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Critiques de Éric Faye (424)
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Nagasaki

Eric Faye, né en 1963 à Limoges, est un écrivain français. Il publie nouvelles et romans depuis 1991. Nagasaki, roman paru en 2010, a obtenu le Grand prix de l’Académie française. Pour écrire ce livre, Eric Faye s’est inspiré d’un fait divers relaté par la presse et s’étant réellement produit au Japon au printemps 2008.

A Nagasaki, un célibataire réalise que de temps en temps, des aliments disparaissent de son réfrigérateur ou que parfois des objets semblent avoir légèrement changé de place. Alarmé, il décide d’installer une webcam dans sa cuisine afin de surveiller son intérieur, du bureau où il travaille comme ingénieur météorologue. Sur son écran d'ordinateur, un jour, apparaît une femme, quinquagénaire, qui vaque dans la cuisine comme si elle était chez elle. L'homme alerte la police qui intervient à son domicile et arrête la femme.

Un délicieux roman que ce Nagasaki. Tout y est à l’unisson, que ce soit l’écriture délicate, parfois poétique, bien dans la manière des auteurs japonais classiques au point qu’on pourrait penser qu’il s’agit d’une traduction d’un texte nippon, que ce soit le format du roman, très court, qui incite le lecteur à trainer en route puisqu’il arrivera bien vite à la fin, tout ceci se mariant parfaitement avec le thème du bouquin où l’on retrouve l’esprit de cette littérature du pays du soleil levant.

Le livre débute avec cette légère touche fantastique, un pot de yaourt qui disparait du réfrigérateur, l’installation de la webcam avec l’apparition furtive d’abord, une ombre, un esprit ? Puis la certitude d’une présence humaine. Viendront ensuite les tourments pour cet homme solitaire. Le trouble, car cette femme a vécu chez lui, à son insu durant un an, avant d’être démasquée. Imaginez, comme notre héros, tous ces jours où vous vous pensiez seul(e) chez vous, en fait votre intimité était violée par une inconnue, détestable sensation à postériori. « J’ignore tout de son passé et de ses pulsions, des raisons qui l’ont conduite à prendre racine ici puis à souiller mes draps, s’essuyer avec mes serviettes et à chier dans mes chiottes, et je lui en veux. » Notre célibataire néanmoins, est un brave homme, aussi il ne veut pas de mal à cette pauvresse ayant trouvé un abri chez lui, les scrupules l’assaillent.

Emouvantes solitudes, deux êtres humains très seuls qui auront vécu une année entière sous le même toit sans se voir, si proches et si loin, tout à la fois. Le roman s’achève très joliment par la confession de cette femme, une révélation étonnante, qui le clôt magistralement en une boucle de vie.

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Nagasaki

Shimura-San est un quinquagénaire célibataire, actif et vivant à la frange de Nagasaki dans un grand appartement. Tout est ritualisé dans sa vie tranquille.



Ainsi, il lui est facile de constater que des changements étranges ont lieu dans son lieu de vie. Il est vrai qu'il ne ferme pas à clé ! Peu à peu cela le trouble au point qu'il installe une webcam dans sa cuisine et il se met à surveiller son domicile depuis son lieu de travail.



Assez rapidement, une silhouette apparait dans sa cuisine. Elle semble à l'aise, comme si elle connaissait les lieux. Le narrateur appelle la police.



Une femme est trouvée dans une pièce inutilisée, littéralement dans un placard !



Tout bascule : elle est arrêtée après avoir vécu 1 an dans cet appartement et dans deux autres. On déroule le fil de sa vie, chaotique, les impressions de Shimura-San sur cette intrusion et les conséquences sur son bien-être... Elle prend la parole aussi.



Mais en réalité le lien qui unit cette femme et le narrateur est plus ténu qu'il n'y paraît.



Roman de l'intimité et de l'intrusion, du chez-soi et de l'appartenance, de l'ancrage aussi.















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Il suffit de traverser la rue

La boîte qui emploie le narrateur, Aurélien, réduit ses effectifs en transférant une partie de ses activités quelque part en Roumanie. La décision a été prise par un état-major lointain sis à Seattle.

