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Critiques de Miguel Bonnefoy (755)
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Sucre noir

Une frégate de dix-huit canons partie de Weymouth se retrouve juchée à la cime des arbres d’une forêt caribéenne. Naufrage ! L’équipage tente de survivre quand son capitaine, Henry Morgan se meurt dans la déchéance physique, assis sur son fabuleux trésor. Une tempête. Tout s’écroule…

Trois cents ans plus tard, le souvenir du fameux trésor va bouleverser la vie de la famille Otéro : Sérena Otero, d’abord, l’héritière de la plantation, puis son mari Severo Bracamonte, chercheur de trésor ; et enfin Eva Fuego, la bien nommée, fille adoptive des précédents…



« Sucre noir », une histoire de trésor de pirate, enfoui dans la Caraïbe, rien de bien nouveau… Sauf qu’il y a trésor et trésor. Si Bracamonte cherche réellement le fameux trésor du pirate, que cherche Sérena ? L’amour, sans doute… Et Eva ? Le pouvoir, sûrement… A chacun son trésor, à chacun sa quête, à chacun sa chimère ; pour l’un la richesse, pour l’autre l’amour, et pour la troisième, le pouvoir… Le triptyque qui rend fou !

Tout ça sur fond de canne à sucre, de mélasse, de rhum, de végétation luxuriante et de feu. Un roman (bien que le mot ne soit pas indiqué sur l’ouvrage) qui fait parfois penser à Gabriel Garcia Marquez et « Cent ans de solitude »… Les papillons, peut-être ? L’ambiance, sûrement. Il manque juste un peu de « luxuriance » dans le style de Miguel Bonnefoy pour que le plaisir soit total.



Une quête folle qui détruira ses chercheurs, incapables de comprendre que leur bonheur est à portée de main… Quant à ceux qui finissent par découvrir un trésor sans le chercher… Ils ne se sortiront pas indemnes non plus de l’aventure.

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Sucre noir

J'étais très tentée par ce récit d'aventure et de chasse au trésor. Miguel Bonnefoy, dans ses interviews (notamment celle pour Babelio), parle très bien du Vénézuela et de la canne à sucre. Et je n'ai pas du tout été déçue !



S'il est bien question de chasse au trésor, Miguel Bonnefoy réussit à voir plus loin. Il interroge le lecteur sur la place qui doit être laissée à l'argent, sur la façon dont l'avidité et le pouvoir peuvent corrompre les coeurs.



Il utilise pour ce faire deux personnages féminins, Serena et Eva Fuego, liées par la même soif de liberté et d'indépendance. Mais si l'une choisit la manière douce (elle gagne sa liberté en se laissant guider par son coeur et par l'amour qu'elle porte à la nature et aux êtres), l'autre choisit la manière forte (ambition, richesse, réussite sociale). Je vous laisse le soin de découvrir où cela va les mener... Doit-on parler de progrès ou plutôt de régression lorsque les vies humaines et la nature sont reléguées au second plan ?



L'écriture de Miguel Bonnefoy est un régal de justesse et de poésie. Sa plume est parfois un brin farfelue, ironique, à l'image de l'histoire d'ailleurs (l'incipit est majestueux avec cette scène très sensuelle de bateau pirate échoué à la cime d'un arbre et envahi par la verdure environnante : éclats de couleurs, de senteurs...).



Et pour parfaire tout cela, sachez qu'on apprend beaucoup de choses sur la culture de la canne à sucre et sur la distillation de rhum. Le décor est planté. A l'abordage !
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Le Voyage d'Octavio

En 1908, Saint-Paul-du-Limon a connu un miracle mais, un demi-siècle plus tard, il ne reste de ce village vénézuélien qu’un bidonville. Octavio, l’un de ses habitants, s’efforce de cacher comme une tare son analphabétisme jusqu’à ce qu’il rencontre l’exubérante Venezuela, qui lui apprend à lire. Mais un gouffre sépare le train de vie de l’humble Octavio et celui de la comédienne, donnant à leur relation un équilibre instable qui finira par basculer. Octavio choisit alors l’exil et, même si son voyage l’éloigne dans un premier temps de son village natal, il lui révélera en fin de compte son attachement à la terre de son pays.

