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Critiques de Pablo Neruda (160)
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Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée : ..

Je suis agréablement surprise par ce recueil de poèmes de Pablo Neruda. Bien sûr, s’il a reçu le prix Nobel de littérature ce n’est pas pour rien. Mais j’imaginais cette lecture moins facile d’accès, plus obscure. Or c’est le contraire qui s’est produit lors de ma lecture, les images et les métaphores en lien avec la nature ont trouvé une grande résonance en moi. Comme le titre l’indique, les poèmes parlent d’amour, sous toutes ses formes et à tous ses stades. Je les ai trouvé très sensuels voire même charnels pour certains. Le corps de la femme est évoqué avec une grande sensibilité. Les images utilisées par Pablo Neruda sont puissantes et riches d'évocations.

J’ai beaucoup aimé la version bilingue qui m’a permis d’apprécier la beauté de la langue espagnole tout en étant certaine du sens. Je salue d’ailleurs la traduction de très bonne qualité.
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J'avoue que j'ai vécu

Il s'agit selon moi d'un livre puissant et héroïque, qui traverse des époques tourmentées avec la grâce lyrique que l'on connait à l'auteur. Certains passages, comme ses débuts comme poète désargenté, son travail dans les services diplomatiques (a Rangoon, notamment) ses voyages en Chine et en Russie et surtout, la guerre civile Espagnole, sont des témoignages d'une valeurs inestimables.

La fin, en particulier, aborde sa carrière politique avec une modestie charmante, et dans cette ultime aventure il souligne grandement son amour pour son peuple.

Il parle dans son ouvrage du communisme comme lui l'a vécu, en pacifique, en idéaliste. Il ne renie jamais ses positions et exprime ce qui lui tiens à coeur avec justesse et courage. Un véritable grand homme.



D'après moi, une oeuvre intemporelle. La fin, . À lire absolument.
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J'avoue que j'ai vécu

comment passer de la profonde campagne chilienne au plus hautes sphères politique, du fin fond de l'indonésie, à la guerre civile espagnole? comment un homme qui a vécu, le raconte et le fait revivre en toute humilité. c'est peut être ce manque d'humilité qui fait que aprés 300 pages de bonheur, les 100 dernières semblent fades. mais le plaisir des 300 vaut largement l'avanture.
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La solitude lumineuse

Quand la solitude, devient une compagnie bien agréable...



Voilà, comment je pourrais résumer cette petite perle de Neruda.



J'ai aimé voyager en Extrême-Orient, à travers ce petit livre, que je qualifierais plus de carnet de voyage, de Pablo Neruda : Le Picasso de la poésie Chilienne.



J'ai vu les méfaits de colonisation, de l'oppression occidentale. Mais aussi et surtout, les quelques beautés qui pouvaient en ressortir. Ce métissage de cultures au sein de peuples unis dans la soumission et qui pour une fois, mettent leurs différents de côté pour se bâtir des jours meilleurs.



Mais je crois que l'odeur du safran, de la myrrhe et les couleurs vives et légendaires de l'Inde vous en diront plus...





Moi je ne vous en dirai pas plus ! Déjà parce qu'une œuvre comme celle-ci, il vaut mieux la découvrir soi-même !



Et aussi parce que, Tabacco, pico alabaco !
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Résidence sur la terre

De ce recueil, Neruda préférait la fin. Nous lui préférons le début, le temps lyrique, presque innocent, où le regard se portait sur les jambes nues, sur le monde réel, sur le poète lui-même, sur l'érotisme d'une femme aimée. Ensuite, il y a l'Espagne, l'épopée tragique des brigades internationales, le chant de guerre qui se transforme en éloge du communisme et de l'Armée Rouge dont Neruda ne voit pas qu'elle ne libère pas l'Europe mais qu'elle repeint juste les murs de la prison en rouge. L'épopée se trompe de héros. Le poète perd sa lucidité, parce que "la lumière qui arrive" à la toute fin n'est qu'illusion et ténèbres. La poésie, quand elle devient politique ou quand elle devient arme, crée le malaise. Le temps de la poésie épique est mort à tout jamais.
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Chant général

