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Critiques de Jean d` Ormesson (960)
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Un amour pour rien

Pour beaucoup, Jean d’Ormesson est à la littérature ce que Denise Grey fut à Sophie Marceau : un aieul sympa, moderne, pas chiant pour un vieux. Certes. On peut le voir aussi pour ce qu’il a été longtemps : un fantassin parfois haineux et borné de quelques mauvais combats, un conservateur revendiqué optant en toute circonstance pour une ligne dure qui le portait jusqu’à la défense du colonialisme et des purges journalistiques. Loin du papy cool à l’image de ses dernières années, donc...

Après tout, cependant,on s’en fout ; on peut être un type ambigu et écrire bien. On en connaît, il y en a plein les librairies. Est-ce le cas dans ce roman ? Eh bien pas du tout…

Ce livre est indigent et il n’y a rien à en dire. L’histoire est une affaire de marivaudages superficiels en Italie où les femmes se pâment en visitant des églises, où les hommes trompent leurs désoeuvrement en sirotant des martinis. Hélas, pour les voyages de l’autre côté des Alpes, n’est pas Giono qui veut et on s’ennuie ferme à compter les conquêtes faciles du héros, sorte de dandy désabusé et velléitaire. Quant au style, il est là, mais en friche et on se prend à penser qu’il aurait fallu pas mal de travail pour rendre l’oeuvre passable. Voilà, si D’Ormesson n’avait pas passé autant de temps à courir après sa notoriété, de plateaux de télé en salles de rédaction, il aurait pu se consacrer plus à ses écrits...Ecrire, c’est certes du talent, mais surtout du travail. Beaucoup...

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Et moi, je vis toujours

L’Histoire sans lui



Pour son dernier roman, Jean d’Ormesson réécrit l’Histoire du monde à sa façon, érudite, exaltante, pétillante. Champagne!



« Tantôt homme, tantôt femme, je suis, vous l’avez déjà deviné, je suis l’espèce humaine et son histoire dans le temps. Ma voix n’est pas ma voix, c’est la voix de chacun, la voix des milliers, des millions, des milliards de créatures qui, par un miracle sans nom, sont passées par cette vie. Je suis partout. Et je ne peux pas être partout. Je vole d'époque en époque, je procède par sondages, je livre mes souvenirs. » Le narrateur omniscient de ce superbe roman commence par jeter un œil hors de la caverne où il se reposait pour nous parler de sa vie, de l’invention du feu qui va bouleverser sa façon de voir le monde, de se déplacer, de se nourrir mais aussi ses relations avec les autres. « Longtemps je m’étais déplacé de bas en haut et de haut en bas. Maintenant je marchais droit devant moi, la tête haute, impatient et curieux. Le soleil n’en finissait pas de se lever devant nous. Je découvrais avec ahurissement, avec admiration un monde nouveau dont je n’avais aucune idée: des peuples, des langues, des villes, des religions, des philosophes et des rois. »

C’est ainsi que de fil en aiguille, d’un continent et d’une époque à l’autre Jean d’Ormesson va nous livrer un époustouflant récit, côtoyant aussi bien Alexandre le Grand que Napoléon, des bords du Nil à ceux du Tibre, de Christophe Colomb à Robespierre, du long de la Muraille de Chine aux baraquements d’Auschwitz.

Et moi je vis toujours est un régal de tous les instants, tellement riche qu’on aimerait cocher chaque page, pouvoir réciter tant de passages savoureux, histoire de s’approprier un peu de l’esprit aussi brillant qu’espiègle de cet immortel qui a décidé, ultime pied de nez de l’académicien facétieux, qu’après tout cette immortalité n’était pas faite pour lui, qu’il lui fallait bien un jour aller voir si tout ce qui se dit sur «l’autre côté» avait un semblant de vérité.

S’il nous fait partager son érudition, il nous sert aussi de guide à Vérone: « allez donc à Vérone. Vous y prendrez un repas de rêve aux Dodici Apostoli, vous irez voir les portes de bronze de l'église San Zeno, vous admirerez dans l'église Sant Anastasia le tableau de Pisanello - Saint Georges délivrant la princesse de Tréhizonde - où brille la croupe d'un cheval blanc. Et vous vous promènerez sur le Ponte Pietra où flotte encore au-dessus de l'Adige, le souvenir de Dietrich von Bern. » Bien entendu, il n’oublie pas Venise et ses merveilles, à commencer par les vénitiennes: « J'ai été gondolier à Venise. Je m'appelais alors Marcantonio. Je dois l'avouer: je ramais fort, je chantais assez bien et j'étais plutôt joli garçon. Je promenais de temps en temps sur la lagune la fille d'une de ces familles hautaines de Venise: Bianca Cappello. J'ai eu de la chance: elle est tombée amoureuse de moi. Elle habitait un palais sur le Grand Canal. J'avais un petit logement à San Pietro di Castello, derrière l'Arsenal. Elle avait seize ans. J'en avais dix-neuf. Elle n'avait pas froid aux yeux. »

Et c’est ainsi que l’on passe du coq à l’âne, si je puis dire, que l’on passe des grandes idées aux grands sentiments, du principal au trivial.

