Citations de Jack Vance (602)
Et qu'est-ce que la réussite, finalement ? Un autre nom pour la vanité !
Heinrich le communiste du village, fit remarquer avec colère que non loin de là, à Innsbruck, se trouvait le grand camp d'internement américain, et qu'ils devaient avoir sous les yeux les effets du Coca-Cola et des comic books sur des Autrichiens normaux.
- Absurde, aboya un autre homme. Aucun Autrichien né d'une femme n'a jamais possédé une telle tête, de tels yeux, une telle peau. Non, ces créatures sont autre chose. Des salamandres !
- Des zombies, marmonna quelqu'un d'autre. Des cadavres surgis du royaume des morts !
(Dans la nouvelle "Personnes déplacées")
On tenait pour acquis que chaque visiteur débarquait sur Iszm avec une seule idée en tête : voler une maison femelle. (Les Maisons d'Iszm)
L'histoire de l'humanité n'est et n'a jamais été qu'une succession... un cycle de différenciations suivies de la fusion intime des sujets survivants pour en revenir à l'uniformité.
Cet homme était plus petit que lui de quelques centimètres, mais il avait des épaules plus larges et un torse plus développé. Ses mouvements étaient décidés, précis et efficaces. Il ne gaspillait pas son énergie en gestes superflus et n'avait aucune de ces idiosyncrasies auxquelles la plupart des gens devaient leur personnalité. Rien ne venait dissiper la première impression qu'on avait de cet homme. Il était sec, fade, sinistre et terne.
Les indigènes... s'étaient baptisés eux-mêmes les Sxyzyskzyiks (ce qui signifie, comme chacun sait, "le Peuple Civilisé")... Leur culture comprenait une atterrante suite de préceptes dont la maîtrise servait à déterminer le statut social de chacun. En conséquence, ils passaient le plus clair de leur temps à apprendre des gestes de doigts, les bonnes façons de porter des boucles d'oreilles, les mille et une manières de nouer lacets, rubans, turbans, foulards, ou bien l'emplacement précis des cornichons sur les bigorneaux, les escargots, le salpicon de jambon, la viande grillée et autres plats.
("Rhialto le Merveilleux")
-- Le soleil est déjà haut dans le ciel, dit Nisbet. Les hommes du village ne vont pas tarder à arriver pour s'installer sur leurs colonnes ; d'ailleurs les voilà.
Les hommes arrivèrent par groupes de deux ou trois. Cugel les regarda grimper sur les colonnes et s'installer au soleil. Perplexe, il se tourna vers Nisbet.
-- Pourquoi font-ils cela?
-- Ils absorbent le flux salutaire de la lumière du soleil. Plus haute est la colonne, plus substantiel est ce flux, de même que le prestige de la position.
("Cugel Saga")
Le ministre de la Santé publique prit la parole à son tour. La population de la plaine centrale du Dronamand s'était multipliée à un point tel que les logements ne suffisaient plus... Tout en croquant dans un quartier de melon aux épices, Aiello ordonna le transfert d'un million de personnes par semaine vers le Nonamand, le sinistre continent méridional. En outre, tous les bébés qui naîtraient dans des familles comptant déjà plus de deux enfants seraient noyés. C'étaient là des méthodes classiques pour contrôler l'accroissement de la population. Elles seraient acceptées sans ressentiment.
Allez, ça suffit maintenant, lâchez-moi ou je mets du bromure dans votre nourriture jusqu'à ce que vous ne puissiez plus distinguer une femme d'un diplodocus.
- Mais... qu'est-ce qu'ils vont faire ?
- Qui sait ? Tu serais peut-être avisé de ne pas sortir sans arme.
- Tu parles des citoyens de Clarges comme s'ils étaient des barbares !
- Les barbares et nous sommes issus de la même souche. Nous avons partagé cent mille ans de sauvagerie et nous ne divergeons que depuis quelques siècles.
- Nous arriverons à nous entendre, père et moi. Tu sais qu'il ne manque ni de bonté, ni de raison.
- C'est une force de la nature! Ouragans, éclairs et torrents impétueux ne sont ni cruels ni déraisonnables, mais la douceur et le bon sens ne permettent pas pour autant de les vaincre.
Kergan Banbeck leva les mains et se tourna une fois de plus vers le sacerdote. "Comment puis-je faire cesser ces idioties? Comment puis-je le ramener à la raison?"
Le sacerdote réfléchit. "Ce ne sont pas des idioties, mais plutôt un langage que tu ne saisis pas. Tu peux lui faire comprendre le tien en effaçant de son esprit tout ce qu'il sait, tout ce qu'on lui a appris et le remplacer par tes propres schémas."
Ne me dis rien ! s’écria Frolitz. Moins j’en sais, plus mon innocence sera grande !
Le ghaun etait un endroit sauvage et cruel-sur ce point les Zuzhma Kastchai n'avait pas menti -mais comment choisir de retrouver les Abris après avoir goûté la lumière dorée du soleil?
- On ne forme pas un éclaireur, rétorqua Deale. Il existe. C’est pour moitié un acrobate, pour moitié un savant fou, pour moitié un monte-en-l’air, pour moitié…
- Cela fait beaucoup de moitié.
- Mais c’est à peine suffisant. Un éclaireur, c’est un homme qui aime le changement.
Paddy engloutit son déjeuner en grommelant et vida le pot de liquide chaud sous le regard du Shaul souriant.
— Et qu'est-ce qui me vaut ce rictus sournois ?
— Tout simplement le fait que vous semblez apprécier notre petit potage.
Paddy reposa le bol, toussa et cracha par terre.
— Espèce de démon ! En rompant les ponts avec la Terre, ta tribu a décidément perdu toute décence. Si j'étais à ta place, tu crois que je te donnerais à manger des cadavres fraîchement déterrés, moi ? Hein ?
— La viande, c'est de la viande, observa le Shaul en ramassant les couverts. Les Terriens font bien des manières pour pas grand chose.
- Sa véhémence me gêne. Son pouvoir se nourrit de succès. C’est un homme de feu, vous êtes un homme de glace.
- La glace éteint le feu.
- Le feu fait parfois fondre la glace.
Une juste restitution, oui. La cessation des abus, oui. La vengeance, non.
Elle mit les mains derrière le dos et attendit, étudiant son interlocuteur avec attention.
« Quel âge avez-vous ? »
C'était une question qu'elle trouvait sage d'éluder, en général. Elle inclina la tête sur le côté en souriant, une manie qui lui donnait un air sauvage et téméraire.
« Quel âge me donnez-vous ?
— Seize ou dix-sept ans.
— C'est assez près. »
Il acquiesça. « Assez près. Comment vous appelez-vous ?
— Jean Parlier.
— Avec qui vivez-vous ?
— Personne. Je vis seule.
— Votre père ? Votre mère ?
— Ils sont morts.
— Pas de grands-parents ? Pas de tuteur ?
— Je suis seule. »
Il opina du chef. « Des ennuis avec la loi à ce sujet ? »
Elle le considéra avec méfiance. « Non. »
Il hocha juste assez la tête pour faire onduler le filet de fumée [de sa cigarette]. « Déshabillez-vous.
— Pourquoi ?
— C'est une manière rapide de vérifier vos qualifications.
— Ma foi... oui. En un sens, j'imagine... Physiques ou morales ? »
"Tout homme a le droit d'être le roi des fous une fois dans sa vie. Une fois au moins..."
Fils de l'arbre