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Critiques de Jean-Yves Le Naour (325)
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Le réseau Comète : La ligne d'évasion des pilotes..

Club N°54 : BD non sélectionnée

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BD très intéressante sur le réseau de résistant organisé pendant la seconde guerre mondiale pour aider les pilotes alliés à fuir de la Belgique jusqu'à l'Espagne.



L'ouvrage a le mérite de mettre en avant le rôle important joué par les femmes dans la résistance.



Le dessin est agréable et une partie documentaire vient compléter la description de ce réseau.



Wild57

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Bof...



Dessin quelconque, construction banale (un journaliste vient interviewer une vieille dame qui lui raconte ses souvenirs...).



Gwen

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Histoire intéressante mais si didactique...



Vincent

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Verdun, tome 3 : Les fusillés de Fleury

C'est une femme qui se dresse...la veuve d'un homme condamné sans procès, qui veut qu'on lui rende son honneur. Ils étaient deux sous-lieutenants pour lesquels une stèle a été érigée à Fleury sous Douaumont le 04/11/2009, à l'endroit où ils ont été fusillés. "Ceux qui furent exécutés ne s'étaient pas déshonorés, n'avaient pas été lâches. Mais simplement ils étaient allés à l'extrême limite de leur force" dira alors Sarkozy.

C'est le sous lieutenant Henry Herduin qui commanda le peloton parce que son capitaine n'arrivait pas à le faire : "et maintenant visez bien, ne nous faites point souffrir " dit-il à ses hommes composant le peloton d'exécution.



La B.D. alterne les faits qui se sont passés en juin 1916 et le procès en réhabilitation mené par la veuve et gagné en 1926.

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François-Ferdinand : La mort vous attend à Sara..

Dans son livre « 1914 », Jean-Yves Le Naour racontait de nombreuses histoires nous permettant de saisir la Grande Guerre dans tous ses aspects. Il a eu la bonne idée d’en extraire quelques-unes et de les décliner en albums BD.



Celui-ci nous permet de mieux connaître François-Ferdinand, cet archiduc d’Autriche-Hongrie dont l’assassinat à Sarajevo par des nationalistes pro-Serbes fut le détonateur de l’une des pires boucheries de l’Histoire. Cet homme a des facettes attachantes et d’autres puantes (mais dans le ton de l’époque).

Il adore sa famille et a d’ailleurs fait une mésalliance en épousant sa Sophie adorée et désargentée, au grand dam de son empereur d’oncle François-Joseph. L’étiquette, la tradition le gonflent carrément et – comme un saumon remontant le courant de l’opinion – il n’est pas en faveur de la guerre. En revanche, il est coléreux, déteste les Hongrois et est particulièrement xénophobe. La leçon de géopolitique qu’il donne à son fils est culte (« les Anglais sont un peuple de boutiquiers sans âme, les Français condamnés à la médiocrité par le culte de l’égalité, les Russes des barbares, les peuples des Balkans un ramassis de brigands et de sauvages, etc. »).



La préparation du voyage officiel à Sarajevo et la journée de l’attentat sont contées en détail. On voit tout de suite la stupidité qui a consisté à organiser la visite le jour de la fête nationale serbe ; autant cracher au visage des nationalistes. Et tant qu’on y était, on publiait la nouvelle plusieurs semaines à l’avance pour bien laisser le temps aux éventuels assassins de s’organiser.

On reste confondu devant la série de bourdes de l’organisation. Par exemple, après une première tentative d’assassinat ratée, les autrichiens ont la possibilité d’ordonner le déploiement de troupes qui campent à proximité dans la ville. Le Général Potiorek s’y refuse pourtant, arguant que le règlement interdit les haies d’honneur par des troupes en tenue de campagne.



En elle-même, la mort de François-Ferdinand et de sa femme ne firent pas pleurer dans les chaumières de la Cour. Elle favorisait même les plans de guerre de l’état-major autrichien. Le Naour tourne d’ailleurs le récit de telle façon qu’on se demande vraiment si l’empereur n’a pas envoyé son neveu exprès à la mort, en comptant sur les conséquences qui eurent lieu. François-Joseph n’appréciait pas son héritier, et ce dernier le lui rendait bien.



