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Citations de Sophie Brocas (234)


Ces deux-là s'étaient choisis. Ils avaient pris soin l'un de l'autre, appris à connaître leurs aspirations et leurs peurs réciproques. Si mon père n'était pas mort, ils auraient vieilli ensemble. (p.53)
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Brancusi nous a raconté sa vie. J'écoutais sans dire un mot, bien heureuse que le Dr Bémard relance la confidence par une question, un commentaire, un souvenir commun. Dans sa simplicité, Brancusi me fait songer à nos moujiks et aussi à mon grand-oncle Tolstoï. Il parle lentement, sans chercher à briller , avec la langue simple des gens de souche paysanne. Cela me touche.
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Le travail remplissait Alice. Il lui tenait lieu de tuteur pour se tenir droite, pour feinter sa solitude. (p.86)
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-Pour moi, s’engager, c’est se mettre en danger. Aimer, c’est prendre le risque de souffrir si on est abandonné.
-Alors tu as préféré te protéger et surtout ne pas tomber amoureuse pour ne pas avoir mal ?
–Oui.
–Quelle famille de tordues, ai-je dit en soupirant.
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"La passion, c'est une faim sans limite [...] Voilà à quoi tu dois être vigilante, ma Lia. Pour le reste, ose tout, expérimente, va, vis et n'ai pas peur."
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Qu'importe, quel spectacle, un fleuve qui prend de force une ville tout entière, la violente et l'oblige. L'eau a tellement gonflé. Elle a trouvé la force d'une évidence que nul ni rien ne peut plus arrêter. Elle veut, elle prend. Voilà tout. Il y a deux jours qu'elle a jailli de son lit, ivre de rage et de vigueur. Depuis, elle s'immisce, envahit, inonde, brise, souille. Rien ne résiste à une telle force de la nature. Sa puissance liquide ouvre des voies au milieu des pierres, tranche des chemins dans les chantiers du métropolitain qui éventrent Paris depuis des mois, tord des palissades de bois. J'ai même vu un petit pavillon baigné d'eau jusqu'aux fenêtres du premier étage. Cela m'a fait songer à un sucre en train de fondre dans une tasse de thé noir.
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À côté de ce qu’on vécu mamie Alice et Marie, j’ai l’impression d’appartenir à une génération sans idéal politique, sans bataille collective, sans valeur à conquérir. Seules les victoires individuelles comptent.
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Comment supporte-t-on de ne plus être la muse ?
C'est comme si on rapetissait.
On était superbe, on était une géante, on embrassait le monde, on se croyait indestructible, unique, diamant au front, et voilà qu'un autre visage efface le vôtre ! Et voilà que votre monde se recroqueville. Et voilà que vous vous transformez en un être rabougri, desséché, morne, lisse. Un être quelconque. Banal. Oui, c'est cela, une femme ordinaire.
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p. 193 "Peut-être est-ce cela le pardon. Renoncer à réduire un être humain à une étiquette, à un trait unique de sa personnalité, à un moment singulier de son existence. L'accepter dans ses différentes facettes, les chatoyantes et les sombres. Lui accorder le crédit du chagement dans d'autres lieux, avec d'autres gens, dans une autre histoire."
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p. 175 "On aime et puis, bien souvent on souffre. C'est vrai d'une histoire d'amour qui s'éteint, d'une expérience professionnelle qui s'arrête, d'un lien filial qui se délite. Cette douleur-là est une plaie. Mais la façon dont on la soigne appartient à chacun de nous. On peut parfaitement choisir d'appuyer encore et encore sur la cicatrice. On peut décider qu'on restera éternellement blessé, malade de tristesse, pétrifié de chagrin. Au bout d'un temps, cette douleur devient familière, un repère sûr, presque rassurant. Bizarrement, expérimenter autre chose devient plus inquiétant que de souffrir. Aussi peut-on être une victime pour la vie. Mais on peut aussi parier sur la vie. Décider que la douleur ne nous aura pas, qu'elle ne mènera pas notre vie, ne sera pas notre destin. On peut se dire : OK, j'ai une grande balafre mais elle ne m'empêche pas de vivre si j'évite d'appuyer dessus. Cette cicatrice me donnerait presque du caractère, une allure tout à fait unique, si tu vois ce que je veux dire. C'est ce qu'Alice a refusé de faire. Elle a renoncé à vivre et a préféré se définir comme une victime à vie. C'étais son choix. C'était sa responsabilité. Nul ne peut la juger même si on peut le regretter."
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A le regarder, je me suis dit qu'aimer, c'est souffrir autant que l'être aimé, en même temps que lui, au même rythme, avec la même intensité, l'impuissance en plus. Ça m'a fait envie. p.110
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C'est du futur antérieur, pas du futur. Mais tu as raison, ma chérie. C'est un temps merveilleux. Celui qui permet de parler au futur de ceux qui sont passés.
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Quant ta vie n'a de sens qu'avec l'autre, quand tu ne respires qu'à son contact, que tu ris quand il rit, que tu souffres lorsqu'il souffre, alors c'est que tu t'es perdue dans l'autre. Alors, tu renies ta propre existence. C'est le symptôme de la passion. Et, contrairement à ce qu'on serine aux petites filles dans les contes de fées, la passion n'est pas l'amour. La passion, c'est une faim sans limite, un excès sans fond, un besoin désespéré d'être aimé.
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Marie avait raison. J'étais descendue dans la forêt souterraine familiale pour en comprendre les secrets. J'avais plongé dans le taillis compliqué des non-dits, des craintes, des entraves données en héritage à la naissance. J'aimais bien cette image. Je la voyais, je me la représentais. Je crois que j'ai fait longtemps du jardinage, coupé ici, élagué là, abandonné un roncier en l'état ailleurs. (p.194)
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Alors quoi ? Ne serais-je donc que sa muse irréelle, comme l'a dit Martha un jour ? Une muse, ça n'a pas de gros ventre dans lequel pousse un enfant. Une muse, ça n'accouche pas dans la sang et les humeurs. Une muse, ça ne se met pas au ban de la société. Une muse ne respire pas, ne souffre pas, ne pleure pas. Une muse, elle inspire et c'est tout. p.245
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Est-on obligé de faire les choses seulement lorsqu'elles sont utiles? Après tout, ne peuvent-elles pas se contenter d'être belles, ou justes, ou plaisantes?
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En le découvrant, à demi vautré dans son fauteuil de maire, le cheveu légèrement trop long dans la nuque et assurément gras, le teint couperosé, le visage parsemé ici et là d amas de graisse, le nez fort, la bedaine énorme qui écartelait les boutons de la chemise, la cravate trop largement dénouée pour rester élégante, plusieurs images lui vinrent à l esprit. Elle se dit qu elle était face à un ogre des montagnes, à une force malsaine, à un rhinocéros mal lavé.
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La mort est la chose la plus certaine de la vie. Pourtant, elle nous surprend toujours. (16)