Le "cost killer" débarque. (Pardon pour l'anglicisme, mais je suis plutôt heureux que cette activité barbare n'ai pas trouvé sa traduction française, ici plutôt évidente. Il nous reste encore un peu de décence. Ou bien c'est de l'hypocrisie. Passons...). Le tueur va sabrer dans les effectifs : qui va faire partie de la charrette ? Qui va pouvoir bénéficier d'un reconversion payée ? Qui va devoir ou pouvoir rester dans l'entreprise ? Chacun commence à regarder chacun de travers. Dans ces circonstances les uns et les autres se révèlent tels qu'ils sont.

Voilà un livre savoureux, parfois drôle, malin, bien écrit. Un peu attendu et superficiel.
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La télégraphiste de Chopin





Prague, automne 1995 et une histoire de médiumnité musicale. Nom de la dame au cœur de l’affaire Verã Foltynova, qui prétend communiquer avec les esprits et plus précisément avec Frédéric Chopin qui lui aurait déjà dicté une centaine de morceaux et continue de communiquer tous les jours avec elle.

Filip Novak, rédacteur en chef de la télévision tchèque ne croit pas à cette "histoire" et sent surtout la possibilité de "faire un coup médiatique" à la veille de la sortie d'un album posthume du compositeur.

Il va alors chargé Ludvík Slany, journaliste reconnu et indépendant d'esprit, de tenter de trouver la supercherie. Tous les moyens lui sont donner : un cameraman amoureux de musique classique Roman Stanek et Pavel Cerny ex agent de la StB, la Sécurité d'Etat tchécoslovaque créée en 1945 sous l'ère communiste.

Ce roman est le 11ème d'Eric Faye. Il suit Nagasaki qui avait reçu le Grand Prix du roman de l'académie française en 2010.

Pas véritablement un polar, même si l'enquête reste le fil rouge de ce roman, cette histoire est inspirée de la vie de Rosemary Brown, compositrice et pianiste anglaise prétendant parler avec Chopin, Brahms ou Beethoven.

Elle nous permet de faire des plongées dans les anciens pays de l'est, dans les méthodes d'une époque révolue et surtout dans le monde du paranormal.

L'écriture est soignée, mais nous pouvions nous y attendre de la part de cet auteur. Le sujet est original.

Mais il y a un petit quelque chose qui fait que l'ensemble a du mal à nous accrocher; il est difficile de s'attacher aux personnages qui manquent de sympathie à l'exception de Verã. Ludvík Slany, du fait de ses tergiversations et d'un apriori négatif dès le départ, rend parfois la lecture pesante.

Nous sommes "un peu loin" du plaisir donné par les nocturnes chopinesques....





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La télégraphiste de Chopin

Ludvík Slaný, un journaliste pour la télévision, est chargé de réaliser un documentaire sur Vera Foltýnova, une cantinière retraitée qui assure qu'elle est en contact post-hume avec Chopin, qui lui dicte des partitions.

Le journaliste est chargé de voir où se situe l'imposture, dans un pays où règne le post-communisme, et où l'on en est encore imprégné.

J'ai été complètement happée par cette histoire, et pendant tout le livre, je me suis demandée, ayant déjà lu Eric Faye, si ce livre était basé sur un fait divers ou sur une personnage ayant eu cette expérience. Et je n'ai pas envie de dévoiler le mystère car je trouve que c'est très intéressant de se poser la question lorsque l'on lit, mais effectivement, oui, c'est basé sur l'histoire de Rosemary Brown, une anglaise qui prétendait rencontrer de grands compositeurs et d'écrire leur musique.

L'investigation menée par le journaliste est très intéressante car on verra qu'il cherche à tout prix la vérité mais qu'il a recours à des moyens qui relève plus de l'enquête de détective que du journalisme.

En tant que lecteur, on s'interroge donc sans cesse entre ce qui est vrai ou pas, ce qui est caché ou pas, qui cache quoi ou y a-t-il vraiment des choses à cacher... Entre mystère et vérité scientifique, on se demande, tout au long du roman où cette enquête va nous mener. Et je crois que cette place qu'Eric Faye laisse au lecteur, c'est vraiment cela que j'aime dans ses romans.

J'ai beaucoup aimé la fin, qui reste un peu "en suspens", et qui permet au lecteur de se faire sa propre opinion des choses, et j'ai bien aimé aussi le fait de proposer des explications aussi bien surnaturelles que scientifiques à des phénomènes qui sont inexpliqués.



C'était pour moi un livre intriguant et mystérieux, que je n'ai pas réussi à lâcher !!

