Citations de James Clemens (420)
Pour la plupart des civilisations, le soleil constituait le dieu primordial, source de vie et de chaleur. Mais dans les déserts torrides, il se révélait mortel, sans merci, impitoyable. Ainsi, Sada, la lune, était glorifiée pour ses vertus rafraîchissantes. Elle apportait la pluie, symbolisée par le taureau avec ses cornes en forme de croissant. Chaque quartier de lune était nommé Il ou Ilah… ce qui, au fil du temps, devint l’équivalent de « Dieu ». El ou Elohim en hébreu. Al ah en arabe.
La lune était prédominante.
Tant qu'on ne connaît pas son histoire, on ne se connaît pas véritablement soi-même.
- Attendez! Major 'Kane'? Votre clebs était plus gradé que vous?
Ce n'était pas du tout incongru. Les chiens militaires avaient toujours un rang supérieur à leur maître afin que tout mauvais traitement soit passible de la cour martiale.
Nous tentons de déterminer si c’est consécutif à son exposition au virus ou s’il s’agit d’une complication chirurgicale. Quoi qu’il en soit, nous avons besoin de… comprendre au plus vite ce qui se passe, avant que tout ne tourne à la catastrophe.
Depuis que son oncle avait fondé l'Ordre des Pauvres Chevaliers du Temple de Jérusalem, elle avait passé seize ans en quête de l'impossible. Même son oncle n'avait pas compris son désir de rejoindre les Templiers, mais on ne refusait rien à ce côté-là de la famille : après avoir reçu son manteau blanc, la jeune femme avait intégré, aussi incognito que son casque, une organisation qui attirait de plus en plus de monde et étendait son influence.
D'autres membres de sa lignée manipulaient l'ordre chevaleresque de l'intérieur comme de l'extérieur. Tout en engrangeant savoir et richesses, ils recherchaient les puissantes reliques des cryptes perdues et des antiques granges aux quatre coins de l'Égypte et de la Terre sainte. Malgré leurs précautions, ils avaient déjà connu l'échec. A peine un an plus tôt, ils avaient laissé filer les ossements des mages, reliques des trois rois bibliques censées contenir des secrets alchimiques perdus.
Elle refusait que ce jour-là tourne aussi au fiasco.
- Qu'est ce qui a provoqué cet intérêt subit ? (Gray Pierce)
- Un nouvel objet qui vient d'être ajouté à la liste de la vente. Et qui a aussitôt attiré l'attention de plusieurs "clients" sous notre surveillance. Une vieille bible. Mise aux enchères par un propriétaire privé. (Logan Gregory)
- Et qu'a-t-elle de si excitant ?
- Selon la description qui en a été faite, elle aurait appartenu à Darwin.
- Charles Darwin ? Le père de l'évolution ?
- En personne.
- Elena, tu vas bien ? Ils ne t’ont pas fait de mal ?
L’inquiétude d’Er’ril semblait fort mal placée, car, des trois compagnons, il était le seul qui saignait.
- J’aurais bien aimé qu’ils essaient de me toucher, répondit la jeune femme d’un ton venimeux. Mais ils ne s’intéressaient qu’à Flint.
Son regard noir fit sourire Er’ril.
- Maintenant, je sais pourquoi je t’ai épousée.
Elena apprécia cette tentative d’humour. De toute évidence, Er’ril essayait de la détendre, mais il n’y parvint pas.
Prologue :
Forme et apparence naissent du néant. La pression monte à mesure que le clair de lune aigue-marine illumine les eaux, éclaire la nouvelle forme de la créature de ténæbre. Tandis qu’elle approche de la surface, les bancs de poissons s’enfuient comme une brume d’écailles. Un requin des crevasses monstrueux donne un coup de sa queue musculeuse avant de disparaître. Imperturbable, le naebryn les laisse s’échapper. Il a toute la structure dont il a besoin pour ce monde. Il teste ses membres noirs, sa longue queue ondulante, puis reprend son ascension pour quitter la sombre matrice.
Enfin, la crête au sommet de sa tête brise les vagues. La créature respire l’air nocturne saturé de sel pour essayer ses poumons. La lueur qui brille dans ses yeux dépourvus de paupières n’est pas de ce monde. Le naebryn fixe son regard sur la côte lointaine, au-delà des vagues chevauchées
par l’écume. Toutes sortes d’îles affleurent la surface de l’océan : des bancs de sable, des récifs, des atolls, des pics volcaniques.
Un archipel.
Les Îles d’Estivage.
- Si jamais vous nous trahissez, lança-t-il sur un ton menaçant, il vous faudra bien plus que deux épées pour m’empêcher de vous arracher la gorge. Compris ?
