Citations de Isaac Bashevis Singer (379)
(...) les gloutons, les profiteurs, les escrocs, les voleurs vivent plus longtemps que les autres. Les justes, eux, meurent avant que leur heure ne sonne.
Pour un voleur, il y a beaucoup de gens honnêtes, mais dont on n'entend jamais parler. Les autres sont de parfaits hypocrites.
Depuis ma plus petite enfance, le fait de se moquer de quelqu'un qui a un défaut physique m'a toujours semblé être un acte d'ne grande cruauté et la preuve d'un manque absolu de sensibilité.
Quelle était donc cette source de force qu'on pouvait détruire d'un coup de couteau? Une simple lame transformait donc mille hommes en ennuques et en toomstooms. Une seule épingle pouvait crever mille yeux. Une unique pierre pouvait fracasser la tête d'un million d'êtres humains.
Et donc, comment un homme, quel qu'il soit, pouvait-il se croire supérieur aux autres?
(...) la différence entre un criminel et un avocat est parfois très peu perceptible.
Il se confiait à Anshel, lui racontait que Peshe se couchait sans s’être lavée et ronflait comme une toupie bavaroise. La recette de la journée l’obsédait tant qu’elle en parlait même dans son sommeil.
L'espoir est en lui-même la preuve que la mort n'existe pas.
Il ouvrit les portes pour que les odeurs d'argent et de vie profane s'échappent vite.
Le visage de mon père, lui, était devenu pâle, calme, empreint d'une certaine déception. Il savait bien ce qui venait de se produire : la logique, la froide logique triomphait de la foi, la raillait, la ridiculisait et l' écrasait de son mépris.
Une des plus grandes énigmes, c'est que la vie devient souvent grise, ennuyeuse, sans goût, sans but. Aujourd'hui, les gens ont perdu le sens et le désir du jeu, qui est aussi nécessaire que le pain et l'air. Ils restent assis sur un banc, ils regardent, mais ne participent pas. Nous avons créé une civilisation de bancs publics.
Les chrétiens n'avaient pas l'habitude de vivre en exil. Quand un chrétien a perdu sa patrie, il en sort brisé, spirituellement et physiquement.
Heureusement qu'on ne pouvait pas lire dans la tête des autres, sinon chaque individu sur terre mourrait de honte. (p.189)
[Les hommes] pouvaient se vanter longuement de leurs prouesses et de leurs nombreuses aventures, on voyait dans leurs yeux comme le reflet d'une faim inassouvie, le fait d'avoir été plutôt victimes. Ils semblaient tous rechercher une femme qui n'existait pas. (p.55)
Toutes mes faiblesses et tous mes égarements proviennent de ce besoin que j’ai d’être assolement libre. Cette prétendue liberté a fait de moi un esclave.
Plus étrange encore était cependant l'attitude des Juifs qui, venant juste d'échapper à la plus grande calamité, se comportaient comme s'ils en avaient perdu le souvenir.
Comment les fils d'Adam, créés à l'image de Dieu, pouvaient- ils sombrer dans de pareils abîmes ?
Chaque fois qu' Herman avait assisté au massacre des animaux et des poissons, il avait toujours eu la même pensée: dans leur comportement avec les créatures vivantes, tous les hommes étaient des nazis. La suffisance avec laquelle l'homme disposait des autres espèces comme il lui plaisait était un exemple des théories racistes les plus extrêmes, du principe que la force fait le droit.
Dans cent ans d'ici, on aura si bien idéalisé l'image de nos ghettos qu'on les verra peuplés uniquement de saints. Rien ne saurait être plus faux.
Et il sembla à Hertz que ses paroles avaient un sens caché.
Ici, en Amérique, les gens avaient peur de la vieillesse. Dans les journaux, les publicités ne s'adressaient qu'aux jeunes. Les vieux avaient déjà utilisé leur part de ce monde-ci et le monde à venir ne valait rien, commercialement parlant.