Reste la plume virevolante d’un auteur qui parvient à nous faire partager sa jubilation, allant même jusqu’à se mettre dans la peau du Jean d’Ormesson imité par Laurent Gerra en affirmant qu’il a bien connu les auteurs dont il nous présente les œuvres: « J'avais connu beaucoup de monde. J'étais jeune encore. Je n'étais plus un enfant. Tout m'amusait : je m'amusais moi-même. Une occupation nouvelle était entrée dans ma vie : je me mettais à lire. Sinon déjà à Athènes, du moins un peu plus tard, à Rome et à Byzance, je lisais Platon, Sophocle, Hérodote, Thucydide. Je les ai connus. Je peux vous l'assurer: ils ont existé. Ce ne sont pas des inventions de savants fous ou de poètes exaltés. Le talent, le génie se promenaient à l'ombre de l'Acropole: Athènes était alors le centre et la gloire du monde connu. » 

Iconoclaste et facétieux, l’ex pilier du Figaro s’amuse à s’imaginer communiste, à trouver la Révolution inévitable et, par un raccourci audcieux, à y mêler sa belle Vénitienne: « Ce n'est ni une invention scientifique ou technique, ni une œuvre d'art, ni un ouvrage de l'esprit. C'est un bouleversement, une idée, une explosion collective. On s'est beaucoup demandé si elle aurait pu être évitée. C'est de nouveau l'histoire de la brioche de Bianca Cappello. La Révolution était nécessaire et inéluctable puisqu'elle a eu lieu. Il n'existe pas de plan B à mon parcours torrentiel. Il n'y a pas d'alternative. À chaque instant, dans la grandeur et la petitesse, dans la justice et la vanité, dans l'enthousiasme et dans l'horreur, ce qui est fait est fait et ne pouvait pas ne pas être fait. La Révolution vient de loin, elle a mûri, elle a été longuement préparée. Elle devient inévitable. Comme l’avait prévu Voltaire, elle éclate comme une grenade. » Et la déflagration est telle qu’elle secoue le monde sur bien des années, emportant dans son sillage bien des rêves de liberté, d’égalité et de fraternité. C’est une chose étrange à la fin du livre que de constater combien Jean d’Ormesson nous manque déjà.
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La Douane de mer

Erreur d'aiguillage pour moi certainement. Je ne veux pas remettre en doute la qualité d'écrivain de cet Académicien Français, mais ce roman n'est absolument pas fait pour moi. Honnêtement, je ne pouvais pas lire ces 550 pages. J'ai déclaré forfait au bout d'une petite cinquantaine de pages, tant je me suis ennuyée en découvrant ce dialogue entre deux esprits. Je jette l'éponge sans état d'âme.
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Et moi, je vis toujours

Chaque livre est différent, chaque livre s’ouvre avec un sentiment distinct, parfois intense, parfois craintif, parfois neutre. Mais pour le dernier roman de Jean d’Ormesson c’est une approche bien étrange. Dans ses mains, on sait que l’on détient un objet rare, un bien précieux qu’il faut manipuler avec précaution. Le regarder, le retourner, le feuilleter, fermer les yeux pour se souvenir. Puis, commencer la lecture, tout doucement, prendre son temps parce que c’est justement de lui qu’il s’agit, ce temps qui passe et qui ne revient pas, ces hommes et ces femmes qui vivent et trépassent inéluctablement. C’est l’Histoire, la nôtre, la vôtre, cette histoire universelle que nous conte l’académicien et qui, par son écriture, personnalise ce qui nous lie tous : l’humanité et sa fuite en avant.



C’est le récit d’un voyage qui a commencé un jour ou une nuit, et personne ne sait quand il se terminera. Il a débuté sans les animaux, sans les hommes. Puis, progressivement, les êtres vivants sont apparus, ont évolués jusqu’au moment de la découverte du feu qui a été un grand pas en avant vers les civilisations. C’est là que s’ouvre « Et moi, je vis toujours » où l’auteur nous entraîne à travers les siècles, les continents, où l’auteur se transforme en 1001 personnages, tantôt homme, tantôt femme afin de faire vibrer les vies qui font le roman de l’épopée humaine commencée il y a des milliers d’années en Afrique.



