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Critiques de Patrice Gain (449)
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Les brouillards noirs

Cette année, j’ai l’impression qu’il pleut (ou qu’il drache, en bon belge) sans cesse depuis plusieurs mois. Ce n’est rien comparé à la météo que connaissent les Îles Féroé, cet archipel autonome sauvage, constitutif de l’Etat du Danemark.



Situés aux confins de l’Atlantique Nord, entre la Norvège et l’Islande, elles sont balayées par des vents, des pluies, des neiges, une grande partie de l’année. C’est là que Patrice Gain nous emmène pour son dernier livre « Les brouillards noirs », dans ces îles qui ne font partie ni de l’Union européenne, ni de l’Espace Schengen.



Raphaël, violoncelliste de profession, n’a plus eu de nouvelles de son ex-femme, Nathalie et de sa fille, Maude, depuis près de 11 ans. Dès lors que son ex-femme cherche à le joindre au sujet de leur fille, il réalise que quelque chose de grave a dû se produire. En effet, Maude, militante engagée pour une ONG écologiste a disparu lors d’un grindadráp, cette chasse traditionnelle sanglante des baleines pilotes et des dauphins qui se tient dans les Îles Féroé. Il ne peut rester sans rien faire en France et décide donc de se rendre sur place, afin de comprendre ce qui a bien pu lui arriver…



Cette enquête menée par un père en détresse est directement prenante. Même s’il ne compte que 240 pages en format « poche », ce livre est très complet, sans fioriture inutile. Par l’écriture de l’auteur, on y ressent la force des éléments sur ces terres hostiles et le poids des traditions ancestrales dans la vie quotidienne des Féroïens.



Étant une ardente défenseuse de la cause animale contre les différentes formes de chasses, j’ai ressenti certaines scènes comme très pénibles.



Pour autant, Patrice Gain ne tombe pas dans l’excès ou dans le scabreux inutilement. J’ai beaucoup apprécié la manière dont il a construit la fin de son histoire, sans jouer la carte de la facilité.



Ce livre m’a réellement transportée sur ces terres farouches, avec beaucoup d’émotions pour les personnages et comme le dit si bien la mention de France Inter sur la couverture, j’ai aussi refermé ce bouquin, les larmes au bord des yeux…



Bravo Monsieur Patrice Gain !
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Terres fauves

Écrivain new-yorkais, David McCae est le porte-plume du gouverneur Andrew Kearny, potentiel candidat à présidentielle. Il ne lui reste plus qu’un chapitre à écrire, celui sur l’amitié qui unit l’homme politique à Dick Carlson, alpiniste, héros national, premier Américain à avoir gravi un sommet de plus de 8000 mètres.

Mais quand son éditeur lui propose d’aller l’interviewer chez lui en Alaska, l’écrivain, citadin dans l’âme, rechigne à quitter New York pour découvrir cet état lointain qu’il imagine hostile. Pourtant, il finit par arriver à Valdez et l’alcool aidant, l’alpiniste vénéré de tous, va même aller trop loin et lui faire des révélations compromettantes. Dépositaire de secrets jusque-là bien gardés, David devient l’homme à abattre…



Nature hostile, températures glaciales, animaux féroces, hommes rustres et violents…Pour l’écrivain new-yorkais, le séjour en Alaska est cauchemardesque et il ne doit qu’à une chance folle d’y survivre.

Et même si on du mal à croire à la totalité de ses terribles aventures, le suspense est intense, l’atmosphère angoissante et on sent bien le piège se refermer, les évènements se succéder, la poisse s’installer.

Si David apparaît comme un peu terne, dépressif, pas très courageux, il va devoir se dépasser pour échapper à l’enfer et ce sera une sorte de libération. Il va fuir certes, mais aussi rencontrer des personnes de valeur, se confronter à lui-même, se remettre en question et changer en profondeur.

L’ensemble ne brille pas par sa vraisemblance et pourtant on est entrainé par le rythme trépident, l’angoisse latente et les belles descriptions de la nature. Divertissant.

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Les brouillards noirs

« Nous autres, Féroïens, habitons ces îles depuis huit cents ans. Les tempêtes rythment nos vies, emplissent nos églises et nos cimetières. »



Ça commence un peu comme dans Les Compères de Veber ces Brouillards noirs, lorsque Nathalie contacte son ex-mari Raphaël, violoncelliste professionnel, pour lui apprendre la disparition de leur fille Maude qu’il n’a plus vu depuis leur séparation, il y a onze ans.



Militante de l’ONG Ocean Keeper, Maude se trouvait avec d’autres dans les îles Féroé pour dénoncer et combattre les grindadráps, ces pêches-massacres « traditionnelles » où les baleines, dauphins et autres globicéphales sont rabattus vers les plages pour y mourir dans un dernier bain de sang.



