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Critiques de Michel Dufranne (129)
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Triangle rose

Voici une BD très intéressante, très touchante et qui constitue, je pense, un excellent ouvrage pour le devoir de mémoire.

Cet ouvrage présente un cheminement que j'ai trouvé très intéressant et très juste. Il n'y a pas de fausse modestie ni de faux semblants, les jeunes Allemands que nous suivons sont, au départ, très insouciants des choses qui se passent dans leur pays et trouvent normal, par exemple, que les Juifs soient démis de leurs titres ou de leurs propriétés.

Lorsque la prise de conscience se fait, il est trop tard pour la plupart d'entre eux.

La partie du récit consacrée aux camps est très dure et révoltante mais je dois avouer que j'ai particulièrement été choquée par l'après-guerre et par le peu de considérations que l'on a accordée aux anciens porteurs du triangle rose, et ce jusqu'il y a peu, c'est à dire beaucoup trop tard.



Une BD édifiante servie par un très bon dessin auquel je reproche juste le fait que certains personnages se ressemblent fort et on a parfois un peu du mal à les individualiser. La mise en couleurs est intelligente également et répond à une division de la narration : les scènes contemporaines sont polychromes, les scènes d'avant guerre, qualifiées d'années brunes, sont en sépia, les années de guerre et d'après-guerre, sous le vocable d'années noires et d'années de larmes, sont traitées dans un camaïeu de gris et de noirs.



A lire, pour savoir et ne pas oublier.

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Triangle rose

Triangle rose ? était le symbole nazi utilisé pour marquer les homosexuels masculins. Ils seront les premiers, dès 1935, à subir l’univers concentrationnaire. Leur taux de mortalité sera l’un des plus élevés. Voilà ce que l’on apprend, en même temps que trois jeunes, lors d’un devoir à rendre. L’un des trois lycéens a décidé de rendre visite à son arrière grand-père qui va nous raconter comment, lui talentueux dessinateur de publicités et allemand, sa vie va basculer à cause de son homosexualité. Les dessins sont fournis, seulement colorés pour le temps présent, les autres en sépia. Dommage l’effort à faire, au vu des physiques qui se ressemblent. Texte parfois cru.
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Journal d'une Femen

L'histoire d'Apolline qui nous raconte comment elle est devenue Femen.

C'est un récit que je comprends sans m'y retrouver à 100% : on a toutes été, un moment ou à un autre de notre vie, victimes des stéréotypes liés au sexe féminin. Les classiques remarques de la famille sur l'importance de trouver un conjoint, faire des enfants ("bha oui l'horloge biologique tourne!"), bien tenir sa maison ("oui c'est vrai que les femmes ont plus l'habitude de faire le repassage, c'est normal!", "tu veux que je t'AIDE pour le ménage?" : non, ce n'est pas MA tâche donc tu ne m'aides pas, tu fais ta part!) ... Je me suis sentie moins touchée par la partie sur le monde professionnel car je suis privilégiée : dans l'éducation nationale, on est beaucoup moins confronté à ce type de remarques, même si le premier inspecteur que j'ai rencontré dans ma carrière m'a conseillé deux choses : ne pas mettre de chemisier transparent pour ne pas déconcentrer les élèves et ne pas avoir d'enfant pour me consacrer à ma carrière! Oui j'aurais attendu des conseils plus concrets et surtout plus pédagogiques mais bon!

Quant au quotidien, je ne peux que conclure en vous narrant l'anecdote qui m'a donné envie d'hurler, d'insulter voire de lancer des objets ... Un artisan sonne : il démarche les gens pour nettoyer leur toit. Je lui réponds que je n'ai pas besoin de ses services. Il me demande alors s'il pourrait parler à mon mari!

Bref je ne suis pas allée jusqu'à rejoindre les Femen dont je comprends les motivations mais j'adhère à leur idée qu'il faut libérer la parole et bien faire connaître ce qu'on vit autour de nous : pour que les hommes comprennent que ce qu'ils considèrent comme insignifiant peut heurter la sensibilité de certaines, pour que les jeunes filles comprennent que certains propos ou attitudes ne sont pas acceptables, pour qu'on arrête de mettre les femmes dans des boites et limiter leurs possibilités.

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Odessa, tome 2

Je vais ici faire une critique sur l'ensemble de la série.



