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Critiques de Jean-Louis Fournier (1548)
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Où on va, papa ?

Après avoir pleuré de rire à la lecture de Veuf , je décidais de récidiver , ressentant le pressant besoin de prendre une nouvelle dose d'endorphines , en attaquant Où on va , papa ? par la face Nord ! La fameuse face Écie...

Facétieuse , oh le doux euphémisme que voilà à l'évocation du quotidien des parents Fournier et de leur progéniture .

Thomas et Matthieu . Deux enfants pas comme les autres . Deux gamins condamnés dès la naissance . Sorte de double peine héréditaire histoire de ne privilégier personne .



Sujet délicat s'il en est , le handicap de l'enfant peut légitimement heurter les esprits et faire polémique en cette période de politiquement correct outrancier . Parlez-en à Timsit et à ses crevettes roses...

Récit autobiographique datant de 2008 , j'ai perçu ce bouquin comme un véritable cri du cœur , un rugissement d'amour assourdissant d'un père , pourtant loin d'avoir été parfait , envers ses deux fragiles lutins , ses deux petits brins d'herbe...

Fournier , par le biais de petites saynètes touchantes et délicates parfois saupoudrées d'un brin de cynisme désabusé , évoque un sujet qu'il connait parfaitement sans jamais tomber dans le misérabilisme et la compassion .

Un témoignage bouleversant sur la différence , sur cette chienne de vie malgré tout...



Où on va , papa ? : droit au cœur du lecteur , sans aucun doute !

http://www.youtube.com/watch?v=uEjjVq9vkfI
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Où on va, papa ?

Où on va, papa ?

Cette citation éponyme résonne comme un chemin, une déflagration, un cri du coeur tout au long de cette confidence que nous offre Jean-Louis Fournier.

Où on va, papa ?

Cette phrase mille fois répétées dans la même journée par son enfant, Thomas, la tête peut-être penchée vers le ciel ou bien sur ses chaussures...

Ici, là, ailleurs, ou bien nulle part.

À tire d'ailes, avec des ailes blessées, ou sans ailes, qui sait...

Jean-Louis Fournier nous parle de son existence de parent, celle qu'il partage avec ses deux enfants, ses deux garçons Mathieu et Thomas, qui ne sont pas comme les autres enfants, ne le seront jamais.

Un jour, il a décidé de leur écrire un livre, celui dont je vous parle, une longue lettre d'amour qui leur est dédiée...

Il dit les choses avec humour et émotion, ce ciel qui leur est tombé, à lui et à sa femme, sur leur tête par deux fois... Cette faute à pas de chance, comme on dit... Deux fois, vous imaginez ? Non, moi non plus.

Mais il dit aussi la chance, une autre façon de voir les choses, les voir d'une autre manière, les dire aussi d'une autre manière, c'est la force du récit...

« Quand on parle des enfants handicapés, on prend un air de circonstance, comme quand on parle d'une catastrophe. Pour une fois, je voudrais essayer de parler de vous avec le sourire. Vous m'avez fait rire, et pas toujours involontairement. »

Il dit cela de manière cocasse et touchante, c'est un texte souvent tendre et ironique, parfois cynique et empli d'auto-dérision.

« Deux enfants handicapés, c'est deux fois la fin du monde. »

Ce sont des mots qu'on n'a pas l'habitude d'entendre de la part de parents d'enfants handicapés.

« Je me console en pensant que les enfants normaux aussi empêchent leurs parents de dormir. Bien fait pour eux. »

Le regard des autres, entendre dire des tas de bêtises, des poncifs, des choses toutes faites, ceux qu'on voudrait dire si on était à leur place, mais voilà on n'est pas à leur place...

Où on va papa ?

Ici et là, dans des pages sans mélo ni pathos, Jean-Louis Fournier nous invite dans la réalité d'un père qui vit au quotidien avec deux enfants pas comme les autres, qui ne grandiront jamais comme les autres.

Les mots que convoque Jean-Louis Fournier ne sont pas là pour le rendre drôle ou choquant, c'est sa seule façon de garder la tête hors de l'eau, comme il l'avoue au tout du début du récit. C'est un privilège de père, peut-être le seul, nous dit-il. Alors, on lui reconnaît cette grâce et cette légèreté qu'il nous offre et qui lui sont données par l'humour et sans doute un coeur grand comme ça.