Dans ce roman aux allures de fable, on rencontre au fil des pages un chef brigand pour qui le banditisme est un art de vivre, un vieux paysan à qui le succès soudain fait tourner la tête, un couple d’amoureux dignes de Roméo et Juliette ou encore un fleuve qui à la réputation d’être infranchissable.



Je reconnais que ce premier roman a beaucoup d’atouts, avant tout une langue sublime, un dépaysement total mais je crois que je ne l’ai pas abordé au bon moment et n'y ayant pas prêté toute l'attention qu'il mérite, je suis sûre que je suis passée à côté de sa magie.

Je l’ai donc rangé précieusement, sur une étagère bien en vue, de façon à le reprendre prochainement pour en goûter toute la saveur.

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Héritage

En quelques années, Miguel Bonnefoy a acquis une place de choix dans la littérature française contemporaine.

Pour ma part, depuis son premier roman, le plaisir est toujours au rendez-vous.

Ecriture élégante, personnages aux destins hors normes, dépaysement garanti, une fois de plus la recette est pleinement réussie.



Pour ce dernier opus, Miguel Bonnefoy nous invite à partager l’histoire de la famille Lonsonier dont le patriarche est arrivé au Chili en 1873 avec pour seule possession un pied de vigne rescapé des côteaux du Jura d’où il est originaire.



Au fil des pages, l’auteur nous emmène dans des paysages grandioses à la suite de personnages hauts en couleurs telles son épouse Thérèse ? impériale en sa volière fantastique où Margot l’aviatrice.



Miguel Bonnefoy est un conteur, un vrai. Rares sont ceux qui réussissent à nous immerger dans de folles aventures en nous faisant voyager.

Miguel Bonnefoy s’inspire de l’histoire de ses ancêtres et son imagination débordante fait le reste et c’est magnifique.





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Sucre noir

Coup de cœur pour la plume de Miguel Bonnefoy, à la fois précise et poétique. Une écriture qui va droit au but, sans circonlocution, sans à-peu-près, sans alanguissement. Une écriture tendue, rythmée, prégnante. Un vrai tourbillon, où je me suis plongée avec beaucoup de plaisir.



Coup de cœur aussi, bien sûr, pour l’histoire qui a des allures de conte, à cause du flou géographique (longtemps on ne sait où se déroule l’histoire), du flou temporel (ici aussi des informations pour nous situer dans le temps sont disséminées très parcimonieusement), et bien sûr, à cause du thème de la chasse au trésor. Je pourrais aussi citer la jeune fille esseulée qui attend le prince charmant, la vieille veuve qui visite la chambre interdite aux propriétaires tous les 1er novembre, ou encore l’enfant trouvé miraculé des flammes … Plusieurs fois d’ailleurs, je me suis demandé si ce n’était pas une réécriture du fameux conte de l’homme qui court après sa chance …



Un peu comme cette statue qui « se dressa à l’entrée de la maison, livrée aux pluies et à la moiteur des saisons tropicales, le front sur l’oubli, avec ce mystère qu’ont les choses trouvées sans les avoir cherchées », je me suis retrouvée avec cette merveille entre les mains, sans l’avoir cherchée.



Je n’en dirai pas plus pour ne pas tuer le mystère. Juste un mot : foncez, découvrez cette belle plume et plongez dans cette histoire, exotique et savoureuse à souhait.

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Héritage

Une saga familiale entre la France et le Chili.

Nous traversons le XXème siècle, 2 guerres mondiales, 1 dictature et des personnages face à leur destin.

L'histoire nous fait survoler une volière et ses oiseaux, une aviatrice, des sacrifices, des pauvres, des riches, des bons, des mauvais et les choix qu'il faut faire.