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La télégraphiste de Chopin

Une mystérieuse anonyme prétend recevoir la visite de fantômes, et plus spécialement de Chopin, sous la dictée duquel elle écrit des œuvres inédites. Un journaliste tchèque enquête sur le phénomène...

Un roman assez noir sur une simili-enquête, où l'on plonge aux limites du paranormal, mais aussi dans la société tchèque post-régime communiste.

J'ai aimé l'écriture, que je trouve soignée et simple, en revanche l'histoire me semble un peu fabriquée (même si elle est inspirée apparemment d'un fait divers du même genre), ce texte me semble un peu gratuit, je n'ai pas réussi à me laisser embarquer par l'histoire...
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La télégraphiste de Chopin

Le décor : Prague sombre et pluvieux, automne 1995. Le genre : polar, à la recherche d'un mystérieux fantôme. L'héroïne : Věra Foltýnova, sa particularité : elle communique avec les morts et notamment Frédéric Chopin mort en 1849. L'enquêteur : Ludvík Slaný, jeune journaliste qui travaille pour la chaîne de télévision publique tchèque ...

Ce roman étonnant ne se contente pas de mener le lecteur en bateau et de l'entraîner dans une histoire rocambolesque tout à fait prenante. En décrivant en toile de fond les changements vécus brutalement par les démocraties populaires de l'Est, l'auteur incite à une réflexion sur la superstition qui a trouvé sa place dans l'esprit de ceux qui hier combattaient toute forme de conservatisme religieux. Ce texte, audacieux dans son sujet, se lit avec plaisir et intérêt, méritant ainsi de faire son chemin dans cette rentrée littéraire.
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Dans les pas d'Alexandra David Néel

On se souvient tous du merveilleux récit de voyage d'Alexandra David-Neel, « Voyage d'une parisienne à Lhassa ». Eric Faye et Christian Garcin ont décidé de partir sur ses traces et de voir ce qu'il restait, ou ce qui avait été détruit ou modifié, des villes et des paysages qu'elle avait traversés.



Le Tibet d'aujourd'hui n'a plus grand-chose à voir avec celui de 1924. le tourisme s'est développé alors que le pays était complètement fermé au début du siècle.

Les moyens de transport se sont multipliés.

Pourtant le Tibet reste toujours un pays mystérieux et attachant, les paysages sont sûrement toujours aussi extraordinaires et les auteurs en parlent avec passion.

Un récit de voyage attachant qui, bien sûr, intéressera surtout ceux qui ont lu le récit d'Alexandra David-Neel.

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Éclipses japonaises

Epigraphe : Toi qui entres ici, abandonne toute espérance



Dante



Avec ce récit c'est une plongée dans le monde obscur mais réel de la Corée du Nord et dans des épisodes que j'ignorais totalement. L'enlèvement de japonais à la fin des années 1970.... des dizaines (peut être des centaines et certains vivraient encore en Corée du Nord).



Ajoutez à cela une pincée de désertion d'un soldat américain en 1966 dans la zone démilitarisée entre les deux Corées, une espionne nord-coréenne recrutée pour faire exploser un avion avec ses 122 passagers. Bienvenue dans un monde parallèle, sombre : espions, attentats, enlèvements, culte de la personnalité, pays tenu à l'écart du monde, dont la population est affamée et tente de survivre au milieu des regards et dénonciations.



Voilà vous avez l'ambiance et tous les ingrédients en rajoutant le désespoir des familles des disparus du jour au lendemain, jeune (13 ans) adulte, sans explication et sans réelle enquête des autorités.



Il s'y jouait une pièce de théâtre interprétée par vingt millions de figurants, une tragédie au terme de laquelle celui qui se trompait de réplique était supprimé dans les coulisses (p132)



La Corée du Nord, un pays dont on ne sait que peu de choses, sauf actuellement  les menaces de son dirigeant : Kim Jong-Un, fils de son père et dictateur comme lui. Donc un livre d'actualité.



Un pays tenu d'une main de fer, sans espoir d'ouverture et qui pour servir sa paranoïa n'hésite pas à kidnapper les éléments nécessaires à sa stratégie et plus particulièrement l'infiltration. Maîtriser parfaitement la langue, les us et coutumes, se fondre dans la masse.