En seulement 280 pages vous détenez la plus précieuse des bibles, Jean d’Ormesson étant à lui seul une encyclopédie et tel un Ulysse c’est une invitation à une odyssée perpétuelle entre larmes et rires, entre guerre et paix, entre haine et amour, le tout englobé dans l’ivresse de l’art, de la philosophie, d’anecdotes et de découvertes comme, par exemple, celle de la brioche de Bianca Cappello.



Cette publication posthume de Jean d’Ormesson est une profonde émotion. Le bonheur de le lire encore, de s’enivrer de sa verve, de savourer son humilité, de sourire face à un humour qu’il a dû pratiquement garder jusqu’à son dernier souffle. La tristesse aussi, en sachant que c’est le dernier opus (à moins que certains soient cachés et qu’un jour…), et que Monsieur Jean n’est plus là pour nous épater.



Pourtant, écoutez :

« Longtemps je m’étais déplacé de bas en haut et de haut en bas. Maintenant je marchais droit devant moi, la tête haute, impatient et curieux. Le soleil n’en finissait pas de se lever devant nous. Je découvrais avec ahurissement, avec admiration un monde nouveau dont je n’avais aucune idée ; des peuples, des langues, des villes, des religions, des philosophes et des rois ».



Ou encore :

« J’ai pleuré et j’ai ri. Il y a de quoi rire : rien ne m’a autant amusé que la vie. Et il y a de quoi pleurer : je suis aussi la faim, la soif, la pauvreté, l’ignorance, la maladie, les chagrins d’amour, la dépression, la folie. »



Son timbre nous berce, ses mots resplendissent. Sacha Guitry disait « quand on a entendu du Mozart, le silence qui suit est encore du Mozart ». Pour ce Guépard de l’atticisme, désormais « loin de tout, qui a rejoint le domaine des certitudes éternelles », c’est exactement ce même silence. Un silence vivant.


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C'était bien

Oui "c'était bien".

Pas spécialement fan de d'Ormesson, mais tombée sur les lignes de la fin du bouquin en musardant dans une librairie en 2006, (je crois) et repartie avec ce livre, un brin dubitative. Et, là, j'ai ri, pleuré et exulté.

Enfin, un livre sur le bonheur, la gaieté simple du quotidien, les beaux moments de la vie, écrit avec simplicité, ce qui est rare chez l'auteur.

Moi aussi, j'ai aimé plonger dans les eaux tièdes (pas forcément en Grèce), manger, marcher dans les villes la nuit, lire de bons livres, rire avec mes amis, tomber amoureuse... Bref, des délices faciles auxquels on ne pense pas forcément, des bonheurs multiples qui font qu'à la moitié ou la fin d'une existence, on est capable de dire : "Même si ça s'arrête là, c'était bien".
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C'était bien

Un thème récurrent chez Jean d’Ormesson : Jean d’Ormesson par lui même.



La démarche peut paraître bien prétentieuse… Malgré tout, il faut bien le dire, Jean d’Ormesson n’est jamais autant l’égal de lui même que lorsqu’il se raconte.

Dans « C’était bien », l’auteur revient sur sa vie et sur sa passion de la littérature de Homère à Sartre, pour faire court. C’est aussi l’occasion de jeter un regard en même temps lucide et froid mais néanmoins émerveillé sur le miracle au milieu de l'univers qu’est l’humanité.



Une succession de petites chroniques passionnantes et émouvantes, délicatement nostalgiques, aussi…

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La Douane de mer

Je commence toujours un d’Ormesson avec une certaine excitation, un peu comme un enfant au matin de Noël, juste avant d’ouvrir les paquets au moment où tout est encore possible.

Car dans ses ouvrages, tout est possible.

Sa plume pétillante nous entraîne cette fois sur les pas d’un narrateur, sobrement nommé « O », décédé au premier mot devant la Douane de Mer à Venise. Au moment de plonger dans l’au-delà, il remarque une présence, un pur esprit en provenance d’Urql appelé « A ». Ce dernier lui fait part de sa mission : écrire un rapport sur les autres mondes qu'il pourrait éventuellement rencontrer. S’ensuit alors une étourdissante visite de notre monde à travers le temps et l’espace, « O » jouant le cicérone pendant 3 jours.

Le regard (bleu profond) que le narrateur porte sur le monde est plein de tendresse sans être candide. Tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais l’Homme aura osé, tenté de faire de son mieux. O nous raconte pêle-mêle l’origine du monde, sa relation avec Marie, les papes Clément, la liaison de Chateaubriand et Juliette Récamier, le sac de Rome…

Loin d’un étalage imbuvable de connaissances, il s’agit d'un butinage, qui fait passer la conversation d'un sujet à un autre : on est un peu au salon de thé. C’est agréable, jubilatoire, rempli d’auto dérision… en un mot du Jean d’Ormesson.