Du poète mort dans sa maison dévastée quelques jours après la mort d'Allende, l'épopée du continent et de l'homme américains. Dans une langue simple, le poète dit le paysage et les hommes d'avant la conquête, puis toute l'histoire de l'Amérique et de ses luttes, avant de terminer par une méditation sur sa propre vie et la genèse de son oeuvre. Fraternelle et cosmique, la poésie de Néruda est écrite"pour de simples habitants qui demandent eau et lune, éléments de l'ordre immuable, écoles, pain et vin, guitares et outils".............
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Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée : ..

Pablo Neruda (1904-1973), prix Nobel de littérature en 1971, est surtout connu pour sa grande œuvre poétique "Canto General", un grandiose tableau de l’Amérique Latine, où l'auteur ne cache pas son opposition à l’impérialisme U. S. Les "vingt poèmes d’amour" sont un peu postérieurs (1952), et probablement moins connus. Pourtant, on peut y trouver d’admirables vers qui chantent les corps et l’amour. Je n’ai pas pu résister au plaisir de mettre en citations plusieurs extraits qui sonnent encore très bien après avoir été traduits en français.
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La solitude lumineuse

Cette œuvre est un pêle-mêle de très courts textes dans lesquels Neruda raconte ses années en Asie. On y trouve des observations, très distanciées, de scènes de rues, et le récit de plusieurs de ses expériences, parmi lesquelles l'opium, mais aussi le viol d'une femme tamoul ; le tout narré sur le même ton que ses remarques gastronomiques, ou que la description des habitudes de sa mangouste apprivoisée.

On peut y lire également quelques réflexions sur sa poésie, sur la littérature et la musique, ainsi que des commentaires sur la colonisation britannique : un pêle-mêle, en effet. Il y a quelques fulgurances sur la beauté de la Nature ("L'océan - ce n'est pas moi qui l'observe de ma fenêtre, c'est plutôt lui qui me regarde de ses mille yeux d'écume."), mais le résultat d'ensemble se borne à donner un portrait plutôt antipathique, quoiqu'assumé, de l'auteur.

Traduction impeccable de Claude Couffon.

Challenge Nobel

Challenge ABC

LC thématique de novembre 2021 : ''Faites de la place pour Noël”
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J'avoue que j'ai vécu

J’ai commencé la lecture de « J’avoue que j’ai vécu » que je garde sur ma table de nuit car je le lis par intermittence. J’ai tout de suite été séduite par l’écriture fluide et poétique, la simplicité alliée à la force des éléments. C’est presque comme si je lisais une longue lettre ou les mémoires d’un ami de longue date. Comme si nous regardions ensemble ce paysage sauvage frappé de vent et d’écume, son pays. Étrange sensation.
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J'avoue que j'ai vécu

Pablo Neruda



Naquit Neftali Ricardo un poète

parmi si peu d ‘autres poètes qui naquirent au milieu

des hyènes voraces des troupeaux porcins de caciques de lupanars…

tellement poète il était cet homme qui naquit,

que les mots s’ arrêtèrent

et s’assirent pour écouter cette voix de poète

dire la vie des héros enténébrés,

hommes et femmes du Chili, d‘Espagne, du monde,

dans les mots de la poésie qui existaient avant l’écriture.

Souvenons nous de ces mots, quand ils n'existaient pas encore,

alors que le tarasco n’ avait pas fait renaître l’univers,

avant que par l’entonnoir, la hiérarchie obligatoire

de ceux qui achètent des lettres et se prétendent lettrés

n’invoque les petits dieux de la civilisation des mercantis.

Rhodo a pris la main de Rosie pour retourner chez lui,

dans ses rêves de poète perdu

Là, le poète et sa femme brisent le temps

et au pays de l’innocence

ils sont les deux premiers êtres,

les deux premiers dieux,

les derniers amants.

