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Critiques de Léonor de Recondo (1402)
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Point Cardinal



Point cardinal



Rien que le titre est original, pour ce roman tellement puissant. Transexualisme. Je connaissais le thème avant d'ouvrir les premières pages, et j'avais déjà lu deux livres en lien, mais jamais les mots n'avaient défilé sous mes yeux avec une telle force.



Dans métamorphose, on entend « ose », et pour oser être enfin soi-même, une sacrée dose (d'ose !) de courage est nécessaire pour le quidam, alors pour celui qui se sent autre, qui a le sentiment de ne pas être né avec le bon corps, qui vit en décalage depuis son plus jeune âge ? Il vit son chemin de croix, puis il y croit et ensuite il croît ?



Chaque sentiment est décortiqué avec la finesse de la lingerie de soie, de celle qui fait tant rêver Laurent. La violence de cette réalité à priori indicible, et finalement révélée, puis criée, est portée par la plume de l'auteure avec une justesse inouïe.



Je passe tour à tour dans la peau de sa femme, son fils, sa fille, ses collègues de bureau, Lui, Elle, Elle, Lui…Moi lectrice soudain transgenre, je ressens la souffrance de chacun. Et chacun est légitime dans sa souffrance et son questionnement existentiel.



Comment accorder les êtres, les réaccorder, créer une nouvelle harmonie ?

Ceux qui s'aimaient ne s'aimeraient-ils plus du fait de l'identité sexuelle ?



Cette histoire est celle de beaucoup d'êtres qui sont nés un peu à côté d'eux-mêmes, et la tolérance est le premier pas pour les

aider à « naître », et non plus « n'être » !



Magnifique plaidoyer qui va faire ployer les idées reçues

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Manifesto

Un coup de fil en pleine nuit. Un appel d'une mort annoncée. Celle de son père, Félix. Après une opération qui s'est mal passée, ses minutes, ses heures, lui sont comptées. Au chevet de son lit d'hôpital, sa femme, Cécile, et sa fille, Léonor. Dans le huis clos de cette chambre défilent avec pudeur les instants présents si sacrés. le souffle retenu, les deux femmes veillent, en cette dernière nuit, sur l'homme de toute une vie...



Manifesto, un texte à la fois brut et pudique, profondément intime. Un récit original au cours duquel Léonor de Récondo alterne les derniers moments avec son père avec les souvenirs imaginaires de celui-ci, notamment des dialogues avec Ernest Hemingway, mais aussi son enfance, l'Espagne, l'exil, ses trois enfants partis trop vite, la musique, l'art... Un poignant et émouvant hommage à l'homme qu'était Félix, au lien si particulier qui unit père et fille, aux souvenirs éternellement gravés, à la vie et à la main qui, malgré tout, s'échappent... Sensible, à fleur de peau, à fleur de mots, l'auteure déroule une partition vibrante d'émotions...
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Manifesto

Leonor de Recondo fait partie des auteurs dont j’apprécie tellement la plume, qu’à la sortie d’un nouvel ouvrage, je me précipite chez mon libraire. Je ne regarde même pas la quatrième de couv’, je démarre sans préambule ni a-priori.



Cette fois-ci, Leonor, avec pudeur et délicatesse, nous fait partager la dernière nuit de son père Félix en mars 2015. C’est dire si le propos est délicat et personnel, et c’est bien grâce à une construction originale du récit que l’auteure parvient à rendre hommage à ce père artiste profondément aimé en évitant la surcharge émotionnelle de mauvais goût.

Les courts chapitres alternent un dialogue imaginaire de Félix, immigré espagnol, avec Ernest Hemingway, sur fond de guerre civile, de corrida, d’amour et d’exil, et les dernières heures de veille et de chagrin de sa femme et de sa fille à l’hôpital en soins palliatifs. En offrant ainsi à l’âme de son père mourant des échappées vivantes, sa fille prend des respirations salutaires qui allègent le cheminement inexorable vers la mort.



Au final, portée par une écriture toujours aussi poétique, j’ai été littéralement happée par cet hommage émouvant et lumineux, ode à la vie artistique du père et de sa fille reconnaissante. Une réussite totale !

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Manifesto

Léonor reçoit un appel de sa mère Cécile pour se rendre au chevet de Félix, à la Salpêtrière. Léonor va donc accompagner son père dans ses dernières heures de vie après une opération qui s’est mal passée.

Ce huis clos de la chambre d’hôpital va laisser en alternance les esprits de Félix et Léonor s’exprimer.

C’est à la fois un récit autobiographique et imaginaire que Léonor de Récondo, auteure et violoniste, nous livre, un vibrant hommage à son père disparu en 2015.

