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Critiques de Pier Paolo Pasolini (115)
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Saint Paul

Paso­lini pro­pose une ico­no­gra­phie para­doxale incon­ci­liable avec la moder­nité. Ne cher­chant pas à faire du neuf pour du neuf, ne se conten­tant jamais d’exploiter une ima­ge­rie sur laquelle il pour­rait s’appuyer, le poète ita­lien déve­loppe là comme dans tous ses films un uni­vers aussi men­tal, phy­sique que poli­tique radi­cal. Nous sommes confron­tés — mais bien tard — à cette œuvre retrou­vée. Elle reste néan­moins propre à déve­lop­per la curio­sité sur tout ce qui encastre le réel ainsi que sur ses mar­chands et ses sbires. Ela­guant le côté trop sym­bo­lique de son per­son­nage — cette com­mo­dité du mythe à laquelle il ne suc­combe pas -, Paso­lini met en évidence les arêtes vives du réel. Sur­git le plus vibrant appel à la révolte et à la liberté. L’instinct vital sourd de la vision la plus ico­no­claste du Saint. On ne s’en éton­nera pas. Comme on ne s’étonnera pas du refus d’un tel pro­jet. Dans ce brû­lot jaillit l’écho d’un vacarme aussi intime que géné­ral, aussi poli­tique que quasi-métaphysique...
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Affabulazione

On résout une énigme et on tue le père.Ce n'est plus un mystère.

On ne résout pas un mystère et on en vient à vouloir tuer le fils.

Mythologie expérimentale… et si Œdipe était inversé ?

Infanticide, inceste, pouvoir et politique. Ce père livré à la lecture des ses propres entrailles, à la puissance du mâle, seul en son rêve, se sait père mais se sent fils. Le père qui voudrait résoudre le mystère . Ce fils qui lui est autre, différent, qui lui est concurrent, qu'il devient le libre indifférent. Le père envoie le fils à la guerre. Voilà le crime, voilà la réalité du meurtre. Voilà la violence du mensonge. Les raisons de son désir. Voilà la douleur du monde. Le mythe est une fable. L'enfer n'est pas le songe.

Étonnante pièce. Onirique, physique, puissante.

Pasolini n'est pas une énigme, ni un mystère, mais une question .

Pier Paolo Pasolini : « Poésie », voilà ton nom.



Astrid Shriqui Garain
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La rage

On connait Pasolini pour ces films de fiction et sa radicalité. On le connait souvent moins pour son côté d'essayiste. Le film "La Rage" lui a été commandé par un petit producteur italien qui lui a demandé de réaliser une oeuvre à partir d'une banque d'images filmées pour la télé depuis les années 50 jusqu'au moment de sa sortie en 1963. On sait combien Pasolini détestait la télévision qu'il qualifiait de "mort de l'âme". Pourtant à partir de ces images, le cinéaste nous offre un chef d'oeuvre par son commentaire mêlant vers et prose. Le travail de traduction des éditions "nous" est sublime et, s'il ne peut égaler la beauté de l'italien parlé dans le film, rend honneur aux textes du cinéaste.



Le lyrisme nous emporte, Pasolini nous embarque, sa critique devient la nôtre. On se révolte avec lui du monde qu'il voit se construire sous ses yeux et on se lamente un peu de voir qu'il est devenu réalité, que ce que craignait l'auteur dans les années 60 est aujourd'hui considéré comme l'état normal du monde. Au delà du contenu très politique qui ravira certain et que d'autres haïront, la forme est d'une beauté sans nom. Une sorte de poème héroïque qui fonctionne même sans le support des images. Il est rare de trouver des films aux qualités littéraires si grandes et lire ce commentaire présente un intérêt presque aussi grand que de voir le film. Cet ouvrage est un bon support de réflexion et nous interroge, cinquante ans après, sur l'état de notre monde, sur le progrès, sur ce que l'homme fait de la beauté et de la planète. Il n'y a pas de qualificatif plus adéquate pour décrire ce livre que le mot "beau". C'est une révolte belle et riche que Pasolini nous donne ici, une révolte qui construit plus qu'elle ne détruit.



