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Critiques de Philippe Torreton (267)
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Mémé

mémé-Philippe Torreton-Editions J'ai lu

Lu en septembre 2017.

Philippe Torreton et sa mémé, c'est tout un univers.

Depuis qu'il est tout petit, on ne sait pas très bien qui veille sur qui, pour Philippe, sa mémé, c'est sacré.

Une mémé qui a connu deux guerres, qui a perdu des êtres chers, qui a eu deux maris, qui s'occupait de sa ferme, qui faisait tourner tout un monde autour d'elle comme le soleil tourne autour de la terre.

Elle ne fut pas facile la vie de mémé, une vie faite de travail, de soucis pour les autres, une vie où elle ne s'est jamais penchée sur elle-même, elle ne se demandait pas si elle était heureuse ou non, c'était comme ça, on faisait ce qu'on pouvait avec ce qu'on avait.

Ma "Bobonne" à moi, elle disait : "on ajuste ses draps à la longueur de son lit".

Philippe Torreton nous parle de sa mémé avec des phrases parfois drôles, parfois tristes, mais toujours on sent bien tout l'amour qu'il avait pour elle.

L'histoire de la mémé de Philippe, dans d'autres contextes, me fait penser à la mienne que nous appelions Bobonne, un nom tout aussi démodé à l'heure actuelle que mémé.

Ma Bobonne à moi, et bien comment dire, c'était une époque formidable,

je me rappelle d'une anecdote, elle venait tous les jeudis déjeuner à la maison, chez mes parents, avec mes frères et soeurs et ça ne manquait pas, à la fin du repas, elle disait invariablement : "encore un que les Allemands n'auront pas" . Les guerres avaient laissé des traces en elle.

Je termine en disant à toutes les mémé, Grand-mère, Grand-maman, Mamie, Nanou Babou.... à toutes celles déjà parties, à celles encore présentes, à celles en devenir, vous étiez, vous êtes, vous serez des soleils

pour vos petits-enfants.

Merci Monsieur Torreton, avec votre livre, j'ai vu défiler devant mes yeux des souvenirs d'une époque à jamais révolue pour moi.



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Mémé

Une des dernières fois dont on avait parlé de Torreton fut lors de cette tribune polémique dans Libération adressée à Gérard Depardieu, une tribune à la fois pleine de mauvaise foi et de pertinence, fidèle à l'image médiatique de grande gueule que renvoie cet acteur très engagé politiquement, (dont la dernière.



Personnellement, j'aime bien le type et l'acteur, son absence de tiédeur, son investissement total dans ses rôles (notamment dans les films de Bertrand Tavernier) et je me suis donc jeté sur ce roman, paru en tout début d'année aux éditions de l'Iconoclaste .



En tentant de faire revivre la figure de sa grand mère normande, une femme simple et généreuse, j'aurais pu craindre un coté un peu vieille France, de l'imagerie des films Jean Becker à une pub pour le jambon, or, Torreton est bien plus malin et doué que cela.

Philippe Torreton DR.jpg



Il faut dire que l'auteur possède une belle plume, un vrai style, qui rend le livre à la fois éminement personnel et universel. En effet, oOn a tous ou presque eu une mamie ( une mémé plutot même si le terme, comme il le dit, ne s'utilise plus vraiment de nos jours) de la campagne chez qui le frigo était presque vide m ais chez qui, en même temps on y mangeait toujours très bien, une mémé qui retirait l’écume qui se formait au dessus des bassines de confiture en train de cuire, afin de la mettre dans une assiette et l’étaler sur du pain, qui maitrisait l'art du recyclage, avec un même poulet pouvait faire 3 repas ' "rôti le dimanche midi, froid avec de la mayonnaise le dimanche soir, en vol au vent le lundi soir).