Son Mirecourt sous le bras, Raphaël s’envole vers l’archipel autonome du Danemark où entre tempêtes et blizzards, indifférence des pouvoirs locaux et hostilité des pêcheurs, il va tenter de retrouver Maude et découvrir que le temps passé n’a pas effacé les liens filiaux.



Adepte de Patrice Gain (Denali, Terres fauves, Le sourire du scorpion…), je me suis plongé dans Les Brouillards noirs avec beaucoup d’envie. Envie qui ne fut toutefois pas totalement comblée en refermant le livre…



Car si j’ai comme toujours apprécié son habileté à placer ses intrigues dans des décors où la nature devient un personnage à part entière – ici l’exceptionnel environnement sauvage et hostile de ces Féroé méconnues – je n’ai pas retrouvé le souffle qui rythmait ses précédents livres.



Le fonds de sauce sociétal et environnemental du livre – une ONG internationale luttant contre des pratiques locales archaïques –, le regard manichéen porté sur cette lutte et la posture convenue des principaux personnages m’ont laissé à distance d’une histoire finalement un peu faible.



Pas grave : cela ne m’empêchera pas de me jeter sur le prochain Gain !

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De silence et de loup

Après avoir vécu un drame familial dont nous découvrons l'ampleur petit à petit,Anna s'engage comme journaliste bénévole dans une expédition scientifique en Arctique , à bord du Yupig. Elle espère ainsi rompre avec un quotidien qui l'enchaîne à sa souffrance. Parallèlement,son frère Sacha est entré dans les ordres dans une communauté religieuse des plus austères. L'un comme l'autre fuient un passé insupportable.

L'aventure s'annonce cependant compliquée et pesante,voire glaçante dès les premiers instants. Les relations qui se nouent avec les membres de l'équipage comme avec les soviétiques sont aussi hostiles que le climat.

Nous suivons le cheminement d'Anna et son frère à travers un carnet qu'elle lui a fait parvenir en catimini et qui retrace son parcours.

Je n'ai pas pu fermer ce livre avant de l'avoir terminé et dieu sait que ce n'est pas par la lumière qu'il diffuse ! Mais Patrice Gain,que je découvre,sait nous embarquer (sans mauvais jeu de mots !) Dans un roman palpitant qui mêle la détresse humaine à celle de la planète. Le regard de l'auteur est sans complaisance ni illusion quant à l'avenir qu'on imagine plus sombre encore que le présent du fait de la cupidité et de la perversité humaine...
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Terres fauves

Grâce au Grand Prix des Lectrices Elle, j’ai lu le livre « Dans la gueule de l’ours » de James McLaughlin (vous pouvez retrouver ma chronique sur le blog si cela vous intéresse) et ainsi découvert un genre littéraire, encore peu connu, le nature-writing. « Terres fauves » est un digne représentant de ce genre, je trouve.



Même s’il est classé dans la catégorie « polar », comme le nom de ce genre l’indique, la nature occupe une place prédominante dans le récit et détient à elle seule le rôle d’un personnage. Patrice Gain nous emmène en Alaska, où il nous livre de nombreuses descriptions de cet environnement encore sauvage.



David McCae est écrivain à New York et termine son dernier livre sur les mémoires du gouverneur de l’Etat de New York, candidat à sa réélection. Afin de compléter son manuscrit, il doit rencontrer un célèbre alpiniste, proche dudit gouverneur et ce, dans les terres reculées de l’Alaska. Alors que son séjour ne se passe pas vraiment comme prévu, il se retrouve seul, isolé de toute population et doit alors apprendre à survivre.



Son personnage principal, l’écrivain David McCae est l’anti-héros par excellence car suite à la rupture avec sa compagne, il est rempli de doute et est au début de l’histoire, assez inconséquent. Par la situation dans laquelle il se trouve et au fil des pages, il doit puiser au fond de lui-même et c’est alors qu’il se révèle dans cette ambiance oppressante.



J’ai trouvé que le côté « roman noir » est mis un brin de côté par rapport à tout ce qui entoure le nature-writing. C’est un peu dommage que l’enquête en elle-même n’est pas plus abordée et laissée un peu pour compte. J’aurais aimé que cela soit plus approfondi. J’ai envie de mettre cela sur le fait qu’il ne s’agit que du troisième ouvrage de l’auteur et qu’au fil de ses écrits, cela pourra être mieux ciselé.



Malgré cette petite entorse, Patrice Gain a su me faire croire à son récit, tout lecteur pourrait d’ailleurs penser qu’il a été écrit par un auteur anglo-saxon. J’ai aimé la façon dont l’auteur décrivait ses paysages si inhospitaliers mais pourtant si envoûtants. C’est une réelle invitation à la découverte de cet état des Etats-Unis que Patrice Gain nous fait, même si son côté hostile est mis en exergue.



Je ne connaissais pas du tout ce bouquin avant le Prix des Lecteurs mais encore une fois, ce fut une plaisante découverte.