Alors j'ai ri, j'ai pleuré. J'ai été touché. Ce texte m'a remué et m'a replongé dans le souvenir de l'enfant pas comme les autres d'un couple d'amis, un enfant devenu adulte aujourd'hui et qui ne grandira jamais... Impossible d'oublier son sourire qui est la seule parole qu'il sait dire...

« C'est sans doute la seule façon qu'il a trouvée de créer un lien avec nous, pour qu'on le tienne par la main. »

On se sent brusquement léger à traverser ce récit, malgré le poids du fardeau que nous évoque ce père presque pas comme les autres.

Ce sont de petites tranches de la vie quotidienne, qui forcément nous rappellent ô combien que nos instants ordinaires paraissent si dérisoires à côté de ceux évoqués dans ce récit, le jour qui se lève, le coucher du soir, Noël qui approche, deux enfants qui grandissent, qui vont désormais à l'institut médico-pédagogique, c'est presque l'école, mais c'est différent aussi ; et puis il y a le reste, immense, qu'on ne peut dire...

C'est un père qui se moque de lui, qui se moque de ses deux enfants, comme des albatros sur le pont d'un bateau. Il se moque avec tendresse, il a besoin de cela pour tenir debout, tenir debout pour leur tenir la main, car sinon, qui d'autres le ferait ?

C'est une leçon de vie, un véritable coup de coeur qui m'a traversé et continue de me traverser ce soir de part en part en vous écrivant.

C'est un magnifique récit épris d'humilité sur l'acceptation de la différence et sa difficulté aussi de l'accepter.

Où on va papa ?

Je ne sais pas, fiston.

Sans doute ici ou ailleurs, ou bien dans un autre endroit qui n'est ni ici ni ailleurs.

Un endroit à inventer ensemble.

Pour toi, pour ton frère, un endroit à réinventer pour les enfants comme vous.

Un endroit surtout où tu continueras de me dire à jamais « où on va papa ».

Un endroit où aller à tire d'ailes, où poser tes ailes, même blessées.

Poser les miennes aussi.

Même sans ailes, nous irons là-bas.

Un endroit où exister.

Ensemble.

Où on va papa ?

Je viens de te le dire, mais tu n'écoutes jamais et puis tu as raison de ne pas m'écouter, le mieux est d'y aller tout simplement, sans se poser de questions.

Allez, viens...

Où on va papa ?

« Ne pas être comme les autres, ça ne veut pas dire forcément être moins bien que les autres, ça veut dire être différent des autres.

Qu'est-ce que ça veut dire, un oiseau pas comme les autres ? Aussi bien un oiseau qui a le vertige qu'un oiseau capable de siffler sans partition toutes les sonates pour flûte de Mozart. »



♫ Explique-moi, Papa

C'est quand qu'on va où ? ♬

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Où on va, papa ?

Où on va papa?

J’en sais rien on va voir, on va pas réfléchir et y aller à l’instinct et à chaud parce que déjà 291 billets et rien à dire qui n’est déjà été certainement dit.

C’est le genre de bouquin casse gueule pour un billet car humour et handicap ne font pas souvent bon ménage chez les braves gens qui n’aiment pas qu’on suive une autre route qu’eux…

J’ai comme un sentiment de prise d’otage du cœur. Impossible de dire qu’on a pas aimé sous peine de passer pour un insensible de la pire espèce mais comment dire qu’on a aimé tout le livre sans avoir un arrière gout d’apitoiement qui vient forcément polluer l’objectivité?

Oui j’aime beaucoup ce cynisme libérateur, cet humour noir thérapeutique qui accompagne ces pages.

Non je n’aime pas cette accumulation de billets (chapitres du livre, pas les critiques des lecteurs) redondants qui finissent par me laisser penser qu’on veut nous prendre dans les filets de la pitié.

Oui je comprends que l’auteur s’allège d’un poids qu’on ne peut même pas imaginer et j’aime ce coté impudique et cru des mots prêts à choquer les grenouilles de bénitier et autres associations de familles bien pensantes.

Non je n’ai pas aimé ce sentiment qui plane en avançant dans la lecture. Cette impression que sans en avoir l’air, s’installe un nouveau mousquetaire, le sieur Pathos, un brin travesti en madame dérision.

Oui j’ai aimé pouvoir rire des handicapés sans culpabilité ni méchanceté.

Non je n’aime pas l’idée que si le père d’enfants non handicapés écrit le même bouquin, 90% des billets seront lapidaires.

Oui j’ai été touché.

Non je n’ai pas aimé qu’on me titille le bon sentiment aussi peu subtilement, qu’on me cherche la larmichette à l’usure.

