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Critiques de Pier Paolo Pasolini (115)
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Adulte ? Jamais : Une anthologie (1941-1953)

Mieux vaut tard que jamais… Tardive, la découverte de la poésie de Pier Paolo Pasolini a été pour moi une grande révélation.



La réception en France de l'oeuvre (très éclectique) de Pasolini s'attache surtout à son cinéma, à ses films comme L'Évangile selon Saint-Matthieu, Des Oiseaux petits et grands, Théorème (pour ceux que j'ai vus) et d'autres qui auront marqué une époque, celle des années 60-70, mais aussi le 7ème art.



Mais au fond Pasolini écrivain a davantage produit que le cinéaste. En plus d'être un intellectuel engagé, Pasolini était avant tout poète et romancier.

Si l'on sait de lui qu'il fut un farouche adversaire d'une société industrielle devenue une société de consommation, qu'il fut un antifasciste engagé et un homosexuel assumé, qu'il fut assassiné en 1975 pour des raisons restées encore aujourd'hui très obscures, l'oeuvre poétique de Pasolini reste assez méconnue.



L'écrivain cultive le paradoxe. Il avait une passion pour le monde antique, pour la religion chrétienne, il se sentait concerné par la cause des déshérités, des déclassés mais sans jamais adhérer à aucun mouvement. Il y a toujours chez lui une vision profane, profanatoire aussi, de la tradition. Il était très critique envers son époque, mais cette attitude ne lui ôtait pas la passion du langage, du beau langage :



« Les rides (Le rughe)



Intermittence du coeur

Jeunesse et air

Venu des Hauteurs à la mer

Sous les premières étoiles

Et le soleil qui disparaît...



On peut donc mourir

De la nostalgie

Des premières lueurs

Le long d'un vieux chemin



De San Giovanni ou de Gleris

Ou de quelque village,

Sous les monts noirs

Le long du Tagliamento,



Où la jeunesse

A un goût de blé mouillé

Et le temps n'est plus

Qu'une voix du vent ? »





Tout au long des pages du recueil, on découvre une poésie d'une inspiration profondément intime, des origines (celles du Frioul et de sa langue) mais jamais méditative, recueillie. L'écriture de Pasolini est une poésie de l'interpellation, de l'altercation. C'est une poésie très personnelle, sensuelle, engagée, qui cherche en permanence sa voix :





« J'ouvre la fenêtre sur un blanc lundi matin

Et la rue indifférente dérobe

Parmi sa lumière et ses bruits

Ma présence rare entre les persiennes.

Ce mouvement que je fais... ces jours-là hors

Du temps qui semblait dédié

À moi, sans retours et sans trêves,

Espace saturé de mon état,

Presque une extension de ma Vie, de ma

chaleur, de mon corps...

Et il s'est interrompu... Je suis dans un autre temps,

Un temps qui dispose ses matins

Dans cette rue que je regarde, inconnu,

Parmi ces gens qui sont le fruit d'une autre histoire... »





J'ai été très touché par nombre des poèmes. Certains (notamment ceux extraits de Poésie avec littérature (Poesia con Letteratura, 1951-1952) et de Sonnet printanier (Sonetto primaverile, 1953) confinent à la grâce, sont emplis d'une beauté qui laisse sans voix, plonge dans un instant sans limites :



« La vie semble s'arrêter, et autour l'air

Se tait. Toute trace de ce parfum

D'eaux de pluie disparaît de la terre, parfum

De bois, bouleversant, de cette



Sérénité d'autres étés. Cette contrée

Où la lune brûle pourtant une misère bien corporelle

Dans un souffle de rosée ne reste plus qu'espace...



Mes sensations sont élevées, légères, comme

Celles d'un adolescent, qui, impur, contient son mal

Son ardeur, en lui-même, mais qui sait



S'affranchir, pur, dans le monde. La joie peut donc

Trembler dans cette tristesse qui est la mienne,

L'ancienne joie dans la brise nouvelle. »







Qu'elle soit cinématographique, théâtrale ou romanesque, toute l'oeuvre de Pasolini est imprégnée de poésie, elle en est le coeur battant. Esthétique, revendicative, charnelle, passionnée, provocante, nostalgique, sa poésie est un peu tout cela mais bien autre chose aussi. Elle est en tout cas incontournable.



