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Critiques de Nelly Sachs (15)
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Lettres en provenance de la nuit

Un petit livre d’une poète allemande nobélisée en 1966.



J’avais choisi de lire Nelly Sachs car je m’étais lancé le défi de découvrir les écrits des trop rares femmes ayant reçu le prix Nobel. Peu d’œuvres de ses œuvres étaient disponibles et craignant que la poésie d’une auteure primée ne soit trop aride, j’avais opté pour celle-ci en me disant que des lettres seraient sûrement plus accessibles. Erreur, ce petit recueil ne contient pas de correspondance. C’est plutôt une conversation avec elle-même ou sa mère morte, des idées mises sur papier, des réflexions éparses en parallèle de ses projets d’écriture.



Le recueil comprend beaucoup de notes du traducteur qui font le lien avec les œuvres ou les références de Nelly Sachs. C’est bien, mais ce n’est pas toujours éclairant quand on ne connaît pas les textes auxquels elles réfèrent, la courte biographie de l’auteur à la fin du livre est davantage parlante et aide aussi à comprendre le reste.



Au final, un rendez-vous manqué, car malgré quelques phrases magnifiques qui montrent le talent de l’auteure, j’ai peiné à poursuivre une lecture. Sans la structure, la cohérence d’un recueil de poésie ou d’un roman, j’avais du mal à apprécier la pertinence de la prose. Et puis, mes attentes étaient différentes…

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Exode et métamorphose et autres poèmes

Le titre ( c'est aussi celui du quatrième recueil de l'auteure) s'explique par le fait que Nelly Sachs a dû fuir avec sa mère en 1940 son pays, l'Allemagne, à 48 ans. En tant que juive, elle a échappé ainsi in extremis avec sa mère, grâce à l'aide d'amies littéraires, aux camps de concentration . Elle vivra alors jusqu'à sa mort en Suède, où elle sera aussi traductrice de poésie suédoise en allemand.



Le livre reprend ses quatre premiers recueils de 1943 à 1959, qui forment vraiment une unité. Il est empreint de foi religieuse, s'adresse souvent à Dieu, évoque des rituels du judaïsme, mais à aucun moment, cela ne m'a gênée, car la force poétique, le pouvoir évocateur de Nelly Sachs sont tels qu'ils nous emportent.



Très émouvante, tourmentée, cette oeuvre poétique montre bien le traumatisme des survivants, même chez ceux, comme elle, qui n'ont pas connu les camps, cette culpabilité de vivre, cette colère, ce deuil inconsolable:



" Bras et jambes

Au pas cadencé

Et couleur de cendre l'horizon migrant de la peur

Gigantesque l'astre de la mort

Pareil à l'horloge du temps arrêté "



Elle a connu un amour impossible, très jeune,qui la marquera à jamais, et l'homme qu'elle aimait, nommé " fiancé" dans ses poèmes, a été déporté et tué. La partie qui lui est consacrée " Prières pour le fiancé mort" m'a remué le coeur:



" Ô mon bien-aimé, peut-être notre amour a-t-il déjà enfanté des mondes au ciel de notre nostalgie

Comme notre souffle qui inspire et expire et construit un berceau pour la vie et la mort?

Nous deux, grains de sable, ténébreux d'adieu, égarés dans le secret d'or des naissances,

Et peut-être déjà embrasés d'étoiles, lunes et soleils à venir"



Nelly Sachs a eu des périodes de dépression ( notamment après son seul retour en Allemagne, à 68 ans) , des hospitalisations psychiatriques. le déracinement, la mort la hantent, le fait que les suppliciés juifs n'aient eu aucune sépulture également. A cet égard, ses" Épitaphes inscrites dans les airs" sont significatives.



C'est pour moi une découverte marquante. Un témoignage poignant , qui, je l'espère, vous touchera aussi.









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Correspondance : Nelly Sachs / Paul Celan (..

«Malgré les différences stylistiques considérables, la poésie de Nelly Sachs se ressource et s’étrangle de douleur et de fureur dans le même territoire spirituel que Paul Celan.

