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Citations de John Le Carré (846)


"Les fonds secrets sont très durs à gérer, c'est bien connu, et il est quasiment impossible d'en retrouver la trace s'ils tombent entre de mauvaises mains. Raison de plus pour tenir les cordons de la bourse tant que nous en aurons la charge. J'ai demandé que la chancellerie soit équipée d'un coffre-fort... l'or et le reste y seront stockés, nous seuls en détiendrons les deux clés...
Etes-vous riche, Nigel ?
_ Non.
_ Moi non plus. Votre divorce vous a ruiné ?
_ Oui.
_ C'est ce que je pensais. Et ce sera pareil pour moi. Phoebe a de gros besoins... C'est absurde la vie... Nous voici à l'âge mûr, sains de corps et d'esprit, nous avons commis quelques erreurs, nous les avons reconnues, nous en avons tiré la leçon, il nous reste encore quelques belles années avant la sénilité... Seule ombre au tableau : nous sommes fauchés."
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Merde encore un "lui" . Chez les mafieux russes , l'égalité des sexes , c'est pas pour demain .
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Le soir, après la fermeture, il marche. Le jogging du matin, c'est pour le corps ; la marche du soir, c'est pour l'esprit.
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"Une bande d'universitaires scandinaves chevelus organise des pourparlers officieux pour résoudre les problèmes du Congo oriental avant les élections. On récupère tous les mecs qui se détestent, on les invite à relâcher la pression, et quelque chose de merveilleux va forcément en sortir, tant qu'on croit aux contes de fées."
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Le quotidien du banquier privé, comme Brue aimait à pontifier après un ou deux scotchs en agréable compagnie, n'était pas, contrairement à ce que l'on pourrait se figurer, l'argent. Ce n'était pas les marchés haussiers ou baissiers, les fonds spéculatifs ni les produits dérivés. C'était les emmerdes. C'était la montée régulière,pour ne pas dire permanente, de la matière fécale jusqu'au cou, passer moi l'expression.
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Premières lignes…

Notre rencontre n’a été arrangée par personne. Ni par moi, ni par Ed, ni par des manipulateurs en coulisse. Je n’avais pas été ciblé. Ed n’avait pas été téléguidé. Nous n’avions fait l’objet d’aucune surveillance, discrète ou visible. Il m’a lancé un défi sportif, je l’ai accepté, nous avons joué. Rien de calculé là-dedans, pas de conspiration, pas de collusion. Certains événements de ma vie (rares ces temps-ci, je le reconnais) sont univoques. Notre rencontre en fait partie. Mon récit n’a jamais varié au fil des nombreuses occasions où on m’a obligé à le répéter.

C’est un samedi soir à l’Athleticus Club de Battersea, dont je suis le secrétaire à titre purement honorifique. Je suis assis sur un transat matelassé près de la piscine intérieure. Sous le haut plafond des immenses locaux que nous occupons dans une
ancienne brasserie, la piscine se situe à une extrémité et le bar à l’autre, reliés par un couloir qui dessert les vestiaires et les douches genrés.

Faisant face à la piscine, je suis de biais par rapport au bar, derrière lequel se situent l’accès au club, le vestibule puis la porte donnant sur la rue. Mon emplacement ne me permet donc pas de voir qui entre dans les lieux ni qui se trouve dans le vestibule à lire les affiches, réserver un court ou s’inscrire pour le tournoi échelle. Le bar est très animé. De jeunes demoiselles et leurs chevaliers servants discutent entre deux plongeons.

