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Critiques de Sophie Loubière (1061)
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Black coffee

Un road-movie sur la célèbre route 66, chantée par les Stones mais bien d'autres avant. Il démarre sur les chapeaux de roue.

Tout y est : le rêve américain en lambeaux, les dérives de la société, le tape-à-l'oeil, les personnages déchus…

La route 66 n'est plus le fleuron support du développement économique flamboyant des années 1950-1960. Les villes poussaient comme des champignons. La route était fière de ses Diner's, de ses stations-services, de son asphalte lisse et roulant.

Sophie Loubières met à nu le rêve américain en égratignant la théorie Schumpetérienne de la destruction créatrice d'emplois.

La route 66 est progressivement abandonnée, certains tronçons sont retournés au désert, les stations-services abandonnées, les Diner's fermés. Il y a un petit côté Bagdad Café dans la narration. le film et le roman sont d'ailleurs cités.

La route 66 est devenu un musée mort-vivant pour nostalgiques.

Côté personnages ce n'est guère plus reluisant.

En 1966 ( !), Narcissa dans l'Oklahoma, Desmond Blur un jeune enfant de neuf ans assiste au meurtre de sa mère Nora, de sa tante Mathilde, et de sa soeur Cassie. le père Benjamin, un VRP en vaisselle est absent et lui reprochera d'avoir attaché le chien Clyde, qui aurait pu les défendre contre le tueur. Des remords que le petit Desmond portera toute sa vie, il a pourtant assené un coup de hache au meurtrier mais, sa petite taille fait qu'il n'a pu atteindre que le haut de la cuisse d'un homme qui lui lancé un « Fils de bâtard ! » Avant de lui lancer un couteau qui se plantera dans la poitrine non loin du coeur.

En 1998, Desmond est journaliste au Chicago Sun Times et obtient le Pulitzer pour ses articles d'investigation sur les tueurs en série.

En 2010, Desmond, «… auteur d'un mémoire sur La Sociologie du crime, lauréat du Hans Mattick Haward remis par l'académie de Criminologie de l'Illinois » est professeur à l'Université de Loyola, Chicago.

L'histoire de Desmond est l'histoire d'une relation ratée entre un père et un fils. Ses parents se séparent après le drame. Nora s'en est sortie avec des séquelles et meurt en 1975 après avoir vécu comme une ombre.

Pierre Lombard est français. Ex rock critique, ex musicien, ex peintre en chute libre. Il veut se refaire une santé en emmenant sa famille - Gaston, le fils qu'il a eu avec Lola sa femme, qui elle-même a une fille Annette, d'un premier mariage – sur la route 66 de Chicago à Los Angeles. Là il compte acquérir des antiquités, Juke-Box, Flippers, de la grande époque pour une bouchée de pain, et les revendre sur E-Bay. Vaste programme…

Question santé, il ne parviendra pas à s'en refaire une.

L'histoire repose sur le destin croisé de ces personnages, Desmond, Lola et Pierre.

En 2010, au décès de son père, Desmond se rend à Sedona où Benjamin habitait avec Eleda Deronse sa nouvelle compagne.

Le passé de Desmond le rattrape. Sedona est située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Flagstaff qui est une ville sur la route 66. Il acquiert la conviction que le drame de sa famille est l'oeuvre d'un sérial killer. le Killer de la route 66.

Il remonte la piste et c'est ainsi qu'il va croiser la route de Lola et de Pierre.

Le road-movie s'accélère et entraîne le lecteur dans une enquête palpitante au long cours qui remonte jusqu'en 1966.

Sophie Loubière s'en sort avec brio et parvient à tenir le lecteur en haleine tout au long d'un récit de 520 pages.

C'est le premier récit que je lis d'elle et je suis fan de Black Coffee. Une suite est parue intitulée White Coffee. A suivre !
Lien : https://camalonga.wordpress...
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L'enfant aux cailloux

Formidable thriller psychologique, mais pas seulement !



Ancienne directrice d'école, Elsa Préau est désormais retraitée et vit seule dans la maison de son enfance. Sa vie est réglée comme du papier à musique et ses faits, gestes et pensées sont minutieusement consignés dans des petits carnets. Intelligente, vive et très au fait de l'actualité, elle envoie également beaucoup de courriers pour faire part de ses suggestions au maire, à des ministres… Elle rencontre son fils médecin de loin en loin, au restaurant. Leurs échanges sont déconcertants, amers, cruels. Un jour, la vie d'Elsa bascule : il lui semble assister à un cas de maltraitance sur enfant dans le jardin de ses voisins...



Quelle(s) claque(s) ! Ce thriller psychologique ne laisse pas de répit au lecteur pour peu qu'il entre dans l'histoire (ce que j'ai fait avec zèle). La plume de Sophie Loubière est vive et limpide, le récit nous entraîne dans un tourbillon fortement dérangeant : maltraitance, paranoïa, ambivalence des relations parents-enfants adultes, solitude... Un roman riche, bouleversant, vertigineux, qui fait réfléchir (et pleurer). Glaçant et brillant.



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Obsolète

C’est en lisant De cendres et de larmes, un thriller aux accents fantastiques que j’ai eu le plaisir de découvrir la plume de Sophie Loubière. Lorsque j’ai découvert qu’Obsolète sortait, je me souviens avoir ressenti cette pointe d’impatience face à l’attente.



