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Critiques de Miguel Bonnefoy (755)
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Le Voyage d'Octavio

Le voyage d'Octavio est pour moi un vrai coup de cœur qui m'a transporté au Venezuela. "Dans le port de La Guaira, le 20 aout 1908, un bateau en provenance de La Trinidad jeta l'ancre sur les cotes vénézuéliennes sans soupçonner qu'il y jetait aussi une peste qui devait mettre un demi-siècle a quitter le pays."



On fait la connaissance d'Octavio, illettré qui se débrouille tant bien que mal dans sa vie de tous les jours. "Personne n'apprend à dire qu'il ne sait ni lire ni écrire. Cela ne s'apprend pas. Cela se tient dans une profondeur qui n'a pas de structure, pas de jour. C'est une religion qui n'exige pas d'aveu."

Jusqu'au jour ou il rencontre Venezuela, une femme qui va lui apprendre a lire et a écrire. Cette rencontre va changer sa vie. "Un matin,il se surprit de voir que "mujer" s'écrivait aussi simplement.

- J'aurais pensé que pour un personnage aussi considérable,y avait un mot plus difficile,s'était-il exclamé." Malheureusement, cette période heureuse avec Venezuela, ne sera que de courte durée car il se retrouve embarqué dans un gang de cambrioleurs et se fait démasquer par la femme. Il prend donc la route, a travers son pays, fais de multiples rencontres.



J'ai découvert un petit pays, dont on parle peu, mais plein de légendes et de croyances :

"Parmi ces maisons, à la robe d’une montagne, il y avait celle d’un créole qui avait planté contre sa haie un citronnier robuste, aussi vieux que lui, dont les fruits se mêlaient au gui du feuillage. La procession s’était approchée. Le Créole était sorti avec un fusil à verrou et une grappe de cartouches sous l’aisselle.



- Je tue le premier qui franchit la haie, avait-il crié depuis la rambarde. Et je commencerai par celui que vous promenez. Nous allons voir si les saints ne meurent pas.



Les porteurs firent demi-tour sans discuter. Mais à l’instant de repartir, la couronne d’épines resta accrochée à l’une des branches de l’arbre. Le créole épaula l’arme et, au milieu d’une injure, tira une seule balle dont l’éclat résonna longtemps dans la montagne. La balle sépara la statue de la branche, secoua le feuillage et fit tomber sur les têtes, comme un pluie de bubons verts, des centaines de citrons qui roulèrent jusqu’aux portails des cabanes.



On crut au miracle. On utilisa la pulpe jaunie pour les infections, on fit sécher les zestes qu’on saupoudra sur les poissons et on purifia l’air avec l’acidité des huiles. On mélangea le citron au gingembre dans es marmites et on les fit passer, porte après porte, à toutes les alcôves, avec un secours que deux mille ans de médecine n’avaient su offrir. En dix mois, on fit reculer dix ans de peste.



Voilà l’histoire du citronnier du Seigneur telle qu’on la trouve à peu près sous la plume du poète Andrés Eloy Blanco, dans les livres de mon pays."



Comme dans de nombreux romans sud-américains, il y a un petit coté magique. L'auteur sait nous captiver et décrit son pays a merveille. C'est un récit a la fois drôle et touchant :

"Les gens prirent l'habitude de mesurer l'importance d'une maison au nombre de ses fenêtres. On écrivait le nom des rues sur des plaques en bois portant les noms de ceux qui les habitaient. La rue de l'hôpital était celle de l'hôpital, la rue des Sœurs celle du couvent, dans la rue Doctor-Dominguez habitait le vénérable docteur Dominguez, et dans la rue des Cornards, qui ne touchait en rien a l’honnêteté des dames, se trouvait l’abattoir ou l'on déchargeait les cornes du bétail."



Ce roman est a la fois une fiction mais aussi un excellent documentaire qui nous montre le vrai visage du Venezuela ou la majorité de la population s'entasse dans des bidonvilles :

"Des écrivains publics faisaient payer une fortune les lettres d'amour, les vieux comptaient les mois en grains de mais et les marchands racontaient aux enfants des légendes pour les éloigner de la nuit. C'était un époque simple et craintive. Le village n'était alors menacé que de superstitions et de croyances populaires [...].

Avec le temps, touffu et foisonnant, le flanc de la colline se gonfla de baraques et de blocs, la vie ne cessant d'apparaître. Année après année, il se chaussa de pierres et se peupla d'hommes qui fuyaient la misère des grandes villes. Ils montaient jusqu'au sommet de la colline, trouvaient une friche loin des autres et y dressaient une maison de tôle ondulée. Avec l'expansion des quartiers, on dut organiser des élections démocratiques désignant des présidents et un conseil. Le marché noir fit concurrence aux anciens commerces, tandis que l'ombre des platanes abritait des femmes auxquelles, tantôt l'alcool, tantôt les malheurs, avaient volé un époux.