Le scénario de Michel Dufranne part d'un bon sentiment. Peu d'ouvrages traitent en bd le réseau ODESSA. Malheureusement, le sujet n'est pas suffisamment traité. On parle du réseau que dans les 10 dernières pages du tome 2. Narré donc de manière éclair.

Ce qui est dommage, c'est que l'histoire était intéressante mais pas assez développer. Une mère qui cherche à connaître la vérité sur son fils, engagé dans la Division SS "Charlemagne", aurait mérité que l'on s'y attarde, même si vers la fin, ODESSA est évoqué pour démontrer qu'un réseau d'exfiltration existait pour les nazis et les SS qui devait fuir les tribunaux nationaux ou militaires.

Il ne faut pas oublier que la France a eut des soldats volontaires, engagés, au sein de l'armée SS. La division "Charlemagne" a été bien vu par la Wermacht et était étonné de la bravoure des volontaires français dans les différents fronts sur lesquels ils ont fait face. N'oublions pas non plus, que la division a eut "l'honneur" de protéger le bunker d'Adolf Hitler.



Attention, je ne fais aucune apologie pour le nazisme. Etant passionné par l'histoire, ce n'est que l'histoire que je retiens avec ses grands évènements glorieux et orgueilleux... comme les moins fiers.

Je pense enfin que pour les étudiants, cette page d'histoire, développée, aurait fait réfléchir sur ce que la guerre a de mauvais : collaborations, violences, meurtres, fanatismes, extermination de population... Car les LVF se sont engagés dans un idéal qui leur appartenait et le livre le démontre.



Ceci étant dis, revenons à la série. Le dessin de Srdjan Nikolic Peka n'est pas trop mal mais demande de la maturité. Il existe des approximations dans le dessin.



Pour résumé, la série aurait mérité plus de place concernant la division SS "Charlemagne", plus de place concernant les divers réseaux pour l'exfiltration des nazis, un dessin plus mûr. Dommage.
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Triangle rose

Un groupe de lycéens doit rendre un devoir d'histoire sur la Seconde Guerre Mondiale. Ils vont alors interroger Andreas, le grand-père de l'un d'entre eux, qui est connu pour "avoir fait les camps". Pour la première fois, Andreas se livre enfin et raconte le sort qui était réservé aux homosexuels durant cette époque.

Une BD assez noire où les auteurs se sont bien documentés sur le sujet et vont ainsi à l'essentiel. Ils dépeignent avec réalisme cette atmosphère de malaise et de violence, tout en la suggérant avec des couleurs qui s'assombrissent de plus en plus au fil des pages.

La conclusion du livre est là pour nous rappeler que la loi répressive à l'égard des homosexuels (le code 175) n'a été abrogé qu'en 1982 et qu'il reste, encore aujourd'hui, des efforts à faire afin de changer les mentalités.
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Journal d'une Femen

Après avoir suivi des Femen pendant plus d'un an, les auteurs de cette BD on recueillis des témoignages de femmes appartenant à ce groupe 'sextrémiste' et, sur cette base, on créé une histoire faite de moments, de discussions, de situations vécues par elles et transposée à un personnage de fiction, sorte de "average femen".

Nous suivons donc le cheminement fait d'injustices machistes, de réflexions patriarcales, de harcèlement de rue d'une femme, Appoline, qui se retrouve membre, et un des visages, des Femens.

Certaines choses sont intéressantes, comme leur entrainement, leur réflexion ou encore les critiques qu'elles peuvent subir et, pire encore, l'exclusion dont elle peuvent faire l'objet quand leur identité est dévoilée.

Pour le reste, le réel souci de cette BD est dans son postulat de départ et que ce n'est pas un témoignage. C'est un condensé de plein d'histoire dont on n'a gardé que la "crème". A force d'être à la fois une employée exploitée pour ses attributs, une fille à qui on préfère la soeur (qui a épousé un parfait cliché de connard-macho), la victime de harcèlement et de critiques constantes, puis devenir l'image des Femen et, de par ce fait, être virée, rejetée de sa famille et de ses meilleurs amis...et bien, à force, ça fait beaucoup pour une seule personne et on ne crois plus trop tellement ça fait beaucoup.

