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Critiques de Jeanine Cummins (312)
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Une déchirure dans le ciel

Saint Louis Mississipi, 4 avril 1991.



Œuvre singulière que ce roman qui n'en est pas tout à fait un puisqu’il relate un ‘fait divers’ dramatique réel que l'autrice a vécu véritablement au sein même de sa propre famille. Plus un récit romancé finalement.



Nous sommes le dernier jour des vacances de printemps et, demain, une partie de la famille nombreuse réunie à St-Louis se quittera pour remonter à Washington se confronter de nouveau avec la violence citadine ordinaire après quelques jours de détente, de répit.



Dernière soirée de calme et d’insouciance pour Tom, le frère ainé de la narratrice, et pour deux de leurs cousines, Julie et Robin qui savent devoir se quitter pour un certain temps et briser l'entente absolue qu'ils ont liée durant ces quelques moments exceptionnels.



Malgré l’interdiction parentale, en cette veille de départ qui supposera un long et fatigant trajet, Tom prend la clé des champs pour une dernière virée volée et festive avec ses deux  cousines préférées.

Le but est préalablement établi : aller lire le poème que Julie a tagué sur le tablier du vieux pont abandonné enjambant le Mississippi bouillonnant et tumultueux.



Quatre jeunes hommes ont également prévu d'y aller sur ce vieux pont en ruine, et ce ne sont pas des anges.

Si, individuellement, ils ne semblent pas tous forcement dangereux, le fait d’être en groupe et, en plus, d'avoir consommé alcool et drogue unit ces quatre garçons en maraude en un prédateur sans limites qui va laisser s’exprimer toute sa violence refoulée.



Les deux filles sont violées alors que leur cousin est maintenu hors d’état d’intervenir, impuissant, cloué au sol par de lourdes chaussures qui lui écrasent la nuque contre les graviers pointus du tablier.



Une éternité d’effroi.



Leurs crimes perpétrés, les voyous enjoignent leurs trois victimes de sauter depuis le parapet du vieux pont pour se précipiter, frigorifiés et nues pour les filles, dans les eaux boueuses qui grondent sous la carcasse fantomatique du vieil ouvrage d'art déclassé, eaux tourmentées dont ils ne sauraient pouvoir s’extraire.



Leur sort est scellé.



Pourtant, contre toute probabilité, Tom ressortira, mais seul, du fleuve noir, en état de choc et la hanche brisée.



Comme Truman Capote avant elle dans ‘de sang froid', l'autrice dissèque la scène de crime et les moments qui ont précédé l’effroyable tragédie dans un roman de non-fiction d'une acuité terrifiante, mettant en scène une rencontre qui n’aurait jamais du avoir lieu :

L’insouciance d'un trio adolescent euphorique face à un quatuor en déshérence qui, défavorisé, a perdu tout sens des valeurs.



S’en suivra une enquête passionnante qui n’évitera ni les faux pas ni les fausses pistes, restituée avec talent par l'autrice qui a à cœur de raconter cette effroyable tragédie qui a bouleversé sa famille d'autant que les investigations ont démarré d'une épouvantable façon, mettant en cause le seul survivant du massacre, innocent et victime de surcroît.



Au-delà de la tragédie véridique racontée et disséquée ici, c'est plus largement une réflexion pointue qui nous est servie sur:

- la prise en compte de la parole d'un témoin quand une police défaillante est peu encline à absorber un scénario estimé improbable

-le statut de victime et de son témoignage quand il est réalisé sur le vif, encore sous l'effet de l'état de choc

-plus tard, le sens profond de la peine de mort et des répercutions de son exécution.



Une analyse également sur la perception d'un choix de société, la peine capitale, quand on est intimement concerné par le drame qui a été à l'origine de la condamnation et qu'on n'a donc pas le recul habituel sur une affaire qui ne nous touche pas, individuellement.



En résumé :

Un sombre ‘fait divers' tragique (dont je n’avais pas connaissance) suivi de l'onde de choc dont il fut l'origine au sein de la famille élargie des victimes, raconté avec brio par un de ses membres particulièrement bien placé pour avoir accès:

-au ressentis individuels et collectif des personnes impactées,

-aux procédures de justice et de police qui ont mené à l’identification,

-à l’arrestation et à la condamnation des réels coupables.



Un instantané introspectif aussi sur une Amérique face à la violence, à son origine et ses effets.



Très bon moment de lecture !

 

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Une déchirure dans le ciel

C'est son histoire et celle de sa famille que Jeanine Cummins raconte dans ce récit. Avril 1991, fin des vacances en famille, son grand frère Tom et leurs deux cousines adorées, Julie et Robin, décident de faire une petite escapade nocturne en cachette de leurs parents. Les 2 filles entrainent leur cousin vers un vieux pont abandonné sur lequel Julie a tagué un de ses poèmes. Mais quand leur route croise celle de 4 jeunes du coin en quête de sensations fortes, la violence va se déchaîner et la vie de la famille entière en sera bouleversée.



On a beau savoir d'avance quel sera le sort de Julie et Robin (la 4e de couverture et les propos en préface de l'auteure étant explicites sur le fait qu'elles ont été assassinées), on ne peut s'empêcher de se laisser prendre au fil de cette histoire et de retenir notre souffle au fur et à mesure que l'auteure en dévoile le contenu en espérant échapper au dénouement inéluctable. Les premières pages sont fortes, frappantes, on partage d'abord la joie simple de moments en famille, l'escapade impromptue des 3 jeunes adultes qui n'ont pas envie de se quitter déjà et puis cette rencontre un peu louche sur le pont qui semble heureusement bien se terminer jusqu'à ce que se produise l'inéluctable. Comment explique-t-on la violence ? Comment justifie-t-on le destin, la malchance, une vie brisée ou terminée par un concours de circonstances qui auraient facilement pu être évitées ?



