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Critiques de Philippe Grimbert (781)
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La mauvaise rencontre

L’auteur nous raconte l’histoire d’une amitié qui remonte à l’enfance des deux héros Loup, le narrateur et Mando, qui sont indissociables, presque des jumeaux. Ils font tout, ensemble depuis le bac à sable, les mères qui discutent, poussettes à la main, puis les bancs de l’école à part ce jour où le narrateur (probablement l’auteur lui-même) refuse au dernier moment de partir en colonie de vacance.



Mando, parti seul, revient avec un bras cassé, de la rancœur et ne dira jamais ce qui s’est passé, la version officielle : accident de ski. Il redonne une chance à leur amitié.



On découvre leurs jeux morbides au cimetière du Père Lachaise, les séances de spiritisme mais, peu à peu, ils s’éloignent, séparés par les études. Leurs chemins divergent. L’auteur découvre la psychanalyse, assistant aux séminaires d’un psy que Mando surnomme « le professeur psychopompe » et derrière lequel on imagine Lacan. Et un jour, c’est la rupture.



J’ai été frappée également par toutes les morts qui entoure le narrateur, les deuils successifs qu’il doit faire : Nine, la personne qui l’a élevé, puis sa mère… ainsi que les petites trahisons envers Mando mais aussi les autres membres de la famille (Nine qu’il n’est pas allé voir à l’hôpital, comme s’il y avait un déni de la maladie, de la mort…)



Loup évoque les relations de Mando avec sa mère, qu’il appelle par son prénom, avec une tirade à propos du Christ qui laisse perplexe, car lourde de signification :



« Une vingtaine de coups de fouet, une couronne d’épines qui lui a égratigné le front et puis, oui, la crucifixion ! Là, je veux bien, ça a dû être pénible, les clous, tout ça… mais qu’est-ce que c’est par rapport à ce qu’ils ont souffert à Auschwitz, des années durant… » P 50



Philippe Grimbert laisse remonter ses souvenirs pour reconstituer l’histoire a postériori, s’appuyant sur le journal de son ami, car il se sent coupable de ne pas avoir vu (ou peut-être voulu) voir que son ami n’avait pas un comportement, un discours normaux, qu’une fêlure s’était installée, avec une phrase choc : « on ne devient pas psychotique, on l’est » .



L’auteur nous livre une très belle évocation de la dissociation, la dualité dans la psychose (cf. les dessins de Mando).



Lequel des deux a fait la mauvaise rencontre ? telle est la question qu’on se pose, mais y-a-t-il une réponse ?



J’ai beaucoup aimé ce livre, cet auteur me plaît parles thèmes abordés, le style simple mais percutant.
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Un garçon singulier

J’ai beaucoup aimé l’atmosphère de ce livre, atmosphère feutrée qui a pour décor les bords de mer en Normandie. Un garçon singulier est la rencontre entre Louis, étudiant qui n’arrive pas à s’affirmer , qui ne trouve pas sa place et Iannis , adolescent autiste.

Louis va pendant un mois jouer le rôle de babysitter . Un lien va rapidement se créer entre ces deux êtres « singuliers ». Ils vont réussir à s’apprivoiser. Ce lien est beau, touchant et montre combien le respect, l’écoute de l’autre peut se faire sans parole.

Au contact de Iannis, mais aussi d’Hélène, la mère de Iannis, et de Horville, station balnéaire ,Louis va se remémorer des souvenirs d’enfance, grandir, se transformer.

Philippe Grimbert nous décrit des relations humaines aux contours flous qui nous bousculent, nous troublent.

