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Critiques de Pierre Alary (347)
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Mon traître (BD)

« Le salaud, c’est parfois un gars formidable qui renonce. »



« Mon traître », il s’appelle Tyrone Meehan. C’est un leader indépendantiste nord-irlandais important. Un héros, mais un traître aussi...



Je l’ai rencontré il y a presque neuf ans déjà. C’était en 2009, alors qu’il tentait de montrer à Antoine comment pisser sans éclabousser ses chaussures. C’était dans un roman bien sûr. C’était dans le roman « Mon traître » de Sorj Chalandon.



Revivre l’histoire de l’Irlande du Nord à travers ses combats pour la liberté dans les yeux de ces deux hommes que tout rapproche pour finir par être séparés par un abîme qui porte un nom, celui de trahison. Une faille. Superbement représentée dans cette adaptation illustrée. Pierre Alary effectue un travail libre de toutes contraintes pour dessiner les traits anguleux de ses personnages et colorer ses croquis de teintes ternes et chaudes à la fois, rendant parfaitement compte de l’atmosphère du roman initial.



Comme le dit lui-même l’auteur de cette BD : « Tout y est : la beauté, la force, la mort, la vie... ». « Les mots de Sorj Chalandon m’ont attrapé par le cœur. », écrit-il encore...

Laissons donc M. Chalandon nous inviter à commencer la lecture : « Voilà Tyrone, voilà Antoine, voilà les rues sombres, la brique, l’injustice, les teignes magnifiques, la pluie, la nuit des opprimés. Voilà l’Irlande et sa terrible beauté. Rien ne manque à l’injustice et à la colère. Rien ne manque à la sidération du trahi. Voilà l’histoire de cet ami, ce frère et ce traître pourtant... »



Sorj Chalandon, alias Antoine, et Tyrone, alias Denis. Une histoire vraie pour une vraie histoire d’amitié, de fraternité, de lutte, de combat, de mort aussi et de vie toujours...



Lu en janvier 2018.
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Conan le Cimmérien, tome 1 : La Reine de la c..

Dans les esprits de beaucoup de monde, Conan le Barbare c’est Arnold Schwarzenegger, dans le film de John Milius de 1982.

C’est aussi, une série de roman et de nouvelles basées sur le personnage créé en 1932 par Robert E. Howard qui a inventé le genre héroïc fantasy pour s’éteindre à 30 ans.

Loin des stéréotypes de musculeux bas du front qui sera utilisé plus tard par les auteurs qui ont repris le personnage, le Conan originel est un héros complexe à redécouvrir.

Cette série de BD dont La Reine de la côte noire est le premier opus reprend les nouvelles de Howard. Un bon moyen de connaître ces histoires.

Après avoir assassiné un juge qui voulait l’envoyer « légalement » ad patres, Conan s’enfuit de la ville et trouve refuge sur un navire marchand, lui même peu de temps après attaqué par les pirates aux ordres de Bélit, la reine de la côte noire.

Conan se bat comme un forcené et son expérience de combattant autant que ses muscles séduisent la reine qui voit en lui son alter égo masculin. Une passion amoureuse les unit et une quête : une cité perdue au bout d’une rivière qui s’enfonce dans la jungle et dans laquelle un trésor les attend. Mais des monstres et des dieux protègent les lieux. Qu’importe, Conan et Bélit n’ont pas peur. Peut-être auraient-ils dû !

L’adaptation de Jean-David Morvan que l’on ne présente plus, est vraiment une réussite. Des batailles, des combats navals, des monstres, des dialogues savoureux, des dieux retors, des pièges, des scènes érotiques (mais pas trop) aussi. Cela va a cent à l’heure. Tous les ingrédients des grandes aventures épiques sont présents : le monde inquiétant et dangereux, de la magie noire, des pirates sanguinaires, des héros courageux, une cité perdue, un trésor. On dirait un catalogue du genre.

Les personnages de Conan et de Bélit sont parfaitement caractérisés et leurs états d’âmes, leur amour, leurs motivations, sont travaillés et ne sont pas aussi nets que cela et c’est tant mieux. Une grande part de mystère dans les profondeurs de leurs âmes réciproques est plutôt jouissive.

Ce qui me freine un peu dans mon enthousiasme et qui m’a un peu freiné dans ma lecture, c’est le dessin. J’ai vraiment aimé les dessins de Pierre Alary sur Silas Corey. Ici, j’ai eu du mal à m’y faire et je n’arrive pas réellement à me l’expliquer. Quand je m’arrête dessus, je les trouve réussis. Les planches sont parfois très belles, celles des combats sont admirables. Alors, quoi !

Le dessin un peu trop cartoonesque n’est pas en phase avec l’histoire pour moi. La lecture s’en trouve ralentit. Ensuite, quand on s’y habitue, on oublie la gène, mais il n’empêche qu’il faut vraiment être concentré pour suivre l’intrigue.

J’ai remarqué que chaque tome est scénarisé et dessiné par des auteurs différents. Après un bilan mitigé du au décalage scénario/dessin. Je vais sans doute me laisser tenter par la suite.
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Don Vega

♫Un cavalier qui surgit hors de la nuit

Court vers l'aventure au galop

Son nom, il le signe à la pointe de l'épée

D'un Z qui veut dire Zorro

Zorro, Zorro

Renard rusé qui fait sa loi

Zorro, Zorro

Vainqueur, tu l'es à chaque fois♫

Thomas Dutronc - 2014 -

---♪---♫---🐱‍👤---💤---🐱‍👤---♫---♪---

CalifORnie, septembre 1849

Tout ORdure s'ORdonne OR la Loi

-----Rends-nous nos terres,

-----Cabròn Mangeur d'or !!



