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Critiques de Patrick Rambaud (433)
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Emmanuel Le Magnifique

Avec cet opus, Emmanuel Le Magnifique (chronique d’un règne), Patrick Rambaud excelle dans l’art de nous présenter Emmanuel Macron en Prince.

Cet auteur, membre de l’Académie Goncourt, avait déjà conté dès 2008, en six tomes, le Règne de Nicolas 1er, alias Nicolas Sarkozy. Puis ce fut au tour de François Hollande avec François le Petit, en 2016.

Ici, donc, pour la troisième fois, il remet ça et nous raconte la campagne électorale et l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Pour comprendre cet homme, l’auteur se réfère à son enfance disant d’ailleurs à ce propos : « Il n’avait jamais été enfant. » En fait, tout son parcours est fortement influencé par les Jésuites d’Amiens et ensuite par Paul Ricœur. C’est un homme seul qui a toujours eu une ambition démesurée.

Les débuts du règne d’Emmanuel Macron n’ont été que gloire et succès. Tout semblait lui réussir. Mais voilà que quelque bourdes de ministres et l’arrogance de Notre Prince vont faire que Son Peuple n’est plus du tout content et le livre qui s’arrête à l’été 2018, laisse deviner une suite plutôt orageuse.

Patrick Rambaud peut être qualifié de véritable portraitiste caricaturiste doté d’une ironie mordante et d’une grande subtilité, ni bienveillante, ni malveillante. C’est un livre qui se lit comme un roman, un roman désopilant. L’écriture est vraiment truculente. L’écrivain, d’un mot, d’un adjectif nous décrit le personnage lors de ses différentes actions.

C’est ainsi que tout au long de l’ouvrage, Emmanuel Macron va être affublé de plus d’une vingtaine de sobriquets, tous plus ravageurs les uns que les autres, de Notre Tendre Monarque, Notre Fracassante Majesté, Notre Incorruptible Seigneur, Notre Intrépide Potentat, Notre Turbulent Maître, Notre Incandescent Monarque, Notre Roublarde Altesse à Sa Majesté Intempestive.

Emmanuel-le-Majestueux va d’ailleurs recevoir Buffalo Trump, alias le Gros Matamore, ainsi que Vlad le Terrible. N’oublions pas qu’avant d’être élu, il aura eu affaire à Nicolas Sarkozy, alias Nicolas-le-Nerveux, Nicolas-le-Bouillant, Nicolas-le-Perfide, Nicolas-le-Teigneux, au duc de Sablé, François Fillon, à Jean-Luc Mélenchon, le baron de la Méluche, à Marine le Pen, Mademoiselle de Montretout, sans oublier le Monarque enfariné, François-l’Indécis, M. Hollande, et qu’il prendra comme Premier Valet de Chambre, le Duc de Normandie, duc du Havre, Édouard Philippe. J’allais oublier que la baronne d’Auzière était devenue la Princesse Brigitte.

Avec ces mots et qualificatifs bien sentis, Patrick Rambaud bouscule tout sans oublier de pointer les dérives de l’époque. Il a très bien su décortiquer chaque phase de ce Règne. C’est un roman qui se lit d’une traite, qu’il faut absolument lire si on s’intéresse un tant soit peu à la vie politique de son pays et à ses dirigeants.



NB : À noter le bandeau de couverture magnifique qui est un montage construit sur l’image du prince Balthazar-Charles d’Autriche (1629 -1646) que Velasquez représenta enfant sur un cheval. Ici, la figure du jeune prince est remplacée par le visage d’Emmanuel Macron qui brandit un sabre laser.

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Emmanuel Le Magnifique

Qu’il faut avoir du talent pour faire sourire et réfléchir tout en contant une aventure politique récente sans rien cacher des vicissitudes, des compromissions, des lâchetés qui accompagnent immanquablement le parcours de cet homme qu’on reconnaît dès le titre : Emmanuel le Magnifique !

Patrick Rambaud, avec la verve et le talent d’écriture qui le caractérisent, comme il l’a prouvé, entre autres dans Quand Dieu apprenait le dessin, croque un personnage depuis son enfance jusqu’à sa maturité qui l’a vu monter sur le trône et s’entourer de barons, de ducs et de courtisans, comme ses prédécesseurs.