L'auteure pose brillamment toutes ces questions en filigrane de son récit et arrive à nous immerger complètement. Non seulement c'est particulièrement bien écrit mais l'histoire est vraiment prenante et je n'ai pas pu m'empêcher de retenir mon souffle avec Tom et d'espérer comme lui que ses cousines vont être retrouvées rapidement. La suite du récit ajoute l'horreur à l'horreur quand la justice s'en mêle et que l'auteure nous embarque dans ce qui aurait pu être une énorme erreur judiciaire de plus. Le focus s'élargit alors et on partage maintenant ces moments, ce crime inconcevable avec l'ensemble de la famille : la mère de Julie et Robin, les parents de Tom, ses sœurs, la jeune Jeannine et la petite Kate, puis les grands parents et autres frères et sœurs venus en renfort. Là aussi la réflexion de l'auteure est passionnante dans sa manière de décrire à quel point un événement violent comme celui-ci affecte non seulement les victimes mais aussi ceux qui leur survivent, non seulement par le chagrin et le deuil mais aussi par la pression médiatique, les jugements hâtifs et le fait que leur histoire devient soudainement public.



Malheureusement ce roman contient 50 pages de trop, les dernières, dans lesquelles l'auteure continue son récit quelques années plus tard en décrivant ce que deviennent deux des agresseurs condamnés à la peine de mort et à quel point la mobilisation contre leur exécution a affecté sa famille. Alors que tout sonnait juste jusqu'ici et qu'elle nous offrait un récit équilibré et sans parti pris, ces pages sont terriblement maladroites, réécrivant de nombreux événements à l'aune du chagrin et du regret, et je me suis sentie presque gênée à lire certains points de vue et jugements. Comme en plus ce n'est guère passionnant, cela m'a laissé sur une impression de gâchis, la fin n'étant absolument pas à la hauteur de ce magnifique livre.



A lire malgré tout (en oubliant ces derniers chapitres !) pour comprendre ce que peut être la violence aveugle et ses effets sur une famille qui ne sera hélas plus jamais la même. Et à découvrir aussi pour la belle plume de Jeanine Cummins et sa capacité à nous faire entrer dans son récit et à faire revivre ses chères disparues en leur rendant un magnifique hommage.
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American Dirt

Roman-documentaire coup de poing d'une efficacité redoutable, « American Dirt » montre comment les cartels de drogue ont corrompu toute la société mexicaine (policiers, membres de l'administration, chauffeurs de bus, maîtres d'hôtel...), terrorisant la population en se livrant à des tueries d'une violence inouïe.

Le lecteur est projeté in medias res dans une terrible scène inaugurale : une femme, Lydia, se cache dans une salle de bain avec Luca, son fils de huit ans, tandis que toute sa famille, réunie pour une fête, est sauvagement assassinée par le principal cartel de narcotrafiquants d'Acapulco « Los Jardineros. » Son mari, journaliste d'investigation, a en effet publié un article sur un certain Javier, chef de ce cartel, surnommé « Lechuza » (La Chouette) et la vengeance ne se fait pas attendre...

Seule rescapée de ce massacre avec son fils Luca et dans l'impossibilité de se faire aider par qui que ce soit (la police est gangrenée par ces réseaux et lorsqu'on s'adresse à un policier, on ne sait finalement jamais s'il fait oui ou non partie du cartel), elle se voit obligée de fuir vers les États-Unis. Commence alors un long et douloureux périple de deux mois vers le Nord, sur la voie des migrants, à pied ou sur le toit du fameux train de marchandises surnommé « La Bestia » sur lequel chacun tente de grimper au péril de sa vie. Mais ont-ils le choix, ces gens qui fuient ? Rester c'est mourir, alors, autant partir, risquer le tout pour le tout pour tenter de vivre ailleurs.

« American Dirt » est un texte très cinématographique : le souci du détail dans la description et un travail de documentation que j'imagine colossal produisent un effet de réel puissant. Impossible d'oublier cette lecture: les personnages sont très attachants et l'on a vraiment l'impression de partager leur terrible quotidien, tellement tous les aspects de la migration sont abordés de façon concrète, et le suspense est tel que l'on a peine à reposer le livre.

Bref, c'est fort, haletant, inoubliable et tellement nécessaire : si ça pouvait en effet permettre à certains de comprendre ce qu'est un.e migrant.e, à savoir un être humain qui n'a pas d'autre choix que de partir (c'est une question de vie ou de mort - qui abandonnerait tout, sa famille, sa maison, son pays, pour le plaisir?) En cela, « American Dirt » est un livre d'utilité publique qui saura, je l'espère, éveiller nos consciences…

PS1 : Merci beaucoup Catherine pour ce conseil de lecture ! Ce livre m'a touchée au coeur moi aussi ! On en reparlera bientôt dès que mon cher COVID britannique aura la délicatesse de me laisser un peu respirer…

PS2 : Je vous fais grâce du récit des pires ennuis que Jeanine Cummins a eus à la sortie de ce livre pour des raisons bien fumeuses « d'appropriation culturelle ». Il y a des limites à la connerie, on les a atteintes ici me semble-t-il, inutile d'en parler davantage...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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American Dirt

16 morts, assassinés lors d’une fête familiale par des narcotrafiquants mexicains.