Ah l'OR

♫Eh, eh, Zorro est arrivé

Sans s'presser

Le grand Zorro, le beau Zorro

Avec son ch'val et son grand chapeau

Avec son flingue et son grand lasso

Avec ses bottes et son vieux banjo♫

Henri SalvadOR- 1964 -



Nous sommes d'accORd - pOR favOR

Quand une légende devient fait HistOR hic

faut clORe ce FolklORe trop riche en musique

💤...Zouic, Zouic Zouic 🕺



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Don Vega

En 1848, le Mexique perd, après le Texas, la Haute-Californie (Californie actuelle). Mais elle n'accèdera qu'au statut d'État qu'en 1850. Pendant quelques mois, elle est désignée comme une « république libre ». Un petit foutoir sous administration militaire qui attise en raison des filons aurifères. Nombre d'hommes (politiques, banquiers, propriétaires) vont profiter de la situation dont un certain Gomez, ancien militaire qui s'est embourgeoisé, qui s'est approprié les biens des Vega (terrains et filons de la mine d'or). Alors que don Vega fils poursuit ses études militaires à l'Académie de Madrid, il reçoit une lettre du père Delgado l'informant du décès de ses parents dans un accident. Aussi, son retour imminent est-il souhaité. Il découvre alors que Gomez gère tout dorénavant, avec l'aide d'un certain Borrow, un homme violent, menaçant et sadique, qui n'hésite pas à tuer les péons qui, sous couvert d'une cagoule noire, osent se révolter... La légende de Zorro est née...



Pierre Alary revisite avec tact et panache les origines de Zorro. Ce vengeur masqué (si bien masqué que l'on ne le voit quasiment pas tout au long de l'album), Don Diego de la Vega, tout droit revenu d'Espagne, se serait-il inspiré des péons qui osèrent se révolter contre les infâmes Gomez et Borrow ? Revêtant ainsi le fameux masque noir, don Vega fils fera justice seul et tentera de récupérer ce que l'on a volé à ses parents. Pierre Alary, seul au scénario et au dessin, fait montre d'une maîtrise incroyable tant sur le fond que sur la forme. Cet album, original, intelligemment construit, passionnant, est servi par un graphisme cinématographique, au découpage rythmé, au trait semi-réaliste dynamique et élégant.
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Mon traître (BD)

15 décembre 2006. Antoine, emmitouflé dans son épais manteau afin de se protéger de la neige, ferme son atelier de lutherie et se dirige vers un kiosque à journaux. C'est en feuilletant l'un d'eux qu'il fait un malaise dans la rue. Sur la page ouverte, le titre "Un traître au sein de l'IRA"...

Avril 1977, Belfast. Alors qu'il boit un coup avec ses amis irlandais, Jim et Cathy, Antoine fait la connaissance, dans les toilettes du bar Thomas Ashe, de Tyrone Meehan. Même si son ami parle de lui en tant que figure locale, Antoine n'y prête guère plus attention. La soirée se passe tranquillement, au rythme des chansons irlandaises. Lorsque les trois amis quittent le bar, ils remarquent les blindés anglais qui patrouillent. De retour à la maison, Jim raconte alors à Antoine qui est ce Tyrone Meehan : vétéran de tous les combats contre la puissance britannique et responsable de l'IRA. Très vite, le jeune homme prend position pour la cause irlandaise et son chemin rencontre à nouveau celui de Tyrone Meehan...



Adapté du roman éponyme de Sorj Chalandon, cet album, passionnant de bout en bout, nous plonge en plein conflit irlandais. Antoine, luthier à Paris, va se replonger dans son passé suite à la lecture d'un article de journal. C'est dans le cœur d'une Irlande déchirée, au cours des années 70/80, que l'on retrouve le jeune homme au sein de la cause irlandaise, aux côtés de ses amis, Jim, Cathy et le charismatique Meehan. Pierre Alary entremêle au cœur de ce récit les comptes-rendus d'interrogatoires de Tyrone Meehan par l'IRA. Des interrogatoires succincts mais riches de sens. L'auteur nous plonge dans une ambiance tendue, angoissante et traite avec justesse du combat, de la patrie, de la confiance, de la fraternité, de l'amitié, du deuil et, évidemment, de la traîtrise. Sorj Chalandon ayant donné libre cours à Pierre Alary, ce dernier s'est emparé brillamment de son roman, aussi bien scénaristiquement que graphiquement. En effet, l'auteur nous offre de magnifiques planches : un trait particulièrement élégant, des ambiances intenses et des couleurs monochromatiques.

Une ballade irlandaise, captivante et riche...
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Gone with the wind, tome 1

7000, c'est le nombre d'avis que j'ai posté à ce jour et qui marque comme une sorte d'anniversaire pour franchir un nouveau cap. Je n'avais pas conscience que j'atteindrais un jour ce pallier. J'adore lire des BD depuis longtemps et ceci explique cela.



Il fallait en cette occasion une BD extraordinaire qui sort du quotidien. J'ai alors choisi cette version d'Autant en emporte le vent qui fut d'abord un roman de Margaret Mitchell paru en 1936 avant d'être adapté en film par Victor Flemming en 1939. On se souvient tous du couple mythique Clark Gable avec Vivien Leigh.