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La Petite Robe de Paul

un petit roman qui marque et qui parle d'un sujet peu prisé. La perte d'un enfant qui n'a pas eu le temps de naître, ce deuil qui n'en est pas un chez nous. Un couple qui pense avoir surmonté cela depuis des années replonge dans les silences, la tristesse, cette perte qui ne se nomme pas. Très bien écrit, se tient jusqu'aux dernières lignes.
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La Petite Robe de Paul

De passage dans une ville inconnue, Paul est fasciné par une petite robe d'enfant dans une vitrine. Bien qu'il ne connaisse pas de fillette à qui l'offrir, il ne peut s'empêcher de l'acheter, et la choisit en taille "six ans"... Mais de retour chez lui, comment expliquer à sa femme ce geste qu'il ne comprend pas lui-même ?



Des réflexions très intéressantes sur le couple, les non-dits conjugaux, le mensonge par omission, la souffrance du trahi qui préfère parfois ignorer plutôt que questionner - quitte à élucubrer les scénarios les plus inquiétants. Il est également question de deuil, des fantômes de notre passé et de celui de nos ancêtres, des secrets de famille, et du poids des périodes anniversaires, remémorées ou gravées dans notre inconscient… Autant de thèmes passionnants qui rendent ce récit agréable à lire et captivant, bien qu'un peu trop lourd de secrets de famille, quand même. J'ai aimé le sort - beau et émouvant - finalement dévolu à la petite robe.



De cet auteur, j'avais été déçue par 'Un garçon singulier' et 'La mauvaise rencontre', mais 'Un secret' m'avait beaucoup plu (on y retrouve un des thèmes esquissés ici). J'ai apprécié également, dans un autre registre, 'Chantons sous la psy'.
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Les morts ne nous aiment plus

Le narrateur est écrivain, psychanalyste, et spécialiste du deuil

Il fait des conférences sur le sujet et sait soutenir les gens dans la douleur

Mais quand lui-même a une expérience de mort imminente suite à un malaise, puis quand sa femme meurt subitement, il ne maitrise plus sa douleur et cherche comment survivre

C’est alors qu’il fait appel à Jacob Shade qui propose, ni plus ni moins, de fabriquer des « avatars » de défunts qui, correctement programmés, peuvent dialoguer sur écran avec les vivants…



J’avais beaucoup apprécié les autres romans de Philippe Grimbert, il sait raconter des histoires et intégrer des ressentis très personnels dans la psychologie de ses personnages grâce, sans doute, à son expérience de psychanalyste.

Mais là j’ai trouvé que le roman reposait sur une seule (bonne) idée, celle de pouvoir dialoguer avec ses proches décédés grâce à un avatar minutieusement reconstitué.

Une société américaine propose déjà de récolter toutes les traces numériques d’une personne pour générer un avatar.

Philippe Grimbert met en scène cette idée mais n’a pas réussi, chez moi, à incarner suffisamment son narrateur pour m’émouvoir.

En revanche il réussit à mettre en garde contre de telles pratiques vraiment inquiétantes !

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Un garçon singulier

C’est encore l’histoire d’une amitié qui s’établit entre Louis, étudiant mais qui ne sait pas très bien quelle voie choisir et tombe sur une petite annonce : un couple cherche quelqu’un pour s’occuper de Iannis, son fils singulier dans le village d’Horville où il a passé ses vacances pendant plusieurs années lorsqu’il était enfant.



J’ai un ressenti curieux, une gêne vis-à-vis du comportement des parents envers leur fils, ado de seize ans, très certainement autiste dont on veut se débarrasser pour le mettre en institution car il est trop encombrant. On le nourrit, on le lave, on affronte les accès d’angoisse. Mais aucun signe d’affection, ils traînent un boulet en gros.



Ils confient ce gardiennage à Louis pour respirer, pour que la mère puisse écrire tranquillement ses livres érotiques. D’autres personnes ont essayé de s’occuper de Iannis mais n’ont jamais tenu très longtemps.



On a donc un retour aux sources pour Louis, qui part à la quête d’un passé enfoui si profondément qu’il ne se manifeste que dans les rêves. On sent qu’il s’est passé quelque chose d’important.