Elle imagine des retrouvailles entre son père et Ernesto (Ernest Hemingway). La communion entre ces deux esprits permet de revenir sur la vie de Félix et sur ses souvenirs d’enfance en Espagne. Ce sont des échanges sur les femmes, le plaisir, la vie de Félix et les tragédies qui l’ont traversée, notamment la mort de trois de ses enfants, la guerre, l’exil, le deuil, le suicide, deux destinées un peu parallèles.

Elle évoque quant à elle, avec douceur et délicatesse, des souvenirs familiaux et se souvient de leur complicité, lui à ses pinceaux, elle à son violon. Félix, le sculpteur, raconte d’ailleurs avec émotion la fabrication du violon de sa fille. La musique a accompagné leur vie, leur bonheur et les dernières heures ensemble.

Cette nuit de chagrin se transforme en un bouleversant hommage à son père où la vie et la mort s’entrelacent au cœur de ce Manifesto.

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Manifesto

Autour d’un moment dramatique, la mort de son père, Léonor de Récondo a écrit son Manifesto qui se passe dans la nuit du 24 au 25 mars 2015. L’auteure est avec Cécile, sa mère, au chevet de Félix de Récondo qui agonise. C’est là qu’elle imagine ce père qu’elle adore en pleine discussion avec Ernesto, Ernest Hemigway, qui a connu les heures sanglantes de l’Espagne en pleine guerre civile et vécu au Pays basque dont est originaire la famille de Récondo.



La discussion entre les deux hommes est entrecoupée par un retour régulier à la réalité, par l’angoisse de la fille qui, aux côtés de sa mère, trouve le temps très long, trop long et déborde en même temps d’amour.

Ernesto évoque ses souvenirs d’enfance, la pêche à la mouche, alors que Félix parle du Pays basque, de Franco, de la guerre perdue, de Gernika et de cet arbre, un chêne défendu par une chaîne humaine. Ernesto aimait les toros, la corrida et c’est pour cela qu’il revenait en Espagne.

Dans ce petit livre, Léonor de Récondo s’est livrée à un exercice difficile et l’a réussi. Son texte est plein d’amour, de sensibilité, d’humanité. Logiquement, Ernesto est plutôt en retrait mais sert de lien entre Félix et l’Espagne, la fuite de la dictature franquiste. Impossible, en lisant cela de ne pas penser, entre autres, à Leny Escudero. Dans Le début… la suite… la fin, livre paru hélas en auto édition en 2015, il raconte aussi son parcours et ses problèmes d’adaptation dans son pays d’accueil, le nôtre.

Avec beaucoup d’émotion et de franchise, l’auteure parle de la fin de vie, de l’hôpital et du dévouement admirable du personnel soignant. Sans savoir si le mourant s’en rend compte, la présence des êtres chers à son chevet pour l’accompagner montre que l’essentiel c’est l’amour.



Je n’oublie pas ce violon sculpté, fabriqué par Félix, violon si cher à Léonor de Récondo qui en joue admirablement. Par petites touches, la fille démontre tout ce qu’elle doit à ce père artiste qui aimait travailler en présence de Cécile. C’est une vie qui s’achève après tant de souffrances, de douleurs, de joies et de bonheurs partagés.


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Pietra viva

Michelangelo, sculpteur et artisan reconnu de tous, apprend tragiquement le décès d'Andrea, un jeune moine dont il était très proche. Parce qu'il lui portait de l'admiration, avait beaucoup d'affection pour lui et éprouvait une certaine admiration, il est affligé de cette bien triste nouvelle. Alors que le Pape Jules II lui a commandé expressément les pierres pour son tombeau, le jeune homme trouve ainsi l'occasion de s'éloigner de Rome, s'occuper l'esprit et tenter d'amoindrir sa peine. Il se rend à Carrare afin de trouver les meilleurs blocs de marbre, mettre à profit son imagination et son talent pour le Pape, se mélanger parmi les tailleurs et discuter avec eux, trouver réconfort mais aussi solitude dans sa petite chambre, profiter de la chaleur pour prendre des bains de soleil, se lier d'amitié avec un jeune garçon qui vient de perdre sa maman et qui n'est pas sans lui rappeler le petit enfant triste qu'il était quand la sienne est morte, se plonger dans la bible que lui a offerte Andrea mais surtout donner vie et âme à cette pierre.



Charpenté dans le roc mais finement ciselé et sculpté, ce roman d'une infinie délicatesse et d'une aura incroyable nous plonge dans les carrières de marbre et l'on aime s'y perdre en compagnie de Michelange, cet artisan de la pierre, cet amoureux des mots, en proie aux doutes parfois. Des histoires d'amour, de cœur et d'amitiés sont ici d'une grande richesse pour chacun et sont porteuses d'espoir et de renouveau. Tel le sculpteur qui peaufine et admire son travail d'orfèvre, Léonor De Récondo écrit délicatement, pose ses mots justement et finement et compose ainsi un véritable poème.