Lu dans le cadre du Prix des Lecteurs 2020 des éditions du Livre de Poche, présélectionné pour le mois de mai.
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De silence et de loup

Quand le mauvais temps me parait insupportable, j'ai remarqué une certaine tendance à piocher mes lectures dans des contrées vraiment inhospitalières ...

Une fois encore, cela m'entraine en Sibérie et dans les glaces arctiques, sans doute un des pires endroits sur terre !

Anna, journaliste , va rejoindre une expédition scientifique sur un bateau qui doit passer l'hiver sur la banquise .

Elle tente , en s'éloignant de son cadre de vie habituel de surmonter la mort accidentelle de sa petite fille puis la perte de sa compagne .

Le premier écueil commence dès son arrivée au port de Tiksi où elle affronte la bureaucratie russe, ses magouilles en tout genre ... Ce n'est que le début de longues péripéties entre panne de bateau, tempêtes, rencontres improbables avec des chasseurs de mammouths ou terrifiantes avec les animaux sauvages.

La vie à bord du bateau entre scientifiques à fleur de peau devant le mauvais déroulement de leur expédition , le soldat russe chargé de surveiller tout ce monde n'est pas faite pour réconforter Anna .

Les conditions de vie deviennent de plus en plus angoissantes .



La narration de cette aventure est faite par les carnets qu'a laissé Anna pour son frère jumeau Sacha , moine dans un monastère . La lecture de ces écrits et tout ce que cela révèle est entrecoupée par le rituel immuable de la vie monastique . Le calme et le silence apparents face au déchainement des intempéries sibériennes, deux ambiances qui peuvent paraitre à l'opposé mais qui ne reflètent que la fuite de soi-même . C'est glaçant !



Au delà de l'histoire déchirante d'Anna , Patrice Gain évoque également sans concession les dégâts du changement climatique dont le retentissement dans cette partie du monde fait froid dans le dos et les turpitudes des humains , une fois de plus ...
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De silence et de loup

Anna, une journaliste ayant vécu un drame personnel, va rejoindre une équipe de scientifiques sur un voilier dans l’arctique.

Nous allons suivre le récit de cette expédition par le biais de son journal intime, qu’elle a envoyé à son frère Sacha, devenu Dom Joseph, et qui vit dans un monastère en France.

J’ai bien aimé l’ambiance polaire mais j’ai été un peu déçue par les évènements racontés qui sont les mêmes que dans plusieurs romans lus récemment, sans dévoiler l’intrigue, je dirais juste qu’une fois encore, quand les hommes sont confrontés à une nature hostile et à des conditions de vies difficiles, le danger vient plus souvent des hommes eux-mêmes que de la nature ou des animaux.

On sent assez rapidement comment tout cela va se terminer, grâce à des indices laissés par l’auteur, il n’y a donc pas réellement de suspense.

De plus, il y a des incohérences, comme le fait qu’Anna parvienne à tenir scrupuleusement son journal même avec une forte fièvre qui dure des jours entiers ou des engelures aux mains.

J’ai toutefois passé un bon moment avec Anna et les membres de cette expédition polaire, car le cadre est particulièrement bien décrit, ainsi que la vie au monastère.

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Le sourire du scorpion

Alex et sa femme Mily mènent une vie bohème et nomade . Avec leurs jumeaux Tom et Luna, ils vivent dans un gros camion aménagé et travaillent comme saisonniers, ils se déplacent au gré de leurs envies et du travail proposé. Ils rencontrent Goran un serbe immigré qui leur propose d'aller faire une descente en rafting dans le canyon de la Tara, le deuxième plus profond du monde, dans le Monténégro. Goran se propose comme guide sur cette descente périlleuse.

L'auteur nous met dans l'ambiance tout de suite. Il décrit une nature sombre, violente menaçante "paysage fantasmagorique", noyé dans la brume, "eaux froides et écumantes . La mère, d'emblée, est sous tension" la tension qu'avait installée notre mère était poisseuse"

Mily ne sent pas cette descente trop dangereuse. Le lecteur se sent inquiet, il va se passer quelque chose... En plus, Tom lit Délivrance pour se mettre dans l'ambiance...

La présence de Goran, mystérieuse et un peu inquiétante, entretient cette tension. La descente se révèle difficile et dangereuse et se solde par un drame.

Au retour, la famille éplorée décide d'aller vivre dans les causses.

Après les paysages des gorges, l'auteur décrit à merveille ces terres désolées. La famille ne résistera pas à la perte d'un des siens, elle va éclater et se désintégrer. Chacun va essayer de se reconstruire à sa façon. Les membres de la famille prennent des chemins différents.

Le roman dans la seconde partie s'engage sur une voie différente. Avec l'émergence du personnage du Scorpion, le roman devient encore plus noir plus dur et aucun des personnages n'en sortira indemne

Avec son écriture immersive, l'auteur nous fait plonger dans cette expédition au Monténégro puis dans les causses. Il a l'art de méler le nature writing et le thriller en y ajoutant l'analyse tres fouillée des sentiments et douleurs des personnages, ce qui fait un roman très équilibré et complet.

