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Critiques de Patrick Rambaud (433)
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La bataille, tome 1

Vienne 1809 , Napoléon s'apprête à mener la Bataille d' Essling .

Il donne l'ordre de construire un pont coûte que coûte pour que ses troupes puissent traverser le Danube . Comme dans chaque guerre , il y a son lot d'exactions ; pillages , destructions , politique de la terre brûlée de la part de l'ennemi , viols ... mais aussi une partie de la population qui reste en dehors de toute cette barbarie , que ne se sent pas du tout concernée , qui a l'impression de voir une pièce de théâtre . Pourtant cette bataille qui n'est pas la plus connue , a une particularité , c'est la première fois qu'il y a autant de morts en si peu de temps : plus de quarante mille morts .

Cette BD est la première d'une trilogie , elle foisonne de détails minutieux qui, la rendent passionnante .

Un remarquable travail de recherche , les scènes de batailles en elle-même sont hallucinantes .

Détail particulièrement intéressant , il y a un encart spécial de quatre pages de notes historiques sur l'époque , notamment l'âge des contemporains de l'époque en 1809 .

Lu dans le cadre de Masse Critique , merci à Babélio et aux Editions Dupuis .
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François Le Petit

Je n’ai pas lu les chroniques sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy de Patrick Rambaud. Quand j’ai commencé « François-le-Petit» je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre.

Digne des chansonniers des années cinquante, l’auteur retrace, d’une façon très cocasse, la première moitié du quinquennat de François Hollande (François-le-Petit ou Monsieur Pas-Grand-Chose). Dans un style d’une autre époque, il caricature la vie politique française. Personne n’est épargné, ses piques touches aussi bien les partis de la majorité que de l’opposition, avec une préférence pour l’ancien locataire de l’Élysée, Nicolas-le-Mauvais.

Une analyse impitoyable de la vie politique. C’est très drôle et j’avoue que j’ai beaucoup ri, surtout au début par le choix des noms attribués aux protagonistes. Après un certain temps le rire devient sourire pour finir dans l’ennui, la chronique s’essouffle au fur et à mesure des pages.

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Quand Dieu apprenait le dessin

Une belle fresque historique, dans toute sa splendeur. Tout y est ! C'est très vivant, et surtout intéressant pour peu qu'on apprécie l'Histoire. Je ne connaissais nullement l'histoire de Venise, et de St Marc, encore moins celle du fils de Charlemagne : Louis le Pieux. Le récit est un vrai récit d'aventures, de voyages aux couleurs chatoyantes nous menant jusqu'au phare d'Alexandrie. On retrouve aussi tout ce qui fait la grandeur de cette époque avec les combats, les trahisons, les subterfuges, et les personnages emblématiques ou caractéristiques.

Un récit donc très vif, fin, et instructif.

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Emmanuel Le Magnifique

Sous-titré « Chronique d'un règne », cet ouvrage relate les quinze premiers mois du premier quinquennat mais aussi l'adolescence puis l'essor du « souverain », pour reprendre le ton satirique de l'auteur. Rambaud prouve qu'il possède une plume acérée. Pendant près de 200 pages, la performance littéraire est grande car cette parodie de récit à la manière ancien régime pourrait lasser, il n'en est rien. Macron est la vedette principale de l'ironie de Rambaud mais la Baronne d'Auzière, traduisez la première dame, a davantage qu'un second rôle. Si Rambaud n'élude pas la question de l'âge du capitaine et de sa compagne, son analyse littéraire étant séduisante, il faut souligner que l'écrivain ne se hasarde ni à la misogynie ni aux allégations nauséabondes. Rambaud, par exemple, démonte subtilement les mécanismes ayant conduit aux ragots sur l'homosexualité présumée du prince. Il faut reconnaître que Rambaud est un des premiers à avoir souligné le côté solitaire du personnage. Trait imputable à son enfance, cette forme d'enfermement dans l'exercice de pouvoir est désormais admise, même par certains de ses soutiens. Autre intuition de Rambaud : comment expliquer que ce « JFK français », ce président 2.0, soit aujourd'hui principalement soutenu par la France des déambulateurs, dont je commence à consulter les catalogues ?

