Quartier lointain, c’est une claque, que j’ai reçue, par cette lecture. Une passion qui est née, qui fait que cet album sera pour moi une référence pendant longtemps.
Taniguchi est l’un de mes auteurs favoris, ce n’est absolument pas une surprise pour tous ceux qui lisent ce blog. Mais voilà, l’homme qui marche, par exemple, m’avait déçu, et je sais être critique envers lui. Mais Quartier Lointain est une vraie réussite, une œuvre mémorable, et si le festival d’Angoulême a primé ce livre, maintenant, je sais pourquoi.
Le dessin est parfait, c’est du pur Taniguchi, il n’est même pas nécessaire d’y revenir. Ce qui me touche, c’est le scénario. C’est le thème de cet album. Une force, une trouvaille.
Nakahara est un quarantenaire typique du Japon. Il vit pour son travail et sa petite famille. Sans savoir comment ni pourquoi, il se retrouve à suivre la route vers la ville de son enfance et de son adolescence. Là où sa famille vivait, là où son père les a abandonné, là où sa mère est morte, âgée. Un papillon passe, un malaise survient, sur la tombe de cette mère, et Nakahara découvre. Il se redécouvre adolescent, tel qu’il était à quatorze ans, à revivre les évènements de l’époque, tout en gardant son esprit de quarante ans pour les comprendre.
Ce concept là est puissant. Qui ne s’est jamais dit que l’adolescence aurait pu se passer différemment pour soi, avec un peu plus de jugeotte ? Le personnage a cette chance là, et l’on se verrait sans doute bien, tous, à sa place. Il se souvient des évènements à venir, et de ce départ mystérieux d’un père qui les abandonne. Il sait que sous quelques mois cela va arriver. Et il aimerait comprendre.
Je ne vous en dirai pas plus sur les rebondissements de ce livre, il faut les découvrir par soit même, laisser l’auteur nous guider. Il le fait finement, permet à son personnage de régler toutes les questions qui se sont posées à lui par le passé. On aimerait être à sa place, vraiment.
Reste une dernière question : Nakahara a-t-il rêvé, ou bien cela s’est-il véritablement passé ? Je ne vous le dirai pas, car Taniguchi répond à cette question à la fin du livre, et le fait d’une fort belle façon.
Je me sens plein de respect, pour cette œuvre, que je considère au-delà d’une œuvre de divertissement. C’est la bande dessinée que j’aime, celle qui fait montre des noblesses de cet art.
Arrigato Taniguchi Jirô-sama. Domo arrigato.
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