.



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Classiques & cie Lycée : Sophocle/Pasolini, O..

Livre peu intéressant. Le sujet est passionnant mais le livre le rend ennuyeux. Il est facile à lire, prend peu de temps mais d'autres écrits sur Œdipe valent beaucoup plus le coup que ce livre là. Même pour l'étudier lors de la scolarité, il ne fait pas son travail. Ce livre est mauvais.
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Poèmes de jeunesse

Le ravissement de la poésie italienne.



J'emprunte ce délicat recueil après avoir saisi le nom de Pier Paolo Pasolini dans l'autobiographie d'Edith Bruck, Je te laisse dormir. Ce recueil bilingue permet de conserver, de ressentir le rythme initial donné par l'auteur en langue italienne.



Les poèmes sont saisissants. Ils laissent transparaître les convictions politiques et éthiques de l'auteur. La dernière partie de Comizio qui est sur son frère est d'une beauté indicible.



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La Longue route de sable

C'est un peu dans la veine du Sur la route, de Kerouac. Voilà un beau voyage en Italie, sur les bords de mer. De ville en ville, de village en village, ce bref récit est une ode à la beauté des côtes italiennes. Après avoir lu ça, j'ai envie de retourner en Italie. J'aurais apprécié un récit plus long encore, mais ce livre bref invite au voyage, tant géographique que dans l'histoire et les arts. Le voyage n'est donc pas fini car de nombreux chemins s'ouvrent.
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Les Ragazzi

Après l'excellent livre "Dans la main de l'ange" de Dominique Fernandez sur Pier Paolo Pasolin!, je me devais de lire au moins un livre de cet auteur culte, un peu oublié.

C'est son premier livre "Les Ragazzi" que j'ai eu l'opportunité d'emprunté. On y retrouve bien l'ambiance des mauvais quartiers chers à l'auteur. On y devine bien son attirance et sa fascination pour ces jeunes garçons en errance à la recherche d'argent pour survivre et d'aventures pour tuer l'ennui.

Le tout est un tantinet un peu long surtout qu'il n'y a pas de ligne de conduite concrète pour suivre une histoire.

Le travail de traduction a dû être particulièrement ardu pour retranscrire cette langue "des locuteurs" de la banlieue romaine mais est très réussi !

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Théâtre

Qui connaît le théâtre de Pasolini ? Pas très accessible il est vrai, mais indispensable à ceux qui vénèrent ses films. Ils trouveront dans ce recueil la version théâtrale de Porcherie (du moins le volet moderne), plus intéressante et guère moins théâtrale que le film (loin d'être un des meilleurs Paso), mais aussi le brillant Affabulazionne (jadis joué sur scène par Vittorio Gassman) avec un personnage de père bourgeois industriel du Nord en crise proche de celui de Théorème, le très bon Orgie (sur le couple, thème rare chez PPP) ainsi que Pylade et Bête de style. Le verbe y est haut et tragique, la Grèce des Dieux Noirs n'est jamais loin et le discours politico-freudien toujours présent. Pas passionnant de bout en bout, parfois ardu, mais indispensable pour tout Pasolini en averti.
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Théorème

Peut-être en lisant quelques interviews de Pasolini, j’ai eu l’idée d’un certain snobisme de l’auteur, qui me semblait un peu hors de l’époque. Mais j’ai adoré le livre. Chacun des personnages, leurs gestes, les situations et les environnements sont décrits de manière magistrale. Je pense que c’est la plus grande richesse du livre, la façon dont Pasolini imaginait et voyait son œuvre. Une merveille, j’espère maintenant voir le film!
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Histoires de la cité de Dieu

Bien sur pour aborder cet ouvrage, il faut être un peu beaucoup fondu de Pasolini... Les garçons frustres des Borgate y voisinent avec des métaphores toute en délicatesse de couleurs et de sens. Ce sont essentiellement des courtes nouvelles écrites au début des années 50 quand PPP venait de débarquer à Rome avec sa mère, "pauvre comme un chat du colisée". Il y évoque un quartier, une rue, une heure, un instant de saison du petit peuple des ragazzi qu'il aimait tant.