Au casting de l'ouvrage, d'autres portraits au vitriol sont proposés, on retiendra ceux de Philippe et de Bayrou ou encore celui de Fillon judicieusement croqué en Tartuffe. Les anciennes cibles de l'auteur, Nicolas le Nerveux ou François le Minuscule sont là en vedettes américaines. Ce livre, lu quatre ans, après sa sortie, a le mérite de rappeler quelques épisodes révélateurs de la personnalité du monarque : ses premiers contacts avec Buffalo Trump ou avec le Tsar Vlad le Terrible par exemple, la rencontre entre jésuites avec le souverain pontife. Enfin, ayant toujours considéré que Johnny était à la chanson ce que MacDo est à la gastronomie, j'ai apprécié le délicieux moment où Rambaud évoque l'hommage à Jean-Philippe Smet…

Rambaud possède une connaissance pointue de l'histoire et il montre que c'est davantage chez Badinguet, Napoléon le Petit, que chez son oncle qu'il conviendrait de comparer l'ascension de Macron. Rambaud, s'il reconnait et décrypte le talent de communicant de Macron, décrit surtout l'enchaînement de circonstances favorables à ce Rastignac newlook : le renoncement de Hollande, mais aussi celui de Juppé, les casseroles puis l'entêtement de Fillon, le ralliement de Bayrou. Les amateurs de foot se souviennent tous de la peu élégante « chatte à Dédé », référence à la chance supposée de Didier Deschamps, celle à Manu a aussi du pedigree. Dans les deux cas, ces indéniables fins tacticiens ont bénéficié d'un heureux alignement des planètes, au nombre desquelles Jupiter, bien entendu.

Brûlot dénonçant la monarchie présidentielle, Emmanuel le Magnifique n'est pas une simple chronique politique. Rambaud ne patauge pas seulement dans « la mare aux canards » (comment ne pas penser à mon journal préféré ?), il analyse le contexte social ou les conséquences d'enjeux internationaux sur le débat national, notamment le terrorisme.

Il apparaît clairement que la Vème République est un système qui présente bien des désavantages. Si nous sommes encore en démocratie, ce livre en est d'ailleurs la preuve, il convient néanmoins de mesurer, en toute objectivité, les menaces qui pèsent désormais sur la République. Depuis 2018, l'eau qui a coulé sous les ponts n'est pas très claire. Alors une VIème République ? Ce n'est en tout cas pas du côté du Baron de la Méluche, que Rambaud nourrit un quelconque espoir. le tribun hologrammé est habillé pour de nombreux hivers… La jurisprudence Mitterrand, pourfendeur du régime, puis président absolu, y est sans doute pour beaucoup.

Livre humoristique bien sûr, un bandeau « attention peut contenir des substances allergènes » serait souhaitable. En refermant le livre, on se surprend à se gratter les bras ou à éternuer… Même les noms d'Arnaud Beltrame ou Mamoudou Gassama, héros de la République loués par Rambaud, ne réussissent qu'à atténuer les symptômes. Pourvu qu'un fatal oedème de Quinck(ième République) ne nous attende pas en 2027 !
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Les chroniques du règne de Nicolas 1er (BD)

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée : Les chroniques du règne de Nicolas 1er.

Petite précision : il s'agit d'une adaptation des chroniques de Patrick Rambaud, regroupant les meilleures pastilles des cinq tomes.

Ces chroniques sont une espèce de journal intime où l'auteur, excédé de toutes les extravagances, invraisemblances, imbécillités, dérapages et enfumages qui ont suivi l'accession au trône de Nicolas Sarkozy ; nous retrace les différentes étapes de ce mandat.

Les chroniques du règne de Nicolas 1er est une bande dessinée d'humour, avec des illustrations qui ont tout de suite attirées mon œil.

Olivier Grojnowski croque caricaturalement Nicolas Sarkozy mélange de lui même et.. de Napoléon ! Et oui, rien que ça ;) On trouve aussi sa "cour" : La Baronne Dati, le Duc de Sablé, le Cardinal de Guéant et même.. les impératrices successives !

J'ai reconnu quasiment tout le monde même si je ne suis pas super calée en politique. J'avoue avoir parfois demandé à mon mari : et ça, c'est qui ?

Ce n'est pas un ouvrage que j'aurais eu l'idée de lire. Comme il traine depuis un petit moment dans la bibliothèque de mon mari et que ça m'agace de lui acheter des livres qu'il ne lit jamais.. je m'y suis mise et je ne regrette pas ma lecture.

