Citations de Tennessee Williams (244)
- Je ne peux te croire sincère, dit-elle ; mais admettons que tu le sois. Admettons que tu aies plus d'énergie que de talent, que penses-tu faire de cette énergie ? La fourrer dans ta poche, comme la clef d'une maison où tu ne veux plus jamais vivre ? L'énergie ne sert qu'à l'action, et quand je dis action, j'entends contact des sexes ! Parfaitement ! J'appelle un chat un chat ! Et tu vas m'écouter ! Avant de t'embarquer sur le Queen Mary on t'a vaccinée contre la typhoïde ! Quelqu'un qui t'aime suffisamment pour cela va maintenant te faire une petite injection de vérité. Je suis choquée, Karen, choquée et révoltée. Je ne comprends pas ce que tu as choisi de devenir ! Et je ne suis pas la seule. Peut-être t'imagines-tu que tu échappes ici à l'attention, que tu n'es le sujet d'aucun commentaire. Détrompe-toi, on parle ! On prononce des montagnes de mots ! De pénibles insinuations ont été publiées par les journaux à scandale de New York, de Londres, et de Paris. Peux-tu t'arracher la peau ? Non, ni échapper à l'attention du public. Laisse-moi te dire que le personnage de la femme entre deux âges, follement attachée à un ravissant éphèbe ou plus exactement à toute une série de ravissants éphèbes, que toutes sortes de titres fictifs décorent, sans parvenir à faire oublier qu'ils appartiennent à la race des gigolos et des entremetteurs, est un personnage...
Les logeuses sont des malades, qui passent leur temps à suspecter leurs pensionnaires. De les avoir longtemps fréquentées, il m'en est resté un vague sentiment de culpabilité, dont je ne me débarrasserai jamais.
L'ange dans l'alcôve
GRAND-PÈRE, arrêtant Brick
Oui, mon garçon, la bête humaine doit mourir et qu'est-ce qu'elle fait contre ça ? Je vais te le dire. Sitôt qu'elle a un peu d'argent, elle achète, achète et achète... Pourquoi ? tu demandes. Mais parce qu'elle se figure qu'au milieu de cette montagne de choses qu'elle a achetées, il y a la vie éternelle ! - en quoi elle se trompe !
Acte II
Il existe, comme ça, des moments de silence complet. Trop complet, et qui deviennent étouffants. Lorsqu'elle reprit la parole, je sentis dans sa voix une inflexion de terreur. Elle avait sans doute compris ce qui était arrivé, ce qui était advenu de cet homme qui avait été son mari.
- Tu t'en souviens, dit-elle, tu dois t'en souvenir? L'histoire de Lila et de Jacob?
Elle scrutait désespérément son visage, qui n'exprimait qu'une profonde perplexité. Au bout d'un moment, il réussit à dire enfin:
- Il y a quelque chose dans cette histoire qui me semble familier. Je crois que j'ai lu ça quelque part. Dans Tolstoï, je pense.
Oui, j'ai toujours vécu dans un pays trop vaste, avec trop d'air et de solitude autour de moi, pour pouvoir être contaminé par l'opinion publique. Il y a une chose plus précieuse, plus riche que le coton que l'on peut faire pousser sur une grande plantation et je l'ai fait pousser, et c'est la tolérance.
STELLA
Mais il y a des choses qui se passent la nuit entre un homme et une femme et qui font que tout le reste n'a plus aucune importance !
Acte I - Scène 4
Quand quelque chose suppure dans le cœur ou dans le cerveau, le silence n'agit plus. C'est comme pousser la porte d'une maison qui brûle pour y enfermer l'incendie.
AMANDA. — Tu es le seul jeune homme que je connaisse qui refuse de voir que le futur devient le présent, le présent le passé, et le passé l'objet de regrets éternels si on n'a pas su le prévoir !
L'étranger solitaire, effrayé par son ombre, inquiet du bruit de ses pas, avance parmi les rangs attentifs des divinités inférieures aux noirs desseins. Il regarde moins les maisons que les maisons ne le regardent. Il se sent épié par les rues ; les pancartes, les fenêtres, les portes ont des yeux qui l'observent et des bouches qui murmurent sur son passage. La tension monte en lui et le serre de liens de plus en plus étroits. Qu'un passant vienne à lui sourire, pour lui souhaiter la bienvenue, ce simple sourire déclenche en lui une explosion. La peau de son corps, rétrécie comme un gant de peau neuf, semble craquer sur les sutures, libérant son esprit qui s'en va danser par-dessus les toits et embrasser les pierres des murs.