Reste Lydia et son jeune fils Luca ...



Un roman pétri de violence et de réalisme, qui s’ouvre sur une scène de carnage vécue dans l’urgence de la fuite des deux survivants. Lydia était épouse de journaliste, mais aussi amie d’un lecteur de sa librairie, sans savoir qu’il est un puissant chef de cartel.



Commence alors un éprouvant road trip vers les États Unis, dans les pas des centaines de migrants de tous pays sud-américains et de toutes conditions sociales, tentant l’aventure au péril de leur vie. Des histoires de souffrance, de peur, de fatigue, sur le toit des trains de marchandises. Des expériences partagées où se glissent autant la violence que l’entraide, et où se dévoile une tragédie humaine face à un système d’immigration déshumanisé.



Un roman d’une grande puissance évocatrice, qui épuise le lecteur par le stress et la tension, dans les dangers du voyage et l’éprouvante traversée des régions frontalières. L’auteure s’appuie sur une solide documentation et montre une remarquable capacité à mettre en mots les traumatismes, sans surenchère et rebondissements.



Un roman qui, mieux que tout sujet d’actualité, induit un regard différent, plus humain, sur les flux migratoires

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American Dirt

Ça y est, c'est mon tour ! Mieux vaut tard que jamais : l'heure est enfin venue pour moi de grimper sur "La Bestia" !

Depuis la parution remarquée d'American Dirt en 2020, nombreux sont les lecteurs qui ont déjà entrepris le voyage infernal sur le toit de ce redoutable train de marchandises, emprunté chaque année clandestinement par des milliers de migrants pour traverser le Mexique et gagner la frontière américaine (*). Tous ces lecteurs (ou presque) parlent d'un livre fort, d'un grand roman, d'une révélation.

Soit, alors tentons l'expérience !

Longtemps après mes petits camarades, je prends donc le train en marche, me cramponne fermement ... et advienne que pourra.



Dès le début ça secoue !

À l'occasion d'une fête de famille, un journaliste mexicain et la quasi-totalité des siens (seize personnes !) sont sauvagement assassinés par les sicarios du cartel le plus puissant d'Acapulco, dirigé par le mystérieux Javier. Sebastián, le journaliste exécuté, venait justement de publier à son sujet un article à charge. Seuls Lydia, la femme de Sebastián, et Luca, leur fils de huit ans, échappent au massacre. Très vite Lydia comprend que le commanditaire de la tuerie, Javier, n'est autre qu'un client de sa librairie, qui la courtise depuis quelques temps et qui, sûr d'avoir été trahi, n'aura de cesse de la poursuivre pour ne laisser derrière lui aucun survivant et assouvir complètement sa vengeance.

La pauvre libraire et son fils n'ont plus le choix : il leur faut prendre immédiatement la fuite, cap au nord, direction l'Eldorado américain. C'est le début d'une interminable traque, et l'occasion pour le lecteur de mesurer toute l'ampleur du drame vécu par les migrants Mexicains, Guatémaltèques ou Honduriens, toujours plus nombreux à risquer leurs vies de misère sur le dos de "La Bestia" dans l'espoir d'un avenir meilleur. D'un avenir tout court.



Et pour ce qui est de nous dépeindre l'indigence absolue de ces clandestins, les impasses totales que sont devenues leurs existences, la faim et la peur de chaque instant, l'insécurité terrifiante qui règne dans ces contrées sans loi livrées aux mains des gangs et des narcotrafiquants, l'auteur n'y va pas de main morte !

Page après page, au fil d'une série de rencontres et de péripéties plutôt répétitives, Lydia et Luca ne cessent de s'enfoncer toujours plus loin dans l'horreur d'un pays décrit sous son jour le plus sombre... Seuls contre tous, sans ressources et accablés par la perte de leurs proches, ils frôlent la mort à chaque embarquement à bord du "La Bestia". La menace est partout, chaque migrant croisé est un tueur ou un violeur potentiel, chaque nuit passée dans un centre d'accueil est une nuit d'angoisse, chaque jour de marche dans la poussière du désert semble plus douloureux que le précédent et chaque patrouille de "la migra" (la terrible police aux frontières constituée de miliciens violents et corrompus) est une nouvelle source de panique. Ça fait beaucoup.

Heureusement dans ce puits de détresse sans fond surnagent quelques compagnons d'infortune dignes de confiance, et une poignée d'âmes charitables offrant de l'eau ou de la nourriture en bordure de la voie ferrée aident nos deux fuyards à survivre. Rares étincelles d'humanité dans une obscurité qui semble sans fin.



Si la force de caractère de Lydia et Luca assurément impressionne, si l'effondrement total et soudain de leur monde effraie, si la somme d'épreuves qu'ils traversent émeut, je n'ai pour autant pas été transporté comme d'autres lecteurs semblent l'avoir été, et la relation un peu ambiguë entre la vaillante Lydia et l'insaisissable Javier (gangster sans pitié capable des pires atrocité, mais aussi père de famille aimant et poète sensible à ses heures perdues...) ne m'a semblé très à propos.

