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EAN : 9782277236344
154 pages
J'ai lu (30/11/1993)
3.71/5   64 notes
Résumé :
1917, la révolution couve à Moscou et à Petrograd.
Indifférents à cette agitation, Youri et Sonia grandissent ensemble dans le vaste domaine des Samoïlov. Il est le fils de la famille, elle est la fille d'une domestique. Brusquement le drame éclate : la vague bolchevique qui déferle contraint les deux enfants et leurs mères à la fuite. C'est alors l'interminable exode en wagons à bestiaux ; c'est l'inconfort et la faim, la peur et la clandestinité.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman qui nous conduit en Russie en 1917, comme très souvent dans les livres de Troyat qui restait fidèle à ses racines. Un livre bien rédigé, alerte, intéressant. Henri Troyat fut quand même une très bonne plume du 20 ème siècle. Un beau texte.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Le roman nous plonge en 1917, dans une atmosphère agitatrice en raison de la montée progressive d'un régime léniniste. Nous suivons alors la vie plutôt quelconque de Youri et de Sonia. Youri étant le fils des Samoïlov, une famille bourgeoise, tandis que Sonia est la fille de la femme de chambre de Madame Samoïlov.
Un jour, le père de Youri est contraint de quitter sa famille et de s'exiler loin de Petrograd en raison de la politique actuelle. Sa femme, Youri, Sonia et la mère de cette dernière le rejoignent quelques semaines plus tard. Nous les suivons alors dans un périple semé d'embûches mais qui, aux yeux des enfants, ressemble grandement à une merveilleuse aventure !

J'ai beaucoup aimé cette histoire malgré une fin très énigmatique. Je ne m'attendais pas à une coupure aussi brusque, si bien que j'ai eu l'impression que cette fin fut bâclée. Néanmoins, après m'être longuement trituré les méninges j'ai fini par échafauder une hypothèse de cette fin : Youri n'a jamais exprimé une quelconque tristesse ou déception (même pour son chien laissé aux voisins, les larmes ont vite cessé de couler !) pendant toute la durée du voyage. Il n'a jamais émis la moindre opposition à l'inconnu qui se dressait devant lui. Cependant, partir en France semble le démolir. Il ne veut pas y aller, il ne veut pas partir sans Sonia. Finalement, cette aventure n'était-elle pas au contraire un voyage très pesant et peinant qui a été rendu beaucoup plus supportable par son amie et amour d'enfance ? Ce voyage n'est-il pas beau puisqu'il a été vécu avec Sonia ?

J'ai beaucoup aimé le personnage de Douniacha, également. Cette femme forte et téméraire a suscité en moi beaucoup de fierté à chaque fois qu'elle accomplissait une tâche ardue. Toutefois, j'ai été un peu déçue par la fin, de voir que son coeur appartenait à un homme et que cela influençait son choix entre partir en France ou rester en Russie. le fait qu'elle ait voler ses maîtres, je m'y attendais. le père de Youri était ingrat et la mère, bien que douce et aimable avec la femme de chambre, lui donnait incessamment des ordres pendant qu'elle se lamentait sur son sort. (J'en ai même oublié son prénom tellement elle m'agace, c'est pour dire) Quoi que ses actes pouvaient se justifier, puisque séparée de son mari, elle était démoralisée de ne pas être auprès de lui, de ne pas le retrouver. Youri, ne comprenait pas ce chagrin, mais sans sa Sonia il comprend alors qu'elle est la douleur qui régit le coeur de ceux qui sont separés de leurs âmes soeurs.
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Ce roman, rédigé par Henri Troyat porte sur la période commençant en 1917 et présente la vision d'un enfant de onze ans sur la période en Russie qui oppose la famille impériale aux idées nouvelle du socialisme . Cette histoire semble bien naïve parce que vécue par deux enfants Youri et Sonia élevés comme frère et soeur parce que leurs mères respectives sont amies malgré leur différence sociale. Sonia a pour mère la domestique de la mère de Youri. Il faut prendre cette histoire avec toute la fraîcheur de la vision d'enfants de cette age.
Ce texte me fait penser à la série en trois parties des "Viou" de Troyat, livres que j'ai découverts avec plaisir il y a déjà longtemps. Il est vrai que le style des "Viou" et de "Youri" est proche parce que leurs histoires sont vécues par des enfants, et n'a rien à voir avec par exemple " Les semailles et les moissons" du même auteur, écrits de façon magistrale. Mais il faut comparer ce qui est comparable. Cependant, "Youri" a je trouve sa place aux cotés d'autres textes de Troyat, même si ce n'est pas un chef-d'oeuvre au style impressionnant. Tous les romans de Troyat ont en commun une grande sensibilité quand il se met dans la peau de ses personnages.
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Joli petit roman d'à peine 150 pages. Troyat nous relate ce qui s'est passé en Russie dès 1917, les familles qui veulent fuir le pays le plus vite possible par crainte des bolcheviques. Youri et Sonia, douze ans tous deux accompagnent leurs mères. Les deux enfants malgré leurs jeune âge éprouveront très vite des sentiments l'un envers l'autre, et vivront un premier amour puéril, innocent encore mais farouche déjà. Belle lecture...
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Une fois de plus, Henri Troyat et la Russie en général, et sa révolution de 1917 en particulier. Avec "La gouvernante française", il nous en donnait la vision via une employée de maison d'une grande famille russe; dans "Youri", nous suivons cette période de l'histoire à travers les yeux de deux adolescents d'une douzaine d'annés, Youri et Sonia.
Avec leur mère et leur bonne, ils vont rejoindre le chef de famille qui a dû fuir la révolution bolchévique et commence alors un périple en train de Moscou à Kharkov.Tout cela est vécu comme une "aventure" par les deux enfants, qui grandissent dans un monde d'adultes, avec ses mystères, ses incompréhensions, sa violence, et qui ne comprennent pas toujours pourquoi et comment les "amis" d'hier, sont devenus les ennemis du jour.
Encore un roman court, un style "facile" (je n'ai pas écrit simple), mais encore une fois l'histoire est racontée par le jeune Youri, et avec ses mots à lui. Avec en paralèlle, son histoire d'amour avec Sonia, ou du moins telle qu'on peut la vivre à cet âge.
Certes, peut-être que lue aujourd'hui par des adultes, cette histoire pourrait ne pas nous toucher et nous émouvoir. Cela signifierait, que malheureusement,les grandes personnes que nous sommes devenues, ont cessé de tenir dans leur main, celle de l'enfant qu'elles étaient.