L’intrigue promettait un bon moment de lecture et je n’ai pas été déçue !



L’intrigue a beau se situer dans 200 ans après l’effondrement de la civilisation moderne, certaines thématiques sont déjà bien présentes et actuelles et n’ont rien du récit d’anticipation.



En partant de thématiques très actuelles, l’écologie, l’épuisement des ressources, la baisse de la natalité, tout en explorant en profondeur la place de la femme, Sophie Loubière crée un futur à la fois éloigné, mais très proche de nos préoccupations actuelles. Le postulat étant que les solutions existent bien avant l’effondrement et pourtant, l’Homme dans toute sa capacité à fermer les yeux n’a pas anticipé cette fin annoncée.



C’est à la fois un thriller d’anticipation noir, une étude sociétale mais aussi une exploration de l’âme humaine avec ce qu’elle a de plus complexe, notamment avec l’éducation des enfants. La place de la femme mise au rebut, arrivant en fin de vie, à cinquante ans, doit se retirer. Enfin, elle est retirée de son foyer, déclarée obsolète, car elle ne peut plus procréer. Son rôle premier étant dévolu à la procréation, elle doit laisser sa place et permettre à l’homme de créer une seconde famille, car lui n’a aucun souci pour engendrer.



Outre cette thématique principale, Sophie Loubière, décortique l’impact du retrait de la femme sur sa famille,, tout en se penchant sur la revisite de certains faits historiques, balayés pour mieux déconstruire les idées afin d’en imposer d’autres.



Les sentiments sont tempérés par des implants qui permettent de ne plus ressentir ce qui pourrait perturber. Mais le fait de bannir les sentiments n’est pas toujours ce qui rend l’être humain plus humain. La complexité des sentiments, n’est-elle pas, malgré les horreurs, ce qui rend l’être humain plus empathique ? C’est une des questions que l’on se posera à plusieurs reprises. Sophie Loubière, se pose comme une visionnaire, en s’attaquant à la place de la femme dans le futur en observant ce qui se passe aujourd’hui. Le fait est qu’il est difficile pour la femme de disposer librement de son corps, dans certains endroits du globe et ce qui aujourd’hui nous fait réagir, ne le fera certainement plus dans un futur où la terre compte davantage de femmes que d’hommes et où la diminution de la natalité implique la disparition de l’humanité.



L’auteure, pousse le lecteur à la réflexion à travers le portrait de plusieurs femmes, arrivées au moment du « Grand recyclage » et sa normalisation. Elle décortique les usages de cette nouvelle société, son évolution, mais aussi son mode de pensée.



Deux intrigues en une, chacune se construisant en parallèle de l’autre, et même si elles ne se rejoignent pas, elles mettent en exergue ce qui ne fonctionne pas dans ce 2224.



Sophie Loubière ne pouvait construire ce type d’intrigue, sans glisser une enquête sur la disparition de trois fillettes… Même si au paradis, il ne peut pas y avoir de mort, celle-ci amène une enquête particulière, tout en explorant les limites d’un tel système.



C’est assez compliqué de parler de ce livre sans divulguer l’intrigue, car tout est intéressant, tout est transposable à notre époque, tout fait froid dans le dos, malgré le tableau idyllique qu’on veut nous dépeindre…



En s’aventurant vers l’anticipation, avec une pointe de thriller, et un zest de polar, Sophie Loubière prend une certaine hauteur avec un univers dense réfléchi et plausible, puisqu’à travers des recherches très poussées, elle utilise ce qui existe en 2024, pour enfin le rendre aboutit en 2224. Le grand recyclage ne concerne pas que les femmes, c’est toute une société qui se recycle, parfois au détriment de son humanité la plus profonde où le rôle premier de l’être humain est la procréation.



L’être humain n’étant plus maître de ses choix, sous l’égide d’un grand chef d’orchestre serait-il capable de discernement ? De faire la différence entre le bien et le mal lorsque tous les sentiments sont annihilés ? Le fait de passer sous silence, ou d’arranger certains pans historiques, permet-il de gommer ce qui ne va pas chez l’Homme ?



Pour le savoir, il vous faudra découvrir ce livre truffé de bonnes idées, mais aussi diablement construit, où le talent de conteur frise la perfection. Je ne me suis pas ennuyée tout au long de ce récit dense et d’une grande intensité.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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De cendres et de larmes

Sophie Loubière a l’immense qualité et le grand talent de ne jamais proposer le même roman. Autres ambiances, autres rythmes, autres thématiques, mais avec comme point commun une plume soignée au plus près des émotions.



De cendres et de larmes est un roman noir, bien sûr, mais j’aurais vraiment tendance à insister sur le « pas que ». Voilà surtout l’histoire d’une famille, dans laquelle on s’immerge, qui a de quoi attirer un large panel de lecteurs.



Une famille un peu comme les autres. A une différence près, les parents ont des métiers atypiques qui ont une réelle influence sur leur environnement direct. A la différence aussi de l’endroit où ils vivent (et ce n’est pas rien…).