Le ton est incisif, il y a beaucoup d'humour, parfois noir.

J'ai trouvé cette bande dessinée facile à lire, abordable même si la politique et moi ça fait deux.

Pas de coup de cœur mais je la note quatre étoiles.
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Chronique du règne de Nicolas Ier

Cela faisait longtemps que je n'avais plu hurlé de rire aussi fort, ce qui est gênant dans les transports en commun.



Quelle satire féroce du règne sa majesté ! Pourtant, rien n'est inventé, l'auteur a suivi les activités du président à la loupe.



Transcrit dans un style "Louis XIV", les ministres devenant des barons ou autres nobliaux, on aurait l'impression de lire une chronique écrite au XVème siècle tellement on a l'impression que le fard à joue va jaillir du livre.



Il n'en est rien, les chroniques sont contemporaines et super bien faites. Ironiques, sarcastiques, moqueuses, méchantes, mais sans en avoir l'apparence. Ou, comment flatter quelqu'un en se moquant de lui sans qu'il ne s'en rende compte une seule seconde.



Lisez-le, mais attention, il fait mal au ventre à force de rire et les zygomatiques en prennent un coup.



Même mon homme l'a lu, pourtant, il déteste lire, c'est vous dire !
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La Bataille

Je n'aime pas la guerre et je n'aime pas Napoléon alors "La Bataille" de Patrick Rambaud n'avait rien pour me plaire. C'est parce que je connais ses parodies de Marguerite Duras qu'il a écrites avec beaucoup d'humour et parce que son roman a reçu le Prix Goncourt 1997 que je m'y suis intéressée.

J'ai bien fait car c'est une agréable surprise.



D'abord, il y a le fait historique bien documenté, la bataille d'Essling près de Vienne qui a opposé les troupes de Napoléon et celles de l'archiduc Charles d'Autriche en mai 1809, racontée sur le terrain. Le terrain est glissant car ils sont sur les bords du Danube et l'île Lobau sépare les deux rives. Il faut donc construire un pont provisoire que les autrichiens s'appliquent à détruire systématiquement. Cela va durer deux jours durant lesquels ont suit les combats meurtriers des troupes dirigés par les maréchaux napoléoniens comme Lannes ou Masséna. Car les personnages sont bien là et malgré les morts ils sont souvent décrits avec une pointe de dérision comme ce Napoléon caractériel et de mauvaise foi, ce dont je ne doutais pas.

Surtout, il y a Henri Beyle, l'ami de Masséna, en charge de l'approvisionnement, qui écrit une partie de l'histoire mais je ne doute pas non plus de son portrait sachant qu'il s'agit du futur Stendhal.



Il faut dire que Balzac avait commencé à faire le récit de cette bataille et que Patrick Rambaud s'en est inspiré avec succès. D'ailleurs, il n'oublie pas de le citer dans sa dédicace. Pour autant, si l'intérêt historique est bien là, les faits semblant avérés, ce que j'ai préféré c'est le ton qui m'a fait penser à Jean Teulé pour son humour, dans un style plus élaboré. On retrouve son habitude des parodies, ma curiosité a donc été récompensée.





Challenge Entre-deux 2024

Challenge Multi-défis 2024

Challenge XXème siècle 2024

Challenge Goncourt illimité

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Quand Dieu apprenait le dessin

Naissance de la Sérénissime



La quête des reliques de Saint Marc permet à Patrick Rambaud de nous offrir un grand roman d’aventures et une belle fresque historique.



C’est dans un autre roman qui connaît actuellement un grand succès que j’ai trouvé le résumé de ce nouvel opus de Patrick Rambaud. Jean d’Ormesson dans Et moi, je vis toujours revient sur la genèse de l’une de ses villes préférées : « Née, dans un paysage ingrat au milieu des marais, d'un afflux de réfugiés chassés d'Aquileia, vous le savez déjà, par les Huns d'Attila, Venise est le triomphe du génie des hommes sur l'hostilité de la nature. Non, je ne vous parlerai pas de la basilique Saint-Marc qui doit son existence et son nom aux reliques de saint Marc l'évangéliste ramenées de Palestine, au risque de leur vie, par des marins vénitiens qui les avaient dissimulées sous de la viande de porc. » Or, c’est précisément à ses marins vénitiens que s’intéresse Patrick Rambaud, à leur malice et à leur intrépidité qui leur permirent de mener à bien leur projet un peu fou.