Les vieilles légendes poussaient les enfants hors des maisons. Beaucoup se retrouvaient aujourd'hui dans la contrebande, souvent par crainte d'être exclus, ou parce qu'il était plus dangereux parfois de ne pas y entre. Les nuits étaient agitées, révoltées, elles s'encombraient souvent d'un crime, au détour d'une ruelle. Les jeunes filles subissaient des grossesses précoces et avortaient avec des cuillères qu'on faisait bouillir dans des casseroles. C'était une carte de la colère."



Vous l'aurez compris, c'est un roman magnifique, superbement écrit que je vous recommande fortement.
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Héritage

Comme étiquette pour ce récit, j'ai choisi le mot "épopée".

Il s'agit bien d'une histoire poétique en prose dans ce cas-ci mêlant le réel, le merveilleux, la légende, la magie , l'histoire qui relate l'histoire de Lonsonier ainsi déclaré car les douaniers avaient mal compris son nom à son arrivée au Chili. Lui qui voulait émigrer en Californie.

Il se marie, a trois fils qui à l'annonce de la première guerre mondiale, veulent retourner dans le pays de leur père pour défendre la France.

Un seul revient, Lazare, blessé, abîmé physiquement.

Il se marie avec Thérèse , rencontrée dans une atmosphère étrange, dans la montagne, fille d'un musicien de Sète.

L'histoire se poursuit dans une ambiance qui semble décoller de la réalité avec des remèdes médicaux proches de la magie et de la sorcellerie, de la musique, des personnages presque venus d'ailleurs.

Et pourtant, Allende existe bien. Pinochet aussi et le dernier de la famille, Ilario Da, est étiqueté révolutionnaire et gauchiste, subit des tortures et doit être expulsé en 1973.

C'est le retour vers la France où à l'arrivée, il se déclare du nom de son ancêtre Michel René. Le même scénario que 100 ans auparavant au Chili .

L'auteur déclare avoir puisé dans les origines de sa famille. Son père né au Chili est issu d'une lignée française.

Le récit apparaît comme un conte où les instants les plus délicieux décollent de la réalité , sont exprimés dans une très belle écriture avec une imagination débordante.

Des thèmes actuels sont traités comme l'attachement à ses racines, l'émigration et cette fois ce sont des Français qui sont concernés.

Il faut cependant avoir la tête bien accrochée pour passer d'un personnage à l'autre, pour comprendre l'histoire du Chili et des communautés étrangères qui y vivent.



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Sucre noir

J’ai passé un bon moment à écouter Miguel Bonnefoy raconter cette histoire insolite, d’un monde réel et fantastique en même temps. Fantastique dans le sens où les personnages pleins de grandes qualités et de grands défauts sont tous terriblement flamboyants, hors norme. Fantastique aussi car les lieux sont tous décrits de façon minutieuse, colorée, parfumée parfois.



J’ai dit écouter ? Oui, c’est vrai. C’est tellement plaisant de lire cet auteur que j’ai eu l’impression de plonger dans le passé, ce temps où notre mère allumait la radio pour que nous écoutions des histoires, assis religieusement dans la cuisine, attentifs à ce que disait le monsieur (ou la dame) dans le poste.

L’attente d’une bonne histoire, quel plaisir ! Surtout quand le conteur sait appâter son public avec des histoires de pirates, de trésor disparu, d’aventuriers de tous poils, de rhum aussi et le subjuguer par une pirouette finale : boucler la boucle, quel panache !



Sous cet air de fable aux accents de « travaillez, prenez de la peine », l’auteur vous invite à trouver la définition la plus adéquate au mot « trésor ». Bien entendu, chaque personnage a la sienne...

Quelle sera la vôtre ?



Voilà une saga qui vous fera découvrir une famille sur trois générations, une famille perdue dans un petit village des Caraïbes, où le progrès tarde à venir, et dans lequel flotte une histoire de trésor disparu, attirant maints explorateurs.

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L'Inventeur

Augustin Mouchot est un scientifique Français du 19 ème siècle , précurseur dans l'art de maitriser le soleil et de le transformer en énergie. Mais contrairement à beaucoup d'autres, il ne passera pas à la postérité. Miguel Bonnefoy vient ici réparer cette injustice.



Petite déception , toute relative. Passé le plaisir intense de retrouver la prose de ce fantastique conteur, je me suis surpris à ne pas m'intéresser plus que cela au destin de Mouchot. Pourtant,partageant le même métier , cela aurait dû me capter. Mais non. Dans chaque adjectif employé, sommeille le looser , on a l'impression que chaque quinte de toux le rapproche plus de la mort que de la notoriété.



Cependant, arriver à produire une telle quantité de données sur Mouchot est un bel exploit de la part de l'auteur, toujours aussi précis et rapide.

Car lire du Miguel Bonnefoy est une très belle expérience et si ici on n'est pas inondé par le chaud soleil des mers caribéennes , on visite cette France qui va faire du charbon sa raison de vivre et de l'Algérie son terrain de jeu.