Où on va papa?

En plein cœur de toute façon même si tous les « artifices » n’étaient pas nécessaires.

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Veuf

Je n'ai plus grand chose à dire après 84 critiques d'un tout petit livre mais ô combien grand par ce qu'il contient. Jean-Louis Fournier nous parle de sa femme décédée dans un style doux, tendre et oui, je peux le dire, léger. Pas de longues plaintes, mais des mots pour le dire, pour son ressenti pour retrouver la sérénité. ainsi, il répète tous les jours plusieurs fois cette phrases "tous les jours, et à tout point de vue, je vais mieux, de mieux en mieux". En un mot, il nous explique à sa manière l'avant Sylvie et l'après Sylvie. A lire.
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Où on va, papa ?

Jean-Louis Fournier nous raconte son vécu avec ses deux garçons atteints d'un handicap très profond qui entrave même leur communication sauf peut-être le petit qui vivra le plus longtemps ,Thomas, qui dit quelques mots dont les fameux "Où on va papa ?".

Ils sont tous deux placés en IMP et en contact avec leurs familles régulièrement, presque chaque week-end si j'ai bien compris.

Heureusement, on apprend qu'une fille naîtra, sans handicap, mais ce n'est pas le sujet du livre.

Ce sont ses deux petits garçons pas comme les autres dit-il lorsqu'il cherche un terme pour les nommer.

Le court chapitre qui m'a le plus ému, c'est quand il ne reçoit et ne recevra rien pour la fête des pères. Là, j'ai craqué.

Sinon, l'auteur s'efforce de garder une grande dignité, je n'irai pas jusqu'à dire de l'humour car dans ce cas, ce serait trop.

On sent qu'il ne peut pas communiquer beaucoup avec ses garçons et pire, il ne peut pas échanger ce qu'il vit avec ses collègues ou le parrain qui ne fera plus de cadeaux aux petits.

Un bien beau témoignage et une expérience très lourde où le papa se demande si au moins ses petits ne souffrent pas.







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Où on va, papa ?

« Où on va papa ? » a reçu le prix Femina et le prix d'humour de Résistance.

Pour ce titre, J.L.Fournier a repris la courte mais usante question sans cesse repérée par un de ses deux fils handicapés, quand il monte en voiture avec lui : " Où on va papa ? " .



Thomas et Mathieu ont souffert ou (l’un est décédé) souffre de la même anomalie génétique engendrant une déficience mentale et une fragilité du squelette.



Cette déclaration d'amour d'un père lucide, mais très direct avec ses lecteurs, est malgré tout drôle et profondément touchante. Sur un sujet dramatique et personnellement vécu, il parvient à nous faire sourire et même rire. Le tout sans culpabilité. C'est dire combien JLF use à gogo d'humour et de lâcher prise pour se mettre à distance de cette double paternité douloureuse et inattendue.



Cet « écrivain rigolo », comme il aime se qualifier parfois, était l'ami de Pierre Desproges, et cela se ressent souvent. « Matthieu n'a pas beaucoup de distractions. Il regarde pas la télévision, il n'a pas eu besoin d'elle pour être handicapé mental. » ou encore « Il est plutôt tendance abstrait. Il n'a pas eu son époque figurative, il est passé directement à l’abstrait. » Du Desproges tout cru, mais en mode réel.



Attention, rire de ça quand on a deux enfants handicapés n'est pas socialement correct. Et on est d'accord avec JLS, car c'est bien lorsqu'on a des problèmes qu'il est utile de s’en soulager. Non aux comportements stéréotypés nous dit ce petit livre jubilatoire tellement hors norme ! Son programme est le suivant : bannir le pathos, survivre, résister par le rire ( « le rire super désinfectant * ») retrouver le moral en se moquant de ses malheurs, relever la tête tout simplement... il écrit encore à propos de ses enfants «Ils ne s'expriment pas en français, ils parlent le lutin. »

Au final, des courts chapitres qui ne sont que des cris d’amour et de poésie sur ceux qu’on dit différents. Mais où commence et où finit la différence ?



*interview de JLF revue sur le handicap en 2008


Lien : http://justelire.fr/ou-on-va..
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Il a jamais tué personne, mon papa

C'est à travers les yeux de Jean-Louis Fournier que l'on découvre la vie de son papa, médecin réputé apprécié de ses patients. Tout irait bien pour le jeune garçon, seulement, voilà, le papa est quelque peu porté sur la bouteille, ce qui lui fait faire des choses improbables, parfois absurdes, parfois violentes tant dans les mots que dans les gestes. Ses enfants en prennent pour leur grade, surtout le petit Jean-Louis, parce qu'il n'était pas son préféré, et sa maman.