A lire le résumé de la quatrième de couverture, on pourrait croire à un livre d’horreur. On en est bien loin, c’est au contraire un récit tout en nuances d’émotions. La tension en fait partie, l’autrice travaillant particulièrement son ambiance dans la deuxième partie. Cette atmosphère est l’ADN du livre, qui n’est pas du genre à proposer des rebondissements continuels.



Je dois avouer avoir trouvé la première moitié du livre un peu longue à se mettre en place. Un choix dont je ne doute pas qu’il soit clairement assumé par l’écrivaine, qui a pris l’option de raconter le quotidien de cette famille. Durant cette partie du livre, point de suspense, les éléments s’organisent autour du quotidien familial.



Mais, je ne me suis ennuyé à aucun moment, preuve que ce démarrage fonctionne. Et la seconde moitié donne tout son sens au roman, avec davantage d’intensité. Un livre se juge dans son entièreté.



Sophie Loubière montre combien un boulot peut être dévorant et a une influence directe sur le couple. On ne gère pas un rôle de caporale cheffe sapeur-pompier sans enflammer son quotidien (sans mauvais jeu de mot).



Et on ne devient pas gardien de cimetière, en y faisant loger sa famille, sans que ça ne déteigne sur ses proches. Voilà le fait qui va tout chambouler.



Non, nous ne sommes pas chez Stephen King, (même si l’une des thématiques sur les affres de la création artistique n’est pas sans rappeler le Maître). Mais au fil des chapitres, on sent l’angoisse sourdre, imprégner les lieux comme les âmes. Mais toujours au plus près du réalisme et des émotions familiales.



Outre que le livre met en valeur deux métiers singuliers, avec force détails, cette intrigue marque aussi le travail fait sur le deuil.



L’autrice joue de cette ambivalence entre vie et mort, dans un couple où l’un sauve les vies et l’autre veille les morts. Dans ce contexte, la terre est meuble, certains trébuchent au risque d’emporter les autres avec.



Après le prologue très noir, il fallait s’attendre à ce que le récit dérive vers davantage de noirceur à un moment. Rien de surjoué, juste une tension qui devient prégnante. Avant un final réussi, surprenant, bien joué, bien mené.



Sophie Loubière sait développer des personnages qui sonnent vrai, leur insuffler vie, creuser leur psychologie et créer une ambiance. De cendres et de larmes est un roman tout en nuances, humain, jusqu’au bout.
Lien : https://gruznamur.com/2021/0..
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L'enfant aux cailloux

J'ai adoré ce livre qui est conduit avec grande habileté.

On fait connaissance avec Elsa Préau, institutrice retraitée.

Encore un peu, on aurait envie de vivre une vie paisible comme la sienne.

Et puis, elle observe la famille d'en face et un enfant l'inquiète.

Elle va alerter les autorités.

Va-t-on la croire dans sa ville et nous lecteurs?

Un suspense s'installe jusque la fin . C'est vraiment prenant tout en n'installant pas un malaise.

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Cinq cartes brûlées

Premier, chapitre : scène sanglante dans une chambre d'hôtel.

Qui ? Pourquoi ? On ne sait pas.

Non on ne sait pas parce qu'on passe ensuite, au fil des chapitres, sur la vie de Laurence Graissac,

de son enfance à la trentaine.

Enfant trop ronde, harcelée et humiliée par son frère, abusée par son père.

Adulte aux divers et difficiles parcours.

Neuf cartes de tarot éclairent sur les neuf étapes déterminantes de sa vie.

La manipulation semble être coutumière dans la famille Graissac.

La tension et l'angoisse montent au fil de la lecture.

Où tout cela va-t-il nous mener ?

On passe de l'empathie à l'agacement envers Laurence.

L'enfance est certainement déterminante dans chaque adulte.

Peut-elle mener à des névroses, des dérèglements de comportement, des pathologies plus profondes

?

De chapitre en chapitre, les questionnements augmentent, les suppositions abondent.

De fausse piste en fausse piste, on s'égare.

Tout cela est diablement bien mené, bien amené.

Elle est douée Sophie Loubière pour créer des personnages, des atmosphères.

Même si l'ambiance est lourde, de plus en plus lourde, j'ai savouré ce roman, jamais déçue par cette excellente romancière.
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Écouter le noir

Premier recueil de nouvelles noires par 13 auteurs sous la direction d’Yvan Fauth, il est composé de 11 nouvelles sur le thème de l’audition. Un sujet qui le touche de près, souffrant d’hyperacousie et je peux vous dire que c’est l’enfer !



Globalement j’ai aimé mais moins que “Regarder le noir” peut-être parce que le sujet est plus difficile à traiter, plus abstrait. Malgré tout je m’aperçois que je prends goût aux nouvelles et plus particulièrement aux recueils de nouvelles.



Les meilleures pour moi ont été : “Ils écouteront jusqu’à la fin” de François-Xavier Dillard et “Quand vient le silence” de Laurent Scalèse.



Celles que j’ai le moins appréciées et qui sont limites hors sujet : “Archéomnésis” de Jérôme Camut et Nathalie Hug et “Un sacré chantier” de Nicolas Lebel.



Une jolie découverte d’auteur, Cédric Sire avec “Le diable m’a dit” !