Il était inévitable que ces deux êtres s’apprécient, échangent des messages, s’aiment et se nourrissent de cet amour ; le même désespoir actif et lucide a guidé leurs pas poétiques.» Jorge Semprun (cité dans la postface de Mireille Gansel à cette correspondance)



Ce sont leurs maisons d’édition qui vont mettre en contact Paul Celan et Nelly Sachs. Trente ans les séparent mais une même douleur et leur tentative pour retrouver et faire jaillir, coûte que coûte après l' horreur des camps, un peu de lumière grâce à leur poésie, les réunit. Paul Celan demande des poèmes à Nelly Sachs pour une revue Italienne. Progressivement c’est un lien tout en douceur et légèreté qui va naître et se développer entre eux ainsi qu’avec Gisèle la femme de Paul celan et leur petit garçon Eric, auquel Nelly Sachs sera très attachée. Ils se rencontreront deux fois, à Zurich et Paris. Paul Celan se rendra à Stockholm en Septembre 1960 alors que Nelly Sachs a été internée dans un hôpital psychiatrique, elle ne se rendra pas compte de sa présence. Ils seront tous les deux rattrapés par les ténèbres. Paul Celan se suicide vers le 20 avril 1970 en se jetant dans la Seine, Nelly Sachs meurt à Stockholm le 12 mai de la même année.

Cette échange d’âme à âme est d’une bouleversante pureté et laisse une empreinte douloureuse et belle.

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Partage-toi, nuit (précédé de) Toute poussière ab..

Les poèmes de ce recueil ont été écrits les quatre dernières années avant la mort de Nelly Sachs, nobélisée quelques années plus tôt, et ont été rassemblés à titre posthume.

J'avais déjà lu et aimé, Eclipse d'étoile, un recueil composé peu après la deuxième guerre mondiale. 20 ans plus tard, les thèmes sont les mêmes: le deuil, la mort, la tristesse, l'horreur des camps de mort, la perte d'un être cher... deuil impossible malgré les années, celui de son amour de jeunesse, mort en déportation.

Plus opaques, plus condensés dans la douleur, ces poèmes-ci sont difficiles à appréhender comme si le monde entier, son paysage, sa nature, l'air, les relations, tout s'était imprégné de cette douleur avec le temps et n'exisait plus sans elle aux yeux de la poétesse. Celle-ci a fait de nombreux séjours en hôpital psychiatrique, a souffert de dépression et on ressent dans sa poésie cette souffrance qu'elle n'a jamais pu vaincre.
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Éclipse d'étoile

Ayant fui de justesse les persécutions nazies, Nelly Sachs s'installe en Suède avec sa mère, grâce à l'aide de Selma Langerlof, prix Nobel de littérature, comme Nelly Sachs le deviendra elle-même en 1966. Peu après, elle écrira les poèmes qui composent ce recueil, profondément empreint d'une sorte de sidération face aux camps de concentration.

Elle y perdra notamment son amour de jeunesse, qu'elle ne nomme pas mais auquel elle dédie une série de poèmes.

En voici un:

TOURMENT, qui mesure le temps d'une étoile étrangère,

Teintant chaque minute d'une autre ténèbre -

Tourment de ta porte enfoncée,

De ton sommeil enfoncé,

De tes pas qui s'éloignent,

Qui égrènent l'ultime vie,

Tes pas piétinés,

Tes pas pesants,

Jusqu'à cesser d'être des pas à mon oreille.

Tourment pour la fin de tes pas

Devant une grille

Et derrière se déroulait

A l'infini la conrtée de notre nostalgie -

O temps dont la seule aune est le mourir,

Comme elle sera facile, la mort, après ce long entraînement.



La violence des camps, la perte et la mort sont omniprésents dans ces poèmes, transfigurés par une tristesse profonde: la poésie permet le recueillement de toutes les victimes des camps. Israël comme terre du judaïsme prend également une grande place ici, Nelly Sachs s'étant plongée dans sa religion pour survivre au drame.