L’album n’est jamais ennuyeux et Le Naour a un certain talent de dialoguiste. Le dessinateur Chandre, en revanche, est le point faible. La ligne claire est poussée trop loin, abimant de beaux décors et ayant du mal à stabiliser les visages qui, cependant, ne manquent pas d’émotions. Les dessins éclairent toutefois sur les costumes, les uniformes et styles de vie d’une Belle Époque finissante où la calèche côtoyait les premières automobiles.

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1919-1921

Bluffant. Ceci est un livre d’Histoire. Loin des propagandes, des raccourcis mâchouillés sur nos plateaux télés : ici, on entre dans l’Histoire par la grande porte. Avec une langue jeune et moderne, finalement assez peu académique donc accessible à tous.

Trois thèmes : «Versailles ; Comment la France a perdu la paix» suivi de «Après la guerre, la guerre continue» et enfin «De la guerre à la révolution»

On passe d’un protagoniste à l’autre : France, Allemagne, Grande Bretagne, Italie, Etats unis . . . d’un cabinet à l’autre, d’un groupe de pression à l’autre, d’un personnage illustre à l’autre. C’est tellement bien décrit, des mécanismes des prises de décisions, non manichéennes mais dictées par des intérêts individuels ou collectifs, aux calculs politiques bien mis en exergue, que c’est aussi bon qu’un roman d’aventure.

Tous les effets de la grande guerre expliqués, commentés avec verve mais sans volonté de diabolisation d’un camp ou d’un autre, simplement une analyse d’historien. Tous les évènements qui se déroulent page après page sous nos yeux portent les germes de la période qui suit, jusqu’à la deuxième guerre mondiale. On aimerait que ces ouvrages servent de modèle aux cours d’histoire de nos jeunes.

Je commande illico la suite, enfin l’avant, 1914 quoi !

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Halimi à la plage

Très court essai de 150 pages, Halimi à la plage nous dresse le portrait de cette femme au fort caractère de façon concise et passionnante. C'est le premier ouvrage que je lis de cette collection et j'avoue été conquise.



Grande défenseuse des droits des femmes et combattante inlassable du patriarcat, Gisèle Halimi est une femme intelligente et exceptionnelle qui aura su marquer son temps (et le nôtre). Bien que très court, cet ouvrage retrace son enfance en Tunisie, son arrivée en France ainsi que son parcours d'avocate. Le récit se penchera tout autant sur ses victoires que sur ses défaites. Pour aller plus loin, n'hésitez pas à écouter les épisodes "A Voix Nue" (France Inter) où Gisèle Halimi elle-même raconte son histoire.



Halimi à la plage fut une bonne excuse pour me repencher sur le parcours de cette grande dame. La lecture de cet ouvrage se veut simple et accessible. Une collection à surveiller !
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Les compagnons de la Libération : Philippe Ki..

Cette BD retrace l’histoire peu connue des quelques dizaines de Français qui participèrent le 06 juin 1944 à la libération de leur pays. Ces hommes ralliés au général De Gaulle, de toutes origines sociales, étaient menés menés par un ancien banquier des Antilles, Philippe Kieffer.



Il s’était engagé comme matelot en 1939, puis parvenu en Angleterre parmi les premiers, il a voulu, malgré son âge et son ignorance de la chose militaire, tenter d’intégrer les célèbres commandos britanniques. Il s’est accroché, en a bavé, mais y est parvenu. Il a alors proposé aux Forces Françaises Libre de monter leur propre groupe de commandos, ceux-là même qui auront le courage de débarquer sur la place de Riva Bella à Ouistreham et de percer jusqu’au pont de Bénouville.



Cette BD, aux dessins un peu frustres, est donc l’occasion de se remémorer ces quelques illustres français. Elle est complétée par quelques pages documentaires très intéressantes.
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La petite fille qui voulait voir la guerre

Heureuse initiative que cette BD qui voit collaborer un historien, Jean-Yves le Naour, et une dessinatrice, Christelle Galland pour produire un magnifique album à propos de cette terrible première guerre mondiale qui s'éloigne chaque jour davantage mais que le temps ne doit pas effacer.

Bamboo éditions, dans sa collection Grand Angle, a déjà publié de superbes albums consacrés, entre autres, à l'oeuvre de Marcel Pagnol mais aussi une série de neuf volumes, L'ambulance 13, qui traite de la première guerre mondiale.

