Le roman nous plonge en 1917, dans une atmosphère agitatrice en raison de la montée progressive d'un régime léniniste. Nous suivons alors la vie plutôt quelconque de
Youri et de Sonia.
Youri étant le fils des Samoïlov, une famille bourgeoise, tandis que Sonia est la fille de la femme de chambre de Madame Samoïlov.
Un jour, le père de
Youri est contraint de quitter sa famille et de s'exiler loin de Petrograd en raison de la politique actuelle. Sa femme,
Youri, Sonia et la mère de cette dernière le rejoignent quelques semaines plus tard. Nous les suivons alors dans un périple semé d'embûches mais qui, aux yeux des enfants, ressemble grandement à une merveilleuse aventure !
J'ai beaucoup aimé cette histoire malgré une fin très énigmatique. Je ne m'attendais pas à une coupure aussi brusque, si bien que j'ai eu l'impression que cette fin fut bâclée. Néanmoins, après m'être longuement trituré les méninges j'ai fini par échafauder une hypothèse de cette fin :
Youri n'a jamais exprimé une quelconque tristesse ou déception (même pour son chien laissé aux voisins, les larmes ont vite cessé de couler !) pendant toute la durée du voyage. Il n'a jamais émis la moindre opposition à l'inconnu qui se dressait devant lui. Cependant, partir en France semble le démolir. Il ne veut pas y aller, il ne veut pas partir sans Sonia. Finalement, cette aventure n'était-elle pas au contraire un voyage très pesant et peinant qui a été rendu beaucoup plus supportable par son amie et amour d'enfance ? Ce voyage n'est-il pas beau puisqu'il a été vécu avec Sonia ?
J'ai beaucoup aimé le personnage de Douniacha, également. Cette femme forte et téméraire a suscité en moi beaucoup de fierté à chaque fois qu'elle accomplissait une tâche ardue. Toutefois, j'ai été un peu déçue par la fin, de voir que son coeur appartenait à un homme et que cela influençait son choix entre partir en France ou rester en Russie. le fait qu'elle ait voler ses maîtres, je m'y attendais. le père de
Youri était ingrat et la mère, bien que douce et aimable avec la femme de chambre, lui donnait incessamment des ordres pendant qu'elle se lamentait sur son sort. (J'en ai même oublié son prénom tellement elle m'agace, c'est pour dire) Quoi que ses actes pouvaient se justifier, puisque séparée de son mari, elle était démoralisée de ne pas être auprès de lui, de ne pas le retrouver.
Youri, ne comprenait pas ce chagrin, mais sans sa Sonia il comprend alors qu'elle est la douleur qui régit le coeur de ceux qui sont separés de leurs âmes soeurs.