Je suis en tenue de badminton, short, sweatshirt et nouvelle paire de tennis montantes achetée en raison d’une douleur tenace à la cheville gauche qui me gêne depuis une randonnée dans les forêts estoniennes voilà un mois. Après une longue série d’opérations à l’étranger, je savoure cette permission bien méritée en m’employant à ignorer le nuage qui plane sur ma vie professionnelle : ma mise au rebut prévisible ce lundi. Je me répète en boucle : Eh bien soit, j’entame ma quarante-septième année, j’ai eu un beau parcours, je savais que cela finirait ainsi, alors pas de regrets.

https://julitlesmots.com/2020/06/29/premieres-lignes-retour-de-service-de-john-le-carre/
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Burr parlait de justice. "Quand je gouvernerai le monde,... j'organiserai le procès de Nuremberg, acte deux. Je ramasserai tous les trafiquants d'armes, tous les scientifiques de merde, et tous ces beaux parleurs de marchands qui forcent toujours plus la main aux tarés parce que ça fait marcher les affaires, et puis tous les politiques menteurs, les juristes, les comptables, les banquiers, et je les mettrai tous dans le box des accusés pour qu'ils défendent leur peau. Et vous savez ce qu'ils diront ? "Si nous, on ne l'avait pas fait ça aurait été quelqu'un d'autre." Et vous savez ce que je répondrai ? "Oh, je vois. Si vous n'aviez pas violé la fille, c'est un autre qui l'aurait fait, et c'est comme ça que vous justifiez le viol. Notez, greffier." Puis je les passerai tous au napalm. Floutch !
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Le lendemain, l'explosion qu'il attendait mais n'était toujours pas en mesure de prévenir se produisit. Quoique épouvantable, elle servit son dessein. En Hollande, un jeune poète israélien, venu à l'université de Leyde pour y recevoir un prix, trouva la mort le matin de son vingt-cinquième anniversaire. Un colis piégé lui avait été remis à son hôtel, alors qu'il prenait son petit déjeuner. Kurtz (...) encaissa comme un vieux boxeur prend un crochet : il chancela, ferma les yeux une seconde, mais quelques heures à peine plus tard, il se tenait dans le bureau de Gavron, une pile de dossiers sous le bras et deux versions de son plan dans sa main libre.
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En soi, la pratique du mensonge n'a rien de particulièrement éprouvant : c'est une question d'habitude professionnelle, une ressource que la plupart des gens peuvent acquérir. Mais alors que l'aigrefin, l'acteur de théâtre ou le joueur professionnel peuvent rejoindre les rangs de leurs admirateurs après la représentation, l'agent secret, lui, ne peut pas se payer le luxe de la détente. Pour lui, l'imposture est avant tout de l'autodéfense. Il doit se protéger non seulement des dangers extérieurs, mais aussi du dedans, et contre les plus naturelles des impulsions ; bien qu'il gagne parfois des fortunes, son rôle peut lui interdire l'achat d'un rasoir. Erudit, il peut se voir astreint à ne prononcer que des banalités. Mari et père de famille dévoué, il lui faut, en toute circonstance, refréner son envie de se confier aux siens.
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They walked to her flat through the rain and they might have been anywhere - Berlin, London, any town pavening stones turn to lakes of light in the evening rain, and the traffic shuffles despondently through wet streets.
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J'aurais voulu lui dire que j'étais quelqu'un de bien, mais il était trop tard.