Ici, Clémence Dambois est l'héroïne pleine d'énergie et d'enthousiasme d'une aventure qui débute devant le monument aux morts de Charnay-lès-Mâcon – tiens, tiens, je crois bien que c'est la commune où résident les éditions Bamboo… - et c'est une bonne idée car la Saône-et-Loire occupe une position importante à l'arrière des combats comme les documents historiques le confirment à la fin du volume.

Justement, devant ce monument aux morts passent trois filles sortant de l'école communale et l'une d'elles remarque que le nom de famille de Clémence y est inscrit ! Stupeur de celle-ci mais sa vivacité d'esprit est déjà à l'oeuvre. La voilà l'idée qu'elle cherchait pour ce fameux exposé demandé par la maîtresse : parler de la guerre de 14 et de la mobilisation générale !

L'aide de ses parents qui ont d'autres soucis… est nulle. Ses grands-parents ne sont guère plus efficaces mais ils ont conservé, au grenier, les papiers de l'arrière-grand-mère dont elle porte le prénom.

L'aventure est lancée car Clémence lit ces lettres qui n'ont même pas été ouvertes. On saura bientôt pourquoi. Aussitôt, premier retour en arrière : 1er août 1914, à Charnay où l'on est en pleines moissons. Au passage, est rappelée la mémoire de Marius Lacrouze, célèbre aviateur de l'époque qui s'est tué aux commandes de son avion, à Villacoublay, en 1917. Il est enterré à Charnay-lès-Mâcon.

Le récit est vivant, alternant les époques et détaillant bien les étapes de la recherche de Clémence : bibliothèque, archives et surtout lettres de son aïeule qui décrit bien ce que vivent ceux restés au village. Bien sûr, il y a l'aventure qui amène la Clémence de 1914 à rencontrer les Poilus mais c'est un bon moyen de voir ces hommes arrachés à leurs proches et dont beaucoup vont mourir…

Les dessins sont colorés, vivants, très expressifs, presque trop stylisés à mon goût mais cette histoire est bien racontée. Elle est menée tambour battant avec humour, émotion et de précieuses informations, un album destiné à la jeunesse réussi que Babelio m'a permis de découvrir et d'apprécier.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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A bâbord, toute !

Grâce à une Masse critique Babelio, j’ai pu découvrir une maison d’édition que je ne connaissais pas : les éditions Dunod qui proposaient début 2021 une Histoire de la gauche en BD, avec À bâbord, toute !, de Jean-Yves Le Naour et Marko.



Avec Jean-Yves Le Naour au scénario et Marko au dessin, À bâbord toute affiche déjà une ambition évidente : être le plus exhaustif et clair possible concernant une histoire politique forcément complexe. Ils en viennent même à convoquer des figures aussi disparates que Jésus, Karl Marx et Jean Jaurès, en tentant de les relier au mieux. La forme de la BD documentaire est efficace ici, comme elle peut l’être dans certaines enquêtes journalistiques ou dans le travail de vulgarisation philosophique de la série La Planète des Sages. J’étais curieux de voir comment pouvait être traitée une notion aussi fluctuante que la gauche politique (comme la droite évidemment, par opposition) et l’ensemble du travail est forcément critiquable (au sens de « nuançable »), mais la lecture même d’une traite n’épuisera pas le sujet, alors autant s’en nourrir.

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Gisèle Halimi l'insoumise: Avocate pour chang..

Gisèle Halimi fait partie de ces femmes auxquelles je voue respect et admiration pour les combats qu'elles ont menés, fidèles à leur conviction, ne se laissant pas abattre par les nombreux obstacles sur leur route, même si je ne partage pas toujours totalement leurs prises de position. Ces femmes pugnaces, volontaires, déterminées, qui ont fait évoluer la société et les lois en faveur des femmes.

J'avais lu "Une farouche liberté" co-écrit par Gisèle Halimi et Annick Cojean, une sorte de testament aux générations futures; ce roman graphique, où la narratrice est Gisèle, ne m'a pas vraiment appris de faits nouveaux mais offre un éclairage un peu différent du livre.