Pietra viva... taillé sur mesure...
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Rêves oubliés

1936, la guerre civile d'Espagne a conduit Ama, ses trois fils, ses parents et ses frères à quitter Aranjuez pour se réfugier à Irún tandis que son mari Aïta, patron céramiste, est resté chez eux. Deux mois que le couple vit séparé, sans aucune nouvelle. Alors que Aïta craint une certaine menace de la part de ces deux hommes éméchés rencontrés dans un restaurant, il décide de rejoindre sa femme précipitamment, laissant tout derrière lui. Mais, une fois arrivé à destination, il découvre l'appartement vide, seul le gâteau d'anniversaire de son deuxième fils trône sur la table. De la voisine, il apprend que sa famille a dû se réfugier à Hendaye, chez Mademoiselle Eglantine, sous la menace d'une fusillade. La famille se retrouve bien vite au complet mais ce qu'ils croyaient être un exil temporaire va se prolonger. Ils n'ont plus rien, ayant tout abandonné en Espagne. Seul l'amour qui unit Aïta et sa femme importe...



Cette famille a tout quitté, le pays basque, sa maison, sa vie coquette et agréable et a dû s'installer en France pour fuir la guerre civile, les oncles étant des activistes basques. Dès lors, Ama commencera à écrire dans un carnet et ses confidences ponctueront ce récit. En toile de fond: la guerre civile puis la victoire de Franco puis la 2ième guerre mondiale. Au premier plan: l'exil forcé et contraint, le déracinement, l'espoir d'un retour possible sur leurs terres, la résistance, la déportation et l'amour qui les unit. L'auteur nous montre ainsi comment chacun vit cela, d'Ama au grand-père en passant par les yeux des enfants. Tandis que l'un essaiera de comprendre ce que font ses oncles, l'autre s'émerveillera des avions allemands qui défilent au dessus de sa tête. Léonor De Récondo nous plonge dans ces rêves oubliés avec délicatesse et poésie. Par une écriture tout en finesse, ce roman pudique fait la part belle aux sentiments et émotions de ces êtres à la fois fragiles et déterminés et offre une très belle leçon d'histoire sur ces exilés espagnols.



Plongez dans les Rêves oubliés...
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Rêves oubliés

La Bidassoa est un petit fleuve côtier qui marque la frontière entre l’Espagne et la France, s’écoulant dans le pays basque quelque part entre Irun et Hendaye. Quand j’étais petite, dans les années 80, sa traversée du nord vers le sud était synonyme de trois semaines de vacances en Espagne, dans la famille de ma maman. Elle signifiait soleil, insouciance et légèreté.

Rien de commun avec ce qu’ont vécu Ama et sa famille, ou leurs semblables, 50 ans plus tôt.



Espagne, 1936. Les franquistes arrivent au pouvoir, c’est la guerre civile. Ama, Aïta et leurs trois fils ont quitté leur pays, traversé la frontière pour se réfugier dans un exil qu’ils espèrent temporaire. Ils ont abandonné le confort et la sécurité de leur vie quotidienne pour se retrouver dans le dénuement, obligés de réapprendre la vie dans l’incertitude des lendemains qui ne chanteront sans doute pas. Une seule chose est indestructible dans cet univers devenu chaotique : l’amour que se vouent Ama et Aïta. Un amour profond, pur, intense, pudique, lumineux, qui leur permet de résister à toutes les épreuves.

Le récit est ponctué d’extraits du carnet intime d’Ama, des phrases qu’elle écrit au gré des circonstances. L’une d’elle revient souvent : « être ensemble, c’est tout ce qui compte ». Et dans le « ensemble », il y a les trois enfants, encore plus attachants que leurs parents. On les observe qui tâtonnent, chacun à sa manière, pour s’adapter à leur nouvelle vie, en essayant de dissimuler le traumatisme de l’exil sous des apparences d’insouciance et de légèreté. Et on ne s’inquiète pas trop pour eux, tant on est frappé par leur capacité de résilience, une sorte d’instinct de survie qui les pousse envers et contre tout à grandir en sauvegardant l’essentiel : l’espoir.



Ce roman a la pureté du cristal, la douceur d’une caresse. Tout en retenue, il raconte, dans un contexte terrible, un amour tellement solaire qu’il parvient à atténuer la douleur de la perte des racines et des rêves.

Que dire de plus sinon que tout ceci ne serait rien sans le talent de l’auteur, qui nous fait cadeau d’une écriture aérienne et délicate, touchée par la grâce, qui parle au cœur.

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Le Grand Feu

* Manque d'étincelles *



Autant le dire tout de suite, ce Grand feu n'est pas celui qui va vous réchauffer et vous tenir éveillé par les longues nuits d'hiver. On a plutôt tendance à le lâcher, et ce n'est pas parce qu'il brûle.