Une pincée de magie va parsemer le récit.

Les personnages sont authentiques, fantasques et attachants.

Quelques petites longueurs n'amenuisent pas les parcours de vie racontés.

L'écriture est élégante et le récit poignant.

Une jolie découverte.



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L'Inventeur

« Je ne savais pas qu'on pouvait manger de la lumière »



Miguel Bonnefoy rend hommage à un oublié de la science, Augustin Mouchat, un homme falot, maladif.

Et pourtant, il a connu son heure de gloire, même si celle-ci fût brève. Son appareil a été présenté avec succès lors de l'exposition universelle de 1878.

Hélas, la guigne l'a poursuivi toute sa vie et il a fini dans la misère.

Une bien triste histoire.
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Héritage

Une épopée familiale sud-américaine, mélange d’Histoire et d’imaginaire.



Un récit dans un contexte de grands événements historiques, un vigneron français chassé de ses terres par le phylloxera qui s’établit au Chili. Il garde ses racines françaises au point que trois fils se portent volontaires pour la Première Guerre mondiale, un seul en reviendra, mais gravement blessé. La fille de celui-ci participera à la Seconde Guerre mondiale et son fils sera torturé par la dictature de Pinochet.



Si les grands moments de l’histoire sont réels, il ne faut pas s’attendre à un récit réaliste car le roman fait aussi intervenir des éléments surnaturels comme lorsqu’un fantôme intervient dans la lignée familiale. Il sera aussi question de musique, d’oiseaux, et d’aviation.



Un roman d’une écriture brillante, avec une série de portraits de famille plutôt qu’une véritable saga historique.

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Sucre noir

***

Dans un petit village des Caraïbes, la vie tourne autour des récoltes et de la légende d'un pirate, échoué 3 siècles plus tôt.

Si l'homme de la maison, Severo Bracamonte, cherche le trésor enfoui sur ses terres, sa femme, Serena Otero, court après l'amour et le bonheur. Alors qu'ils attendent tous deux la venue d'un enfant qui ne vient pas, une enfant inespérée sort d'un incendie et deviendra leur fille unique. Elle fera prospérer la plantation et reprendra les recherches de son père...



C'est avec une écriture tout en senteurs et en images que Miguel Bonnefoy nous offre ce roman. Les personnages forts de cette histoire sont tous à la recherche de quelque chose, qu'ils trouveront souvent mais qui ne les comblera jamais.

C'est une histoire de paysages, une histoire de légendes, une histoire d'odeurs... C'est une écriture tout en sensualité qui n'a cependant pas su m'émouvoir jusqu'au coup de cœur...
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Sucre noir

COUP DE CŒUR!!!

Un vrai, un véritable coup de coeur pour le second roman de Miguel Bonnefoy. Un très grand merci aux éditions Rivages et à Babelio pour cette découverte.

Il était une fois au XVIIIème siècle un capitaine de navire qui s'appelait Henry Morgan. Richissime, pirate hors pair il fait naufrage dans la mangrove des Caraïbes. Trois cents ans plus tard son trésor perdu dans les forêts vénézuéliennes fait encore rêver. A l'endroit supposé du naufrage plusieurs familles se sont installées. Elles vivent surtout de la récolte de la canne à sucre et de la fabrication de rhum. Parmi elles , la famille Otero , le père, la mère et leur fille unique Serena.

Un beau jour débarque un jeune homme Severo Bracamonde, sans un sou mais persuadé de devenir riche quand il aura mis la main sur le trésor de Morgan....