Tom, celui qui parle dans le roman, du haut de ses quinze ans, subit de plein fouet, le deuil, la perte d'un être aimé, la désintégration de sa famille, la solitude, l'abandon. Comme dans de "silence et de loup" que j'ai lu juste avant, pas de happy end. Patrice Gain nous donne l'estocade et nous laisse un peu anéantis comme Tom.
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Denali

Grand plaisir de lecture grâce à cet excellent roman !



Jouant avec les codes du roman noir, du roman initiatique et du « nature writing », on le croirait tout droit sorti du catalogue des Éditions Gallmeister alors qu'il a été initialement publié par les Éditions le mot et le reste qu'il me tarde de découvrir davantage.



Au coeur d'une nature magnifique et rude à la fois, Matt, un adolescent malmené par la vie, tente de garder la tête hors de l'eau tout en trouvant des réponses à ses questions.



Comment se construire après la disparition inexpliquée d'un père dans l'ascension du Mont Denali ? Après que cette disparition ait mené sa mère à l'internement psychiatrique ? Avec un frère dévasté à tout jamais ? Les réponses se trouvent au coeur de ces pages entre douleur et noirceur.



Denali ou quand les rêves de l'un se transforment en cauchemar pour les autres…



Merci à Babelio & au Livre de Poche !

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Les brouillards noirs

Le grindadráp, un nom un peu barbare pour une tradition qui l’est tout autant. Traduction littérale de « mise à mort des baleines » en féroïen, cette chasse ancestrale rassemble chaque année une grande partie de la population des Îles Féroé, massacrant à chaque fois des centaines de globicéphales et autres dauphins. Les brouillard noirs de Patrice Gain est une plongée dans ce que certains voient comme l’âme de l’île, dont vous ressortirez secoués et les mains pleines de sang.



Ce roman est un uppercut. Par son histoire d’un père à la recherche de sa fille. Par l’environnement décrit, d’une violence inouïe.



Ce père n’a plus vu sa fille depuis longtemps, suite à un divorce houleux, sa femme disparaissant des radars. Un homme rongé par cette première perte, qui va se transformer en boule d’angoisse suite à la disparition cette fois bien réelle de sa « gamine » devenue adolescente. Jusqu’à partir sur un coup de tête, son violoncelle sur le dos, dans ces îles lointaines, dernier endroit où elle a été vue.



Ses recherches vont vite se transformer en quête, de sa progéniture autant que de lui-même.



Si vous imaginez vivre un circuit touristique reposant, passez votre chemin. Cette plongée dans ces paysages impressionnants, aux côtés de leurs habitants, est hallucinante et secouante au possible.



Patrice Gain a réussi ce qui s’apparente à un tour de force. Du genre qui laisse des traces indélébiles. Au plus près des émotions de ce père, perdu mais qui cherche, désorienté mais qui creuse. Et d’une bataille de civilisations aussi, entre partisans de ce rituel traditionnel qu’est le grind et jeunes activistes d’une ONG. Cette confrontation va tourner au drame derrière Les brouillards noirs.



Les Îles Féroé sont une province autonome du royaume de Danemark. Le mot « autonome » est à prendre à la lettre, tant cette population se joue des lois internationales concernant cette chasse sanglante. L’un des protagonistes les qualifie de « peuple pirate ».



Les scènes décrivant le grind sont aussi brutales que révélatrices de la bestialité qui peut sommeiller au fond des hommes. Patrice Gain, à travers ses personnages, s’engage et nous engage à regarder en face ce monstre in(humain).



Ce massacre à grande échelle est d’autant plus absurde au XXIème siècle que cette viande n’est même pas consommée la plupart du temps, trop chargée en métaux lourds et autres poisons. Le monde marche sur la tête.



Il s’agit bien d’un vrai et formidable roman noir, concentré d’émotions fortes en à peine 250 pages. Avec un auteur qui déploie toute l’étendue de son talent, à la fois direct et lyrique. Le texte est d’une beauté noire, dur mais strié de magnifiques envolées.



La quête du père devient enquête, empoignant le lecteur sans tomber dans les excès, mais avec une puissance d’évocation rare qui en fait une formidable réussite, humainement enrichissante.



Patrice Gain lève le voile sur Les brouillards noirs qui recouvrent les îles Féroé. Avec pudeur et force concernant ce père désemparé mais combatif, avec énergie et engagement concernant des pratiques d’un autre temps.