A la fois roman basé sur des faits véridiques, enquête policière mêlée d'histoire, d'espionnage et de terrorisme, mais aussi le vécu de ces hommes et femmes qui se sont trouvés mêlés, le plus souvent contre leur gré, à des conflits politiques et que l'on a oubliés ou laissés à leur sort.



Retraçant plus de 30 ans de leurs parcours, leurs résignations, leurs nouvelles identités, leurs vies construites dans un pays qu'ils n'ont pas choisi, est passionnant car il nous raconte non seulement des évènements passés sous silence mais aussi inconnus (pour ma part) mais aussi l'enquête minutieuse pour retrouver certains.



On découvre le travail des services de renseignements avec les services d'écoute, d'analyse qui recoupent les informations.



La seule petite difficulté que j'ai eu c'est de m'y retrouver dans les différentes identités (je maîtrise mal les noms et prénoms asiatiques surtout quand en plus ils changent en fonction du pays).



Mais reste aussi à parler du malaise créé par ses enlèvements en dehors du fait de l'éloignement des familles,  de la perte d'identité, de l'isolement dans un pays même si les protagonistes, le temps passant (plus de 30 ans je vous le rappelle) ont une nouvelle vie, une nouvelle langue, un nouvel univers loin de la richesse de leur pays de naissance, une nouvelle patrie. Sont-ils japonais, coréens..... Qu'est-ce qui prévaut : la naissance ou la vie passée dans un pays..... Oh mais cela soulèvent bien d'autres questions d'actualité !!!



Récit dans lequel on sent le gros travail de documentation, de connaissance de la région, plausible et passionnant à lire car au-delà d'un roman politico-espionnite on découvre des informations sur la vie en Corée du Nord, pays fermé et replié sur lui-même, leur système de fonctionnement, d'endoctrinement, d'information, de désinformation, de manipulations.



Travail de recherches mais aussi d'écriture pour rendre l'ensemble intéressant, haletant, crédible avec une partie romancée (un peu chorale) qui nous permet d'imaginer le vécu des différents acteurs.



Plaisir de lire en apprenant une page d'histoire et de géo-politique, moi j'aime.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Éclipses japonaises

Au Japon, des femmes, des hommes, jeunes pour la plupart, disparaissent dans une région en bord de mer. Malgré des enquêtes de la police, nulle trace ne peut être trouvée. Mais alors, quel liens entre Naoko Tabane, une collégienne de treize ans qui disparait en 1977, Setsuko Okada, qui disparait avec sa mère en 1978 sur l’île de Sado, et avec Jim Selkirk, un GI américain qui disparait à côté de la DMZ entre les deux Corées.

Pour chacun d’entre eux, la vie change brusquement lorsqu’ils sont brutalement enlevés, jetés dans un sac, puis sur un bateau,. Ils se retrouvent dans un pays inconnu dont ils devront accepter les règles, apprendre la langue, puis former de jeunes coréens à leur langue, leurs coutumes, afin d’en faire de parfaits japonais, ou américains, futur espions qui iront se fondre dans une population qui nous pourra pas soupçonner leur origine.

L’écriture superbe d’Éric Faye, à la fois fine et parfaitement dosée, avec une grande justesse dans les descriptions des sentiments divers de ces jeunes, nous emporte dans leurs têtes, nous fait comprendre les souffrances, les atermoiements, les doutes, et aussi les espoirs, tout au long de ces longues années loin de chez eux ou chez elles. « Eclipses japonaises » est un roman étonnant, prenant, qui fait passer sous une forme romanesque une vérité et des faits historiques à la fois déconcertants et glaçants d’inhumanité. Car l’auteur dévoile une réalité politique et économique complexe et sombre, particulièrement bien documentée.

chronique complète ici https://domiclire.wordpress.com/2017/12/29/eclipses-japonaises-eric-faye/


Lien : https://domiclire.wordpress...
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Nagasaki

Voici un roman très court mais ô combien passionnant.



S’inspirant d’un fait divers survenu au Japon en 2008, Eric Faye reconstitue le parcours de deux solitudes, deux personnages emblématiques de la société japonaise contemporaine.