J'ai lu ce livre à Rome cet été chaque matin devant mon cappuccino, et c'était un panard d'assaisonner de sa sagacité poétique les visites du Trastevere, du Campo dei fiori, du Testaccio, d'Ostie, de l'acqua Sante, de Pignatelli... Si vous êtes là-bas et amoureux de Paso, emportez ce livre pour approfondir l'âme de Rome.
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Dialogues en public

Pier Pasolini tint la rubrique des lecteurs de l'hebdomadaire communiste Vie Nuove de 1960 à 1965.

Il y répondit à des lettres écrites par des mineurs, des mécaniciens, des intellectuels, des jeunes catholiques, des communistes, des jeunes filles et des mères de famille, des jeunes hommes préoccupés par la politique, le cinéma, la tentative de suicide de Brigitte Bardot ou d'autres encore ne trouvant pas de fiancée. Certains lui font une demande concrète d'envoi d'un peu d'argent ou d'un magnétophone pour consigner leurs idées.



C'est dire si le prisme est large.



Pourquoi me représentai-je Pasolini comme un intellectuel aride, un militant communiste paradoxalement empreint de religiosité, un être austère et peu abordable ?



Le dépouillement de ses films sans doute... leur violence souvent...



J’aurais été influencée par sa réputation de penseur sans concession…



La gentillesse et la simplicité avec laquelle Pier Pasolini répond à ses interlocuteurs quelqu'ils soient forcent l'admiration : aucun des sujets qui intéressent autrui ne le laisse indifférent, aucune question n'est trop minuscule pour lui dès lors qu'elle se pose à autrui.



Il ne profite pas de sa renommée d'écrivain ou de cinéaste pour prendre l'avantage, il n'est ni un gourou ni un sachant ; il ne donne pas de conseils surplombants mais entame de vrais dialogues en prolongeant des pistes de réflexion respectueuses de la personnalité de chacun.



Pour autant il ne se laisse pas "casser les pieds" par les agressifs, les pontifiants, les raisonneurs fumeux ou arrogants : il sait alors se montrer ferme, précis et apporter une réponse appropriée aux ricanants et autres embrouilleurs.



Pier Pasolini est un communiste athée. Mais il est respectueux des textes anciens et de leur message, à condition qu'ils soient considérés dans leur historicité. C'est pourquoi il adhère pleinement à l'idéal d'amour évangélique dont le communisme n'est pour lui que la forme actualisée. Et s'il hait la bourgeoisie et le fascisme en tant qu'exploiteurs des hommes et aliénateurs de leur liberté, il ne hait pas les hommes eux-mêmes, leurs croyances et leurs espoirs.



Ces lettres de lecteurs et leurs réponses sont de haute teneur philosophique et morale, et de haute tenue aussi.



Elles ont été publiés en janvier 2023 par les éditions Corti.
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Feuilles de langues romanes

De passage à Troyes, nous avons découvert la fantastique librairie des Passeurs de textes.

Et dans cette fantastique librairie, une non moins fantastique édition confidentielle des Feuilles de langues romanes de Pasolini.

Ma curiosité a été émoustillée par l’introduction m’expliquant que ce texte était une langue imaginaire, pas tout à fait espagnole mais pas non plus latine ou italienne, une langue romane chantante et imagée, qui parle à tout romaniste.

Et c’est bien de ça qu’il s’agit dans ces quelques poèmes traduits en italien et en français pour pouvoir profiter de l’étrangeté des mots et de la beauté du texte.