De plus je n'ai pas du tout aimé le dessin. Quasiment tous les personnages sont approximativement le même visage (y compris les hommes) et sont assez mal identifiés.

Bref, je suis passée à côté.
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Souvenirs de la Grande Armée, Tome 1 : 1807 -..

Album inaugural d'une quadrilogie "anniversaire du bicentenaire" : publié en 2007, celui-ci nous narre des faits qui se sont déroulés en 1807, pendant la campagne de Pologne contre les Russes, qui a culminé avec les batailles d'Eylau (février) et Friedland (juin).

On y suit un petit groupe de cavaliers du 2è chasseurs, mélange de semi-bleusaille et de quelques "vieilles moustaches", où il se passe des choses anormales en marge des opérations : qui a tué le cheval "Austerlitz", mascotte du bataillon ? Pourquoi un lieutenant a-t-il disparu ?

Un dessin très correct (malgré de grosses ellipses sur les batailles qui sont un peu curieuses), un scénario qui ne casse pas trois pattes à un canard, mais c'est sans doute l'ambiance de cet album que je retiendrai comme son trait le plus positif.

Grâce à des recherches documentaires très poussées et à un lexique d'époque, Dufranne réussit à nous immerger dans l'univers de ces cavaliers d'élite napoléoniens, leurs us et coutumes, leur parler, leur code d'honneur, leur quête de gloire et leur façon d'être toujours prêts à dégainer le sabre pour laver ce qu'ils perçoivent comme des offenses.

Finalement, ce qui m'aura le plus gêné dans cet album, ce sont des points purement techniques :

– Le glossaire en fin de volume : il n'y a pas plus exaspérant que d'être obligé de quitter l'histoire pour voir tout à la fin du livre ce que veut dire un mot. C'est assez habituel dans les livres universitaires, ce qui est déjà assez agaçant, mais dans une BD, je crois que je ne l'avais encore jamais vu et c'est une terrible faute de goût.

– La typographie des bulles "voix off", faite dans une police cursive minuscule que l'on se ruine les yeux à déchiffrer.
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Journal d'une Femen

Une bande dessinée intéressante et qui permet pour ceux qui ne connaissent pas ce mouvement de se faire une idée sur le féminisme. Elle nous raconte l’immersion d’une jeune femme chez les femens. J’ai beaucoup aimé le graphisme.
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Journal d'une Femen

Journal d’une Femen est une bande dessinée très intéressante, car elle nous fait découvrir un mouvement féministe que l’on a déjà vu certes, mais dont on ne connait pas réellement grand chose. J’ai trouvé l’héroïne, Apolline, très intéressante. Ses émotions et sa rébellion sont bien mises en avant et on se surprend à avoir envie de se battre avec elle. Ensuite, j’ai apprécié que cet ouvrage ne prenne pas position, mais nous conte plutôt une fiction biographique d’une jeune femme, membre du mouvement FEMEN.



Concernant les dessins, j’ai beaucoup apprécié également. C’est une bande dessinée très colorée et qui va droit au but ! Bref, je vous la conseille fortement.
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Triangle rose

Un groupe de lycéens chargé de faire un exposé sur les camps de concentration rend visite à l'arrière-grand-père de l'un deux. Andreas, le vieil homme, est réputé acariâtre. Les pages suivantes nous ramènent à l'époque de sa jeunesse, dans les années 30. Ce jeune Allemand vit à Berlin et se réunit régulièrement dans les cafés en vogue de la capitale avec son groupe d'amis ou ex-amants. Leurs conversations font ressortir les préoccupations de l'époque, entre propos antisémites, pro-hitlériens et paroles avisées ce ceux qui voient le vent tourner en leur défaveur. 1933 : Hitler arrive au pouvoir et du jour au lendemain la menace se fait plus présente. Rapidement le groupe éclate. Malgré la proposition de son ami d'émigrer avec lui, Andreas reste à Berlin, cherchant à se convaincre qu'il ne court aucun risque. Mais rapidement il est arrêté. Après un séjour en prison, il connaît les camps. Malgré cette plongée dans l'horreur, Andreas survit, retourne à Berlin où il retrouve sa vieille mère et Angela, une amie homosexuelle. La guerre est finie mais les mentalités n'ont pas changé, et les rescapés des camps s'attaquent violemment aux rescapés homosexuels qu'ils traitent de fausses victimes. Andreas et Angela comprennent alors que les mentalités n'ont pas changé. Tous deux peuvent se comprendre, ils décident d'affronter l'avenir ensemble, en émigrant en France...