C'est beau, délicat, mais il est difficile de poursuivre la lecture de la totalité des poèmes tant la thématique des camps, des bottes, des barbelés, revient sans cesse comme un cauchemar que l'on ferait nuit après nuit et peu d'espoir s'en dégage.







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Lettres en provenance de la nuit

Rencontre ratée hélas, sur la route de découverte des Nobel il m'arrive de ces échecs, surtout lorsqu'il s'agit de poésie.

Malgré les nombreuses annotations qui contextualisent et éclairent la prose de Nelly Sachs, et bien qu'étant réellement touchée par son parcours de vie douloureux, je ne suis pas parvenue à appréhender son univers restitué de manière beaucoup trop confuse pour moi dans ces lettres.

Ce n'était je pense pas la bonne oeuvre pour découvrir cette auteur.
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Lettres en provenance de la nuit

Je l'ai lu une première fois, d'une traite, en occultant les notes en bas de page.

C'est une très belle écriture, une écriture musicale dans laquelle chaque note serait longuement soupesée avant d'être couchée sur la partition. Comme en musique, il y a des passages dissonants -ici des paragraphes trop confus pour en saisir le moindre sens. Et puis soudain, comme en musique les moments sereins, des phrases qui te touchent immédiatement, profondément.

Et j'ai recommencé la lecture, cette fois-ci en tâchant de mieux comprendre grâce aux notes en bas de page. Si certaines sont éclairantes, concernant la religion juive et la Bible, d'autres m'ont semblé ajouter à la confusion, et je me suis arrêtée. Pour tenter de mieux saisir la poésie de Nelly Sachs, il me faudra y revenir, en plusieurs fois je pense...

Traduire de la poésie me semble une tâche extrêmement difficile. Ici le travail de Bernard Pautrat ne se laisse jamais sentir, donc est parfaitement réussi.

LC thématique de septembre 2021 : "Première rencontre"

Challenge Nobel
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Partage-toi, nuit (précédé de) Toute poussière ab..

Nelly Sachs a 49 ans quand un jour de mai 1940, elle doit quitter précipitamment l'Allemagne pour rejoindre la Suède. D'origine juive, quelques jours plus tard, elle aurait dû se rendre à une convocation sur ordre des autorités allemandes… Jeune femme, Nelly Sachs avait déjà fait ses débuts littéraires à Berlin mais c'est à Stockholm, en exil, qu'elle va connaître sa véritable naissance en poésie. Comme le seul bien qui lui reste après sa fuite, elle va se saisir de sa langue d'origine, qui est aussi celle de ses bourreaux, pour en faire celle des victimes, l'objet de ce qui va la sauver. C'est au creux de l'essence même de la langue qu'elle va se réfugier, là où les mots s'évanouissent, là où il ne reste plus que le mystère du Mal et de la souffrance.



"Partage-toi, nuit" est un recueil de nombreux textes publiés en Suède de 1961 à 1971, quelques-uns des plus importants de l'oeuvre de Nelly Sachs. Dès les premières pages, une force se dégage, une ampleur inhabituelle qui embrase dans un même souffle tous les espaces et toutes les époques (beaucoup de textes font référence à la Kabbale et à la Thora), une écriture où la sphère du particulier devient le lieu de l'universel, une écriture-refuge affranchie du temps et des lieux.



Les textes de Nelly Sachs sont assez dépourvus d'harmonie, de lyrisme.Tout le style est concis, radical, intransigeant, réduit à l'essentiel. Il se déploie en rythmes libres comme délivré de l'instant, d'un sentiment d'oppression, d'inquiétude à partir duquel la langue se sublime et prend le large. C'est une lecture exigeante mais touchante.



Pas de mort sans résurrection, pas de nuit sans lumière du jour, pas de passé sans avenir, pas de barbarie sans possibilité de paix. Malgré le Mal et la souffrance, Nelly Sachs a su garder la foi en l'homme. C'est tout ce qui apparaît dans sa poésie.
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Présence à la nuit

Présence à la nuit est un recueil d'une cinquantaine de très courts poèmes. Chacun d'eux est d'une précision extrême; on ressent la somme extraordinaire d'efforts fournis par Nelly Sachs pour atteindre l'expression la plus pure. On pourrait presque parler d'une recherche obsessionnelle pour parvenir à exprimer sa peine, son angoisse, son incompréhension du monde.