Un vrai coup de coeur pour le passage sur la mort de Marylin Monroe, une réflexion sur la beauté justement, la beauté que le monde ignore ou feint d'ignorer. La beauté rendu à son état mortel, passager qui fait verser quelques larmes sur l'absurdité du monde.
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La rage

Il faut absolument voir le film « La rage » de Pasolini si on veut apprécier totalement ces poèmes filmiques engagés, édités pour la première fois en français, 50 ans après la sortie du film.

Il s'agit de la bande-son du documentaire, textes courts en vers ou en prose qui évoque l'histoire du 20ème siècle, de l'après-guerre, et l'état du monde selon Pasolini.

J'ai trouvé des informations sur le film dans l'excellent livre de Pierre Adrian « La piste de Pasolini » :

Carlo di Carlo a été l'assistant de Pasolini sur la Rabbia (La rage, film sorti en 1963).

Il indique que c'est une commande d'un producteur qui voulait que Pasolini réalise un documentaire à partir de ses archives (à l'époque il y avait des actualités au cinéma).

Pasolini avait pensé faire un film avec un texte en vers et un autre en prose. le producteur a trouvé le film trop engagé politiquement, trop à gauche. Mais au lieu de tout annuler, il a eu cette idée de dire : on fait un film vu par la droite et la gauche. Pour le point de vue de droite, il a choisi Giovannino Guareschi qui avait une revue très à droite.

Mais c'est la version de Pier Paolo Pasolini qui m'intéresse et qui me touche et ce livre ne concerne que cette partie.

Dans le film, on voit défiler des images d'archives noir et blanc, les années d'après-guerre à Paris, Suez, Cuba, sur lesquelles le poète Giogio Bassani récite les vers composés par Pasolini. le texte est solennel, et l'opinion de Pasolini est éparpillée dans l'image et la voix. Il s'attaque à l'anticommunisme, aux conservateurs, au bourgeois campé sur son petit confort. Il dénonce aussi l'industrialisation inhumaine, l'extinction rampante des paysans.

Par la mort de Marilyn Monroe, fille du peuple, il porte le deuil de la beauté du monde.

Même s'ils sont un peu solennels, ces textes permettent d'entrer dans le monde du cinéma italien des années 60.





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La Longue route de sable

Un petit livre bref, nerveux, un regard à la fois ébloui par la beauté et lucide, un style non moins nerveux et concis, tel est ce récit de voyage le long des plages d'Italie, depuis la frontière française jusqu'à la frontière yougoslave, en passant par le point le plus méridional de la Sicile. On n'y voit que des plages, certes, puisqu'il s'agit d'un tour de l'Italie par ses côtes, mais l'extrême sensualité du voyageur, son parti-pris de s'en tenir aux choses et aux surfaces, épargne au lecteur toute longueur et toute répétition. Le voyageur repousse toute érudition et toute connaissance extérieure, il se veut presque totalement dépourvu de profondeur temporelle : il se concentre sur l'été, le soleil, les plages, les paysages qu'on y voit et les gens que l'on y rencontre. Une lecture heureuse, qui rappellerait, sans les effets de style, les "Noces" ou "L'été" d'Albert Camus.
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La Longue route de sable

Voilà un bon premier livre d'un auteur attachant, qui consacre le récit de son voyage en Italie à sa confrontation avec les lieux où Pasolini a vécu, et avec les derniers témoins de sa vie. Si la phrase et le style n'échappent pas toujours aux tics, aux fautes et aux vulgarismes contemporains, la prose de ce jeune auteur a cependant de la tenue, de la dignité et une certaine profondeur. Un lecteur qui ignorerait tout de Pasolini devrait pourtant se garder de chercher à faire sa connaissance à travers ce livre, qui ne parlera qu'à ceux qui ont vu ses films et lu ses écrits, en partie au moins. Cependant, l'amour de l'auteur pour ce révolté absolu donne de lui une belle image, et les larges citations de poèmes et de proses ont de quoi choquer les belles consciences. Un bon livre, à conseiller à ceux qui aiment déjà Pasolini, qui a toujours parlé et écrit pour des jeunes gens comme l'auteur.
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La Longue route de sable