(Excipit)
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L'info est venue du Centre de Moscou, qui a bien naturellement insisté sur la discrétion nécessaire. Pas d'accident de voiture ou d'incident tout aussi évident. Mieux vaut un suicide qui causera la consternation la plus totale dans le camp adverse. Je trouve cela d'une logique implacable, pas vous ?
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Moi, faire défection à la City ? N’importe quoi ! J’étais un prédateur assumé dès le premier jour, pas du tout un converti. Je suis venu, j’ai pris, j’ai conquis, je suis parti. Point final.
Quant à mon regretté père, soit. On peut éventuellement considérer qu’il a fait défection à la religion. Mais bon, un fois qu’on a baisé la moitié des dames pieuses de sa paroisse, il est sans doute temps de divorcer de Dieu par consentement mutuel.
(p. 46)
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Ce pistolet n'est pas un pistolet... M. Alfred Winsler était avocat, et pour un avocat les faits sont sujets à contestation. Tous les faits. Plus un fait semble flagrant aux yeux du profane, plus l'avocat consciencieux se doit de le récuser. Et Winsler, en cet instant précis, était des plus consciencieux. Il n'en lâcha pas moins son attaché-case de surprise... Bien qu'il lui eût coûté une fortune, il ne se baissa pas pour le ramasser mais continua de regarder bouche bée le non pistolet.
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Tu sais ce que c'est Trump?
- Dis moi.
- c'est le nettoyeur de chiottes de Poutine. Il fait tout ce que le petit Vlad ne peut faire lui-même: il pisse sur l'unité européenne, il pisse sur les droits de l'homme, il pisse sur l'OTAN. Il nous assure que la Crimée et l'Ukraine appartiennent au Saint-empire russe, que le Moyen-Orient appartient aux Juifs et aux Saoudiens, et merde à l'ordre mondial! Et vous, les Britiches, vous faites quoi? Vous lui taillée une pipe et vous l'inviter à boire le thé avec votre reine.
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Notre rencontre n’a été arrangée par personne. Ni par moi, ni par Ed, ni par des manipulateurs en coulisse. Je n’avais pas été ciblé. Ed n’avait pas été téléguidé. Nous n’avions fait l’objet d’aucune surveillance, discrète ou visible. Il m’a lancé un défi sportif, je l’ai accepté, nous avons joué. Rien de calculé là-dedans, pas de conspiration, pas de collusion. Certains évé- nements de ma vie (rares ces temps-ci, je le reconnais) sont uni- voques. Notre rencontre en fait partie. Mon récit n’a jamais varié au fil des nombreuses occasions où on m’a obligé à le répéter.
C’est un samedi soir à l’Athleticus Club de Battersea, dont je suis le secrétaire à titre purement honorifique. Je suis assis sur un transat matelassé près de la piscine intérieure. Sous le haut plafond des immenses locaux que nous occupons dans une ancienne brasserie, la piscine se situe à une extrémité et le bar à l’autre, reliés par un couloir qui dessert les vestiaires et les douches genrés.
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Un fragment de John Donne lui revint, une des rares choses qu'il avait retenues en classe, bien qu'il ne parvînt jamais à se souvenir tout à fait des citations, ou que du moins il le crût:
Sur une énorme colline
Abrupte et déchiquetée,
Se tient la Vérité, et celui qui veut l'atteindre
Doit aller, aller et aller toujours.
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- (...) Vous avez subi une énorme humiliation publique. Comment cela vous a-t-il affecté, à votre connaissance?
- Eh bien, je ne me suis guère montré en public. Vous m'avez fait cacher, rappelez-vous.
- N'empêche, vous l'avez bel et bien subie. Personne n'aime être décrit comme un mari trompé, ni voir sa vie sexuelle étalée dans la presse. Quoi qu'il en soit, vous n'éprouvez pas de haine à notre encontre. Pas de colère, de rancoeur ou de sentiment d'humiliation. Pas d'envie de vengeance. Vous survivez. Bien sûr que vous survivez. Vous êtes de l'ancienne école.
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Et sans nul doute là où il se rendait, personne ne lui demanderait jamais plus d'embellir les apparences, ni ne prendrait ses affabulations pour la terrible réalité.
(point final).
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Rien n'est plus prévisible que la propension des médias à répéter leurs inventions comme des perroquets et leur hantise de se faire doubler par la concurrence, peu importe que l'histoire soit vraie ou non parce que franchement, mes chéris, de nos jours dans la presse on n'a plus ni le personnel, ni le temps, ni l'envie, ni l'énergie, ni la culture, ni le sens minimal des responsabilités pour vérifier nos sources au-delà de couper-coller les textes des autres fumistes sur le sujet et de les ressasser comme parole d'évangile.
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