1 - “Deaf” - Barbara Abel et Karine Giebel 4,5★

2 - “Archéomnésis” - Jérôme Camut et Nathalie Hug 3★

3 - “Tous les chemins mènent au hum” - Sonja Delzongle 4,5★

4 - “Ils écouteront jusqu’à la fin” - François-Xavier Dillard 5★

5 - “Bloodline” - R. J. Ellory 4,5★

6 - “Un sacré chantier” - Nicolas Lebel 2,5★

7 - “Zones de fracture” - Sophie Loubière 4,5★

8 - “Echos” - Maud Mayeras 3,★

9 - “La fête foraine” - Romain Puértolas 3,5★

10 - “Quand vient le silence” - Laurent Scalèse 5★

11 - “Le diable m’a dit” - Cédric Sire 4★



Je suis très admirative de ces auteurs qui se plient au jeu des figures imposées et que l’on apprécie ou pas, je trouve ça brillant et sympathique ! J’attends le suivant avec impatience !



CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020
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Cinq cartes brûlées

Dès les premières pages, l’auteure nous plonge dans un bain de sang, après les galipettes de rigueur. Le ton est donné, ce sera en rouge sang et noir sans espoir.



♫ En rouge et Noir… ♪



Mais comment en est-on arrivé là ? Petit retour en arrière avec une scène des plus belles : la naissance d’un enfant. Oh que c’est beau le petit frère (Thierry) qui embrasse se petite soeur (Laurence) qui vient de naître.



STOP ! Le rose bonbon n’est pas de mise, remisez les dragées, le grand frère de trois ans n’a pas du tout l’intention que le moutard (on dit "moutarde" pour une fille ?) lui ravisse sa place de petit dieu vivant.



♫ Oh ooooh, Laurence… ♪ Y a tant de frères que je ne suis pas ♪ Y a tant de phrases qu’on dit, que je ne te dirais pas ♪



Brimée par son frère Thierry, rabaissée sans cesse par lui, face à des parents qui portent des lunettes noirs d’aveugles et qui n’ont pas l’air de se rendre compte que le frangin est un tyran doublé d’un tortionnaire.



On parlait d’un thriller psychologique et on y était en plein dedans ! Face à une descente aux enfers de Laurence, nous sommes impuissants. Elle, elle a trouvé refuge dans la nourriture, se gavant de tout et dans l’amour que lui porte son père.



Quand tout éclate, la descente continue jusqu’à ce que… La suite dans le roman !



Il est des romans que l’on lit sans se rendre compte que les pages tournent, des romans sans scènes d’action notoire, qui nous parlent de la vie du quotidien, les brimades d’un frère, envers sa soeur, de parents dépassés, de voisins médisants, d’actes qui puent l’interdit… Et sans nous en rendre compte, nous l’engloutissons avec un appétit d’ogre.



Pourtant, de prime abord, les personnages ne sont pas sympathiques… Thierry, le frère aîné, qui en grandissant devient un parasite glandouilleur critiqueur et qui a loupé sa vie. Une mère qui est parfois à l’ouest, un père qui a un comportement suspect et une Laurence qui se laisse faire, qui ne se rebelle pas contre son frangin, qui encaisse tout le temps, qui se casse le cul et qu’on ne remercie même pas.



Durant des pages et des pages, j’ai eu envie de gifler Laurence, de lui hurler de pousser son frangin tortionnaire dans les escaliers, de le frapper à grands coups de pelle, de la découper en morceau et de le foutre dans la poubelle des déchets organiques (le tri des déchets, c’est important !).



Cette manière de tout encaisser sans ruer dans les brancards m’a exaspéré et pourtant, j’ai continué ma lecture parce que l’ambiance était tendue comme la corde d’un string et que je voulais savoir si Laurence allait, enfin, se reprendre.



Puis, fiat lux…



Dans ce roman noir, sombre, psychologique, l’auteure aborde plusieurs sujets de sociétés comme la boulimie, la mauvaise estime de soi, les brimades scolaires et en milieu familial, la perte de confiance, le regard des autres, le pôle emploi (notre Actiris ne doit pas valoir mieux), le sport de haut niveau, le harcèlement, les rumeurs d’inceste, l’éclatement de la famille, les casinos, les escort girl et le courant électrique.



Dis ainsi, ça fait bordel sans nom mais l’auteure a tout bien classé, tout bien mis en scène et tous ces ingrédients se marient harmonieusement dans l’histoire, sans peser, la touche finale était que le suspense et le mystère sont dosés correctement et qu’ils se diffusent lentement dans le récit.



Mon bémol sera pour le fait que je n’ai pas eu d’accroches avec les différents personnages et que si j’avais apprécié Laurence gamine, j’ai perdu mon estime pour elle lorsqu’elle est devenue adulte et qu’elle a continué à aimer son tortionnaire de frangin, à accepter toutes ses insultes… Avant, une fois encore, de retourner ma veste avant le truc final. Je dis "truc" à dessein.



Un roman noir qui se lit tout seul, les mains accrochées aux pages, les grognements de fureur aux bords des lèvres avant de tout terminer en soupirant devant ses vies éclatées, foutues, écartelées, en se demandant où tout cela à commencer à foirer… À la naissance de Laurence, hélas.