J’ai aimé l’évolution de Louis, jeune étudiant réservé timide, on l’appelle le grand taciturne, qui parvient à pénétrer dans l’univers de cet ado qui est capable de réaliser beaucoup plus de choses que ne l’imaginent ses parents :



« Quand ils ne m’appelaient pas le grand taciturne, mes parents, comme l’auteur de l’annonce, disaient de moi que j’étais un garçon singulier. Ma tendance à la solitude les inquiétait : enfant, je ne me mêlais pas aux jeux des autres et à l’adolescence, je préférais la compagnie de mes auteurs favoris à toute autre ». P 15



Leur évolution à deux avec les souvenirs du passé qui veut revenir à la surface pour l’un tandis que l’autre perçoit des émotions tel un médium, il n’a pas besoin des mots pour se faire comprendre. Entre eux se tisse un lien fort qui réserve des surprises à la fin.



Cette complicité qui s’établit, se construit, ces deux vies qui s’interpénètrent m’ont plu, mais la mère m’a vraiment horripilée avec son côté nymphomane qui traque Louis d’une façon très glauque et j’avoue qu’elle a gâché le plaisir de cette lecture. J’éprouve quelques difficultés avec certains personnages féminins de Philippe Grimbert (cf. ma critique de « La petite robe de Paul »).



Un texte plein de mélancolie, des souvenirs qui tentent de se frayer un passage, alternant le présent et le passé (en italique), qui m’ont davantage marquée. Donc, une lecture qui me laisse une impression mitigée, ne sachant même pas si j’ai aimé ou non; je vais donc arrêter, pour l’instant du moins, l’exploration de l’univers de l’auteur.
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Un secret

Un Secret de Philippe Grimbert, "ce livre serait sa tombe, ce livre sera sa délivrance" .





C'est la famille Grimbert toute entière qui vient à nous dans ce livre de la délivrance.



Philippe Grimbert affronte le passé de sa famille, cette mise à nu est devenue nécessaire autant pour le psychanalyste, que pour lui, maillon de cette famille qu'il nous fait découvrir, à 56 ans, « leur trouble », leur flou comme leur clarté, un voile qui se déchire.



"Depuis que je pouvais les nommer, les fantômes avaient desserré leur étreinte: j'allais devenir un homme.”, comprendre et pouvoir les aimer enfin, tel est le dessein, de Philippe Grimbert dans ce récit, délivrer son père du poids de sa culpabilité, incapable qu'il est de dire, qui et pourquoi ils sont partis, qui manque à l'appel...



L'enfant ne juge pas, il veut seulement chérir son frère, il a deviné, puis imaginé, pour le faire vivre à ses côtés, son double encore plus fort et plus beau, il déambulait “son nouveau compagnon, Sim.

Oú étais-je allé lui chercher ce nom? Dans l'odeur poussiéreuse de sa peluche? Au détour des silence de ma mère, dans la tristesse de mon père? Sim, Sim ! Je promenais mon chien dans l'appartement et je ne voulais rien savoir du trouble de mes parents, lorsqu'il m'entendaient l'appeler.”



Le passé n'est pas trahi seulement occulté, simplifié comme si l'enfant ne devait pas souffrir, cette souffrance que ses parents taisait, émergeait dans leurs yeux, Philippe la voyait, trop peut être,”il s'écorchait aux barbelés d'un enclos de silence.”



C'est Louise la fidèle amie de la famille qui craque la première, comme ces parents qui, en vous voyant fondent en larmes, sans raison, rien que de vous voir, quand la passé remonte si fort!

“Le lendemain de mes quinze ans, j'apprenais enfin ce que j'avais toujours su. J'aurais pu moi aussi coudre l'insigne à ma poitrine”.

“Jour après jour, au fil de nos rendez-vous, Louise tournait pour moi les pages d'un livre que je n'avais encore jamais feuilleté. J'entrais avec elle dans la tourmente que mes parents avaient traversé en sa compagnie.”



