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Expert littérature française

Cet insigne distingue les amoureux de la langue de Molière, les inconditionnels de l'écriture à la française.
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Les Jours mauves

« Where have all the good men gone

And where are all the gods ?

Where's the streetwise Hercules

To fight the rising odds ?

Isn't there a white knight upon a fiery steed

Late at night, I toss and I turn

And I dream of what I need

I need a hero

I'm holding out for a hero 'til the end of the night

He's gotta be strong, and he's gotta be fast

And he's gotta be fresh from the fight »



Cette chanson « Holding Out for a Hero » de Bonnie Tyler m'a accompagnée presque tout au long de cette lecture. Elle était la chanson préférée de Suraj, mort d'un cancer et que sa fille Indira vient d'enterrer. Voulant exaucer sa dernière volonté, à savoir répandre ses cendres sur Mars, cette dernière organise une expédition plutôt farfelue, embarquant la famille et les proches du défunt. Mais ne vous méprenez pas, Mars ici n'est pas la planète voisine de la nôtre, c'est juste le nom du bar où Suraj aimait à boire avec ses copains de la grimpe.



Direction Superbagnères donc, dans les Pyrénées, depuis Paris où toute la clique s'y rend en autocar (jaune), conduit par une certaine Simone que personne n'a l'air de connaître...



Le voyage sera mouvementé et rien ne se déroulera comme prévu et dans les temps, ce qui laissera l'opportunité aux uns de faire connaissance avec les autres. Pour Indira, qui ne comprend pas pourquoi elle n'a pas encore versé une larme depuis la mort de son père, ce sera l'occasion de récolter des confidences et des anecdotes le concernant. Et à travers ces témoignages, elle fera connaissance avec un homme qui n'était finalement pas qu'un père et qui cachait des secrets qu'elle n'aurait jamais soupçonnés...



L'idée de base était plutôt réjouissante et promettait de bonnes tranches de rire entre deux passages plus émouvants, d'autant que le cheptel éclectique des personnages avait l'air intéressant au premier abord. Malheureusement, je n'ai pas vraiment été conquise car l'ensemble, à mon goût, manque terriblement de profondeur.



Les thématiques abordées sont parlantes mais à peine développées (deuil, relations mère/fille, père/fille, amitié, orientation sexuelle, passé familial, secrets). Les descriptions des paysages et décors sont presque inexistantes – et pour un road trip, c'est quand même un peu ballot. Quant aux personnages, s'ils ne sont pas détestables et qu'on apprécie leur excentricité (au début du moins), il faut bien dire qu'ils manquent cruellement d'épaisseur.



Je suis restée en surface tout du long. J'aurais aimé quelque chose d'un peu mieux approfondi à tous les niveaux, ce qui m'aurait permis de ressentir quelque chose pour les protagonistes, de la compassion au moins dans leur perte et leur douleur partagées. Le manque de maturité d'Indira (elle est censée avoir 30 ans, je ne lui en donnais même pas 18) et l'extravagance bien trop poussée de l'ensemble des protagonistes ne m'ont clairement pas aidée à croire à cette histoire. C'est même parfois lourd, voire grotesque. J'aurais aimé sourire également, et j'ai pourtant bien perçu les moments où j'aurais dû, mais rien ne m'a touchée. Les événements et les personnages défilent bien trop vite, on ne s'y attarde que trop peu. L'autrice n'a pas une plume désagréable, elle est d'ailleurs très dynamique, mais est plutôt banale, peut-être même un peu trop scolaire, et ne m'a pas plus transportée que ça.



Rares sont les fois où les masses critiques privilégiées font un flop. J'en suis la première navrée. On me promettait sur la quatrième de couverture « Humour ravageur, poésie folle, sensibilité à fleur de peau, un premier roman solaire ». Je n'ai malheureusement rien perçu de tout ça et j'en suis déçue et désolée. Mais je n'oublie pas pour autant de remercier Alexandrine de Babelio et les éditions JC Lattès pour l'envoi de cet ouvrage.

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Nos plus beaux jours sont des mensonges

"Arrêt sur image"... C'est je l'avoue la première de couverture qui a accroché mon regard, la 4è de couverture m'a convaincue.

Un court roman certes mais quel roman!

Une lettre arrive au courrier et Mattie revit en rêve les jours heureux vécus auprès du prince Kougloff , leurs rencontres au Grand Hôtel des Flandres, elle, la Baronne de Barante, va retrouver celui qu'elle aime depuis si longtemps...

et si mensonge il y a, est-ce la fin du monde?