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Obsolète

La côte d'Opale en 2224. Face au déclin de la population suite au Grand Effondrement, la Gouvernance territoriale a décidé le Grand Recyclage des femmes à 50 ans de telle façon que leur mari soit Réattribué à une femme plus jeune qui soit en mesure de lui donner d'autres enfants. On ne sait pas ce que deviennent les Retirées car aucune n'est revenue pour raconter. Afin que la société vive en harmonie, que les émotions ne prennent pas le dessus et conduisent au chaos, chacun porte un BMH (bracelet modérateur d'humeur) qui les régule. Mais dans ce monde hyper-contrôlé, où chacun est fliqué en permanence, trois petites filles de 7-8 ans sont retrouvées mortes étranglées.

Ayant déjà lu trois romans noirs, que j'avais appréciés, de Sophie Loubière, mais n'étant pas friande de dystopie ou d'anticipation, j'ai longuement hésité à me plonger dans "Obsolète" et je ne le regrette absolument pas.

L'auteure innove totalement par rapport à ce qu'elle a déjà écrit avec ce livre qui est à la fois un polar, un roman d'anticipation et un féministe.

Le monde qu'elle décrit n'est pas une dystopie complètement déjantée, sortie d'une imagination très fertile, mais une projection cataclysmique mais vraisemblable de ce que nous vivons actuellement : place de plus en plus importante donnée à l'intelligence artificielle, ressources naturelles insuffisantes, températures extérieures caniculaires, baisse de la fertilité, submersion de territoires entiers..... Cela fait froid dans le dos, car on se dit que ce qu'elle invente comme le bracelet régulateur d'humeur, l'obsolescence d'une partie de la population, Big Brother is watching you...pourraient devenir une réalité.

Dans ce monde de 2224, nous suivons des personnages comme vous et moi dont, entre autres, Rachel, à qui il ne reste que 28 jours avant d'être Retirée. Le texte alterne la description de la communauté qu'elle va quitter et son enfance, ses sentiments, ce qu'elle pense de sa vie à la première personne . Ce roman pose bien sûr la question de la place des femmes dans la société du futur mais surtout dans la nôtre, le Grand Recyclage pouvant être vu comme la métaphore de la ménopause qui invisibilise et désocialise les femmes qui ne peuvent plus procréer, partant du postulat, que bien sûr, je rejette, que la procréation est le rôle essentiel qu’inconsciemment on attribue aux femmes et qu'elles-mêmes s'attribuent parfois, se sentant inutiles après 50 ans. Il fictionnalise une réalité dans certains pays où le nombre de filles dépasse celui des garçons, donc on procède à un "tri" sélectif par l'avortement ou par l'élimination à la naissance.

Il chosifie la femme et en fait un objet en fin de vie à recycler comme un vieil aspirateur; ce qui est frappant, dans ce roman, c'est que les femmes ne se posent pas de questions et acceptent leur sort tellement elles ont été conditionnées.

Mais "Obsolète" reste un polar noir avec un double mystère : que deviennent les femmes Retirées? et qui a tué les trois fillettes? qui donne l'occasion à l'auteur de développer sa vision féministe de la place accordée aux femmes.

Ce roman est une vraie surprise car il est totalement différent des précédents. Et c'est une totale réussite, un tour de force qui m'a complètement happée pour son intrigue, pour la description d'un monde à venir, pour l'arrière-plan féministe. Il m'a rappelé "La servante écarlate" de Margaret Atwood pour le corps de la femme, machine à procréer et "Les heures rouges" (2018) de Leni Zumas, dystopie féministe, qui décrit la régression de la liberté des femmes à disposer de leurs corps, là aussi pas si dystopique que cela quand on observe ce qui se passe aux États-Unis.

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L'enfant aux cailloux



Elsa est retraitée de l'Éducation nationale. Ancienne institutrice, elle a toujours eu beaucoup d'affection et d'attention pour les enfants qui lui étaient confiés.

Très attachée à son petit-fils dont elle n'a pas autant de nouvelles qu'elle voudrait, elle contemple le spectacle des enfants des voisins qui jouent sous ses fenêtres. Mais il lui semble rapidement que l'un de ces enfants est maltraité.

Elle tente de donner l'alerte mais son fils, médecin, met ça sur le compte des élucubrations d'une vieille dame.

C'est ma deuxième lecture de cette autrice et je ne suis pas déçue.

Thriller psychologique bien ficelé même s'il n'est pas vraiment original. Il aborde les personnages avec beaucoup d'humanité et suscite des émotions inattendues dans ce type de récit.

Je vais poursuivre la découverte des romans de Sophie Loubière
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Cinq cartes brûlées

Construction réussie puisque je l’ai lu pratiquement d’une traite. Les premières pages décrivent un meurtre dans une chambre d’hôtel. Retour arrière sur Laurence martyrisée par son frère, championne olympique, puis obèse et enfin croupière dans un casino où elle distribue des cartes. De multiples rebondissements qui manipulent le lecteur, une bonne psychologie des personnages. Beaucoup de sujets de société traités et surtout pourquoi des individus arrive à ça ?
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De cendres et de larmes

On aurait pu imaginer en commençant ce roman, nonobstant le prologue, que cette histoire allait concerner une famille comme tant d'autres, des parents avec le fils ainé, un ado , né d'un premier mariage de la mère, un garçon de 10 ans, un peu froussard, et une petite dernière plutôt effrontée .