J'apprenais à aimer Hannah la timide, la mère parfaite, et Simon ce frère que j'avais tant attendu, je découvrais leur passé et leurs souffrances. “J'offrais enfin à Simon la sépulture à laquelle il n'avait jamais eu droit. Il allait y dormir, en compagnie des enfants qui avaient connu son destin, sur cette page portant sa photo, ses dates si rapprochées et son nom, dont l'orthographe différait si peu du mien. Ce livre serait sa tombe.”



Puis la mort de notre chien fut l'occasion d'un nouveau retournement : je venais de délivrer mon père et ma mère de leur secret.



Le choix de “aime au lieu de haine”, se déploie dans ce roman familial avec une vérité et une pudeur extrême. Parler, exprimer la douleur, et faire revivre les épisodes de la guerre, les éclairer de façon singulière, était un défi littéraire.

C'est avec un style épuré, sobre presque austère que Philippe Grimbert réussi son pari, nous émouvoir sans fioritures sans larmes inutiles.



L'auteur lui aussi ne “succombait plus sous le poids de ce silence, il le portait et il étoffait ses épaules.”



Un très beau livre, d'une très grande tenue, donné maintenant à lire aux élèves, comme un grand classique.

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La Petite Robe de Paul

Waou! Une vraie claque! Aussi intelligent et sensible qu' "Un secret", aussi fin et profond que "La mauvaise rencontre" mais encore plus troublant, "La petite robe de Paul" est sans aucun doute le plus dérangeant des Grimbert!

Nous plongeant dans le plus insondable de l'intimité d'un couple, l'auteur nous invite à pénétrer dans les coins les plus reculés de l'âme de ses protagonistes, où nous rencontrerons amour et tendresse, mais aussi haine, regrets, douleur, secrets et perversions.

C'est avec un prégnant sentiment d'angoisse et de malaise que j'ai quitté ce livre, que je recommande néanmoins chaudement car si il n'est pas facile ni léger, il est intelligent et vrai, et quatre ans après ma lecture, il reste vif comme peu d'autres livres dans ma mémoire!
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Un secret

J’ai toujours eu du mal avec les généalogies complexes, les familles recomposées où le beau-père est le nouveau compagnon de la mère ou bien le père de chaque conjoint pour l'autre, idem pour la belle-mère.

Une sorte de handicap professionnel pour un psychologue ! Ici, “j’ai appris que mon père et ma mère avant de devenir mari et femme étaient beau-frère et belle soeur”… oui, en se concentrant, c’est évident !



Mais ce n’est pas le lourd secret dont parle ce livre : “il s'enfonçait dans la nuit afin que je puisse voir le jour”, je vous l'avais dit c’est un secret bien gardé que je ne déflorerai pas car, évidemment, il constitue la clé de voûte de ce roman.



Délivrer son père de son secret sera l’acte fondateur qui fera de Philippe Grimbert un psychanalyste que l’on retrouve quand il évoque son changement de nom de Grinberg en Grimbert : “un “m” pour un “n”, un “t” pour un “g”, deux infimes modifications. mais “aime” avait recouvert “haine”, dépossédé du “j’ai” j'obéissais à l'impératif du “tais”.



Ce livre poignant referme une page sur un secret comme la période de la guerre et de la déportation des juifs a pu en générer.



Des histoires de vie, des histoires de mort que personne n’aura à revivre, quoique...

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Un secret

Enfant unique, pour tromper sa solitude et le manque d'attention de son père Maxime, un homme vouant un véritable culte pour le sport, au même titre que sa femme Nadia, le jeune Philippe va s'inventer un frère. Parce qu'il ne correspond pas au profil espéré par son père, c'est dans les études que cet enfant chétif se réfugie, espérant ainsi faire la fierté de son paternel à défaut de le décevoir par sa nature fluette.

Au fond de lui, il perçoit dans l'attitude de ses parents, une ombre sous-jacente comme un secret dont il ne détient pas la clé.

C'est auprès de Louise qu'il va apprendre l'existence d'un frère qui n'est plus, issue de son premier mariage avec Hannah, tous deux, conduits malencontreusement dans les camps de la mort.