Avant ses mots nous parcourions la vie comme des hommes las, il est des quelques uns qui nous ont donné l’espoir de mieux lire les poètes.





Neruda m’accompagne quand je mange le congre au jus de sa recette: laisse l’ail haché tomber avec l’oignon… en buvant une bouteille de vin intelligent dans le port perdu d’ un rivage des confins où j’écoute Tom Waits chanter Rain Dogs.





Dans mes mots, il y a des mots de quelques poèmes L’ île Noire, Là où nait la pluie , le chant général II , le sable trahi, Les hauteurs de Macchu-Picchu , Tu ne ressembles à personne depuis que je t'aime.(L‘amour en rime), la lampe sur la terre , les cuistres, Nouvelles odes élémentaires Ode à Don Diego de la nuit, je prends congé, je rentre, Ode au congre au jus, Ode au vin, Élégie à Pablo Neruda (Aragon).





Je lis Neruda dans les éditions espagnoles et françaises (Gallimard, Traduction Claude Couffon)



© Mermed
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J'avoue que j'ai vécu

Pablo Neruda écrit dans son autobiographie qu'il ne peut vivre que sur son sol natal. C'est plutôt singulier pour un poète engagée qui a été diplomate et a représenté le Chili auprès de nombreux pays étrangers, presque toute sa vie.

Son itinérance a nourri son esthétisme, son langage.

Pablo Neruda nait au Chili au début du XX ème siècle. Le Chili est une bande de terre mince à la géographie et au climat rudes et à la politique ombrageuse. Il est né dans le siècle de la démesure, une époque confuse et destructrice.

Dans cette autobiographie, Pablo Neruda peint le monde dans lequel il vit, les gens qu'il rencontre qu'ils soient hommes de rien ou célèbres.

Un portrait se dessine témoin de son époque.

Je ne connais pas encore sa poésie mais ces 500 pages me rapprochent d'un homme imprégné d'humanisme, lucide et combattif.





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J'avoue que j'ai vécu

Je n’ai pas beaucoup d’attirance pour la poésie, quelle qu’elle soit, c’est ainsi ; ni pour les poètes dans l’exercice de leur art. Si Neruda, est un poète, fierté de son pays le Chili, mondialement reconnu et récompensé d’un prix Nobel, Neruda est également un homme engagé, un combattant de la liberté, du droit et de la défense des faibles.

Dans ma découverte de la littérature et de l’histoire chiliennes, c’est davantage l’homme et l’homme engagé que je souhaitais découvrir. C’est naturellement que je me suis dirigée vers ses mémoires, plutôt que ses recueils de poésie.



A la fois chronologiques (mais pas strictement) et thématiques, ces souvenirs m’ont captivée d’un bout à l’autre.

Le poète ne se destinait pas à la poésie, pas plus qu’à la politique. Ce sont ses affectations successives de diplomate qui ont forgé sa conscience politique et son engagement au parti communiste, et plus particulièrement lors de la guerre civile espagnole alors qu’il prend clairement position pour les républicains.

De là se construit son engagement politique comme élu dans son pays et son compagnonnage avec Salvador Allende qui lui valut la clandestinité et l’exil.



Jamais sa carrière littéraire ne fut séparée de sa poésie ; c’est au fil de ses affectations diplomatiques, de ses voyages, de ses luttes qu’il a construit son œuvre couronnée au crépuscule de sa vie par un Prix Nobel (pour lequel il était pressenti depuis de nombreuses années).



J’ai beaucoup apprécié ce livre qui bien entendu a enrichi ma connaissance de ce pays, et qui de part les extraits, m’a confronté pour la première fois au poète.



Neruda est assurément une figure importante du Chili ; sa vie fut d’une extrême richesse, ses rencontres nombreuses et fécondes et ces souvenirs traduisent bien cela, avec modestie et grâce.