Ce rapport aurait pu se conclure par ses mots tout droit sorti de la bouche de A :

"N'est-ce pas toujours la même chose ? Je commence à comprendre comment cela fonctionne. Le monde est gonflé d'importance et de complication. Et il est bête comme chou. Ça monte, ça se développe, ça dégringole, ça s'en va. Et ça se suit pendant des siècles, comme à la queue leu leu (...)".
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Histoire du Juif errant

« L'ombre de celui à qui, dans un soir de printemps en train de tomber sur la Judée, le portier de Ponce Pilate, le cordonnier de Jérusalem avait refusé un verre d'eau, s'étendait sur le monde et poursuivait le Juif errant. »

Jean d'Ormesson, avec une maestria à couper le souffle, nous donne une magistrale leçon d'histoire du monde à travers la figure mythique du Juif errant condamné par le Christ à marcher sur la Terre pour l'éternité.

Je viens tout juste de terminer ce magnifique roman et je crois qu'il fera partie de mes lectures les plus prégnantes. Construit en courts chapitres, dans une langue suprêmement maîtrisée, Histoire du Juif errant embrasse non seulement l'Histoire mais aussi les religions, la philosophie, les légendes, le voyage et l'existence humaine. Il se savoure parfois par grosses bouchées parfois par petites doses mais à la fin, c'est une jouissance totale.

Merci à FredMartineau pour la judicieuse suggestion de commencer l'oeuvre de Jean d'Ormesson par ce roman grandiose!
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Je dirai malgré tout que cette vie fut belle

La Feuille Volante n°1024– Mars 2016 ans

Je dirai malgré tout que cette vie fut belle – Jean d'Ormesson.



Tout au long d'un improbable procès, dont on se doute qu'il sortira acquitté, où il est à la fois le juge et l'accusé, Jean d'Ormesson, bien qu'il s'en défende, si on en juge d'après ses propos dans la presse et même sur la quatrième de couverture, nous offre un livre de Mémoires. Dans cette même quatrième de couverture il demande qu'on ne compte pas sur lui pour livrer des souvenirs d'enfance et de jeunesse... mais se dépêche de faire le contraire ! Et pour faire bonne mesure, il en rajoute un peu sur le thème déjà bien sollicité de la « saga » familiale. C'est un véritable monologue, camouflé sous des dehors peu crédibles (Moi, et Moi souvent rebaptisé Sur-moi), une sorte de dédoublement de la même personne qui fait en alternance les demandes et les réponses, dans le seul but de satisfaire sa grande passion, : nous parler de l'auteur, de sa vie, de ses livres...Encore une fois, comme c'est souvent le cas chez lui, nous assistons à un exercice, certes brillant et passionnant, mais fortement inspiré par le solipsisme! Qu'il appartienne à une grande famille aristocratique, avec tous les attributs de celle-ci, qu'il ait lui-même mené une vie pleine de réussite professionnelle, artistique, culturelle, personnelle… sa dimension entretenue de personnage public le laisse penser, et qu'il puisse, à son âge avancé (90 ans), considérer ce parcours comme beau, est parfaitement admissible ; nous eussions été surpris du contraire, nous ses lecteurs. Il égrène donc pour nous ses souvenirs puisés dans la politique, l'histoire, la littérature, le journalisme et l'amour, un parcours aussi brillant que protéiforme, mais la modestie un peu feinte dont il souhaite se parer me semble un peu fausse quand même. Même s'il voudrait bien donner l'impression de n'être pas grand-chose on sent bien, à le lire, qu'il est conscient de n'être pas comme tout le monde. Il s'exprime avec prolixité et j'ai craint au début de m'ennuyer tout au long de ces presque cinq cents pages mais finalement l'intérêt a pris le dessus, preuve s'il en fallait une qu'il n'est effectivement pas un vulgaire quidam. Il s'exprime avec son érudition coutumière et cette langue française dont il est un des meilleurs serviteurs, et c'est bien entendu un plaisir de le lire.