Jean-Yves Le Naour souligne, par exemple, la façon intelligente dont Gisèle Halimi a su se servir de l'opinion publique, lors de procès retentissants contre la torture, l'avortement, le viol pour faire bouger les lignes et faire évoluer la loi; elle a utilisé l'arme du lobbying auprès des décideurs politiques et a toujours voulu respecter le cadre légal pour faire avancer les causes qu'elle défendait, contrairement aux féministes radicales qui ne croyaient pas en l'action politique mais en la révolution, en la destruction de l'ordre établi; elle s'est trouvée, elle-même attaquée par ces femmes.

Gisèle Halimi n'a jamais douté de la justesse de ses combats même lorsqu'elle a été déçue ou lâchée par des hommes et des femmes en qui elle avait mis sa confiance : François Mitterrand, Simone de Beauvoir, le Parti Socialiste.... Elle a été portée par son désir inébranlable de justice et ce jusqu'à la fin de sa vie.

La palette de couleurs est réduite, avec des tons clairs, pastels comme du gris-bleu ou du jaune paille clair qui se font plus agressifs avec du rouge et du noir pour illustrer le bruit, la fureur, le sang, la lutte, la violence.

Une belle réussite tant graphiquement qu'historiquement.



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La petite fille qui voulait voir la guerre

C’est une bande dessinée très didactique. Un jeune écolière qui doit faire une exposé en classe décide de ressortir les lettres de sa grand-mère écrites à son père parti au front pendant la guerre 14-18. Le sujet est intéressant, on y apprend pas mal de chose sur la vie des familles à l’arrière des combats dans un petit village de Bourgogne. Par contre je n’aime pas beaucoup le dessin, ces personnages aux grands yeux dans un graphisme convenu et stéréotypé, sans originalité, neutre et pas toujours très élégant, avec une colorisation qui se contente d’un simple coloriage, lumineux mais sans vie. Ensuite les caractères des personnages sont trop naïfs, édulcorés, la petite fille de 2018 et celle de 1914 sont franchement agaçantes, tout cela est trop beau, trop propre, trop lisse. En dehors de l’aspect documentaire, je n’en retiendrai pas grand chose. Cette bande dessinée est destinée à un public scolaire, mais je ne suis pas certain que la cible soit très attirée par cette histoire, elle a un côté “devoir supplémentaire”.
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Fusillé sur son brancard

Le 11 octobre 1914, au Bois-des-Loges, lors des premiers combats, la section de mitrailleurs du sous-lieutenant Julien Chapelant résiste vaillamment aux assauts allemands et cause d'importantes pertes à l'ennemi. Mais les munitions s'épuisent, les mitrailleuses sont lourdes à transporter et les camions n'arrivent pas. Les soldats sont encerclés et se rendent sur ordre du sous-lieutenant...

Dans les rangs français l'ordre de tirer sur ces soldats déserteurs est donné, le sous-lieutenant est blessé à la jambe par un de ces tirs français. Malgré tout, le lendemain, il réussi son évasion et rampe dans le no-mans land qui sépare les deux armées. De là il est ramené dans les lignes française par ses camarades de combat.

Le Lieutenant-colonel Didier, son chef de corps, décide de le faire passer en conseil de guerre et d'en faire un exemple. Il lui propose même de se suicider avec son arme, sur son brancard, ce que Chapelant refusera.

Après un simulacre de procès expéditif, Julien Chapelant meurt donc fusillé, attaché sur son brancard dressé contre un pommier...il est l'un des premiers des 600 "fusillés pour l'exemple" de cette sinistre boucherie.

Révoltant à plus d'un titre, y compris pour ses camarades désignés d'office qui durent accomplir cette sinistre besogne !

Après avoir rapporté les faits, Jean-Yves Le Naour place le lecteur dans la situation de l'un de ces soldats, hommes de troupe ou officiers qui jugèrent en quelques minutes le sous lieutenant et le condamnèrent. Le livre est écrit en deux grandes parties distinctes, "Coupable" d'une part, dans laquelle sont repris les éléments à charge et "Non coupable" d'autre part dans laquelle sont repris les arguments de défense du soldat...Deux présentations volontairement partiales....bel exercice !

A chacun de se faire juge.

Le sinistre Lieutenant-Colonel voulait à tout prix ses barrettes de colonel, il les obtint, malgré toutes les fautes lourdes de procédure lors du jugement expéditif qui condamna Chapelant. J'écris "sinistre", vous comprendrez pourquoi...

Cette lecture m'a passionné et révolté.