Mais avant d’en venir à cette belle relation d’un voyage à hauts risques, disons quelques mots d’une œuvre classique qui explique le titre du livre, le Décaméron de Boccace. Dans la sixième nouvelle de la sixième journée, on nous explique que « Dieu a créé les Baronci au moment où il faisait son apprentissage de peintre. Les autres hommes, il les a faits quand il savait déjà peindre. » Nous voici par conséquent revenus à cette époque où Dieu apprenait le dessin, où il tâtonnait encore, où il lui fallait encore affiner ses premières esquisses. Nous voici en 828.

Pour asseoir son pouvoir le Doge Justinien a une idée susceptible de calmer les Romains et les autorités religieuses en leur apportant la preuve qu’ils sont au même niveau de dévotion. Il veut offrir à ses fidèles une relique et confie à ses meilleurs hommes le soin d’aller dérober celle de Saint-Marc en terre impie: « Je vous sais rusés, débrouillez-vous mais rapportez ici la relique de l’évangéliste par tous les moyens! Sous la protection de saint Marc nous pourrons traiter à égalité avec Rome. Et nous fondrons une République de mille ans!»

Avec un amuse-bouche intitulé «La peur», l’auteur nous dresse un état des lieux dans les mœurs de l’époque. On peut les résumer abruptement en disant que le plus fort a toujours raison. Sur les pas des Vénitiens s’aventurant vers Mayence, on ne va pas tarder à s’en rendre compte. Ce sera aussi l’occasion pour ce détachement de faire une démonstration de son habileté à ruser. Une qualité qui va devenir indispensable dans la seconde partie, « Le pouvoir ». On y sent l’auteur des chroniques de Nicolas 1er et de François le Petit, désormais habitué à analyser les intrigues de pouvoir, dans son élément. Avec une jubilation non feinte, il nous détaille les moyens – souvent peu recommandables en terme de justice, de loyauté ou d’équité – mis en œuvre pour régner.

Mais c’est avec la trosième partie, « L’aventure » que je me suis le plus régalé. Dans les ruelles d’Alexandrie, sur la piste de ces reliques convoitées par les deux émissaires, Marino Bon et Rustico, on savoure, on tue, on s’amourache, on s’enivre au point d’oublier sa mission première, ou presque. Mais au bout du compte, on mettra bien la main sur ce que l’on pourra présenter comme les reliques authentiques. À moins que le titre du dernier chapitre, « La légende » ne soit aussi ne mise en garde sur la véracité historique de cette expédition. Mais qu’importe, l’essentiel n’est-il pas de «construire le roman national» comme on a pu l’écrire de l’histoire de France. Dans cette mission là, Patrick Rambaud est inégalable!


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Le chat botté

Rien de plus versatile que le cœur des peuples ! En 1795, celui des français a changé : rassasiés de sang et de massacres, ils vomissent la Terreur et son cortège de têtes coupées. La Convention s’installe et inaugure un nouveau régime où l’insouciance est reine. Fêtes, banquets, ballets… Le Tout Paris s’étourdit dans une suite sans fin de réjouissances où les muscadins, jeunes royalistes à la tête chaude et aux tenues extravagantes, mènent la danse. Tous pensent que le temps de la violence est révolu. Mais ils se trompent : à la porte fermée des magasins, la populace gronde, elle a faim, elle a froid et dévorerait bien tout cru ce gouvernement de pacotille qui l’affame et la néglige. Dans ce contexte lourd de menace, évolue le jeune Saint-Aubin, nobliau obsédé par le désir de venger sa famille massacré par les jacobins. Les hasards de sa vie agitée l’entraineront à croiser de nombreux personnages, dont un particulièrement intriguant : un général corse presque aussi jeune que lui, à l’accent épouvantable et à l’ambition vivace. Vous n’avez sûrement jamais entendu parler de lui… Il s’appelle Napoléon Bonaparte.