Le grand feu retrace la vie d'Ilaria. Elle est née en 1699 à Venise. sa mère, en remerciement d'un bon accouchement la confie au Pio ospedale della pieta. Bref, à l'orphelinat. Ce n'est pas que sa maman était pauvre ou prostituée, non non, elle et son mari sont marchands de tissus et ont déjà deux autres filles. Ilaria grandira donc comme une recluse en connaissant pourtant ses parents. 1703, Antonio Vivaldi est engagé comme maitre de musique à la Piéta. Ilaria connaitra son premier grand feu dans l'apprentissage du violon.

elle se fait une copine, Prudenza et reçoit de temps à autre l'autorisation de sortir du couvent pour aller chez Prudenza. Là elle rencontre Paolo. Il deviendra un jour le second feu d'Ilaria. Paolo est fou d'elle, mais Paolo est aussi un homme d'armes. Leur amour explose quand ils auront 17 ans.



Ce roman avait tout pour faire un beau feu d'artifice ! Vivaldi à Venise, la délaissée, la recluse qui trouve l'amour, un soupçon d'homosexualité refoulée, et là, ça fait flop. Rien ne s'anime, rien n'éveille, rien ne titille notre intérêt. Le grand feu ne fait pas d'étincelles.

C'est beau et très bien écrit, là dessus, rien à redire, la plume de Léonor de Recondo est esthétique à souhait. Mais le trop beau est parfois ennuyant.

Pas un défaut, pas une manie. La musique et Vivaldi sont sous-exploités.



Ce roman est aussi lisse qu'un billard botoxé. Un peu trop pour moi.









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Amours

Cinq ans après son mariage de convenance en plein tournant du XXe siècle, Victoire n’en revient toujours pas de ce qu’il lui faut bien admettre comme une étrange déception : l’existence qui s’annonçait parfaite dans sa demeure cossue du Cher, entre un époux établi dans sa position de notable et une domesticité à ses petits soins, s’avère terriblement vide et ennuyeuse, en plus de rester incompréhensiblement stérile. Loin d’elle l’idée que ses dérobades au devoir conjugal, non seulement élucident l’absence de descendance du couple, mais aussi légitiment, dans l’esprit du digne notaire, l’assouvissement de ses pulsions naturelles entre les cuisses résignées de la jeune bonne : Céleste n’est-elle pas entièrement à leur service, comme le fut d’ailleurs, apprendra celle-ci dans les chuchotements d’arrière-cuisine, l’actuelle gouvernante à l’époque du père de Monsieur ?





Mais, les traditions ayant décidément la vie dure, à la perpétuation du droit de cuissage succèdent bientôt la grossesse de la bonne et la sensible question de l’honneur de tous. Alors, là encore comme seuls les domestiques de la maisonnée se souviennent en toute discrétion qu’il en fut déjà ainsi en ses murs un quart de siècle plus tôt, l’épouse pragmatique choisit de faire d’une pierre deux coups : l’on prétendra que l’enfant est un rejeton de Boisvaillant pur jus. Les apparences dignement et utilement sauvées, n’en reste pas moins que Victoire, épouse sans amour désormais mère sans instinct maternel, s’enlise dans un bovarysme croissant. Réunies dans la chambre de bonne où Céleste s’emploie en catimini à prodiguer les soins au nourrisson pour lesquels Victoire ne présente aucune disposition, les deux jeunes femmes se découvrent une sensualité inattendue qui les emporte bientôt dans les vertiges clandestins d’une relation saphique.





Merveilleusement juste et élégante, la plume de Léonor de Récondo excelle à peindre en peu de pages l’étouffant huis-clos de cette demeure bourgeoise, miniature de la bonne société de l’époque. Réduites, qu’elles soient bien nées ou servantes, à la seule fonction qu’on leur assigne, tenir leur rang et procréer pour les premières, répondre aux besoins des maîtres pour les secondes, les femmes y sont, pour leurs familles et leurs maris, des « biens » comme les autres, sans avis ni personnalité, conservées dans l’ignorance de leur sexualité et dans l’interdit de leurs désirs, avec pour garde-fou l’hypocrite mais impitoyable camisole des convenances. Celles qui, certes pas sans souffrances, se plient sans faillir à cette discipline, sont les premières à contribuer à la perpétuation de leur soumission de mères en filles. Les autres jouent leur place dans la société, risquant l’opprobre, la déchéance, voire même, d’ailleurs, l’internement psychiatrique.





Campés de manière nuancée et vivante, les personnages sont particulièrement convaincants et le lecteur se laisse d’autant plus aisément transporter en ces années pas si lointaines où il semble que la condition féminine n’a pas évolué depuis des siècles, que l’écriture, superbe de puissance visuelle mais aussi sonore, l’auteur y ayant troqué son violon pour le piano de Victoire, confère à cette histoire de facture plutôt classique un charme doucement envoûtant.