Bref, une mémé, qui était, comme il le dit lui même avec une très belle formule " silencieuse de mots mais bavarde en preuves d'amour". Par petites touches impressionnistes, par cette faconde et cette pudeur, Torreton fait vivre avec énormément de tendresse et d'émotions le souvenir de cette mamie qui nous fait penser à la notre



On sent la fierté de l'auteur de venir de cette femme modeste, cette femme de la campagne qui perdit son frère le 6 juin 1944, cette femme humble, pauvre,et solitaire à la fin de sa vie, mais qui ne lâcha jamais le fil du labeur et des gestes du quotidien le plus banal et le plus exigeant qui soient lorsqu'on travaille dans une ferme .



Courrez lire ce beau livre pour découvrir, la mémé de Philippe Torreton...



Une mémé à la fois unique et universelle, qui vous rappellera très certainement un peu la votre.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mémé

C’est chez sa Mémé, dans une petite maison normande humide et pleine de courants d’air que Philippe Torreton a vécu les plus merveilleuses vacances de son enfance. Et c’est un vrai bonheur de pénétrer dans sa ferme, Philippe Torreton se remémore les odeurs, les sensations, les images, les mots, les habitudes "Un poulet de mémé nous faisait trois jours ou trois repas : rôti le dimanche midi, froid avec de la mayonnaise le dimanche soir, en vol au vent le lundi soir. Trois repas" et à travers ses émouvants souvenirs, il dresse un portrait tendre et attachant de sa généreuse Mémé aux mains abimées par une vie de travail. « Tu n'étais pas avare, tu as tout donné, tu n'as gardé que deux blouses pour toi. Jeune on t'a donné le nécessaire, adulte tu n'avais que l'utile et à la fin de ta vie il ne te restait que l'indispensable. »

Une vie rude, sans confort, à compter chaque sous. « Au pays de mémé on ne reste pas sans rien faire, c'est comme ça, toute une vie à user pour assurer l'ordinaire, chaque jour comme une tâche, une vie de labeur, s'arrêter c'est tomber. »

Philippe Torreton m’agace lorsqu’il devient donneur de leçon, mais c’est un grand acteur, un homme entier et engagé dont on comprend mieux le parcours et les convictions politiques en lisant ce bel hommage à sa Mémé. Il signe le magnifique portrait d’une femme qui enchante encore sa mémoire … Une Mémé en blouse à carreaux, "Silencieuse de mots mais bavarde en preuves d'amour."

Vous l’aurez compris, Philippe Torreton est aussi un auteur talentueux…

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Jacques à la guerre

Dans la même veine que Mémé, un hommage rendu à sa grand-mère, avec Jacques à la guerre, Philippe Torreton donne la parole à son père, dans ce qu'on imagine aussi être une forme de reconnaissance et de respect.



Alternant souvenirs d'enfance, de service militaire et souvenirs d'Indochine le récit de Jacques, un homme simple pris dans le tourment de deux guerres, ne manque pas d'allure de fougue et de contraste. Car Jacques, lucide et ironique quand il s'agit de raconter ses guerres — la Seconde Guerre alors qu'il était enfant à Rouen et la guerre d'Indochine en tant que soldat — devient volontiers respectueux, tendre et émouvant pour parler de son propre père et des siens.



Tout en visant à démontrer l'inanité et la cruauté de la guerre, et s’interroger sur la place de l’homme dans les conflits, un hommage de Philippe Torreton à son père qui confirme chez lui — exprimés ici avec toujours plus de verve et de force — un attachement viscéral à ses racines, un goût pour l’engagement et une belle sensibilité.



Merci à NetGalley et aux Éditions Plon pour leur confiance.

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Mémé

Attention chronique-roman!!



Je trouvais étrange, alors que j'étais enfant, que les grand-mères de mes amis soient des «mamies », parce que moi, j'avais des « mémés », Mémé Jeanne et Mémé Simone. Le terme de Mamie sonnait très distingué à mes oreilles. Elles devaient vivre en ville leurs mamies, parce que les miennes, c'étaient des mémés, et des mémés, dans ma tête d'enfant, ça ne pouvait vivre qu'à la campagne.