Francisco Arenas Farauste nous offre un texte de qualité , l'intrigue est surprenante , les rebondissements nombreux mais comment ne pas faire confiance à ce qui est écrit noir sur blanc?.

Je vous laisse méditer sur la dernière phrase :

"Ecrire, c'est presque toujours mentir" Jules Renard.



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Basses terres

J'avais beaucoup aimé le premier livre d' Estelle-Sarah Bulle, alors j'ai pris un billet "retour en Guadeloupe...". Et cette fois-ci , nous remontons le temps jusqu'en 1976.

C'est l'été où, pour la première fois , l'île a fait la une du JT de Roger Gicquel et pour cause, la Souffrière fait des siennes ( explosions, cendres..), tout porte à croire qu'il faut évacuer la population de Basse-Terre vers Grande-Terre, afin d'échapper à la colère du volcan. Les scientifiques se succédent ( Terzieff puis Claude Allégre) et ne sont pas d'accord, peut-être une légère concurrence, une légére condescendance du plus âgé vers le plus jeune ? Qu'importe, la décision a été prise au plus haut : il faut évacuer...

Nous ferons connaissance de quelques destins, quelques personnages dés le début du roman, De 1949 à 1976, nous verrons leurs routes converger, se croiser ou leurs points de chute être les mêmes, en ces jours extraordinairement volcaniques qu'ils prendront avec flegme et presque indifférence, après tout , ils en ont tellement plus bavé avant....

Que ce soit Eucate qui, jeune, a fui un patron blanc, qui se comporte comme si l'esclavage était encore en cours et qui désormais vit avec sa petite-fille en pleine forêt

Daniel qui est parti en métropole il y a dix-sept ans, et qui revient pour la première fois sur son île avec femme et enfants, chez son père pour un mois de vacances.

Estelle- Sarah Bulle se sert de cette histoire de volcan, qui"pét' bien qu'oui , pét' ben qu'non, pétera , pétera pas", comme d'un prétexte à raconter la "vraie" histoire, de cette île, celle des gens, des anonymes, de ceux qui, eux, ne font pas de bruit, souffrent en silence. Milles violences cachées, mises sous le tapis. Ses malaises : les viols qui n'en ont pas le nom..., les Békés, ses humiliations quotidiennes mais non conscientisées, le racisme, sa désinvolture face aux liens du sang, ses paternités ignorées , le tourisme de masse qui ne fait que commencer , mais aussi la générosité, les repas qui s'ouvrent à qui débarque chez vous, sa nourriture, la nature colorée qui explose, les cases minuscules qui s'aggrandissent à l'infini pour y faire entrer les gens qu'on aime, la vie dehors ...

Comme une sociologue , elle brosse des portraits plus vrais que nature, on sent qu'elle a dû en écouter des histoires, des confidences.

Ça a le goût de la vérité, beaucoup de dignité et de la couleur partout.

Avec ces romans, Estelle-Sarah Bulle en fait plus pour la Guadeloupe que tous les offices de tourisme réunis. Loin, très loin des hôtels de luxe, des formules "all inclusive" et tous ces pièges à touristes.

Authentique...
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La Fille de Lake Placid

Malgré mon manque d’appétence pour les biographies, en particulier lorsqu’elles visent des célébrités contemporaines, je me suis laissé séduire par la narration. Moins pour Lana Del Rey que pour Joan Baez, dont je suis une grande fan !



On suit les deux chanteuses dans les années 2010, alors que, après des débuts difficiles, l’ambition de Lana Del Rey est de se produire sur scène avec l’icône des années 70.



C’est sans doute en raison du talent de conteuse de Marie Charrel que j’ai parcouru avec plaisir le roman, mais il n’empêche que le livre refermé, je continue à m’interroger sur le but d’une telle entreprise. Construire une trame narrative autour de quelques éléments réels, inventer des dialogues et des menus dégustés par les personnages, est- ce utile ? Sans compter la perpétuelle interrogation du lecteur pour distinguer le vrai de l’imaginaire. L’impression aussi de tourner les pages de ces magazines qui occupent avec quelques mois de retard le temps passé les salles d’attente.



