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Critiques de Patrick Rambaud (431)
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Le chat botté



La Feuille Volante n° 1298



Le chat botté - Patrick Rambaud – Grasset.



Ce surnom, digne d'un conte de Perrault avait été donné à Bonaparte par une femme, Laure Permont, future épouse de son fidèle Junot dont il fera un général, à cause de ses grandes jambes maigres et bottées, un vrai chat efflanqué. Il n'était alors qu'un obscur général désargenté de 25 ans, au fort accent corse qui cherchait sa voie dans le tumulte de la Révolution, arrivait de Marseille dans une capitale qui venait de voir la chute de Robespierre. Nous étions au printemps 1795 et son ascension commençait. C'était une de ces situations surréalistes qu'on rencontre dans les périodes d’extrême tensions: le peuple de Paris affamé grondait et les muscadins fêtards que pourchassait la Convention dépensaient largement de faux assignats dans les restaurants à la mode, les agioteurs s'activaient, la violence et l'insécurité étaient partout, le pouvoir vacillait et avec lui les Institutions, l'armée. Lui dont les débuts avaient été difficiles, attendait son heure, observait les faits et les gens, apprenait, rêvait de guerre en Italie, méditait les auteurs latins qu'il affectionnait qui racontaient la vie d'hommes illustres où de simples citoyens, et parfois même des généraux, devenaient dictateurs ou empereurs… Une atmosphère insurrectionnelle terrorisait les gens, les Jacobins menaçaient de revenir, les royalistes relevaient la tête, la guerre civile s'installait, rappelant la Terreur et les exactions de Robespierre. Comme toujours en pareil cas, des noms émergent qui se perdront dans la tourmente de la révolte et d'autres comme Murat, Marmont, Junot seront favorisés par le destin ou par l'Histoire. Bonaparte attendait, réfléchissait et agissait en vrai républicain.

Ce général inconnu qui avait refusé d'aller en Vendée combattre la rébellion anti républicaine n'hésitera pas à faire feu au canon sur les royalistes de Paris à l'église Saint Roch. Pourtant, dans cette ambiance ahurissante, malgré les canons qui sèment la mort, on dîne dans les restaurants parisiens, on danse, on va au théâtre, enfin ceux qui en ont les moyens. Après le siège de Toulon où il s'était illustré victorieusement, Saint Roch est le deuxième acte de son parcours républicain, mais c'est aussi le début de la reconnaissance, de l'ascension vers le pouvoir suprême, vers la richesse. Il devient rapidement une sorte de dictateur de Paris, fait surveiller tout le monde, croise Fouché, le futur ministre de la police, rétablit l'Ordre Public si malmené pendant cette longue période de chienlit. L'aigle se sent pousser des ailes, déjà, parce qu'il faut un chef à la France et qu'il sera celui-là. Le Directoire n'a rien de bien sérieux, se trouve incapable de créer des richesses , de renflouer le Trésor, de juguler la hausse des prix, d'avoir de l'argent qui est le nerf de la guerre . Et c'est bien une guerre que ce général impétueux et ambitieux attend. Ce sera l'Italie.

Il ne lui reste qu'à tomber amoureux et à se marier, ce qu'il fait avec Rose de la Pagerie, veuve Beauharnais. Il fallait qu'il le soit parce que celle qu'il appellera désormais Joséphine n'était ni noble, ni riche, comme il le pensait, mais surtout pas vertueuse comme il aurait pu l'espérer, ce qui excite sa jalousie. Tout est en place pour que Bonaparte devienne Napoléon.

Alors qu'il était encore jeune, quelqu'un avait dit de lui qu'il fallait porter de l'attention à cet homme et ne pas oublier de le nommer à des postes importants, sans quoi il le ferait lui-même ! La suite de sa biographie a illustré cette appréciation pertinente.

L'ouvrage allie avec bonheur un travail d'historien, précis et authentique et un talent d'écrivain. Le style est fluide et facile à lire, ce qui transforme ce livre en un bon moment de lecture. Nous sommes en effet dans un roman historique qui, certes s'inscrit dans un contexte très concret mais qui laisse aussi la place à la fiction, même si, à titre personnel, je ne suis que très peu entré dans certains épisodes qui laissent la place à l'imaginaire.

Cet ouvrage, paru en 2006 fait partie, avec « La Bataille » (1997), « Il neigeait » (2000) et « l'absent » (2003) de l'épopée napoléonienne.

© Hervé Gautier – Décembre 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Quand Dieu apprenait le dessin

Patrick Rambaud évoque un pan d'histoire peu connue du grand public : le haut Moyen Age, et, plus particulièrement le règne du fils de Charlemagne : Louis le Pieux.



Celui – ci semble avoir du mal à s'imposer en tant qu'empereur des Francs, peut être dû à la forte personnalité de son père dont il semble toujours ne pas se démarquer quelques années après la mort de ce dernier.



