne sont pas en reste et sont tout aussi intéressants à suivre. Peut-être vous en parlerai-je au prochain tome...



Entre mélodrame, satire sociale, et roman historique, l’œuvre d'Henri Troyat est vraiment une réussite et j'ai hâte de connaître la suite !
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La neige en deuil

Ce livre fait partie de ces livres petits et intenses que j'apprécie tout particulièrement.

Et pourtant, il n'est pas si simple en quelques pages, une petite centaine, d'avoir une intrigue bien ficelée, des personnages attachants et des descriptions magnifiques. Troyat réussi cet exploit !



On suit deux frères que tout oppose où l'un est prêt à tout l'autre et le second, malheureusement reste égocentrique, ce qui causera leurs pertes.

Au delà de l'amour fraternel, Troyat aborde la quête de vouloir plus, de laisser les traditions et l'esprit de famille au bénéfice de l'attrait de l'argent, de la ville, de la luxure.



Les descriptions de la montagne, de ce périple dangereux et valeureux nous tiennent en haleine du début à la fin.



Très belle lecture.
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Le prisonnier n°1

La forteresse de Schlüssenbourg, en 1763.

Ivan VI, dernier Tsar légitime de Russie, renversé par coup d'État dans son plus jeune âge, y est séquestré dans le plus grand secret. Catherine II à même donné l’ordre de le tuer si quiconque cherchait à entrer en contact avec lui …



Même si la partie de l’œuvre de Henri Troyat – né Lev Aslanovitch Tarassov – qui me touche le plus est celle de ses grandes biographies d’illustres Russes comme Catherine II, Pierre le Grand, ou d’écrivains comme Tolstoï ou Tchekhov… j’avoue que ce roman de la veine russe de l’auteur est un de mes préférés.



On rencontre ici un jeune sous-lieutenant de l’armée russe, Basile Mirovitch, que l’ambition à conduit dans ce lieu où sont détenus quelques opposants à la Grande Catherine.

Un roman… Mais quand Troyat évoque sa Russie Natale, l’Histoire avec un Grand « H » n’est jamais très loin ; et c’est le cas ici. A partir d’un événement historique réel, l’emprisonnement au secret du Tsar déchu Ivan VI, Troyat nous brosse le portrait d’un jeune homme ambitieux et son évolution vers un but qui tourne à l’obsession… dans le cadre d’une forteresse entourée d’eau, le lac Ladoga.

Aglaé, la file du Gouverneur, parviendra-t-elle à sauver Basile de ses obsessions malgré lui ?



Tout l’art d’Henri Troyat aura été ici de mêler les faits historiques (Basile Mirovitch a réellement existé) et les arrangements romanesques à un tel niveau de dilution les uns dans les autres qu’il est impossible de les séparer. Un grand roman historique…

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Tchekhov

Parcourir la vie de Tchekhov avec cette biographie de 400 pages denses, précises, documentées, s'est révélé passionnant. Passionnante la plongée dans cette Russie des derniers tsars, quelques années avant la révolution de 1917, passionnante également la découverte de la personnalité de l'auteur qui éclaire sous un jour nouveau ses plus grandes oeuvres, théatrales notamment, passionnant enfin le destin de cet homme aux origines modestes qui est devenu l'un des plus grands écrivains russes.

Anton Tchekhov naît à Taganrog au bord de la mer d'Azov à quelques encâblures de l'Ukraine. Paul Egorovitch, son père, commerçant infiniment pieux, dirige la nombreuse fratrie d'une main de fer. Véritable tyran domestique, il fait bientôt faillite et Anton se retrouve rapidement, en parallèle de ses études de médecine, à devoir s'occuper de ses parents, frères et soeur, dont les aînés sombrent dans l'alcool. Tout au long de sa courte vie, il subviendra aux besoins d'une partie de sa famille.

Il hésitera longtemps entre sa vocation de médecin l'amenant à recevoir quasi gratuitement de très nombreux patients désargentés et son goût pour la littérature qu'il exercera très tôt en écrivant de nombreux petits textes pour la presse. Mal payés, ces écrits lui permettent cependant de joindre les deux bouts et de se faire une place dans le monde de la presse, de l'édition, et parmi les littérateurs.