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La Leçon de ténèbres

Léonor retourne dans le musée qu’elle a visité à Tolède avec son père et sa découverte des tableaux de Dominikos Theotokopoulos a été un véritable choc : elle est tombée amoureuse du peintre en même temps que de son œuvre. C’était une évidence, il fallait qu’elle aille à la rencontre de son « amor » dont elle parle avec beaucoup d’emphase, à la recherche d’une extase, d’une révélation.



En fait, c’est beaucoup plus compliqué qu’elle ne le pensait, après le regard plein de doute, voire de suspicion qu’elle perçoit déjà en arrivant (quelle idée saugrenue de vouloir passer « une nuit au musée » !) Elle comprend très vite qu’elle ne pourra pas vraiment être seule, il y a la surveillance, les alarmes, les rondes, donc, elle va être filmée tout le temps, on lui a donné le droit de rester seulement deux heures dans un lieu sans alarme mais où il existe quand même caméras… (Patio et chapelle). Comment la rencontre avec son grand amour va-t-elle pouvoir se passer ?



Je souris. Ils ne savent pas exactement pourquoi je suis là, mais moi je le sais très bien. On leur a dit que j’arrivais de Paris, que c’était une expérience intéressante d’enfermer une artiste toute une nuit dans le musée. Et ça a dû doucement les faire rire.



Pour mieux préparer l’aventure, elle ne s’est pas contentée du musée, elle a visité tous les lieux qui ont été importants dans la vie du peintre à Tolède, à la recherche de cet homme dont elle nous raconte avec brio l’histoire extraordinaire, tragique : il a quitté son pays, la Crète, où il se trouvait trop à l’étroit car il ne voulait plus se contenter de peindre des icônes, abandonnant son premier amour, pour le ciel de l’Italie et des génies de l’époque.



Il s’y sent très vite à l’étroit, non reconnu, alors qu’il a appris les techniques, a côtoyé les grands, et s’embarque pour l’Espagne. Il rencontre celui qui l’accompagnera une grande partie de sa vie. Il retombe amoureux mais le destin s’acharne, sa belle gitane va mourir en couches, il élèvera seul son fils :



Jerónima de las Cuevas a des airs de gitane. Elle a piqué des fleurs dans son chignon, elle porte sa plus belle robe, elle a noirci ses yeux, s’est parée d’un collier, de boucles d’oreilles et d’un châle brodé par son père. Dans sa famille, ils sont tous artisans brodeurs.



Léonor de Récondo alterne ses émotions, sa rencontre avec les tableaux de Greco qui se dérobe à elle, et l’histoire du peintre qu’elle retranscrit de fort belle manière, tout en rendant hommage au passage à trois noms, qui sont au firmament de la peinture espagnole : Goya, Velasquez et Greco. Un lien très fort l’unit à Dominikos Theotokopoulos, ils sont frères d’âme : tous deux ont connu l’exil alors elle est forcément sur la même longueur d’ondes que lui.



On sent au passage toute l’émotion que fait remonter la peinture, la quête de « La Rencontre », chez l’auteure, notamment quand elle lui offre son talent de violoniste en jouant dans le patio pour que les vibrations de l’instrument entrent en communion avec l’énergie du peintre. On se sent un peu voyeur dans ce moment intense mais on imagine ces deux êtres qui se rejoignent dans la beauté et la pureté de l’instant.



On peut sourire parfois devant cet amour qu’elle exprime avec émotion, avec emphase même, mais son enthousiasme est très communicatif ! je connaissais peu l’œuvre de Dominikos Theotokopoulos, alors je suis allée à sa rencontre via Internet, découvrir les tableaux dont parle Léonor de Récondo, notamment « El Expolio », « l’enterrement du comte Orgaz » et « San Bernardino » peint en 1603-1604.



J’ai choisi ce livre parce que j’aime bien l’auteure, et j’apprécie beaucoup cette collection « Une nuit au musée ». Le livre de Lydie Salvayre « Marcher jusqu’au soir » où elle parle de sa nuit avec « L’homme qui marche » de Giacometti, m’a plu.



Je connaissais déjà la sensibilité de Léonor de Récondo que j’ai découverte avec « Pietra viva » brillant hommage à Michel-Ange, pour lequel j’ai eu un coup de cœur à l’époque, ou encore avec « Amours » et une fois de plus, elle ne m’a pas déçue.



J’ai beaucoup aimé ce livre qui m’a permis de mieux connaître El Greco que je verrai plus de la même manière… je l’ai terminé, il y a quelques jours déjà, mais c’est toujours très compliqué de parler d’un livre qu’on a aimé car il rend les autres lectures fades ! Et la chronique va paraître certainement un peu échevelée, mais un peu de tendresse et d’émotion dans ce monde confiné, cela ne fait pas de mal, bien au contraire.



Un grand merci à NetGalley et aux Editions Stock qui m’ont permis de lire ce livre et de retrouver cette auteure que j’aime beaucoup.