Parallèlement à l'instabilité politique de l'empire francs ainsi que l'emprise du christianisme sur le paganisme, c'est tout un petit monde qui émerge sous nos yeux (avec la découverte des auteurs grecs et latins grâce aux moines copistes, et, déjà débuté sous le règne de Charlemagne) : celui du commerce.



L'obscurantisme, et, l'instabilité religieuse, politique, sociale étant ce qu'il était à l'époque, certains états, certaines villes, plus ambitieux que d'autres en ont profité pour s'engouffrer dans la brèche laissée vacante lors du passage du paganisme vers le christianisme pour s'imposer, et, cela sur le plan politique, culturel, commercial, religieux tout en manipulant les esprits.

Ce fut le cas pour la ville de Venise, qui en s'emparant – à Alexandrie – des restes de Marc l'Evangéliste pour en faire son saint patron, pris son indépendance vis-à-vis de Rome tout en assouvissant son ambition au point de vue politique, culturel, religieux pour les siècles à venir.



Le présent titre est une excellente approche, même si elle est « romancée » d'un pan de la longue histoire de Venise afin qu'elle soit à la portée du plus grand nombre. Cela se lit facilement, voire même se dévore littéralement. En effet, cet épisode qui peut sembler « rocambolesque » pour certains se situe à la limite entre la légende et l'histoire avec un grand H.



Par contre pour ceux qui découvriraient et/ou ne connaitraient pas vraiment la vie de Marc l'évangéliste et l'histoire de Venise, et, que cela intéressent de se diriger vers un ouvrage plus complet sur le sujet afin d'obtenir des informations complémentaires.



En ce qui me concerne, je recommande vivement la lecture de ce titre.

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La Bataille

Avec La Bataille, Patrick Rambaud nous offre un roman historique d'un genre quelque peu particulier sur un épisode de la gestae napoléonienne : la bataille de Essling. Il s'agit d'une histoire pour le moins originale dans le sens où le récit est composé sans concessions.



Le premier contact que nous avons avec la Grande Armée est franchement cru : comportement du vainqueur sur celui qui n'est pas encore (mais l'a déjà été) vaincu avec tout ce que cela sous-entend (vols, viols et autres comportement inhumains). Napoléon est ici devenu l'ogre, le tyran, entouré de courtisans qu'il rudoie au gré de ses humeurs. Certains passages sont à la limite du ridicule (ainsi son attachement aux plaisirs de la table en général et au parmesan en particulier, ou ses expressions en patois corso-italien).



La première partie est sans doute la plus intéressante. Elle nous dévoile même quelques surprises avec l'ombre d'Haydn, la présence de Henri Beyle, plus de vingt ans avant le Rouge et le noir qui côtoie un certain Frédéric Staps. Si l'on excepte quelques figures (Lejeune, Lannes et Masséna à sa manière), les personnages sont plutôt des anti-héros, notamment le soldat Fayolle qui reste odieux d'un bout à l'autre du roman.



Certains thèmes intéressants sont présentés d'une manière qui peut surprendre. Ainsi la résistance des combattants ou des appelés, le ras-le-bol général, le côté réaliste de la Grande Armée, les suicides. Mais ceux-ci sont contrebalancés par le fait que tous les personnages semblent déjà connaître la future destinée de l'Empire (alors même que celui-ci est à son apogée). Ces jugements de valeurs contemporains non assumés agacent.



Les passages les plus longs, ceux directement consacrés à la bataille, sont à la limite du soutenable. L'intérêt accordé aux ambulances, aux blessés est louable mais il faut avoir de l'estomac pour suivre l'auteur. Une manière de rendre hommage aux combattants aujourd'hui tombés dans l'oubli. Bien que le tout soit très bien écrit, une forme de lassitude, de ras le bol, apparait très rapidement.



Pour être franc, cet ouvrage m'a beaucoup déçu. Sa renommée, les récompenses obtenues, son adaptation en bande dessinée ont sans doute étés à l'origine d'une sorte d'attente, hélas mal comblée par le récit. Il s'agit toutefois d'une référence qu'il faut avoir lu, ne serait-ce que pour rendre hommage aux combattants de cette époque déjà si loin de nous. Une bonne connaissance de l'époque napoléonienne est toutefois requise pour pleinement l'apprécier.
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La Bataille

Un relativement petit livre sur une « petite bataille » à Essling près de Vienne au début du XIXe siècle. Il y a deux jours de combat qui ont laissé plus de 40 000 morts et je ne sais pas combien de blessés. La bataille à Essling était une bataille que l’empereur Napoléon a perdue, bien qu’on ne puisse pas vraiment dire que ses ennemis, les Autrichiens, l’ont gagnée. L’armée de Napoléon avait échoué à traverser le Danube à Essling et à vaincre l’ennemi. Elle en réussira environ six semaines plus tard (la bataille à Wagram : 80 000 morts…).

Le livre rend compte des deux jours de cette bataille à Essling. On suit les événements des personnages divers, comme Napoléon lui-même, ses généraux et un nombre de soldats simples, tous au côté français.