Passionné, oui, je le fus par la lecture de faits certes archi-connus, à la lecture de ces quelques pages qui me rappelèrent les rares confidences que me fit mon grand père, blessé plusieurs fois et Croix de Guerre. J'ai vécu à Verdun, où les traces toujours présentes de ces combats dans ces bois au sol défoncé donnent des frissons...des traces qui ne peuvent que nous interroger : "qu'aurais-je fait si j'avais été là?". Il est facile depuis notre fauteuil de lecture de juger, de condamner...voire de fanfaronner.

Révolté aussi, car le cas de ce soldat Chapelant fut réexaminé à quatre reprises sans suite, une fois la guerre finie, Jean-Yves Le Naour nous le rappelle, y compris par des tribunaux composées d'Anciens Combattants ou par la Cour de Cassation, et ceci malgré toutes les fautes de procédure, évoquées par l'auteur, lors de ce jugement expéditif.

Chapelant reste donc, aux yeux de l'Histoire et de la Justice,coupable de désertion, mais pas les soldats qui l'ont suivi ...ils ont obéi à son ordre de reddition! Un ministre, dont je tairai le nom, décida malgré tout de le faire figurer dans la trop longue liste des "Morts pour la France"

Hypocrisie suprême !

Et, malgré toutes ses turpitudes le sinistre lieutenant-colonel Didier obtint quand même, avant sa retraite, ses étoiles de général.

Édifiant !

Aucun président de la République en exercice, y compris les plus récents, n'a souhaité rouvrir le lourd dossier des fusillés pour l'exemple !

Il n'est peut-être pas bon de remuer la boue ! "Ils sont notre mauvaise conscience"

Passionnant ouvrage sur le mode de fonctionnement de cette "justice" expéditive. Un ouvrage rédigé en puisant dans les archives militaires, dans les dossiers de Chapelant et de Didier, dans les archives du Ministère de la Justice ou dans les Archives Nationales (entre autres)

Georges Clemenceau, fut ministre de la guerre, il participa activement, faut-il le rappeler, à la défense du capitaine Dreyfus. Il garde à jamais le surnom de "Père la Victoire" et nous rappelle : "Il suffit d'ajouter "militaire" à un mot pour lui faire perdre sa signification. Ainsi la justice militaire n'est pas la justice, la musique militaire n'est pas la musique."

C'est quand même alors qu'il était en fonction qu'une partie des autres fusillés pour l'exemple furent exécutés...

Passionnant ouvrage - notamment pour les amateurs d'histoire et de justice - qui ne manquera pas d'indigner et d'interroger chaque lecteur ou lectrice, appelé à se faire juge d'un homme!

Juge de l'Histoire.

Un grand merci aux Editions Armand Colin et à Babelio, qui m'ont transmis cet ouvrage. Je les prie de bien vouloir excuser mon retard dans la publication de ce commentaire de lecture.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Fusillé sur son brancard

Je me passionne pour l'histoire quand elle est présentée à la manière de l'auteur, historien de renom qui en outre a fait de nombreuses émissions à la télévision sur un grand nombre de sujets et notamment sur la première guerre mondiale.

Récit passionnant de Julien Chapelant qui reste brûlant de vie malgré les cent années qui nous séparent des faits.

Le récit très bien construit, à la fois métaphorique ou simple nous rappelle succinctement les faits et déroulements au cours de cette période. On éprouve intérêt, tristesse, rage, et haine-même à la lecture des faits racontés.

Deux volets sont donc présentés Guilty or not guilty, comme ils disent...

Je pense que la plupart des lecteurs auront voté l'innocence et l'acquittement.

Personnellement la haine que je ressens pour le sieur Didier est profonde... personnage immonde et cruel, à l'origine de bien des malheurs,,,

La pitié pour le condamné est, elle, réelle et durable.

C'est ainsi que je pense aux centaines de fusillés « à tort ou raison »

A notre époque où les meurtriers, assassins, terroristes sont relâchés au bout de quelques années, à cette époque où la peine de mort devrait être rétablie pour certains actes irréparables et monstrueux, on peut ainsi faire le parallèle entre deux comportements de sociétés ou d'individus qui ne savent pas vraiment ce qu'est le prix de la vie, ce qu'est la signification du courage, de la folie, de la haine aussi.

Quand je lis de tels comportements ou aberrations émanant de la dite justice française, je pleure dans mes mains et j'ai honte d'être un humain.

