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Citations de John Le Carré (846)


Je garai (la Toyota) dans le parking, achetai de la crème à raser et des lames de rasoir pour les apparences, pris un taxi jusqu'à Clifton, récupérai ma Sunbeam à l'Eden et la ramenai au centre commercial. Je la garai aussi près que possible de la Toyota, dégageai un chariot récalcitrant de sa file, le poussai à côté de la Toyota, y entassai les quatre sacs-poubelle, les boots, la machine à écrire, le répondeur, le loden, et transférai le tout dans la Sunbeam.
Tout cela sans éprouver ni honte ni réserve, car lorsque Dieu inventa les supermarchés, comme on le disait au Service, il nous offrit à nous autres espions ce dont nous rêvions : un lieu où n'importe quel quidam peut transférer tout ce qu'il veut d'une voiture dans une autre sans qu'un autre quidam le remarque.
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Quand on quitte Hong Kong, elle cesse d'exister. Quand on a dépassé le dernier agent de police chinois en godillots britanniques et bandes molletières, et qu'on a retenu son souffle en courant à vingt mètres au-dessus des toits gris des faubourgs, quand les petits îlots se sont évanouis dans la brume bleutée, on sait que le rideau est tombé, qu'on a rangé les accessoires et que la vie qu'on menait là-bas n'était qu'illusion.
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Il (Leamas) méprisait ses compagnons de cellule et ceux-ci le lui rendaient bien, car lui sel avait réussi à devenir ce que tous auraient voulu être : une énigme pour les autres. Rien ne pouvait l'inciter à faire des confidences sur son amie, sa famille ou ses enfants, de sorte que ses compagnons ne savaient rien de lui, et attendaient en vain qu'il se décider à parler.
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Ils déambulèrent dans les jardins de Clare College et, au lieu de lui parler de la sanglante Bosnie, Justin lui présentat chaque plante par ses prénom, nom de famille et profession.
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On est peut-être les gentlemen anglais fair-play, mais on est aussi les enfoirés de la perfide Albion.
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[...] il vous raconte des salades à vous en rendre végétarien, et l'instant d'après, il vous crucifie.
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J'ai renoncé à l'éclat de l'or pour lui préférer l'odeur des vieux livres.
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Demandez à un Occidental où se situe le Kivu, il hochera la tête avec un sourire d'ignorance ; demandez à un Africain, il vous répondra "au paradis", et c'est vrai : nichée au coeur de l'Afrique, une terre de lacs brumeux, de monts volcaniques, de verts pâturages, d'arbres aux fruits succulents et tout à l'avenant.
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...l'homme traverse enfin la rue, il ôte son chapeau, pousse la porte du magasin et passe une tête chenue d'une soixante d'années à l'intérieur.
"Vous êtes fermé, informe -t -il Julian d'une voix catégorique. Vous êtes fermé, et je reviendrai un autre jour, j'insiste. "
Sauf qu'une chaussure de marche marron boueuse a déjà franchi le seuil et que sa jumelle l'imite, bientôt suivie par le parapluie.
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Un ciel hollywoodien constellé d'étoiles s'ouvrait au-dessus de lui, projeté par les panneaux d'un dôme vitré. A la faible lumière, Oliver distingua des étagères de livres impeccablement reliés que personne ne lisait jamais : des ouvrages sur la loi et comment la contourner, sur les riches et comment les entuber, sur les contrats et comment les casser, sur les impôts et comment y échapper. Des neufs pour montrer que Tiger était à la page, des vieux pour montrer qu'il était digne de confiance, des sérieux pour montrer qu'il était sincère...
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Il désirait tout ce qu'il n'avait jamais eu, tout de suite, préfabriqué, rétroactif, sans fard. Son pessimisme se traduisait par une immense impatience qui exigeait de la vie qu'elle soit comme une table à thé dressée à l'avance : des amis ennuyeux aux opinions ridicules, au mauvais goût certain, à la banalité extrême.
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"Qui est ce? fit doucement Jerry.
-Milky, Milky Way, mon patron, dit Frost, tandis que les pas s'éloignaient et, fermant les yeux, il se signa avec dévotion. Il s'en va retrouver sa très charmante épouse, la distinguée Mrs Way, alias Moby Dick. Un mètre quatre-vingts, et une moustache de colonel de cavalerie. Pas lui. Elle."
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La montagne se découpait en noir sur le ciel qui s'obscurcissait, tourmenté par des nuages au galop, de vicieuses bourrasques insulaires et une pluie de février. La route sinueuse, sur laquelle s'étaient répandus des gravillons et une boue rougeâtre tombés du flanc détrempé de la colline, courait tantôt sous un dais de branches de pins, tantôt au ras d'un à-pic de mille pieds se jetant dans la Méditerranée tumultueuse. Un virage et la mer se dressait soudain telle une muraille devant Justin, pour retomber dans l'abîme au tournant suivant. Mais toujours aussi nombreux fussent-ils, toujours la pluie frappait le pare-brise de plein fouet, et chaque fois il sentait la jeep tressaillir comme un vieux cheval fatigué sous un bât trop lourd.