Avec son « Chat Botté », Patrick Rambaud nous prouve que le temps du roman historique n’est pas mort avec Alexandre Dumas. Avec un humour, une vivacité et un brio que n’auraient pas renié notre ventripotent romancier national, il fait revivre pour nous les dernières années, complexes et contrastées, de la Révolution française. Les fanatiques du petit corse pourraient râler en voyant leur idole presque relégué au second plan par les nombreux autres personnages du récit mais cela ne m’a nullement gêné. Plus que son portrait, c’est celui de l’époque qui l’a vu naître que dresse Rambaud. Il rappelle ce fait capital : Bonaparte aura beau décrier la Révolution, il en est l’héritier et son extraordinaire ascension n’aurait jamais été possible sans elle. Le tout donne un récit court mais qui réunit tous les ingrédients d’un excellent roman historique, aussi divertissant qu’instructif.

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La Bataille

Un livre dont je ne ressors pas indemne. Pourtant court, il est dur à digérer car il est dense et âpre. Un récit de bataille diaboliquement précis, entrant dans un incroyable nombre de détails.

Outre le contexte sanglant, une vraie boucherie en fait, on sent du pessimisme voir de la mélancolie d'un temps d'avant, pourtant pas si vieux. L'objectif stratégique de cette bataille volontairement occulté, contraste affreusement avec la proximité que nous vivons avec les différents protagonistes.

Essentiellement des hommes, à l'abnégation incroyable pour un civil du 21ème siècle, aux passions des plus simples, comme la survie, aux plus sophistiqués, comme l'art. Le personnage de Massena est celui qui m'a le plus enthousiasmé.

Je n'ai pas d'élément de comparaison littéraire, mais le Napoléon présenté est assez détestable. Hormis son charisme et ses qualités de chef de guerre, on nous livre un personnage irritable, se sentant fragile politiquement et très sang bleu. Comme les soldats, j'ai pris un coup à entendre jouer à la flûte la Marseillaise par des soldats Autrichiens, sacré symbole.

Nos sens sont très sollicités, on sent la fumée, la gangrène, on est assourdit par les canonnades, écœuré par le bouillon de cheval, aveuglé par le brouillard. Heureusement, il reste quelques élans du cœur et comme une caresse, du Haydn au piano par Haydn lui même...







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La Bataille

Livre acheté en 1997 lorsque Patrick Rambaud reçut le prix Goncourt, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire.

On vit la bataille d'Essling, pas la plus connue des campagnes napoléoniennes, comme si on s'y trouvait.

Une manière réaliste de voir ces batailles, loin des épopées habituelles.

Un très bon roman.
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La Bataille

Roman instructif nous plaçant au coeur d'une bataille de Napoléon en recréant toute l'ambiance. La plupart des grands maréchaux et généraux sont présents dans les tableaux de cette histoire de France.
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Il neigeait

7 septembre 1812, l’armée russe abandonne Moscou, laissant les troupes françaises victorieuses défilaient dans les rues de la cité des tsars. Mais la prise de Moscou s’avère un cadeau empoisonnée : quelques jours après l’installation des français en ville, des incendies se déclarent partout et ravagent la capitale, réduisant les neuf dixièmes des bâtiments en cendres. Il faut quitter la ville, faire retraite vers la France mais des centaines de kilomètres séparent les troupes de la Mère Patrie, une étendue sans fin de boue, de forêts et de glace. « Il neigeait. » L’armée s’étale comme un long serpent sur les terres désertiques, laissant derrière elle une trainée de cadavres et de chevaux gelés. Les hommes avancent, l’estomac dans les talons, la peur au ventre. « Il neigeait, il neigeait toujours ! » Le bilan sera glaçant : 200 000 morts, 150 000 prisonniers et cela sans compter les désertions. A la tête de cette armée en déroute, l’Empereur, spectre impassible et distant, regarde son peuple se faire dévorer vivant par l’hiver russe.