L’écriture est riche et convaincante. On peut facilement voir les événements décrits : les camps, le pont faible car improvisé, les soldats avec leurs uniformes colorés, la poussière, le sang, les blessés, les morts... On peut entendre les tambours, les cris, les canons, les chevaux... On peut sentir la chaleur, l’angoisse, la peur, la douleur... Le livre nous emporte vraiment à l’époque de la guerre et de la paix de Tolstoï.

Une scène mémorable : le chirurgien qui va acheter à Vienne une scie « assez longue et solide, pas trop souple avec des dents fines » car « dans les batailles on ne soigne pas, on répare, on traque la mort, on coupe des bras et de jambes ». Un vraiment très bon livre qui a gagné en 1997 le prix Goncourt et le prix du roman de l'Académie française.


Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Le Maître

Le Maître, par Patrick Rambaud. « Il faut mener sa vie comme une barque vide qui dérive au gré des courants. » Ou « Moi, pour vivre mon âge, je veux être inutile » Voilà des sentences qui résument bien la philosophie, creuse et pleine à la fois, de ce Tchouang Tchéou qui vécut il y a vingt-cinq siècles. L’ouvrage de Patrick Rambaud est plutôt une fable philosophique ou un récit initiatique qu’un roman ou une biographie. Il s’accroche pourtant à son héros, de sa naissance à sa mort.

Nous sommes dans une Chine morcelée en royaumes qui se font la guerre, s’annexent les uns les autres, s’assassinent entre eux, pendant que des brigands féroces écument campagnes et villes. Tchouang est issu d’une famille noble au royaume de Song. On suit ses déambulations, d’abord au palais où il officie dans les cuisines royales comme contrôleur des entrées de victuailles, puis au pays de T’si où il doit s’exiler après un complot à Song. Le royaume de T’si est prospère et le roi protège les penseurs. Là prolifèrent de nombreuses écoles philosophiques, parmi lesquelles les adeptes de Confucius, devenu une idole et que l’on ne pouvait que trahir en traduisant sa pensée basée sur l’expérience, en mots bavards. Tchouang critique toutefois l’enseignement du Maître qu’il trouve trop contraignant, ou trop attaché à des rites, à l’ordre, à la piété filiale. Le roi Min du T’si envahit le Song et Tchouang revient à son pays d’origine comme Superviseur de Laques. Au lieu de loger au Palais, il s’installe dans les bois, veillant à ce que « l’artificiel ne détruise pas le naturel. », se faisant traiter d’archaïque, accusé de n’être pas de son temps. (on connaît la chanson ! Quoi ? Mais vous voulez revenir à la bougie ?!) Sa probité en fera ensuite un ambassadeur au pays de T’sin, sous le règne d’un dictateur ou d’un Big Brother avant l’heure. Après diverses rencontres et expériences, vie de couple, affrontement avec un brigand, travail de savetier, Il se retire avec un disciple puis d’autres et mène une vie simple, rustique, frugale, dans la nature jusqu’à la fin de sa vie.

Cet ouvrage distille en permanence, aux travers des paroles et des actes de Maître Tchouang, une philosophie que l’on dit appartenir au taoïsme. Tchouang rejette les penseurs, « des brigands, qui ne critiquent pas le monde, mais en sont les produits », trop attachés aux honneurs, à la recherche de la reconnaissance des princes, et fanfaronnant devant le peuple qu’ils méprisaient. Tchouang s’oppose aux croyances, à la tradition, au passé, car cela alourdit le présent et gêne l’initiative. Il faut être vide pour découvrir le monde à chaque instant. La passivité qu’il prône revient à n’agir qu’en fonction des circonstances, et en adéquation avec la nature. La passivité seule permet ainsi l’action juste. Sceptique dans son tréfonds, il ne croit qu’à la relativité des choses, à leur agencement dans un certain équilibre.

Voilà un livre drôle, léger, plein d’anecdotes, qui reste superficiel mais est cependant édifiant. Au fil des pages, on se pose des questions d’aujourd’hui, car Patrick Rambaud s’est ingénié à donner à son récit une tonalité qui fait écho à l’actualité, à soulever des problématiques modernes, à éveiller les consciences.

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Quand Dieu apprenait le dessin

Grâce à son érudition, à la fidélité aux sciences humaines et à la maîtrise de sa plume sachant faire de l'humour plus qu'un ornement, Patrick Rambaud a su décrire et redire que l'humanité n'apprend plus de nouveaux desseins et ne fait que changer de moyens.

Suivant une trame respectant la chronologie des aventures il use du même style que le Décameron en compilant des anecdotes. Rendant comme un hommage à Boccace il dit des vérités immuables sur le comportement humain, avec l'art du Pouvoir d'exploiter le besoin de superstitions en présentant de nouvelles formes d'idoles. Si Dieu, en apprenant le dessin "bar­bouillait des per­son­nages élé­men­taires et gros­siers” les hommes ont su affiner les représentations pour des plus nantis confirmer le destin.

Mais, comme on ne s'attend plus à trouver une perle quand on ouvre des huitres, il se peut fort que dans la somme des succulentes truculences à la Jean Teulé, dans l'abondance des détails historiques cousus aux actions sonores et odorantes se distingue une belle histoire d'amour où Kassia apparait comme l'espoir que la beauté discrète nous destine à être plus que des manipulés.