C'est intelligent, documenté et très dynamique . Mais voilà, Mouchot restera Mouchot et n'aura pas engendré mon empathie.

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L'Inventeur

En général, la rentrée littéraire n’est pas ma tasse de thé. Mais quand une chronique radio a parlé de ce roman biographique consacré au premier ingénieur qui ait travaillé sur l’énergie solaire au… 19ème siècle !! ben je me suis dit que ça serait parfait pour les vacances.



Et cet Augustin Mouchot mérite effectivement de se voir extraire de l’anonymat en ces temps d’espoir en l’énergie renouvelable. Simple prof de maths, quelques bouquins techniques lui donnent cette idée que l’on pourrait faire bouillir de l’eau en concentrant les rayons du soleil. Et de là, ma foi, la vapeur peut entrainer bien des mécaniques.

Ce roman nous entraine à un rythme rapide, sans souffler, le long de l’existence tourmentée ou radieuse de cet homme timide, malingre, fragile, qui a dû chopper toutes les maladies de l’univers, et qui pourtant a vécu plus de quatre-vingts ans, comme alimenté par une pile solaire. Une vie de montagnes russes, avec des moments de gloire comme celui où il présenta sa machine à Napoléon III ou son succès à l’exposition universelle de 1878, et des moments fonds du trou, oublié, malade et sans ressources. Une vie à chercher à se rapprocher du soleil, partant le chercher dans la colonie d’Algérie où il en prit, littéralement, plein les yeux.



Miguel Bonnefoy adore décrire et faire vivre ses personnages secondaires qui sont presque aussi importants que notre anti-héros. Qu’ils soient historiques comme l’ingénieur Abel Pifre, le pionnier de la météo Maurice de Tastes ou l’artilleur Jean-Baptiste Auguste Philippe Dieudonné Verchère de Reffye – tout ça – qui lui ont filé de sacrés coups de main, ou imaginaires et colorés comme le géant Benoît Bramont, « l’infirmière » Michelle Renée qui se déguisera comme Michel René et surtout l’étonnante logeuse sociopathe Pierrette Bottier. De vrais personnages de théâtre.



Rythme rapide, disais-je. Un style narrateur plutôt que dialoguiste qui fait défiler comme une bande magnétique les événements historiques ou quotidiens, sans s’y attarder, sans laisser le temps à une image forte de s’installer dans l’esprit du lecteur. J’avais l’impression de voir l’histoire passer comme les paysages depuis les trains que je prenais en même temps. Bref, des éléments qui devraient me rebuter et qui pourtant ont un charme de musique de fond.



Bon, l’effet vacances joue aussi peut-être beaucoup. Mais cette façon de raconter, associée au fait que Miguel Bonnefoy écrit des romans plutôt courts, m’a simplement donné envie de retenter l’expérience un de ces jours



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Le Voyage d'Octavio

Le Voyage d'Octavio est un roman surprenant. On a la sensation d'embarquer pour un voyage onirique au cours d'un moment de somnolence, avec un récit dont l'élasticité et la flamboyance ressemblent à ce qu'on peut éprouver dans les rêves. Sauf qu'il n'y a pas de super héros conquérant ni de vanité exacerbée dans ce texte. Mais plutôt la poésie d'un personnage d'une sincérité désarmante que la misère n'est pas parvenue à priver de générosité ni de courage dans un récit qui le projette dans la découverte de son pays, le Venezuela, et dans des rencontres les plus diverses.

Amené à quitter son bidonville, le voyage d'Octavio aurait pourtant pu prendre l'allure d'une errance accablante, les premières pages dressant le portrait d'un homme sans envergure, un analphabète trop poli pour se plaindre ou employer des phrases implacables susceptibles d'ébranler le cours de sa vie. Mais le récit est baigné d'un feu particulier. Avec une écriture simple traversée d'élans messianiques, Miguel Bonnefoy fait de ce périple un voyage presque missionnaire. Enrichissant Octavio de connaissances nouvelles et de capacités salutaires voire magiques, ce voyage permet également de ressusciter les légendes fondatrices du Venezuela. On peut y voir un hommage à la tradition latino-américaine : l'auteur s'affranchit de la rigueur des événements et rappelle à sa manière que l'histoire ne se construit pas uniquement sur des faits réels et tangibles, elle se nourrit également de rumeurs, mythes et légendes.



C'est le genre d'épopée que l'on associe inéluctablement à ce qu'a pu écrire Gabriel Gàrcia Màrquez car c'est un récit où «les mythes engendrent les hommes qui à leur tour engendrent les mythes».

J'ai aimé ce roman au charme presque naïf avec un héros fort peu narcissique, auréolé d'une certaine pureté comme s'il était le porteur de l'essentielle vérité. L'auteur en a fait un personnage attachant.
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L'Inventeur

L'homme, la machine et l'oubli



Miguel Bonnefoy a reconstitué l'histoire d'Augustin Mouchot, ingénieur ayant mis au point une machine solaire durant le Second Empire. Un destin oublié qui est aussi l'occasion de restituer une époque, servie par un style toujours aussi flamboyant.