Tchekhov est un travailleur infatigable et un hyperactif, dirions-nous aujourd'hui, qui ne peut rester en place plus de quelques semaines d'affilée. Il conduit simultanément de nombreux projets de construction d'écoles, de routes, de bibliothèques, de maisons. Il sillonne la Russie, de Moscou à Saint Petersbourg, puis à Yalta en Crimée, où il doit faire des séjours du fait de la tuberculose qu'il refuse d'admettre et de porter à la connaissance des siens. il se rend à Sakhaline au large de la Sibérie afin de témoigner sur la condition de vie des bagnards. Il poursuit ses voyages en Europe, à Berlin, Paris, Vienne, en Italie. Il doit bouger pour lutter contre des tendances dépressives et pour oublier la maladie qui le mine. Il est continuellement entouré d'amis, de confrères, d'admirateurs, de visiteurs.

Ses contacts avec les femmes, jusqu'à son mariage tardif avec l'actrice Olga Knipper, ne sont guère plus durables. Il les fréquente mais refuse de s'engager, n'entretenant de réelles relations qu'avec sa soeur et sa mère.

Sur la base de recherches bibliographiques et de la correspondance de Tchekhov, Henri Troyat parvient, de manière étayée, à analyser les ressorts du talent de cet écrivain de génie : un tempérament ouvert et chaleureux, tourné vers les autres, altruiste, doté de grandes capacités d'observation, mais aussi un regard critique, désabusé, teinté de cynisme. Tchekhov ne prend jamais partie, il reste sur son quant-à-soi, rétif à toute idéologie, religion, ou opinion politique. Il décrit le monde qu'il connait avec réalisme, avec ses faiblesses, ses bassesses, ses errements et ses doutes métaphysiques.

"Ce mélange d'esprit scientifique et de tendresse humaine, d'ironie chaleureuse et de froide observation donnait à sa prose un prodigieux accent de vérité. Malgré sa modestie, il avait conscience d'être à l'origine d'une nouvelle façon de penser et d'écrire en Russie".

Une bien belle biographie, écrite de manière rigoureuse, sans ostentation, où chaque mot compte et nous fait ressentir la présence de Tchekhov.



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Les Eygletière, Tome 1

Excellente étude de mœurs d'une famille bourgeoise dont on suit l'évolution de 3 adolescents, élevés par leur père et leur trop séduisante belle-mère, qui mènera cette famille au bord de l'implosion.

Henri Troyat, en 3 tomes, toujours excellent comme il nous y a habitués.
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La neige en deuil

Isaïe aime sa vie dans les Alpes, entouré de ses moutons mais son frère Marcellin, son cadet de plus de vingt ans veut jamais de vie. Il veut gagner sa vie en ville en ouvrant un commerce. Mais Isaïe ne souhaite pas abandonner la maison de ses parents...

L'opposition entre les deux frères est assez forte. Isaïe proteste assez faiblement et se fait écraser par les arguments nerveux de son frère. J'ai aimé la progression de la relation entre eux, Isaïe aime sincèrement son frère laors que son cadet se montre de plus en plus détestable. La présence de la montagne se fait un peu attendre mais elle est implacable quand elle est là : le vent, le froid, la difficulté d'avancer, le danger, j'ai été étonnée mais l'impression d'être avec eux.

Contente de retrouver Henri Troyat que j'avais lu il y a longtemps de cela avec Aliocha. Une lecture très prenante qui monte crescendo.
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La neige en deuil

Isaïe et Marcellin, son frère de vingt-deux ans plus jeune, vivent ensemble au hameau des Vieux-Garçons, au large d'un village perdu dans les Alpes. Ils vivent des petits emplois qu'on leur donne quand Marcellin se décide à travailler, et de leurs moutons. Mais il n'en a pas toujours été ainsi : autrefois, Isaïe était guide, l'un des meilleurs, jusqu'à ce qu'un terrible accident lui laisse de grandes séquelles cognitives et lui fasse abandonner son métier.

Les deux frères sont bien différents... Marcellin, paresseux et avide de gain, fait la loi et dirige la vie de son frère aîné. La cohabitation, malgré tout, fonctionne car Isaïe ferait tout pour ne pas contrarier son petit frère. Jusqu'à ce qu'une expédition dans la montagne après un crash d'avion vienne bouleverser leur relation.