Roman, conte philosophique ? qu'importe chacun y trouvera son compte. Quant à moi je me suis laissée porter par l'écriture luxuriante de Miguel Bonnefoy. C'est à un festival de couleurs, de saveurs, de senteurs auquel j'ai été conviée. J'ai profité , savouré, freiné même pour ne pas lire trop vite . Bref vous l'aurez compris j'ai aimé , que dis-je j'ai adoré Sucre noir merci Monsieur Bonnefoy
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Héritage

Quel plaisir de découvrir la plume de Miguel Bonnefoy à travers cette saga, de la France de 1873 au Chili de 1973, du phylloxéra à Pinochet, mélangeant à la fois la culture française et la culture chilienne. Les histoires familiales de trois générations se croisent au fil des pages pour les intégrer à la grande Histoire et cela prend toute sa saveur au gré de leurs rencontres et des événements qui parsèment leurs routes.



Les personnages sont passionnants et passionnés, diablement bien travaillés donnant toute cette sève essentielle à tout bon roman. 200 pages d’une densité et épaisseur d’une rare qualité, le tout servi par une plume lumineuse, où chaque mot est minutieusement choisi.



L’auteur aborde des thèmes très actuels, comme l’exil, le déracinement, l’émigration, les horreurs de la guerre ou de la dictature, avec un message politique qui, au-delà de l’aspect romancé, apporte une certaine réflexion sur la nature humaine.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Sucre noir

Ce roman laisse sur mes papilles de lecteur un goût de miel...

J'ai dégusté ce Sucre noir de Miguel Bonnefoy avec un plaisir incroyable.

Je ne lis (ou qu'exceptionnellement ) jamais les 4ème de couv, alors, je ne savais pas à quoi m'attendre avec ce roman, ce fut une belle surprise.

Toute proportion gardée et sans faire aucune comparaison, ni entre les livres, ni entre les auteurs, Sucre noir a ramené à ma mémoire Cent ans de solitude, lu il y a quelques années.

Ça  commence comme ces livres que je dévorais enfant.

Un bateau pirate.

Oh, il ne sillonne pas les mers ni les océans celui-là.

Non.

Il est perché dans les arbres. C'est une tempête qui l'a déposé là. En pleine forêt Caribéenne.

À son bord ?

Le capitaine Henry Morgan et son équipage.

Et surtout, surtout.... un fabuleux trésor...

Trois siècles plus tard, la légende attire les explorateurs. À commencer par Severo Bracamonte dont le regard croise celui de Serena Otero, héritière d'une plantation de canne à sucre...

De la chasse au trésor jusqu'à la fabrication d'un rhum d'exception, Bonnefoy nous entraine dans une saga familiale au coeur des Caraïbes.

Alors, ce trésor, mythe ou réalité ?

En tout cas, le destin d'une région, d'un village, d'hommes et de femmes va se trouver bouleversé.

Si vous aimez le bon vieux rhum, le pur, le fabriqué maisons, si vous rêvez de trouver le trésor du Capitaine Morgan, faites votre paquetage, n'oubliez pas votre détecteur de métaux  et embarquez sur le premier navire pour la mer des Caraïbes avec ce roman de Miguel Bonnefoy, émotion garantie.







 
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Sucre noir

Mille sabords, quelle délicieuse lecture !

Ne serait-ce que pour son premier chapitre ébouriffant où l’on assiste au naufrage ahurissant d’un galion de pirates sur quelque canopée lointaine, bruissant de feuilles et d’oiseaux, ce roman vaut le détour. Mais il serait dommage de se priver de la suite qui se déguste comme une mangue sucrée relevée d’une goutte de nectar de vanille et brûlante comme le plus noir des poivres.

Ils sont nombreux, quelque trois cent ans plus tard, ceux qui chercheront le trésor sur plusieurs générations ; de ceux-là, la malédiction choisira pour ourdir ses armes ceux qui s’aveugleront sur le trésor disparu du légendaire pirate Henry Morgan plutôt que de gouter aux trésors du coeur et de la Nature. Ainsi en est-il de la quasi démoniaque Eva Fuego, née du feu et de la terre et consumée par sa rage et son ambition jusqu’au point d’orgue à couper le souffle de sa…

Non je ne vous dis pas, il faut lire la scène finale autant que celle d’ouverture, et tout ce qu’il y a entre les deux aussi, et se laisser pénétrer de cette histoire doucereuse et terrible qui met tous les sens en éveil et rend un magnifique hommage à la beauté des îles.