P41 « Malédiction »
Oh, Laura, Laura, j'ai essayé de te laisser derrière moi, mais je suis plus fidèle que je ne voulais l'être! Je cherche dans mes poches une cigarette, je traverse la rue, j'entre dans un cinéma ou dans un bar, j'adresse la parole à l'étranger le plus proche, n'importe quoi...pour essayer d'oublier tes petites joies, tes petits espoirs.
-Tumeur maligne, phase terminale.
-Mon père le sait ?
-Est-ce qu'on dit ces choses-là ? Tu te vois aller dire à quelqu'un qu'il va mourir ? Il faut ruser avec les gens, autant qu'ils rusent avec eux-mêmes.
-Pourquoi ?
-Pourquoi ? Les êtres humains croient à la vie éternelle. Le problème, c'est que la plupart veulent la vivre sur terre et pas au ciel.
À la fin de l'automne 1939, pendant une période de claustration dans la mansarde de la résidence familiale, dans un faubourg de Saint-Louis, je reçus un câble de Miss Luise M. Sillcox, la secrétaire de la Guilde des auteurs dramatiques de l'époque, ainsi qu'un coup de téléphone d'Audrey Wood m'informant que j'étais le bénéficiaire d'un prix de mille dollars. Sur quoi ces deux dames me pressèrent de prendre le premier autocar pour la grande ville de New York où les jeux se jouaient à l'époque, et où ils se jouent probablement encore aujourd'hui.
Lorsque cette nouvelle arriva, ce fut ma mère, Mrs Edwina (Cornelius C.) Williams qui la reçut. Elle s'évanouit presque. Je crois que c'est la première fois que je la vis en larmes et c'est une image très impressionnante qui me touche encore profondément, cette image et son cri :
- Oh, Tom, je suis si heureuse !
J'étais au moins aussi heureux qu'elle mais, pour une raison obscure,le bonheur ne m'a jamais fait pleurer, pas plus que le malheur, d'ailleurs. Je ne pleure qu'en voyant des films d'amour, généralement très mauvais.
Chapitre 1
STANLEY
Je ne suis pas un Polack, les habitants de Pologne s'appellent des Polonais, pas des Polacks. Et moi, je suis cent pour cent Américain, né en Amérique, élevé en Amérique, dans le plus grand pays du monde et j'en suis rudement fier. M'appelez PLUS JAMAIS Polack, hein !
Acte III - Scène 2
STELLA
Est-ce qu'on peut décrire quelqu'un qu'on aime !
Acte I - Scène 1
JIM : La compétence — zzzzp ! L'argent — zzzzp ! Le pouvoir ! Voilà les bases sur lesquelles se construit la démocratie !
Scène 7.
JIM : L'amour est incroyablement puissant. L'amour est capable de changer le monde, Laura. [...] Je voudrais tant que... que vous disiez quelque chose.
Scène 7.
Sébastien était poète ! C'est ce qu'il faut comprendre, quand je dis que sa vie était son travail, parce que le travail d'un poète est la vie d'un poète et . . . vice versa, la vie d'un poète est le travail d'un poète ; je veux dire : ils sont inséparables, je veux dire . . .
Nous sommes tous des enfants dans une immense école maternelle ou' nous essayons d'épeler le nom de dieu avec des cubes marques d'un alphabet qui ne convient pas!
[...] funerals are pretty compared to deaths. Funerals are quiet, but deaths - not always. Sometimes their breathing is hoarse, and sometimes it rattles, and sometimes they even cry out to you, ' Don't let me go!' Evuen the old, sometimes, say, 'Don't let me go.' As if you were able to stop them ! But funerals are quiet, with pretty flowers. And, oh, what gorgeous boxes they pack them away in ! Unless you were there at the bed when they cried out, 'Hold me!' you'd never suspect there was the struggle for breath and bleeding.
Rien de ce qui est vivant ne dure assez longtemps pour être pris au sérieux .