Coup de cœur pour ce récit poignant qui vise à rappeler que la mémoire de l'Histoire a fait le tri en laissant de côté les victimes homosexuelles des camps de concentration. Les dessins noir et blanc et sépia nous plongent dans l'ambiance des années 30-40. Le personnage d'Andreas est attachant, et l'histoire bien menée, avec un aspect bien documenté, portée par une fiction maîtrisée. On regrette seulement que l'ouvrage se referme sur l'incompréhension des jeunes qui sont passés à côté du récit du vieil homme. En tout cas, nous, lecteurs, ne restons pas insensibles. A lire !

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Journal d'une Femen

Une BD plutôt sympa qui a le mérite de mettre en avant le militantisme de ces femmes engagées jusqu’à l’extrême.

J’ai bien aimé l’histoire de cette jeune femme qui rejoins ce mouvement sans trop en connaître les tenants et aboutissants. Force est de constater que le « sextrémisme » n’est pas une sinécure et que les avis divergent sur le sujet, ce n’est pas non plus sans conséquences pour ces activistes.

Belle surprise et beau graphisme.

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Journal d'une Femen

Cette fois, c'est par la BD que le sujet brûlant de polémique sur le mouvement militant FEMEN est abordé.

Je l'avoue, je suis assez admirateur du courage, voir parfois de l'inconscience dont font preuve les "sextrémistes" dans leurs opérations médiatiques spectaculaires. Elles osent aller au bout des choses. Même si parfois, on pense que ces combats sont devenus inutiles dans nos contrées où malheureusement, l'égalité homme / femme n'est qu'un verni.

Dans ce livre qui se veut biographique, le parcours d'une aspirante militante est tracé. Les écueils sont nombreux pour arriver au statut de FEMEN. Travail, vie sociale, amour, famille... et même le premier accueil des militantes confirmées.

Que penser de cette ouvrage. Le trait se veut moderne et épuré, parfois un peu froid. Le scénario, quant à lui est sans doute consensuel, partagé entre crainte et admiration, parfois au bord de la critique pour ensuite revenir à l'approbation.

Ce livre a le mérite de voir le mouvement avec le regard extérieur et intérieur. Extérieur de la part de ceux qui croisent la vie d'Apolline et intérieur avec tous les efforts et la prise de risque, le courage que met Apolline à atteindre le statut de militante.

Par contre, si vous êtes pour ou contre les FEMEN, je ne pense pas que cette bande dessinées soit assez engagée pour vous offrir une vraie prise de position par rapport au mouvement FEMEN.

Pour conclure, disons que mon avis sur ce livre est aussi consensuel, partagé entre j'aime moyennement et j'aime beaucoup et que devant le mouvement FEMEN, je ne suis pas objectif!

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Souvenirs de la Grande Armée, tome 3 : 1809 -..

L'heure de la 5è coalition a sonné, et les Autrichiens avancent en Italie et en Bavière. Les premières "escarmouches" ont lieu en avril 1809, la boucherie d'Essling (immortalisée par "la bataille" de Patrick Rambaud) un mois plus tard et ce n'est qu'en juillet que Napoléon met fin aux prétentions autrichiennes lors de la victoire de Wagram.

Godart, héros du 2è régiment de chasseurs à cheval, ne verra pas tout cela. Au cours d'un engagement à Freising (et non Reising comme il est écrit dans la BD), il perd ses deux plus vieux camarades le 20 avril, puis est grièvement blessé au ventre dans les jours suivants en cherchant à les venger.

Le reste de l'album se jouera donc dans une sorte d'hôpital de campagne, avec comme d'habitude pour cette série une sorte de mini-intrigue policière que les auteurs n'ont d'ailleurs guère le temps de développer, entre trois chirurgiens, une infirmière et des pilleurs de cadavres. Pour la première fois, c'est entrecoupé de flash forward 40 ans plus tard où Godart, devenu très vieux, revient demander des comptes à une "vieille connaissance."