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Après leur promenade quotidienne, ils regagnent vite leur chambre et là, enfin seuls, ils s'embrassent et se caressent. Ce sont des jeux qui charment Youri. Il a besoin de se frotter nu contre la peau de Sonia. Après l'avoir pétrie à pleins doigts et lui avoir léché le visage, les épaules , la poitrine, il retombe à côté d'elle, comblé et frustré, avec une terrible interrogation dans la tête. Est-ce ça l'amour ? Ne faut-il pas tenter un geste qu'il ignore et qui scellerait leur union à jamais ? Parfois il ose poser des baisers sur ses orteils et, puis, sur son sexe doux, lisse et potelé comme un fruit. Aussitôt, elle serre les jambes et le repousse. C'est donc là que gît le mystère.
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Debout, la braguette ouverte en arrosant l'herbe devant lui, , Youri regarde du côté où a disparu Sonia. On ménage des distances de pudeur entre les fourrés. Même en se haussant sur la pointe de ses orteils , il ne voit, au dessus des buissons, que ses cheveux bruns, noués d'un ruban rose. Elle est pieds nus, accroupie comme toutes les filles dans ces cas-là. Chose étrange, quand il pense à maman ou à Douniacha, se soulageant, jupes relevées dans la même position. C'est Sonia seule, qui entraine sa rêverie dans une direction interdite. Il imagine ses cuisses blanches et lisses sortant d'une courte culotte de coton. Il se reboutonne et attend les autres.
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Le convoi se traîne depuis Moscou, à l'allure d'un homme qui marche. Très vite, les occupants du wagon ont pris leurs habitudes et marqué leur territoire. Douniacha a délimité celui de la famille en dressant dans un coin, tout contre la cloison du fond, un frêle rempart de valises, de balluchons et de paquets. On ne tasse là, à quatre, dans la pénombre chaude, le martèlement monotone des roues et la puanteur d'une humanité compressée et sordide. Les échanges de propos, d'un groupe à l'autre, sont rares. Sans doute la plupart des voyageurs, qui sont de condition modeste, ont-ils reconnu dans leurs voisins des bourgeois.
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« Et soudain le cœur lui manque : Sonia ! Mais est-ce bien elle, cette fille à la tête rasée qui s’avance à petits pas dans la lumière du jour finissant? Ses prunelles sont noyées de larmes, sa bouche se crispe dans une grimace de douleur. Il devrait se désespérer comme elle et, bizarrement, il éprouve à sa vue un redoublement de tendresse et d’admiration. Elle lui paraît même plus belle qu’auparavant, plus mystérieuse. Sous le crâne dénudé, ses yeux se sont comme agrandis, approfondis, illuminés. Chauve, elle n’est que regard. »
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« Un silence de défaite pèse sur le groupe. Une fois de plus, c’est Douniacha qui réagit la première. Son regard étincelle comme celui d’un général sur le champ de bataille.
- À combien de verstes la prochaine gare ? interroge-t-elle.
- Trois ou quatre…
- Je vais y aller ! C’est bien le diable si je ne déniche pas, là bas, un chauffeur capable de faire marcher la locomotive. Quelqu’un peut-il m’accompagner ?
Nul ne se propose. Le gars aux cheveux coupés ras marmonne :
- À quoi bon ? Tu ne trouveras personne. Il vaut mieux attendre…
- Quoi ? rugit Douniacha. Qu’un ange descende du ciel et se mette aux commandes de l’engin ? C’est bon : j’irais seule ! »
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