Dans cette autobiographie, Philippe Grimbert nous renvoie dans une période sombre de l'histoire de la Shoah, des convois de l'horreur, les aller simples pour ces femmes et ces enfants dont Hannah et son fils Simon, l'épaisse fumée des trains, des camps qui empestent la mort et au centre de toute cette noirceur, un homme et une femme, incapables de résister à leur attirance mutuelle, un bonheur coupable qu'ils ont construit sur les braises de la déportation pour Hannah et son fils qui ne reviendront pas vivants.



Si le contenu du récit laisse un goût amer au lecteur, la fin est terriblement percutante et émouvante.

Avec une grande maitrise, l'auteur retrace le parcours de ceux qui ne sont jamais revenu de leur voyage au bout de la nuit, au bout de l'horreur, au bout du bout.

Une lecture qui prend aux tripes remarquablement décrit par Philippe Grimbert.





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Et toujours elle m'écrivait

J’ai bien aimé la construction du livre qui alterne le récit de Jean-Marc et les interprétations de Philippe Grimbert et je remercie vivement les éditions Albin Michel et babelio.com de m’avoir permis d’en lire les épreuves.



Par contre, j’ai mis du temps pour rédiger cette critique car c’est difficile de parler d’un tel livre ; on a l’impression de s’immiscer dans l’intimité de l’auteur, comme une effraction et en parallèle, on se livre à une auto-analyse comme en écho avec ce qu’analysent les auteurs.



Jean-Marc raconte l’histoire de sa vie, via la psychanalyse, qu’il a choisi pour ne pas tomber dans la dépression. Il effectue trois démarches consécutives avec différentes méthodes : allongé sur le divan durant la première avec un analyste intervenant de façon minimaliste, puis assis en face à face, lors de la deuxième…



Il décrit bien sa relation avec son père, sa mère toxique, exigeante qui lui répète souvent qu’elle ne l’a pas désiré et qu’il a failli lui coûter la vie et la culpabilité que cela engendre chez lui.



On a une belle étude de ce qu’on appelait autrefois la cure par la parole, et des différentes techniques, l’importance de la neutralité bienveillante, l’analyste ne doit pas être un ami et on doit savoir fort peu de choses sur sa vie privée.



On retrouve une description des thèmes importants de la psychanalyse sans tomber dans la caricature : on aborde les Lacaniens, les Freudiens en ne gardant que ce qu’ils ont apporté vraiment sans les interprétations rigides qu’ont pu en faire les disciples de ces deux figures de la psychanalyse, par exemple la fameuse durée de séance fixée à quarante-cinq minutes, érigée en règle absolue par les disciples de Freud et qui en fait était liée à la durée de consommation de ses cigares !!!



On retrouve ainsi le transfert, le contre-transfert, le signifié, le signifiant, les jeux de mots, l’analyse des significations sous-jacentes lorsqu’on emploie telle ou telle locution ou expression.



Jean-Marc dit notamment : « je passais le plus clair de mon temps à contempler mon imperméable accroché à une patère fixé près de la porte », ce qui donne : patère pater, imper, un père…



Il est très lucide, vis-à-vis de lui-même et parle de l’importance de l’écriture, de ces chansons qui reviennent en boucle dans notre tête, martelant un message que nous ne parvenons pas toujours à identifier.