Le film tourné en technicolor est considéré comme l'un des plus gros succès de l'histoire du cinéma de tous les temps. 13 nominations aux oscars et 8 trophées remportées dont le meilleur film, le meilleur réalisateur, la meilleure actrice. C'est un véritable phénomène cinématographique.



C'est d'ailleurs l'un des films que j'ai vu en premier au cinéma lorsque j'étais adolescent. Je me souviens encore de cette projection en plein air dans un parc municipal à la Ciotat, ville connue grâce aux frères Lumières qui ont tourné l'une des premières séquences mondiales. Bref, j'ai toujours été très attaché à ce film possédant également même l'affiche dans ma chambre à l'époque.



Du coup, je me suis demandé comment allait être une adaptation pour la première fois dans une bande dessinée même si Osamu Tezuka en avait fait un pastiche dans son oeuvre de 1952 «Astro le petit robot». Il faut dire que l'on se moque souvent de la romance alors que je trouve qu'il n'y a pas plus belle chose au monde que l'amour.



J'ai adoré cette BD tiré du film car elle donne une autre vision tout aussi intéressante et réellement moderne en s'appuyant également sur les faits historiques de la Guerre de Sécession qui a déchiré les Etats-Unis en deux sur la question esclavagiste. L'arrogance du Sud va vite se heurter à la réalité économique.



Scarlett a passé une enfance heureuse et insouciante dans la plantation de Tara, dans le Sud des États-Unis. Elle est à la fois gâtée, orgueilleuse et déterminée. Elle ne mâche pas ses mots. Quand la guerre éclate et que les États du Sud sont rapidement envahit, elle devient veuve.



A noter que ce premier tome s'achève peu après l'incendie d'Atlanta où elle est obligée de fuir grâce à l'aide de Rhett Buttler, un aventurier sans scrupules attiré par sa beauté. Elle va retourner à Tara pour reprendre le domaine en main malgré les pénuries. Elle va alors avoir l'idée de se marier avec Rhett pour l'argent et retrouver l'opulence des beaux jours d'avant-guerre.



Le drame est qu'elle convoite un homme marié dont elle est tombée éperdument amoureuse à savoir Ashley qui a épousé la douce et gentille Mélanie. Il est vrai que la BD insiste un peu plus sur cette relation alors que le film faisait la part belle à Rhett.



L'alchimie entre l'histoire et le dessin fonctionne vraiment bien et donne un premier tome à la véritable tension dramatique. Les détails historiques ainsi que les costumes, les us et coutumes de l'époque ne sont pas oubliés et donnent une véritable crédibilité au récit.



Bref, on assiste à une incroyable destinée sur fond de guerre civile. C'est la fin d'un monde. Scarlett va évoluer pour devenir une femme combative qui ne baissera pas les bras en affrontant les drames successifs. C'est l'adversité qui va forger cette femme qui va comprendre que le seul amour sur lequel elle puisse compter, c'est son domaine Tara, la seule chose qui vaille la peine qu'on travaille pour elle comme disait son père. Ascension, chute et renaissance. L'amour de la terre, l'esprit chevaleresque et l'héroïsme.



Autant en emporte le vent , c'est un peu le symbole de la lutte pour la survie. Scarlett est en effet attaché à la terre de ses ancêtres, mais elle montre de la détermination à reconquérir le coeur de l'homme qu'elle aime. C'est une survivante et une lutteuse.



C'est comme une voie que l'on montre à tous les opprimés. Je crois que c'est cela qui m'avait tellement marqué durant ma jeunesse. C'est plus qu'une évasion ou une romance, c'est offrir au monde un message d'espoir que demain, le soleil luira encore. Autant alors en emporte le vent !
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Retour à Killybegs (BD)

4 avril 2007. Attablé au fond du bar, Tyrone Meehan, figure emblématique de l'IRA et aujourd'hui considéré comme un traître, écrit. Pour laisser une trace. Pour raconter l'histoire. Sa vérité et non celle que certains tenteront d'établir et oseront expliquer pourquoi et comment il en est venu à trahir...

De son père, Pat Meehan, soldat de la brigade du Donegal de l'IRA, à son interrogatoire par les Anglais en passant par son engagement, ses amis perdus, ses compagnons de lutte, le conflit catholique/protestant, ses erreurs, sa femme ou encore son fils qui lui tourne le dos, Tyrone ne veut rien oublier...



Après le formidable "Mon traître", Pierre Alary adapte la suite du roman, "Retour à Killybegs". L'on retrouve Tyrone Meehan qui, dénoncé pour trahison, s'en retourne à Killybegs, là où il s'est réfugié. Dense, passionnant, cet album, avec une voix-off qui permet de s'immerger totalement, retrace, grâce aux flashbacks et aux étapes marquantes, le parcours chaotique de ce traître et met en lumière les raisons de ses actes. Riche historiquement et humainement, intense psychologiquement, ce récit se révèle puissant mais aussi teinté de tristesse et de désarroi. Graphiquement, Pierre Alary fait montre d'une maîtrise remarquable : le trait précis et élégant, la monochromie (passant du vert au ocre), la narration au cordeau, l'ambiance tendue.

Une adaptation d'une grande justesse...
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Gone with the wind, tome 1

Club N°53 : BD sélectionnée ❤️

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Réticent avant de lire cette remarquable adaptation (je dois l'avouer), on se laisse embarquer et séduire par ce premier tome.