Voilà un livre qui est une très bonne définition du roman noir tel que je l’imagine. Ne passez pas à côté.
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Denali

Ce que j’ai ressenti:



« J’ai toujours ressenti le besoin d’interagir avec les éléments. De faire corps avec eux. De me fondre dans le paysage pour mieux percevoir sa force et sa splendeur. »



Ce roman noir initiatique est un mélange subtil entre Nature Writing et une transition difficile dans l’âge adulte, pour un garçon de quatorze ans. J’ai été captivée par l’énergie mystérieuse de la montagne et la sauvagerie d’une nature impitoyable. Les sensations sont démultipliées en milieu hostile, et l’auteur Patrice Gain, avec sa plume intense et poétique, bien reconnaissable maintenant, m’a complètement subjuguée…Alors certes, la nature humaine est toujours plus cruelle que la fureur des sommets, fussent-ils même hantés, mais il y a quand même une atmosphère soupesante qui fait toujours grand effet. Le parallèle entre les émotions dévastatrices des hommes de ce roman, et le déferlement des éléments naturels a quelque chose d’hypnotique. On cherche à comprendre où s’infiltre toute cette violence, comment elle gagne leurs corps et leurs esprits, combien elle enserre ses victimes dans une tourmente sans fin…



« On peut être fort en escalade et fragile dans la vie. »



C’est ce que va apprendre à ses dépens, Matt dans ce superbe roman. En voulant suivre les traces de l’ascension de son père, il va vite comprendre que toute montée est soumise, inévitablement, à une descente. Sauf que pour lui, ça ressemble à une étrange dégringolade dans les enfers des secrets de famille, dans les affres de la solitude, dans le gouffre du deuil. Et escalader ce genre de difficultés ne se fait pas sans heurts…Matt est un adolescent rêveur, démuni, sensible, naïf, attachant, épuisé, aimant…L’exact contraire de son grand frère, Jack. Le grand drame de cette fratrie fracturée est l’explosion de la cellule familiale, et on les suit, chacun dans leurs chemins personnels, se faire une place dans cette vie qui le leur rend, à coups très durs. Mais même avec des circonstances atténuantes, même avec l’acharnement du destin, faire le choix du mal, est une pente extrême et fatalement, glissante…



« La nature est violente. Y’a pas pire sur cette putain de terre et je sais de quoi je parle. Pour vivre avec elle, faut être comme elle. »



Cette lecture est avant tout, un vertige grandiose. J’ai funambulisé sur le mont Denali, avec les yeux grands ouverts et le corps, un peu fébrile. On ne revient jamais indemne d’une telle expédition…Tant de périls et d’impuissances ressenties, tant de beautés et de courages entrevus, mais face à cette nature incroyablement attirante et cruelle, je ressors de cette aventure ascensionnelle avec, de l’émotion à fleur de peau… Et je fais le voeu, qu’il en soit de même, pour vous…



« Quand les choses tournent mal, on pense souvent qu’on ne peut pas vivre pire. »
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De silence et de loup

Je finis de lire la dernière page et je referme le livre ,un peu sonnée. Ce roman est une véritable claque, violent, dur, noir de bout en bout, impitoyable, glacial, sans happy end.

Je découvre cet auteur avec cette lecture et je me réjouis d'avoir d'autres romans de lui à me mettre sous la dent.

Anna est journaliste d'origine russe, elle fuit un passé qu'elle voudrait gommer de sa mémoire. Elle décide de s'embarquer comme traductrice sur un bateau avec une équipe de scientifiques qui part pour une mission sur le Pôle Nord sibérien. Malheureusement cette expédition est vouée à l'échec. Après un retard pour des problèmes administratifs (les russes sont tatillons) l'équipe va rencontrer de nombreux problèmes, tempête, avarie qui bloque le bateau. Décès de deux hommes de l'équipe, un accidentel l'autre plus suspect. Rencontre avec des pillards qui viennent voler des défenses de mammouths pris dans la glace. Tout ça, dans un froid polaire, sur la glace où rodent loups et ours blancs. L'équipe est prise au piège des éléments et bloquée dans cette atmosphère glacée et inhospitalière où les violences des hommes vont se déchaîner et Anna va avoir l'impression de revivre à un moment ce qu'elle cherche à fuir. Elle se confie dans son journal qu'elle écrit et adresse à son frère qui est entré dans les ordres, chez les chartreux, pour fuir son passé lui aussi.

L'auteur a écrit un roman violent, noir entre le thriller et le roman d'aventures dans une Sibérie implacable et inhumaine où les animaux seraient presque plus humains et empathiques que les hommes.

On en sort étourdi, interpellé par cette histoire et évidemment on en redemande.
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Terres fauves

Il arrive que l'on passe à côté d'un livre. Eh bien c'est exactement ce qui s'est produit pour moi avec ces Terres fauves. La question n'est pas de savoir si c'est un bon ou un mauvais livre : il a déjà trouvé son public, suffisamment pour être publié au Livre de Poche, et recevoir un prix au Festival du polar de Villeneuve-lez-Avignon en 2019. Pourtant, je n'ai pas accroché, de bout en bout.