Petite pensée tout d'abord pour Daney, alias "Mâtin", l'un des trois personnages principaux depuis le début de la série, que l'on voit juste se faire arracher une mandibule dans l'action, et dont on ne sait même pas ce qu'il devient après, le personnage principal n'y fait même pas allusion.

Pour le reste, tout cela est bien joli, mais – hélas, encore une fois – très mal raconté, souvent confus et parfois peu vraisemblable :

C'est vraiment dommage, car il y avait matière à bien faire, et surtout à faire original, autour de ce concept, mais c'est décidément trop mal fagoté depuis le début. Un dernier pouce en bas pour le titre de l'album, qui n'a strictement rien à voir avec le contenu (d'autant que c'était déjà un peu le cas du deuxième).
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Souvenirs de la Grande Armée, Tome 2 : 1808 -..

Pendant que leurs camarades se couvrent de gloire (pensent-ils) en Espagne, les hommes du 2è régiment de chasseurs à cheval sont coincés dans des cantonnements pourris en Pologne, à surveiller une frontière. L'oisiveté les menace avec son cortège de duels, bagarres, désertions et autres réjouissances.

Ça commence par un duel, dont on ne saura pas l'objet.

Ça continue par une cérémonie d'entrée dans la franc-maçonnerie, dont il ne sera plus question.

Ça se poursuit avec un repas où l'on devise pendant plusieurs pages sur divers sujets d'époque sans lien avec l'intrigue.

Le belge surprend ensuite trois soldats après qu'ils aient fait une grosse connerie, on devinera laquelle un peu plus loin, mais on ne saura jamais de quelle manière les coupables ont été punis.

Ça continue avec l'attaque d'une meute de loups affamés contre un train de cavaliers armés... Totalement invraisemblable. Dufranne s'est-il renseigné sur les mœurs des loups ?

Ça s'embourbe dans une histoire de pogrom dont je n'ai pas réussi à connaître le point de départ, et pour cause, il y a trois ou quatre pages de dialogues en polonais non traduits. Je veux bien que l'auteur ait le souci de justesse, mais il devrait aussi se soucier que le lecteur comprenne quelque chose à son histoire.

En fait, c'est présenté comme des chroniques, presque comme un journal, avec des évènements non liés entre eux, mais ça donne rapidement l'impression d'un "saupoudrage", et ça nuit clairement à l'intérêt qu'on a pour cette histoire qui n'en est plus vraiment une.

Bref, c'est plein de bonnes intentions mais c'est sévèrement raté.
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Sillage, H.S. : Le Collectionneur

Le collectionneur est un hors-série et il concerne un certain personnage très antipathique qui est apparu dans le tome 2 (Collection privée): le Consul dont je ne citerai pas le nom tellement je ne m'en souviens jamais à cause de sa complexité.



#Spoilers#

On retrouve donc Bobo le migreur, ami de Nävis, qui s'est infiltré au sein du vaisseau de ce cher consul détestable afin de mieux comprendre ses motivations et pour récupérer le Vistern de Nävis. Il va alors avoir accès à un dossier entièrement consacré à la belle Nävis. C'est en quelque sorte, le journal intime du consul et ce que j'ai pu découvrir est vraiment incroyable. Cet homme extraterrestre ne m'a plus paru aussi mauvais, je l'ai vu sous un autre angle.

Il connait absolument TOUT de la jeune humaine et quand je dis tout, c'est tout! Et c'est assez morbide en un sens d'avoir une telle obsession! Il connait tout de sa vie, de ses amis, de ses missions, de ses habitudes, de son environnement, de son caractère, de ce qu'elle aime et de ce qu'elle n'aime pas... et tout ce qu'il peut récupérer d'elle, il le fait: photos, sculptures, dessins, tenues vestimentaires, (même ses ordures ménagères!). Pour lui, ce n'est pas une collection, c'est autre chose, autre chose qu'il ne peut exprimer. Il l'idolâtre littéralement et bien qu'il ait voulu lui faire du mal dans le tome 2, il semble s'être repenti et avoir de vrais sentiments pour elle. Et plus que tout, dans ce hors-série, il y a eu une révélation capitale et j'en suis restée bouche bée tellement je ne m'y attendais pas et il a alors cette peur que Nävis l'apprenne un jour où l'autre, d'où les pseudo-menaces envers Bobo.