Dialogues, couleurs chaudes, narration, Pierre Alardy a rendu une excellente copie.



Wild57

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Adaptation réussie d'un livre et surtout d'un film très connu.



Cette 1ère partie est très rythmée et la romance décrite qui se passe au moment de la guerre de sécession révèle très bien la cruauté de cette époque (État du sud esclavagiste, regard supérieur des confédérés vis à vis des unionistes, exploitation de la guerre à des fins mercantiles, etc…).



Superbe mise en couleur de l'auteur.



Vivement la suite !



David

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Belle adaptation du roman.



Le personnage de Scarlett est aussi agaçant et étonnant.



On attend la suite avec impatience !



Virginie

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C'est bien fait, le ton est juste.



Morgane R.

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Une belle adaptation du roman.



Je n'ai pas lu le livre mais vu le film.



Dommage qu'il n'y ai pas les scènes de guerre, les combats.



Aaricia

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Don Vega

Le 25 juillet 1853, Joaquin Murietta célèbre défenseur des latino-américains face aux anglo-américains est déclaré mort par les « California Rangers ». Ils ramènent aux autorités locales sa tête et la main de son lieutenant dans des bocaux d’alcool. Ce n’est pas la fin c’est le commencement ! Alors que son neveu Procopio reprend la lutte du « Joaquins Gang »», John Rollin Ridge* le fait entrer dans la légende, et aujourd’hui encore ses descendants et ses héritiers luttent contre les activistes haineux WASP… Mais ça va encore plus loin, car en 1919 Johnston McCulley spécialiste du pulp policier proto super-héroïque décide de reprendre le mythe du «  Robin des Bois d'El Dorado » en l’édulcorant pour le public américain. Il l’associe à William Lamport, un contrebandier irlandais qui marquait ses victimes d'un « Z », et au Mouron rouge de la baronne Emma Orczy, dandy justicier à la double identité sauvant les gentils aristocrates des méchants révolutionnaires (et bien sûr les méchants notables gringos sont remplacés des autorités espagnoles corrompues)... Don Diego de la Vega devient Zorro dans "The Curse of Capistrano", et le héros de cape et d’épée entre dans la culture populaire américaine et dans l’inconscient collectif du monde entier avec des dizaines de romans et de films, des centaines d’épisodes télévisés (dont d’improbables versions colombienne et philippine, et un cross-over franco-français avec "Saint Seiya" !), et des milliers de comics parmi tant d’autres adaptations… Pour ne rien gâcher Don Vega alias Zorro dernier grand héros dixneuvièmiste est le modèle du Bruce Wayne alias Batman premier grand héros vingtièmiste. Dans l’adaptation ciné de Martin Campbell datée de 1998, le vieil aristocrate Don Vega décide que le jeune prolétaire Murietta doit reprendre le flambeau de Zorro… La boucle est bouclée : les vrais héros ne meurent jamais, car les vrais héros sont immortels !!! #jesuiszorro



Donc que penser de l’adaptation en bande dessinée de presque 100 pages réalisée par le frenchy Pierre Alary œuvrant ici pour la première en solo autant au dessin qu’au scénario ? Et ben c’était vachement bien, même si tout était loin d’être parfait hein ! C’est un passionné rempli de bonne volonté certes, et ici c’est avec honnêteté et humilité qu’il s’attaque à un mythe de la culture populaire...
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Gone with the wind, tome 1

Avril 1861, état de Géorgie, propriété de Tara. Sur le perron de sa demeure, Scarlett O'Hara regarde partir les jumeaux Tarleton, la colère et la rage dans les yeux. Ces derniers viennent, en effet, de lui apprendre qu'Ashley Wilkes, l'homme dont elle est amoureuse depuis des années et dont elle est certaine de son amour aussi, a prévu d'annoncer ses fiançailles avec Melanie Hamilton, sa petite cousine. Une nouvelle malheureusement confirmée par son père, George O'Hara. Celui-ci est d'ailleurs peu inquiet pour elle, ce ne sont, en effet, pas les prétendants qui manquent. Et c'est d'ailleurs Charles Hamilton qui lui fera la cour, le lendemain, aux fiançailles, la demandant même en mariage. Mais si Scarlett n'a de cesse d'épier Ashley, il est également un autre homme qui, bientôt, se fait remarquer. Un certain Rhett Butler, un homme immoral, spéculateur et peu recommandable, aux dires de certains...



Pierre Alary s'attaque à un monument de la littérature américaine. Un roman porté à l'écran par Victor Fleming qui remporta pas moins de 8 Oscars, en 1940. Plus de 80 ans plus tard, l'auteur fait le pari, fou peut-être mais hautement relevé, de l'adapter en bande dessinée (2 tomes sont prévus). Pari réussi, oui, parce que, dès les premières pages, il nous plonge avec malice dans cette ambiance des États du Sud alors que la guerre de Sécession divise les hommes. Il dépeint également les conditions aussi bien des esclaves que des femmes. Des femmes, justement, Scarlett O'Hara, pour ne citer qu'elle, est parfaitement campée : une femme forte, déterminée et qui se révélera courageuse au fil des ans. Tous ses personnages habitent avec force ce scénario profond, dense, épique et ne souffrant d'aucun temps mort. Graphiquement, les planches sont de toute beauté, Pierre Alary jouant, avec virtuosité, avec les cadres, les décors, les ombres, la lumière, les ambiances... Des planches enlevées, pétulantes, flamboyantes.