Mais d'emblée, le lecteur est propulsé au coeur de l'incendie de Notre Dame à la suite de la cheffe sapeur pompier, Madeline , pas ordinaire comme profession pour la Maman .

Pour quitter un appartement trop petit pour la famille , le père accepte de devenir gardien d'un cimetière avec sa maison de fonction , une opportunité pour eux .

Chacun compose à sa façon avec la proximité des tombes et de l'idée de la mort y trouvant même un terrain de jeux ou d'expériences .

En fait, c'est surtout la maison qui se révèle insalubre et inquiétante et qui va entrainer peu à peu la dislocation familiale.



Sophie Loubière explore de nombreux thèmes : la compatibilité entre la passion pour son métier et sa vie familiale, le harcèlement à l'école, la création artistique, les remords et le glissement vers la folie, l'exploitation de jeunes étrangers par des bandes mafieuses , etc ...



Sans doute un peu trop de sujets à la fois pour un roman assez court , qui a un peu de mal à démarrer et qui laisse finalement un certain nombre d'interrogations en suspens .

Mais Sophie Loubière sait créer les ambiances sans verser dans le morbide ou le surnaturel , elle insère à chaque début de chapitre un petit texte explicatif sur les symboles des ornements funéraires et le lecteur chemine gravement avec les personnages dans les allées du cimetière , entre tombes et mausolées en s'inquiétant pour le devenir de cette famille.



Je remercie NetGalley et Fleuve éditions



#Decendresetdelarmes #NetGalleyFrance
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Cinq cartes brûlées

En partant d'une histoire de fait divers véridique qui s'est déroulé dans une chambre d'hôtel ou une jeune femme assène plusieurs coup de couteaux à un homme, Sophie Loubière nous raconte comment Laurence en arrive à ce moment là.



Le récit est romancé l'auteur ne connaissant pas la vraie histoire de ce fait divers cependant elle est plus que crédible, de son enfance auprès de ces parents et de son frère Thierry dont elle devient le souffre douleur, l'adoration que Laurence a pour son père et le divorce de ces parents.



Laurence va également être instrumentalisé par sa mère pour que celle-ci obtienne la garde de ses enfants, elle ne verra également plus son père qui va construire une autre famille.



Commence alors pour Laurence une vie difficile ou elle va trouver refuge dans la nourriture et devenir obèse mais elle va trouver la force de transformer cette différence en un atout pour son futur.



Le récit ici est entrecoupé de passage en italique ou Laurence s'adresse à nous directement ce qui rend le récit encore plus poignant, l'idée des cartes insérées dans le récit est également un vrai plus et c'est en partie lié au vécu de Laurence également.



Je ne suis pas une grande adepte des romans noirs habituellement mais ici regroupé au thriller psychologique cela a fonctionné.



L'écrit de Sophie Loubière fait également mouche il n'y a pas besoin d'un roman avec énormément de pages pour que le récit soit poignant ce qui est le cas ici, on en vient même à "pardonner" Laurence pour son geste étant donné son vécu.



Ce récit évoque également un bon nombre de thème la famille, la dépression, le chômage, la folie, l'absence, la nourriture, le sport etc... On sent également une part de vécu sur certains aspects du roman de la part de l'auteur.
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Écouter le noir

Qu'elles soient d'anticipation, du domaine du thriller ou du récit fantastique, ces onze nouvelles tournant autour du thème de l'écoute vont vous faire frissonner d'effroi et glacer d'horreur.

Tous concoctés par d'incontournables auteurs du noir qui figurent régulièrement en bonne place dans les têtes de gondole de nos librairies, ces récits nous immergent dans un univers où les sons (ou leur cruelle absence) vont faire basculer les protagonistes de ce recueil dans d'insolites, d'improbables et terrifiantes situations qui s'avéreront fatales pour la plupart d'entre eux.

Qu'ils soient sourds ou malentendants, parasités ou même paralysés par l'envahissante présence de sons obsédants susceptibles de leur faire perdre toute raison ou toute perception de la notion de danger... les personnages sortis de l'imagination foisonnante de cette brochette d'auteurs nous entraînent dans leur noir sillage où le danger résonne et fait écho de sa toute puissance à chaque bruissement, chaque soupir, chaque murmure, chaque pas, chaque claquement, chaque éclat de voix ou même chaque silence.

Courtes mais intenses, ces nouvelles qui comptent quelques pépites m'ont replongée avec délice dans la plume acérée et captivante

d'écrivains qui semblent être à l'écoute des attentes de leurs lecteurs en matière de lecture !

A quand "Voir le noir" ?
Lien : https://leslecturesdisabello..
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À la mesure de nos silences

Il suffit parfois d'être attiré par un titre et faire une bonne pioche !



Un road movie qui entraine François, octogénaire et Antoine, son petit fils , un ado accroc aux SMS, Facebook et jeux virtuels (vous voyez ce que je veux dire, vous en avez un à la maison ?) sur les routes vers Villefranche-de -Rouergue au volant d'une sublime Volvo des années soixante !



Scénario un peu classique et convenu qui m'a, au départ, je dois l'avouer, fait craindre de m'être fourvoyé entre un senior sentencieux et un gamin bougon .