Jean-Louis Fournier nous décrit ainsi son père, alcoolique, fumeur, toujours mal fagoté, sans véritablement porter de jugement mais l'on sent parfois la tristesse et le désarroi dans ses écrits. D'une écriture presque enfantine, il rapporte quelques anecdotes sur son enfance marquante, sur ce père finalement absent. Fait de chapitres très courts et de successions d'événements, ce roman est à la fois très touchant, délicat et profondément humain. Une façon de rendre hommage à son père, bien entendu, toujours avec ce ton dérisoire et dépouillé propre à l'auteur.



Il a jamais tué personne, mon papa... personne d'autre que lui...
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Il a jamais tué personne, mon papa

Raconter son père, son papa, Jean-Louis Fournier le fait avec des mots simples.

Le langage est limpide, et c'est l'enfant qui raconte dans une multitude de chapitres comme autant d'histoires sur ce papa hors du commun et tellement alcoolique et fumeur... Tellement bon docteur, aussi!

L'enfant est devenu un adulte, mais Jean-Louis Fournier a heureusement fait revenir l'enfant. C'est un travail à quatre mains! La seule façon de bien parler d'un papa parti trop tôt.

C'est un peu du Poil de carotte, mais en moins cruel, en plus humain peut-être... moins glaçant, même.

Le livre me fut un plaisir à lire.
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Je ne suis pas seul à être seul

Sourire puisque c'est grave.



C'est un domaine dans lequel Jean-Louis Fournier excelle. La gravité qui fait sourire. Je me souviens avoir lu, avec beaucoup d'émotions, deux de ses ouvrages, Où On Va Papa ? et Veuf .



Ici, il va évoquer la solitude. Celle du grand âge. Celle des hommes qui deviennent vieux.



Jean-Louis Fournier offre une plume tendre et délicate et se raconte, encore, avec cette nonchalance étudiée qui fait mouche, chez moi, à chaque fois !

Il contemple ainsi sa propose déchéance, pose un regard mordant sur ce qu'il est, sur ce qu'il ne sera pas. Sur l'absence de l'autre, cette solitude de l'espace et du temps qui passe. Dans de courts chapitres, il évoque une vie faite de moments de solitude.



Jamais affecté, ni condescendant avec lui-même, il évoque la vie, la sienne et la nôtre.



Un récit comme une rencontre. Une entrevue pour entrevoir. Des bribes. Des confidences. Entre un auteur et son lecteur. On écoute Jean-Louis Fournier. On sourit. On s'émeut. On s'étonne. On se retrouve dans ces mots.

La solitude comme drapeau, comme fil conducteur. Celle de l'enfance, celle de l'amour. Celle qui brûle, plus ou moins fort, à certains moments de l'existence. Une compagne, amère et étonnamment réconfortante à l'occasion.



Essai autobiographique et universel d'une réalité parfois douloureuse. Mordante. J'ai aimé cette façon de ne pas s'apitoyer tout en étant parfois terriblement émouvant.



Cette fameuse solitude revêt des couleurs différentes, un peu bouleversantes. L'isolement lorsqu'on vieillit. L'éloignement avec ceux que l'on aime. La perte définitive. L'exil pour se trouver. La joie de ne pas être multiple. le choix de ne pas faire comme tout le monde. de s'abriter de l'autre. La différence, qui isole.



J'avais en tête, comme souvent, une chanson, tout au long de ma lecture.

Les uns contre les autres.



« Mais au bout du compte, on se rend compte, qu'on est toujours tout seul au monde. »



Mais nous ne sommes pas les seuls. A être seuls.


Lien : https://labibliothequedejuju..
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La servante du Seigneur

Comment ne pas partager, au moins en partie, le désarroi de Jean-Louis Fournier lorsqu’on a vécu le même genre de mécomptes avec un proche ?

Jean-Louis Fournier « déguste » encore davantage, puisque c’est sa fille qui rejoint les catholiques intégristes !... Vous savez, ces gens qui voient le Diable partout, et dont l’obsession semble être de vous sortir de « l’erreur » dans laquelle elles croient que vous êtes. Ces personnes qui s’abandonnent au gourou beau causeur. Ceux et celles-là qui font même peurs aux curés et agacent prodigieusement l’évêque.