Un premier tome passionnant qui a du souffle !
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Mon traître (BD)

Alors déjà, énorme coup de gueule vis-à-vis de cet égoïsme sans nom voulant que ce traître soit celui de Môsieur. Et le partage, ça te parle ?!



Chalandon, à lire, c'est bien.

Chalandon, à lire et à zieuter, c'est bien.

Vous noterez la subtile nuance. Ce petit plus rendant hommage au graphisme épuré, tout en retenue et pourtant terriblement efficace, aidé en cela par un encrage monochromatique aussi doux que le combat de l'IRA fut rude.



Mon Traître, c'est avant tout celui d'Antoine.

Ce petit frenchie fou d'amour pour cette farouche Irlande assoiffée d'honneur et de liberté.

Un pays qu'il va faire sien, adoptant tout de go ses rugueux combats contre l'envahisseur rosbif.



Mais avant tout, ce sont de belles et fécondes rencontres. de celles qui enracinent et qui nourrissent.

Avec Jim et Cathy, tout d'abord, puis avec le légendaire Tyrone Meehan, emblématique figure de l'IRA. de toutes les luttes, de tous les combats, il va incarner un mentor infatigable, un modèle d'acharnement à vouloir bouter les anglais hors de la Verte Érin. Naaan Jeanne, t'es pas toute seule !

Un père de substitution porté au pinacle par ce jeune padawan le bouffant du regard avec les yeux de l'amour.

Mais à vouloir déifier un modèle, on en vient à oublier qu'il n'est qu'un homme avec tout ce que cela comporte de faillible.



Construit sur la base d'une double narration, Mon Traître alterne l'interrogatoire de Tyrone Meehan par l'IRA avec l'histoire d'Antoine devenue indissociable. La petite histoire côtoyant la grande.



Mon Traître, c'est avant tout l'évocation d'un combat.

Celui de quelques irréductibles prêts à l'ultime sacrifice pour la cause.

Emprisonnés, nombreux seront les militants de l'IRA à mourir d'une grève de la faim.

Bobby Sands, 27 ans, décèdera après 66 jours de jeûne dans la prison de Maze, devenant alors un véritable héros de la cause républicaine et un emblème politique incontournable.

De source historique moyennement sûre, la Dame de fer se serait alors exclamée :

"Ça m'en touche une sans bouger l'autre !".

Expurgé de tout manichéisme, il nous conforte dans l'idée que rien ne saurait être au-dessus d'un idéal, surtout pas un homme auréolé du titre un brin ronflant d'incarnation vivante dudit conflit.



Très beaucoup bien.
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Moby Dick (BD)

Voilà une belle manière d’appréhender un classique du livre d’aventure. Le travail des deux auteurs Olivier Jouvray et Pierre Alary mettent en avant l’obsession du capitaine Achab, vaincre coute que coute cette fameuse baleine blanche. Du coup, grâce à des dessins vraiment inspirés, on suit cette quête suicidaire avec un réel plaisir. L’inquiétude des personnages qui peu à peu doute des choix d’Achab, l’amitié entre Ismaël et Queequeg, les rapports plein de respect entre l’officier Starbuck et son capitaine, le personnage Achab aveuglé par ces envies de vengeances, tout cela procure à donner une aventure sans le moindre temps morts. Une roman graphique de belle qualité respectueux du livre de Melville. Baleiniers, à vos postes !
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Gone with the wind, tome 1

Il s'agit de l'adaptation en bande dessinée du célèbre roman de Margaret Mitchell (1936), déjà adapté au cinéma en 1939 dans le non moins célèbre film avec Vivian Leigh et Clark Gable. ● Avril 1861. Scarlett O'Hara, jeune fille issue d'une riche famille du Sud des Etats-Unis, a un fort caractère et, d'une grande beauté, est entourée de prétendants. Mais elle est amoureuse d'Ashley Wilkes ; or les Wilkes ne se marient qu'entre cousins. Elle rencontre aussi Rhett Butler, un spéculateur immoral qui joue avec elle comme le chat avec la souris. Mais c'est bientôt la Guerre de Sécession et les Sudistes doivent se battre contre les Yankees. ● J'ai trouvé l'adaptation très réussie. Les dessins sont dans l'ensemble très beaux, avec des pages très homogènes notamment au niveau des couleurs, certaines dans les orangés, d'autres dans des teintes plus sombres. L'ensemble est graphiquement magnifique. Il y a peut-être un peu trop d'effets de lumière (pourtant j'en suis friand !). ● Je ne suis pas un grand amateur du roman de Margaret Mitchell, que je trouve beaucoup trop long, ni du film, d'ailleurs, mais je dois dire que cet album en tire le meilleur, avec un récit très rythmé qui va à l'essentiel. Je le conseille et ai hâte de lire le tome 2 !
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Don Vega

Zo-rro est a-rri-vé hé hé, sans s'presser hé hé.



Ne mettons pas la verrue avant les boeufs car ici point de légende masquée mais avant tout l'idée diffuse d'un potentiel vengeur issu de la plèbe asservie capable de faire rendre gorge à ce tyran qu'est l'ancien général Gomez assisté de son bras droit aux méthodes finement musclées flirtant régulièrement avec la torture et l'assassinat, j'ai nommé l'affable Borrow.



La Californie est devenu le terrain de jeu de capitalistes avertis achetant à bas prix (de façon plus ou moins illicite, tendance vol pur et dur) moult terrains afin de les revendre avec une jolie culbute.