#Laleçondeténèbres #NetGalleyFrance
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Point Cardinal

Laurent est marié à Solange. Il a deux enfants adolescents, Claire et Thomas.

Laurent aime profondément sa femme et ses enfants.

Il affirme que son rôle de père lui a permis d'assumer son statut d'homme.

Dès le début, on le rencontre au coeur de son problème.

Il sort d'un club de travestis où il se fait appeler Mathilda.

Déguisé en femme, il ressent un immense plaisir que l'auteur nomme "Point cardinal".

Profondément, il se sent femme.

Il essaie de cacher son identité intime à sa femme et ses enfants.

Avec sa femme, il vit très calmement dans la tendresse, sans vie de couple mais harmonieusement quand même.

Nous allons suivre tout le cheminement de Laurent pour affirmer son identité vis-à-vis de son épouse, de ses enfants, de ses collègues.

Ce ne sera pas simple.

Je me suis laissée emporter par le récit très agréable à lire, très joliment exprimé.

J'ai beaucoup admiré la compréhension de l'épouse qui ne peut oublier l'homme admirable qu'il a été.

La réaction de sa fille et de son fils sont, je crois, fort plausibles ainsi que celle de son milieu professionnel.

J'ose espérer que, devant un tel problème d'identité, un homme ou une femme ne peut être abandonné(e) si jusque là, il était apprécié.

C'est en toute ignorance du sujet que j'ai lu le livre et je l'ai trouvé respectueux, tout à l'opposé du voyeurisme.

Je ne connais pas grand-chose au problème d'identité sexuelle sinon que je l'ai rencontré trois fois au cours de mon parcours professionnel et sous différentes formes.

Très beau livre de Léonor de Recondo, une auteure que j'avais déjà apprécié dans "Pietra Viva" et "Amours" dans lesquels elle met en scène très délicatement des personnages qui, eux aussi ne vivent pas classiquement l'amour.

































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Le Grand Feu

Venise, 1699. La petite Ilaria naît dans une famille aisée de marchands d'étoffes. Quelques semaines après sa naissance, sa mère la confie à la Pietà, une institution publique qui recueille des fillettes abandonnées ou orphelines pour leur éviter la mort ou la prostitution, et qui accueille également, mais plus rarement, des filles issues de bonnes familles, telles Ilaria. La Pietà leur offre, moyennant une vie monacale et cloîtrée, un enseignement de très haut niveau en chant et en musique, qui donne lieu à des concerts très prisés des Vénitiens.

C'est dans ce contexte qu'Ilaria découvre et apprend le violon, auquel elle se donne corps et âme sous la direction d'Antonio Vivaldi, dont elle devient la copiste. Ilaria se consume pour la musique mais, à l'âge de 15 ans, c'est un autre grand feu qui prendra possession d'elle : l'Amour.

En ce qui me concerne, ce roman m'a intéressée par sa description du fonctionnement de la Pietà, dont je ne savais rien. Pour le reste, il s'agit donc d'une histoire d'amour tragique et follement romantique, qui ne m'a pas emballée. Trop de lyrisme dans l'écriture et des personnages trop exaltés (la naïveté et l'immaturité de Paolo frisent le ridicule) ont fait que je n'ai pas cru à cette histoire qui manque de subtilité et d'aspérités.



En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.



#Legrandfeu #NetGalleyFrance
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Amours

Dès qu’il en ressent le besoin, Anselme de Boisvaillant monte dans la petite chambre sous les combles et poursuit de ses assauts la jeune bonne, Céleste, incapable de se défendre au risque d’être déshonorée et de finir à la rue... Il faut dire qu’avec une femme frigide, qui lui fait sentir chaque jour depuis cinq ans le dégoût que lui inspire leurs ébats et son incapacité à lui donner un enfant, ce notaire bourgeois a de quoi se sentir frustré ! Et ce qui devait arriver arriva… Céleste tombe enceinte et tente tant bien que mal de cacher sa grossesse à la maisonnée, jusqu’au jour où Victoire, la maîtresse de maison, la découvre dénudée…



Comprenant l’infidélité de son époux, celle-ci décide néanmoins de garder l’enfant et de l’élever comme le sien afin de calmer la pression sociale liée à son absence de grossesse. Mais l’arrivée d’Adrien va faire remonter à la surface d’anciens secrets de famille que l’on croyait enfouis et faire naître entre les deux mères un lien pour le moins inattendu…





On est bien loin des amours dont parle le titre au début du roman ! L’histoire, qui se déroule au début du XXème siècle, s’ouvre sur une scène de viol et se poursuit sur la description de ce couple bien mal assorti, issu d’un mariage arrangé, et qui semble gouverné par l’ennui et l’indifférence. Et pourtant, c’est justement ce contexte défavorable qui va être propice à la naissance de l’une des plus belles histoires d’amour que j’ai pu lire !