Peut-être est-ce aussi un clin d'œil qu'une certaine Kasia était maîtresse de cérémonie à la 69ème Mostra de Venise.
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Le Maître

La Feuille Volante n° 1297



Le Maître - Patrick Rambaud – Grasset.



Tchouang-tseu est un peu un Diogène qui préfère la vie dans la solitude de la nature à celle des villes et des privilèges que sa haute naissance et son éducation de lettré lui promettaient. le poste de son père est important et sa puissance est enviée, ce fils est choisi par lui pour lui succéder, sa voie est donc toute tracée et, obéissant à la volonté paternelle, il devient Superviseur des Laques, situation lucrative qu'il aurait pu conserver toute sa vie. Quand il aurait pu mener une carrière dorée, corrompue et flagorneuse auprès de roi et de la cour ou profiter d'une situation recherchée, il préfère la vie itinérante et libre qui lui apprend davantage que ce qu'il aurait pu découvrir dans les livres et, lorsque les circonstances font de lui un mort officiel, il déclare préférer cet état à celui de vivant. Quand on lui demande ce qui est vraiment important en ce monde il répond simplement le Ciel ! Il connaît l'enseignement de Confucius mais il n'en fait pas pour autant une règle de vie inconditionnelle. Cela fait de lui un personnage marginal, individualiste, vivant volontiers à l'écart du monde, à la fois craint, respecté mais surtout connu et dont on recherche les jugements. Pourtant, adepte de l'oisiveté, une option qui en vaut bien une autre face à la brièveté de la vie, à son côté provisoire et transitoire, et amoureux de la nature, il donne sa préférence à une vie simple, pauvre et proche du peuple. Son parcours, autant que la manière dont il appréhende l'existence dans ce royaume de la Chine lui confèrent une sorte de sagesse qui lui permet de survivre face aux tyrans sanguinaires qui le peuplent et le font connaître et apprécier par sa philosophie et les conseils qu'il prodigue. Il jette en effet sur le monde qui l'entoure un regard mi-amusé mi-circonspect qui lui font exprimer des sentences parfois énigmatiques ou adopter des postures quasi suspectes qui ne sont pas sans déconcerter ceux à qui l'entourent ou à qui il les destine.



Ce roman ne manque ni d'humour ni de sobriété dans les termes. C'est une sorte de fable qui met en scène un authentique personnage hors du commun mais dont on sait peu de choses à part qu'il aurait illustré par ses écrits et sa vie la doctrine taoïste qui allie quiétude et équilibre mais aussi qu'il aurait effectivement refusé des fonctions politiques importantes, mettant ainsi en oeuvre cette philosophie. Les sentences que l'auteur met dans sa bouche sont certes des aphorismes choisis pour cette fiction mais aussi ont une valeur universelle et sont pour nous aussi une invite à la réflexion. Elles témoignent d'une observation fine et attentive des travers de l'espèce humaine dans le quotidien pour les gens du peuple, comme dans l'exercice du pouvoir pour les dirigeants. L'auteur nous présente Tchouang-tseu comme bienveillant vis à vis des gens qui le sollicitent, soucieux de remettre en cause toutes les superstitions, invitant ses disciples à la tolérance, à la tempérance, à réfléchir avant d'agir, à bousculer les habitudes et les traditions héritées du passé, usant volontiers de paraboles pour illustrer et expliquer sa pensée.



C'est peu dans l'air du temps où on met en lumière ceux qui ont réussi en évitant de mentionner tous ceux qu'ils ont écrasés pour obtenir postes et distinctions, mais, eu égard sans doute à la brièveté de la vie, j'aurais toujours un secret attachement pour ceux qui choisissent de rester dans l'ombre.

J'ai lu avec plaisir les romans historiques de Patrick Rambaud qui ici change de registre. Cela m'a un peu surpris mais pas moins intéressé, autant par la mise en lumière de ce personnage que par la qualité de son enseignement et de son exemple. le style d'écriture aussi a retenu mon attention, simple mais attachant.



© Hervé Gautier – Novembre 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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La Bataille



La Feuille Volante n° 1292



La bataille – Patrick Rambaud – Grasset. Prix Goncourt 1997 – Grand prix de l’Académie Française.



Ce roman historique, Balzac en avait rêvé sans pour autant en venir à bout.



Nul n'est resté indifférent au personnage de Napoléon, son génie de militaire et d'organisateur, son charisme, l'admiration qu'il inspirait à ses soldats, ses ambitions bien souvent contestables, ses failles… Il a certes été un excellent stratège, ce qui lui valut un destin hors du commun, mais son étoile guerrière n'a pas pâlit seulement à Waterloo. Nous sommes en mai 1809 dans la banlieue de Vienne, à Essling et l'armée de l'Empereur est face aux Autrichiens. Si ça n'a pas une défaite pour Napoléon, ça n'a pas été une victoire non plus, avec de lourdes pertes françaises, dont la mort du maréchal Lannes, et les désertions et les suicides dans son armée autant que les troubles en France annoncent déjà la fin de l'Empire.