L'histoire d'Augustin Mouchot pourrait se résumer à une succession de miracles, à commencer par celui de sa longévité. Né en 1825 à Semur-en-Auxois, il aura vécu jusqu'en 1912 alors que dès sa première année et à la suite d’un accident, «il attira vers lui toutes les maladies que la Bourgogne avait accumulées au fil des siècles, si bien qu'il n'existât pas une bactérie, pas un virus, pas un germe qui ne se soit logé en 1826 dans le corps de l'enfant Mouchot. Il attrapa la variole, la scarlatine, la diphtérie, la fièvre, une diarrhée qui dura quatorze jours, une forme rare de chlorose...» Cette liste, loin d'être exhaustive, ne cessera de s'allonger au fil des ans, mais pendant très longtemps elle ne pourra avoir raison de sa belle résistance.

Malingre et peu adroit, il trouvera une issue dans les livres et le savoir, s'intéressant aux mathématiques et à la science. Ce qui lui permettra de trouver un poste d'enseignant et le conduira jusqu'à Alençon. C'est en Normandie, au hasard de ses lectures, qu'en 1860 il découvre les principes de l'énergie solaire et se lance dans la construction d'une machine capable de l'exploiter. Après plusieurs échecs et alors qu'il est prêt à renoncer, il entend «le couvercle de son récipient émettre un bruit impatient. Des bulles tapotaient les parois, montaient fiévreusement et crevaient la surface. Il souleva la cloche de verre. Un énorme nuage de vapeur lui couvrit le visage. En quelques minutes la chaudière était parvenue à ébullition. (...) La concentration pratique de l'énergie solaire venait d’être découverte.» Après avoir déposé un premier brevet, notre homme ne doute pas de la richesse de son invention et entrevoit déjà de multiples applications. Las, après avoir convaincu scientifiques et militaires sa démonstration devant un parterre de sommités accompagnant l'empereur lui-même va virer au fiasco.

Mais Augustin n'est pas homme à renoncer. Et sa seconde tentative sera la bonne. À Biarritz, sous un soleil radieux, il a droit à des exclamations enflammées. «Il se tourna vers l'empereur, comme emporté par la fièvre collective et, au bruit des ovations, les membres de l’Académie et les industriels se levèrent. Au bout de dix minutes, toute la côte était debout, applaudissant, en regardant Mouchot, et l'empereur tendit sa canne vers le ciel: "Vive le soleil, vive Mouchot". Mouchot vécut là son jour de triomphe. Il descendit de l’estrade comme s’il quittait le monde d'hier pour entrer dans celui de demain.»

Pour l'exposition universelle, on lui commande un prototype qu'il baptisera Octave et qui, il en est persuadé, lui apportera gloire et fortune. Mais une fois encore, le sort s'acharnera sur lui. Grandeur et décadence!

De sa plume alerte et après une recherche documentaire fructueuse, Miguel Bonnefoy transforme en épopée cette biographie romancée. Il accompagne les rêves de l'inventeur d'une galerie de personnages hauts-en-couleur, tantôt admirateurs et tantôt profiteurs, tantôt complices et tantôt détracteurs, le tout prenant presque une dimension mythique après une expédition en Algérie et le projet de faire «fleurir le désert».

Après nous avoir régalé avec la saga des Lonsonnier dans Héritage, le romancier franco-vénézuelien nous offre cette fois l'occasion de réfléchir aux chemins tortueux qu'empruntent les progrès scientifiques. Mouchot était-il un pionnier victime de l'aveuglement de ses pairs qui ne juraient que par le charbon? A-t-il été aveuglé par son ambition comme le suggère l'auteur en proposant un épisode proche de la légende d'Icare? Toujours est-il qu'il faudra attendre plus d'un siècle pour que les énergies renouvelables, dont le solaire, ne soient considérées comme la solution à notre approvisionnement énergique. Un conte cruel, une belle leçon!


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Héritage

Un roman qui a du souffle.Un texte ambitieux et assez court surtout si on considère que l’ histoire se passe sur un siècle et couvre 4 générations de 1870 à 1970

Miguel Bonnefoy a ses racines au Chili , au Venezuela et en France

Héritage c’est l’ histoire de la famille Lonsonier. C’ est aussi un peu la histoire de sa famille.

L’ ancêtre quitte ses vignes du Jura en 1873 .Le phylloxéra a tout détruit.Pourquoi ne pas tenter l’aventure en Californie et sa très prometteuse Napa Valley, très prometteuse en matière viticole.

Première facétie dans une histoire qui n’ en manquera pas : un arrêt imprévu au Chili.