À la longue, la course poursuite trépidante s'est transformée en succession poussive de mésaventures assez prévisibles, et les ficelles utilisées par l'auteur pour susciter notre émotion et notre empathie m'ont semblé un peu grosses. Quant à l'écriture de Jeanine Cummins, simple et directe (phrases courtes, dialogues nombreux, verbes d'action au présent de l'indicatif), elle ne manque ni de rythme ni de spontanéité mais elle ne m'a pas non plus particulièrement enthousiasmé.



En résumé : un sujet fort et cruellement actuel mais un traitement sans grand relief, quelques longueurs, un style plutôt quelconque et des personnages et situations assez stéréotypées qui ne m'ont pas tout à fait convaincu, malgré l'intention parfaitement louable de l'auteur. "J'ai profondément conscience que les gens qui affluent à notre frontière sud ne sont pas une populace anonyme brunâtre, mais des individus à part entière qui ont chacun une histoire, des origines et une raison personnelle de venir ici", écrit Jeanine Cummins dans ses notes en fin d'ouvrage. "J'ai donc souhaité raconter l'une de ces histoires personnelles et uniques - sous forme de fiction - afin d'honorer les centaines de milliers d'autres que nous ne connaîtrons probablement jamais. Ce faisant, j'espère marquer un temps d'arrêt et permettre au lecteur d'entendre les particularités de ces personnes : que lorsque les médias nous montrent des migrants, nous puissions nous souvenir que ce sont des personnes comme nous".

Madame Cummins, puissiez-vous être entendue aux USA et partout dans le monde...





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(*) Pour ceux que ça intéresse, voici un reportage glaçant sur "La Bestia", dont j'ignorais l'existence :

https://www.arte.tv/fr/videos/083369-000-A/mexique-la-bestia/
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Une déchirure dans le ciel

Récit autobiographique bouleversant.



Trente ans après le drame qui touche sa famille, Jeanine Cummins réussit à écrire l'histoire tragique d'une nuit d'avril 1991, qui coûtera la vie à Julie et Robin Kerry, ses cousines, et traumatisera profondément Tom, son frère.



L'histoire se déroule pour l'essentiel dans le Missouri, aux Etats-Unis où les familles Cummins et Kerry se retrouvent pour les vacances. Cette année 1991 bouleversera à jamais la vie de chacun.



Je ne connaissais pas ce dramatique fait divers. J'ai beaucoup aimé la construction que l'autrice a choisi pour aborder ce récit. D'abord la présentation des victimes et de leur entourage qui nous les rend proches, attachants et terriblement sympathiques. Ce qui sera d'autant plus douloureux par la suite au vu du déroulé des événements. Puis on fait connaissance avec les coupables et l’enchaînement des faits qui vont amener ces deux groupes de personnes à se rencontrer sur l'Old Chain of Rocks, ce pont qui enjambe le Mississippi.



J'ai également trouvé très intéressant l'analyse que l'autrice fait sur les méthodes policières, loin d'être exemplaires, journalistiques, prêts à tout pour un scoop, manquant de respect et d'empathie, et judiciaire avec la difficulté de trouver la neutralité, la bonne distance pour faire éclater la vérité.



Non seulement Jeanine Cummins évoque et sonde les zones sombres de la société américaine, mais elle aborde aussi la question de la difficile reconstruction de l'individu après avoir vécu un traumatisme.



Ce récit autobiographie rend un bel hommage aux victimes, à leur mémoire. L'écriture est fluide, le ton est juste. Un très beau livre.

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American Dirt

Énorme coup de cœur pour ce roman qui se lit d'une traite. L'auteure nous fait ressentir de nombreuses sensations fortes !



J'ai été bouleversée par le destin de Lydia et son fils, par les épreuves qu'ils ont traversées et par leur courage extraordinaire. J'ai été choquée de découvrir à quel point les cartels et narcotrafiquants gangrénaient toutes les strates de la société et faisaient la loi absolument partout (des barrages routiers etc). J'avais bien sûr déjà entendu parler de ce fléau mais je crois que je ne m'étais pas rendue compte de l'ampleur. La vie dans certains endroits au Mexique a l'air extrêmement dangereuse et les chiffres donnés par l'auteure font froid dans le dos (nombre de journalistes tués par jour, d'homicides par heure etc).



L'autre grand thème du roman qui m'a également bouleversé et le destin des migrants. Là aussi je me doutais des difficultés que ces personnes doivent rencontrer mais je crois que je ne me rendais pas compte de l'ampleur non plus. Ils vivent des choses absolument inhumaine : viol, kidnapping, torture, extorsion d'argent, sans compter les autres dangers "naturels" : traversée de désert etc. Je ne connaissais pas du tout le train appelé "la bestia" sur lequel les migrants sautaient (en marche) pour essayer d'atteindre El norte. Ils risquent leur vie à tout instant mais n'ont pas le cho8x : ils doivent fuir les atrocités de leur lieu d'origine.



Ce roman est profondément humain, nous y voyons toute la bonté et l'horreur que l'homme peut commettre envers ses congénères. J'ai trouvé particulièrement touchante la solidarité et la profonde amitié qui a liée Lydia, Luca et les sœurs Soledare et Rebeca.



J'ai été aussi admirative des sentiments ressentis par une mère pour son fils, le courage dont elle peut faire preuve pour sauver son petit. Une femme, libraire, avec une vie bien rangée, peut se révéler du jour au lendemain être une véritable guerrière. J'ai aussi été épaté par le petit Luca, huit ans, profondément mature pour son âge, qtoîc malgré les horreurs qu'il a vues et vécues.