Or, si François conduit Antoine dans la ville où il a vécu enfant pendant l'occupation, pour lui raconter un épisode dramatique qui va marquer sa vie, celui qui a le plus besoin de l'autre n'est pas celui qu'on imagine et on rentre petit à petit dans l' engrenage irraisonné de la fuite en avant de François pour un acte commis gamin sous l'emprise de la jalousie.



Culpabilité que l'adulte porte comme une croix, fuyant son pays et sa famille dans la peau d'un reporter de guerre toujours à l'affut d'un bon papier dans les coins les plus dangereux de la planète guettant la mort comme une rédemptrice .



Entre les chapitres, l'histoire racontée par François de son enfance pendant la guerre et qui aborde un épisode méconnu de la seconde guerre mondiale: la rébellion en 1943 de jeunes musulmans croates enrôlés de force dans les troupes SS et qui s'est terminée dans le sang .



La honte et le remords poursuivent ce vieil homme si maladroit dans ses rapports avec ses propres enfants.



L'écriture est très sensible donnant un roman poignant sur la difficulté d'accepter ses fautes, de comprendre et de pardonner aussi aux autres.



Petit bémol sur la toute fin du roman ...
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L'enfant aux cailloux

Imaginez la version française de Fenêtre sur cour d’Hitchcock, sauf que le héros n’est pas un grand et fringant reporter coincé malgré lui à cause d’une jambe cassée dans un immeuble new-yorkais, mais une vieille femme de 80 ans, coincée dans son pavillon bourgeois de la banlieue parisienne. Cela devrait plutôt bien vous résumer le thriller de Sophie Loubière. Son héroïne, Elsa Préau est une ancienne institutrice à la retraite qui végète avec ses petites habitudes dans cette banlieue parisienne qu’elle a toujours connue. Son fils, médecin, vient la voir souvent mais on sent que le devoir filial l’emporte sur le réel plaisir de boire un thé accompagné de gâteaux avec sa tendre maman. Notre octogénaire est donc plutôt solitaire et tente tant bien que mal de s’occuper. Ça tombe bien, un nouveau couple de voisins attire tout particulièrement son attention, et surtout le petit garçon solitaire, type chien galeux qui vit avec eux mais ne semble pas réellement faire partie de la jolie famille. Mal fagoté, malingre et renfermé cet enfant n’est pas traité de la même façon que les deux autres marmots du couple. Elsa Préau, dont la spécialité est de sensibiliser les plus hautes instances sur les travers de la société actuelle à coup de lettres assassines, en fait une affaire personnelle : pour elle, quelque chose cloche dans cette famille en apparence bien sous tout rapport. Qui est cet enfant ? Que lui font-ils subir ? Elsa décide de venir en aide à cet enfant invisible aux yeux de tous, qui lui rappelle tant son propre petit-fils. Mais comment croire une vieille femme dont tout le monde s’avise à penser qu’elle n’a plus toute sa tête et qui, on le découvre au fur et à mesure, porte le poids d’un passé qui ne plaide pas vraiment en sa faveur ? A-t-elle rêvé cet enfant ? Est-elle folle ? Bonne à interner ?



Efficace et bien écrit, L’enfant aux cailloux est porté par une héroïne attachante, touchante d’imperfections. Outre une intrigue policière originale, Sophie Loubière a su dépeindre avec une vraie justesse de ton le portrait d’une femme esseulée et perturbée, en proie avec ses propres démons. L’enfant aux cailloux c’est aussi et avant tout le regard posé par notre société actuelle sur la vieillesse et le devoir de solidarité qui nous incombe envers les plus faibles. J’y ai personnellement perçu un tableau social derrière l’intrigue, quasiment reléguée au second plan ; question de point de vue. Et c’est ce que j’ai tant apprécié dans ce roman psychologique car les multiples niveaux de lecture permettent de s’approprier chacun à sa manière ce thriller qui ne vous laissera pas indifférents.


Lien : http://livreetcompagnie.over..
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Black coffee

Dépaysement garanti !

Quel chemin parcouru avec Desmond, depuis juillet 1966 où, à Narcissa, dans l’Oklahoma, sa sœur et sa tante ont été sauvagement assassinés et où sa mère et lui-même ont été sérieusement blessés.

Ce n’est qu’en 2011 qu’il connaîtra la vérité, grâce à Lola, une jeune femme lorraine à la recherche de son mari disparu sur la fameuse Route 66 qui relie Chicago à Los Angeles.

Une histoire habilement menée, à la progression maîtrisée, nous menant de l’émotion dans les premières pages à la fébrilité et à l’angoisse à la fin du livre.

Un récit parfaitement documenté, la route 66 nous semble familière après cette lecture.