Patrick Rambaud nous donne à voir, avec force détails le quotidien de cette armée en campagne, les vols, les viols, les pillages, la mort qui rode et les doutes qui commencent à pointer sous l'apparente excitation des combats et la gloire militaire de la Grande Armée. Il nous révèle les mouvements de troupes, les actes de bravoures des maréchaux combattant à la tête de leurs hommes dans des engagements meurtriers, les détails techniques des uniformes et des armes dans les deux camps, ce qui témoigne du côté documentaire de cet ouvrage. Son roman est plein du fracas des préparatifs de cet affrontement, du bruit des sabres et des charges meurtrières, du fracas des canonnades, du hennissements des chevaux qui, vivants participent aux combats et morts servent à améliorer le maigre ordinaire de la troupe, des charges des maréchaux aux uniformes brodés d'or et les soldats souvent en guenilles, de la mitraille, de la faim qui assaille les hommes, de la construction des fragiles ponts de bateaux face à la crue du Danube et des coups de boutoir des Autrichiens, des morts, officiers ou simples soldats, des amputations des blessés, une bataille de deux jours et de deux nuits...La troupe est toujours fidèle à l'Empereur, mais on sent néanmoins que la lassitude gagne les soldats et les officiers qui en ont assez le guerroyer loin de chez eux. Napoléon au contraire, confiant en sa bonne étoile, est toujours aussi autoritaire. Pourtant il ne s'est jamais vraiment relevé du désastre récent de la guerre d'Espagne. Il est certes toujours un fin stratège et un manœuvrier visionnaire au cœur même des combats mais l'auteur nous le révèle colérique, injuste pour ses hommes de qui il n'attendait qu'une obéissance servile, n'hésitant pas à opposer les maréchaux entre eux pour mieux les dominer, gourmand de parmesan, quelque peu négligé parfois et aussi superstitieux. Il nous laisse même deviner le son de sa voix à travers des expressions puisées dans un dialecte italo-corse. Charles Meynier aura beau peindre quelques années plus tard un Empereur vainqueur au milieu de ses soldats blessés, on sent déjà une ambiance de fin de règne dont ce roman témoigne. Même la victoire de Wagram quelques semaines plus tard aura un goût amer



Au cours de ce roman le lecteur rencontrera Henry Beyle, pourvoyeur de vivres pour l'armée qui ne s'appelle pas encore Stendhal et le compositeur Haydn ; Comme nous sommes dans un roman, il y a un côté romantique : des hommes sont engagés dans la guerre et peuvent mourir à tout moment mais gardent une pensée pour une femme restée loin d'eux. Ce sont de simples soldats, des paysans arrachés à la terre par la conscription mais qui songent à revenir chez eux pour les moissons et regrettent leur pays. Il y a des rivalités d'amoureux d'autant plus dérisoires que la mort rôde…



C'est un ouvrage fort agréable à lire, écrit dans un style fluide.



Il y a certes un petit croquis indiquant sommairement les lieux de cette bataille mais il me semble que, s'agissant d'un texte traitant de cet engagement important pour l'Empire, une carte plus détaillée aurait sans doute été préférable.



© Hervé Gautier – Novembre 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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La Bataille

Je ne suis pas un fervent admirateur de Patrick Rambaud. J'avoue même que le feuilleton des "Chroniques du règne de Nicolas Ier" m'a plutôt irrité, plus sur la forme que sur le fond. Mais "La bataille" est d'une autre trempe. L'auteur nous donne un récit saisissant des réalités d'une campagne militaire et, surtout, d'un choc meurtrier entre les armées française et autrichienne en 1809. On est très loin de la légende napoléonienne, qui proclame le génie et la gloire d'un empereur à qui tout réussissait. Non seulement le lecteur constate les énormes difficultés matérielles et morales des troupes françaises, mais aussi Essling a été manifestement l'un des premiers échecs de Napoléon - même si Wagram a ensuite joué un rôle de compensation. Le lecteur assiste en direct à la préparation de la bataille et à de nombreux épisodes du combat meurtrier: c'est très réaliste, parfois dur à supporter. La mort du maréchal Lannes, après la bataillé, est abominable: il est laissé avec sa souffrance et dans la solitude à laquelle le condamne la terrible puanteur de son corps blessé.

Je ne me suis pas intéressé particulièrement à cette bataille-là et je ne considère pas tout à fait ce livre comme un roman historique. Pour moi, essentiellement, Patrick Rambaud nous ouvre les yeux sur toutes les guerres et sur toutes les batailles. En bonus, je ne suis pas mécontent de voir le personnage de Napoléon (à mon avis trop glorifié en France) malmené par notre auteur...
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Le chat botté

1795. Robsepierre vient de suivre à l'échafaud tous ceux qu'il y avait envoyés. La Convention s'installe, le Tout-Paris, après avoir beaucoup tremblé, se lance à corps perdu dans les plaisirs. Les agioteurs magouillent, les profiteurs profitent, les prix s'enflamment, le peuple crève de faim, les royalistes complotent, de jeunes élégants s'enflament contre les jacobins passés de mode. Le contraste entre les deux France, celle qui danse et celle qui meurt, est plus cruel que jamais, et l'on songe vite à se révolter contre ce gouvernement de profiteurs qui ne sait rien apaiser.