Je me suis régalée mais c’est mon métier donc peut-être suis-je partiale… le rituel immuable imposée par la technique du « cerbère mutique » m’a beaucoup amusée.
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Un secret

Le narrateur est un garçon, enfant unique, complexé par son physique, il s'invente un frère ainé. Plus tard, il va apprendre un pan totalement inconnu du passé de ses parents…

J'avais beaucoup entendu parler de ce livre et j'ai pu le découvrir grâce à Celvana lors de l'échange du pique-nique Babelio de Lyon. Un peu de mal au début avec le complexe qu'il développe vis-à-vis de ses parents sportifs car lui-même est chétif. Le coeur du livre avec cette histoire d'amour qui va entraîner un enchainement d'événements qui va bouleverser le destin de plusieurs personnes est prenant, bouleversant. Je ne sais pas si l'histoire est en partie autobiographique (il parle des Grimbert) mais elle montre les drames qu'il peut y avoir pour les juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Le style de Philippe Grimbert, sans dialogues et peu détaillé, manque un peu d'éclat, mais c'est vrai qu'en ce moment, il ne me faut pas des livres avec de sombres histoires… Peut-être l'aurai-je mieux apprécié à un autre moment. Je note tout de même le film avec Patrick Bruel.

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Un secret

Un petit garçon chétif découvre la réalité de sa famille à travers les récits de sa voisine Louise. Le frère qu'il s'imagine va devenir réalité . Les fils se nouent et se dénouent tout au long de ce court mais très intense roman.

Le style percutant ne laisse aucun répit au lecteur et si l'histoire a un tout petit peu de mal à se mettre en place , l'envol qu'elle prend est très puissant et ne peut laisser indifférent.

La structure du roman est elle même intéressante , portée par une langue simple mais précise , toute en nuances et non dits.

Un joli coup de force.
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Un secret

Un livre qui traite de la culpabilité et des secrets de famille que l'on croit enterrés à jamais.

L'écriture est très sensible, très agréable. L'auteur ne porte aucun jugement sur ses personnages , il livre l'histoire telle quelle, en expliquant les réactions de chacun par rapport aux événements vécus, leur façon de reagir, de se protéger, de protéger les autres.

Comment vivre dans l'ombre d'un secret de famille, car bien sûr les secrets sont faits pour être découverts à terme. Comment continuer d'avancer malgré le(s) poids que l'on porte.

Un livre touchant, dont le sujet est bien traité et l'histoire bien construite. Il ne me reste plus qu'à regarder l'adaption cinématographique.
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Un secret

Un roman teinté d'autobiographie touchant sur un amour fraternel qui cache un terrible secret de famille.

Le style de Grimbert est analytique et détaille finement la psychologie de ce petit garçon qui grandit au fil des terribles révélations de son entourage. Déformation professionnelle de l'auteur ? Sans doute un brin. Mais tout cela reste très clair et enlevé. Il n'y a pas de lourdeur ni de pathos dans ce récit. Une histoire qui respire cette innocence propre à l'enfance et à ses leurres.

Un beau petit roman qui se lit avec plaisir.
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Un secret

Un garçon seul, qui s’imagine d’avoir un frère aîné fort et bien portant. Un garçon maigre et précaire qui ne ressemble pas beaucoup à ses parents qui sont, en revanche, sportifs et sains. Un garçon qui a surtout peur de décevoir son père. Un garçon qui découvert par sa vieille amie Louise que ses parents lui ont caché un secret terrible. Un garçon qui se tait après cette découverte par amour pour ses parents.



Un petit livre impressionnant qui présente une histoire familiale française de la Seconde Guerre mondiale. C’est une histoire simple, dans laquelle on trouve des sentiments mêlés comme l’amour, la trahison, et la culpabilité. Même si on a lu déjà beaucoup de livres sur le thème de la persécution juive et sur le sentiment de la culpabilité injustifiée des survivants, ce livre vaut la peine. En effet, on ne peut jamais lire trop d’œuvres sur ce thème, je crois que chaque histoire de cette époque est digne d’attention.



C’est un bon livre qui se lit facilement et qui a gagné le Prix Goncourt des lycéens en 2004.