Après un premier roman remarquable sur la bataille d’Essling, Patrick Rambaud s’attaque à un gros morceau, digne des plus grands tragédiens : la retraite de Russie. Et avec quelle efficacité ! A travers les parcours entrelacés d’une poignée de personnages (un officier de cavalerie violent et bourru, son domestique plus ou moins dévoué, une troupe de comédiens, un secrétaire arriviste… ) Rambaud fait revivre pour nous l’un des épisodes les plus dramatiques des guerres napoléoniennes. Je n’ose dire « l’épopée » car il n’y a assurément rien d’épique dans cette longue suite de morts cruelles et de lâchetés. La descente aux enfers y est éprouvante, d’autant plus marquante qu’elle est épicée de nombreuses touches d’humour noir. La volonté de l’auteur de désacraliser le personnage de Napoléon Bonaparte y est évidente. Un peu trop même, s’il faut être équitable. De toute évidence, Rambaud nourrit un rapport conflictuel au personnage… Il le juge fascinant mais ne le porte pas dans son cœur, loin s’en faut. Son Empereur est un bouffon vaniteux, complétement coupé du monde qui l’entoure, assez semblable à celui mis en scène par Tolstoï. A lui dénier tout génie et même toute compétence, Rambaud finit par lui ôter toute crédibilité – c’est oublié que Napoléon a toujours été un homme capable de créer sa propre chance et pas seulement de se laisser porter par elle.



Ce petit bémol a légèrement entamé le plaisir que j’ai éprouvé à la lecture de ce passionnant roman, sans le gâcher pour autant. Si tous les romans historiques pouvaient être de cette qualité, quel pied se serait !

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La bataille, tome 2

Mai 1809, La bataille d'Esling bat son plein. Mais elle n'est pas encore gagné pour Napoléon. L'ennemi est enragé et la destruction du pont reliant la rive de Vienne, capitale de l'Autriche-Hongrie, à celle d'Esling n'arrange pas le ravitaillement et l'apport de renforts.



Napoléon dépêche ses courriers aux quatre coins du champ de bataille avec les ordres. L'un d'eux, le colonel Lejeune, passe et repasse les différents fronts, pas seulement pour délivrer les ordres de l'Empereur, mais aussi pour remonter les informations.

Sans les officiers de liaison, Napoléon ne peut excercer ses talents de tacticien.



Après une première journée d'intense combats des deux côtés, on s'occupe des morts et les blessés. MAis pas de relâche, l'ennemi n'est pas encore à terre. Sans renforts et sans approvisionnements en munitions, la deuxième journée s'annonce difficile.

Napoléon parle de repli, mais il sait qu'il n'en est nulle question.



Une bataille peu connue de Napoléon, et pour cause. C'est la première "défaite" de l'Empereur. Des milliers de morts et un match nul entre les deux camps.



Comme toujours, une superbe fresque issue de l'oeuvre de Patrick Rambaud, sur une adaptation de Frédéric Richaud, sous un dessin de Yvan Gil qui est toujours aussi époustouflant.

Il est certain que le tome 3 concluera cette histoire qui tient en haleine. Il ne serait guère étonnant que la version BD de "La bataille" ne ramasse pas des prix.
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Il neigeait

Dans ce deuxième livre de sa trilogie sur Napoléon, Patrick Rambaud nous narre le chaos que fut la retraite de Russie.

Construit de la même manière que " La bataille " ( Récit de la bataille d'Essling ), c'est-à-dire en prenant comme " héros principaux " des personnages de second rang.

Nous passons de l'entourage de l'empereur à celui de ses hommes de troupe. J'aime bien cette façon de nous raconter la " grande histoire " au travers de simples soldats.
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La Bataille, tome 3

Avant Bérézina, lu il y va quelques jours, Frédéric Richaud, Ivan Gil et Albertine Ralenti ont mis en dessins le roman qui valut le Goncourt à Patrick Rambaud, "La bataille", premier de sa trilogie Napoléonienne.

Ici, se livre la bataille D'Essling (banlieue de Vienne), terrible affrontement entre troupes françaises et autrichiennes qui fit des dizaines de milliers de victimes, en ce mois de mai 1809. C'est au cours de cette bataille que le célèbre Maréchal Lannes fut grièvement blessé entraînant sa mort quelques jours plus tard.

Si le génie français sait construire des ponts, l'Autrichien sait les détruire. Mais l'empereur est têtu, s'il doit se replier, il ne s'avoue pas vaincu.

Pour encourager ses troupes et prouver son autorité, il n'hésite pas à approcher les zones de combat ni à parader... au péril de sa vie.

Là encore, une magnifique adaptation d'un roman encensé et récompensé en son temps...