Le personnage central, d'abord. Ce David McCae. Écrivain « raté », il ne fait pas grand-chose de sa vie. Il a une soeur, mais, par paresse, par désintérêt, par manque d'implication, peut-être, il ne l'a pas vue depuis qu'ils ont été séparés, à la mort de leurs parents. Et cela semble lui convenir. Il vient de se faire plaquer : Louise, sa petite amie, en a finalement eu « marre de l'avoir dans les pattes ». Il n'a pas d'amis, pas de vie sociale digne de ce nom. Bon… il ne semble pas non plus être particulièrement intéressant, il n'est pas très curieux, et il m'a semblé bourré de préjugés, sur la campagne, sur tout ce qui n'est pas New-York, en fait – mais pas tant parce qu'il aime New-York que parce qu'il ne semble pas disposé à faire l'effort d'ouverture que cela demande d'être en capacité de découvrir…



Il part donc à reculons pour l'Alaska. Il n'aime pas l'avion, il n'aime pas les voyages, il n'aime pas ce qu'il ne connait pas, il n'aime pas les chasseurs, il n'aime pas… Faire la liste de ce qu'il aime irait bien plus vite !



Mais, après tout, rien n'oblige à apprécier le héros – ou l'anti-héros – d'une histoire. On peut apprécier les histoires avec le Joker, sans cautionner son attitude. Donc, ok, ce personnage me parait singulièrement obtus, mais, après tout, j'en connais d'autres.



Le voilà donc parti pour l'Alaska. Pour éviter de trop se mêler à des gens, il préfère boire seul et, parfois, enregistre l'homme qu'il est venu interviewer, un alpiniste célèbre pour avoir, premier américain, conquis un nouveau sommet à plus de 8000 mètres. Et, miracle… alors que David s'est endormi, ce dernier, fortement alcoolisé, se livre à des confidences pour le moins compromettantes. Double miracle, l'enregistreur de David fonctionne encore au moment où cela se produit. Et, triple miracle, il réécoute l'enregistrement, et jusqu'au bout. le voilà en possession d'informations sensibles…







Enfin, j'ai eu l'impression, par moments, que le livre se transformait en catalogue de pépiniériste ou en dictionnaire des animaux du Grand Nord (section des oiseaux). Il y a même un mot – growler – dont je n'ai pas su trouver la signification dans le contexte de l'Alaska.



Bon… pas pour moi, ce livre, je pense que c'est assez évident. Mais sans doute nombre de lecteurs se laisseront emporter par cette histoire !
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Denali

Denali, c’est bon quand tu le lis ! Parce que la montagne, ça vous gagne. Et ça vous tue aussi…



C’est ce qui est arrivé au père de Matt et de Jack, ce qui a plongé la famille dans un tourbillon sans fin de misères, d’emmerdes en tous genre et de folie, pour Jack.



À la loterie de la malchance, ils ont tiré le gros lot : le père qui décède en escaladant le Denali (nom véritable du mont McKinley qui se trouve en Alaska), la mère qui sombre dans la folie et qui en meurt, le fils de 14 ans, Matt, livré à lui-même suite au décès de sa grand-mère et Jack, son frère aîné, qui s’amuse avec la meth…



Et si dit ainsi, on pourrait penser que trop c’est trop, il n’en est rien à la lecture de ce roman qu’on a du mal à lâcher. En tout cas, moi, j’avais les doigts agrippés dessus à tel point que j’ai eu du mal à le reposer pour aller m’habiller, petit-déjeuner avant d’aller bosser un peu.



Cette longue déchéance du jeune Matt m’a glacé les sangs, le voir livré à lui-même, arriver à s’en sortir grâce à la pèche et puis voir Jack, son frère aîné, celui qui devrait le protéger, venir tout casser sans que Matt ne bronche, ou presque pas, ça m’a fait mal au cœur.



Niveau capacité de pardon, Matt en a des tonnes, il est même à mériter des claques pour encore prendre la défense de son frangin après toutes les misères qu’il lui a faite. D’accord, c’est son grand frère, il l’aime, mais il y a des limites à l’amour et au pardon. Un coup de pied au cul de son frangin aurait fait du bien.



Avec un récit à la première personne du singulier, on est beaucoup plus proche du personnage de Matt, plus en symbiose avec lui, plus en empathie.



J’ai tremblé pour lui, j’avais peur qu’il ne lui arrive quelque chose, le garçon étant livré à la Nature impitoyable du Montana et aux prédateurs Humains qui rôdaient.



Mais qu’est-ce que ce pauvre garçon à fait à son créateur d’auteur pour mériter pareil châtiment ?? Et qu’est-ce que moi, pauvre lectrice, j’ai bien pu faire comme misère à Patrice Gain pour mériter pareils tourments sur 260 pages ?



Des tourments, certes, mais du plaisir de lecture décuplé par ces personnages bien campés, par ce Matt qu’on adore de suite et par ses descriptions du Montana sauvage, de la pêche à la mouche et de la survie en milieu hostile car ici, la Nature ne te fait pas de cadeaux.