Mais comme le fait remarquer un petit général corse récemment débarquer à Paris, ce n'est pas l'estomac qui crée les Révolutions, c'est le cerveau.

De cerveau, Saint Aubin - jeune muscadin résolu à se venger des bourreaux de sa famille et à servir la royauté - n'en a guère. Mais bien qu'un peu ridicule parfois, il ne manque pas d'un certain charme romantique.

Charmeur, le petit général corse sait l'être, parfois, lorsqu'il s'agit de se trouver une épouse riche et influente dans les salons mondains. Mais aussi impérieux, arrogant, sans scrupules - intelligent en diable et étrangement fascinant. Dans ce monde en plein chaos, toutes les occasions sont bonnes pour saisir la Fortune : il ne va pas y manquer, et comme chacun le sait, il ne la lâchera pas de sitôt.



Après Essling, la Russie et l'exil, Patrick Rambaud laisse derrière lui les ombres de l'Empire pour s'intéresser à l'entrée en scène de celui qui, au prix de quelques lettres dans son nom, s'apprête à devenir Napoléon Bonaparte. Mais autant que l'homme, si ce n'est plus encore, son sujet est l'époque qui le conditionne, le moment historique dont il profite pour prendre son élan. Et cette époque, Rambaud la retranscrit avec brio.

Une inscription très précise dans le paysage parisien historique, des personnages qui touchent juste pour incarner l'esprit (ou les esprits) du temps. Un excellent sens du détail - celui qui donne vie, consistance, profondeur à une scène. Des dialogues bien tournés, et juste ce qu'il faut d'esprit et de vernis ironique pour dédramatiser cette époque si dramatique, et qui tendait si facilement à surjouer son rôle.



Un excellent petit roman, aussi intéressant que savoureux, et dévoré avec le plus grand plaisir.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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La bataille, tome 1

Adapté du roman de Patrick Rambaud, "la Bataille" est aussi disponible en version Bd.

Le scénario a été réalisé par Frédéric Richaud avec l'aide du romancier afin de conserver l'esprit de l'oeuvre.

Le roman narre la bataille d'Aspern-Essling, à proximité de Vienne, en Autriche. Cette bataille n'est pas la plus connu des français et de son histoire. Patrick Rambaud l'a peut être retenu par son aspect "match nul" entre les deux belligérants et le nombre effroyable de morts (45 000 hommes en tout).

Ce qu'il faut retenir aussi, c'est le dessin et l'extraordinaire richesse des décors réalisés par Ivan Gil et de la colorisation de Albertine Ralenti qui accentue la richesse et le réalisme de l'oeuvre en version dessinée.

Ce qui est agréable, c'est le cahier spécial de l'édition originale. On retiendra surtout les ouvrages de références qui ont permis l'écriture de "La Bataille"

C'est une grande fresque historique qui mérite une place dans la bibliothèque.
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Cinquième chronique du règne de Nicolas 1er

Fini, on ne rigole plus. Cinq ans, c'est long, et Patrick Rambaud semble ne plus en pouvoir de raconter la triste chronique de la présidence de Nicolas 1er. Si la lecture des volumes précédents m'avaient, presque à chaque page, fait éclater de rire alors que je me délectais du talent d'écriture et d'invention de l'auteur, cette dernière chronique m'a presque donné la nausée par sa description froide et lucide de l'enchaînement des événements de l'année passée. Le projet littéraire qui porte l’auteur depuis 2007 - sorte de chronique contemporaine à la Saint-Simon du pouvoir - , arrive semble-t-il à ses limites. Le ton est par conséquent plus grave, en quelque sorte plombé par une réalité qui donne difficilement à rire. La lecture de ce petit volume n'en est pas pour autant à négliger. Entre discours de Grenoble, chasse aux romanichels, passage en force pour la réforme des retraites, printemps arabe, guerre de Lybie, Fukushima, affaires d'État et j'en passe, un aide-mémoire, oh combien utile, en ces temps où quelque-uns veulent penser que le "Peuple" n'a pas de mémoire.
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Quatrième chronique du règne de Nicolas Ier