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Emmanuel Le Magnifique

Les livres sur l’actualité politique, très peu pour moi

Heureuse surprise avec ce livre de Patrick Rambaud sur les débuts d’Emmanuel Macron en Prince de notre belle France

C’est humoristique à souhait, ce n’est jamais partisan et, surtout, c’est reposant de pouvoir rire de la politique

Loin de la surabondance, ad nauseam , d’information en continu que nous déversent les chaînes officielles .

Loin de cette suspicion permanente et agressive de certaines officines autoproclamées détentrices de la vérité ultime et qui suintent surtout la haine et la jalousie( je ne parle pas du Canard Enchainé qui depuis des décennies sait allier vraies révélations et humour décalé ou grivois)

Patrick Rambaud regarde tout cela de haut et à le trait caustique sans aucune méchanceté envers les hommes politiques et les autres.Son portrait de Jean D’Ormesson est hilarant et sonne juste

Bref, un bon moment de détente pour s’ élever aux dessus des miasmes quotidiens de la politique au jour le jour

Les farouches partisans trouveront à redire

Personnellement, j’ai bien apprécié cet humour décalé, à consommer avec modération cependant pour les passionnés de littérature
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Emmanuel Le Magnifique

Malgré toute l'affection - réelle - que j'ai pour Patrick Rambaud depuis des années, on peut se demander pourquoi et comment, alors qu'il analyse si pertinemment le mouvement des GJ - "parthénogenèse énervée, sans âme et sans précédent, des réseaux sociaux" -, il voit autre chose en EM que ce que TOUS les observateurs intelligents y voient parce que c'est évident: un fantoche mytho-mégalo qui aurait fini au RSA pour crétinisme caractérisé s'il n'avait pas été un fils à papa et finalement le Pinocchio de la haute finance (là-dessus, des gens aussi disparates que Michel Onfray, François Ruffin, Emmanuel Todd, Natacha Polony ou Alain de Benoist sont d'accord): le faux cursus à l'ENS, les fausses relations avec Ricoeur, les fausses relations avec Abdelwahab Meddeb... etc. tout ça explique que Villeurbanne soit dans la banlieue de Lille, que la Guyane soit une île, qu'il "y a des poissons y a des frères et des soeurs"... et tout ça pose un VRAI problème, et consacre une rupture avec les prédécesseurs qui étaient des escrocs, on va dire... "normaux". Et je ne parle pas des soins cosmétiques... Incompréhensible que Rambaud soit passé à côté de cette spécificité-là.
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Il neigeait



La Feuille Volante n° 1301

Il neigeait – Patrick Rambaud – Grasset.



Juin 1812, la Grande Armée vient d'entrer dans Moscou. La ville est déserte et s'embrase, la répression violente suit les exactions, l'Empereur est malade et son Empire commence à montrer des signes inquiétants de délitement à cause notamment des nombreuses défections de ses alliés, des désertions dans leurs rangs. L'armée de l'Empereur est affaiblie par la dysenterie, désorientée, réduite au pillage pour survivre. Il espérait conclure la paix mais le Tsar ne se montre pas, se dérobe même. Tout cela n'était pas dans les plans de Napoléon qui, jusque là paraissait infaillible et quasiment indestructible. A l'automne, cette armée en guenilles suivie des civils quittent Moscou avec provisions, butin et surtout sa foi inébranlable en l'Empereur. Ainsi commence ce repli désordonné et désastreux sur des routes impraticables, des marais insalubres, des rivières gelées, des soldats harcelés par les paysans russes et par les attaques des Cosaques. L'Empereur est de plus en plus délirant et, coupé des réalités, refuse l'évidence, se satisfait de la désinformation véhiculée dans le « Bulletin » de l'armée, ne conçoit ni la défaite ni sa propre capture qu'il évitera grâce éventuellement au poison qu'il porte sur lui et avance vers Paris où déjà on le dit mort.