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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La Centaine d'amour

Corps, animaux, couleurs, nourriture, nature, voyage... la poésie de Pablo Neruda n'est faite que de sensualité et d'amour pour l'autre et la vie...tout cela rythmé de douces sonorités espagnoles... C'est pour cela que je l'adore!
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Chanson de geste : Cancion de gesta

Pablo Neruda est vraiment un grand poète. Même traduit du chilien (ici par Pablo Urquiza), ses mots ont une grande puissance. Car Neruda est un poète engagé, il a d'ailleurs été député, mais sa poésie est aussi un moyen de lutter contre l'oppression du peuple sud-américain.

Dans cette belle publication (au petit format mais grand contenu) des éditions du temps des cerises en co-édition avec Abra Pampa éditions, les textes bilingues de «Chanson de geste, Cancion de gesta» dénoncent les dictatures militaires des Caraïbes. D'ailleurs ce livre écrit en avril 1960 est dédié aux libérateurs de Cuba : Fidel Castro, ses camarades et le peuple cubain. Mais plus largement, il rend hommage à tous ceux qui luttent pour la liberté et la vérité menacée par les États-Unis d'Amérique. Il se dit poète d'utilité publique et délivre un message de fraternité et d'espoir.



Cette géopolitique poétique est illustrée en couverture par Francisco Rivero dont le dessin se nomme « Poète : mettre en lumière l'itinéraire des étoiles d'aujourd'hui ».

Et puis, j'ai apprécié que Pablo Neruda rappelle la vaillance de José Marti, héros national cubain, qui a été l'initiateur de la guerre d'indépendance des cubains contre l'Espagne. J'admire cet homme politique, philosophe, penseur, journaliste et un poète du 19ème siècle à qui j'ai emprunté mon pseudo (qui est aussi le raccourci de mon prénom, ça tombe bien !).



Challenge Nobel illimité

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Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée : ..

Il est toujours délicat de commenter un receuil de poésie... Ce n'est pas une histoire mais des histoires, ce n'est pas un ressenti mais plusieurs qui s'entrechoquent, se croisent et nous transportent, selon notre propre vécu, notre propre regard sur le monde. La poésie de Pablo Néruda est à l'image de son pays, sauvage, contrastée, émouvante, évocatrices...Les vers flottent, dansent, surgissent et vous surprennent, un peu comme un Tango...alors glissons dans le feu de ses mots, sans autre espoir que l'ivresse d'une sensation unique.
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Antología poética / Poetic Anthology

J'espère Pablo, ton indulgence pour ma modeste traduction



Arte poetica





Entre sombra y espacio, entre guarniciones y doncellas,

dotado de corazón singular y sueños funestos,

precipitadamente pálido, marchito en la frente

y con luto de viudo furioso por cada día de vida,

ay, para cada agua invisible que bebo soñolientamente

y de todo sonido que acojo temblando,

tengo la misma sed ausente y la misma fiebre fría

un oído que nace, una angustia indirecta,

como si llegaran ladrones o fantasmas,

y en una cáscara de extensión fija y profunda,

como un camarero humillado, como una campana un poco ronca,

como un espejo viejo, como un olor de casa sola

en la que los huéspedes entran de noche perdidamente ebrios,

y hay un olor de ropa tirada al suelo, y una ausencia de flores

-posiblemente de otro modo aún menos melancólico-,

pero, la verdad, de pronto, el viento que azota mi pecho,

las noches de substancia infinita caídas en mi dormitorio,

el ruido de un día que arde con sacrificio

me piden lo profético que hay en mí, con melancolía

y un golpe de objetos que llaman sin ser respondidos

hay, y un movimiento sin tregua, y un nombre confuso.