Et voilà l’histoire est lancée tambour battant. Vous verrez que la musique et les oiseaux y tiennent une place importante

Écrire une saga familiale en Amérique du Sud, cela nous rappelle,bien sûr, un certain Gabriel Garcia Marquez et Cent ans de solitude

Et la magie opère.Miguel Bonnefoy, comme son aîné, écrit un texte enflammé et nous emporte avec un grand bonheur sur les terres chiliennes .La famille Lonsonier va vivre des événements extraordinaires, beaux ou tragiques et n’oubliera jamais la France , terre d’origine et d’inspiration

Il serait inélégant d’ en dire plus .L’ histoire est trop forte pour être dévoilée

Laissez-vous emporter par le rythme et la force de ce texte très travaillé et pourtant limpide

Cinq étoiles pour un livre récent, ce n’est pas trop mon habitude

Mais, là, impossible de passer à côté d’ un livre aussi puissant

Un vrai plaisir de lecture que je vous conseille

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Héritage

Il doit tout quitter.Son Jura, ses vignes. Il n'emporte qu'un cep de vigne , celui épargné par le phylloxera. Il part et le hasard le lâche à Valparaiso où l'état civil local l'affublera du patronyme Lonsonier. Pendant près d'un siècle, la famille Lonsonier va épouser la terre chilienne, pour le meilleur et le pire .



Ce roman , très bien écrit, traite du déracinement certes mais aussi à travers trois générations des horreurs de la guerre ou de la dictature. On y croise des êtres déracinés mais surtout déboussolés, rendus fous par la guerre, la torture ou plus simplement, le malheur. Ce n'est pas la terre qui fait l'homme, son bonheur ou son malheur mais bien les événements qui s'y passent.



C'est à travers les mères et leurs larmes que le message passe le mieux . Ces femmes extraordinaires qui dressent des condors ou pilotent des avions. Ces femmes qui attendent le retour d'un fils ou d'une fille de la guerre ou d'une prison. D'une fille partie combattre au coté des alliés. Toujours cet appel du vieux continent, comme si les racines des Lonsonier passaient sous l'Atlantique .



L'écriture est belle, l'histoire est touchante, le message politique bien établi et la fin bien ficelé mais pourtant, j'ai le sentiment d'être resté un peu sur le coté, perturbé sans doute par un chapitre central faisant revenir un soldat allemand .

Le voyage d'Octavio du même auteur m'a clairement plus convaincu.
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Sucre noir

« Le langage de la passion est la sublime et véritable éloquence. »

Madame du Deffand. (Maximes et pensées -1780)



Miguel Bonnefoy a l’éloquence opulente de la luxuriance des caraïbes. Son langage foisonne de l’exubérance des passionnés. Les personnages de son roman épique sont tous expansifs attachants ou exaltés sans exception.

L’ardeur de Severo Bracamonte ou de l’Andalou à la quête de la richesse du trésor englouti du capitaine Morgan n’est contrecarrée que par l’attirance d’une même ferveur à d’autres extravagances.

C’est un petit bonheur de lecture, une sorte de fable avec moralité : La contrariété à l’issue d’un projet envisagé peut incontestablement entrainer un bonheur plus rare.

Il est établi que le bien-être, la maternité ou l’amour peuvent se substituer à la richesse.

Les destinées de Serena Otero et d’Eva Fuego ont la succulence de la démesure.

Ce court roman est séduisant dans le fond comme dans la forme. Miguel Bonnefoy est une machine à alimenter les passions sans compassion mais avec panache.

« Le panache mon petit, c’est accepter l’échec et rebondir. » Mathias Malzieu.



Et pour finir heureux :

« Je boirais un tonneau de rhum pour la récompense de ton cœur. »



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L'Inventeur

Qui aurait pu imaginer que ce petit vieillard courbé, vêtu d'une simple couverture de laine, qui finissait sa vie dans une chambre humide à l'odeur d'oeufs pourris, au milieu de vêtements sales et de livres éparpillés, était chevalier de la Légion d'honneur. Il avait été autrefois célébré par un empereur, avait gagné une médaille d'or pendant l'Exposition universelle de 1878 en présentant le plus grand appareil solaire du monde. Malheureusement le charbon régnait sur l'industrie alors un homme qui prétendait utiliser la chaleur solaire ne pouvait être qu'un illuminé ou pire un charlatan.



Miguel Bonnefoy met en lumière dans son roman la vie d'Augustin Moucherot, un savant méconnu, un génie incompris qui inventa au 19e siècle la première machine à énergie solaire. Avec son talent de conteur, il nous décrit ses nombreux essais, ses échecs cuisants lors de ses démonstrations officielles, jusqu'à la reconnaissance des milieux scientifiques et de l'empereur Napoléon III. Un être solitaire, obsédé par ses recherches, miné par les maladies, un visionnaire qui finira comme Icare, brûlé par les rayons solaires. De l'enfance sordide, à la déchéance tragique, le portrait d'un homme simple, précurseur de l'utilisation du soleil pour remplacer les énergies fossiles. Une sorte de biographie d'un être fantasque, largement romancée et portée par un style vivant et réaliste, un hommage à tous les Géo Trouvetou et autres professeurs Tournesol qui font avancer le monde.