Vulcain las des pierreries et de l'or à tailler dans sa grotte, sortit sa masse pour dessiner la cote amalfitaine. Les rocs et les pics à l'aplomb du ciel et de la mer où la lumière s'échappe. L'Italie du Nord au Sud et du Sud au Nord : une carte postale vive et aimante. Pasolini dans son périple, presque badin, mêle le goût des mythes et la fausse insouciance. Sa plume est alerte, belle, grave et lucide. Sur des descriptions oniriques et des anecdotes voyageuses souffle le vent invisible de l'engagement politique et du désir. Il égrène son récit de jeunes gens hâves, presque voyous, désœuvrés. Figures fugitives, ex-voto de la tentation ; ils sont présents sans l'être. Pasolini travaille, car ce périple italien est une commande pour un magasine. Mais peut-être est-ce juste une longue ivresse, de route, de soleil, de paysage. Un étourdissement pour sublimer son pays, aussi en dire toute la rudesse, la pauvreté, la fourberie, l'opulence, la légèreté, la nostalgie. Un credo.
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L'odeur de l'Inde

On retrouve ici Pier Paolo Pasolini au cours du voyage en Inde qu’il fit avec Moravia et Morante. Le récit qu’il en fait est tout à fait différent de celui de Moravia : on est ici dans une expérience très personnelle, privée, presqu’intime de l’Inde. Pasolini est beaucoup moins dans un rapport intellectuel et rationnel avec l’Inde, et propose une approche plus physique, plus sensuelle de l’Inde des années soixante.



En conclusion, les récits de Moravia et de Pasolini se complètent tout à fait.

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Poèmes de jeunesse

Ce volume ne présente pas seulement les poèmes de jeunesse de Pasolini, ce génie multiforme des lettres et du cinéma italiens, mais aussi des textes de maturité, dont le dernier est de 1962. On verra donc le talent, les thèmes, les images, évoluer au rythme de la maturation de l'homme et de ses choix politiques comme de ses constantes personnelles. L'édition bilingue donne à voir le texte en italien ou en dialecte, pour les poèmes que l'auteur écrivit en frioulan.
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Sonnets

Pasolini n'est pas un nom que l'on associera volontiers au sonnet. Qui dit sonnet dit Pétrarque, ou Michel-Ange, ou Ronsard, ou Shakespeare... Pourtant, le révolutionnaire de la culture, le marxiste de la table rase, le révolté, bref Pasolini a recours à cette forme antique pour faire la chronique de la douleur amoureuse, et le ton est toujours juste, quoique toujours légèrement parodique. En effet, la modernité du propos ne peut que créer une tension étrange et ironique avec la forme adoptée, et cette dissonance est une des grandes beautés de l'oeuvre.
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L'odeur de l'Inde

De son premier voyage en Inde, Pasolini nous livre ses impressions et ses visions. Il est t frappé par l’extrême misère du pays. C’est avec un regard parfois empli de naïveté qu’il nous raconte ses rencontres avec des silhouettes fantasmagoriques lors de ses errances nocturnes.



Ainsi, dès le premier soir, Pasolini déambule aux alentours de son hôtel à Bombay et rencontre deux adolescents, Sundar et Sardar, tout deux emplis de douceur et de grâce malgré leurs guenilles.



En effet, contrastent avec l’extrême pauvreté et les visions effroyables les couleurs chatoyantes, le tourbillonnement de la vie, la douceur des Indiens. Une Inde à la fois grandiose et misérable.






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Écrits corsaires

Visionnaire !
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La Longue route de sable

Ce livre, je le scrutais depuis longtemps, pas dans sa version poche, mais dans celle des Editions Xavier Barral, offrant, entre autres, une galerie remarquable de photographies de Philippe Séclier ainsi que le tapuscrit original de Pier Paolo Pasoloni. Bref, un bel ouvrage à offrir aux amoureux de l'Italie.

Le texte, en lui-même, présente le périple de l'auteur en 1959 longeant les côtes Italiennes depuis Vintimille jusqu'à Trieste. Il nous donne des moments furtifs de tel ou tel lieu. Ce peut être une plage, un hôtel, une rencontre,... de petites choses que l'on ne peut prendre qu'au vol. Il y a quelques arrêts plus prononcés comme à Livourne, Ischia,... des endroits qu'il affectionne particulièrement.

Pasolini est plus qu'un observateur. Il est un esthète. Il nous donne à voir le beau et le moins beau. On y sent l'Italie dans toute sa diversité, entre un nord plus opulent et plus organisé avec la plage " parfaitement équipée" et un sud aux "villes confuses, instables et informes comme des campements".

Peu de détails, ce n'est pas le but. De toute façon, on reste assez collé à la plage et à ces gens qui la fréquentent.