Mémé Simone nous a quittés alors que j'étais en plein cœur de l'enfance. Au-delà de la tristesse, je me souviens surtout d'avoir vu mon père pleurer. Pudique, il sanglotait en faisant les cent pas dans le salon, tandis que moi, je petit-déjeunais dans la cuisine. Ce jour-là, l'enfance ne me protégea pas et une profonde tristesse éclata dans ma poitrine, parce que mon père, pourtant si dur et rigide, mais que j'adorais, pleurait. Un papa, ça ne pleurait pas dans ma tête.



Je ne reverrai ses larmes qu'une fois. Pas de vrais sanglots comme lorsque mémé Simone s'est éteinte, non. Des larmes discrètes, comme mon père, qui perlaient au coin de ses yeux alors que je le serrais fort dans mes bras. J'avais trente ans passés, et j'aurais voulu remonter le temps pour être encore une petite fille. Une semaine après, ses yeux se fermaient pour toujours, et son souffle de s’égrainer pour disparaître.



Mon père, cette homme si effacé, traumatisé par l'Histoire même s'il ne nous révéla jamais la sienne, aimait profondément sa mère, ma mémé Simone, que je ne connus que trop peu, mais dont je garde le sourire attendri de ces vacances aux relents de liberté à travers les vignobles du Sancerrois.



Mais ma mémé Jeanne...



C'est elle que j'ai voulu retrouver dans ce Mémé de Philippe Torreton, parce que moi aussi j'ai eu une mémé qui aurait mérité qu'on écrive pour elle et sur elle. Ma mémé, c'était la bonté incarnée, une personne comme il n'y en a plus.



C'est un récit décousu, celui de la mémoire qui s'élève, virevolte, se pose, et repart pour ressusciter tel ou tel événement, anodin ou non, qui a ponctué sa vie. On sent Philippe Torreton ému, et je n'ai pu que partager cette émotion qui vous prend aux tripes lorsque vous vous remémorez un être que vous avez aimé, qui a été un pilier de votre vie et les fondations de ce que vous êtes.



C'était sa mémé normande, au sac plastique multifonction et à la table en formica, qui portait les siens à bout de bras. Femme courage comme tant d'autres oubliées de l'Histoire... Son petit -fils lui offre le plus bel hommage qui soit, celui de l'amour.



Elle peut en être fière.



Ma mémé Jeanne avait elle-aussi une table en formica, appuyée contre une porte -sa cuisine était vraiment petite- qui dissimulait un placard-débarras, et qui était veillée par ses gardiens de toujours, le frigo dont la porte s'ouvrait avec une pédale, et le poêle. Et en face, pour lui faire la conversation, l'évier-douche-baignoire, d'où ne sortait que de l'eau froide, et la gazinière où elle me préparait les meilleures pommes dauphines du monde et où je trempais mon pain dans le jus au beurre dans lequel elle avait fait revenir la viande qu'elle allait acheter chez le boucher. Toujours la plus tendre, s'il vous plait. Mes premiers kilos sur les hanches sont sans doute dus à ses mouillettes que le passage de l'enfance à l'adolescence ne pardonne pas.



Sa petite maison était loin d'être un palace : une chambre qui donnait sur la grand rue m'accueillait pendant les vacances, voisine du boulanger qui mettait son pétrin en branle à 3 heures le matin, et sa propre chambre qui faisait office de salon-salle à manger, et où la nuit trônait un pot de chambre jaune, parce qu'il fallait traverser la cour pour aller aux toilettes chez Mémé Jeanne, et que la nuit, les chouettes aimaient s'exprimer et les chauves-souris s’empêtrer dans les cheveux des petites-filles.



La mémé de P. Torreton n'était pas la mienne, évidemment, la mienne était berrichonne -ce détail a son importance !- mais j'ai suivi les pérégrinations de l'esprit de cet adulte-enfant avec plaisir, et en refermant ce petit bijou d'une sensibilité à fleur de peau, j'ai eu envie de lui parler de ma mémé, parce qu'il aimait tellement la sienne, que je suis sûre qu'il m'aurait comprise.



