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Citations de Jean-Patrick Manchette (374)


Je suis revenu à moi et j'ai rigolé. Mes sensations vaguaient. J'étais aboulique. J'avais la langue saburrale comme une wassingue sale et le front halitueux. Mes perceptions étaient laciniées et il me semblait que je baignais dans du galipot. J'étais vachement labile et quand Charlotte m'a eu fait lever, ce n'était ni le pied ni les oaristys, de sorte que j'ai méchamment jaboté et même crié raca sur elle, en titubant comme un ophite. Bref, vous voyez le tableau, et que j'étais camé comme un boeuf.
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MÉCHASME, de John Thomas Sladek, est un pur chef-d’œuvre dans le genre non sensique sensé et fortement dada (Il y est d’ailleurs question d’un parti Dada). Les mêmes hantises qu’un Dick ou un Ellison sur la vie moderne, mais un traitement parodique qui pousse au burlesque par exagération les thèmes, explicitement cités, de Frankenstein, de la révolte des machines, de l’espionnage, etc. J’ai bien ri et j’ai eu bien du plaisir. (Dimanche 28 janvier 1973)
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Le roman noir, dans son purgatoire culturel, a maintenu pendant plus d'un demi-siècle une positionréaliste-critique .A présent qu'il est sorti de ce purgatoire, c'est pour tomber dans le Prisunic de l'animation culturelle, et dans les bras d'une littérature qui agonise notoirement depuis 1920 .
Notes noires, décembre 1993
Quant au "roman noir témoin deson temps", le voici victime d'une lourde concurrence, avec tous ces romans noirs que nous font les médias . [...] Un roman noir peut inclure des personnages de terroristes; il peut avoir le terrorisme comme "toile de fond", comme milieu. Mais il peut très difficilement avoir le terrorisme POUR SUJET . C'est qu'il devrait alors exprimer la vérité du terrorisme . Or cette vérité a sans doute été dite déja
(ce qui n'empêche pas absolument de la mettre dans un roman ) mais elle a été dite au milieu d'une multitude de mensonges et d'hypothèses lancés par l'ensemble des "émetteurs" de notre monde cacardant .Ainsi la vérité a-t-elleété réduite à appraître comme une hypothèse parmi d'autres, comme l'ont dit quelques bns esprits .Et le roman noir, s'il a partie liéeavec la vérité( et sinon, il ne vaut rien ), se trouve noyé comme elle . Ne lui reste-t-il plus qu'à dériver vers l'enflure "littéraire", comme font ces temps derniers de plus en plus de polars que ce régime fait engraisser ?
Notes noires mars 1994
Rions en tout cas encore une fois des feuillistes qui affirment sempiternellement de tel ou tel ouvrage qu'il est davantage qu'un "roman policier". Le roman noir,grandes têtes molles, ne vous a pa attendus pour se faire une stature que la plupart des écoles romanesques de ce siècle ont échoué à atteindre .
Notes noires mai 1995
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Georges Gerfaut est un homme de moins de quarante ans. Sa voiture est une Mercedes gris acier. Le cuir des sièges est acajou, et de même l’ensemble des décorations intérieures de l’automobile. L’intérieur de Georges Gerfaut est sombre et confus, on y distingue vaguement des idées de gauche
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Tendre la joue c'est bien joli, mais que faire quand on a en face de soi des gens qui veulent tout détruire? On crache sur le pays, la famille, l'autorité, non mais des fois! Quelle engeance, ces anars! Et quelle idée aussi de croire qu'on va tout révolutionner en enlevant l'ambassadeur des Etats Unis à Paris!
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Jean-Patrick Manchette
Le polar va continuer de fonctionner plaisamment, pour les ferroviaires et les insomniaques que nous sommes tous à un moment ou l'autre
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« – M’sieur Tarpon ? Vous êtes bien détective privé ?
– Et qu’est-ce qui fait que vous venez me trouver ?
D’où tenez-vous mon nom ? (J’ai pensé que c’était une bonne question : ils la posent souvent dans les films américains.) »
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Je suis aussi inconsolable d'avoir raté Robert Bresson. J'ai évité un piéton qui traversait le boulevard Henri-IV avec une baguette sous le bras, j'ai donné un coup de frein, j'ai crié "hé, pauv' con". Il m'a jeté un coup d'œil, et c'était Bresson. Je ne l'ai pas tué parce que je ne l'avais pas reconnu. On me doit les six derniers films de Bresson.
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Gerfaut reprit connaissance à demi et ne sût pas s'il se trouvait chez lui à Paris, ou bien en villégiature, où peut-être chez Liétard. Il était allongé sur un sol dur, dans un espace à peu près complètement obscur. Des fentes de lumière blême se voyaient aux parois.
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Que la télé tue le cinéma, on s'en fout pas mal. Il y a déjà tant de films, il y en a tant qu'on a pas vus encore (vous rendez-vous compte que Frank Borzage (...) en a tourné 97 ?), continuer d'en faire, c'est comme continuer d'écrire des romans, on ne peut pas toujours s'en empêcher mais c'est superflu, surtout que c'est le plus souvent mauvais.