Quand donc le véritable courage et le bon sens reviendront-ils à l'homme ?

Une histoire telle qu'elle vient d'être racontée devrait faire l'objet d'un bon film.

Elle est tellement rocambolesque, tellement humaine, trop humaine, prenant aux tripes, qu'elle aurait de quoi occuper les consciences de toute une population occupée aux billevesées d'un monde en parfaite contradiction avec le bon sens et la réalité qui parfois et souvent va plus loin que la fiction.

Un super récit qui fait écho à d'autres ouvrages du même auteur, comme à tant d'autres historiens encore qui ne craignent pas de garder en mémoire un passé plus que trouble et douloureux.

Ma consolation est que ce pauvre Chapelant a aujourd'hui son nom gravé sur un Monument aux morts, pour lui rendre justice et l'honorer. Comment peut-on fusiller un garçon innocent de 23 ans au cours des premiers mois de la Grande Guerre ? Qu'ont fait « les supérieurs » derrière leurs galons ? Rien. Ils étaient aux abris.

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120 ans de Prix Goncourt

On ne peut que s’incliner devant le travail effectué par Jean-Yves Le Naour et Catherine Valenti.



Une véritable gageure que de présenter, réunis en ce livre « 120 ans de Prix Goncourt » les 120 auteurs ayant reçu le Prix Goncourt.



Ils sont tous là, depuis la première remise du Prix en 1903 à la dernière en 2022 : quasi cent ans d’existence, cent ans d’un aspect de la littérature française.



Des noms oubliés aux noms qui demeurent, de petites rivalités en querelles, de compromissions en coups d’éclat, le Prix Goncourt, quoi qu’on en dise, traverse les années et reste un moment crucial dans la vie littéraire.



Chaque auteur primé, souvent représentatif d’une époque (sociale, politique, culturelle), nous permet de suivre l’évolution des goûts, des mentalités, des innovations et des contradictions au sein de l’Académie.



Derrière chaque écrivain, un éditeur et la polémique qui surgit, la rivalité connue, la suprématie dénoncée par les journalistes et qui donne lieu à un savoureux mot-valise « Galligrasseuil ».

Les autres Prix, les regards qui épient, s’accordent, se désaccordent…



Des noms : du bouillant Lucien Descaves en passant par Colette au regard perçant jusqu’au médiatique Bernard Pivot et tant d’autres dont les personnalités, les interventions nous sont contées.

Des auteurs : la fabuleuse tromperie de Gary/Ajar, les déceptions voire le mépris de certains ignorés, ceux que l’on couronne par dépit, ceux qu’on n’attendait pas, ceux qui subissent les foudres de la presse, un monde, tout un monde représentatif des désirs humains voire de l’orgueil mal placé.

La souffrance générée chez certains, la difficulté de continuer à écrire pour d’autres, bref le Prix Goncourt se vit à la fois dans la joie et la crainte.



L’évolution du prix et des jurés se découvre à travers les années avec notamment une ouverture vers la francophonie (merci Hervé Bazin) et la création de bourses et de prix divers qui ont fait entrer l’Académie dans une modernité ouvrant la porte de la littérature à des genres différents.



La nécessité du Prix et des Prix en général est toujours remise en question. On y lit différentes prises de position.

A chacun sa propre idée…



Ce livre est somptueux, riche, écrit avec humour et lucidité.

Il nous raconte auteurs, membres du Goncourt, époque littéraire, société et c’est en cela qu’il constitue un recueil rare qui ne peut que passionner les amateurs de l’histoire littéraire et de lectures.





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Les compagnons de la Libération : L'île de Sein

Cette BD, très réussie sur le plan des dessins, rend hommage aux hommes de l’île de Sein qui en juin 1940 ont quitté leurs familles pour rejoindre la France Libre. Le scénario se focalise sur les quelques jours qui précédent l’appel du 18 juin et la montée des angoisses face à un envahisseur qui rappelle aux anciens les plus mauvais moments de 14-18. Les troupes de marine en déroute passent par leur île… mais pour aller où ? Les habitants écoutent ensuite en décalé sur l’unique TSF de l’île le discours de ce général inconnu, De Gaulle. Ils finissent par quasiment tous partir sur leurs navires de pêche. Au point qu’à l’été quarante De Gaulle aurait pu constater lors d’une revue de ses maigres troupes ralliées à Londres que l’île de Sein représentait un quart de la France.