Quatrième chronique contant les évènements politique de juin 2009 à mai 2010, les agitations de notre président et de sa cour, le nombrilisme, la corruption et les faits du Prince. Comme dans les volumes précédents, Patrick Rambaud avec beaucoup de talent et d'humour nous remet en mémoire les atermoiements, les mensonges et les revirements d'un gouvernement aux abois et d'un président vulgaire, autoritaire et sans scrupule. Une chronique beaucoup plus convaincantes que les précédentes car au fil des pages on lit un auteur qui au-delà de la caricature sur les tics et le caractère névrosé de notre président, semble angoissé et écoeuré notamment par les débats nauséabonds sur l'identité nationale. Patrick Rambaud quitte pendant 2 pages l'ironie pour dévoiler sa vision de l'identité nationale. Il nous suggère de comparer les cartes des peuples qui ont constitué au fil du temps les Etats et les cartes de diffusion des savoirs et des cultures (le roman, le gothique, le baroque, etc). Ces dernières donnent bien mieux la définition de ce qui façonne notre identité contrairement aux morcellements des entités politiques et des peuples, en expliquant simplement que la France s'est construite à partir de de succession d'invasion étant la terre ultime avant la mer. A la veille d'une élection importante pour notre pays, un ouvrage à lire pour se remémorer et ne pas oublier.
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Chronique du règne de Nicolas Ier

Ouvrage littérairement délicieux, dans la mesure où il se complaît dans une style classique, cher aux mémorialistes. Difficile, cela dit, de se lancer dans une véritable critique de cet ouvrage sans dévoiler plus avant ses opinions sur le héros. Je puis néanmoins dire que Patrick Rambaud est doué d'un sens de l'observation peu commun ; rien des deux premiers mois du mandat présidentiel ne lui a échappé. Il croque des portraits de nos politiques avec un art fort plaisant et l'on se délecte de cette cour vaniteuse et sotte qui s'agite vainement pour suivre son monarque déluré. Je ne sais si l'auteur s'est décidé à commettre une suite de cette chronique mais je me prends à l'espérer.
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Chronique du règne de Nicolas Ier

J'ai retrouvé ce petit livre dans les profondeurs de ma bibliothèque et je l'ai relu pour mesurer sa résistance au passage du temps,ce dernier étant souvent fatal à la satire politique ,une fois son objet rejeté aux poubelles de l'histoire.Eh bien on y trouve encore du plaisir,car la plume de Rambaud est aussi allègre que caustique.On y trouve également matière à réflexion tant les turpitudes de la politique et la courtisannerie sont intemporelles.Les lécheurs de bottes de Sarko valent bien ceux de Micron. La vanité et l'arrogance du pouvoir,la folie des grandeurs ,se répètent comme reviennent les "affaires" et le tourbillon intéressé des girouettes politiques.Donc,cette chronique des premiers temps du règne garde de la saveur et de la pertinence.

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Bérézina, tome 1 : L'incendie

Bérézina, pour ce premier tome, il n'en est pas encore question mais cela devrait venir dans le suivant.

Ici, l'histoire débute avec l'entrée de l'armée française conduite par Napoléon à Moscou .

Le peuple a déserté la capitale et le feu fait rage.

L'armée doit sécuriser l'entourage de l'empereur qui ne veut pas reculer.

Des dessins fouillés et des visages très réalistes d'Ivan Gil et mis en couleur par Elvire De Cock, sur des dialogues de Frédéric Richaud adaptés du roman de Patrick Eambaud.
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Il neigeait

"Il neigeait. On était vaincu par sa conquête

Pour la première fois, l'Aigle baissait la tête.

Sombres jours. L'Empereur revenait lentement

Laissant derrière lui brûler Moscou fumant".

J'avais appris en CM2 les dix premiers vers de "l'Expiation" qui commencent ainsi. Au lycée, j'ai découvert assez époustouflée au point de l'apprendre en entier ce poème-fleuve des Châtiments, en sept sections - la Retraite de Russie n'étant que la première, poème épique, tragique, présentant la Chute du Titan en plusieurs étapes, chute qui est une malédiction divine, la punition du crime originel de Bonaparte, son coup d'état du Dix-Huit Brumaire.

Patrick Rambaud connaît manifestement bien ce poème, puisqu'il reprend ce cadre de la Retraite de Russie et de la Bérézina, la neige, la nuit, le gel, les glaçons dérivant. Il commence d'ailleurs par contraste par la flamme, le rouge de l'incendie de Moscou. Ensuite, face à cette chaleur qui amollit les héros, les dégradant en pillards se vautrant dans le vin et le stupre, le roman bascule dans l'ombre, le froid et la mort.

Rambaud reprend certaines des images fortes, poignantes et visuelles de Victor Hugo : les "blessés s'abritant dans le ventre des chevaux morts", "les clairons à leur poste gelés", les canons brûlés pour récupérer le bois... Et surtout, on retrouve l'image d'une "procession d'ombres". Oui, "chacun, se sentant mourir, on était seul". Les régiments se disloquent, les liens professionnels, amicaux, amoureux même, ne peuvent plus exister dans cet enfer. Loin de l'épopée, c'est une vision d'horreur, au plus près des corps - sans nous faire entrer dans le secret des coeurs, il n'y a plus de sentiment quand l'homme perd toute humanité pour se concentrer sur la survie. Ce que Hugo formulait ainsi :

"Ce n'étaient plus des cœurs vivants, des gens de guerre :

C'était un rêve errant dans la brume, un mystère,

Une lente procession d'ombre sur le ciel noir".