Il nous confie son admiration pour les hommes qui bien souvent furent ses maîtres et parfois ses amis et pour les femmes qui ne furent pas toutes ses maîtresses mais dont la beauté sut l'émouvoir. Certes il a commis des fautes et les confesse sans détour mais c'est aussi une manière de se mettre en valeur. Il parle aussi, bien sûr, de l'Académie dont rêve tout écrivain. Il y siège depuis longtemps, Immortel que ces lieux impressionnent, mais qui aurait ressenti comme une insulte personnelle de n'y pas figurer simplement peut-être pour que son nom et son oeuvre ne soient pas oubliés définitivement avec sa mort. de cette vénérable institution, dont il fut le plus jeune académicien et dont il est maintenant le doyen, il parle comme d'une assemblée de notables des Lettres mais aussi d'un repère de trublions, friands de petites avanies ou de blagues de potaches, l'esprit en plus, évidemment ! S'il sait reconnaître ceux qui l'ont aidé, c'est aussi une manière de dire que ceux-là ne se sont pas trompés et que, lui donnant leur appui, ils l'ont fait pour un être exceptionnel, c'est à dire lui ! Au cours de ce procès un peu surréaliste où on se demande bien ce qui lui est au juste reproché, à part peut-être avoir existé, il en profite pour réaffirmer son amour du monde, de la vie, pour déplorer un nouvelle fois la condition humaine dans tous ses aspects, la naissance par hasard, le temps qui passe et la mort inévitable, pour réaffirmer sa croyance en Dieu comme il l'avait fait notamment dans « Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit ». Je ne le connais qu'à travers ses livres, c'est à dire mal, mais il me semble qu'il est friand de reconnaissance, avec tout ce que cela comporte de rituels et même d'hypocrisie mais j'avoue qu'il joue parfaitement son rôle dans ce procès imaginaire.

Ce livre qui, encore une fois, emprunte son titre à un vers d'Aragon nous montre sans fard un écrivain mondain, narcissique quelque peu vaniteux mais qu'importe. Pour d'Ormesson, parler de lui est une institution et il est vrai qu'il le fait bien et il sait captiver son lecteur. C'est peut-être l'homme d'un seul livre dont
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Au plaisir de Dieu

En hommage a la mémoire de son grand-père,symbole de la tradition,contraint de s'eloigner a jamais de la terre de ses ancêtres,le cadet d'une vieille famille francaise enfermee dans l'image du passe,raconte ce qui a été et qui acheve de s'effondrer.L'histoire du xxe siecle avec ses situations paradoxales,precipite la mutation de la decadence d'une famille qui avait su,a travers tous les cataclysmes,maintenir ses privilèges et conserver son charme.

Une famillebde l'aristocratie comme tant d'autre,perdue dans la tourmente de la vie;tres beau livre,qui se lit avec beaucoup de facilite et qui est toute en delicatesse;on vit au cote de cette famille,la decadence et l'echeance inevitable du vieu monde bourgeois
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Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit

Chaque livre de Jean d'Ormesson est un enchantement qui remonterait le moral à un régiment. Il s'efforce de nous réconcilier avec un monde riche, complexe et un peu dément dont les contraires s'équilibrent pour permettre à la vie de perdurer en dépit de ses pires excès. Hymne à la joie, à l'amour, à la beauté, ce livre nous entraîne dans un beau voyage à travers l'histoire, la science, et des pays rêvés autant que visités. Ah ! songer à la douceur

"D'aller là-bas vivre ensemble"...

Future promesse d'éternité ? Et si c'était vrai ? De la nostalgie à l'espérance il n'y a qu'un pas, que je franchirais bien...

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Saveur du temps : Chroniques du temps qui p..

Le plus grand talent de Jean d'Ormesson est peut-être de s'adresser à son lecteur comme s'il était seul à le lire, comme s'il s'agissait d'une conversation au coin du feu ou autour d'une bonne bouteille, dont on lui aurait, en homme de goût reconnu, laissé le choix.

Jean d'Ormesson est un illustre homme de lettres, un écrivain surdoué et un homme de culture mais lorsque le plaisir de la lecture de ce passionnant recueil laisse la place à la réflexion, alors, son auteur se révèle surtout comme un conteur.

Il nous fait le récit de la littérature, de celle qu'il aime passionnément, celle de Jules Romains, de François Mauriac, de Chateaubriand, de Michel Mohrt, de Montherlant, de Maurice Leblanc et de tant d'autres auteurs talentueux.

Cet ouvrage, pourtant très érudit, a l'élégance de la simplicité.