Mais où est passée cette fille curieuse, colorée, vivante et qui avait un réel talent de graphiste ? Cette enfant, avec qui il partageait le rire, l’humour, les doutes, la vie quoi…

Comme le dit Fournier, sa fille a eu « l’illumination »… Qui l’a aveuglée pour de bon ! C’est la foi obtuse et ultra-scolaire des frais convertis. Les proches serrent les dents, n’osent plus rien dire, rentrent les épaules et attendent que cela passe…. Mais ça dure !.. Comme des jours et des mois d’un coma spirituel.

Jean-Louis Fournier, pourtant, aime toujours sa fille et preuve en est son incompréhension. C’est sa fille, envers et contre tous les empêcheurs de rire, de jouir et de vivre.

Beaucoup de tristesse, dans ce petit livre, et beaucoup d’humour pour conjurer cette maladie de l’âme… Avec l’élégance de laisser le dernier mot à l’enfant tant aimée.

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Mon dernier cheveu noir : Avec quelques con..



Un petit bijou truffé d'aphorismes et de réflexions amères, cyniques et drôles sur la vieillesse (à partir de 60 ans selon l'auteur) et sur la mort.



Un court livre qui se lit en 1 heure, qui nous fait sourire (parfois jaune) mais rire avant tout.



Une petite lecture agréable entre deux bouquins plus graves !
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La servante du Seigneur

Un véritable cri d'amour ? Un appel au secours ? Une bouée jetée à la mer ? Toujours est-il que cette lettre ouverte et à coeur ouvert a trouvé écho, preuve en est la réponse de l'intéressée en fin de roman...



Depuis que sa fille Marie (un prénom prédestiné ?) a rencontré Monseigneur (comme il l'aime l'appeler), elle a surtout rencontré Jésus. Cela fait maintenant dix (longues) années qu'elle est entrée dans les ordres et ne donne guère souvent de nouvelles à son papa, Jean-Louis Fournier. Graphiste à l'avenir prometteur, elle a tout laissé tomber. Charmante, drôle, tout en couleur, elle est devenue sérieuse, autoritaire et grise. Aussi, il lui écrit, indirectement dans ce roman. Et ce sont des souvenirs joyeux, des petites choses ici et là de l'enfance, des espoirs pleins la tête et des étoiles dans les yeux, l'espoir d'un retour possible vers lui dont nous parle l'auteur. Où il est inévitablement question de sa fille, il n'oublie pas de parler de lui, de sa vie et de ses erreurs.



L'on pourrait s'insurger devant ce déballage si personnel, ce témoignage par roman interposé, se moquer tout simplement de lui et de ses états d'âme ou au contraire reconnaître non pas seulement ses talents d'écrivain mais aussi l'homme blessé qu'il est encore aujourd'hui. Chacun aura son propre ressenti à la lecture de ce témoignage. Cette lecture touchante, sincère, directe, à la fois triste et drôle, emplie d'une profonde détresse, légère et pourtant lourde de sens m'aura touchée et interpellée. Ne manquait que son humour bien noir et caustique, pourtant si présent dans ses précédents romans.



La servante du Seigneur... Ave Marie...
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Merci qui ? Merci mon chien

Un livre à mettre sous le sapin si vous avez la patience. C’est toujours une fête de retrouver, Jean-Louis Fournier. Cette fois-ci, cerise sur le gâteau, il nous parle des animaux.

Avec l’aide de Artdéco, sa minette, l’auteur facétieux, désopilant, tendre, émouvant, donne la parole aux animaux avec son humour bien particulier.

Il nous parle de maltraitance, d’abattoir, d’abandon, de l’usage que nous en faisons. Un tour d’horizon des souffrances que nous leur imposons.

Il s’insurge contre Descartes et nous dit : « Je préfère l’intelligence animale à l’intelligence artificielle, elle est naturelle comme les fleurs. »

Si les animaux revendiquent leurs droits, Jean-louis Fournier leur écrit des lettres, leur offre des rubriques et pendant ce temps, Artdéco pouffe, s’esclaffe, souris pardon sourit, se moque de son maître et ne s’en laisse pas compter.

Merci qui ? Merci mon chien est un très bel hommage aux animaux qui se lit trop vite. Merci monsieur Fournier.

Merci aux éditions Buchet.Chastel pour leur confiance.