Nelly Sachs parle de la mort, du sort du peuple juif, mais surtout d'aspiration au divin, notamment pendant le sommeil (d'où "La nuit"); c'est une sorte d'imploration religieuse. Les mécréant·es -dont je suis- peuvent donc avoir du mal à entrer dans cette poésie.

Mais ce serait dommage de s'arrêter à cet aspect, car l'écriture est absolument magique: elle est d'une beauté parfaite. Je ne trouve pas d'autres mots : d'une beauté parfaite.

La lecture est grandement facilitée par le monumental travail de Lionel Richard : sa préface est très éclairante et sa traduction remarquable. Elle est, de plus, illuminée par ses notes (heureusement placées en fin d'ouvrage), dans lesquelles il commente avec sincérité ses choix, et où il explique avec simplicité les passages les plus obscurs.

Challenge Nobel
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Correspondance : Nelly Sachs / Paul Celan (..

Que j’aime la correspondance ! Cette fois encore, mon attente est comblée, par ce que disent les mots  à côté de l’œuvre. Soit parce qu’ils décryptent l’œuvre, soit parce qu’ils exposent le moment et le lieu de l’écriture de l’œuvre, et surtout parce qu’ils partagent l’idée même de l’œuvre. J’aime l’idée de la lettre qui arrive, de la réponse qui repart, du temps trop long sans réponse.



Cette correspondance entre Nelly Sachs et Paul Celan est intense, très intense. Tous deux ont traversé, tant bien que mal, l’épreuve de la Shoah, et en sont définitivement bouleversés. Nelly Sachs admire Celan, elle recueille dans sa poésie un remède puissant à son manque d’envie de vivre, peut-être parce que lui sait mettre les mots sur l’indicible. Jusqu’à leur mort, ils partageront cette souffrance, ils s’efforceront de mettre en commun ce qui ne se dit pas. Superbes poèmes de Nelly Sachs, trempés de mort. Hôpital, des moments dont on ne sait rien.



Paul Celan toujours parmi les plus grands, les nouveaux architectes de la langue allemande.

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Lettres en provenance de la nuit

Je tenais à écrire cette biographie car Nelly Sachs a consacré toute sa vie à l'écriture, comme une réponse implcite à ceux qui pensaient qu'il était impossible d'écrire "après" la Shoah. J'ai l'impression que, pour Nelly Sachs, écrire était la preuve de montrer que tout n'avait pas été anéanti, que l'espoir était encore possible.

Ce livre est le dialogue, le "silence parlant" qu'elle a entretenu avec sa mère après la mort de celle-ci, survenue en 1950. Cette date est véritablement le point de départ du livre, celui qui sert de référence : "7 octobre. 8 mois. Chacun a son propre calendrier de mort et de résurrection". Elle a puisé son inspiration dans la Bible et le hassidisme. Elle cite également ses oeuvres antérieures : autant dire que l'édition de Lettres en provenance de la nuit est abondamment annoté, autant pour comprendre les références religieuses que les allusions à la vie quotidienne de Nelly.

Ce recueil ne se lit pas comme un roman. Il faut prendre le temps de lire, de revenir en arrière, de lier un paragraphe à un autre ou à une strophe, de goûter la simplicité et la richesse des mots tout à la fois d'un texte qui mèle les détails du quotidien et les réflexions sur la foi, la souffrance et la compassion. Ce n'est pas un livre qui se referme et se range après avoir été lu, c'est un livre qui reste sur la table de chevet et dont on relit un extrait de temps à autre.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Éclipse d'étoile

Nelly Sachs (1891-1970) fut une poétesse allemande, obligée en 1940 de quitter son pays natal à cause de ses ascendances juives. Elle s'installa en Suède et obtint le prix Nobel en 1966.