Son propos est de donner à tous l'amour des lettres et l'on pardonnera, aisément, à Jean d'Ormesson ce côté, aristocrate cabotin, qui souvent derrière le petit écran vient cacher l’Écrivain - Puisse-t-il me pardonner à mon tour, ce ton si familier qu'il me vient soudain - mais depuis "Apostrophe" dans mes jeunes années, il me vient souvent à l'idée que Mr d'Ormesson a été dans ma vie mon meilleur professeur de littérature.
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Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit

Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit – tout est là. La mélancolie, l’adieu, la lucidité, l’inéluctabilité, le détachement - Trois constats mènent le propos: «Tout passe», «Rien ne change», «Il y a au-dessus de nous quelque chose de sacré.» Jean d'Ormesson nous plonge en profondeur dans l’histoire du monde, des mœurs, de la littérature, de Dieu, de sa propre enfance et de sa vaste famille.
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L'enfant qui attendait un train

A n'en pas douter, il y a du bon à se rendre chez un libraire, un vrai, même si on s'y sent à l'étroit tant le local est peuplé d'étagères et même si l'offre d'ouvrages immédiatement disponibles y est réduite par la force des choses, des lois de l'économie et de la survie commerciale.

Cette après-midi, c'est chez ma libraire indépendante, que j'ai fait la rencontre de cette belle histoire, un conte de Jean d'Ormesson, auteur, dont je n'avais encore rien lu.



Ce conte parle d'un enfant vivant plus ou moins au milieu de nulle part et dont la seule distraction et le plus grand bonheur aussi, est d'attendre le train ( dans le genre Orient-express), qui passe chaque soir sans s'arrêter devant chez lui. L'enfant vit seul avec son père et sa mère qui font de leur mieux pour survivre grâce à leur travail. Ce qu'ils aiment le plus au monde est leur enfant.



A ce stade de mon récit, tout cela peut paraître banal à souhait mais tout vient à se compliquer quand l'enfant tombe malade ; et on comprend très vite que cet enfant qui va peut-être mourir a une seule et unique obsession : le train.

Il ne faut pas attendre de cette histoire quantités d'aventures et rebondissements, il faut encore moins espérer y trouver une fin claire et nette qui dit tout. Non, il ne le faut surtout pas !

En fait, c'est un conte réaliste et poétique à la fois ; il prend des airs tantôt philosophiques tantôt contemplatifs. D'ailleurs, je relis par plaisir certains passages, comme ça, hors du contexte ; ils ont l'air simple, en apparence, mais comme le train de cette histoire, ils nous font voyager, rêver, ils nous laissent songeurs.



Un très beau texte donc et fort en émotions !



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Presque rien sur presque tout

J'aime beaucoup Jean d'Ormesson, ceux qui me connaissent le savent.

On lui reproche souvent (c'est aisé en termes de critique) de toujours faire le même roman.

Voilà une exception ! Et j'ai aimé la capacité de jugement de cet auteur toujours aussi étonnant.

Tout est dans le titre.

Que dire d'autre ?

Que de temps en temps, dans un moment de calme, sur un siège bien confortable, c'est un vrai plaisir de se plonger dans ces réflexions.



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Casimir mène la grande vie

Je préfère préciser tout de suite que Jean d'Ormesson est un auteur que je ne lis pas ou peu.... Mon dernier essai de lecture était pour "Voyez comme on danse" récit que j'avais abandonné car j'avais trouvé l'écriture pompeuse et puis même si je reconnais beaucoup de qualités à l'auteur, le côté "nombrilisme" m'agace un petit peu.



Comme c'était un livre choisi dans le cadre d'un club de lecture (sûrement en raison du décès de l'auteur) et que je suis contentieuse, j'ai refait l'essai, un peu à reculons, mais j'ai été plutôt surprise et je suis allée jusqu'au bout.



Je pense qu'à travers Casimir et son grand-père, il y a beaucoup de Jean d'O. Ce récit est à classer dans la catégorie fable, un peu philosophique. 



Casimir, son grand-père qui l'élève, l'ami de celui-ci Amédée Barbaste Zillouin (membre de l'académie des belles lettres), Adeline, la cuisinière, Erik et Leïla, les amis de Casimir, décident de devenir des Robins des Bois des temps modernes, de rendre justice . Punir les malfrats, les malhonnêtes, les magouilleurs, les profiteurs et les méchants, les tortionnaires, tous ceux qui passent à travers les mailles des filets de la justice ou qui s'en arrangent, voilà leur mission, artisanale au début mais qui très vite va prendre des proportions qu'eux-mêmes auront du mal à maîtriser.



Sur un ton vif, humoristique, Casimir, le narrateur qui a envoyé son récit à Jean d'Ormesson ........, nous décrit les aventures de ces doux dingues, qui ne cherchent pas dans un premier temps à tirer profit de leurs actes, ne recherchant qu'à appliquer une juste justice, mais très vite ils vont être débordés, le monde regorgeant tellement d'être malfaisants, et devant faire face à des frais ils vont se retrouver à la tête d'une entreprise de grande envergure, comportant soldats mercenaires. Oui car tout est fait en cohérence avec leur idéologie, bien sûr..... Mais à vouloir rendre justice, ils vont être confrontés à des situations clownesques, se retrouvant parfois à aider les tortionnaires d'hier...