La satire est donc réussie mais c’est bien plus que ça. En effet, l’auteur offre une révision détaillée des mois qui ont précédé l’élection présidentielle de 2017 puis l’année qui a suivi. C’est précis, détaillé, drôle et surtout, remet bien les idées en place, permettant de remonter au grand jour ce que nos mémoires ont tendance à trop vite effacer.

Patrick Rambaud n’oublie pas l’international et les vingt-deux visites à des pays étrangers dont le Vatican, sorties organisées au cours d’une première année qui laisse déjà poindre les révoltes qui ont agité la fin 2018 et le début 2019, revendications non encore résolues d’ailleurs malgré les beaux discours et un grand débat sans résultats concrets.

L’auteur permet de bien comprendre la personnalité de celui qu’il affuble d’une quantité de qualificatifs désopilants bien adaptés chaque fois à la situation du moment : « Notre Foudroyant Monarque, Notre Turbulent Maître, Notre Souverain Malin, Notre Prince Ébouriffant, Notre Délicat Seigneur » et bien d’autres encore… Quelle imagination et quel à-propos !

Lorsqu’il parle de « Nos Sautillantes Majestés », il inclut « la Princesse Brigitte, ex-baronne d’Auzière » car il a bien pris soin de détailler la formation de « Notre Exquise Majesté » chez les Jésuites, à Amiens, dans cet établissement où enseignait celle qu’il a épousé. Cette formation explique beaucoup de choses comme Patrick Rambaud le démontre.

Maintenant, j’attends impatiemment le tome 2 qui ne devrait pas tarder.

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François Le Petit

Après avoir lu Emmanuel le Magnifique de Patrick Rambaud et avoir été enchantée par sa lecture, lorsque j'ai vu François le Petit disponible dans les rayons de ma médiathèque, je n'ai pas hésité ! Bien m'en a pris, car j'ai retrouvé dans ce dernier les mêmes qualités.

L'auteur livre une analyse rigoureuse du personnage principal, en l'occurrence, François Hollande, mais aussi de tous ceux qui l'ont côtoyé ou affronté et dont il croque les portraits d'une façon magistrale et tellement humoristique. Je me demande à chaque fois comment il arrive à trouver ces qualificatifs tellement drôles mais tellement justes, toujours très bien adaptés à une situation particulière.

Ainsi, lors de ses aventures amoureuses, ce sera François-le-Volage, quand les manifestations se succèderont, Patrick Rambaud écrira : " Derrière ses hautes fenêtres du château, François-le-Sourdingue contemplait sa pelouse, il n'entendait au loin que de vagues clameurs ". de même, lors de l'intervention au Mali, il le qualifiera de François-le-Bouillant. Il sera nommé également au début de son mandat de " Notre Majesté Toute Neuve " ou de " Votre Étincelante Majesté " ou encore de " Votre Stupéfiante Majesté ". Cependant, l'auteur ne se contente pas de brosser le portrait du Président Hollande, il fait également celui de tous ceux qui gravitent autour de lui, souvent dans le seul but de briller ou prêts à tout pour le déstabiliser et marquer des points, en vue de la prochaine élection.

C'est ainsi qu'il nous remet en mémoire l'archiduchesse des Charentes (S. Royal), la marquise de Pompatweet (V. Trierweiler), le duc d'Évry (M. Valls), Mlle de Montretout (M. le Pen) mais le personnage présent tout au long du mandat et donc du roman et que l'écrivain a su le plus caricaturer est, à mon avis, Nicolas Sarkozy. Il a trouvé pour celui-ci, je crois, les sobriquets les plus appropriés, à savoir : Nicolas-le Réprouvé, Nicolas-le-Névrosé, Nicolas-l'Ulcéré, Nicolas-l'Excessif, Nicolas-l'Assoiffé mais aussi Nicolas-le-Rusé, Nicolas-le-Piaffant, Nicolas-le-Faussaire ou encore une multitude d'autres tout aussi adaptés.

Vous avez compris : si vous souhaitez revisiter sérieusement les années du mandat présidentiel de François Hollande, tout en vous marrant tout au long de votre lecture, alors n'hésitez pas, voilà le livre qu'il vous faut !