Mais quid des gentils péons qui faisaient rien que trimer pour sustenter leur misérable famille?

Ben désormais ils font rien que trimer pour un oppresseur qui ne leur laisse que des miettes et le petit plus, la vie sauve pour service rendu à ce vil despote local.



Un opus qui claque comme le fouet de notre héros masqué.

Politiquement, la Californie n'est pas encore prête de rentrer dans le livre d'or des démocraties enviées.

Mais niveau action, elle se pose là.



Porté par un graphisme élégant et épuré, ce Don Vega de Pierre Alary se boit comme une téquila bien frappée un jour de canicule.

Présenté comme un one shot, je ne l'imagine pas, au vu du final, ne pas rempiler en faisant renaître ce mythe célèbre, fidèle protecteur de l'indigent et de l'opprimé.



Très bon moment.
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Gone with the wind, tome 1

État de Georgie, plantation de la famille O’Hara, 1861. On ne parle plus que de la Guerre de Sécession qui se profile, les hommes trépignent à l’idée de terrasser l’armée nordiste. Scarlett O’Hara, elle, a autre chose en tête : l’homme qu’elle aime vient d’annoncer ses fiançailles avec une autre femme. Sa détermination aura-t-elle raison des coutumes familiales, des idées du mariage et de la guerre ?



L’obstination un peu immorale de Scarlett est si outrancière qu’elle en devient presque drôle, voire touchante. La jeune femme ne doute pas un instant qu’Ashley l’aime, sa passion dévorante ne recule devant rien. Elle n’a ni ferveur patriotique, ni fibre maternelle, ni souci du qu’en-dira-t-on, mais elle sait ce qu’elle veut. Mais c’est peut-être précisément ce tempérament qui se révélera précieux alors que le monde s’écroule et que les repères moraux et privilèges volent en éclats…



Mon souvenir du roman de Margaret Mitchell n’est pas très précis mais l’adaptation me semble fidèle. Comme toujours, les éditions Rue de Sèvres ont mis les petits plats dans les grands : format somptueux, dos toilé, beau papier brillant, couleurs chaudes comme le climat sudiste. J’y ai retrouvé la fresque d’une société corsetée et consanguine et la description des ressorts (assez universels) d’une guerre dont le sens se dérobe. Le format du roman graphique vient augmenter ce récit magnifiquement raconté de décors de plantations, de grandes maisons bourgeoises et de rues.



Et le sulfureux Rhett Butler vient pimenter l’intrigue. L’homme d’affaire détonne dans le décor, prenant un malin plaisir à se montrer sous son mauvais jour et à dire tout haut ce que beaucoup osent à peine penser… On pourrait presque se demander comment face à quelqu’un d’aussi intrigant, Scarlett peut rester aussi obnubilée par le lisse Ashley. Le cliffhanger final laisse entendre que cette question n’est pas tranchée – le rendez-vous est pris pour la parution du deuxième volet.



Quel souffle : autant en emportent les pages !
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Moby Dick (BD)

J'ai découvert Pierre Alary dans « Mon traître » et « Retour à Killybegs », qui m'avaient fascinée.

Son tandem avec Olivier Jouvray dans l'adaptation de l'oeuvre D'Hermann Melville est une pure melveille 



Dans cette adaptation libre de Moby Dick, les libertés prises avec l'oeuvre originale sont comme les petites touches personnelles qu'on rajoute avec crainte à une recette de cuisine classique et qui finissent par apporter une plus-value sans pour autant éclipser l'oeuvre de base.



Le médium BD prend alors tout son sens tant le trait porte le récit et offre une approche tantôt sensorielle, tantôt hypnotique de cette aventure.

Car ici les bédéistes se concentrent sur l'aventure en elle-même et sur la psychologie des personnages, suivant la trame mais zappant les descriptions soporifiques de Melville .



La palette de couleurs monochromes qui anime les planches est employée avec intelligence et grâce, collant à l'état d'esprit des personnages et créant une ambiance unique.

Les plans rapides sont propices à l'esprit de cette croisière suicidaire qui navigue à sa propre perte.



Obsession, soif de vengeance et pouvoir d'un côté, peur, asservissement de l'autre, les sentiments forts et transparents éclatent et légitiment la force de ce roman graphique.





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Retour à Killybegs (BD)

A la fin de Mon traître, le besoin de comprendre les raisons de la trahison de Tyrone Meehan obsède le lecteur.



Dans Retour à Killybegs, Tyrone, le traître, a besoin de crier sa vérité et d'en finir.



La trahison est souvent l'un des actes les plus difficiles à comprendre et par conséquent à pardonner.



Le traître bafoue tous les principes moraux.



Il trompe la confiance de quelqu'un.

Il abandonne ou livre un être cher à l'ennemi.

Il brise la loyauté qui le lie à quelqu'un.



Sorj Chalandon souhaite nous expliquer le contexte de la lutte pour l'indépendance nationaliste irlandaise et le rôle de la résistance.

La résistance a un visage, des motivations, des hommes forts et courageux prêts à mourir pour la cause, prêts à subir les pires ignominies en prison, pourchassés par les anglais mais aussi par les irlandais « de l'autre côté »



Les dessins de Pierre Alary collent parfaitement à l'ambiance. Les planches de camaïeux à prédominance sombres retracent les années de lutte, de dévotion et d'espoir broyés par le temps qui passe, par les défaites, par la fatigue et par le désespoir.