Mémé, tu me manques, j'espère que tu as réussi à convaincre Papa de jouer à la belote là-haut et que vous avez trouvé un 4ème joueur, même si tu savais jouer à trois, mais ce n'était pas pareil...







PS : En écrivant cette chronique, je n'ai pu que penser à ma mère, digne fille de ma mémé Jeanne, qui, lorsque ma nièce est née, sa première petite-fille donc, ne voulait pas qu'elle l'appelle Mémé, parce que vous comprenez, cela faisait « vieux », et c'était une grand-mère jeune. Mais non, elle dut s'y résigner, une moue boudeuse au bord des lèvres et un haussement d'épaules qui disait « que voulez-vous, c'est comme cela ». Ma mère a été une mémé, elle-aussi, et une mémé formidable, même si cela a été trop court...
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Mémé

"Mémé" est un livre vers lequel je ne serais jamais allée de moi-même mais que je suis contente d'avoir découvert. Vous avez sûrement déjà entendu ce conseil de lecture quelque peu distancié et convenu : "ça se lit vite et facilement". Corollaire : si ce n'est pas une lecture transcendante au moins elle ne sera pas trop fatigante.



Effectivement, ce n'est pas le livre de l'année. Mais pour tout ceux qui réussiront à retrouver un peu de leur mémé dans ce bouquin, cette proclamation d'amour restera un moment de lecture émouvant, plein de tendresse et de souvenirs.

Parce que des madeleines proustiennes, Philippe Torreton n'en manque pas. Il les présente ici avec sincérité et pudeur.



L'auteur parsème son texte de remarques sur notre société de consommation et sa course effrénée vers le high-tech et la bouffe industrielle. Une société dont sa mémé n'a jamais fait partie, adepte qu'elle était du rafistolage, rapiéçage, recyclage ; une mémé normande vivant en quasi-autarcie dans sa petite ferme, économe et pourtant généreuse. Et même si aujourd'hui, ce genre de discours peut paraître commun et fade, il nous rappelle quand même qu'il n'en a pas toujours été ainsi, que ce n'est pas un mode de vie universel et qu'on n'est pas obligé d'y adhérer.





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Mémé

Philippe Torreton nous dresse le portrait de sa grand-mère avec qui il a eu une relation exceptionnelle.

Il nous décrit sa vie dans sa petite longère normande, une vie de travail, faite de simplicité et de valeurs authentiques.

Mémé fait partie de ces personnes qui aident à fonder les bases d'une vie, une dame qui donne toute sa personne, toute sa force aux siens.

Il a eu la chance de la garder jusqu'à l'âge adulte où elle venait le voir sur scène car pour elle, il était important que ses enfants et petits-enfants soient instruits et gagnent ainsi une liberté. Elle ressentait sa vie de labeur comme une dictature et ce, sans geindre sur son existence.

J'ai aimé de nombreuses scènes du livre: quand il a de la peine à la quitter la dimanche pour la semaine, quand il décrit ses mouchoirs et leurs fonctions et tant d'autres plus pénibles quand il la voit pour la dernière fois et pense à un tableau de Munch. Moi qui ai vu partir mes anciens, je n'ai pu qu'approuver sa description tout en pudeur de la fin de sa mémé.

J'avais envie de lire ce livre depuis longtemps et c'est grâce à la critique de Babounette que je l'ai lu.

Philippe Torreton n'est pas qu'un acteur, il écrit magnifiquement bien.









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Mémé

Un très beau portrait pétri d'émotions contenues, d'humilité, de bon sens, et de vérités attachées à ces "petites gens", femmes de courage qui m'a fait penser à ma grand- mére Andrée, ces personnes de la terre, travailleuses et discrètes, uniques, effacées , taiseuses et têtues, aimantes à souhait sous un dehors un peu bourru !