Le petit dossier final complète utilement la BD en expliquant ce que ses Bretons ont pu faire pendant la guerre : certains étaient déjà âgés et ont servi dans la marine, d’autres ont perdu la vie dans des combats.



Placé dans une situation difficile, sans grandes nouvelles, et avec des ordres du nouveau gouvernement pétainiste qui pouvaient conduire à un emprisonnement en Allemagne, la collectivité de Sein a régi à sa manière et a plus que mérité de se voir collectivement délivrer l’ordre des compagnons de la Libération.
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Verdun, tome 2 : l'agonie du Fort de Vaux

Jean-Yves Le Naour raconte avec le sérieux de l'historien un deuxième épisode mythique de la bataille de Verdun, six jours de Juin 1916.



Le commandant Raynal s'était porté volontaire pour prendre le commandement du fort de Vaux. Aux avant-postes des lignes françaises, sans canons et avec quelques pigeons pour la transmission d'informations, il a tenu tête avec ses hommes à l’offensive allemande. Cette bravoure sera utilisée par la propagande française.



Marko à la mise en scène et Holgado au dessin s’attachent à rendre avec réalisme les conditions épouvantables dans lesquelles Raynal et ses hommes vont se battre avec acharnement.

Le tout est convaincant et montre comment la B.D. peut rendre compte de manière très puissante (voir l'attaque allemande au lance flammes) de ce fait héroïque.

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A bâbord, toute !

Raconter l'histoire de la gauche en BD représentait un véritable défi, et les auteurs s'en tirent haut la main!

Sur le fond, le contenu historique sous la houlette de Jean-Yves Le Naour est de qualité, clair et pédagogique, mais sans être simpliste.

Sur la forme, les dessins illustrent bien le propos et sont bourrés d'humour, rendant la lecture extrêmement plaisante.

Cet album est donc une vraie réussite, dont je conseille vivement la lecture, quel que soit le niveau de connaissances politiques du lecteur (chacun peut vraiment y trouver son compte pour une première approche, pour un approfondissement, ou même tout simplement pour l'aspect humoristique).

Un grand merci à l'équipe de Babelio et aux éditions Dunod pour m'avoir permis de le découvrir dans le cadre d'une opération Masse critique.

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Verdun - Intégrale

Jean-Yves Le Naour est historien et spécialiste, notamment de la Première Guerre mondiale. Sujet qui me passionne, comme le savent ceux qui me connaissent.

Je n'ai pourtant, à ce jour, jamais lu ses ouvrages, et je n'en suis  pas fier, d'ailleurs.

Mais lorsque j'ai découvert cette bande dessinée, qu'il a co-réalisée avec Marko et Iñaki Holgado, j'ai voulu la lire.

L'album que j'ai eu entre les mains est l'intégrale qui regroupe le 3 tomes de l'édition originale.

Avant l'orage, L'agonie du Fort de Vaux et Les fusillés de Fleury.

Dans le premier, les auteurs s'intéressent à la bataille de Verdun, l'une des plus grandes offensives allemandes, et surtout, au comportement du Général Joffre, à qui le pays offrit plus tard des funérailles nationales, alors qu'il fut sans doute responsable, par ses décisions, de la mort de milliers d'hommes.

Le second est consacré à la défense du Fort de Vaux, dans laquelle de courageux soldats luttèrent jusqu'au bout pour ne pas le livrer à l'ennemi, résistant aux bombardements, gaz et autres moyens employés par ceux-ci pour les déloger.

Enfin, la dernière partie relate le combat d'une femme pour laver l'honneur de son mari, lieutenant, fusillé pour l'exemple, sans procès et malgré les témoignages prouvant l'injustice de la sentence.

Chaque tome est complété par une partie documenté avec photos d'époque.

Une BD choc, mais instructive.
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Cartes postales de Poilus

En cette année anniversaire du déclenchement de la première guerre mondiale, le nombre de témoignages, commentaires et publications sur le sujet est très important, bien sûr. Cet ouvrage des éditions First est simple, beau, en réalité très réussi.



C’est tout d’abord un témoignage magnifique sur ces années affreuses, avec beaucoup d’espoirs, mais aussi de désespoirs, qui transparaissent dans ces textes.