L’histoire est racontée tout d’abord par Shimura, puis la femme prend le relai. Shimura exprime son désarroi et son inquiétude, mais surtout les interrogations que la présence de la femme suscite en lui : « Allongé, j’ai attendu, mais ça ne venait pas. Le sommeil ? Non, l’oubli. Non pas l’oubli de cette pauvre femme qui ne m’était rien, mais celui de mon existence entière dont se dévoilaient tout d’un coup le dénuement et l’aridité. Aucune ambition n’y poussait plus depuis longtemps, aucune espérance non plus. Cette femme était à maudire. A cause d’elle, le brouillard s’était levé. » Puis la femme explique son parcours. Laissée pour compte de la société, victime de la crise économique, sans famille, sans amis, elle n’est qu’une ombre.



L’auteur expose de nombreux travers de la société japonaise contemporaine le délitement des liens familiaux, la crise économique, l’omniprésence de la robotique,…



Une très agréable lecture, une brève parenthèse qui pose tout de même de nombreuses questions.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Nagasaki

"Le nous meurt.Au lieu de se regrouper autour d'un feu, les je s'isolent, s'épient. Chacun croit s'en sortir mieux que le voisin et cela aussi, c'est probablement la fin de l'homme."

Japon, 2008. Une femme SDF trouve refuge dans le placard d'un homme. Et cela à son insu. Elle vivra dans sa maison le temps de son absence. Un jour, cette folle occupation prendra fin. Commence alors le récit. L'homme fort de son bon droit doit faire face à ses valeurs. Il a dénoncé. La femme, comprenant toutes les conséquences de son "intrusion", nous explique le seul choix qu'il lui restait: celui de ne pas crever dans la rue comme un rat.

Quelles sont les limites de notre compassion ? S'arrête t elle sur le seuil de notre porte?

Une très belle interrogation, à chacun de trouver sa réponse.



Astrid SHRIQUI GARAIN
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Nagasaki

Ce roman est inspiré d'un fait divers relevé dans un quotidien japonais, que l'auteur a en quelque sorte sublimé. Un fait divers étonnant, histoire d'un homme s'apercevant un jour qu'une intruse vit dans sa maison à son insu. Je n'en dirai pas plus, car ce livre est très court et les critiques ont à mon sens beaucoup trop écrit à son sujet, ne laissant au lecteur que peu de marge de découverte.



Il se dégage de cette centaine de pages une atmosphère que je peine à décrire mais qui capte et retient. Au point de faire regretter que le livre soit si court. J’aurais aimé faire un plus long bout de chemin avec ces deux personnages, pour mieux faire connaissance avec ce couple insolite.

Et plus encore avec cette femme, fantôme durant une bonne partie du récit, et qui prend une force et une présence incroyables lorsqu’elle prend la parole. A ce moment, l’homme est devenu fantôme à son tour, et l’on regrette que les circonstances aient rendu toute véritable rencontre impossible.


Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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Nagasaki

J'avais lu l'adaptation en bande-dessinée de ce roman et l'avait tout simplement adoré. J'avais donc hâte de lire l'originale. J'ai retrouvé la même ambiance que dans la BD, je l'ai trouvé plutôt fidèle. Par contre, le gros plus de l'original, c'est bien sûr le style d'Eric Faye, épuré, poétique. Il arrive à créer une ambiance angoissante en quelques pages, car dès le début, on sait que des choses disparaissent du frigo de notre narrateur, que des objets sont déplacés. Est-il fou ? Ou est-il victime d'un voleur ? Nous sommes au cœur de ses pensées, de son angoisse. Puis nous assistons à son traumatisme, à ce viol de l'espace privé, cet abus...Puis dans une seconde partie, nous basculons de nouveau dans une autre ambiance, dans d'autres émotions, car nous sommes dans la tête de celle qui a commis cette intrusion.
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Nagasaki

Nagasaki, de nos jours.

Une banlieue proprette, un Japonais - Shimira - et sa vie bien ordonnée, un quotidien réglé comme du papier à musique… et un jour, un yaourt manquant dans le frigo…

Éric Faye fait une photographie macroscopique de cet homme, et à travers lui d’une société japonaise ordonnée et discrète.

L’anecdote, bouleversante, est racontée avec lenteur et densité. Elle force l’attention et la réflexion et, malgré sa concision, laisse après la lecture un sentiment de regret vis à vis des protagonistes.

Un livre où le silence et l’absence de communication sont un personnage à part entière.

Un beau roman, qui continue à exister bien longtemps après la dernière page fermée.

