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Citations de Jean-Christophe Rufin (2790)


Ce qui m'avait révolté dans la sauvagerie du combat, c'était précisément sa gratuité. Mes soldats égorgeaient leurs adversaires sans savoir pourquoi. Ils le faisaient parce que c'était la fonction qu'une société pervertie leur avait assignée. En somme, dans le métier des armes, ce qui me révoltait, ce n'était pas les armes, mais le métier.
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L'âme humaine est ainsi faite, qu'elle prête volontiers des propriétés maléfiques à ce qu'elle déteste.
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Un camp de combattants islamistes, qu'on appelle "katiba" en Afrique du Nord, change sans cesse de lieu et d'effectifs. En dehors des actions terroristes qu'elle mène, une katiba sert à l'entraînement de nouveaux maquisards, recrutés dans toute l'Afrique de l'Ouest. La plupart espèrent repartir dans leur pays, à l'issue de leur séjour, pour y mener le jihad.
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Les maîtres gagne toujours à être vus de loin. (p. 449)
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Vous savez que je n'étais pas favorable à ces grandes entreprises de civilisation ou qui se prétendent telles. J'en suis restée à ce petit livre que Diderot m'a fait lire et dont j'ai appris avec regret qu'il ne l'avait jamais publié...C'est le seul auteur qui ait parlé des sauvages avec un peu de clairvoyance, ce me semble. Il ne disserte pas pour savoir s'ils sont naturellement bons ou méchants.
Ils sont eux-mêmes, et nos désirs pour les élever n'aboutissent qu'à les corrompre et à les soumettre...
Le problème aujourd'hui est de savoir si, à l'issue de cette rencontre des peuples de civilisations différentes, il y a encore place pour le respect et la liberté ou si tout doit nécessairement se terminer, comme le veulent les Français et les autres nations d'Europe, par la conquête et la soumission.
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Le dock est rectiligne et, en approchant du bord, je vois au loin un attroupement autour de la passerelle d'un paquebot. Je n'ose pas bouger mais la petite foule s'ébranle dans ma direction. le soleil est brûlant sous les nuages plombés et la côte tremble de chaleur de l'autre côté de l'estuaire. Des silhouettes qui avancent, une se détache. Elle est vêtue d'une robe bleue. Elle me fait signe. C'est toi.
Tu as vingt ans, et moi aussi.

in "Les fiancés de Lourenço Marques".
p. 113
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Ne pas oublier, c'est bien beau, mais les commémorations, les musées, le souvenir, cela ne me satisfaisait pas. Pas du tout. Car, à mes yeux, rien n'est achevé. Les tragédies d'hier ne nous ont pas rendus quittes de celles d'aujourd'hui. La mémoire ne vaut que si elle éclaire le présent et l'avenir.
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L'humanité, dans ces espaces, est accablée par l'évidence de sa solitude.
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Une semaine après que l'on eut porté ma mère en terre, il ne subsistait aucune trace d'elle au château. La mâle domination des lieux s'étendit sans partage dans toutes les pièces. On éteignit les feux, réduisit le nombre des chandeliers. Les parfums que j'aimais respirer en me glissant derrière ma mère disparurent au bénéfice d'odeurs de cuir et de rêches fourrures. Mon père, qui ne s'était pas trop inquiété jusque-là de mon existence, entreprit de faire de moi ce qu'il était si fier d'être: un homme.
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J'avais pensé tout perdre lorsqu'on m'avait dépouillé de mon héritage paternel. Il me restait encore une marche à descendre pour atteindre le dernier degré de l'infortune. Cette marche, je venais de la franchir. On allait m'ôter les deux derniers biens dont je disposais : l'honneur et la liberté. Je crus que ma vie était terminée. En vérité, elle commençait.
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La gloire de délivrer les pauvres civils pris au piège des Prussiens effaça de ma conscience le fracas des os brisés et les cris des ennemis mourants
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Rien ne réjouit le cœur des courtisans comme le spectacle d'un homme qui brave par orgueil ce à quoi ils se soumettent. Ils ont ainsi l'occasion de voir la puissance devenir impitoyable et peuvent espérer justifier leur propre lâcheté par l'excuse d'une bataille perdue d'avance.
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Né en Hongrie,loin des capitales et oublié de l'histoire,j'avais toujours considéré la France comme une sorte de patrie universelle, un mythe, un rêve inaccessible.Et, voilà que son roi me choisissait personnellement, moi, Auguste Benjowski, sujet sans maître, bagnard évadé, pour être l'instrument d'un des desseins politiques.
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Sarajevo : 120 km
Dix ans plus tôt, quand la ville accueillait les Jeux Olympiques, on pouvait venir se balader ici pour la journée depuis la capitale et pique-niquer en famille.
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Il n’y avait encore aucune trace de combats, à part celui que les hommes menaient de toute éternité contre la nature pour en tirer leur subsistance. »
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Un grand dégoût l'envahissait. Ils étaient debout au milieu de ruines. Les carcasses métalliques, les flaques de mazout sur le sol, la dérisoire apparence des fortifications hétéroclites, tout cela sentait la destruction, la mort. Le tragique de la vie humaine lui apparaissait dans toute sa cruauté : il était impossible de vivre en Globalia sans perdre son âme mais au prix de cette renonciation, on obtenait au moins la consolation des objets, le confort, les douceurs de la prospérité.
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Alors devant mes yeux dessillés, les Asturies déployèrent tous leurs charmes. Ce fut, pendant ces jours merveilleux, une pavane interminable de vallées sauvages et de crêtes somptueuses, de villages inviolés et de chemins tracés comme des caresses divines au flanc des montagnes.
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Le Chemin… Il est une force. Il s’impose, il vous saisit, vous violente et vous façonne… Il ne vous donne pas la parole mais vous fait taire.
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Si l'on veut bien faire l'effort de ne jamais écouter ses blessures d'amour-propre, si l'on se laisse maltraiter ou encenser avec une rigoureuse indifférence, si l'on veut bien placer ses ambitions ailleurs et renoncer à la course aux avantages, aux positions et aux petits honneurs, alors, le milieu littéraire est un endroit merveilleux.
Je suis très heureux de le connaître et plus encore de ne pas en faire partie.
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D'un point de vue métaphorique, le check-point est aussi devenu le symbole du passage d'un univers à un autre, d'un ensemble de valeurs donné à son contraire, de l'entrée dans l'inconnu, le danger peut-être.
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