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Un secret

Je connaissais cette histoire parce que j’avais vu le film il y a quelques années et qu’il m’avait marquée par la tragédie qui marque le destin de la famille Grinberg (avant changement de nom). Si j’ai décidé de le lire, c’est d’abord pour répondre au Challenge Multi-défis 2019. Le livre de Philippe Grimbert fait partie de la liste des Goncourt Lycéens. J’ai remarqué que les prix décernés par les lycéens étaient souvent très bons et qu’ils n’hésitaient pas à sélectionner des romans qui s’inscrivent dans l’Histoire collective et qui racontent des épisodes tragiques. « Un secret » évoque à la fois l’extermination des Juifs et l’histoire plus personnelle des parents de Philippe Grimbert. Celui-ci a grandi dans l’ombre d’un frère qu’il s’était imaginé sans savoir en réalité qu’il avait réellement existé. Ce frère trop tôt disparu a été effacé de la mémoire familiale car les circonstances de sa mort étaient trop terribles et trop douloureuses pour les parents de l’écrivain. Car derrière sa mort, c’est aussi l’évocation d’une trahison conjugale, d’un adultère qui ne dit pas son nom. Le roman est court mais intense partagé en deux partie : la vie avec ce frère imaginaire ; la vie de ses parents et de ce frère, victime de la barbarie mais aussi de la douleur d’une mère. Philippe Grimbert ne juge pas, il revient sur ces faits presque cliniquement, ce n’est que dans la dernière page, quand il évoque son passage au Mémorial de la Shoah pour mettre un visage sur le nom d’un enfant assassiné, que l’émotion surgit et vous prend à la gorge. Un roman à lire !
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Un secret

Un secret bien gardé... parce que le faire resurgir ne rappellerait que la douleur d'un monde barbare qui a complètement perdu la tête!

Le sacrifice d'une femme qui soumet sa vie à l'ennemi pour échapper à la souffrance de la future infidélité de son mari.

Des noms qui ont été effacés et que l'on ne prononce jamais, un gamin qui au milieu de ce silence se doute de quelque chose.

Et cette adorable voisine qui ouvrira son cœur et racontera toute la vérité, pour le bien de tous.



Une histoire des plus tragiques, j'ai passé un moment extrêmement profond et émouvant entre ces pages.



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Nom de dieu !

Baptiste est un homme installé dans la société, marié, avec deux charmantes petites filles. Il travaille dans une usine de sucreries pour enfants. Seulement, voilà, Baptiste a une foi débordante en Dieu et d'une rare empathie pour son prochain. Catholique convaincu et fervent, il ne rate aucune messe, participe à une association d'entraide chrétienne, fait le clown bénévolement dans un hôpital pour enfants et passe finalement beaucoup plus de temps à aider son prochain que sa propre famille. Ce qui finit par décevoir son épouse qui, elle, suit une psychanalyse… Vous aurez compris que nous sommes ici dans une comédie de caricature. La suite est digne d'un vaudeville. Ce n'est pas le livre du siècle, mais contrairement à beaucoup de lecteurs babeliotes, j'ai aimé le côté superficiel du roman et me suis laissé prendre par cette intrigue assez farfelue. Il y a de nombreux rebondissements, pas toujours prévisibles. Et la façon très légère d'aborder la psychanalyse et la foi catholique m'ont bien plu. De quoi me changer de la pleine conscience et des thérapies cognitives et comportementales qui m'occupent parallèlement.
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Un secret

Un terrible secret de famille.

Une histoire d'amour passionnée.

Une quête d'identité.

Le sort des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

Classique me direz-vous ? Non, bouleversant.



Je retiens de ce récit intimiste, lu d'une traite, une très grande émotion.

Philippe Grimbert n'écrit pas ici pour « faire joli » mais pour partager son histoire personnelle, empreinte de non-dits, de souffrance et de malaise.

Mensonge, attirance, culpabilité… Tous les ingrédients du drame passionnel sont présents. Mais les conséquences, beaucoup plus terribles qu'une simple histoire d'adultère, marqueront à jamais la famille du narrateur.

Un style simple et touchant, tout en retenue.



Pour ceux qui ne l'auraient pas encore lu, je ne saurais que vous conseiller « Un secret ».

J'ai trouvé le film par ailleurs très bien adapté du roman.
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