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Morituri

La marée monte à Trouville. Plus que d'habitude. Les planches se retrouvent sous l'eau, puis les rues avoisinant la plage et enfin toute la ville. C'est pourtant la destination qu'avaient choisi trois amis, chez les grands-parents de l'un deux, pour passer un peu de bon temps. le rêve de vacances peu onéreuses et détendues, dans une maison envahie par les livres que le grand-père a accumulé pendant des années, va se transformer en cauchemar.



Autant j'avais apprécié les premiers romans satyriques du règne de Nicolas, autant ce dernier écrit m'a déplu.

Je n'ai pas aimé les dialogues et les anecdotes du quotidien, sans intérêt. de nombreuses invraisemblances ponctuent le récit, même si le subterfuge qui permet de conclure peut être brandi comme prétexte. C'est sans surprise, mais je ne le révèlerai pas.



J ‘ai eu beaucoup de mal avec l'écriture même et les tentatives d'inclure quelques éléments culturels ou littéraires, qui ne collent pas avec le procédé utilisé.



Quant aux personnages, on est surpris par leur réaction assez distanciée face à ce qui leur arrive, comme s'ils n'étaient pas concernés. On aurait quand même bien aimé connaître le fond de leurs pensées.



Erreur de choix pour moi, même si je remercie Netgalley et les éditions Grasset.



198 pages Grasset 5 octobre 2022

#Morituri #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La Bataille

Indispensable pour tous les fanas de l’épopée napoléonienne, ce court et dense roman de Patrick Rambaud s’attache à en raconter un des épisodes les plus incontournable : le Bataille d’Essling (du nom du hameau où s’affrontèrent devant Vienne les troupes françaises et celles autrichiennes). Pourquoi incontournable ? Parce qu’il s’agit de la première défaite – indéniable, écrasante, personnelle – de Napoléon. Essling, c’est le tournant de la guerre, la première étape d’une longue série d’affrontements dont les troupes françaises, à défaut d’être systématiquement défaites, ne se sortiront que grâce à des victoires à la Pyrrhus, accumulant presque autant de cadavres que leurs adversaires. Essling, c’est le premier pas vers Waterloo. Essling, c’est le début de la fin.



Le roman de Rambaud est tout entier imprégné de cette atmosphère funèbre. Si en surface, tout n’est que fracas de sabres s’entrechoquant, rugissements des canons, hurlements des hussards battant la charge, on devine sous cet épique chaos le parfum insidieux de la défaite et du désespoir. C’est qu’elles sont bien lasses, les troupes françaises, des maréchaux aux plus simples soldats ! Las, le petit soldat Vincent Paradis qui s’inquiète de ne pas rentrer en France à temps pour aider son père aux moissons. Las, le cuirassier Fayolle qui voit dans chaque ombre les fantômes des femmes qu’il a violées. Las, le maréchal Lannes, déchiré entre son amour toujours vivace pour l’Empereur et la désillusion qui le pousse à chercher la mort au combat. Las aussi et épuisés, le général Espagne, le maréchal Masséna, le colonel Lejeune… Tous autant qu’ils sont, ils ont cru en Napoléon Bonaparte et en la grandeur de l’Empire français, mais ce temps-là est bien passé : l’homme providentiel n’est plus qu’un monarque rongé par l’orgueil et la paraonia, et le rêve de gloire s’est enfui depuis longtemps, calciné sous les feux cruels de la guerre d’Espagne.



Si l’avalanche de prix dont a été couronné « La Bataille » de Rambaud peut un peu désarçonner, force est de reconnaître qu’il s’agit d’une excellent roman historique : splendidement écrit, immersif – chaque étape de la bataille y est retranscrite avec une fougue et une vivacité admirables – extrêmement bien renseigné et précis sans jamais une once de pédanterie. Un vrai plaisir de lecture que je recommande très chaudement. Personnellement, je ne manquerai pas de me procurer les deux suites écrites par Rambaud et narrant la fin de l’épopée napoléonienne : « Il neigeait » qui se déroule pendant la désastreuse campagne de Russie et « L’Absent » mettant en scène Napoléon sur l’île d’Elbe avant les Cent Jours.

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Le Maître

Avec Le Maître, Patrick Rambaud, le fameux auteur de La Bataille, tente d’inculquer une bonne dose de « sagesse orientale » à notre réflexion occidentale, usée et corrodée.