L'écriture de l'auteure était très agréable. J'ai trouvé le roman bien écrit et richement documenté. Elle a utilisé les mots avec beaucoup de justesse et a su décrire des sentiments profonds et complexes avec brio. Ses descriptions étaient tellement réelles que je me voyais marcher aux côtés des personnages, je me cachais avec eux et mon cœur s'accélérait dans les moments de peur ou quand il fallait sauter sur la bestia.



Ce roman m'a vraiment profondément marqué et il restera longtemps dans ma mémoire. C'est rare qu'un roman me laisse une telle impression. Je le conseille à tous.
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American Dirt

Je viens de terminer ce pavé de 560 pages que j'ai adoré.

Je l'ai littéralement dévoré et quelques centaines de pages de plus ne m'auraient pas dérangée.

Il est de ces livres-là que l'on referme à regret.

Un beau témoignage sur ces migrants qui traversent parfois tout le Mexique pour aller vers "el norte". Dans ce cas, Lydia n'a pas d'autre choix que de quitter Acapulco au Mexique pour sauver sa peau et protéger Luca son fils face à un cartel très dangereux. Ils ont massacré 16 membres de sa famille pendant un anniversaire en raison d'un article de journal du mari de Lydia qui dénonçait les crimes du chef du cartel, Javier.

Quelle trépidation ! Nous sommes bousculés, happés, terrifiés, nous sautons sur le toit du train en marche comme eux, nous pleurons la mort de Beto qui n'a plus de ventoline, nous avons les pieds en sang après ces 4260 kms et 53 jours de fuite insensée.

Je me suis surprise à trembler comme eux, à craindre la Police des frontières ou bien, pire, des cartels peu scrupuleux.

Ce qui m'a plu dans ce livre, c'est qu'il n'est à aucun moment très glauque ; les moments atroces sont simplement évoqués, mais il n'y a pas de description à n'en plus finir, ils sont simplement suggérés, et c'est très bien comme ça.

Lecture très plaisante, très addictive, je regrette de l'avoir terminé.

Du coup, je vais lire du même auteur Une déchirure dans le ciel, avec un tout nouveau thème.

À lire pour passer un beau moment de lecture.
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American Dirt

American Dirt de Jeanine Cummins ( Philippe Rey - 553 Pages)



Je viens de vivre l'enfer tout le long des 553 pages - Oui la peur presque à chaque ligne !.

Une bouffée d'oxygène avant de retenir mon souffle à chaque page..

Le roman commence par le massacre de toute une famille au Mexique.

Lydia et son fils, Luca se cache et arrive à fuir par miracle.

Mais le cauchemar ne fait que commencer.

Javier, le chef d'un puissant cartel va les poursuivre.

Lydia n' a qu'une seule solution prendre " la bestia " le train des migrants qui partent vers le nord, vers les Etats Unis.

Leur périple est l'horreur et la mort à chaque instant.

Si vous voulez les suivre ayez beaucoup de courage pour supporter le stress.

Un roman que vous ne pourrez pas oublier.

La romancière connait parfaitement son sujet.

N'oubliez pas de lire les notes de l'auteur.

Mireine
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American Dirt

Un livre construit comme un roman d’aventure assez classique dans lequel les deux personnages principaux cherchent à s’enfuir de leur propre pays. L’originalité vient du contexte très actuel. Ces personnages, qui fuient la violence des cartels mexicains, se sont joints au flot des migrants vers les Etats unis. Action, rebondissements successifs et inventaire des tourments attendant ces malheureux font tout l’intérêt de ce récit qui reste très factuel, inspiré d’un sérieux travail documentaire de l’auteur. Je ne comprends dès lors pas bien le procès en appropriation culturelle qui lui a été fait, sauf à n’avoir le droit d’écrire que sur son quartier ou soi même. Ici pas de grande théorie politique, mais une sensibilisation émouvante au sort de ces migrants, malheureusement sans grande surprise, mais opportune. Le style est banal, les personnages sympathiques et assez ordinaires. Un bémol cependant pour la relation entre l’héroïne et le chef mafieux, assez improbable. Se lit comme un thriller.
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Une déchirure dans le ciel

Je suis fan de true crime, c’est donc naturellement que j’ai ajouté ce livre dans ma PAL. Il relate de façon précise, et de l’intérieur, un drame qui s’est joué dans la vie de l’autrice. Le dernier soir d’une vacance avec sa famille, Tom, l’aîné d’une fratrie, part en douce avec ses cousines, question d’aller faire un tour en ville, mais surtout d’aller sur le vieux pont au-dessus de la rivière Mississippi, afin d’aller voir les poèmes de Julie. Ils feront une mauvaise rencontre. Quatre hommes viennent troubler leur quiétude. Les deux cousines seront violées et forcées à se jeter du pont. Tom les suivra. Et il s’en sortira. D’abord accusé à tord d’être l’auteur du méfait, il ne lâchera rien. Nous suivons donc dans ce récit les contrecoups d’un drame épouvantable. Sur le survivant. Sur la famille. Sur l’Amérique. C’est tout simplement fascinant et captivant. Et tellement personnel. J’ai adoré ma lecture. Je ne peux que vous la recommander.
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American Dirt

Un roman choc que j'ai dévoré d'une traite : Lydia et son fils Luca 8 ans sont contraints de fuir leur ville, Acapulco au Mexique, leur vie et leurs repères... Le chef du cartel local, les Jardineros, a placé un contrat sur leurs têtes, et vient déjà de faire assassiner 16 membres de sa famille.