Le grand-père est le maître du jeu, sympathique, aux idées très arrêtées, un peu vieille France, descendant d'une longue ligne d'aristocrates et de défenseurs de la femme et de l'orphelin, il a élevé Casimir après le décès de ses parents. Tout ce qui concerne la Querelle de Filioque (religion et mythologie), passion d'Amédée, m'a ennuyée mais elle est le prétexte à leurs réunions. 



Pour équilibrer le récit il était nécessaire d'avoir leurs opposés : Erick et Leïla, lui trotskiste, elle kabyle et puis Adeline, la cuisinière, l'intendante, la catégorie bon sens et classe ouvrière, voilà un microcosme sociétal qui va porter l'épée quand la justice fermera les yeux ou que sa balance penchera du mauvais côté.



L'auteur étant très médiatique, on entend presque celui-ci au fil des pages mais on retrouve également ses domaines de prédilection : littérature (Chateaubriand), politique, mythologie, religion avec son oeil qui frise, détournant les faits, parfois tragiques, pour une tirer une fable sur le pouvoir, sur l'engrenage mais aussi sur les petits arrangements avec les évènements et la conscience mais avec l'humour et la dérision qui le caractérisent.



L'ensemble est fluide, il y a une progression et un entraînement à suivre ces galopins, de voir jusqu'où ils vont aller même si la fin est très morale (quoique). C'est une écriture avec de l'humour mais sur un fond réaliste sur notre monde. C'est aussi une belle histoire d'amour filiale, d'amitié entre tous les protagonistes. 



J'ai aimé mais sans plus mais au moins je ne garderais pas une impression négative sur cet auteur sans que cela m'est donné l'envie de lire autre chose de lui. 
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Comme un chant d'espérance

A défaut de répondre aux seules vraies questions, éternelles rengaines depuis que la pensée a investi le cerveau d'un animal pour en faire un homme, ce petit opuscule de Jean d'Ormesson a le mérite de placer sur un pied d'égalité l'érudit et l'inculte, l'académicien et son lecteur. La différence ne résidera alors plus que dans leur capacité à exprimer ces interrogations. Le second restera coi devant son tourment existentiel. Le premier fera assaut de tournures savantes et alambiquées propres à faire illusion et à le laisser s'imaginer plus proche de la vérité. Mais rendu à sa solitude il sera revenu au même point que le vulgaire.



Ne restera alors plus que croyances et espérances pour ranger les esprits dans des catégories selon leurs réponses qui ne seront jamais qu'hypothèses et produits de conviction. Fondement surtout d'un fructueux commerce des idées mais aussi, l'homme étant ce qu'il est, en particulier avec la cupidité qu'on lui connaît, d'un commerce lucratif bien entendu. De celui qui lui laisse à penser que confort spirituel rime avec confort matériel.



Dieu existe-t-il ? Quelle est sa nature ? En a-t-il une d'ailleurs ? Et toutes les questions découlant de celles-ci, Jean d'Ormesson saura mieux que beaucoup d'autres les mettre en forme. En appelant à son renfort nombre de grands philosophes de sa connaissance depuis que l'écriture nous en colporte les interrogations. Quant à y répondre !



Il y a bien la catégorie des sceptiques, au premier rang desquels se placent les scientifiques, pour tenter d'élucider le mystère de la vie. Leur horizon s'élargit au fur et à mesure qu'ils se dotent de moyens pour scruter l'infini dans les deux directions. Mais le problème avec l'infini c'est qu'on n'en voit jamais le bout justement. Et ça, ça ne peut que rendre philosophes les plus lucides. Pour les autres, ne reste alors que le divertissement pour tenter d'oublier les questions.



Le seul avantage que l'on puisse concéder à la philosophie, c'est Montaigne qui nous l'énonce. Et peut-être l'a-t-il repris d'un de ses prédécesseurs car depuis l'antiquité il n'est pas grand-chose de neuf sous les cieux de l'être pensant : philosopher n'est-ce pas apprendre à mourir ?

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Discours de réception de madame Marguerite Yo..

En lisant ce "Discours de réception à l'Académie Française", de Marguerite Yourcenar, j'ai réalisé toute la culture, l'intelligence et les qualités humaines de cette femme, qui s'exprime dans une langue concise et travaillée.

Avec une intelligence éminente, une culture rare et une incroyable pertinence, dans son " Discours de réception à l'Académie Française", madame Yourcenar dresse le portrait de son prédécesseur, de ses idées et de leurs évolutions, pour mieux faire l'éloge dudit prédécesseur.