De sa plume simple mais élégante, qui m’avait déjà séduite dans « Pietra viva », Léonor de Récondo dépeint avec talent la force d’un amour total, irrationnel, mais surtout irrépressible entre deux femmes, au détriment des conventions sociales. Une passion interdite, mais fulgurante et absolue qui va se transmettre à l’enfant né de l’adultère et faire naître en Victoire un amour maternel qu’elle croyait impossible.



Des amours, il y en a donc bien plusieurs dans ce court roman, constitué de chapitres brefs, mais bien rythmés, qui nous plongent dans les affres d’une passion faite d’ardeur, de pureté et de sacrifices. A travers elle, l’auteur dresse deux très beaux portraits de femmes qui tentent de s’émanciper et de se libérer des archétypes de leur temps, l’une se battant pour le futur de son enfant, l’autre pour se sentir vivre et apprendre à apprivoiser sa féminité. Un texte magnifique, sublimé par la musicalité de l’écriture, qui déborde de sensualité et de tendresse et nous offre une histoire d’amour intemporelle.





A lire également, pour ceux qui ont aimé : « La couleur du lait » de Nell Leyshon.



Challenge Variétés : Un livre conseillé par une amie
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Pietra viva

Un petit garçon jette quelques brins d’herbe et de trèfles dans une boîte, tourne la clé, jette la clé au fond du puits, enterre la boîte au pied d’un arbre. Il a 6 ans, il s’appelle Michelangelo Buonarotti et il vient d’enterrer sa mémoire, pour oublier à tout jamais le souvenir de celle qui l’a abandonné, sa mère qui vient de mourir.

En 1505, Michel Angelo 30 ans. C’est un sculpteur reconnu et admiré mais une nouvelle mort vient bouleversé son cœur, celle d’Andrea, un jeune moine d’une beauté proche du divin. Anéanti, le sculpteur fuit Rome pour Carrare où il doit choisir le marbre pour le tombeau que lui a commandé le pape Jules II. Là-bas, dans la campagne toscane, entouré des carriers et des tailleurs de pierre, Michelangelo se ressource et se transforme au contact de Michele, un enfant qui vient de perdre sa mère.





Un texte très poétique qui raconte un épisode de la vie de Michel-Ange qui, pour l’anecdote, se situe juste avant le voyage à Constantinople évoqué par Mathias Enard dans Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants. Mais au-delà de la vérité historique, Léonor de RECONDO creuse plutôt du côté du génie de l’artiste, comment l’apprivoiser, comment le concilier avec le quotidien bassement matériel. Michel-Ange apparaît comme un homme tourmenté, irascible, égoïste, un écorché vif qui ne trouve la sérénité que dans son travail.

Belle réflexion sur le deuil, le désir, l’amour, l’art et l’inévitable solitude de l‘artiste, Pietra viva est un petit bijou d’élégance et d’émotion, écrit comme on sculpte, par petites touches délicates et précises.
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Pietra viva

À la mort du moine Andréa, dont il admire la beauté, Michelangelo se réfugie à Carrare. Il vient y sélectionner les marbres nécessaires pour sculpter le futur tombeau du pape. Il y cache son désarroi derrière une arrogance hautaine.

Mais au contact des travailleurs des carrières, des villageois et de Michele, le petit orphelin, il apprendra à dominer ses émotions et retrouvera le sens des relations humaines.



Pour son troisième roman, Léonor de Récondo n'a pas choisi la facilité : une tranche de vie romancée du grand Michelange ! L'exercice me paraît plutôt bien réussi.

Les relations humaines au sein des villages et les vies de durs labeurs à la bascule des 15ème et 16ème siècle en Toscane sont bien décrites, avec un brin de folie. L'attitude de l'église catholique romaine par rapport à l'homosexualité, ici latente entre Andrea et Michelangelo, est bien suggérée, sans véritable condamnation, mais avec une sorte de répulsion...

L'écriture n'est pas facile ! Pour le lecteur, au changement d'époque vient s'ajouter une complexité rédactionnelle incontestable. Léonor de Récondo écrit comme elle joue du violon, avec une richesse d'harmonique. Cela fait à la fois l'intérêt et la faiblesse du roman : le lecteur doit faire preuve de concentration, sous peine de s'égarer dans une histoire pourtant assez simple...
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Rêves oubliés

Un trés beau roman illuminé, traversé, irradié par un amour exceptionnel, tellement intense qu'il atténue la douleur de l'exil,l'arrachement à la terre, la perte des racines et nombre de rêves anciens devenus inaccessibles en ces temps de guerre d'Espagne, et son cortège d'épreuves de la victoire du dictateur Franco à l'occupation allemande......Oú Aïta, chef de famille, ancien patron céramiste en Espagne, à Aranjuez, travaille maintenant dans une usine d'armement à Hendaye, puis paysan à l'ombre des pins dans les Landes , en France.....Ama, sa femme , son amoureuse, leurs trois enfants, leurs parents, leurs oncles célibataires Basques activistes qui ont connu le camp d'internement de Gurs l'accompagnent ...... Ils tentent de reconstruire leur bonheur!

