Premier roman de cette autrice, un titre qui était dans ma PAL depuis trop longtemps et que je regrette de ne pas avoir lu avant tellement je l’ai aimé. Ca m’a rappelé les films de l’époque de la guerre de Sécession que j’adorais étant ado et je me suis plongée avec délice dans ce roman.
L’histoire se déroule au Texas, dans la plantation de coton de la famille Toliver qui fait partie des trois familles fondatrices de la petite ville de Howbutker grâce à leurs ancêtres. Chez les Toliver, planter du coton c’est un sacerdoce, la plantation se transmet de père en fils et personne n’est prêt à briser la chaîne.
C’est dans ce magnifique endroit, baptisé Somerset, que grandit Mary, entourée de son frère aîné Miles et de sa mère Darla, peu portée sur la plantation il faut bien le dire, elle consent juste à s’occuper de sa roseraie qui est une très belle réussite. Miles, n’est pas non plus intéressé par la culture du coton, il préfère aller à l’université et nourrit d’autres projets. Mary a la fibre familiale, elle aime Somerset, elle s’intéresse à tout et Vernon, son père, l’initie au métier, elle prendra la relève c’est certain.
Quand Vernon décède subitement c’est le chaos, Mary n’a que 16 ans, bien trop tôt pour envisager de gérer le domaine, d’ailleurs que va-t-il advenir de Somerset ? Si Darla ou Miles en héritent, ils vendront la propriété. C’est un coup de tonnerre qui résonne chez le notaire à l’ouverture du testament, Vernon a légué la propriété à Mary parce qu’il sait qu’elle seule est capable de faire prospérer la propriété familiale.
C’est bien évidemment là que les ennuis commencent, Mary n’est responsable en rien de ce leg mais va pourtant en payer les conséquences avec sa mère qui va plus ou moins la mettre de coté et plonger dans une terrible dépression. Son frère, très proche de sa mère va lui aussi la clouer au pilori mais, même si tout cela est douloureux pour la jeune fille, elle va se montrer à la hauteur et elle dirigera le domaine quoi qu’il en coûte.
Leila Meacham nous embarque dans la vie de la jeune femme, son travail acharné pour faire vivre Somerset, son attachement à la propriété qui dépasse tout entendement, son premier amour qui sera celui de sa vie, la beauté du domaine, la réussite professionnelle, les bonnes années de récoltes, suivies des mauvaises, tout est tellement bien raconté qu’on s’y croirait. J’adore cette ambiance texane de l’époque.
Mary est dévorée par Somerset et par l’ambition jusqu’à oublier parfois qu’il y a une vie à côté et qu’elle a quelque chose d’encore plus beau à construire avec Percy Warwick, son futur époux, très amoureux d’elle. Comment concilier les deux, Mary ne sait pas, ou alors elle ne veut pas, obnubilée par la plantation. Que cherche t’elle à prouver ? Mary n’a pas bien évalué les risques, à trop jouer avec le feu on peut bien vite se brûler.
Quel bonheur ce roman mais quel bonheur ! j’ai adoré suivre la vie de Mary jusqu’à son dernier souffle, une vie de labeur pleine de surprises, de rebondissements mais aussi de secrets qui se dévoilent au fil du récit. On se rend compte qu’une sorte de malédiction frappe le domaine, Mary ne voulait pas y croire et pourtant elle devra bien vite se rendre à l’évidence et faire des choix décisifs pour peut-être faire cesser cette malédiction.
On assiste aussi à une merveilleuse histoire d’amour, de ces histoires qui donnent de l’espoir mais qui font mal, de ces histoires qui font enrager parce qu’il aurait pu en être autrement, de ces histoires qui font vibrer tellement elles sont pures et belles.
J’ai aimé les personnages qui sont tellement bien décrits qu’on pourrait presque les voir jaillir entre les pages, ils ont chacun quelque chose de spécial et je me suis tout de suite attachée à Mary, même si parfois elle m’a énervée dans ses décisions et ses choix de vie. Je me surprenais à dire tout haut « mais enfin ne fait pas ça » !! c’est une lecture qui s’est avérée bien vivante !
J’avoue ne pas avoir eu de sympathie pour Darla, la mère de Mary mais peut-être que je n’ai pas compris sa souffrance, elle ne voulait pas de Somerset, peut-être qu’elle avait compris que ce domaine était chronophage et que les propriétaires passaient à côté de leur vie. Peut-être qu’elle a souffert de ne pas profiter de son mari. Je n’ai pas non plus aimé Rachel, l’amie de jeunesse de Mary qui par la suite est devenue sa meilleure ennemie. Elle a fait énormément de mal tout au long de l’histoire.
J’ai adoré Somerset et je peux comprendre à quel point Mary y était attachée, mais une propriété familiale vaut-t-elle de faire d’énormes sacrifices ? Voilà la question !! vous avez trois heures !!
Un excellent moment de lecture en ce qui me concerne puisque je le classe dans les coups de coeur. J’ai hâte de lire les autres romans de l’autrice.
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