L'ambiance de ce recueil m'a semblé très sombre – le désespoir et la mort ne sont jamais loin. En réalité, je n'ai pas beaucoup apprécié les textes présentés; peut-être est-ce une difficulté liée à la traduction ? - Donc je me contenterai de mettre en citation un extrait du poème "Choeur de ceux qui ne sont pas nés".

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Lettres en provenance de la nuit

Poesie du deuil, et des messages d'une fille à sa mère disparue. Images oniriques s'entremêlent, denses et parfois peu accessibles si vous n'avez pas les références nécessaires. On fonctionne avec des clefs, que l'on trouve parfois dans les notes de l'éditeur.



Vague mélancolie, bien au-delà de la tristesse, toute douce et cotonneuse, sublimée.



L'auteur est ici un peu Charon qui vous emmène sur sa barque, et vous ne savez pas très bien si vous allez pouvoir un jour en revenir.



La parole est, chez Nelly Sachs, lumière, et la nuit , étoile.
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Lettres en provenance de la nuit

Je viens de terminer "Lettres en provenance de la nuit", écrit en 1950-1953 par l'écrivain Allemande-Suédoise Nelly Sachs, prix Nobel de littérature 1966.



Je recommande la biographie en fin de livre, qui nous apprend que Nelly Sachs a vécu une vie très difficile, chargée d'épreuves. Entre autres, celle de l'exil avec sa mère, en 1940. de confession juive, elles ont pu fuir le régime Nazi et se réfugier en Suède grâce à l'intervention de la Nobel suédoise Selma Lagerlöf. La mère de Nelly Sachs est très malade et Nelly doit la veiller chaque nuit. Les "Lettres" sont écrites après le décès de sa mère, pendant les longues nuits où Nelly se retrouve seule.



Mais malgré la biographie et malgré les nombreuses notes de bas de pages, ce livre m'est resté totalement incompréhensible. Certains passages frôlent la divagation. La photo de couverture est, elle aussi, totalement incompréhensible. Nelly Sachs écrit suite au décès de sa maman bien-aimée qu'elle a accompagnée durant sa très longue maladie, elle écrit durant ses longues nuits d'insomnie, alors je me demande bien ce que vient faire une image de rails de tram sur la couverture ?



Voici quelques passages pour illustrer mon propos :



"Le naufrage d'une étoile. le peintre retient : lieux commémoratifs de formes disparaissantes. le poète plonge dans les fonds aveugles. le fou range son "chez-soi". le marchand monte dans le vaisseau spatial."



"Tout est contenu ici dans le cercle, s'évader c'est mourir ou ceux qui sont tirés vers la ferveur. Même la solitude est un monde dans lequel on tourne. Toujours à nouveau sans langage, qu'on fait le nécessaire et le superflu sur une étoile qui tourne et poursuit sa course plus loin. Plus loin, plus loin comme tous les êtres. Même la mort est un bourgeon."



" Je ne tiens pas en place dans ma chambre, je fais le ménage et j'attends. Dans l'après-midi avec la descente du soleil commence l'attente. J'économise la lingerie fine. Je ne prends rien qui soit si beau que tu pourrais l'avoir. L'attente survit à la fatigue. Je me cogne sans cesse aux murs. Mes pensées sont les victimes d'une chasse à courre. Pourquoi est-ce que j'oublie tout ? de grands tas de fumier où l'oublié devient fécond. La terre-mère à nouveau ensemencée dans le jardin. Un parfum, un parfum qui vient de l'arbre de vie."



"La nostalgie est la seule chose qui outrepasse ma poussière. Elle aime l'amour, que doit-elle faire d'autre. L'"autre" est dans le bourgeon, c'est là, dedans, qu'aime l'amour aveugle."



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Exode et métamorphose

Poèmes du dire autant que de l’écoute des morts à l’impossible vengeance, et non de la réconciliation judéo-allemande comme on le lui a reproché à tort, ses élégies comme ses chants funèbres ont plus que jamais un écho.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
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