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Sucre noir

Trouver un trésor est le vœu le plus cher de tout pirate, de tout chasseur d'or.

Mais quel est le véritable trésor ? Celui qui vous couvrira de richesses ou celui qui vous comblera le cœur ?



Cette histoire qui se passe dans un village des Caraïbes est celle de la famille Otero-Bracamonte, fermiers d'une plantation de cannes à sucre.

En un court roman, on suit cette famille sur 3 générations portée par la légende du trésor du capitaine Henry Morgan dont le navire a fait naufrage là au beau milieu d'une forêt sur la cime des arbres, trois cents ans plus tôt.



Ce court roman qui se lit très vite se veut fable... La fin, elle, se fait morale. Incroyable ironie du sort ou destin fatidique ?

Toujours est-il que l'or n'est pas toujours celui qu'on croit.

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Héritage

Du Jura au Chili



Encore un superbe roman signé Miguel Bonnefoy. «Héritage» raconte sur plus d’un siècle la saga des Lonsonier, arrivés au Chili à la fin du XIXe siècle, et dont les différentes générations se heurteront à la fureur du monde.



C’est une histoire d’exil, comment en pourrait-il aller différemment avec Miguel Bonnefoy? Nous sommes cette fois à l’orée du XXe siècle, lorsque le phylloxéra ravage le vignoble français et jette dans la misère des milliers de familles. Sur les coteaux du Jura, le Patriarche de la famille a longtemps cru qu’il échapperait au fléau avant de devoir lui aussi capituler. Avec pour seul bagage, ou presque, un pied de vigne, il décide de partir pour la Californie où la Napa Valley fait figure d’Eldorado. Mais il n’arrivera jamais jusqu’à destination. Une escale à Valparaiso et les soins d’une «guérisseuse» vont le retenir au Chili. Sage décision au regard de la fortune qu’il ne tarde pas à amasser: «Lui qui avait pris la route vers l’inconnu, qui était un humble vigneron, un pauvre paysan, se trouva brusquement à la tête de plusieurs domaines et devint un ingénieux homme d’affaires. Rien, ni les guerres ni le phylloxéra, ni les soulèvements ni les dictatures, ne pouvait désormais troubler sa nouvelle prospérité, si bien que, lorsqu’il fêta sa première année à Santiago, Lonsonier bénit le jour où une gitane, à bord d’un navire en fer, avait brûlé une pierre verte sous son nez.

Il se maria avec Delphine Moriset, une rousse frêle et délicate, aux cheveux raides, issue d’une ancienne famille bordelaise, marchande de parapluies.» Le couple aura trois fils, Charles, Robert et Lazare, éduqués à la française. Un pays qu’ils aiment sans le connaître et pour lequel il s’engagent quand vient l’annonce du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Et, comme beaucoup de leurs compagnons, laisseront la vie dans cet enfer. Seul Lazare parviendra à s’en sortir et à regagner le Chili où il pourra perpétuer la lignée familiale en épousant Thérèse qui se passionne pour les oiseaux, en commençant par les rapaces. Elle fera installer une immense volière dans leur propriété et y mettra au monde leur fille Margot. Sera-t-il dès lors très étonnant que cette dernière rêve de s’envoler? De prendre les commandes de l’un de ces avions de l’aéropostale qui relient le Chili et la France?

Miguel Bonnefoy fait merveille dans la narration de cette saga familiale, en y ajoutant à chaque fois la petite touche fantastique qui construit la légende. Car entre les histoires d’une France si lointaine, celles d’un pays sauvage qui se développe anarchiquement, il reste un espace pour faire vivre ses rêves, même si par essence ils demeurent fragiles. Après les deux Guerres mondiales, l’apaisement tant espéré sera balayé par la dictature d’Augusto Pinochet en 1973, dont sera victime Ilario, L’arrière-petit-fils du patriarche bouclant, près d’un siècle après l’installation de son ancêtre, ce roman plein de bruit et de fureur, d’espoirs et de rêves, de poésie et magie, de parfums et de couleurs. Avec ce même moteur qui avait déjà fait merveille dans Sucre noir, cette aspiration à la liberté qui donne la force et l’envie. Un Héritage qu’il serait bien dommage de refuser!




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Le Voyage d'Octavio

Quel plaisir de lecture et quelle belle découverte !

Miguel Bonnefoy est un jeune auteur d’origine vénézuélienne. Il signe ici son premier roman, mélange de conte et de poésie. Des personnages singuliers, des descriptions magnifiques, une histoire qui suit une révolution complète (révolution est ici à entendre comme mouvement revenant à son point de départ).