...j'ai été accueillie, guidée, pprotégée, éduquée. Trop. Cet édredon d'amour m'étouffe. Surtout celui de Maman, qu'elle confectionne patiemment depuis vingt ans en double, en triple épaisseur. (17)

...Je réalise que l'on peut aimer un lieu pour celui qui l'habite, pas sans lui. (37)

...quatre préceptes de la viee : faire du mieux que l'on peut, avoir une parole impeccable, ne pas prendre les choses personnellement, ne pas faire de suppositions. (137)

Quand ta vie n'a de sens qu'avec l'autre, quand tu ne respires qu'à son contact, que tu ris quand il rit, que tu souffres lorsqu'il souffre, alors c'est que tu t'es perdue dans l'autre. Alors, tu renies ta propre existence. C'est le symptôme de la passion. Et contrairement à ce qu'on serine aux petites filles dans les contes de fées, la passion n'est pas l'amour. La passion, c'est une fin sans limite, un excès sans fond, un besoin désespéré d'être aimé... (176)

...Peut-être est-ce cela, le pardon. Renoncer àréduire un être humain à une étiquette, à un trait unique de sa personnalité, à un moment singulier de son existence. L'accepter dans ses différentes facettes, les chatoyantes et les sombres. Lui accorder le crédit du changement dans d'autres lieux, avec d'autres gens, dans une autre histoire. (191)
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p. 178 "Quand ta vie n'a de sens qu'avec l'autre, quand tu ne respires qu'à son contact, que tu ris quand il rit, que tu souffres lorsqu'il souffre, alors c'est que tu t'es perdue dans l'autre. Alors tu renies ta propre existence. C'est le symptôme de la passion. Et, contrairement à ce qu'on serine aux petites filles dans les contes de fées, la passion n'est pas l'amour. La passion, c'est une faim sans limite, un excès sans fond, un besoin désespéré d'être aimé. C'est ce qu'à vécu Alice sans doute. Il ne tenait qu'à elle de le comprendre et d'admettre qu'elle faisait fausse route. C'était de sa responsabilité parce que c'était sa vie qui était en jeu."
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Vous les hommes, pendant des siècles, vous vous êtes affirmés dans l'espace public. Au travail, au café, sur les estrades politiques. En vous projetant ainsi dans le monde, vers l'extérieur, vous avez fait l'économie de l'introspection. Du coup, vous avez un mal fou à parler, à exprimer vos doutes, vos peurs, vos sentiments, bref, toutes ces choses intimes qui nous fabriquent et nous agitent. p.93
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