#Merci qui ? Merci mon chien#NetGalleyFrance

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Je ne suis pas seul à être seul

"L'être humain n'aime pas être seul. Comme la fleur a besoin de soleil pour éclore, l'homme a besoin de soleil pour éclore, l'homme a besoin de chaleur humaine pour s'épanouir. La solitude lui est pénible, quand il est seul, il s'emmerde.

Les architectes des logements sociaux ont ainsi des consignes strictes, ils doivent faire attention à ne pas trop insonoriser les cloisons. Les appartements trop silencieux donnent des angoisses aux locataires.

Ils se sentent seuls et ce n'est pas bon pour le moral. le bruit des autres c'est la musique d'ambiance des pauvres." (p. 98)



Un auteur qui me touche infiniment depuis longtemps : le rire, l'humour, les exagérations -provocations, l'autodérision pour cacher la peine...Des pieds de nez, des courts textes alternant tour à tour les malheurs , les paniques , les horreurs ou les joies, moments "bénis" créés par la Solitude...



"Autrui nous aide à voir les choses différemment, à changer de point de vue, à élargir notre horizon, à douter, parfois il nous donne l'exemple. Il nous permet d'exprimer nos idées, de les mettre à l'épreuve, il est la meule sur laquelle on peut les dégrossir, les affiner et les polir. Si on n'a personne pour nous contredire, on finit par croire avoir toujours raison, et on commence à avoir tort. "(p. 55)



Comment , jeune, on ne veut pas être comme les autres, se distinguer , être à part !... Et le temps passe, la perte des êtres aimés, l'âge avançant , modifient nos manières d'appréhender la vie, la présence ou non des autres... Comme chaque fois, Jean-Louis F. traite d'un sujet grave avec son

élégance ironique, clownesque, tour à tour grinçant, bienveillant, moqueur ! Ses pirouettes de clown ne font pas oublier sa tendresse et sa sensibilité d'écorché vif !!



Comme toujours il alterne bienveillance, humour noir, tendresse et crises de misanthropie... provocatrices comme son grand ami, Pierre Desproges, à qui il rend un hommage appuyé dans cet opus !



"Tout ce qu'on sait, c'est souvent grâce aux autres , leur conversation, leur livre, leur oeuvre... Certains "autrui" sont des allumeurs de curiosité et de réverbères, ils nous aident à avancer dans le noir et à éclairer nos nuits. "(p. 55)



Un texte universel... sur une des souffrances centrales de l'Humain: La Solitude ; Ouvrage qui fait du bien, car il exprime l'essentiel de nos peurs, de nos angoisses en utilisant l'humour, le rire ...!



Des courts textes sur mille sujets reliés à la solitude des individus: le quotidien, la difficulté des dimanches, de l'hiver, des départs en vacances, de la solitude à deux,la maladie et la mort, etc.



"Ils sont mariés depuis trente ans.

Ils n'ont plus rien à se dire.

La solitude est-ce la pire ou la meilleure des choses ?

ça dépend de l'autre.

Quelquefois c'est mieux quand il n'y a pas d'autre..." (p. 138)



Je termine ce billet avec deux extraits qui donnent le ton de l'ensemble: un balancier constant entre la peur-panique devant la solitude... et parfois , sa recherche bienfaisante !...



"Je suis seul devant un détecteur de mensonge. Il s'est mis à sonner d'une façon assourdissante.

Je venais de dire :

"J'aime être seul".

Je n'arrive pas à l'arrêter.

Tout le monde va savoir que je suis un menteur. "



"La solitude, c'est tendance et c'est lourd. J'ai essayé de faire un livre léger. Avec plus d'accordéon que de violoncelle, quelques rires ajoutés et quelques facéties quand ça devient vraiment triste."

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Merci qui ? Merci mon chien

J'ai déjà lu des livres de cet auteur qui m'ont bien plu. A la fois, poète et conteur, l'humour et l'émotion y sont toujours présents. Lorsque j'ai ouvert je pensais me régaler dans ma lecture...Hélas, ce livre est un hommage aux animaux mais sous forme de chroniques et de citations. Je pensais plus lire un roman, une belle histoire sur les animaux et en particulier sur les chiens. Certains chapitres sont amusants mais beaucoup d'autres sont ennuyeux. Ce sont des chroniques pêle-mêle sans vraiment de liens les unes envers les autres.Je suis déçue. Dommage.
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Ma mère du Nord

Après d’autres titres dédiés aux membres de sa famille, Jean Louis Fournier, 76 ans, éprouve le besoin de nous parler de la femme la plus importante de sa vie, dans son livre « Ma mère du Nord ».