Philippe Torreton dresse le portrait " amoureux ", intimiste, au plus prés, d'une femme , d'une famille , d'une époque aussi.

Sa mémé toute petite et toute seule face au monde : son dos douloureux, ses activités laborieuses pour transformer son quotidien, la nécessité absolue de ne pas gâcher, son corps tordu et blessé après une journée de labeur , là- bas à la ferme ........

Nostalgie et tendresse rythment ce récit authentique, vrai , sincére , ces souvenirs précieux où l'humour et le sens du dérisoire cachent une grande émotion et une admiration sans faille pour cette mémé silencieuse de mots mais infiniment bavarde en preuves d'amour et en sacrifices !

Bel hommage de cet acteur brillant !
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Jacques à la guerre

J'avais beaucoup apprécié la Mémé de Philippe Torreton, j'y avais retrouvé un peu des miennes de grands-mères, c'était particulièrement émouvant.

Dans ce livre-ci, l'écriture est plus distanciée... pour relater la vie de son père l'auteur se place dans sa peau et de cette place le fils ne peut écrire directement ses sentiments. le père est surtout émouvant lorsqu'il conte son propre père, puis bientôt, Jacques retrace ses guerres... enfant, pendant la seconde guerre mondiale, puis plus tard, soldat pour la guerre d'Indochine.

La plume est donc dans la main du père, mais c'est bien Philippe Torreton qui nous fignole de jolies phrases pour dire son père, mais aussi pour nous dire que "la guerre c'est quand même un peu con" (p 213)



Attention ! Interro surprise ! Jacques est donc :

1) le grand-père de Philippe

2) son père

3) son frère

4) Philippe Torreton lui-même.

Petit clin d'oeil parce que j'ai l'impression d'avoir été un peu confuse dans ma chronique. Il vaut mieux que je conclue bien vite.



Si je l'ai trouvé un peu moins émouvant que "mémé", j'ai bien aimé "Jacques".



Ce livre vient de paraître en poche, je remercie sincèrement les éditions "J'ai Lu" de me l'avoir fait parvenir, ainsi que Babelio et ses formidables opérations "masse critique" pour m'avoir sélectionnée pour cette lecture.
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Mémé

L'ode d'un petit-fils à sa grand-mère.. cela pourrait être banal et passe-partout mais ce serait oublier le respect, l'admiration et l'Amour qu'il lui portait et qu'il lui porte toujours maintenant qu'elle a déposé les armes..



Chacun trouvera dans ce recueil de souvenirs ce petit quelque chose enfoui au fin fond de sa mémoire, ce petit quelque chose qui tout à coup envahit la rétine , fait affleurer un sourire et briller une larme.



Merci Monsieur Torreton

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Une certaine raison de vivre

Certains lecteurs retiendront la filiation, que revendique Philippe Torreton, avec la poésie de la nouvelle de Jean Giono « l'homme qui plantait des arbres », pour d'autres ce roman est une histoire d'amour, une passion improbable entre deux êtres que tout oppose. Pour ma part, j'ai été très sensible à la qualité de la plume de Philippe Torreton qui m'a rappelé deux auteurs, l'un contemporain, Pierre Lemaitre et son inoubliable « Au revoir là-haut », l'autre le grand Emile Zola, la même écriture vivante, réaliste avec des descriptions précises qui font mouche à chaque fois.



Beaucoup de romans ont été consacrés aux ravages physiques et psychologiques de la Grande Guerre sur les soldats survivants, mais c'est vraiment la première fois que j'entends parler de la guerre comme ça, Philippe Torreton m'a totalement subjugué avec le portrait de Jean Fournier, cinq ans de guerre, deux bras et deux jambes valides, une tête avenante épargnée par l'obus et la baïonnette, Jean est un miracle, mais cette guerre dont il est revenu physiquement intact, va le vandaliser en une longue et violente destruction de chaque jour. Une guerre qui s'invite en permanence dans sa tête, son avenir s'est fracassé à Verdun. Il est revenu de parmi les morts et là est son erreur. Même son épouse pense qu'elle est la seule veuve de guerre dont le mari est vivant. Un homme dont l'unique planche de salut est d'écrire, pour les morts, pour ses morts.