Nous suivons tout du long (et depuis ses premières heures) le récit initiatique de Tchouang que nous devinons Maître en devenir. Tchouang apprend l’écriture, se construit un métier, travaille sa réputation, apprend la vie (sous toutes ses formes), et finalement vit tranquillement, au gré de ses aventures et mésaventures. L’auteur suit donc une structure simple au premier abord en y mitonnant quelques rebondissements, surtout politiques. Est-ce que l’histoire de Tchouand est passionnante ? Non, et en plus Patrick Rambaud n’y met pas un point d’honneur à rendre l’ensemble intéressant : même si nous sommes plusieurs siècles avant Jésus-Christ dans une Chine franchement inconnue du lecteur français lambda (que je suis totalement sur cette œuvre), rien n’est totalement étranger en fait ; on suit donc un récit initiatique, d’une naissance à une mort, point final.

Du point de vue du sens, de l’intention de l’auteur, en revanche, il y a sûrement davantage à dire. Nous pourrions résumer en disant que nous avons là une transcription occidentale par Patrick Rambaud d’une sagesse orientale : forcément, nous sommes pleinement dans l’exercice de la « leçon ». Le tic de l’auteur semble parfois de placer bons mots à foison et fables sensées à l’avenant, il ne faut pas que le lecteur en soit gêné, car c’est tout l’esprit de cet ouvrage : inculquer quelques bribes de réflexion par saupoudrage.



Le Maître est donc un roman agréable de Patrick Rambaud. Sans être parfait du point de vue de la maîtrise, il permet une première immersion dans la culture chinoise, ce qui est déjà un grand pas. Merci donc à Babelio et les éditions Grasset pour cette offre dans le cadre de l’opération masse Critique.



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La Bataille

On est loin de l’épopée Napoléonienne lyrique et flamboyante présentée par la plupart des livres d’histoire dans ce roman relatant la bataille d’Essling à hauteur des participants, petits ou grands acteurs de l’histoire. Après cinq années de combat pour l’empereur, les soldats et leurs chefs sont au bout du rouleau. Les maréchaux n’y croient plus, le simple fantassin ne pense qu’a rentrer chez lui pour faire les moissons et l’élite de l’armée en a assez des violences au point que certains se suicident pour ne plus en commettre. Et pourtant il faut combattre encore pour satisfaire l’ambition d’un seul homme, cynique, coléreux et complètement paranoïaque. Car Napoléon ici fait penser à l’Hitler de «la chute», même hystérie, même aveuglement, même mépris de la vie humaine. Bien sur l’idéologie n’est pas identique, mais on peut penser devant cette boucherie (45 000 morts en deux jours) que l’hécatombe aurait été bien supérieur avec des armes moderne. En tout cas le lecteur sera choqué par ces charges de cavalerie d’une violence extrême ou par le sort des blessés affreusement mutilés pour la plupart et condamnés à une agonie terrible du fait du manque de soins. Des épisodes forts comme la mort du général Espagne ou celle du maréchal Lannes émaillent ce récit qui pourra paraitre parfois un peu confus. Ce livre est obligatoire pour comprendre au delà des poncifs de la gloire la vraie nature de l'ambition napoléonienne et connaitre l’envers tragique de sa légende...
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Bérézina, tome 1 : L'incendie

Selon l'écrivain Tolstoï, dans "Guerre et Paix" :

Il n'y a que la fatalité de l'histoire, ce n'est ni la faute de Napoléon, ni celle du Tsar de Russie.

"Moscou, parce que ses habitants l'avaient quittée, devait brûler tout aussi inévitablement que doit prendre feu, un tas de copeaux de bois, sur lesquels, pendant plusieurs jours, tombent des milliers d'étincelles... "





1812: le Tsar Alexandre Ier lève le blocus continental, imposé à l'Europe, par la France. C'est ainsi que commence la campagne de Russie, en ce mois de juin...





La famine règne dans les troupes de Napoléon, le Tsar recule en pratiquant la politique de la terre brûlée.

Maisons vides, pas de récoltes, ni de troupeaux...





L'armée de Napoléon a gagné à Smolensk ( 20 000 tués chez les Français) puis Borodino (90 000 morts de part et d'autre)





On marche depuis 3 mois...

Enfin, Moscou est en vue!

La cité impériale est prise d'assaut, mais...