(...)
Pas vu 'Le Secret de la banquise', car un extrait télévisé (merci l'Etat !) suffit à montrer que Don Sharp ne s'est pas amélioré, il n'a jamais su cadrer ni monter ni rien et ça continue. Pas vu 'Buffet froid' parce que je boycotte Bertrand Blier depuis 'Les Valseuses' pour cause d'ignominie dans sa tête. Renoncé à voir 'Baisodrome pour échangistes' en constatant que, malgré un titre trompeur, il ne s'agit nullement de l'adaptation qu'Eisenstein voulait faire du 'Capital'.

(Charlie Hebdo - 26 décembre 1979)
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Un moment j'avais cru qu'il pouvait exister quelque chose comme l'idée de Nation qui soit aussi réel qu'un objet, mais j'avais tort. J'avais pas bien regardé cette petite fourmilière puante qu'est la Terre. Il y a des frontières, certes, mais elles ne servent qu'à faire gagner de l'argent aux dirigeants, parce qu'ils s'opposent toujours entre eux pour rire, et ils opposent l'intérieur et l'extérieur, et l'extérieur, c'est le Mal; ils induisent donc tout le monde de l'intérieur à s'unir derrière eux contre le Mal. C'est comme ça qu'ils restent au pouvoir, les boeufs.
P. 67
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Dans la cour les marronniers étaient pleins de jeunes feuilles vert cru au-dessus du gravier mêlé de crottes de chien.
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La lumière du matin était assez belle, pour ceux qui aiment ça.
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La bouche encore pleine de fromage, son feutre sur sa tête, le vieux se leva en grognant , referma son opinel avec un bruit de guillotine et le fourra dans sa poche de veste. il alla vers sa chambre. Gerfaut interloqué s'était levé aussi et vidait vivement son verre.
- Tu sais tirer Sorel ?
- Hein ?
- Tirer, réputa Raguse en franchissant le seuil.
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Dans l'état présent du monde, n'est pas, avec l'augmentation du capital constant par rapport au capital variable, toute une couche de pauvres doit chômer, et vivre des primes et d'ordures, et parfois d'allocations diverses. avez vous une idée de ce dont je parle ?
- Je ne suis pas sure, dit Aimée.
- Moi non plus dit le baron. Mais excusez moi, j'entends la bouilloire qui chante
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C’était un garni de rabouins, et apparemment, les locataires avaient un peu forcé sur le napalm, la dernière fois qu’ils s’étaient fait cuire des merguez. Plus un rat dans le douar, of course. Sitôt que ces mecs voient se rameuter des uniformes français, ils s’éclipsent. On se demande où ils ont pu choper cette habitude malsaine.
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Insoucieux des drames individuels, le mouvement de l’Économie se développant pour elle-même suit son grandiose bonhomme de chemin. Chaque seconde, le commerce, l’industrie, l’agriculture croissent. Et Potts, qui n’a pas conscience de la grandeur du mouvement, y trouve cependant son bonheur, et il y participe. C’est pourquoi, en ce moment, le visage du planteur reluit, tandis que l’homme, debout dans une vaste grange pleine de coton, contemple le coton, les hommes qui manipulent le coton, la grande machine qui égrène le coton brut et en fait ensuite de vastes balles de cinq cents livres, lesquelles s’amassent à chaque instant au fond du hangar. Ultérieurement, les balles de coton, grosses à peu près comme une malle-cabine, seront acheminées par terre, par fer, par mer, à travers les États-Unis d’Amérique, et la matière subissant en chemin maintes transformations se répandra à travers l’Union et à travers le Monde, engendrant de l’argent partout sur son passage. C’est pourquoi Potts reluit de plus en plus, et voici qu’il éprouve le besoin de communiquer.
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Buenaventura prit sur le bureau un bloc et un crayon et griffonna.
– Au fait, demanda-t-il, qu’est-ce que c’est que cette connerie de conseil juridique ?
– Un coup qui a foiré, dit Epaulard. On avait accroché un pigeon sur l’histoire classique de se récupérer le trésor de guerre du F.L.N., le pognon que Khider a étouffé. J’avais besoin d’une surface. Total, mon partenaire s’est fait repasser en Allemagne par des Turcs, l’autre semaine, et le pigeon s’est fait la malle. Je me retrouve avec le bureau payé jusqu’à la fin du mois, et une Cadillac 1956, et mes yeux pour mater.
Buenaventura ricana brièvement et se versa une autre vodka.
– En tant qu’expert, dit-il, on pourrait t’appointer.
– Avec la rançon de l’ambassadeur, j’imagine ?
– Exact.
– Vous la toucherez jamais.
– Qu’en sais-tu ? Viens ce soir.
– Non.
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la vie, c'est aller loin
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Je n'ai pas dit un mot encore de l'affaire N'Gustro. Patientez. Tout le décor doit être mis en place, ou vous n'y comprendrez rien que la surface des choses, qui est de peu d'intérêt, réservée aux hebdomadaires.
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