Un portrait ineffaçable, espérons que les jurys des prix littéraires ne passeront pas à côté de ce grand roman.
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Mémé



Les « artistes engagés », surtout quand ils sont donneurs de leçon, m'insupportent. Un chanteur chante, un danseur danse, un comédien joue et on se moque de ce qu'ils peuvent penser, surtout quand l'expression est péremptoire et le raisonnement indigent. C'est la raison pour laquelle j'ai pensé que ce livre cadeau sur la grand-mère de Philippe Torreton n'en était pas un. le comédien, qui par ailleurs est un bon professionnel, étant coutumier des déclarations à l'emporte-pièce qui me donnent instantanément l'envie de le zapper.



Pourtant, malgré mes énormes préjugés, j'ai trouvé de l'intérêt à cette lecture. Car dans " mémé ", sans le misérabilisme attendu et avec un certain talent, l'auteur raconte son enfance heureuse au sein d'une famille modeste dont sa grand-mère normande est la figure centrale. Et même s'il fait preuve de militantisme, dans la façon d'affirmer et revendiquer ses origines paysannes, à travers l'hommage qu'il rend à cette femme, sa peinture de la France des années soixante est plutôt réussie.

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Mémé

J'ai été très émue par ces souvenirs, c'est pourquoi j'ai mis cinq étoiles.

Philippe Torreton évoque sa grand-mère disparue avec une immense tendresse.

Durant presque toutes les vacances de son enfance et de son adolescence il a vécu auprès de sa mémé, dans la campagne normande. Il égrène en vrac ce que sa mémoire lui restitue du temps passé auprès d'elle, les objets simples du quotidien, ses gestes parcimonieux, les gens du village, un monde qui n'existe plus. Et les regrets aussi...

Ma mémé à moi avait trente ans de plus et habitait une autre région, mais son souvenir reste impérissable dans mon cœur.

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Mémé

Avec sincérité et pudeur, Philippe Torreton, dresse le portrait de sa « mémé » personnage central de son enfance. Un portrait par petites touches de cette grand-mère normande, une femme simple et généreuse. Une mémé, qui était, comme il le dit lui-même avec une très belle formule « silencieuse de mots mais bavarde en preuves d’amour ».



Poésie, tendresse, nostalgie et amour voilà ce qu’évoque spontanément ce joli petit livre (140 pages seulement). Bien sûr, ce n’est pas un grand roman, mais chacun d’entre nous retrouvera sa propre « mémé » au fil des pages. Une écriture tout en douceur, un récit reposant. J’espère que vous éprouverez le même plaisir que moi à lire ce récit.



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Mémé

Née le 6 mars 1914, la mémé à Philippe Torreton est fille des guerres et des privations, du dur labeur et de la fatalité. L'auteur la peint avec les pinceaux de l'amour et du respect du petit-fils pour sa grand-mère.

C'est une mémé en blouse de nylon. Un puits de bon sens et de remèdes made in mémé. Une partisane du "Ça peut toujours servir" et du "Faut faire avec ce qu'on a". Et sans gâcher s'il vous plaît!



J'avais adoré Philippe Torreton comédien en Scapin en 1998, au côté de l'excellent Denis Podalydès. Je l'ai également beaucoup apprécié en directeur d'école engagé dans Ça commence aujourd'hui et en gardien de phare taiseux dans L'Équipier. J'aime son parler, sa gouaille et ses coups de dents qui ne lui ont pas valu que des amis. Je le découvre ici écrivain de talent au style énergique qui lui va si bien. Mais je le trouve surtout très très émouvant en tant que petit-fils. Bien que lisant en silence, j'entendais sa voix détacher chaque mot, chaque phrase. Et tous sonnent juste.