On est rapidement happé par ces planches d'où se dégagent, en plus du talent incontestable du scénariste, dessinateur et coloriste ; un engagement moral à fleur de peau pour donner vie aux personnages et animer la véracité et la magie de l'écriture de Sorj Chalandon avec finesse, rythme et souci du détail.



On comprend mieux l'engrenage fatidique qui a conduit le traître à mourir seul face aux fantômes de son enfance et à ses mensonges, face à une cause trop lourde à porter.

Dans mon traître la phrase : « Personne ne naît tout à fait salaud, petit Français. le salaud, c'est parfois un gars formidable qui renonce » prend ici tout son sens.





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Mon traître (BD)

La plume de Pierre Alary dessine la scansion rimée du roman de Sorj Chalandon pour en extraire et faire résonner l'harmonie.



Portée par un souffle sidérant et une interprétation très juste de l'écriture subtile de l'auteur, l'adaptation de Mon traître en bande dessinée est un alcool fort, violent et puissant.



On est rapidement agrippé à ces planches d'où se dégagent, en plus du talent incontestable du scénariste, dessinateur et coloriste ; un engagement moral à fleur de peau pour donner vie aux personnages et animer la véracité et la magie de l'écriture de Sorj Chalandon.



Comme un cocktail parfaitement dosé, Pierre Alary a su choisir dans sa palette des teintes monochromatiques sobres, sombres, qui collent avec l'ambiance et l'état d'esprit des personnages et des plans et angles de vue assez rapprochés pour un ensemble parfaitement composé.



La rencontre entre deux arts et deux artistes est sublimée par une humanité et un sens des nuances extrême. Finesse, rythme, souci du détail et beaucoup de talent.



Emouvant, élégant et mélancolique à la fois.





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Conan le Cimmérien, tome 1 : La Reine de la c..

On ne présente plus R.E. Howard, l'auteur texan qui a fait entrer le récit d'aventure dans le XXe siècle. Il est d'une telle modernité, que non seulement la plupart de ces récits n'ont pas pris une ride, mais en plus certains d'entre eux font aussi moderne que ce qui se fait aujourd'hui, voire plus moderne que certains auteurs peu inspirés...

Plus qu'à tous les genres de l'imaginaire (inventant la Fantasy contemporaine en mélangeant les récits historiques d'Harold Lamb, mais pas que, aux récits fantastiques d'H.P. Lovecraft, mais pas que), l'auteur mort à l'âge de 30 ans s'est attaqué à tous les genres populaires avec enthousiasme, mais aussi mélancolie, avec ce mélange action / horreur qui a toujours fait le bonheur du survival. Bref, n'en déplaise aux pisse-froid, aux rageux élitistes et aux esprit chagrins on est bien dans la Res Adventura, un univers d'aventures hautes en couleurs ! Et cet univers que les éditions Glénat ont décidé d'adapter en bandes dessinées avec un budget et un lancement conséquent, le tout sous la supervision de notre Patrice Louinet national, spécialiste mondial et mondialement connu de l'oeuvre du père fondateur de la Sword & Sorcery, Oh Yeah !!!



Ce tome 1 est une adaptation de la nouvelle intitulée La Reine de la Côte Noire réalisée par le scénariste bien connu Jean-David Morvan et le dessinateur moins connu Pierre Alary (assisté aux couleurs de Sedyas)...

Dans le Royaume d'Argos Conan le barbare a maille à partir avec un juge civilisé qui l'accuse de complicité avec un ami qui en état de légitime défense a tué un représentant de l'autoproclamée autorité... Après la décapitation dudit juge et sa fuite rocambolesque sinon éperdue, il trouve refuge à bord du navire marchand et/ou contrebandier du capitaine Tito en route vers les côtes kushiennes (échapper à la noyade en portant une cotte de mailles, mais bien sûr ^^). A que cela ne tienne l'antihéros se fait le garde du corps dudit capitaine, jusqu'au jour où son navire croise la route de la Tigresse, le bateau pirate d'une diablesse à la peau blanche blanche et de son équipage à la peau noire... le Cimmérien se bat comme un beau diable au point d'attirer l'attention de Bêlit qui décide de l'épargner car elle est persuadée d'avoir enfin trouvé son âme soeur (et réciproquement pourrait-on dire ^^). C'est le coup de foudre, et les amants terribles sèment la terreur sur les côtes shémites et stygiennes jusqu'au jour au Bêlit décide de réaliser son grand projet : remonter la sombre rivière qu'elle a découverte, pour au coeur des ténèbres trouver la cité oubliée dont elle espère découvrir les secrets... Et son immense trésor est découvert, mais un démon antédiluvien dernier survivant d'une civilisation qui passa d'anges à démons hante les ruines de la cité maudite, et de Conan et Bêlit seul l'un d'entre eux survivra pour venger la mémoire de l'autre !