Mycelle lui sourit un peu tristement, puis leva une main pour lui caresser la joue.
- Est-ce une façon de parler à ta mère, Tol’chuk ?
- Je te le demande une dernière fois : où est la sor’cière, Er’ril ?
- Je t’ai déjà dit que…
La hache de Kral en équilibre sur son épaule, Elena sortit du couvert de la tente.
- Je suis là, répondit-elle calmement. (Sa voix pleine d’assurance résonna clairement dans la quiétude nocturne.) Tu cherches une sor’cière ? Me voici.
- Naturelle ou pas, un feu assez chaud peut venir à bout de n’importe quelle corruption, affirma Er’ril.
- Ne pouvez-vous voir l’adolescente cachée derrière la Rose ? Je ne suis pas seulement cette tache sur ma main.
Elena remit son gant. Quand elle releva la tête, elle vit qu’Er’ril la fixait avec une expression pensive, et que les lignes de son visage s’étaient adoucies.
- Bien dit, Elena, approuva-t-il. Peut-être ai-je accordé trop d’importance à la sor’cière et pas assez à la femme.
Elle le remercia d’un signe de tête.
- Peut-être devrais-tu tenir compte des deux. Car je soupçonne qu’elles seront également mises à l’épreuve durant notre quête.
- Prends garde à ce que tu achètes avec des mensonges, renard rusé. Tu pourrais bien découvrir que ton butin ne vaut pas le prix que tu l’auras payé.
Avec une grimace amusée, Kral se tourna vers Nee’lahn, qui se tenait près de lui.
- C’est réglé. Tu seras donc la seule femme de notre petite troupe. Mais ne t’en fais pas : si tu te sens trop en minorité, on pourra toujours coller une perruque à l’og’re et le faire passer pour le chéri de Mogweed.
- Douce Mère, Er’ril, qu’as-tu fait à cette pauvre enfant ? s’exclama-t-elle en essuyant une traînée de boue sur sa joue.
Gênée, Elena porta une main à ses cheveux. À la place de l’abondante crinière rousse qui, naguère, lui tombait dans le dos, elle n’arborait plus que des boucles à peine assez longues pour lui couvrir les oreilles, et teintes en noir par les soins d’Er’ril.
- J’ai pensé que pour dissimuler Elena, le meilleur moyen, c’était encore de la déguiser, expliqua le guerrier. Donc… je vous présente mon fils.
Les sourcils froncés, Er’ril se dirigea vers leurs compagnons, qui les attendaient près des chevaux.
- J’aurais dû partir seul avec Elena, grommela-t-il. Ainsi, nous n’aurions pas eu besoin de tout ce bazar.
La détermination obstinée qui brillait dans son regard ne devait rien à une quelconque fierté mal placée. Elle avait été forgée dans les flammes de sa magie et les leçons amères que celle-ci lui avait enseignées. En l’espace de deux jours, Elena avait acquis une conscience plus aiguë de son nouveau statut que bien des apprentis durant toute leur formation. Elle ne maîtrisait pas encore toutes les ficelles de la magie, mais elle avait assimilé quelque chose de bien plus essentiel : les conséquences du pouvoir.
Blottie contre Er'ril, Elena regarda la nyphai cajoler l'enfant. Puis elle reporta son attention sur la minuscule tige verte qui pointait hors de la terre sombre. Cette pousse symbolisait tant de choses : la vie naissant de la mort, le début d'un nouveau cycle... Ses yeux s'emplirent de larmes.
- Qu'y a-t-il ? demanda Er'ril.
Elena ne put répondre. Son coeur était trop gonflé d'émotion. Elle balaya du regard ses compagnons blessés, mais qui avaient survécu et trouvé la force de se réjouir. Pour elle, pour eux tous, la pousse de koa'kona représentait quelque chose d'encore plus précieux que tout le reste.
L'espoir.
D'abord et avant tout, je suis écrivain.
En tant que tel, j'ai acquis la conviction que les mots devraient toujours être rédigés avec le sang de leur auteur, afin que celui (ou celle)-ci les choisisse avec le plus grand soin. Qui oserait gaspiller son précieux fluide vital en élucubrations et autres fables ? Si les mots coulaient littéralement de notre coeur, n’exprimeraient-ils pas à coup sûr la vérité de notre âme ?
Il y a très longtemps, j'ai quitté cette forêt à tes côtés, dit-il avec raideur. J'ai été témoin de ta transformation - de fillette en femme, de sor'cière en reine. Et même si nous n'avons pas pu échanger le moindre mot pendant de nombreuses lunes, j'ai toujours connu ton coeur. Je ne t'abandonnerai pas maintenant. Cela m'est impossible. ton odeur est dans mon sang. Tu es ma meute.