Bon nombre de pages m'ont renvoyée à mes propres souvenirs de petite-fille. Ma mémé s'appelait mémère et était née vingt ans après la sienne, dans un trou lorrain à la place d'un trou normand. Pourtant il y a beaucoup de similitudes entre ces deux femmes, piliers d'une descendance reconnaissante de tout ce qu'on leur doit.



Je pense que nous sommes nombreux à avoir lu ce beau livre et à s'offrir un retour vers le passé, vers sa propre grand-mère. Pourtant, seule face au texte, j'ai juste envie de dire: Merci, merci énormément Monsieur Torreton! Merci d'avoir partagé ces touchants souvenirs. Merci d'avoir grâce à eux ouvert une porte vers les miens.
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Mémé

Je ne connais pas vraiment Philippe Torreton en tant que comédien ou pour ses engagements politiques. Ainsi, lorsque j'ai offert cet ouvrage à ma Mémé il y a quelques années, avec mon frère et ma soeur, c'était plutôt pour le titre, qui était exactement le nom que nous donnions à notre grand-mère paternelle depuis notre naissance.



Dernièrement, elle m'a dit qu'elle l'avait lu (oui, elle fait un peu comme moi, elle garde des livres pour les lire plus tard) et j'ai eu alors envie de le lui emprunter, afin qu'on puisse en discuter. Je me suis plongée dans l'enfance de l'auteur, auprès de sa Mémé.



Née en 1914, la grand-mère de Philippe Torreton a connu les deux guerres, mais aussi la dureté de la vie paysanne, surtout à cette époque. Il y a parle de sa vie en Normandie et il critique le gaspillage et la surconsommation de notre société, à laquelle sa Mémé n'a jamais pris part. Elle rafistolait, réutilisait, recollait... Une manière de faire dont nous devrions un peu plus nous inspirer, d'ailleurs. Il semblerait que l'auteur pense la même chose.



C'est un livre que j'ai trouvé touchant, avec plusieurs passages qui m'ont fait pleurer. Mes grands-mères sont encore en vie, mais j'ai retrouvé un peu d'elles dans le portrait dressé par l'écrivain. J'en ai d'ailleurs parlé à ma Mémé, qui m'a dit qu'elle "avait eu la même vie qu'elle" (que la grand-mère de Torreton). Désormais, je comprends mieux pourquoi elle n'aime pas vraiment quand on dépense de l'argent pour lui offrir quelque chose.



Ce roman pourra parler à beaucoup de personnes issues d'un milieu paysan et ouvrier, et je le leur recommande particulièrement. Je suis ravie d'avoir lu cet ouvrage, de partager ceci avec ma grand-mère et de pouvoir en discuter avec elle. Et aussi d'avoir un meilleur aperçu de ce que sa vie a pu être.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Mémé

Philippe Torreton nous emmène chez sa mémé, il lui a concocté un bel hommage et dans cet album de souvenirs nous découvrons quelques clichés de nos propres grands-mères. Les campagnes françaises sont vastes, alors plusieurs d'entre nous y ont, ou y ont eu, aussi une mémé et même si pour vous c'était une mamie... dans ce livre, vous apercevrez probablement sa silhouette avec sa blouse et ses rondeurs... vous reverrez sa maison, son buffet en vrai bois aux portes sculptées et les cloques du papier-peint,... vous vous souviendrez de ses bons petits plats, de sa générosité inversement proportionnelle à ses propres besoins...

J'y ai retrouvé les miennes de grands-mères, normandes elles aussi et... c'est très émouvant. Merci Monsieur Torreton !
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Mémé

Cette mémé là, elle aura sans doute pour beaucoup de lecteurs un parfum d'enfance...



Philippe Torreton livre un portrait très intime et extrêmement touchant d'un personnage central de sa famille. Selon ses mots, c'est une fidélité de petit garçon qui l'a engagé dans cette écriture de souvenirs personnels, avec une plume qui appelle des images, avec un humour un peu potache qui cache pudiquement l'émotion.