Parallèlement, à travers ce dossier consacré à l'héroïne, j'ai pu en apprendre énormément sur elle (tout y passe) et j'ai trouvé les dessins, toutes sortes d'illustrations d'elle sublimes. On la voit dans différentes tenues, coiffée différemment, dans différentes poses, dans ses missions au fil des tomes... avec des bonus inédits en prime pour mon plus grand plaisir.



En bref, ça se lit extrêmement vite et c'est un régal pour les yeux. Un très bon hors-série très complet avec des planches magnifiques mais il n'est pas indispensable en soi, on peut très bien continuer la saga sans l'avoir lu.
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Bruxelles Noir

La lecture de ce recueil me laisse sur une impression très mitigée.



D'une part parce que les nouvelles imaginées par ces auteurs ne m'ont pas passionnées. Les personnages sont vils, malsains, à l'esprit dérangé ou animé par la vengeance donc peu attachants. Certains auteurs citent un tas de noms de rues sans s'imaginer que le lecteur ne connait pas forcément le quartier dont il est question et que ces informations ne lui sont donc d'aucune utilité. Et ce n'est pas la carte hyper simplifiée de la ville, fournie en première page, qui va être d'une grande utilité.



D'autre part, alors que certaines nouvelles nous projettent dans un avenir peu engageant (Dédales), la plupart d'entre elles s'ancrent dans la vie actuelle, s'inspirant même de faits réels, et témoignent ainsi des sujets qui ont marqué les belges ces dernières années : les tueries du Brabant, l'affaire Dutroux, la mort de Semira Adamu en sont quelques exemples. Cet aspect est intéressant car, en ouvrant ce recueil, je n'imaginais pas lire des histoires en lien avec cette actualité brulante, qui fait encore couler beaucoup d'encre aujourd'hui.



Mes nouvelles préférées sont celles d'Edgar Cosma (L'idiot du village) et de Barbara Abel (la perruche), qui m'ont donné l'envie de me (re)plonger dans leurs précédentes publications.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Triangle rose

Pour rédiger un devoir sur les camps durant la seconde guerre mondiale, un adolescent va interroger son revêche arrière-grand-père. Il apprend que celui-ci vivait à Berlin et a été persécuté puis interné pour homosexualité.

Le contraste est grand entre le Berlin ouvert, libre, tolérant, festif et cosmopolite du début des années 1930 et celui qui suit l'arrivée des nazis. Au nom de la race, de la nécessité de se reproduire, les homosexuels (insouciants et inconscients de ce qui les attend dans le cas de la jeunesse dorée) sont poursuivis. Les nazis tentent de les rééduquer puis persécutent et internent ceux qui refusent le mariage et la vie rangée.

A la Libération, ils ne bénéficient pas de la reconnaissance accordée aux autres déportés.

Le vieillard a gardé de ces persécutions et de cette injustice rancoeur, acrimonie et caractère acariatre.
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Souvenirs de la Grande Armée, Tome 4 : Les ch..

Mort en 1849, à la fin du tome précédent, comme on s'en doutait un peu, Godart laisse derrière lui les fantômes de ses longues absences de jeunesse, et notamment la colère de son fils qui éclate de façon posthume.

Pour autant, ses derniers souvenirs de la Grande Armée rejaillissent à la faveur de carnets oubliés, pour narrer ce qui lui arriva lors de la terrible retraite de Russie, alors qu'il traînait déjà d'autres fantômes, ceux de ses camarades tombés en Bavière. Désormais transféré dans un régiment de hussards, devenu "traînard" avec quelques autres, comme il y en eut de nombreux lors de cette affreuse marche de la mort, Godart est miraculeusement épargné par un chef cosaque, Joukhov, parce qu'il est franc-maçon comme lui (moi qui me demandais pourquoi les auteurs avaient mis en scène en grande pompe cette intronisation dans le tome 2, j'ai maintenant la réponse à ma question.)

Ce "frère", personnage bien sombre, paradoxal, et d'ailleurs intéressant, ne fera qu'une apparition très rapide, avant un duel, décidément une pratique omniprésente dans cette série.