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Sucre noir

Décidément, nos lectures nous réservent parfois de bien étranges surprises...

J'avais hâte de goûter au sucre noir de Miguel Bonnefoy, de m'envelopper de ses parfums tropicaux et de m'ennivrer de son rhum ambré.

J'arrive pourtant assez mitigée au terme de ma lecture.

La raison à cela ? Une grosse frustration.

Attendez que je m'explique...



Sucre noir est une très belle histoire aux allures de conte qui suscite la réflexion et qui a bien sûr sa morale tout à fait honorable.

Le trésor que le fameux pirate Henry Morgan a abandonné sur l'île trois siècles plus tôt suite à son naufrage attire comme il se doit les convoitises et les chercheurs d'or...en vain.

Personne ne le trouve..

Que ce soit Severo ou l'Andalou, après avoir sillonner et creuser en tous sens sous les yeux las de la belle Serena Otero, ils finissent par abandonner.

C'est que l'on cherche parfois bien loin ce qui se trouve sous nos yeux et le bonheur ne se vêt pas toujours d'ors et de pierres précieuses.



La plume de Miguel Bonnefoy est chatoyante et évoque les contrées luxuriantes des Caraïbes avec une poésie riche et colorée.

Tous les sens sont à la fête grâce à cette explosion de parfums et de tableaux enchanteurs.



Que de positif, me direz-vous...



J'en reviens à cette frustration que j'évoquais précédemment.

Les personnages de ce récit sont des personnages puissants, au caractère bien trempé tels les habitants au sang chaud de ces îles paradisiaques.

Or, Miguel Bonnefoy, nous dépeint trois générations de cette dynastie en moins de 200 pages et avec des repères temporels et géographiques un peu flous qui contribuent à une impression de survol.

Ces très beaux personnages, dont Eva Fuego est sans doute la figure la plus emblématique, auraient gagné beaucoup à voir leur destin un peu plus creusé.

Pour faire court (c'est le cas de le dire..), tout s'est passé trop vite, avec des passages trop rapides d'une époque à l'autre.



Je peux toutefois admettre que ce fut la volonté de l'auteur si son désir était de nous conter une fable plus qu'un roman, la morale n'ayant nul besoin de s'embarrasser de détails qui brouilleraient les pistes.



Ma déception est à la mesure de mon enchantement pour l'écriture et le propos.

Si je devais décrire mon impression, je dirais que c'est comme si on m'avait fait survoler une contrée magnifique sans m'avoir laissé le temps de l'admirer..

D'où les trois ⭐⭐⭐



Je serai tout de même curieuse de lire d'autres oeuvres de cet auteur qui sait si bien évoquer les parfums et les couleurs de la vie.
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Sucre noir

Miguel Bonnefoy signe avec « Sucre noir » un roman aux allures de conte philosophique, en nous invitant à la recherche du trésor du capitaine Henry Morgan enterré depuis trois siècle sur un coin paradisiaque des Caraïbes.

Il nous livre l’histoire de la famille Otero dont la fille Serena, à peine sortie de l’enfance rêve d’un destin romanesque.

Au fil de ses pensées, elle attend son prince charmant n’hésitant pas à passer une petite annonce à la radio.

Malheureusement pour elle, l’homme qui surgit dans sa vie, semble bien plus intéressé par la perspective de devenir riche, en déterrant le butin du pirate que de ravir le coeur de la jeune fille.

De plus, Severo Bracamonte est loin des canons de beauté et de sensualité tant de fois espéré par la jeune femme.

Cependant, au fil du temps des liens se tissent entre les deux jeunes gens, de leur proximité une complicité et une intimité naissent.