Depuis le temps que je tombais sur des romans d'Henri Troyat dans les ventes de livres d'occasion, j'en ai enfin lu un ! La neige en deuil semble être l'une des oeuvres les plus connues de l'Académicien et j'étais curieuse de la découvrir.

Eh bien, je n'ai pas été déçue ! Le style est superbe, oh sans exagérations, certes, mais le vocabulaire riche et les tournures de phrase m'ont conquise. La manière de raconter l'histoire, du point de vue d'Isaïe, en amenant peu à peu cette prise de conscience sur le détestable personnage qu'est son frère, n'aurait pas pu être mieux organisée.

Ce livre ne sera pas le coup de coeur de l'année mais je le recommande !



Challenge ABC 2017/2018
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Pouchkine

Henri Troyat nous livre un portrait étincelant de Pouchkine, poète au destin tragique dans la Russie du XIX siècle sous le tsar Nicholas I.

Nous découvrons d’abord, un jeune homme libertin, farceur, dissipé au collège de Tsarskoïé Selo, amoureux de la vie et de son indépendance. Ce petit génie de la poésie, influencé par les plus grands écrivains européens, bouscule les règles préétablies en matière d’esthétique et construction littéraires. L’œuvre de Pouchkine est réaliste, il peint les paysages désolés tels qu’il les admire, et les gens ordinaires tels qu’il les voit dans les villages isolés de la steppe. Ses héros sont issus de tous milieux.

Pouchkine sera toute sa vie en résidence surveillée, certaines de ses œuvres censurées par l’Empereur lui-même ne seront éditées qu’après sa mort.

Troyat nous éclaire admirablement sur la personnalité et l’œuvre de Pouchkine, sur sa place dans la littérature russe, la voie qu’il a tracé aux autres géants, Gogol, Dostoïevski, Tolstoï, Tchekhov...

Pouchkine est un original, un flambeur, un joueur, un séducteur aimant les femmes et sachant se faire aimer d’elles, sauf peut-être de Nathalie, sa femme, pour son plus grand malheur. C'est un être, malgré tout, sensible et romantique.

Toute sa vie il restera fidèle à ses idées et ses amis. Même dans l’adversité, il a le souci de la vérité, qualité qui lui vaudra souvent la bienveillance de l’Empereur.

Troyat ne nous épargne pas, il nous entraine au chevet du poète sur son lit de mort, son récit nous déchire le coeur. Le poète est digne et magnanime, il pardonne …

La rumeur bruisse déjà dans toute la Russie, un grand poète vient de nous quitter, et moi, à quelques jours près, du 178ème anniversaire de sa mort, j’ai pleuré en fermant le livre !





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La neige en deuil

Curieux l'effet du temps. En faisant le ménage dans ma bibliothèque, je retrouve ce livre lu il y a très longtemps et que j'avais beaucoup aimé dans ma jeunesse. Contrairement à beaucoup d'autres presque oubliés, j'ai l'impression de l'avoir lu hier. En en relisant des parties, je m'aperçois que c'est inutile. Tout est encore dans ma mémoire : le drame entre les deux frères et l'envolée d'Isaïe sur le nuage de sa belle hindoue. Je me demande si l'effet serait le même si je le lisais pour la première fois aujourd'hui. En tout état de cause, c'est cependant un bon critère pour lui donner 5 étoiles, et pour le garder.
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La neige en deuil

Certains romans de ma jeunesse m'ont plus marqués que d'autres et "La neige en deuil" d'Henri Troyat en fait partie. Je me suis acheté l'édition d'origine de 1952 chez Flammarion pour le relire parce que je ne le trouvais ni chez moi ni à la bibliothèque.

Ouvrir ce vieux livre a été un vrai plaisir pour moi.

J'ai retrouvé l'émotion qu'il m'avait procurée plus jeune.

Moi qui aime la montagne pour pratiquer le ski mais qui craint l'escalade parce que j'ai le vertige, j'ai été embarquée par Isaïe sur le glacier pour une ascension qui m'a fait palpiter le cœur.



Isaïe Vaudagne a cinquante-deux ans, il est berger depuis qu'il a eu un grave accident quand il était guide de haute montagne. Il est resté un peu simplet et vit par et pour son jeune frère Marcellin dans la vieille ferme familiale. Quand ce dernier veut vendre la maison pour s'installer en ville, Isaïe ne veut pas. Il pense à leurs parents et a ses chèvres. Marcellin va alors lui proposer une ascension pour rejoindre l'épave d'un avion qui s'est crashé au sommet afin de voler les biens et l'argent qu'il doit contenir.