La description des relations familiales est fouillée, superbe, Ama raconte leur quotidien et confie ses pensées à son carnet intime à l'aide de phrases simples fort belles, émouvantes, notamment dans les dernières pages qui réservent une ultime épreuve à son couple......Otzan, l'aîné des enfants, tourmenté , asthmatique, ses mains aux rêves oubliés de pianiste.....est artiste dans l'âme.Zantzu,le cadet vif et intelligent a soif de tout comprendre même les secrets de guerre de ses oncles.....Irudi, le benjamin, enfant radieux et rieur enchanté par la beauté du monde, ne vit que par le dessin .Ama s'êpuise dans les tâches quotidiennes au milieu de tant d'hommes peu conscients de leur lourdeur...

Une écriture aérienne, délicate,sensible, retenue, sans emphase qui donne à ce court roman une pureté et une douceur qui touchent au cœur,, un petit bijou de narration, superbe, empreinte d'une grande pudeur qui laisse deviner la profondeur des sentiments, une luminosité et une paix qui font du bien dans ce contexte de bruit de guerre, de dictature et de temps troublé....des pages pleines de tendresse, d'amour et de nostalgie, une devise: "Etre ensemble c'est tout ce qui compte"...."Combien d'amours volées dans cette guerre?" Troisième ouvrage lu de cette auteure musicienne.....que du bonheur....merci à ma libraire de "la taverne du livre".
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Revenir à toi

Magdalena, actrice renommée qui a délaissé le cinéma pour se consacrer essentiellement au théâtre, reçoit un appel de son agent, Adèle. Celle-ci lui apprend que sa mère a été retrouvée. Si elle raccroche aussitôt, voulant oublier dès lors que cet appel a existé, elle ne peut s'empêcher de lui envoyer un sms pour connaître l'endroit. Trente ans que Magdalena n'a pas vu sa mère, Apollonia, depuis le jour où, en rentrant de l'école, elle n'était plus dans son lit. Trente ans à se construire une vie avec l'absente, à se poser moult questions qui n'ont jamais reçu de réponses. Pourtant, Magdalena se rend aussitôt à la gare Montparnasse, direction Calonges, dans le Lot-et-Garonne...



À seulement 14 ans, Magdalena est abandonnée par sa maman. Trop fatiguée, apparemment. Si la femme qu'elle est devenue aujourd'hui a réussi professionnellement, elle n'aura eu de cesse de s'interroger sur les raisons qui ont poussé Apollonia à la laisser. Petit à petit, l'on découvre son adolescence, en partie élevée par ses grands-parents, ses choix de carrière, ses relations amoureuses et, enfin, sa rencontre avec Apollonia pour le moins désarmante. En arrière plan, Antigone, de Sophocole, qui semble faire écho à la vie de Magdalena, telle une ombre planante. Léonor de Récondo nous offre un roman touchant, sensible, empreint d'une certaine mélancolie, en abordant les thèmes de la filiation, la transmission, le poids du passé, le pardon, les non-dits. Sa plume délicate et concise dépeint, tout en finesse, le portrait d'une femme fragile, sensible, qui sait que seul le pardon lui permettra d'être, enfin, elle-même.
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Amours

Amour

Obscur, douloureux, honteux.



Amours

Naissantes, caressantes, troublantes.



Amour

Volé, tronqué, frustré.



Amours

Enveloppantes, réconfortantes, épanouissantes.



Amour

Maternel, fidèle, éternel.



Amours

Éblouissantes, exaltantes, bouleversantes.



Amour

Inquiété, fustigé, sacrifié.



Amours.







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Rêves oubliés

La grâce à l'état pur ! A travers l'histoire douloureuse d'une famille partie s'exiler d'abord à Irun, puis à Hendaye et enfin dans une ferme près de Dax à cause du franquisme, Léonor de Récondo cisèle un petit bijou fait de narration dans un style pur et sobre, et de moments plus lyriques à la poésie délicate et précise. C'est un beau travail d’écriture que ce livre, qui met en valeur une histoire touchante en lui donnant force et émotion sans rien de larmoyant, qui effleure les sentiments des personnages avec pudeur et discrétion, selon leur âge et leur rôle dans le récit.

Léonor de Récondo est une musicienne accomplie qui s'affirme aussi bien dans l'écriture que dans la musique. Elle sait susciter l'émotion du silence et laisse respirer les phrases. Chaque mot semble devenir une note qui porte son poids de réflexion et de présence et l'ensemble s'apparent à un chant qui résonne longtemps après que l'on ait refermé le livre, comme s'il demeurait hors des atteintes du temps.

Très beau, et très profond. Merci aux amies de Babelio qui m'ont donné envie de lire ce livre.
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