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Nagasaki



Très court roman, Nagasaki se base sur un fait divers réel de 2008. Shimura Kobo est météorologue, un homme ordinaire qui vit une petite vie ordinaire de quinquagénaire célibataire. Sans le savoir, depuis un an, il partage sa maison avec une femme.



Eric Faye brosse délicatement le portrait de ces deux solitudes qui se côtoient sans se frôler, de ces deux vies incomplètes qui se sont croisées par hasard. Quand deux destins s'influencent sans le savoir, quelle est la part jouée par le destin?
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Il suffit de traverser la rue

Aurélien Babel, 57 ans, passe une dernière fois la porte de MondoNews, le media d'information pour lequel il travaillait. Il revient alors sur les mois qui ont précédé son "départ volontaire" suite à un "plan de restructuration". Premières craintes avec les délocalisations de services, puis avec les licenciements en Angleterre et en Espagne, espoirs d'un maintien de leur groupe, puis désillusions des négociations syndicales, toutes les mesquineries du monde de l'entreprise sont mises à nu, avec leurs répercussions sur les êtres humains concernés. Même lorsque l'employeur veut se séparer de ses salariés, c'est encore à eux de justifier qu'ils ont un autre projet, qui les mène tout droit dans les bras de consultants et chasseurs d'opportunités, pour suivre de nouvelles formations, avant de repartir pour un tour avec les conseillers de Pole Emploi.

La critique est mordante, et méritée, Aurélien ne cesse de s'interroger sur la perte de sens ce qu'il fait, les contradictions auxquelles il se plie et les conséquences absurdes de l'ensemble.
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Éclipses japonaises

Si « Éclipses Japonaises » est bien une fiction, elle s’appuie sur des événements bien réels que sont les enlèvements de jeunes japonais par les coréens du nord dans la fin des années 70.

Des japonais arrachés à leurs quotidien pour aller enseigner leur langue et leur culture à de futurs espions nord coréens.

Ce roman est très rythmé. Il donne à entendre tour à tour la parole de ces victimes, mais aussi celle des espions en devenir, celle des familles sans nouvelles.

Tout n’est que mensonge et souffrance et pourtant ces prisonniers parviennent pour certains à se construire une vie, à aimer, sans oublier.

Beaucoup de sensibilité et d’intelligence dans ce récit pour évoquer une page d’histoire que je ne connaissais que très peu.
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La télégraphiste de Chopin

Éric Faye, pour son roman, s'est librement inspiré de la vie de Rosemary Brown (1916-2001) compositrice anglaise qualifiée de médium, copiste, "amie des compositeurs défunts".

Étrange et énigmatique histoire que cette "connexion" avec des compositeurs morts. Dans notre roman Vera Foltynova, de père polonais, de mère tchèque, prétend recevoir la visite de Chopin dans son salon, et sous sa dictée, écrit de nouvelles partitions.

Spiritisme & compositions musicales.

Œuvres authentiques ou pastiches ?

Géniale supercherie artistique ?

Visite extravagante de l'esprit depuis l'au-delà ?

Le spiritualisme, le mysticisme et l'enquête journalistique menée par Ludvik Slany sont au centre du roman.

Surveillance et filature dans le Prague des années 90.

Mystérieux...de quoi se poser des questions, comme l'ont fait de nombreux musiciens et musicologues quand le doute subsiste.

Alors sceptique ou pas, l'histoire de cette femme médium attise toujours la curiosité.

A découvrir au fil de quelques nocturnes, mazurkas et autres préludes...





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La télégraphiste de Chopin

Éric Faye s’est imposé dans le paysage littéraire des 30 dernières années par une prose cultivant avec finesse l’équilibre précaire entre le réel et l’imaginaire où l’imprévu surgit pour semer le doute sur l’ordre fragile des choses («Nagasaki») dans un univers où l’écrivain renonce à son omniscience pour se fondre derrière l’évidence de son écriture («L’homme sans empreintes»), se contentant du regard hypnotique qu’il jette sur le monde («Éclipses japonaises»)



Dans son nouveau roman, «La télégraphiste de Chopin» (Éd. du Seuil), il nous embarque dans une histoire invraisemblable de medium et de transmission d’écriture musicale. Le récit navigue dans les eaux effervescentes du roman policier à la manière de la Státní Bezpečnost tchèque et le conte fantastique dans toute sa splendeur boulgakovienne.
Lien : https://lettrescapitales.com..
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