Cette photo en couverture en dit déjà long sur elle, jolie, distinguée. Un roman court où tout fait sens, construit avec des bulletins météo pour titre de chaque chapitre qui donnent le ton… L’auteur nous dresse avec talent, l’humour qu’on lui connait, mais aussi avec pudeur, tendresse, amour, le portrait de cette femme réservée, cultivée qui a épousé un médecin bienveillant, compétent mais pas un apôtre de la tempérance….



Et c’est bien là que cela coince, il a fait rentrer un dinosaure* dans le salon…



Jean Louis Fournier nous parle alors de son enfance avec cet intrus avec lequel sa mère va devoir composer. C’est l’inquiétude, l’effroi, la peur, la violence, l’humiliation, la honte d’un homme qui se dégrade …



A cette époque, il n’aurait pas été catholiquement correct d’envisager le divorce de surcroît avec une grand-mère maternelle au domicile…qui veillait sur sa fille. Alors, ils invoquaient Dieu chaque jour pour sa guérison… mais il en a été autrement….



Cette femme malgré la tristesse qui a jalonné sa vie, s’est réfugiée notamment dans la littérature. « Un de ses livres de chevet était Propos sur le bonheur d’Alain. Elle en avait souligné au crayon des passages : ce qu’on peut faire de mieux pour ceux qui nous aiment, c’est encore d’être heureux »



« Dans ses dernières volontés, elle a écrit un petit mot pour ses enfants : « je veux vous dire en vous quittant que vous avez été l’essentiel de ma vie et que les joies ont dominé les peines ».



Cela me fait penser à une parole de Sophie Daull : "les mères, elles aiment puis après elles s’en vont…"



*Pour désigner l’alcoolisme…

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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Tout juste un mois après les terribles événements qui ont changé la France et ont insufflé un élan citoyen incroyable, Le livre de poche sort ce recueil de textes. 60 écrivains unis avec la même volonté de défendre la liberté d’expression.



L’ensemble des acteurs du livre a donné de son temps et de son argent pour que vive cette belle initiative dont les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo. 5 euros, ce n’est rien pour un tel recueil.



Dans un délai incroyablement court, l’éditeur a réussi à rassembler cette meute d’auteurs, regroupés sous une même bannière et brandissant leurs stylos comme arme. Leur intelligence et leur liberté de penser aussi.



60 textes forcément inégaux, certains se contentant d’une ou deux maigres lignes, d’autres de plusieurs pages. De l’analyse au cri de ralliement, du souvenir au texte très personnel… il y a de tout dans ce recueil.



L’éditeur a eu la bonne idée d’entrecouper les textes des auteurs actuels, d’extraits de Voltaire, Diderot ou encore Hugo. Pour prouver que le sujet de la liberté d’expression n’est pas neuf et qu’il faut défendre cette liberté jour après jour contre l’obscurantisme.



Sans vouloir détailler tous les textes proposés, j’ai une pensée plus particulière pour les mots de Maxime Chattam qui résonnent cruellement par rapport à son roman en cours d’écriture, pour Ian Manook et son texte si touchant, pour Frédérique Deghelt qui pense à la mère de ces terroristes, pour Dominique Fernandez et Marc Lambron qui nous font prendre conscience à quel point cet événement a touché le monde entier, pour Fabrice Humbert et Romain Puértolas avec leur belle idée de parler du sujet à travers une fiction (grave ou drôle), pour Katherine Pancol et son poème enjoué, pour BHL et son texte très juste, pour Eric-Emmanuel Schmitt et son mordant manuel du fanatique…



Quoi que vous cherchiez, et même si vous ne cherchez rien, vous en trouverez un bout dans ce livre. Une lumière contre l’obscurité qui tente de nous éteindre. Voilà ce qu’est ce recueil. Continuons à allumer de telles lumières.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Il a jamais tué personne, mon papa

Dans Il a jamais tué personne, mon papa, Jean-Louis Fournier laisse la place au petit Jean-Louis qu’il a été pour nous parler de son papa. Un papa bien original. Un papa docteur. Un papa très aimé par ses patients. Un papa qui ne fait pas payer ses patients les plus pauvres. Ou qui se fait payer en cadeaux de toutes sortes et aussi en verres d’alcool… Eh oui, le papa de Jean-Louis est alcoolique. Et à l’école, ses petits camarades ne se gênent pas pour lui faire remarquer. Les enfants sont souvient bien cruels entre eux et que dire des adultes…