Dans cette première partie, l’auteur excelle à décrire les prémices du sentiment amoureux et les fantasmes de l’enfance laissant place à une réalité plus réaliste.



« Severo Bracamonte, chargé à présent d’une mission familiale, ne pensait plus au trésor. La volonté de trouver la vie dans le ventre de sa femme lui fit bientôt oublier l’or dans celui de la terre. »

Les personnages de Miguel Bonnefoy, sont « haut en couleur », magnifiquement décrits.

J’ai particulièrement aimé Serena, volontaire, courageuse, allant au bout de ses rêves et de ses convictions.

Une jeune femme étrange, sortie des flammes, Eva Fuego traverse ces pages en laissant une trace indélébile sur la mémoire de ceux qui croisent son chemin.



J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver Miguel Bonnefoy dont le précédent roman m’avait laissé une impression mitigée. Cette fois-ci j’ai totalement adhéré à cette histoire.



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Sucre noir

Toute sa vie, Severo Bracamonte a cherché le trésor d'Henry Morgan. Le fameux pirate aurait enterré son trésor sur les côtes du Venezuela, cela laisse espérer que ses rêves les plus fous pourraient devenir réalité. Alors il cherche, et cherche encore, mais le trésor qu'il trouve n'est pas celui qu'il attendait. Pas le genre de trésor qui permet de réaliser des rêves mégalos, mais bon, il se réinvente et n'est pas malheureux pour autant. Tant pis pour ses rêves.



Entre conte philosophique, fable et parabole biblique, Miguel Bonnefoy a su renouveler son style tout en restant lui-même. Le résultat est tout simplement époustouflant. Avec la simplicité qui le caractérise l'auteur parvient aussi bien à nous faire voyager, réfléchir ou nous toucher avec la poésie de sa prose.

Les personnages qu'il dépeint et la construction narrative sont bien plus aboutis que dans son roman précédent. Avec Sucre noir, pas une seule fausse note.



Je préfère ne pas trop dévoiler l'intrigue, ni les personnages qui peuplent ce récit si bien pensé et mis en scène.

Tout ce que je peux dire c'est que derrière cette superbe simplicité , c'est un roman très riche dont on déguste chaque mot.. avec un petit verre de Diplomatico, claro !



On pourrait encore en parler pendant longtemps, que ce soit sur la portée du message, les personnages secondaires, les petits indices subtils que Miguel Bonnefoy sème tout au long de son récit, .... Mais le mieux est encore de ne pas gâcher ce livre en faisant un inventaire exhaustif de ce petit trésor : mieux vaut le découvrir soi-même pour se laisser surprendre et éblouir.



Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Payot et Rivages pour ce partenariat Masse Critique.
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L'Inventeur

Le Prométhée moderne



Un roman splendide retraçant la biographie romancée de l'inventeur Augustin-Bernard Mouchot.

Vous ne le connaissez pas ?! Normal, c'est un oublié de l'histoire...



Il est né en 1825 dans l'arrière-salle d'un atelier de serrurerie, tombé hors de la matrice dans un sac de burins et de verrous, à la manière un peu de Jean-Baptiste Grenouille (!), Enfant perpétuellement souffrant, il attrape toutes les maladies possibles, mais survit et devient instituteur, puis professeur de mathématiques.



Sur un style vif, entrainant, rempli d'humour et de cynisme (cela m'a rappelé le style d'Isabelle Duquesnoy !), l'auteur nous entraine au XIXe siècle où Mouchot découvre l'énergie solaire !



Mais oui, cette énergie n'est pas une nouveauté du XXIe siècle !, mais hélas pour son inventeur, malgré un essai réussi devant Napoléon III, une médaille à l'Exposition universelle en mai 1878, il est obligé de vendre son brevet.

il était un homme de l'ombre tourné vers le soleil au milieu d'un siècle lumineux tourné vers le charbon.