La ville est vide, il n'y a que des fous relâchés des prisons! Le soir même, le feu part de différents endroits, on retrouve des Russes cachés, prêts à des actes de sabotage! Il y aussi une troupe de comédiens français, invités par le gouverneur Rostopchine.





De son balcon, l'empereur assiste à l'incendie d'une grande cité, comme un autre empereur jadis!





Les flammes dévorent les maisons et les pages de la BD, les unes après les autres. Elles atteignent le Kremlin, et font s'écrouler le mur nord. Il faut évacuer, sortir de ce piège !

Mais, n'est il pas trop tard?

Seuls, le Kremlin, les palais et les églises resteront debout. 75% de la cité brûle !

- Que penseront de nous, les prochaines générations ? Se demandent Roque et Beyle, 2 civils qui se lamentent sur le désastre...
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Bérézina, tome 3 :  La neige

" Il neigeait. On était vaincu par sa conquête. Pour la première fois, l'aigle vaincu baissait la tête.

Il neigeait. L'âpre hiver fondait en avalanche." Victor Hugo.





Il neigeait des cendres après l'incendie de Moscou. Il neige, à gros flocons, sur l'armée de Napoléon, maintenant.

Le tronc des arbres se fendait, les corbeaux tombaient comme des pierres.

"On s'endormait 10 000, on se réveillait 100... La bise froide sifflait, on n'avait pas de pain et on allait pieds nus..."

Les hommes n'ont pas de vivres ! Certains vont manger de la chair humaine, afin de survivre!





Il fait -25 degrés, et la température chute encore..

L'air est glacial. Les hommes épuisés ont froid. Les loups rôdent, ce sont les cosaques qui harcèlent les traînards.





Depuis 5 mois, la Grande Armée essaye de rentrer en France. le 22 novembre 1812, devant la Bérézina, 3 armées russes essayent d'anéantir Napoléon...





Depuis 3 jours, les pontonniers, du général Eblé, se battent dans l'eau glaciale, pour construire 2 ponts.

Malgré le froid, la rivière n'est pas entièrement gelée. Tchitchagov bloque le pont de Borrisov. Wittgenstein est sur le flanc et Koutouzov sur les talons de Napoléon.



Le maréchal Victor contient l'armée de Wittgenstein, avec l'aide de Fournier. Oudinot et Ney repoussent Tchitchagov...

C'est une victoire militaire !





Le 126e régiment d'infanterie de ligne se sacrifie pour tenir les ponts. L'armée française est passée! L'ordre de Napoléon est d'incendier les ponts. On voit alors des retardataires traverser la rivière glacée ou se jeter dans les flammes! Des hommes, des femmes et des enfants...

Ornella, la comédienne, a le pied droit coincée entre 2 planches sur le pont, alors que les cosaques chargent...





Il neigeait des cendres, dans le coeur des soldats, sur l'autre rive...

"Le ciel faisait, sans bruit avec la neige épaisse, un immense linceul pour cette immense armée !"
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Il neigeait

Il neigeait fait partie de la trilogie consacré à la chute napoléonienne. Après le formidable « La bataille » qui racontait la défaite napoléonienne lors de la bataille d’Essling, justement récompensé par le Goncourt (un Goncourt de cette qualité ce n’est pas tous les ans), Patrick Rambaud s’attache cette fois à la retraite de Russie. Avec le même procédé, la Grande Histoire et ces principaux acteurs vu par le prisme des seconds rôles (tout est relatif, c’est quand même eux en première ligne). Et une nouvelle fois ça marche parce que Rambaud est un formidable narrateur, il décrit avec précision et véracité des instantanés de vie de sans grades qui payent le prix fort la mégalomanie de tyrans avides de pouvoir. Il nous captive par la justesse et la puissance de scènes sans en masquer ni les horreurs ni la cruauté. Et nous passionne avec la même force dramaturgique. Un grand roman historique.
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Il neigeait

Une histoire de feu et de glace, le « Général Hiver » qui vainquit les troupes de Napoléon en 1812.



Au début, ce n’est pas le froid qui menace, mais plutôt le feu. Les armées impériales envahissent Moscou, une cité désertée de ses habitants, où des pièges provoquent des incendies qui ravagent la ville. Ce qui devait être une étape glorieuse, qui permettrait aux troupes de se reposer, de se restaurer et de profiter des richesses moscovites, marque plutôt le début du déclin de l’empire. Après le feu, c’est la misère, il n’y a plus rien à manger. Quand la retraite finalement est décidée, les hommes meurent déjà de faim et c’est le froid qui achève de les décimer.