Surprenant.
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Les Anges distraits

Recueil élaboré par l'éditeur dans lequel plusieurs nouvelles de Pasolini ayant trait à l'enfance sont réunies. Presque toutes ont pour cadre le Frioul, dans lequel Pasolini a grandi. Compte tenu de l'exercice, les nouvelles sont très disparates. Dans certaines, Pasolini se contente de raconter sans filtre, dans un langage très poétique son enfance au Frioul, dans d'autres, il évoque des méthodes d'enseignement novatrices et critique l'enseignement traditionnel. On sent souvent poindre un frisson érotique et anticonformiste.
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Qui je suis

"Qui je suis" est un texte inachevé composé en vers libres et écrit en 1966. Il a été traduit, préfacé et annoté par Jean-Pierre Milelli.



Pasolini y évoque son enfance, la mort de son frère Guido engagé dans le parti "Action", ses rapports avec son père, combattant fasciste, sa vocation de poète communiste, bientôt supplantée par l'expression cinématographique. Il brosse le scénario de ses futurs films, dont "Théorème" qui fit un scandale à sa sortie en 1968.



Son imagerie mentale est un mélange de révolte contre ses origines bourgeoises, de symbolique religieuse puissamment charnelle et d'érotisation des relations père/fils : la figure du père est évoquée comme ennemie du fils, envoyé par son géniteur dans les charniers des guerres ; le fils, dans sa volonté de vivre et de préparer un monde nouveau plus juste, doit arracher à son père le pouvoir, et il le fait au moyen de son charisme sexuel.



Que les générations des pères sacrifient celles des fils, voilà une idée familière résultant de l'observation du déroulement des guerres : mais celle de la destruction érotique du père par le fils est une symbolique plus insolite. Pourtant si le Père représente bien l'ancien monde mortifère et ses valeurs bourgeoises, on conçoit que les forces nécessaires pour détruire sa nuisance criminelle soient qualifiées d'"érotiques". Car le mécanisme de renversement des aînés repose sur l'action de la "libido", prise comme synonyme d'érotisme. L'érotisme n'est autre que la force vitale d'affirmation de la vie face à la vieille idéologie "fasciste" qui fait des jeunes hommes et femmes des morts vivants et même des morts tout court.



L'écroulement des valeurs du père est bien représentée dans le film "Théorème", dont Pasolini ébauche le scénario à la fin de son poème : la visite d'un ange à la fois pur et démoniaque, mais atrocement séduisant, y vient à bout de tout l'édifice bourgeois et conservateur.





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Théorème

Moins abscons et plus compréhensible que le film, chargé d'images poétiques, présenté comme une suite de notations d'un observateur plutôt que d'un narrateur, Théorème est le fruit d'une pensée sans équivalent. Celle d'un homme qui mêlait sexe (hétéro ou homo) , social (prolétariat ou bourgeoisie) politique (marxisme ou fascisme) et religion (chrétienne ou païenne) dans un creuset commun pour en tirer de très éclairantes passerelles.

Il faut voir tous ses films et surtout lire ses essais (les lettres luthérienne, les écrits corsaires) pour comprendre à quel point ses prophéties des années 70 se réalisent: le consumérisme tuera l'humanité là où le fascisme même a échoué. A voir aussi une passionnante série sur France Culture.
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L'odeur de l'Inde

Pasolini est un visionnaire, un génie du XXème siècle qu’il faut lire, et relire. Il avait prédit le fascisme consumériste et l’asservissement culturel des masses. Pasolini dérange dans la mesure où il dé-range : il nous oblige à sortir du rang, à combattre notre penchant conformiste. Pourfendeur de la bourgeoisie, marxiste en puissance et curieux du monde, Pasolini devait se rendre en Inde pour y assouvir son désir d’altérité et de vérité - qu’il aime trouver chez les plus démunis.

Il n’y a rien, dans ce récit, qui paraisse anachronique. Ses observations tombent juste. En quelques phrases, il parvient à décrire la complexité de ce pays et de son peuple, sa misère (p39), sa gestuelle (p58), ses odeurs enivrantes (p85) ou ces réflexes de caste et de soumission qui l’indignent (p98). Ce ne sont que des exemples.