Portrait intime d'une femme mais portrait plus large d'une famille où il fut éduqué dans des valeurs ouvrières et industrieuses, dans l'économie ménagère réduite à l'essentiel, dans une sensibilité politique qui a construit l'adulte qu'il est, en dépit du succès de l'homme public. On comprend mieux ses engagements, ses positions. Ceci explique cela.



Transparait aussi au fil des pages une vie de famille riche et soudée, en sentiments et proximité. Des souvenirs chaleureux de vie campagnarde, à la ferme, où tout se garde, se construit, se transforme, si loin de la société de consommation citadine. On y faisait de l'écologie sans le savoir. Une campagne disparue comme le bocage normand.



J'ai souvent souri, parfois éclaté de rire, car l'humour de Philippe Torreton est savoureux, car cette mémé me parle, je la connais, j'ai eu, comme beaucoup, la même ou presque. Elle appelle mes propres souvenirs de petits gestes du quotidien d'une grand mère présente et attentive.



Nostalgie et émotion assurées au fil des pages. Vraiment un très bel hommage.

Invitez vous au festin de la "soupe au Ritz" de Mémé. Par temps de froidure intense, il parait "qu'on peut camper à la belle étoile en terre Adelie" ! (recette p79)
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Mémé

Moi qui apprécie tant Mr Torreton au cinéma, et ne voulant pas trop me montrer sévère, comme l'était mon unique grand-mère, je vais émettre une petite réserve. N'aurait-il pas été plus adapté d'adopter une écriture plus simple, à l'image de sa mémé et de son univers dépouillé, et de mettre un peu plus de côté cette tendance à la théâtralité ?

Quoi qu'il en soit, je ne peux que saluer cette démarche et cet hommage d'un petit-fils à sa grand-mère bien-aimée.
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Jacques à la guerre

Philippe Torreton avait connu un beau succès (critiques et ventes) avec son roman Mémé.Par petites touches impressionnistes, par cette faconde et cette pudeur, Torreton faisait vivre avec énormément de tendresse et d'émotions le souvenir de cette mamie qui nous fait penser à la notre.



Personnellement, j'aime bien Torreton, le type et l'acteur, son absence de tiédeur, son investissement total dans ses rôles (notamment dans les films de Bertrand Tavernier) et je me suis donc jeté sur son nouveau roman, car cette humanité et cette émotion, on les retrouve dans son nouveau livre, Jacques à la guerre, paru il ya quelques jours aux éditions Plon.



Après sa grand mère, Philippe Torreton rend cette année un bel hommage à son père .



Avec ce roman, il nous raconteen effet les années de guerre de son père, Jacques, né à Rouen et qui aura vévu deux guerres différentes : : celle de 39 quand il était enfant et plus tard, celle d'Indochine avec les atrocités.



Cet hommage à son Père, Torreton le fait sous le biais de la fiction en imaginant que ce que son père et son grand père ( qu'il n'a pas connu) a bien pu penser dans ses situations extrêmes.



Torreton a essayé de mettre une parole là où il n’y en avait pas., où la mémoire est cadenassée par le manque de vocabulaire. et le fait avec une ambition pas toujours totalement maitrisée mais avec une sincérité qui fait du bien .



Un récit de fiction dans lequel il raconte l’enfance puis l’adolescence de son père à Rouen pendant la guerre. L’auteur décrit avec précision le ressenti de Jacques lors de la destruction de Rouen puis de sa reconstruction.



Construit de manière fragmentaire. Jacques à la guerre aborde différentes thématiques : la guerre, la relation au père, à la mère., le apport à la mort, au deuil et à la solitude.



Avec des chapitres plutôt courts, et décrit avec réalisme tant dans les scènes où le fils décrit son père avec tendresse ou dans le départ pour l’´Indochine. et même une pointe d'humour,.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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