Malgré une opposition manichéenne des deux frères, l'ancien respectueux de la nature et le plus jeune avide d'argent, leur histoire est bouleversante. Le personnage de Zaï est profondément attachant. Et puis, les descriptions de la montagne sont à la hauteur de l'intrigue qui m'a laissée en apnée, du début à la fin.





Challenge Solidaire 2022

Challenge Riquiqui 2022

Challenge XXème siècle 2022

Challenge Multi-défis 2022

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La Tête sur les épaules

"La Tête sur les épaules" est un roman d' Henry Troyat .Il

s' agit d' un livre court ,bref mais fort et puissant par sa

substance . Sa lecture est plaisante et captivante .

Le personnage principal est , un jeune étudiant, Etienne

Martin . Ce dernier vit avec , Marion, sa mère .Tous les deux

mènent une vie paisible et sans soucis .

Le père est absent car décédé depuis des années et le fils

ne sait absolument rien sur lui .

La vérité finit par éclater et Etienne apprendra que son père a été jugé, condamné et exécuté car il a été derrière

l' assassinat de plusieurs clandestins qui voulaient passer

la frontière durant la deuxième Guerre Mondiale .

Le père accompagne les candidats à la fuite jusqu' à près de

la frontière et là, il les détroussait, puis il les tuait .

Etienne , ayant appris cette nouvelle, fut désarçonné et

perdit ses repères .Mais comme le jeune homme a bien

" la tête sur les épaules", il finira par se ressaisir et avoir

une vie normale.

En parallèle , il y a aussi la vie sentimentale de la mère,

Marion, qui aime un homme .

Une belle histoire contait par Henry Troyat .







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Youri

Un roman qui nous conduit en Russie en 1917, comme très souvent dans les livres de Troyat qui restait fidèle à ses racines. Un livre bien rédigé, alerte, intéressant. Henri Troyat fut quand même une très bonne plume du 20 ème siècle. Un beau texte.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Le geste d'Eve

Une manucure effacée épouse le Diable, un philanthrope excentrique fait le malheur d'un homme avide, un solitaire rêve d'un enterrement de patriarche, une vente aux enchères tourne mal pour un collectionneur, un chien peut en cacher un autre, un misanthrope découvre le sens de la vie en cherchant un homme, un artiste brimé se prétrifie, le Diable a plus d'un tour dans son sac, une poinçonneuse fait chavirer le coeur d'un riche industriel, etc.



Les nouvelles se suivent et ne se ressemblent pas. Petits bouts d'existence mis bout à bout pour dresser le portrait d'une humanité simple. Ce sont les histoires extraordinaires de gens simples que l'on ne remarque pas. Je suis sous le charme de du style de l'auteur: légèreté, finesse et simplicité. Je le recommande à tous. Ce petit recueil a mis un peu de merveilleux et un peu de folie dans mon monde de lectrice.
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Les Eygletière, tome 2 : La Faim des lionceaux

Deuxième tome de la trilogie d’Henri Troyat « Les Eygletiere », « La faim des lionceaux » continue immédiatement après le premier livre de la série.

Les personnages de la famille continuent à évoluer et à se révéler sous leur vrai jour. Les enfants deviennent adultes et prennent leurs décisions sans en référer à leur père.

Le tyrannique père de famille Philippe Eygletiere va quant à lui, perdre peu à peu son influence sur ses enfants. Trop imbu de lui-même, trop fermé envers les autres, il va d’ailleurs perdre contact avec certains d’entre eux.

Quant à son épouse, Carole, elle va commencer à se révéler sous son vrai jour. Apres une liaison avec son beau-fils Jean-Marc, elle va avancer ses pions pour éviter le divorce et continuer à mener sa barque. Elle aussi, va contribuer à l’éloignement de certains des enfants de son mari.

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Zola

Troyat fut un romancier prolifique, talentueux et très imaginatif. Il fut aussi un biographe de premier ordre. Clair et précis dans son discours, il nous a livré avec cette biographie de Zola un document passionnant qui se dévore avec avidité en offrant au lecteur une analyse précise de l'oeuvre du maître.