J’ai eu la chance d’aller à Mumbai et New Dehli. En le lisant, je me suis souvent dit « mais oui, c’est exactement ce que j’ai ressenti ». Je pense en particulier à ses premières impressions aux abords de « la porte de l’Inde », l’atmosphère troublante, les mendiants se mouvant comme des ombres et la présence incongrue et triomphante du Taj à proximité.

Le récit de voyage de Pasolini n’est pas un fantasme d’orientaliste mais une mise à l’épreuve incessante de ses convictions. Il a l’empathie de l’humaniste mais ne se laisse jamais emporter par ce qui le révolte. Il a pour guide la compréhension et l’émerveillement.

Bilan : 🌹🌹🌹

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Écrits corsaires

Mutiné d'avance contre un millénaire qu'il voyait venir, un millénaire qui désacralise toute chose et la subordonne au pouvoir de l'argent, Pasolini voit sous ses yeux disparaître les multiples cultures de l'Italie de sa jeunesse, uniformisées par la société de consommation, absorbées dans le mondialisme totalitaire en provenance des États-Unis. L'auteur analyse le pouvoir dans ce qu'il a de foncièrement mauvais, et ce qu'il en dit n'est pas éloigné des considérations d'un Pierre Clastres dans La Société contre l'État.



Face à l'avènement de la société de consommation, les prétendues oppositions de droite et de gauche, figées dans des schémas archaïques, répètent en boucle les mêmes âneries et s'accusent mutuellement de fascisme ou de gauchisme. Tirant parti de ces luttes stériles, le pouvoir de l'argent progresse sans entrave.



L’Église elle-même, après un millénaire de règne sur l'Occident, s'est effondrée face au mondialisme consumériste. Nous voilà partis pour un nouveau millénaire : celui de la consommation.



Voir la critique complète :
Lien : https://www.senscritique.com..
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Théorème

Pendant plusieurs jours, une riche famille milanaise accueille dans sa demeure un mystérieux visiteur. Ange ou démon, le jeune homme disparaitra comme il est apparu, laissant derrière lui le père, la mère, le fils, la fille et la domestique, troublés dans leur chair et en proie à une désolation intérieure.



Pasolini a écrit ce livre inclassable parallèlement à la création de son film du même nom. Il ne s'agit pas d'un scénario (le texte ne comprend pas de dialogues), mais les courts chapitres se lisent comme on regarde les séquences d'un film. Dès le début, l'auteur interpelle le lecteur en posant le décor et les personnages, de manière presque télégraphique. Puis, les descriptions très visuelles et sensorielles s'enchaînent au coeur de l'intrigue, entremêlant malaise et beauté. Pour n'en citer qu'une, la découverte du père de son jardin au lever du jour est sublime.



J'ai beaucoup aimé ce roman-parabole qui critique la bourgeoisie, sur fond de sexe et de religion. Il faut maintenant que je vois le film.
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L'odeur de l'Inde

L’odore dell’India

Quanta umanità in queste pagine scritte da Pasolini durante un viaggio nel subcontinente indiano in compagnia di Moravia e la Montale fra la fine del 1960 e l’inizio del 1961. Pasolini partecipa a ricevimenti ufficiali e incontra personalità e borghesia locale, ma soprattutto Pasolini vaga la notte solo, "perché soltanto solo, sperduto, muto, a piedi, riesco a riconoscere le cose”, cose come la miseria di questa “folla vestita praticamente di asciugamani” che abita l’India, cose come “il solito altissimo odore che mozza il fiato.Quell’odore di poveri cibi e di cadaveri, che, in India, è come un continuo soffio potente che dà una specie di febbre “ . Ci regala sempre descrizioni altamente fisiche e poetiche in queste poche pagine in cui ovviamente,

non si priva di comunicarci le sue impressioni e considerazioni dell’India dell’epoca con la sua vena da reporter. Si legge facilmente e rapidamente, lo consiglio.