Sophie Loubière a effectué ce voyage avec sa famille, s’en est largement inspiré, a construit son histoire autour des lieux qu’elle a visités, et campé ses personnages en s’inspirant largement de ce qu’ils ont vécu. Un blog mentionné en toute fin du livre nous permet de poursuivre ce voyage mythique et de comprendre comment est né ce roman. Un superbe prolongement de la lecture avec des photos magnifiques réalisées par sa fille Annette, exactement comme dans le livre

http://blackcoffee66.blogspot.fr/

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Cinq cartes brûlées

Au blackjack, les cinq premières cartes brûlées sont laissées cachées sur la table. Et peu à peu, dans ce roman noir, on va les retourner les cinq cartes qui font le destin de Laurence jusqu'au meurtre. Obèse, moquée par son frère, abandonnée par son père, elle sera néanmoins déterminée, d'abord pour devenir championne olympique, ensuite pour perdre plus de 50 kilos. Mais voilà, elle reste étrange notre héroïne. La mise en page et le scénario sont vraiment bien pensés. C'est addictif sans qu'il y ait pourtant aucun coup de feu ni de brigade d'enquêteurs. Juste Laurence et sa vie dérangée.
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De cendres et de larmes

J’avais très envie de découvrir cette auteure et surtout ce roman qui a d’excellentes critiques. Il commence fort, nous suivons Madeline, cheffe pompier lors de l’incendie de Notre Dame. Elle est mariée depuis dix ans à Christian, jardinier municipal, ils ont deux enfants, plus Michael, un adolescent né du premier mariage de Madeline avec un bipolaire. Ils forment une famille très unie et heureuse, leur seul problème est la petite taille de leur appartement, trop exigu pour y vivre à cinq. Christian se voit proposer une promotion avec à la clé une grande maison de fonction, il est prêt à accepter, mais Madeline hésite vraiment. Il faut dire que la demeure sera située dans le cimetière de Bercy dont Christian va devenir le gardien. Finalement il convainc sa femme que la situation sera seulement provisoire, économiser le loyer leur permettra d’acheter leur propre maison plus rapidement.



Elle accepte après quelques hésitations et toute la famille s’installe dans le cimetière en juin 2019. Rapidement la maison semble vivre sa propre vie, avec des craquements, des grincements, des ombres menaçantes. Michael se prend de passion pour le surnaturel, tourne des vidéos dans sa chambre, Eliott, dix ans, se fait harceler à l’école et Anna, cinq ans adopte un vieil ours en peluche trouvé dans la maison et parle avec les morts, quant aux parents, Madeline doit assumer de plus en plus de gardes tandis que Christian se passionne pour la peinture et s’enferme dans son atelier s’éloignant de plus en plus de ses proches. Evidemment le point de basculement sera la nuit d’Halloween.



Si le livre commence fort avec l’incendie de Notre Dame, ça ne dure malheureusement pas. Il est classé comme thriller psychologique, mais il n’y a ni suspense ni sentiment d’angoisse, de plus la mise en place du décor prend une bonne moitié du roman, c’est vraiment très lent, il ne se passe à peu près rien. On frise le surnaturel sans jamais y tomber, ce qui n’est pas un problème. Avec ce cadre, l’auteure aurait pu nous faire frissonner davantage, elle n’en tire pas vraiment profit et son histoire pourrait se dérouler dans n’importe quelle maison, finalement celle-ci n’est pas hantée, juste vieille et insalubre, pleine d’humidité et de moisissure, et cette famille a surtout un problème sanitaire. Les deux parents ont des métiers très inhabituels et c’est finalement une chronique familiale de personnes qui vivent de grosses contraintes professionnelles. La maison délabrée met en évidence les failles de chacun, ce qui fait courir un grand danger aux personnages, danger non pas d’être attaqués par des morts-vivants, mais de voir leurs liens se défaire.



Le métier de pompier est bien décrit avec toutes les contraintes que ça peut représenter pour une femme, qui doit en faire autant, voire plus que les hommes. La charge émotionnelle est encore plus lourde que le travail lui-même, Madeline est très éprouvée par la non reconnaissance, la surcharge de travail et les situations sociales dramatiques dans lesquelles elle intervient, les drames familiaux et autres détresses, ce qui fait le quotidien de nombreux travailleurs sociaux, secouristes ou soignants. On sait bien que cela génère un épuisement qui met à mal les familles, et c’est surtout de cela que souffre celle-ci. Heureusement, Madeline verra le danger assez tôt.



Il y a un peu de suspense à la fin et le final est bien réussi, mais dans l’ensemble, ce livre est assez ennuyant, je n’y ai pas trouvé l’adrénaline que j’attendais. Beaucoup de thèmes sont abordés, des contraintes professionnelles aux jeunes migrants exploités, c’est intéressant, mais traité trop superficiellement. Ce livre n’est pas mauvais, mais sera vite oublié. Par contre j’ai prévu d’en lire un autre de cette auteure très bientôt pour voir si cette impression mitigée disparaît ou non. Le style est fluide et agréable.



Un grand merci à Netgalley et Fleuve Editions pour leur confiance.

#Decendresetdelarmes #NetGalleyFrance
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Black coffee

Embarquement immédiat pour la Mother Road, la Route 66 toujours aussi rêvée et mythique.

Cette route, on ne la lâche pas tout du long, on la traverse avec la famille Lombard, on la suit sur différentes époques, on la vit. On remonte la piste de Pierre Lombard, on essaie de comprendre comment et pourquoi il a disparu il y a quelques années.



J'ai pris ce livre juste après avoir écouté Sophie Loubière lors d'une table ronde l'année dernière. J'avais déjà entendu son nom mais je ne la connaissais pas plus que ça. J'ai été intriguée, elle m'a donné envie de prendre la route avec elle et j'ai adoré ce voyage. J'ai aimé l'écriture fluide et le dynamisme des chapitres. Oui, on voit venir deux trois petites choses mais le roman n'en est pour autant pas moins efficace.



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