Utilisant abondamment la correspondance de l'écrivain avec ses amis, des articles de presse de l'époque, et le journal d'Edmond de Goncourt, Troyat met en valeur le cheminement rigoureux du processus créatif utilisé par Zola.



D'abord petit bureaucrate soumis à des tâches sans intérêt, puis journaliste de plus en plus apprécié, Zola va se muer en chantre du naturalisme et élaborer très en amont la construction de son œuvre. Admiratif de la Comédie humaine de Balzac, il décide d'entreprendre une œuvre comparable en insistant sur les liens qui relient les différents personnages. Ce sera l' »Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire », soit 20 volumes consacrés aux Rougon-Macquart, et étudiant les tares transmises par une lourde hérédité, aussi bien dans le milieu ouvrier et paysan que dans les sphères bourgeoises de la société française du second Empire,



Zola, pour chacun des romans de la série se documente avec précision, de façon à transmettre de la manière la plus rigoureuse la réalité du monde dans lequel il entend entraîner le lecteur.

Par exemple, lors de l'élaboration de Germinal, et ne connaissant rien au monde de la mine, : »afin de mieux se documenter sur le « Pays Noir », il se rend à Anzin, assiste à des meetings socialistes, s'informe sur la question ouvrière, descend, en compagnie d'un ingénieur, dans la fosse Renard, à six cent soixante-quinze mètres sous terre. Ventripotent, le souffle court, le cœur faible, il erre dans les galeries obscures, avec le sentiment que plus jamais il ne reverra le jour ». et avec Germinal il livre au public un document choc « qui lui ouvrirait les yeux sur la souffrance du peuple. ».

Zola est devenu un éveilleur de conscience.



Troyat nous dévoile un Zola, forçat de l'écriture qui, installé chaque matin à son bureau, les pieds dans ses pantoufles, abat quotidiennement ses 10 pages de roman en suivant scrupuleusement le déroulé de son plan initial. Choyé par son épouse et par sa mère, il a tout loisir de se consacrer exclusivement à son travail et à ses amis.

Et Troyat d'explorer les rapports amicaux et houleux que Zola entretient avec son ami d'enfance Cézanne, avec un Edmond de Goncourt, à la plume vipérine, assassinant joyeusement Zola dans son journal, avec Flaubert pour qui il éprouvait une admiration sans frein, avec sa bande d'amis naturalistes reçus régulièrement dans son domaine de Médan.

Domaine dont on peut dire par ailleurs, qu'il l'a obtenu grâce aux femmes ! Puisque c'est Gervaise et Nana qui ont assuré sa fortune !

Et la notoriété grandissante de l'écrivain va éveiller la jalousie de ses confrères, si bien qu'il lui restera peu d'amis vraiment fidèles parmi son nombreux entourage . Goncourt, quant à lui, devenu férocement jaloux va même se prétendre « comme le procréateur et le plagié de Zola » dans son journal, tout en louant hypocritement son œuvre auprès de lui.



Une fois clôturée la série des Rougon-Macquart, Zola peut enfin tourner son attention vers d'autres centres d'intérêt et ce sera l'affaire Dreyfus. Si au départ, il demeure indifférent au sort du capitaine, il voit rouge lorsqu'il prend conscience de l'innocence de Dreyfus et publie son brûlot « j'accuse » dans les colonnes du journal l'Aurore.

Et Troyat de dresser un panorama absolument passionnant du scandale qui éclate alors et prend des proportions si insensées qu'il en laisse Zola pantois. Traîné en justice lors de 2 procès, condamné à un an d'emprisonnement, encaissant force injures, subissant la hargne de la populace, Zola se voit même obligé, sur le conseil de ses amis, de se réfugier en Angleterre afin de pouvoir espérer continuer son combat contre l'injustice.



Quant au décès de Zola par asphyxie peu de temps après en 1902, s'agit-il d'un accident ? D'un acte criminel ? Aucune certitude à ce sujet tant la haine que Zola avait éveillée dans les milieux conservateurs et antisémites était encore vivace.

Troyat laisse la porte ouverte aux supputations.

Et de conclure lors du transfert de Zola au Panthéon : « les admirateurs de l'écrivain n'iront pas le chercher dans le temple de l'immortalité où reposent ses cendres, mais dans ses livres où il est à jamais vivant » et c'est ce que fera le lecteur ébloui et fasciné d'avoir assisté à la gestation des œuvres du Maître.

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