Cette Nature constituée d’arbres, de rivières poissonneuses, d’ours, de pygargues, de loups, de cougars (l’animal, pas la femme d’un certain âge qui drague des jeunes), de soleil et de neige était si bien décrite qu’on avait l’impression de s’y trouver pour de vrai.



L’auteur est français mais sa plume a tout d’une Américaine et elle m’a bien plu, cette plume. Faudra que je refasse un autre voyage littéraire en sa compagnie.



Ce roman qui oscille entre le Nature Wirting et le roman noir, entre le thriller pur jus et le roman familial avec tous ses secrets enfouis m’a subjugué, m’a emporté dans un maelstrom d’émotions, oscillant entre l’effroi et la bouffée de bonheur.



Une lecture que j’ai terminée sur les genoux, vannée, épuisée.



Contente de m’en être sortie à bon compte, contente d’avoir senti mes tripes se serrer, mon palpitant palpiter, heureuse de mon coup de cœur, me maudissant de ne pas l’avoir lu plus tôt, maugréant sur ma copinaute Dealer De Lignes (la responsable de cette lecture) qui m’avait fait vivre autant d’émotions fortes.



Un roman que l’on referme partagée entre la rage de voir l’histoire se terminer, le désir de la voir se poursuivre et le plaisir de la finir sur une si belle note. Un roman qui a toutes ses chances pour rester dans ma mémoire et mon cœur.


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Denali

Pas aussi bluffant que l'annonce le premier de couverture (éditions du Livre de poche), ce roman a toutefois l'avantage de procurer au lecteur un bon dépaysement avec les territoires du Montana et le fameux Mont Denali (anciennement dénommé mont McKinley, qui s'avère être la plus haute montagne d'Amérique du Nord, située en Alaska et culminant à plus de 6000 mètres) dont le père de notre protagoniste principal, Matt Weldon, a fait l'ascension avant de disparaître tragiquement.



"Denali" est l'occasion d'une ascension pour l'adolescent, privé de père et d'une mère internée depuis la mort de son époux, et rapidement livré à lui-même après la disparition de sa grand-mère qui l'élevait seule dans sa ferme. Autant dire que la situation de l'ado n'est aucunement enviable dés le départ, et que le sort depuis son enfance semble s'être acharné sur les siens.



Malgré des rebondissements en toute fin de roman, "Denali" n'est pas aussi bon que "Terres fauves" qui ont été ma première rencontre avec cet auteur. Des longueurs et des descriptions bucoliques (parfois) sans intérêt plombent l'intrigue, le jeune Matt se laissant vivre sans trop se préoccuper de lendemains et vouant pour son frère un amour et une fierté non réciproquement partagés.

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Terres fauves

Sale passe pour David McCae : sa compagne l’a quitté ; il peine à boucler la rédaction de son dernier livre à la gloire d’un sénateur en quête de réélection ; et son éditeur l’envoie compléter ses écrits en Alaska, en y ajoutant l’interview d’une star de l’alpinisme ayant autrefois vaincu un des 8000 himalayens en compagnie dudit sénateur.



Loin de ses bases new-yorkaises confortables, David va devoir s’adapter à un environnement hostile, dans lequel les ours et le froid ne sont pas les pires menaces comparées à la haine que va rapidement lui vouer l’élu tout puissant et sa horde de sbires dégénérés.



Commencé paisiblement et assez classiquement, Terres fauves de Patrice Gain monte crescendo en puissance dans le noir parfaitement maîtrisé, ajoutant tel un Fromm ou un Vann de jolies bouffées de nature à son intrigue haletante. C’est original, bien écrit et plusieurs passages jubilatoires tels que ceux de la bande des papys de Kluane Wilderness, suffisent à effacer le léger sentiment d’incrédulité de certains autres.



Ayant découvert Patrice Gain via Le sourire du scorpion, je vais vite finir de remonter son œuvre à rebours avec Denali !
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Terres fauves

La découverte du scandale de l'aventurier Dick Carlson et du gouverneur Kearny est elle responsable du mauvais sort qui s'acharne sur David, journaliste citadin abandonné sur une côte hostile d'Alaska, à moitié dévoré par un ours, ruiné, quitté par sa copine et perdant son job?



On ne s'ennuie pas dans ce récit rocambolesque bien mené par Patrice Gain.



J'ai bien aimé le hameau du Yukon, la fête avec les trois vieux qui vont le sortir du pétrin!

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Terres fauves

Terres fauves de Patrice Gain nous embarque pour l'Alaska avec David McCae , écrivain chargé d'écrire un livre à la gloire de Andrew Kearny en pleine campagne électorale. le gouverneur brigue un 3è mandat et compte sur ce livre pour rallier à lui les indécis, Il compte aussi se servir de Dick Carlson, célèbre alpiniste , premier américain a avoir atteint un sommet de plus de 8000 m . Cet homme est très apprécié et l'avoir comme soutien est un plus non négligeable pour le gouverneur. David MCCae part donc pour Valdez au Canada pour interviewer Dick Carlson.