Le roman historique dresse un portrait pas très flatteur de l’empereur dont les décisions douteuses ont parfois précipité le malheur. Un homme dont les soldats meurent par milliers et qui rêve encore de se rendre jusqu’aux Indes.



L’auteur ne s’attarde pas beaucoup aux émotions, sauf celles du jeune secrétaire qui aurait préféré rester bien au chaud à Paris, mais qui accompagne le baron Fain, presque un nom prédestiné pour qui n’a rien à manger…



Un roman qui ne peut que rappeler les horreurs et l’absurdité des guerres. Pourquoi ces centaines de milliers de morts ? À quoi bon vouloir étendre sans cesse un empire si c’est en y sacrifiant la vie de ses compatriotes ?



Un texte qui permet aussi de méditer sur le discernement des peuples qui portent au pouvoir ces idoles qui mènent les pays à leur perte…

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Morituri

Bien que connaissant la fin du livre, qui pourrait expliquer la rédaction totalement froide et détachée du roman, je pense malgré tout qu’il y avait moyen de faire croire à l’histoire sans en dévoiler la chute !



Les personnages n’ont pas de réaction et encore moins de sentiments et malheureusement ça donne l’idée d’une mauvaise littérature, car ils n’ont jamais changé d’attitude ! Encore pire, c’est l’unique chose qu’il m’en restera car après la “chute” de l’histoire, les mêmes personnages ne seront pas plus touchants !



Heureusement c’est court mais je ne peux pas dire que ça me donne envie de lire d’autres titres de l’auteur ! Dommage, le thème traité méritait de susciter un peu plus d’empathie !



#Morituri #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022



Challenge Jeux en Foli...ttérature 13

Challenge Riquiqui 2022
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L'idiot du village

Victime d'hallucinations visuelles de plus en plus prégnantes, le personnage principal de ce récit dont l'histoire débute en 1995 se retrouve exilé dans le Paris de l'année 1953. Voulant rentrer chez lui après une visite chez son psy, ce dernier est chassé de son immeuble comme un malpropre par la gardienne de l'époque qui le prend pour un vagabond. Heureusement, il croise la route d'un mutilé de la guerre d'Indochine qui prend pitié de son indigence et le fait engager dans le restaurant de quartier ou il exerce ses talents de commis de cuisine. Vite intégré au sein de ce bistrot familial, notre homme va bientôt épater la galerie par son intuition et ses capacités divinatoires pour tout ce qui a trait à l'actualité sociale, sportive et politique de l'époque. Engagé comme conseiller personnel d'un journaliste vedette du Figaro, ce dernier va très vite s'ennuyer dans son rôle et partir à la recherche des souvenirs intimes de l'enfant de sept ans qu'il fut à l'époque. Mais est-ce vraiment une si bonne idée ? Notre héros va apprendre à ses dépens qu'il n'est pas toujours plaisant de remuer les vestiges d'un passé révolu...



Bien que le thème du voyageur temporel piégé malgré lui dans le passé ait été largement exploré, l'auteur nous livre un récit non dénué de saveur qui nous plonge dans une époque surannée où les termes de crise et de nouvelles technologies n'existaient pas encore et où l'homme se prenait à rêver d'un avenir plein de promesses après deux guerres dévastatrices pour l'humanité.

Alors, vivait-on mieux dans les années 1950 qu'à l'aube de l'an 2000 ? L'homme était-il vraiment plus indulgent envers ses semblables et moins destructeur ?

Peut-on réellement se fier à nos souvenirs intimes et n'avons-nous pas une vision déformée par l'écho lointain du passé ?

Loin d'apporter des réponses à ces questions, ce récit teinté de fantastique nous questionne sur la nature de l'homme, le sens de l'existence et sur ce que l'on retient vraiment des leçons de l'histoire... Pas si mal pour un court roman d'une centaine de pages !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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Bernard Pivot reçoit... Breton, Camus, Céline, ..

"Peut-on tout dire ?" et "A quoi servent les romans ?" sont les deux sujets choisis par Bernard Pivot pour les émissions littéraires qu'il présenta, à la télévision française, les 13 novembre 1953 et 3 décembre 1954.

