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EAN : 9782070349838
288 pages
Gallimard (31/05/2012)
3.58/5   19 notes
Résumé :
Voici, écrits au jour le jour dans la forme ciselée du sonnet, une centaine de poèmes de Pasolini qui se donne pour l'éphéméride d'une passion. Retrouvés bien des années après sa mort tragique, ces textes intenses adressés à Ninetto Davoli, l'acteur lumineux du Décaméron, occupent une place singulière dans l'œuvre polyphonique de Pasolini. Ici, aucun apparat rhétorique ni de mise en scène : une parole nue, à vif, souvent blessée, qui traduit les alarmes d'un cœur qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Histoire d'une rupture sentimentale, souffrance de celui qui reste seul. Nino Davoli, « quitte » Pasolini pour vivre avec une femme. La séparation se produit pendant le tournage des « Contes de Canterbury ». Certains sonnets sont vraiment magnifiques. On y retrouve toute la sensibilité de Pasolini, qui dit son amour, sa déception, sa souffrance, pour celui qui partagea sa vie pendant 8 ans.
Poèmes d'amour, mais pas si éloignés des écrits politiques, car il en profite pour dénigrer la vie de petit bourgeois qui attend Ninetto, petite vie de famille bien conformiste, renouant alors avec sa verve anti-consumériste qu'il ne cesse de dénoncer (à juste titre) par ailleurs.
La traduction française me paraît assez lourde et trahit les sonorités et assonances de l'Italien beaucoup plus doux, mais impossible à traduire.
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Comme un écho aux Sonnets de Shakespeare pour l'être aimé, mais qui ne peut être aimé, Pasolini nous conte le chant douloureux de l'amour coupable, pour ce jeune homme adoré et parti pour une femme. C'est une histoire de peaux qui ne peuvent s'oublier, de plaisir et de souffrance.

A lire dans la version bilingue pour ceux qui le peuvent.
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Pasolini n'est pas un nom que l'on associera volontiers au sonnet. Qui dit sonnet dit Pétrarque, ou Michel-Ange, ou Ronsard, ou Shakespeare... Pourtant, le révolutionnaire de la culture, le marxiste de la table rase, le révolté, bref Pasolini a recours à cette forme antique pour faire la chronique de la douleur amoureuse, et le ton est toujours juste, quoique toujours légèrement parodique. En effet, la modernité du propos ne peut que créer une tension étrange et ironique avec la forme adoptée, et cette dissonance est une des grandes beautés de l'oeuvre.
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Amour (é)perdu…


Pasolini écrit ces poèmes pendant l'automne-hiver 1971-1972 alors qu'il tourne les « Contes de Canterbury ». Retrouvés après sa mort, ils sont adressés à Ninetto Davoli, l'acteur du « Décaméron », qui vient de rompre pour partir avec une jeune femme. Ils ne sont pas sans évoquer ceux que, sur un thème semblable, Shakespeare a composés environ 400 ans plus tôt.

Bien qu'assumée, son homosexualité est pour lui source de rejet et de souffrance. de sonnet en sonnet, il construit une chronique de ses sentiments. Elle se matérialise par l'expression de la douleur et du manque, de la colère et de la nostalgie qui se déploient dans l'urgence d'une parole fluide et forte.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Comme le peu de sperme que nous nous sommes versé
Dans nos premières rencontres lointaines -
Ce peu de sperme, signe d'une nouvelle existence -
Qui salissait les couvertures ou les mains -

Ainsi as-tu vu mes larmes... Les plus tristes,
Cependant, comme ce sperme, dont ne reste
Rien - larmes de qui ne peut plus résister
A son irréparable destin humain -

Je les ai versées ce matin-là, à Londres,
Un matin déjà perdu dans les siècles,
où un peu de liquide humain

Reste comme une trace misérable,
Qui vient d'on ne sait où et bientôt
Se perd,
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Comme hier j'ai travaillé toute la journée,
Avec joie, sans un moment de pause,
Est restée en moi latente l'idée du retour
Du mal incurable que votre

Conduite me cause, certes sans commettre de faute.
Mais quant à la nuit, elle dispose bien différemment
De mon sort ... Eh bien, je vous informe
Que vous vous êtes vengé - que votre innocence

Qui me consume le reconnaisse ou pas.
Pendant toute la nuit, vous êtes resté
Ici, à m'interdire de venir dans je ne sais quelle ville.

Et je pleurais, je pleurais avec l'alacrité
Avec laquelle jaillit l'eau d'un robinet laissé
Ouvert, hors d'un tuyau sale et rouillé.
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Le maître peut pleurer…


Le maître peut pleurer ; son serviteur
S’en est allé ; on ne peut ni le joindre
Ni le punir ni l’émouvoir. Il n’est pas orgueilleux
De sa liberté ; il ajoute même

À la douleur la tendresse de sa peur
Acide et impuissante qui parfois le pique.
Les maîtres sont ceux qui conservent ;
Ils conservent donc avec les dents et avec les ongles

Leur douleur aussi. Elle devient
Un bien, et la mort même qui peut la dissiper
A quelque chose qui a une valeur sociale.

Le jugement auquel il s’en tient, en devenant fou,
Est celui d’autrefois : il lui donne un amour aveugle
  pour la poussière
Puisque, comme toi, elle ne ressemble ni au bien ni
  au mal.


//Rome, 10 mars 1972
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Je suis une loque, qui devra
Retrouver son orgueil, d'une manière ou d'une autre :
Mais il n'y a pas au monde d'indifférence ou de pitié
Qui puissent vous faire oublier comment le nœud

(juste) à la gorge a fondu (à mon âge)
En pleurs. On dit qu'on déteste
Celui à qui on fait du mal. Cela vaudra
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Ceux qui partent pour les nuages
Se séparent de leur raison
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