L’auteur nous offre une peinture complète de son pays où la misère des bidonvilles se heurte à la luxuriance des paysages. Où la pauvreté ne déchoit pas mais combat la détresse. Où la solidarité et l’inventivité règnent.

C’est également une belle allégorie sur la construction d’un pays, sur la fondation d’un peuple fier de ses racines.



Octavio, homme grand et musculeux, traîne sa misère dans une petite ville du Venezuela. Illettré, il met sa force au service d’une bande de voleurs pour trier et ranger le butin dans une église désaffectée. Un jour, il rencontre la belle Venezuela qui lui enseigne la lecture. Le goût de la vie et de la culture les unissent jusqu’au moment où le chef des brigands décide de visiter la demeure de sa bien-aimée. Pris sur le fait, il doit fuir. C’est ainsi que commence le voyage d’Octavio à travers son propre pays, au plus près de ses habitants et de ses croyances.
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Sucre noir

Un livre singulier à l'atmosphère envoûtante.

Tout d'abord l'écriture est riche et colorée, extrêmement agréable à lire.

L'ambiance caraïbe, la canne à sucre, le rhum, le trésor, tout cela donne une vive couleur au texte et aux personnages malgré leurs défauts.

Le premier chapitre est absolument génial et le livre vaut le coup rien que pour celui-ci. Miguel Bonnefoy a dû prendre plaisir à écrire l'ouverture de son roman, dépaysante à souhait, nous embarquant au coeur de la chute d'un bateau pirate.

On suit ensuite la quête d'une famille à la recherche d'un trésor sur plusieurs générations.

L'histoire, à la morale intéressante, forme au final une boucle et fait tendre le roman vers la fable ou le conte caribéen.

Une petite pépite colorée...
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L'Inventeur

Pourquoi cet inventeur nommé Augustin Mouchot, a-t-il été oublié de l'histoire alors qu'il a eu reçu la médaille d'or à l'exposition universelle de 1878 en inventant le premier moteur solaire ? Trop en avance sur son temps ? Il a continué les travaux de H. B. De Saussure. Petite parenthèse : c'est le même homme qui a sa statue à Chamonix avec Balmat. Il fut un pionnier de l'alpinisme et à contribué au développement de la capitale mondiale de l'alpinisme. Ce qui n'est pas dit alors que les autres personnages secondaires ont leurs biographies. On suit le parcours de vie de ce professeur qui a été acclamé et qui, pourtant est mort dans la misère. Mon avis ? Le scientifique est intéressant mais l'étalage de toutes ses maladies plombe la lecture et surtout la fin quand il vit avec cette mégère. Instructif mais il y manque l'attachement au personnage où son physique repoussant est mis plus en avant que sa passion de découvreur.
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L'Inventeur

Mais quel destin et vie extraordinaires qu’a connu Augustin Mouchot, inventeur génialissime tombé radicalement dans les oubliettes de l’Histoire ! On dit souvent que les meilleures inventions arrivent souvent trop tôt. Eh bien, il en est un exemple criant et ce, malgré tous les talents dont il disposait.



Pourtant, il s’agit quand même du premier scientifique à avoir su capter l’énergie solaire. Nonobstant cela, le nom de Mouchot n’apparaît quasi nulle part, omis de tous les grands ouvrages et des cours de sciences. Hélas pour lui, à une époque qui ne jurait que par le charbon, son invention a eu des difficultés à s’attirer des partisans sur le long terme.



J’ai adoré tout simplement la plume de Miguel Bonnefoy dans la narration de ce tableau de vie d’un sacré bonhomme. Au travers de ses mots, il rend un très bel hommage à ce génie oublié qui connut une vie comblée de mille et un obstacles mais surtout, doté d’une santé très fragile et précaire.



Par ce récit de vie romancé, on découvre toute l’existence d’Augustin Mouchot, depuis sa naissance jusqu’à son décès, où il fût négligé de tous et dont les derniers mois de la vie ont été dans un complet désarroi et une décrépitude totale. Cette histoire est tellement approfondie que c’est comme si l’écrivain avait lui-même côtoyé l’intéressé et mené un bout de chemin en sa propre compagnie.



Le lecteur n’a pas un moment de répit tant Miguel Bonnefoy a le don de le saisir au travers de ses pages, sans l’envahir par des termes ou explications techniques. Il est indéniable qu’il bénéfice lui-même de beaucoup de talents dont celui de conteur hors pair. « L’inventeur » où comment un illustre inconnu qui voulait saisir le soleil est mis si bien en lumière par une plume romanesque et solaire.
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Le Voyage d'Octavio

Octavio est analphabète et vit dans un bidonville proche de Caracas. Il a honte de son handicap qu'il cache du mieux qu'il peut. a la pharmacie , devant son impossibilité à lire l'ordonnance, il reçoit le soutien de Venezuela . Et sa vie va basculer.