Entre ombre et espace, entre garnisons et soubrettes,

avec mon cœur singulier et mes rêves funestes,

précocement blanchi, le front flétri

et le deuil d’un vieux furieux chaque jour de la vie,

hélas, pour l’eau invisible que je bois en somnolant

et pour tous les sons que j’accueille en tremblant,

j’ai la même soif absente et la même fièvre froide

une oreille qui nait, une angoisse indirecte,

comme si approchaient des voleurs et des fantômes,

et en une coquille fixe dans sa profondeur,

comme un serveur humilié, comme une cloche un peu fêlée,

comme un vieux miroir, comme l’odeur d’une maison vide

où les habitants rentrent la nuit, ivre-morts,

et il y a une odeur de vêtements jetés sur le sol, et une absence de fleurs

-peut être moins mélancolique autrement -,

mais, à la vérité, ce vent qui me frappe la poitrine,



les nuits d’infinie substance envahissaient ma chambre,

les bruits d’un jour qui brûlent avec le sacrifice

me demandent les prophéties en moi, avec mélancolie

et le bruit du choc des objets qui appellent sans qu’il n’y ait de réponse

et un mouvement perpétuel et un nom confus.
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La Centaine d'amour

Saveurs des traductions. Quel exercice difficile !

Sonnet XVI by Pablo Neruda

______________________________

Amo el trozo de tierra que tú eres,

porque de las praderas planetarias

otra estrella no tengo. Tú repites

la multiplicación del universo.



Tus anchos ojos son la luz que tengo

de las constelaciones derrotadas,

tu piel palpita como los caminos

que recorre en la lluvia el meteoro.



De tanta luna fueron para mí tus caderas,

de todo el sol tu boca profunda y su delicia,

de tanta luz ardiente como miel en la sombra



tu corazón quemado por largos rayos rojos,

y así recorro el fuego de tu forma besándote,

pequeña y planetaria, paloma y geografía.



______________________________________



Oui, j’aime ce morceau de terre que tu es,

moi qui, parmi toutes les prairies planétaires,

ne possède pas d’autre étoile. L’univers

c’est toi qui le répètes et qui le multiplies.



En tes larges yeux il y a la lumière

qui des constellations vaincues vient jusqu’à moi,

ce sont les chemins qui palpitent sur ta peau

parcourus par le météore dans la pluie.



Tes hanches furent toute la lune pour moi,

le soleil, les plaisirs de ta bouche profonde,

et l’ardente lumière et tout le miel dans l’ombre



ce fut ton cœur brûlé par de longs rayons rouges :

je parcours de baisers la forme de ton feu,

ma petite planète, géographie, colombe.



________________________________



I love the handful of the earth you are.

Because of its meadows, vast as a planet,

I have no other star. You are my replica

of the multiplying universe



Your wide eyes, are the only light I know

from extinguished constellations;

your skin throbs like the streak

of a meteor through rain.



Your hips were that much of the moon for me;

your deep mouth and its delights, that much sun;

your heart, fiery with its long red rays,



was that much ardent light, like honey in the shade.

So I pass across your burning form, kissing

you – compact and planetary, my dove, my globe.









Pablo Neruda, La Centaine d’amour.
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Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée : ..

Pablo Neruda (1904-1973) est avec Gabriela Mistral l’un des plus grands poètes chiliens, avec Octavio Paz, l’un des plus grands poètes sud-américains, et avec quelques autres l’un des plus grands poètes mondiaux. Son « Canto General » (1938-1950) est l’œuvre de tout un continent, de son originalité de sa spécificité et en même temps de son appartenance à un univers multiforme, historique, géographique, scientifique, littéraire, spirituel – notre univers. Neruda est un citoyen du Chili, comme il est un citoyen du monde, et un citoyen de l’Univers.

On se souvient de lui à cause de son œuvre d’où émerge un corps poétique impressionnant, dense et profond, marqué par ses racines, son appartenance à un pays, et à une idéologie (le communisme) qu’il veut généreuse et universelle. On se souvient de lui aussi par ses combats pour la liberté, dans ce continent où ce mot a une résonnance toute particulière. On se souvient de lui par les amitiés qu’il a forgées autour du monde. On se souvient de lui par ses textes mis en chansons (Victor Jara, Quilapayun, Paco Ibañez, et notre Jean Ferrat). On se souvient aussi de lui à cause de sa mort, quelques jours après le coup d’état du 11 septembre 1973 (ce jour, 11 septembre, doit être maudit) qui a vu mourir Salvador Allende et la démocratie. Neruda meurt douze jours plus tard dans des circonstances pas bien déterminées qui laissent traîner l’hypothèse d’un assassinat politique…

« Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée » est un recueil paru en 1924. Neruda a vingt ans. Deuxième recueil de l’auteur (après « Crépusculaire », l’année précédente) c’est un coup de maître dans le paysage poétique : on ne sait ce que l’on doit admirer, la jeunesse du poète, son savoir-faire déjà très personnel, ou son audace. Dans les années 20, surtout en pays ultra-catholique comme l’était le Chili et ses voisins, la morale, et surtout la morale sexuelle faisait loi : certains poèmes diffusent un érotisme jugé sulfureux (en vérité bien innocent aujourd’hui), mais malgré cette controverse (qui ne va pas bien loin) tout le monde s’accorde pour célébrer la naissance d’un grand poète. « Veinte poemas » sera avec « Canto General » le plus grand succès en librairie de Pablo Neruda

L’inspiration est essentiellement lyrique : le poète y célèbre la femme sous toutes ses formes, mais aussi la nature :

Poema II

« Dans sa flamme mortelle la lumière t’enveloppe.

Absorbée, pâle, dolente, ainsi située

Contre les vieilles hélices du crépuscule

Qui tourne autour de toi ».



Poema III

« Ah ! vastitude de pins, rumeur de vagues se brisant,

Lent jeu de lumières, cloche solitaire,

Crépuscule tombant dans tes yeux, poupée,

Conque terrestre, en toi la terre chante ! »



La particularité des écrivains sud-américains, la luxuriance, la couleur, la démesure sont présents chez ce jeune auteur qui « donne à voir » (comme dirait Eluard) : la poésie est directement évocatrice, surtout elle est torrent d’images. Et ça nous on aime !



Claro que si !



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J'avoue que j'ai vécu

Sublime épopée dans le Monde du XXè siècle, la grâce de "J'avoue que j'ai vécu" n'a d'égale que sa grande violence. J'ai à la fois été emportée sur cette mer de poésie et d'amour de la Terre, et proprement terrifiée par la colère humaine, l'injustice et la barbarie. Je garde de cette très belle lecture un goût doux-amer, indiscutablement marquant, et pour l'homme qui l'écrit une immense admiration pour son talent, son humanisme et son courage.
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Chanson de geste : Cancion de gesta

Edition bilingue espagnol chilien/français par Pablo Urquiza.

Livre lu après un voyage à Cuba en 01/2020.



Pablo Neruda signe ici un recueil de poésie engagée. Il évoque l'oppression des peuples d'Amérique du Sud notamment par le gouvernement américain.

Il incite les peuples des Caraïbes à défendre leurs droits, à lutter vaillamment contre l'ennemi qui en veut à leurs terres et à leurs ressources, au détriment des populations.

Véritable plaidoyer pour la révolution, en particulier pour la révolution cubaine qui vient d'avoir lieu, le poète chilien ne mâche pas ses mots, et donne de l'espoir.



Superbe recueil, qui permet de plus d'en apprendre davantage sur l'histoire des pays sud-américains.



Il évoque :

- Cuba, sa Sierra Maestra (chaîne de montagne) et ses héros José Martí, fondateur du parti révolutionnaire cubain, et Fidel Castro, révolutionnaire devenu ensuite premier ministre cubain.

- le héros du Nicaragua, Augusto Sandino, qui mena une guérilla contre le gouvernement du pays, alors allié des marines américains.

- le Salvador, meurtri par son ancien président Maximiliano Hernandez Martinez qui fit exécuter les opposants à son régime,

- le Vénézuela de Rómulo Betancourt, ancien président qui fit adopter d'importantes réformes démocratiques

- le Panama

- L'Argentine

- Le Guatemala

- Le Paraguay

- La Bolivie

- L’Équateur

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