Dans une atmosphère oppressante, de peur et de violence mêlées, on va suivre leur périple afin de gagner les Etats-Unis où ils espèrent retrouver une certaine sécurité. La route est longue et semée d'embuches, les personnes auxquelles ils peuvent faire confiance peu nombreuses.

Une lecture passionnante!
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American Dirt

Quelle terrifiante réalité que celle vécue par les citoyens des villes mexicaines gangrenées par les guerres entre les différents cartels de drogues! Un abandon et une faillite à tous les niveaux administratifs du gouvernement incitant nombre de familles à migrer vers « el norte » par tous les moyens.

C'est le cas de Lydia et de son fils Luca, seuls survivants d'une rafle meurtrière ayant fauché seize membres de la famille, réunis chez la grand-mère pour fêter l'anniversaire d'une nièce. C'est le début d'un long et pénible périple de dix-huits jours sur plus de 2 600 kilomètres, à partir d'Acapulco, un endroit de rêve tombé aux mains assassines du gang Los Jardineros, jusqu'à Nogales située à la frontière américaine. « Si une Mecque touristique comme Acapulco pouvait se désagréger, alors plus aucun endroit sûr n'existait au Mexique. » À pied, en bus ou sur les toits des trains de marchandises, les deux fugitifs craignent continuellement pour leur vie et se méfient de tous. Heureusement, certaines rencontres s'avèrent bénéfiques, soulageant temporairement une souffrance morale et physique que l'on devine insoutenable par moment.

Jeanine Cummins m'a émue tout du long avec cette histoire de migration forcée dont certains passages m'ont amené à plusieurs reprises des sanglots dans la gorge. Un roman puissant au propos implacable et prégnant, de surcroît fort bien écrit et construit, raconté d'une seule voix prenant tour à tour les pensées et les actes des personnages principaux. Sans contredit, cet ouvrage mérite amplement cinq étoiles.

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American Dirt

La violence de l'entrée en matière et l'émotion qu'elle déclenche ne nous lâchera plus. On va vivre avec les deux héros, une jeune mère et son fils réchappés du massacre de toute la famille, la peur au ventre.

Le parcours vers El Norte est semé de dangers, on ne peut faire confiance à personne ; la mort, le viol, le kidnapping sont omniprésents ; je me suis surpris à hésiter à reprendre le livre, par crainte  de découvrir les horreurs qui jalonnent cette histoire.



Ce livre fait d'autant plus réfléchir qu'il fait prendre conscience de qui sont ces migrants, de ce qu'ils subissent, de la lâcheté des pays qui refusent de les accueillir alors qu'ils maintiennent les conditions de l'horreur dans  les pays qu'ils fuient. Ça pourrait être une dystopie, mais c'est juste une expression de la réalité !

L'écriture est tendue, à fleur d'émotion, très visuelle, filmique presque. Quelques retours en arrière, des histoires d'amitié permettent de souffler un peu et de comprendre la situation. On ressort de cette lecture sonné.
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American Dirt

D'une certaine façon, ce pourrait être le "Raisins de la colère" du XXIe siècle. Lydia est obligée de fuir en catastrophe le Mexique avec son fils : sa tête est mise à prix par le cartel. Direction "el norte", les États-Unis, paradis supposé. La route est longue, le danger est partout, la corruption permanente, le cartel est omnipuissant, omniprésent, sans pitié. Lydia doit emprunter "la Bestia" ce train de marchandises dont les migrants occupent les toits. Elle aura affaire au pire de l'espèce humaine et à son meilleur. Voilà un carnet de route tragique où le « suspense » ne se relâche jamais.

C'est un livre utile pour nous Européens : certes les conditions sont différentes, mais ces migrants sont aussi les nôtres. Leurs espoirs, leur désespoir, leur volonté, leurs peurs, les conditions tragiques de leur départ et de leur fuite, sont les mêmes.

C'est donc aussi un livre salutaire qui fera ouvrir les yeux de beaucoup sur un drame planétaire.

Aussi j'ai été stupéfait après sa lecture en apprenant que l'auteure avait été victime d'un procès en « appropriation culturelle » : elle n'aurait pas eu le droit, selon ses accusateurs, d'écrire un tel livre, n'étant pas latino, et n'ayant pas vécu cette épreuve. En raisonnant ainsi, Zola n'aurait pas dû écrire "Germinal", etc... Dérive sectaire. Passons... Ce livre atteint grandement ses buts : sensibiliser, instruire, convaincre, humaniser, et à terme contribuer à un monde meilleur.

Le plaisir de lecture ne doit pas être culpabilisant pour autant, ou alors il faut admettre que la littérature est sans pouvoir. Ce qui est faux : les mots sont des armes. Ici ils servent une bonne cause.
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American Dirt

Pas vraiment pour les chochottes!

Ce roman vous happe, et vous tient sur le qui-vive durant plus de 500 pages, qui se tournent toutes seules.



Le Mexique, Acapulco déserté par les touristes est aux mains des cartels.et des narcotrafiquants. C'est la guerilla, ils s'affrontent pour le pouvoir en rivalisant sur le terrain des cruautés.



Nous assistons dès les premières lignes au massacre d'une famille de 16 personnes réunies pour un anniversaire. Cette fusillade est presque une élégance du cartel, qui d'ordinaire, démembre ses victimes à la machette.



Seuls rescapés Lydia et Luca son fils de 8 ans. Nous allons les suivre dans leur fuite vers el Norte. Le récit est digne d'un film d'action. Ils doivent se méfier de tout et de tous, la police est au service des cartels..