« Le pire, ça a été à la fête de l’école, le jour où la maitresse est venue vers moi, pas contente, et m’a dit : « Jean-Louis, je vous avais demandé de vous mettre en dimanche. »

J’ai pas osé répondre que j’étais en dimanche. »



Ce n’est pas drôle tous les jours à la maison. Papa boit trop, ne ramène pas assez d’argent pour subvenir aux besoins de la famille. Maman est souvent fâchée à cause de lui. Alors ils se disputent. Parfois, Jean-Louis a même un peu peur de lui. Le papa de Jean-Louis, c’est un peu Dr Jekyll et Mr Hyde et Mr Hyde, il lui fait très peur…



En plus, Jean-Louis a souvent l’impression que son papa ne l’aime pas vraiment et se demande bien pourquoi…



Impossible de ne pas être touché par les mots d’enfants du petit Jean-Louis Fournier devenu grand et qui après les douleurs et les terreurs a su ici rendre un bel hommage à un papa trop tôt disparu en mêlant souvenirs, regrets et un humour dont lui seul a le secret.



« Mon père est mort à quarante-trois ans, j’avais quinze ans. Aujourd’hui, je suis plus vieux que lui.

Je regrette de ne pas l’avoir mieux connu.

Je ne lui en veux pas. »



J’ai encore une fois trouvé cet émouvant petit livre dans un de mes vide-greniers du dimanche matin. J’ai eu le plaisir d’y découvrir une dédicace qui ne m’est évidemment pas destinée mais qui à elle-seule résume parfaitement le destin de ce papa hors-norme :



« Il n’a jamais tué personne, mon papa, sauf lui avec préméditation. Amicalement. Jean-Louis Fournier »


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Arithmétique appliquée et impertinente

S'instruire en s'amusant!

Je me suis pris au jeux des problèmes posés par Jean-louis Fournier dans cet ouvrage idéal pour retrouver ces angoisses d'écolier devenues plaisirs de gourmets... Plaisirs qu'assaisonne l'humour de l'auteur dans le libellé desdits problèmes.

Un opuscule bienvenu, aussi, pour décompresser entre deux parties ou chapitres d'un livre plus imposant... Un courte escale pendant une croisière, en quelque sorte!
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Il a jamais tué personne, mon papa

C'est le premier texte lu qui m'a fait rencontrer cet écrivain-poète-comédien- cinéaste...peu de temps après sa parution...Un auteur dont j'ai aimé de suite, l'esprit, le ton faussement naïf, les pirouettes de clown, l'autodérision,un humour grinçant...



LE RIRE pour cacher ou dédramatiser les chagrins, les épreuves qui tombent sur nos vies...Et notre écrivain en aura eu : un papa médecin au grand coeur, gentil mais totalement dépassé, la création de sa propre famille, ses deux fils handicapés dont il s'est occupé [ cf. "Où on va papa"], la mort de la maman [cf. "La mère du Nord ], le décès prématuré de son épouse, Sylvie [cf. "Veuf" ], l'éloignement et une mésentente avec sa fille unique, accaparée par la religion [cf "La servante de Dieu" ], etc.



"Il soignait les gens, des gens pas riches, qui souvent ne le payaient pas, mais ils lui offraient un verre en échange, parce que mon papa, il aimait bien boire un coup, plusieurs même, et le soir, quand il rentrait, il était bien fatigué. Quelquefois, il disait qu'il allait tuer maman, et puis moi aussi, parce que j'étais l'aîné et pas son préféré.

Il était pas méchant, seulement un peu fou quand il avait beaucoup bu.

Il a jamais tué personne, mon papa, il se vantait. Au contraire, il a empêché beaucoup de gens de mourir."



J'avais été touchée par le ton faussement naïf d'un petit garçon qui raconte son enfance un peu bousculée avec un papa médecin, trop porté sur l'alcool...tout en lui rendant un hommage plein de tendresse...et de compassion !



Je rédige avec un important décalage ce billet...n'étant pas encore sur Babelio...car je viens d'achever son dernier ouvrage , "Je ne suis pas seul à être seul"; une sorte de bilan de vie d'un écrivain octogénaire, ayant perdu , en grande partie, les êtres les plus chers...et parlant d'un fléau sociétal : la Solitude...tout cela avec le même humour , une autodérision, de l'humour grinçant comme son grand ami, Pierre Desproges, des pirouettes pour faire rire . Un auteur "écorché vif"... qui parvient à faire rire de toutes les "gravités" de l'existence !
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