Cette vie me semblait tellement extraordinaire que j'ai vérifié sur Wikipédia… et j'ai ainsi fait plus ample connaissance avec cet inventeur sérieux et complètement oublié…



De beaux voyages en Algérie, de belles descriptions des individus, de l'invention sont particulièrement réussis.

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L'Inventeur

Sans Miguel Bonnefoy, je n'aurais jamais entendu parler d'Augustin Mouchot et je gage que nous sommes nombreux dans ce cas.

Il faut dire que ce personnage a disparu il y a bien longtemps. Cent dix ans, pour être exact.

Et pourtant, s'il était parmi nous aujourd'hui, je l'imagine.

Tout sourire.

Lui qui, il y a près de 150 ans, avait deviné que l'énergie solaire serait notre avenir.

Eh oui ! Ces panneaux qui se multiplient partout sur notre planète,  c'était son rêve.

Bonnefoy, dans une biographie, certes romancée, nous invite à découvrir cet étrange inventeur.

Lui qui aurait dû mourir mille fois.

Lui qu'aucune maladie n'aura épargné.

Lui, l'enfant né dans un sac de verrous.

Quel incroyable destin !

Parti de rien, il a triomphé et s'est éteint dans la misère.

Trop gentil, trop faible, trop fou.

L'auteur nous dresse le portrait d'un homme attachant, qui aura osé bien des défis, n'aura jamais baissé les bras et en aura été récompensé avant de tomber dans l'oubli.

Ingratitude d'une humanité qui aujourd'hui s'inspire de ses expériences.

Il était temps de rendre à César.

Il était temps de le remettre en lumière, lui, l'adorateur du soleil.

Et quand c'est Miguel Bonnefoy qui tient la plume, on ne peut rêver plus bel hommage.

L'écrivain est un formidable conteur et le personnage de son dernier roman est fascinant.



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Héritage



L'auteur mêle avec bonheur un segment de son histoire familiale,de la fiction, et l'Histoire.

Tout cela donne un roman magique, fascinant et trop court: 250p pour une saga qui court sur quatre générations : j'en redemande.

Un jurassien parti pour la Californie mais débarqué à Valparaiso y fera souche .

Et les remous de l'Histoire feront que cette famille traversera les océans dans les deux sens et plusieurs fois, souvent avec un cep de vigne et un peu de terre à la main.

Deux guerres, une dictature pour cette famille franco-chilienne ballottée entre deux cultures, c'est une histoire de migrations, mais d'un même héritage.

Elégante écriture et énorme coup de coeur.
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Sucre noir

Fin XIXème siècle, quelque part dans les Caraïbes, la jungle qui bordait la rivière et qui avait vu s'échouer, trois siècles plus tôt, le navire de Henry Morgan, est maintenant occupée par une petite colonie paisible mais la légende du trésor du pirate anglais ravive toutes les envies et attire les aventuriers. Avec le développement du village, se succèdent les générations et plus spécialement la famille Otero, qui fait prospérer le village et s'enrichit grâce à la canne à sucre. Puis la distillerie de rhum, la rationalisation des cultures, l'aménagement du fleuve, la recherche d'investissement transforme le paysage et la mentalité des habitants.



Sous forme de conte, Miguel Bonnefoy avec Sucre noir, décrit l'évolution d'un petit bout de terre, qui devient un eldorado attractif pour les aventuriers à la recherche d'un trésor légendaire, vite relayés par les familles qui préfèrent mettre en valeur la terre, le vrai trésor. Mais les appétits pour cette richesse naturelle sont tout autant voraces...

Sucre noir est une fable allégorique de l'évolution du monde qui débute par la colonisation, puis l'ère industrielle, le commerce, la mondialisation. Sous forme de conte tantôt poétique, tantôt naïf, c'est une critique de la croissance et de la recherche de profit à tout prix, au détriment de la nature, un conte cruel terriblement actuel quand on considère la nationalité vénézuélienne de Miguel Bonnefoy.

Entre fable et drame...



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