Le commanditaire de la tuerie familiale est un érudit, client de la librairie que tenait Lydia.



Les migrants "voyagent" sur le dos de "la bestia", un train de marchandises qui file vers le nord. Trouver un "coyote", digne de confiance pour traverser le desert,

à quel prix? ..affronter tous les dangers,survivre !..découvrir aussi la solidarité et l'amitié entre fuyards.



L'auteure a longuement travaillé sur ce sujet, avant de passer à l'écriture. Le Mexique est le pays où le nombre de journalistes assassinés bat tous les records de l'horreur.

Ce livre vous glace sous la canicule.
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American Dirt

À Acapulco, une fête de famille interrompue par des tueurs qui assassinent seize personnes, voici les premières pages tout à fait saisissantes du roman. Lydia et son fils de huit ans en réchappent et se retrouvent seuls, obligés de fuir au plus vite. La police ne peut leur être d’aucune aide, une partie des policiers étant à la solde du cartel des Jardineros. Lydia, qui est libraire, mariée à un journaliste, sait pour quelle raison ils s’en sont pris à sa famille, et n’a aucun doute sur le fait que leur chef voudra finir le travail si elle ne part pas au plus vite. Atteindre les États-Unis devient son seul objectif, et elle se mêle au flux des migrants venus d’Europe centrale, tentant ainsi de passer inaperçue. Elle va même envisager de prendre la Bestia, le train sur le toit duquel les migrants s’accrochent, au péril de leur vie.



J’ai rarement ressenti des montées d’adrénaline comme à la lecture de certains passages de ce livre. J’ai vécu avec Lydia toutes sortes de tristesses, d’angoisses et de peurs, la principale étant devoir fuir un cartel de narcotrafiquants sans pitié et tout-puissant. Pour ce que j’en sais, le roman m’a paru tout à fait bien documenté et réaliste dans la description des passages obligés des candidats au voyage vers la frontière américaine. Le texte opère quelques retours en arrière qui permettent de comprendre comment un cartel de narcotrafiquants en est venu à prendre la famille de Lydia pour cible. Mais l’essentiel du texte raconte de manière intime le point de vue de Lydia, tout entière tournée vers la survie de son fils, et vers le prochain point de son trajet. Dans son esprit, il n’y a guère de place pour le passé, et cela correspond tout à fait à ce qui est raconté. Les rencontres que font la mère et le fils ne font pencher le roman ni dans une direction trop sombre, ni vers un aspect trop angélique. Comme partout, il y a des corrompus, des cyniques, mais aussi des âmes charitables ou bienveillantes. Malgré la très grande tension qui émane de chaque page du texte, un espoir reste toujours permis, si infime soit-il.

Même si j’avais déjà lu des romans sur ce thème, (je pense à Avant la chute de Fabrice Humbert), j’ai beaucoup appris à la lecture du roman de Jeanine Cummins, notamment sur la manière dont le trafic de drogue gangrène le Mexique. Ce voyage cauchemardesque du sud vers le nord du Mexique m’a tenue en haleine d’une manière qui m’a vraiment suffoquée, à la fois d’indignation contre ces gangs monstrueux, et d’admiration pour le courage des migrants. Plus que l’écriture, c’est la structure sans faille du roman qui m’a marquée, et les personnages attachants ou ignobles. J’ai aussi apprécié de lire un point de vue féminin, renforcé par les témoignages d’autres jeunes filles ou femmes rencontrées en route, sur cet exode dramatique.
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American Dirt

Quels mots pourrais-je trouver pour définir mon ressenti une fois ce livre refermer ? Au moins, aucun doute possible, je termine 2023 sur ma meilleur lecture de cette année !



Le roman débute directement par un chapitre plus vrai que nature, d'une rare violence et qui plante directement le décor du livre. Il n'y aura aucun temps mort, aucun instant de repos. Le lecteur est emporté avec Lydia et Luca, les deux protagonistes de l'histoire, dans leur fuite désespéré en quête d'une terre meilleure, d'une terre où ils ne risquent pas la mort à chaque instant. S'ensuit un entremêlement de chapitres qui narrent le début de la fuite des deux héros et de chapitres qui font la lumière sur la raison précise de la fuite de Lydia et de son fils.



L'écriture est tellement vivante que du début à la fin, le lecteur est parti prenante du voyage. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu le sentiment de faire autant parti d'un roman, de vivre autant à fond chaque événement, chaque danger. Car, et c'est là la principale force du roman selon moi, le lecteur est vraiment, durant sa lecture, un migrant qui tente l'incroyable voyage entre le Mexique et les Etats-Unis.



Le voyage à bord de la Bestia est particulièrement réussi. On mesure pleinement l'ensemble des dangers auxquels sont soumis les protagonistes, très vites rejoints par deux autres personnages, qui occuperont également une place prépondérante tout au long du livre, deux sœurs : Soledad et Rebeca. Ces deux sœurs apportent encore une autre dimension au livre, une touche d'humanité, qui jusqu'à leur apparition était quasi-absente. J'ai trouvé les quatre personnages incroyablement juste, attachants et d'un réalisme à couper le souffle.



Au fil du voyage, un certain nombre d'autres personnages contribuent à donner encore plus de profondeur au roman. Et tous sont réussis, Jeanine Cummins s'attache avec brio à tisser une âme et une histoire à chacun de ses personnages.