Ce texte parle de lui-même, il a son éloquence propre ; et, grâce à cette éloquence, il nous montre la fine intelligence de Marguerite Yourcenar.

J'ai moins apprécié la réponse, de Jean d'Ormesson.

Elle est bien écrite, on sent que cet homme savait écrire des phrases, avec gravité et élégance, mais sur les fond elle souffre à mes yeux de carences ( peut-être est-ce lié, il est vrai, au contraste avec les propos tenus par Yourcenar ). Effectivement, après s'être livré à un discours assez pertinent, quoique non dépourvu de certains choses qui font penser à maints lieux communs, au sujet de la tradition ; puis, après avoir rapidement évoqué le fait qu'une femme entre à l'Académie ( rappelons que Marguerite Yourcenar fut la première femme a entré à l'Académie Française ), il commence à introduire, grâce à d'assez beaux et assez intéressants passages sur l'art littéraire de façon générale, son propos : une tentative pour tenter de classer Madame Yourcenar, de définir ce qui est l'essence de son œuvre.

Pour ce faire, Jean d'Ormesson choisit de discourir sur les différentes sources d'inspiration de madame Yourcenar, mais aussi sur son évolution et sur les thématiques qu'elle aborde.

Je dois admettre que je connais mal l'œuvre de madame Yourcenar ; je n'ai lu qu'un livre de cette personne et il s'agit justement de ce discours de réception.

Toutefois, j'ai eu l'impression que Jean d'Ormesson n'allait pas au fond des choses : non, il n'était pas possible que cette femme si cultivée, si brillante, jusque dans cette modeste allocution ( dont je ne doute pas qu'elle soit inférieure au reste de l'œuvre de madame Yourcenar ), ne fasse que cela. En outre, j'ai trouvé que le propos de Jean d'Ormesson tenait parfois un peu du galimatias. Mais ce n'est jamais qu'une impression, qu'une impression subjective, qu'une impression subjective, qu'un avis possible parmi une infinité d'autres…
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Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans s..

Voila le genre de livre que j’aime à lire de temps à autre, lorsque les idées de lecture manquent. Je le conseillerai à qui, comme moi, fréquente les bouquinistes et les brocantes, et a l’impression qu’il tourne un peu en rond dans ses lectures. C’est un ouvrage qui offre des pistes et des passerelles vers bien d’autres livres encore.





J’ai bien conscience - et je partage un peu l’avis, de ceux qui s’esclafferont sur l’aspect arbitraire et un peu directif d’une telle liste de 1001 livres à avoir lu avant que de casser sa pipe. Je comprend aussi qu’on s’étonne que tels livres y soient et tels autres qu’on aime tant n’y figurent pas, mais comme le déclare la préface, cet ouvrage ne prétend - heureusement, pas à l'exhaustivité et si cette liste est matière à débat et controverse, c’est qu’il aura atteint une partie de son but. On pourra dire que ces 1001 livres sont plutôt, à quelques exceptions prêt, 1001 oeuvres romanesques (et même plus car certaines oeuvres sont une série de romans comme La Recherche du Temps Perdu de Proust, U.S.A. de Dos Passos ou bien encore Les Semailles et Les Moissons de Troyat) , et je m’en félicite personnellement, puisque c’est le corps principal de mes lectures… On remarquera la grande prédominance de la littérature anglo-saxonne et étrangère par rapport à la littérature française, ce qui me plaît encore, car je vous demande un peu, quel est l'intérêt d’y mettre une grande quantité de classiques français qu’on connaît tous un peu au moins de nom? On peut regretter néanmoins l'écrasante prédominance de la littérature du XXème siècle (650 pages sur les 950 que comptent le livre, alors que le XIXème siècle n’en comptent qu’un peu plus de 150) mais je dirais encore tant mieux, car j’ai la fâcheuse et hautement condamnable tendance, à snober les auteurs un tant soit peu contemporains...



Donc, je le redis, voici un livre précieux pour l’univers qu’il propose, la promesse d’années de lectures heureuses et gourmandes qui s’offre à nous. Il m’en reste 825 à lire … est vous?
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Voyez comme on danse

Du pur Jean d'Ormesson : un hédoniste au sommet de son bon plaisir. Sans scrupules vains, il conduit sa vie en esthète, entre douceur et volupté. Il a fait de la légèreté son acte de foi pour que la vie soit supportable mais il y a dans l'évocation de ses souvenirs heureux un fond de mélancolie et un questionnement existentiel qui affleure tout au long du roman.

L'ensemble est un peu embrouillé et répétitif. Dans la fin de sa vie je crois que j'ai préféré le voir et l'écouter plutôt que le lire.

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