Petit roman par la taille mais grand par l'esprit qui s'en dégage . Élévation de l'homme par la culture mais aussi voyage aux pays des désespérés, rencontres humaines truculentes, et rebondissements fort bien amenés. Le tout dans un voyage à travers le Vénézuela sauvage , autant par ses paysages que par ses habitants.

Il y a dans ce livre pour moi un chapitre d'anthologie , celui du cambrioleur. Quel moment de génie littéraire !

Parlons en du style. Métaphorique , berçant le lecteur comme une brise légère et l'enivrant d'images insolites.

Une belle lecture , très rythmée, au style particulier avec comme je l'ai dit , ce que j'apparente à un moment exceptionnel d'écriture !

Un auteur de plus à continuer de découvrir.



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Sucre noir

Je profite de mes vacances pour lire, lire et lire.



Ici, évasion sous le soleil flamboyant des Caraïbes. Entre fable et roman nous tanguons furieusement comme dans le bateau du pirate Henry Morgan.



On entre dans le roman avec un brin de fantaisie perché dans un arbre dans le bateau du célèbre pirate avec à son bord un immense trésor ... Trésor qui ne sauvera pas cet homme qui sombrera avec lui dans les marécages de l'île...



On redescend vite sur terre et plus précisément sur les terres de plantations de cannes à sucre de la famille Otero. La vie sur ces terres n'est pas trépidante comme celle des flibustiers, ici c'est le labeur, la lenteur et la langueur de la vie des agriculteurs de l'époque.



Ce couple aura un enfant, une fille, Serena qui par son caractère mettra un peu de piment dans cette vie sans relief proposée dans la ferme familiale.



J'ai aimé l'esquisse du portrait de cette femme proche de la nature et de la terre et j'ai été frustrée que Miguel Bonnefoy ne poursuive pas plus en avant ce côté naturaliste .



Elle va rencontrer Severo Bracamonte qui vient sur la plantation de ses parents pour rechercher le fameux trésor des pirates.



Si au départ ce n'est pas gagné, ils vont finalement construire un couple. Severo trouvera finalement son trésor en la personne de Serena.



Puis arrive Eva Fuego, l'enfant adoptée de Serena et Severo trouvée dans une boite au milieu d'un terrible incendie.



Cette fille, puis cette femme va alors prendre toute la place dans le récit et va évincer Serena sa mère d'adoption. A mon désespoir, l'auteur va s'emparer de cette fille de feu, ce personnage de fable à l'emprise tutélaire. Une femme d'affaire furieuse et dictatrice !



Oui, j'ai eu du mal avec la mise de côté de Serena par l'auteur... On saute deux décennies un peu trop rapidement à mon goût. Et de ce fait il m'a été difficile de m'attacher aux personnages...



D'autant que le personnage d'Eva Fuego n'est pas là pour nous attendrir ! Arrivée par le feu repartie par le feu !



Mais je ne peux trop vous en dire... Sinon je pourrais vous divulguer la position du trésor... Car oui, je sais désormais où il se cache ...



Et je sais également qu'un trésor n'est pas forcément fait de pierres précieuses et d'or...



Mais chut ! C'est la quête de chacun.



Un livre plaisant à lire mais qui m'a laissé un peu à distance parfois.

Un livre qui tangue entre roman et fable

et qui aurait gagné à se poser d'avantages

sur ces personnages pour nous y attacher.



Quant à vous, partez en quête de ce trésor !

Et dégustez ce livre comme un verre de rhum ambré.
Lien : https://imagimots.blogspot.f..
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Héritage

La quatrième de couverture qualifie ce roman de "fresque éblouissante" ; les lecteurs de Babelio de "saga familiale".

Cela est assez étonnant pour un roman qui ne compte que deux cent pages.

Pour autant, comment le qualifier autrement ? Car il s'agit bien ici, comme le titre l'indique, d'une histoire sur plusieurs générations.

Une histoire qui se lit très rapidement, qui nous fait passer d'un personnage à l'autre, avec délicatesse certes mais avec également cette sensation de survol.

J'aurais aimé m’appesantir sur chacun : Lazare ayant connu l'enfer des tranchées, son épouse Thérèse et sa volière, leur fille Margot passionnée d'aviation et qui vivra bien des drames et puis surtout Ilario Da le révolutionnaire...



Michel Bonnefoy est un bon conteur , on ne peut le nier mais il m' a manqué de la vie et des dialogues pour mieux appréhender cette saga.



J'ai beaucoup pensé à La maison des esprits d'Isabel Allende. L'histoire se déroule à la même époque, également au Chili. La seule différence, c'est que cette famille de déracinés semble ne jamais parvenir à s'ancrer réellement dans le paysage chilien, naviguant par l'esprit et parfois physiquement entre leur pays d'origine la France et leur pays d'adoption le Chili.

C'est d'ailleurs, à mon sens, ce qui fait la force de ce roman. Cet héritage bancal qui donne à chaque membre de la famille, un besoin d'assouvir une passion folle et souvent dangereuse, comme s'il était nécessaire de prouver son existence.





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