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- Bon, alors, vous vous rencontrez, reprit Lesley. A l'hôpital. Dans le hall du service postnatal. Pas très discret comme point de rencontre, si? Deux Blancs perdus au milieu de tous ces Africains..."
Vous y êtes allés, songea-t-il dans un nouvel accès de proche panique. Vous avez visité l'hôpital.
"Ce n'était pas des Africains qu'elle avait peur, mais des Blancs. Impossible de lui faire entendre raison. Quand elle se trouvait parmi des Africains, elle se sentait en sécurité.
- Elle vous l'a dit?
- Je l'ai déduit.
- De quoi? s'enquit Rob?
- De son attitude ces derniers mois. Depuis le bébé. Vis-à-vis de moi, de la communauté blanche, de Bluhm. Bluhm ne pouvait rien faire de mal. Il était africain, beau et médecin. Ghita est à moitié indienne, ajouta-t-il sans raison.
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Le haut-commissariat britannique de Nairobi reçut la nouvelle à 9h30 un lundi matin. Sandy Woodrow la prit comme une balle, les dents serrées et le torse bombé, droit dans son coeur d'Anglais velléitaire. Il était debout. De cela au moins, il se souvint par la suite : lui debout et la ligne intérieure qui sonnait. Il suspendit le geste qu'il avait amorcé, se pencha vers son bureau, décrocha le combiné et annonça : "Woodrow", ou peut-être : "Ici Woodrow." Presque en aboyant - il garda un souvenir très net de sa voix soudain cassante, méconnaissable : "Ici Woodrow." Son nom pourtant si respectable, mais sans le surnom "Sandy" pour l'adoucir, et craché comme s'il le détestait, parce qu'il devait officier dans trente minutes précises à la grand-messe rituelle du haut-commissaire où, en temps que premier conseiller à la chancellerie, il jouait les modérateurs face à la bande de divas maison qui se disputaient l'exclusivité du coeur et de l'âme du haut-commissaire.
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La partie de l'opération qui concernait Jonathan, d'abord appelée Troyen, fut rapidement rebaptisée Bernicle, car, si certains membres de l'équipe mixte ignoraient presque tout du cheval en bois d'Homère, tous savaient en revanche que Troyen était une des marques de préservatifs les plus connues aux Etats-Unis. Mais Bernicle convenait parfaitement. Une bernicle s'accroche aux rochers contre vents et marées.
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Puis la légende se mit à parler, et je m'aperçus que, n'ayant jamais entendu Smiley s'exprimer en public auparavant, je l'en avais présumé aussi incapable que d'imposer aux gens son avis, ou d'appeler un Joe par son vrai nom. Son aisance souveraine à cet exercice me frappa donc avant même la profondeur de ses remarques. Je vis dès les premières phrases les visages de mes étudiants s'éclairer d'une sereine admiration, et ce public d'ordinaire difficile lui accorder progressivement son attention, sa confiance et son appui. Mais oui, bien sûr ! me félicitai-je pour ma tardive perspicacité: la seconde nature de George reprenait le dessus. Nous avions devant nous l'acteur qui sommeillait en lui depuis toujours, le joueur de flûte de Hamelin, l'homme qu'Anne Smiley avait aimé, que Bill Haydon avait trahi, et nous tous loyalement suivi, au grand étonnement du monde extérieur.
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Il haïssait la presse, la publicité et la télévision, (ces) moyens d’information de masse, cette manie d’endoctriner les foules qui caractérise le vingtième siècle.
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Pour quoi prends-tu les espions ? C’est un minable défilé d’imbéciles vaniteux, de traitres aussi oui ; tu les imagines… comme des moines dans leur chapelle en train de soupeser le Bien et le Mal ?... Je l’aurais tué si j’avais pu. Je le vomis. Mais pas maintenant car ils ont besoin de lui pour permettre à la masse imbécile que tu admires tant de dormir sur ses deux oreilles. Ils ont besoin de lui pour assurer la sécurité des gens ordinaires, des minables comme toi et moi. Ils ne se dressent pas…sur un podium pour nous adjurer de nous battre pour la Paix ou pour Dieu ou pour n’importe quoi donc. Ce sont de pauvres cons qui s’évertuent à empêcher les apôtres de toutes les religions de s’entredévorer.
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Vous connaissez l'adage. Deux personnes peuvent garder un secret pourvu que l'une des deux soit morte. Nous sommes au Caire. Un secret est ce que tout le monde sait sauf vous.
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