Les invités y étaient prestigieux.

André Breton, Louis-Ferdinand Céline, Raymond Queneau, Boris Vian et Blaise Cendrars pour la première.

Albert Camus, Jean-Paul Sartre, André Malraux, Jean Cocteau et François Mauriac pour la deuxième.

Deux sujets forts, dix invités exceptionnels, deux moments de télévision uniques.

-

"Depuis la fin de la guerre, depuis l'arrivée du jazz et la curiosité parfois malsaine de la faune de St Germain-des-Prés, on a l'impression qu'en littérature le scandale devient monnaie courante.

S'ils veulent sortir du lot, les écrivains essaient de nous choquer.

"Peut-on tout dire ?"

Voici la question que je vais poser ce soir à mes invités....."

-

"De nos jours, on s'étonne que nos romanciers les plus célèbres dédaignent le genre qui a fait leur succès.

Pourquoi abandonnent-ils le roman pour la polémique, l'art ou la politique ?

"A quoi servent les romans ?".....

-

Mais ce livre qui semble reprendre le menu de ces deux grands moments de télévision est une fiction, un montage !

Patrick Rambaud invente, imagine une situation et la décline en deux parties.

Né d'une envie de l'auteur, ce petit ouvrage reprend bien des propos de chacun des écrivains invités mais qui ont été repris d'articles, de débats, de lettres et d'études autres que la célèbre émission de Pivot.

"Apostrophe" n'apparut, d'ailleurs, sur le petit écran qu'en 1975.

L'idée de ce livre est originale, décalée, brillante.

Et sa déclinaison, d'une teneur très littéraire, n'est pas décevante.

Le pari est transformé. L'ouvrage est réussi.

Il navigue habilement entre humour, littérature, fiction et télévision.

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Deuxième chronique du règne d'Emmanuel Ier : Le..

A peine plus de 100 pages. On sent la fatigue, ou le manque d'enthousiasme, en lisant cette nième chronique (et pas la dernière apparemment) sur un locataire de l'Elysée. Le moins que l'on puisse dire, c'est que M. Rambaud ne s'est pas foulé. Pour faire bon poids, en fin de plaquette, l'auteur dit ses quatre vérités à Melle Despentes, son ancienne commensale du Goncourt. On voit mal ce que cette diatribe figure à cet endroit-là. Bref (c'est le mot...), une gentillette lecture post prandiale, après le gigot flageolets du dimanche midi !
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La Bataille

Une belle reconstitution de bataille napoléonienne, celle d’Essling (1809). Cet excellent roman historique ravira tous les amateurs, mais c’est le récit d’une boucherie. L’historien Madelin signale que cette bataille ouvre l’ère des grandes hécatombes qui allaient dès lors marquer les campagnes de l’empereur. Près de 40 000 morts en 30 heures. Cette année, à Rueil Malmaison, ville impériale, un superbe jubilé impérial a commémoré le bicentenaire de la mort de Napoléon, acclamé sous les traits de l’acteur Mark Schneider. Magie de l’imagerie populaire. Ce très bon livre remet un peu les choses en ordre, mais il faut avoir le coeur à ça.
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La grammaire en s'amusant

C'est en 1997, à Rennes, lorsque Erik Orsenna et Patrick Rambaud ont été conviés par des lycéens de toute la France, pour parler de la grammaire, que leur est venu ensuite l'idée d'écrire sur ce sujet.

Vaste programme ! Ecrire un livre sur la grammaire et surtout donner envie de le lire...

Et bien, Patrick Rambaud s'en est très bien sorti avec cette forme de conversations entre lui et un garçon de 7 ans, à qui il doit corriger son devoir de vacances. Jour après jour, il lui parlera de ce qu'est la grammaire, de quoi est-elle faite, de son importance et ensemble, ils parcourront les noms, les adjectifs, les verbes, la syntaxe, le tout agrémenté d'humour pour aider à la digestion de toutes ces connaissances. L'auteur donne des exemples bien concrets et s'amuse à donner des comparatifs avec la vie de tous les jours pour faire ingurgiter au gamin chaque nouvelle notion. Le défi a été relevé !

Et même pour nous qui sommes des grands lecteurs, un peu de révision ne fait pas de mal. Au contraire !