Cette série m'aura déçu jusqu'au bout. Entre les tribulations de la descendance pas toujours passionnantes et l'expédition de la relation avec le cosaque qui donne vraiment l'impression d'un bâclage, on reste terriblement sur sa faim. Le sens de la narration fait défaut, de même que la clarté, parfois, quand par exemple il nous faut faire une recherche sur Google pour savoir ce qu'ils foutent avec une écharpe pendant leur duel au pistolet à la fin.
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Odessa, tome 1

O.D.E.SS.A part d'un constat assez séduisant que celui de retracer les parcours différents de 3 frères pendant la Seconde Guerre Mondiale. L'un sera un rescapé de guerre, l'autre entrera dans la résistance, quant au troisième il aura collaboré avec l'ennemi nazi. Cependant, les auteurs vont s'intéresser surtout au dernier tout en l'opposant au résistant d'obédience communiste.



On va découvrir alors que la réalité est parfois un peu différente de ce que l'on pense surtout dans un tel contexte. Il est dommage de suivre un jeune blanc-bec détestable jusque dans ses attitudes stéréotypées. Il semblerait que cela ait été voulu par l'auteur pour décrire la vraie tête à claque qui croit tout savoir.



Par ailleurs, le scénario introduit des scènes de flash-back qui ne semblent pas suivre une certaine linéarité ce qui rend la compréhension plus délicate. Bref, la construction et la mise en scène comportent de sérieuses lacunes. le style est un peu rugueux mais pas désagréable.



Pour autant, c'est un récit qui se lit bien et qui donne envie de poursuivre d'autant que le second tome de ce diptyque a été immédiatement disponible. Par conséquent, je serai indulgent dans ma notation. A noter que l'action se déroule dans les Ardennes, puis en Belgique avant de découvrir la fameuse filière d'évasion des nazis dans le second tome qui sera à peine évoqué (à mettre en parallèle avec le titre de l'album !).
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Triangle rose

J’avais entendu que les homosexuels allemands avaient été également persécutés par les nazis. Il faut dire que les adeptes d’Hitler ne juraient que par la pureté de la race aryenne. Le mariage gay et l’adoption d’enfant avec deux papas n’existaient pas. Autre époque, autre mœurs ? Depuis l’Antiquité (et certainement la Préhistoire), cette pratique a toujours existé tout comme la prostitution d’ailleurs.



C’est un sujet très sensible dans une époque où la souffrance des gens peut être exploitée à des fins politiques par une minorité ou un état étranger. Je pense qu’il est nécessaire de rappeler que les persécutions ont concerné également d’autres catégories de personnes. Il est clair que c’est totalement condamnable. On ne devrait pas avoir à souffrir du seul fait qu’on est juif ou homosexuel ou tzigane. Il n’y a pas de monopole à la souffrance que cela soit étoile jaune ou triangle rose.



Cette bd est très bien réalisée. Elle nous dit l’essentiel sur le sujet à savoir la féroce répression des indésirables. Il est regrettable que ce grand-père ne soit pas plus compréhensif vis-à-vis de la nouvelle génération. Je n’ai pas vraiment aimé la fin de cet ouvrage, je n’ai pas apprécié sa réaction malgré toute la souffrance vécue et les rancoeurs. Il est vrai qu’il a commencé sa vie de jeune garçon dans l’insouciance du Berlin des années 20 avant de tomber dans l’horreur à partir de 1933. Encore une fois, je peux comprendre ce malaise.



Il est consternant de s’apercevoir qu’à la Libération, les choses n’avaient pas évolué pour ce qui était considéré comme un délit à réprimer. L’absence d’indemnisation est également choquante. La moitié des 15000 déportés sont morts. Les survivants ont vécu une douloureuse épreuve en n’obtenant pas le titre de déporté car c’était considéré comme normal à cause du fameux paragraphe 175 du code pénal allemand datant de l’époque bismarkienne. En Allemagne de l’Ouest, la légalité de la répression de l'homosexualité par le régime nazi est confirmée par la Cour fédérale constitutionnelle en 1957. Bref, que de chemin parcouru depuis.



En conclusion, une bd prenante, fort bien documenté et malheureusement fort réaliste. Cette oeuvre s’appuie sur un dessin précis et soigné. Cela vaut le détour d’un point de vue historique, c’est certain. Personnellement, j’ai toujours eu en horreur les gens qui nient l’existence d’un génocide ou de ce type d’exaction concernant une minorité. Le devoir de commémoration face à l’Histoire s’impose dans certains cas.
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