Dans la lignée du courant historiographique de l'histoire-bataille, l'auteur nous plonge dans la mêlée, à échelle humaine. Il ne nous épargne rien, ni nez gelé, ni doigts coupés... Mais on ne lit pas le récit d'une bataille, seulement des "fantômes" harcelés par des Cosaques sans visage.

Et par contraste, Napoléon apparaît comme un homme "debout, qui regardait". Il regarde oui, mais ne voit pas. Il ne pense qu'à lui, qu'à son destin personnel qu'il associe à celui de la France et même de l'Europe. "Chefs, soldats, tous mouraient. Chacun avait son tour". Et lui passe dans sa berline, dispose de bois lors des bivouacs, de bains chauds, ne s'occupe pas de ceux qui meurent de faim et de froid à côté de lui et pour lui.
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Bérézina - Intégrale

C'est la Bérézina ! Derrière cette expression qui est synonyme de catastrophe, se cache une bataille napoléonienne qui vit la Grande Armée réussir à traverser le fleuve éponyme et à échapper aux troupes russes, une victoire catastrophique. Mais contrairement à ce que le titre pourrait laisse croire, cette BD ne se concentre pas sur cet événement. Il s'agit en fait de l'adaptation en BD de Il Neigeait de Patrick Rambaud, roman racontant la tragique retraite de Russie. Comme pour sa précédente adaptation, La Bataille, centrée sur la bataille d'Essling, les trois tomes de l'adaptation ont été réunis en une grande intégrale. Et comme pour La Bataille c'est une franche réussite.



Cette fois, on accompagne non pas le colonel Lejeune mais le capitaine d'Herbigny des Dragons de la Garde impériale et son domestique Paulin, mais aussi Sébastien Roque, sous-secrétaire de l'Empereur qui s'est épris d'une actrice et qui est lui aussi, entrainé dans la retraite. Tout ce petit monde se retrouve dans l'enfer glacé de la Russie, harcelés par les cosaques, violentés par les pillards, gelés par le froid, affamés par la retraite.



On y retrouve les mêmes qualités: une édition soignée et enrichie par des graphiques et différentes informations sur la campagne, avec en bonus le poème l'expédition de Victor Hugo, duquel est tiré le titre original. La division en sept grands chapitres, la aussi permet d'assurer une clarté de narration.

Comme toujours, Ivan Gil dessine magnifiquement bien et les planches, même les plus tragiques sont de véritables bonbons pour les yeux.



En un mot: superbe.
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La Bataille, tome 3

Tous les combats ont forcément une fin.



Après avoir été à deux doigts de réaliser une importante victoire, vaincus par les éléments un tantinet aidés des Autrichiens (un moulin enflammé sur le Danube, pas facile à le stopper...), les Français sont obligés de se replier.

En bon ordre, mais cela s'apparente à un arrière-goût de défaite pour l'empereur...



Dans la lignée des précédents, cet opus est très bon dans la description, beaucoup moins pour nous transmettre des émotions.

L'histoire d'une bataille, mais les écrivains d'il y a 200 ans savaient autant, sinon mieux nous décrire leur quotidien.



Peut-être celle-ci a-t-elle été choisie car elle représentait potentiellement un tournant dans la gestion de l'empire, où Napoléon est mis en porte-à-faux, et où plusieurs généraux ont péri.

Mais les combats paraissaient autrement plus incertains quelques années auparavant, alors que la menace de voir étouffée dans l'oeuf la république naissante était bien plus grande .



Alors au final, pourquoi le choix de cette bataille ? Mystère...

Quelle conclusion ? Un message précis s'en dégage, mais il s'apparente un peu à enfoncer une porte ouverte...
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La bataille, tome 1

Aiguisez les couteaux, la grande boucherie est pour bientôt.



Mai 1809, abords de Vienne, en Autriche. Les préparatifs (et exactions commises) à l'approche de la bataille d'Essling vont bon train, alors qu'on en est déjà à la 5è coalition contre l'empire.

Dans cette ferveur, Louis-François Lejeune, jeune colonel et officier de liaison rattaché au QG, est aux premières loges pour analyser tous les détails de cette bataille entre Français et Autrichiens, qui s'annonce d'une importance capitale...



C'est précis, bien documenté (il existe pléthore d'écrits sur cette période), et cela annonce un charcutage en bonne et due forme.

On regrettera de ne pas être plus que cela captivés par les évènements qui s'annoncent, d'être un peu trop dans le flou tactiquement aussi, alors que les combats ont commencé.



Il manque un supplément d'âme à l'ensemble, très correct, intéressant, dont on lira volontiers la suite, mais encore une fois l'émotion n'est pas trop au rendez-vous.

On a difficilement de l'empathie pour tous ces grands noms qui ornent nos monuments (Bonaparte bien sûr, Masséna, Lannes et d'autres moins en vue).
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Mon métier ? Policier. Je peux dire que j'en ai vu ! Mais je n'oublierai jamais ce ##❓## ! ....... (Lisez TOUT ci-dessus 👆🏻 ) .........

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