Comme je l'indiquais les photos monochromes de Philippe Séclier réalisées en 2005 soit plus de quarante ans après l'itinéraire de Pasolini rendent son récit indémodable. Une Italie qui semble ne pas avoir bougé.

En cette fin d'été, j'ai un peu prolongé mes vacances à bord de sa vieille Fiat. Il ne me manquait plus qu'une glace et un peu de chaleur pour lui mettre un 5/5.



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Poésies, 1953-1964

J'ai d'abord découvert Pasolini par le cinéma : Oedipe Roi, Médée, Accatone,L'évangile selon Saint Mathieu. J'ai été frappé d'abord par une façon singulière de raconter des histoires. Que je n'avais vu nulle part ailleurs. Puis j'ai découvert que la source de son art était la poésie écrite. Et quand je suis revenu à son cinéma tout s'est éclairé.



Depuis, comme certains amis rares, je reviens le voir, à intervalles réguliers, souvent espacés dans le temps, pour me nourrir de sa rage.
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Théâtre

J'ai emprunté « Théâtre » de Pier Paolo Pasolini parce que je voulais absolument lire le texte de la pièce « Affabulazione » que je suis allée voir au théâtre dans une mise en scène de Stanislas Nordey.

J'ai découvert à cette occasion que Pasolini n'est pas seulement un grand cinéaste italien mais qu'il est aussi poète, romancier et qu'il a écrit six pièces dans les années 1970 qui restent peu connues : "Calderón" ; "Affabulazione" ; "Pylade" ; "Porcherie" ; "Orgie" ; "Bête de style".



Avec Affabulazione, Pasolini propose un « théâtre de parole » direct, poignant, tendu entre visions oniriques et confrontations radicales ce qui peut donner un côté bavard à ses textes. Tout en s'ancrant concrètement dans son époque, il veut renouer avec la tragédie grecque, sa violence, sa charge mythique.

Sous le signe du spectre de Sophocle, Affabulazione inverse le meurtre fondateur d'Oedipe : tout y naît de la hantise qu'un fils – trop beau, trop désirant - inspire à son père, industriel milanais terrifié par cette image inversée de son propre déclin. Et si le désir de “tuer le fils” était le vrai refoulé de notre société ?

C'est un texte époustouflant dont le rythme, la puissance, rend inquiétant le questionnement générationnel de Pasolini.



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Les Anges distraits

ensemble de textes sans grand interet a par les deux derniers décu
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L'odeur de l'Inde

L'Inde est sans conteste le pays des paradoxes, les vaches sacrées y mangent du carton, les montagnes et fleuves sacrés y sont extrêmement pollués, la nourriture y est infiniment sucrée ou infiniment pimentée, les gens chatoient de couleurs ou bien revêtent la grisaille de la misère... Il en va de même des odeurs qui peuvent être dans le même temps enchanteresses ou nauséabondes. J'ai pourtant senti que Pasolini n'a vu l'Inde que d'un œil, ou senti l'Inde que d'une narine tant il focalise son récit sur la puanteur et la noirceur d'un pays pourtant si riche... Sans doute a-t-il été trop bouleversé et n'a-t-il pas suffisamment pris le temps de découvrir une terre pleine de surprise...

Son style demeure néanmoins puissant, et si je ne partage pas son ressenti, Pasolini nous livre un texte savamment écrit... qui nous plonge dans "son" Inde
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Sonnets

Amour (é)perdu…





Pasolini écrit ces poèmes pendant l’automne-hiver 1971-1972 alors qu’il tourne les « Contes de Canterbury ». Retrouvés après sa mort, ils sont adressés à Ninetto Davoli, l'acteur du « Décaméron », qui vient de rompre pour partir avec une jeune femme. Ils ne sont pas sans évoquer ceux que, sur un thème semblable, Shakespeare a composés environ 400 ans plus tôt.



Bien qu’assumée, son homosexualité est pour lui source de rejet et de souffrance. De sonnet en sonnet, il construit une chronique de ses sentiments. Elle se matérialise par l’expression de la douleur et du manque, de la colère et de la nostalgie qui se déploient dans l’urgence d’une parole fluide et forte.
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Poésie en forme de rose

De roses et d’épines, ces poèmes sont souvent émouvants.
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L'odeur de l'Inde

Immersion complète dans ce pays aux milles et une traditions
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