Le huitième et dernier chapitre a été mon préféré. C'est un éloge à la lecture, indispensable pour bien écrire et bien parler et l'auteur n'y cache pas sa nostalgie de sa jeunesse, au temps du grand cinéma de village, des correspondances et du temps passé entre amis ou voisins.



Un livre pour tous, mais avec l'aide des parents pour les plus jeunes.
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Emmanuel Le Magnifique

J'avais appris à connaître Patrick Rambaud via son précédent opus (Les aventuriers de Mai) qui m'avait permis de me retrouver au coeur des journées de Mai 68, au plus proche des acteurs de cette révolution libertaire.



Je savais qu'il était beaucoup plus connu pour ses chroniques caustiques des "règnes" des deux derniers présidents. La lecture des début de la présidence actuelle me semblait donc un bon moyen de juger cette partie de son oeuvre. Merci aux éditions Grasset et à NetGalley de me le permettre.



J'en ressors assez déçu. D'abord parce que l'aune à laquelle on juge ce genre d'exercice est forcément le rire... et je n'ai pas ri franchement. L'humour se limite presque exclusivement aux surnoms donnés aux différents protagonistes, reformulés comme des titres de noblesse. Pour le reste, il s'agit de retracer, avec humour certes mais sans grand génie comique, les différentes étapes de l'enfance et la jeunesse (vite expédiés) puis du début de mandat.



Et on en vient à l'intérêt du genre lui-même, surtout si proche du temps présent. Les événements sont connus dans leur quasi totalité (j'ai du apprendre deux choses en tout) puisqu'à l'heure actuelle, la moindre anecdote se sait immédiatement. L'intérêt d'une lecture immédiate est donc léger. Et pour un lecteur du futur ? Certains sous-entendus tomberont sans doute à plat dans 20 ou 30 ans, car les références manqueront.



Au final, il reste quelques beaux moments... mais qui sont assez hors de l'exercice en question, puisque ils ont été pour moi les comparaisons historiques : Ignace de Loyola, fondateur des jésuites, et Napoléon III, le neveu du Bonaparte. Deux personnages que je connaissais peu et que leur mise en perspective avec l'actualité est finement menée par l'auteur.



Il semble donc que je préfère le Rambaud qui me conte quelque chose que j'ignore que celui qui tente de moquer une époque que je connais trop bien.
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L'Absent

Dernier volet de la trilogie consacré par Patrick Rambaud à Napoléon, après "La bataille" qui lui valut le Goncourt et "Il neigeait".



Dans l'absent c'est un autre Napoléon que nous découvrons, celui qui abdique, et que Louis XVIII envoie en exile.

On découvre un Napoléon déchu qui traverse la France, tantôt acclamé, tantôt hué, bousculé, pour embarquer vers son nouveau Royaume, l'île d'Elbe.



C'est au travers d'un personnage, à la fois espion, policier et valet, que Rambaud nous conte le séjour de l'Empereur, de ceux qui l'ont accompagné et des autochtones.

Le souverain nous apparaît sous un jour nouveau, il va contribuer au bien vivre dans l'île, il y fera réaliser de nombreux travaux, notamment de voirie,

on le voit également plaisanter, se déguiser même.

Il sait qu'on l'espionne et qu'on cherche à l'assassiner, mais rien ne l'inquiète au contraire, il s'amuse de ses ennemis.

Surtout, il sait que le peuple, que ses armées, que ses généraux réclame son retour...

J'ai vraiment pris du plaisir à lire ces romans... Merci Mr Rambaud

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La Bataille

Une bataille napoléonienne comme si vous y étiez vous tente, "La Bataille" est pour vous. Patrick Rambaud avec un talent d'orfèvre nous mets au milieu de la bataille d'Essling, première défaite terrifiante de l'empire, qui fut un véritable carnage. Rambaud restitue avec une grande minutie cette défaite en suivant plusieurs grands généraux ou maréchaux de France mais aussi de simples grognards, tout y est méticuleusement raconté, c'est la grande force du roman, le travail historique impressionne par sa précision incroyable, Rambaud montre aussi les doutes qui assaillent les fidèles de Napoléon mais chacun est près au sacrifice pour cet homme qui leur a apporté richesse et gloire. Roman historique brillant et passionnant la "La bataille" reçut le Prix Goncourt 1997.

Archi mérité.
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