Enfin, que dire du décor, de la maîtrise somptueuse de la description pour rendre l'immersion encore plus réelle. Le lecteur ressent véritablement chaque élément du terrain, chaque changement de température, de météo... Ajoutez à cela quelques musiques en bande-son de temps en temps, et n'en jetez plus.



Bref, ce livre restera sans doute un sacré paquet d'années dans ma mémoire. A lire de toute urgence si ce n'est déjà fait !
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Une déchirure dans le ciel

Cette biographie m'a rappelé L'Empreinte, celle de Alexandria Marzano-Lesnevich, qui tentait par l'écriture, devenir à bout de ses traumatismes d'enfance. Certes il n'est pas question d'inceste dans ce livre, mais on est bien sur une tragédie qui ravage toute une famille. Une double tragédie même, car il y a d'un côté le viol et le meurtre de 2 jeunes femmes, et de l'autre leur cousin survivant, qui en plus du traumatisme de l'agression, doit faire face aux soupçons qui pèsent sur lui.



Ce récit, même si on en connaît le dénouement, est bouleversant. Particulièrement ces moments qui suivent l'agression où l'on vit minute par minute les montagnes russes émotionnelles de toute la famille. Comment un jour paisible de fin de vacances se transforme en cauchemar. Comment chacun s'arrange pour encaisser. Comment les préoccupations changent d'échelle. du coffre de voiture à remplir pour rentrer, à un avocat à trouver pour sortir son fils de prison.

J'ai particulièrement été touchée par l'auteure, ado à l'époque, qui tient à écrire ce roman, parce qu'on parle très souvent des meurtriers, alors que les victimes sont reléguées à des détails de l'histoire.

J'ai particulièrement été émue par sa sagesse des membres de cette famille, qui ont su rester unis face à l'invraisemblable et continuer coute que coute à prendre soin des vivants, qui en plus de leur douleur, font face aux soupçons des enquêteurs et aux journalistes qui se vautrent dans le sensationnel sans aucune considération pour les répercutions humaines.

J'avais craint le larmoyant, le poncif. Mais rien de tout cela. Une douleur et une dignité immenses.

Je suis ravie d'avoir fait connaissance avec cette famille remarquable. Et moi qui déteste la poésie, j'avoue que les phrases de Julie sont plutôt touchantes et troublantes, surtout lues après son meurtre et celui de sa soeur. Seul point qui m'a un peu agacé, mais c'est naturel que l'auteure réagisse ainsi : le viol puis le meurtre de ces 2 jeunes femmes talentueuses, lumineuses, pleines de vie et de convictions positives est une tragédie.

Mais un meurtre est un meurtre. Elles auraient été mesquines, médiocres, vieilles et/ou moches, le meurtre aurait été tout aussi tragique. J'espère ne froisser personne en étant aussi catégorique...



Alors faut-il le lire ? Oui. Récit dense et fort. Juste et digne. Je souhaite à cette famille du bonheur, de la sérénité. de l'amour et de la douceur. Je salue le talent de Jeanine Cummins, dont je suis curieuse de lire une de ses oeuvres de fiction.



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American Dirt

American Dirt raconte l’histoire de Lydia et son fils Luca qui vivent une vie paisible à Acapulco, mais qui du jour au lendemain bascule dans l’horreur. Ceux qu’ils aiment par-dessus tout, se font assassiner par le cartel des Jardineros. Pour éviter qu’eux même se fassent assassiner, ils doivent fuir loin !



C’est en voyant la première de couverture que j’avais très envie de lire ce livre, mais j’avais quelques réticences vis-à-vis de l’histoire et les nombreuses pages qu’il comportait, j’allais finalement abandonner l’idée quand je me suis rendu compte que je pourrais regretter ce choix, alors sur un coup de tête je me suis dit qu’il n’y avait qu’un moyen de savoir si j’allais aimer ce livre, c’était de le lire !

Et finalement je ne regrette pas trop ce choix, parce que cette histoire démarre d’une force qui fait qu’on ne peut pas rester insensible à ce début. Et comme dit plus haut j’avais une certaine réticence, je craignais qu’elle soit trop politique et qu’elle y fasse passer l’Amérique pour les grands fautifs, mais non rien de tout cela !

L’auteur nous livre une écriture qui nous donne envie de continuer à lire, pas pour sa violence mais au contraire pour savoir si les personnages vont y arriver !

Tout au long de l’histoire je me suis attachée à ces deux personnages que l’auteur décrit d’une façon qu’on comprend les chagrins qu’ils ressentent mais qu’ils ne peuvent pas montrer dû à la situation qu’ils traversent ! Et puis l’auteur y décrit aussi à la perfection ce que l’amour d’une mère est capable de faire pour protéger son fils.

Il est juste dommage que l’histoire m’ait semblé un peu trop longue et que je n’ai pas pu m’émouvoir comme je pensais que je le serai, je trouve que l’auteur aurait pu bousculer un peu plus son lecteur avec des scènes un peu plus violentes et brutes, pour vraiment aller au bout de cette histoire… ou plutôt ce cauchemar !



En conclusion, American Dirt est pour moi un très bon livre qui m’a permis de me rendre compte de la situation des migrants Mexicains ainsi que la violence qui règne au Mexique et de l’horreur qu’un être humain est capable de faire à un autre quand celui-ci se retrouve amoindri !

Merci à #NetGalleyFrance ainsi que les éditions 10/18 de m’avoir permis de lire ce livre #AmericanDirt

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