Le schéma initial est assez simple certes, mais est magnifié par la relation Conan / Bêlit qui elle est tout sauf simple ! Conan sincère homme d'action ne peut trouver de sincère relation homme/femme autrement qu'avec une femme d'action (n'oubliez pas que tout ceci a été conçu et écrit au début des années 1930 !!!)... Bêlit semble être sa version féminine et semble être son âme soeur, du coup la BD s'attarde sur la confrontation de leurs visions de la vie semblables certes, mais tantôt complémentaires tantôt opposées (sur fond d'amour vache, voir sado-maso)... Les deux compères sont des âmes fortes sans dieux ni maîtres qui ne vivent que pour l'instant présent, mais Bêlit qui s'avère plus ambitieuse et plus cupide que lui donc plus dominatrice finit par sceller sa perte, mais en assurant ironiquement sa victoire morale : il y a quelque chose au-delà de la vie, car l'amour est plus fort que la mort ! Que pense de tout cela Conan après avoir vengé sa bien aimée ? Nous ne le saurons jamais, et c'est très bien ainsi... Intellos coincés du cul et bobos hipsters prétendument éclairés ont accusé l'auteur de machisme et de misogynie, pourtant dans l'entre-deux-guerres plus ou moins puritaine voire puritaniste sur 21 nouvelles nous avons 17 strong independant women... Ils sont stupides et débiles, mais ça on le savait déjà !!!



Le travail de Jean-David Morvan supervisé par Patrice Louinet est impeccable, du coup je ne peux qu'avoir honte d'écrire que les graphismes de Pierre Alary qu'ici je vois particulièrement inspiré par le sujet (waouh ses doubles pages qui abolissent le frontière entre auteurs et lecteurs) sont sans doute « une terrible erreur de casting »... Rien à faire, avec son style plus ou moins cartoonesque, du début à la fin j'ai plus ou moins eu l'impression de lire une aventure de Lanfeust en lieu et place d'une aventure de Conan... Toutefois j'ai aimé son travail sur "SinBad", du coup j'ai envie de découvrir son travail sur la série "Silas Corey" !
Lien : https://www.portesdumultiver..
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Sinbad - Intégrale

Il était une fois Aladin un aventurier roturier devenu calife à la place du calife grâce aux pouvoirs du djinn contenu dans la lampe merveilleuse... Il veut connaître son avenir, et le démon lui révèle qu'il mourra de la main de son fils : ni une ni deux, le calife ordonne la mise à mort de tous ses fils ! Sauf que les mères se révoltent et que le démon se fait une joie de trucider tout le monde... Sauvé des eaux, seul un bébé échappe au massacre des innocents grâce au courage et à l'astuce de sa mère : remember Sargon, Cyrus et Moïse ^^



Avec l'humour qui le caractérise Christophe Arleston passe à la moulinette "Les Mille et une et nuits", mais pas que puisque qu'il reprend les mythes d'oedipe, Jason et Thésée donc l'ancestrale quête du héros au mille et un visages (mythe primordial de l'humanité raillé du haut de leurs tours d'ivoire par les intellos se croyant au-dessus du commun des mortels). Comme la série est courte et a été conçue pour l'être, elle n'a pas le temps d'être victimes du Syndrome Vance qu'on retrouve souvent chez l'auteur, ou pire encore du Syndrome Jean Dufaux...

1ère vague : la magie et par l'extension la lampe merveilleuse passent du Côté Obscur car si le pouvoir corrompt le pouvoir absolu corrompt absolument ! (remember l'Anneau Unique)

A-la-din, Turabah, Ali Baba et SinBad sont tous des collectionneurs d'objets magiques obnubilés par leurs trouvailles… Richesses, pouvoirs, savoirs, ils en veulent toujours plus, mais pour gagner il ne faut pas en avoir, les conserver et les augmenter mais être prêt à sans servir et à les abandonner car il s'agit du seul moyen d'être libre, et de rend les autres libres (car la compétition et le succès à tout prix, c'est la guerre de tous contre tous !)

2e vague : les clichés disney en prenne pour leur grade ! ^^

Azna n'attend pas son prince charmant, elle va le chercher et le ramène par la peau des fesses (avec les crocs ou les griffes quand elle passe en mode Bagheera du Livre de la jungle ^^), l'ignoble Jaffar est remplacée par une Turabah qui emprunte à la Reine de Coeur d'Alice au Pays des Merveilles, la formule pour invoquer le djinn est « supercalifragilisticexpialidocious », en sachant que le gentil et jovial géant bleu est remplacé par un monstre anthropophage cruel, violent et sadique

3e vague : girl power !

Le destin s'incarne en une mère disparue, le héros est coincée entre la haine d'une reine-sorcière de et l'amour d'un princesse métamorphe, les femmes du harem vont la révolution, la porte de la caverne (« sésame, ouvre-toi ! ») est de sexe féminin et participe au Grand Soir féministe, et Sinbad qui pensait manipuler Azna et se servir d'elle se retrouve finalement complètement à sa merci avant d'épouser sa philosophie de la vie... Ah ça c'est autre chose que cette saloperie de machisme de la bande dessinée qu'on s'est trop longtemps coltiner trop longtemps traîné ! Doit-on en remercier Audrey Alwett qui co-scénarise la série ? En BD aussi, la femme est l'avenir de l'homme ^^



Tome 1 : "Le Cratère d'Alexandrie"

https://www.babelio.com/livres/Arleston-Sinbad-tome-1--Le-Cratere-dAlexandrie/170004/critiques/1561357



Tome 2 : "La Griffe du génie"

https://www.babelio.com/livres/Arleston-Sinbad-tome-2--La-griffe-du-genie/170005/critiques/1562183



Tome 3 : "Les Ombres du Harem"

https://www.babelio.com/livres/Arleston-Sinbad-Tome-3--Les-Ombres-du-Harem/276471/critiques/1604538



Les graphismes de Pierre Alary assisté aux couleurs de Jean-Paul Fernandez sans êtres exceptionnels sont très plaisants pour la bonne raison qu'ils collent très bien au mélange aventure vintage et humour presque cartoonesque.
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