Des écrits pleins de pudeur, et outre l’enthousiasme de certains , on sent que beaucoup de ces soldats voudraient crier leur détresse, leur malheur, leurs souffrances, mais il y a beaucoup de retenue afin de ne pas affoler leurs familles.



Ces cartes postales sont livrées, selon l’expression en vogue, « dans leur jus », c’est-à-dire avec leurs fautes d’orthographe, mais aussi avec leur tournures extrêmement travaillées, qui vous laissent envieux devant un style que nous avons du mal aujourd’hui à retrouver.

Et quelles calligraphies… moi qui voudrait juste écrire de façon lisible, je reste pantois devant ces pleins et ces déliés, ces rondes et ces envolées !

Ah ! l’école de cette époque ! Elle n’était pas malheureusement ouverte à tous, mais quels résultats !



Le commentaire qui accompagne ces textes sait rester discret, tout en étant parfois éclairant pour nous permettre d’approfondir la réflexion. Cependant, le sujet du livre n’est pas le commentaire, mais bien les fameuses cartes postales et leurs textes poignants.



Tout cela est soutenu par cette belle réalisation des édition First, et j’ai pris, même si le thème conduit au recueillement, bien du plaisir à feuilleter puis lire cet ouvrage.

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Les compagnons de la Libération : Hubert Germ..

Présentée comme des entretiens accordés par Hubert Germain, le dernier des 1 038 compagnons de la Libération à avoir survécu, sur ce qui fut son engagement et son vécu de la guerre, cette BD permet de suivre ce qu’ont pu être les différents théâtres d’intervention des Forces Françaises Libres.

Après la Syrie, et des combats entre Vichystes et Gaullistes, le tout jeune Hubert Germain, promu en accéléré lieutenant, va devoir tenir avec ses hommes en Libye une partie de Bir Hakeim face à l’avancée de l’Afrikakorps de Rommel. Un déluge de bombardements et de mitraille, des jours d’enfer, pour gagner un répit pour les forces anglaises. Bir Hakheim finira par tomber, mais cette résistance inattendue vaudra largement une victoire pour les quelques Français qui auront résisté jusqu’au bout. Hubert Germain continuera la guerre en Italie au Monte Casino, avant le retour sur le sol français.



Les dessins « font le job » à défaut d’enthousiasmer. Le passage par un historien qui recueille les souvenirs d’Hubert Germain vieillissant correspond certes à une réalité (expliquée dans l’annexe), mais rend le début du récit haché : son histoire dans ce qu’elle peut avoir d’ordinaire, racontée par cet homme humble, qui ne fanfaronne pas, finit finalement par montrer quel courage (ou inconscience ?…) pouvaient avoir de jeunes français, qui comme Germain abandonnent leur vie antérieure (et pour Germain des études supérieures) pour résister à l’occupant.



On apprend aussi dans les notes finales qu’après guerre il fit une belle carrière politique comme maire, député et ministre.

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Le soldat inconnu vivant (1918-1942)

Le soldat inconnu vivant de Jean-Yves Le Naour m'a été envoyé par net galley et les éditions Fayard.

Le 1er février 1918, un soldat amnésique est interné à l'asile psychiatrique du Rhône. Tous les moyens sont employés pour l'identifier et le rendre à sa famille. Son portrait s'étale à la une des journaux et est affiché sur les portes de toutes les mairies. Plusieurs centaines de familles reconnaissent en lui un père, un fils ou un frère disparu à la guerre.

Comment départager ces familles qui n'arrivent pas à faire le deuil de leur proche disparu ?

Une longue enquête débute...

Cette histoire est celle d'un fait divers, celle de l'histoire vraie d'Anthelme Mangin, retrouvé errant à la gare de Lyon-Brotteaux en février 1918.

J'ai trouvé cet ouvrage très bien écrit et j'ai aimé l'atmosphère de cette fin de guerre puis celle de l'entre deux guerres.

C'est passionnant, j'avais très envie de savoir s'ils allaient réussir à découvrir son identité.

A l'époque, il y a cent ans, il n'y avait pas les moyens de l'époque et pourtant avec de la persévérance, l'identité de cet homme a été retrouvée.

J'ai pris plaisir à lire cet ouvrage en trois jours, et je mets cinq étoiles.

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