Pour beaucoup,
Jean d'Ormesson est à la littérature ce que
Denise Grey fut à Sophie Marceau : un aieul sympa, moderne, pas chiant pour un vieux. Certes. On peut le voir aussi pour ce qu'il a été longtemps : un fantassin parfois haineux et borné de quelques mauvais combats, un conservateur revendiqué optant en toute circonstance pour une ligne dure qui le portait jusqu'à la défense du colonialisme et des purges journalistiques. Loin du papy cool à l'image de ses dernières années, donc...
Après tout, cependant,on s'en fout ; on peut être un type ambigu et écrire bien. On en connaît, il y en a plein les librairies. Est-ce le cas dans ce roman ? Eh bien pas du tout…
Ce livre est indigent et il n'y a rien à en dire. L'histoire est une affaire de marivaudages superficiels en Italie où les femmes se pâment en visitant des églises, où les hommes trompent leurs désoeuvrement en sirotant des martinis. Hélas, pour les voyages de l'autre côté des Alpes, n'est pas
Giono qui veut et on s'ennuie ferme à compter les conquêtes faciles du héros, sorte de dandy désabusé et velléitaire. Quant au style, il est là, mais en friche et on se prend à penser qu'il aurait fallu pas mal de travail pour rendre l'oeuvre passable. Voilà, si D'Ormesson n'avait pas passé autant de temps à courir après sa notoriété, de plateaux de télé en salles de rédaction, il aurait pu se consacrer plus à ses écrits...Ecrire, c'est certes du talent, mais surtout du travail. Beaucoup...