David McCae est un citadin pur souche ou presque, imaginez le débarquant presque au milieu de nulle part. Déjà que son moral est au plus bas, que sa compagne l'a quittée, que l'inspiration est en berne. Bref comme il faut bien gagner sa croûte le voilà en Alaska.

Et si Dick Carlson n'était pas exactement l'homme qu'il prétend être?



Dire que le voyage de David McCae sera de tout repos, qu'il sera le même à son retour, au physique comme au figuré serait un pieux mensonge.



Patrice Gain une fois encore m'a embarquée dans une aventure hors du temps, hors du registre défini de tel ou tel genre littéraire. Roman noir bien sûr, registre du nature writting, ambiance politico-politicarde où tous les coups sont permis, tout y est . du grand art!



Morale de l'histoire :

"- La vie a fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui.

- Pas la vie, Clarissa, les hommes. Ce sont eux qui nous construisent ou nous démolissent. Les meilleurs côtoient les pires, c'est ainsi." p 122





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Les brouillards noirs

Raphaël,violoncelliste de métier,est divorcé depuis onze ans Sa femme Nathalie n'a plus donné signe de vie après le divorce ,embarquant avec elle leur fille Maude . Raphaël a cherché sa fille en vain et a sombré à un moment dans l'alcool et la dépression. Quand onze ans plus tard, Nathalie l'appelle, c'est pour lui dire que leur fille a disparu. Elle n'est pas revenue des îles Féroé où elle était partie en vacances avec son copain et Nathalie remue ciel et terre pour la retrouver. Raphaël décide d'aller sur place et s'envole pour les îles Féroé où il est accueilli plutôt fraîchement.

Il apprend par la consule que sa fille n'était pas là pour faire du tourisme mais qu'elle appartenait à une ONG Ocean Kepper venue pour empêcher les Grindadraps, ces pêches ancestrales et meurtrières où les pêcheurs massacrent des centaines de baleines et des dauphins. Ces coutumes sont contestées car elles ne sont plus nécessaires comme ressource alimentaire,mais sont uniquement une tradition ancrée dans la culture et soutenue par la majorité des habitants Raphaël se rapproche des militants pour essayer de retrouver la trace de Maude et savoir ce qui s'est passé. Les autorités de l île soutiennent les pêcheurs et font obstruction d'autant plus qu'il y a eu des blessés et un mort dans l'affrontement entre les pêcheurs et les militants.

Un roman qui mêle suspense,aventure et atmosphère .Le lecteur se trouve immergé dans les lointaines îles Féroé aux coutumes si particulières et sanglantes. De très belles descriptions de la nature sauvage et omniprésente sur l'archipel entouré d'eau,battu par les vents ,la pluie et le brouillard.

C'est le cinquième roman que je lis de Patrice Gain et mon plaisir est intact à la lecture de ses romans qui nous transportent ailleurs
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Les brouillards noirs



Alors que sa fille Maude a disparu,e Raphaël n'hésite pas à partir à sa recherche sur les îles Féroé. Il délaisse son violoncelle pour essayer de comprendre ce qui a poussé sa fille à rejoindre la lutte contre le grindadrap, traditionnelle chasse à la baleine.



Raphaël, à la recherche de sa fille dans des iles ussi belles que peu accueillantes semble d'abord bien paumé, surtout lorsque tombent les fameux brouillards noirs et que les locaux voient d'un mauvais œil l'étranger posant des questions sur le grindadráp et les membres d'un ONG luttant contre cette pratique ancestrale contestée.



Dans la lignée de notre première sélection quais du polar, focus sur le dernier polar d'un romancier de polar aguerri qui ne figure étonnamment pas dans la liste des auteurs invités du festival lyonnais.

Le dernier polar de Patrice Gain, "𝙇𝙚𝙨 𝙗𝙧𝙤𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙧𝙙𝙨 𝙣𝙤𝙞𝙧𝙨" paru aux Éditions Albin Michel e situe dans les îles Féroé, territoire perdu entre l’Islande et la Norvège, dans des décors sauvages, hostiles et inquiétants...C’est l’histoire d’un père rongé par la perte, qui se lance à la recherche de sa fille, avec ce qui ressemble vite à une quête…



Les brouillards noirs est un polar froid, rugueux et poisseux, où les décors se confondent avec les hommes qui les habitent, aussi taiseux et hostiles.



Patrice Gain sait faire monter le suspense et doser l'angoisse l'espoir et la noirceur



Outre la thématique de la filiation et de l'engagement écologique, le livre parle aussi de musique classique et de chasse à la baleine (grind)



Avec pudeur et force concernant ce père désemparé mais combatif, avec énergie et engagement concernant des pratiques d’un autre temps.



Le chemin pourra paraitre un peu balisé mais le décor exceptionnel de l'archipel rend la lecture assez mémorable..


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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