C'est le capitaine d'Herbigny, manchot et matamore, un officier des dragons de la Garde qui va nous servir de guide pendant cette épopée mais aussi Sébastien Roque, un sous-secrétaire de l'Empereur sans oublier Henry Beyle, chargé du ravitaillement de l' armée, qui ne s'appelle pas encore Stendhal. A travers leurs yeux, le lecteur va assister au chemin de croix de cette armée en loques, jadis victorieuse et qui maintenant agonise dans l'hiver russe où non seulement chacun doit sauver sa propre vie face à la peur de la mort et aux épidémies mais où la faim autorise les pires atrocités au mépris de la discipline et du respect de la vie de ses propres compagnons d'armes. A la progression surréaliste des hommes et des chevaux dans cet univers hostile et glacé il faut ajouter le délire qui s'empare des soldats livrés à eux-mêmes, le dévouement désespéré des pontonniers de la Bérézina et bien entendu, l'esprit de lucre de quelques-uns qui profitent d'une situation inédite pour s'enrichir au détriment des autres. C'est une belle évocation de cette espèce humaine dont on nous vante un peu trop souvent le côté altruiste



L'image de Napoléon en prend un coup. Il n'est plus le génial tacticien et le stratège militaire devant qui l'Europe entière a plié, le général adoré par ses soldats… Il redevient un homme vaincu par les éléments, seulement capable d'abandonner à elle-même cette belle armée qui faisait sa fierté et la terreur de ses ennemis, au point que ses soldats finissent par préférer la mort par suicide pour abréger leurs souffrances. Une telle attitude qui rappelle celle qui fut la sienne en Égypte, est évidement indigne d'un vrai chef, d'autant qu'il justifie cette lâcheté par sa présence indispensable à Paris pour défendre le peu de pouvoir qui lui reste. Abandonner ainsi ses soldats à eux-mêmes, avec pour seul mot d'ordre la survie est impensable pour des hommes qui ont accepté aveuglément de le suivre. Au-delà de l'administrateur, du conquérant, du magnifique souverain, du séducteur, il montre son vrai visage, lui qui parlait volontiers de paix mais ne cessa de faire la guerre pendant toute sa vie et de semer la mort autour de lui. Ce roman, dont le titre est emprunté à un poème épique de Victor Hugo, retrace cette désolante retraite de Russie, Napoléon, ce grand stratège militaire, vaincu par l'hiver ! Il n'est plus l'homme providentiel qui a sorti la France du chaos révolutionnaire mais celui qui au contraire l'y a à nouveau précipité. Et pourtant, la foi de ses soldats est telle qu'une seule lueur d'espoir suffit à les faire revivre et avancer. Je suis aussi toujours étonné par le destin de ces maréchaux qui, chargeant à le tête de leurs hommes, dans des engagements meurtriers sont souvent miraculeusement épargnés par les balles et les boulets.



Ce roman s'inscrit dans la tétralogie que notre auteur a consacré à Napoléon. Fidèle à son habitude, Patrick Rambaud nous offre un roman richement documenté, particulièrement réaliste dans ses vocations et descriptions, fort bien écrit et passionnant jusqu'à la fin, et qui, au-delà de l'historiographie officielle, nous donne à réfléchir sur le destin de ces hommes autoproclamés sauveurs de l'humanité mais qui en fait sont rattrapés par la réalité.



©Hervé GAUTIER – Décembre 2018.http://hervegautier.e-monsite.com
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Les aventures de Mai

Cette année du cinquantenaire est l'année où jamais pour s'informer sur mai 68. Trop proche de moi pour que je m'y intéresse avant comme un vrai sujet historique, mais trop loin pour que j'ai pu réellement en entendre bien parler (mes parents étaient bien loin des barricades et des manifs dans leur jeunesse).



Ce livre, dans son choix d'un récit au jour le jour, comme un roman feuilleton, était sans doute le meilleur des choix pour se plonger dans la réalité de ce mois de mai. Rambaud choisit comme héros les anonymes de chaque camp, en évoquant par petits morceaux seulement les "stars" que furent Cohn-Bendit... ou De Gaulle en face. Les passages sans transition d'un amphi de la Sorbonne à un bureau politique en passant par un commissariat ou une usine, donne un rythme soutenu et rendent assez bien la folie de cette période, où il s'est passé en un mois ce que rêvent de commenter les chaines infos actuelles en un an.



Le pari de faire revivre ce moment qui appartient à l'histoire est parfaitement réussi. Je ne sais pas comment réagirait quelqu'un qui a vécu cette période face à ce type d'ouvrage, espérons que d'autres critiques pourront nous et me permettre de le savoir.



Merci à NetGalley et aux éditions Grasset de m'avoir offert ce voyage dans le temps.
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