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Pétrole

Cercles capitalistes, progressistes, de l’Enfer, ample réflexion, dont il ne reste que des notes, sur les récits, la façon dont les construire à partir de citations et de pastiches, d’emprunts et de collages ; récit renseigné aussi sur les magouilles mafieuses, étatiques, d’une compagnie pétrolière italienne, récit simultané des mythes et des scissions, des interdits et tabous prétendument levés par une émancipation dont Pasolini ne cesse d’interroger le progrès. Ultime œuvre de Pasolini, Pétrole est un de ses romans inépuisable, résistant toujours à toute interprétation unitaire, où l’auteur développe sa conception de l’art du roman, de la politique, du fascisme comme de l’intellectuel de gauche. Un roman total dont la fragmentation, l’incertitude sur son achèvement, reste l’horizon le moins imparfait.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Nouvelles romaines / Racconti Romani (édition..

Souvent, le réalisme littéraire est lié à la représentation du peuple dans le roman ou la nouvelle, au point que réalisme et sujet populaire sont devenus presque synonymes. La France a eu son Naturalisme, l'Italie son Vérisme, à peu près à la même époque, et dans la lignée des grands auteurs véristes, Pasolini a composé ses Nouvelles Romaines, textes brefs, peu narratifs, destinés le plus souvent à la presse romaine des années cinquante. Les nouvelles du recueil proposées ici en édition bilingue prennent place dans le quartier pauvre du Trastevere, et parfois dans quelques cités populaires au bord de la mer comme Terracina. L'auteur raconte peu, mais excelle à retracer une atmosphère, une silhouette, une relation humaine, et le destin de ce sous-prolétariat romain, dont les membres naissent déjà marqués et dont les vies sont soumises à d'implacables déterminismes économiques et sociaux : la rareté des événements et des surprises narratives s'explique par là.

*

L'édition bilingue aidera le lecteur à mesurer à quel point l'italien littéraire est une langue difficile, d'autant plus ardue que l'auteur y insère de nombreux passages en dialecte romain (romanesco), dialogués ou non. C'est un élément qui différencie le réalisme italien de son parallèle français : l'Italie a toujours eu deux niveaux de langue (diglossie), la langue officielle écrite et établie depuis Dante et Pétrarque, et les multiples dialectes locaux auxquels le cinéma de Pasolini a habitué nos oreilles. Il y a toujours eu une riche littérature dialectale en Italie, à l'opposé de la France. Cette dimension double de la langue ne passe bien évidemment pas en français, où la séparation entre langue officielle et langues locales était doublée d'une barrière de classes infrangible, tandis que la situation littéraire et linguistique en Italie a toujours été plus souple. Pasolini nous échappe donc, à nous Français, par les jeux subtils de sa prose à travers tous les étages de la langue.

*

Enfin, qui dit réalisme pensera, à l'école de Zola ou mieux, de certains auteurs du Nouveau Roman, objectivité et distance du sujet par rapport à son objet. Rien n'irait plus mal à Pasolini, nouvelliste réaliste et lyrique, dont les récits vibrent d'un amour profond et secret pour les gens et les lieux qu'il décrit. Ce lyrisme discret mais prenant, joint à la brièveté des textes et au cadre urbain, m'ont fait penser plus d'une fois à certains petits poèmes en prose du Spleen de Paris de Baudelaire, à quelques pages de prose poétique de Huysmans ou de Jacques Réda.
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La religion de mon temps

Le plaisir d'une "juxta" - texte italien d'un côté, texte français de l'autre.



La poésie fait partie de ces choses quasi intraduisibles. Les mots et les rythmes privilégiés par l'italien ne sont pas et ne seront jamais ceux du français.



Mais il est bon d'avoir une "anti-sèche" sur la page en regard pour ne pas passer sa vie plongé.e dans le dictionnaire. Cela permet de savourer le texte plus librement (sans devoir emporter ledit dictionnaire en promenade).
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