Lecture mitigée donc, non en raison de l’écriture, aussi brillante que dans Les mangeurs de nuit, mais parce que le genre littéraire ne me convient pas



272 pages Les pérégrines 5 janvier 2024


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Piège pour Cendrillon

Parfois la vie nous malmène, elle nous réserve des coup dur et elle bouscule ainsi nos envies de lectures voir elle les blocs carrément. C’est ce qui met arriver et je n’arrivait plus à entrer dans mes bouquins en court. J’ai cru à un trop plein, une panne. Et puis je suis tomber sur ce petit polar en rangeant ma bibliothèque et le désir est revenue. Il faut dire qu’il y a une telle rigueur dans la construction et une telle poésie dans les mots de Japrisot que j’ai eu envie de le relire

Mais alors que nous raconte ce « Piège pour Cendrillon »

Trois petites filles ont été élevées par une vieille dame riche la Raffermi. Les enfant l’appelle Marraine Midola. C’est trois petites filles c’est Mi, Do, La. La dernière meurt. Reste Mi et Do

Michèle Isola, Mi à 20 ans, Elle se réveille à l’hôpital après avoir été victime d’un incendie qui semble criminel. Mi est défigurée et elle est la seule rescapé du drame qui a frappé sa famille et sa cousine et amie d’enfance Dominica, Do.

Il ne reste qu’elle, et elle est l’héritière de la grande fortune de Midola c’est du moins ce que lui raconte Jeanne Murneau, le secrétaire particulière et l’assistante des Raffermi. Ou bien son ancienne gouvernante. Mi ne sait plus, Jeanne est si mystérieuse.

Et en plus Mi souffre d’amnésie, et elle ne sait même plus qui elle est.

Aussi va-t-elle tenter de recueillir des témoignages pour essayer de retrouver son identité. Mais Mi doute, elle ne sais vraiment plus. Sous les bandelettes qui couvrent son visage défiguré, peut-on deviné Mi ou bien reconnaitre Do.

Alors, Mi pour se retrouvé va nous raconter l’histoire d’un meurtre, se présentant comme à la fois l’enquêtrice, le témoin, la victime et l’assassin.

Japrisot fait ici un travail digne d’un orfèvre. Il brouille les pistes, il distille une atmosphère vénéneuse.

Son livre est juste parfait. Ici la narration est au service du suspense. En 7 chapitres il décline le verbe assassiner à la première personne de singulier et à tout les temps. Ainsi,il explore à la fois l’âme féminine et la souffrance humaine. On sent la jalousie poindre, et avec elle apparaitre l’avidité. Il est question ici aussi de manipulation.

Et notre auteur nous propose un piège inattendu et subtil dans lequel la lectrice que je suis ne pouvait que tomber !

Ce superbe polar a recu le Grand Prix de la Littérature Policière – Français – 1963
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Ce qui manque à un clochard

Né en 1913, Marcel Bascoulard, fut toute sa vie durant un marginal qui vécut de cabane, en masure, pour finalement s'installer "un empire" dans la cabine d'un camion.



- Ma lumière venait de l'obscurité ! ...



" La langueur et la désespérance sont des horizons auxquels on finit par s'habituer. " (p. 45)



Il a composé des poèmes, dont un, une lettre amoureuse dédiée à la Cathédrale de Bourges, sublime dévotion à la lumière. (p. 64 à 66)



* Le soir, à l'instant où le soleil tombe, un voile doré descend sur le jugement dernier. Qui aurait peur quand tout se couvre de poussière d'or ?*



Son seul et unique amour, fut, la Guite , sa mère.

Travesti, il avait la passion des robes - dont il dessinait le tombé et les décolletés carrés - il posait devant deux amis photographes qui se régalaient.



Il est des êtres qui naissent avec une âme pure, qui ne tolère que la paix et la beauté des choses.

Nicolas Diat m'a inspiré ces mots, tout en n'étant qu'à la moitié de son récit.

Récit de vie qui s'étire comme la queue d'une étoile filante dans le ciel sombre de la nuit, qu'il aimait tant.



" Je voulais une existence immobile. Aurais je été capable d'en avoir une autre ? Peut être ma seule ambition était elle de réussir une vie de rien."



" Je cherchais l'infini, je l'ai trouvé quelquefois. Voilà le soir, le brouillard, les nuages lourds. Et mon dernier souffle."



Il fut un homme éperdu, et , comme il l'avait dit, il mourut tragiquement, étranglé le 12 janvier 1978.



Cet artiste dessinateur (essentiellement à l'encre de chine), eut tout un tas de qualificatifs :

" L'étoile vagabonde" - " Le clochard céleste" - "dessinateur virtuose" - "clochard magnifique" .....



Il laisse une multitude de dessins, dont beaucoup ont été perdus, détruits et éparpillés ça et là.

Chaque jour de sa vie il dessinait ! Il dessinait ! ...



* J'aimais les bourrasques qui soufflaient dans les sentes. J'étais le dernier à rester dehors les soirs de tempête. Personne ne pensait à moi. Le vent me consolait encore, il me donnait le sentiment de vivre. Qui pouvait deviner qu'il était la meilleure part de mes dessins ? * (p.49)



Un dessinateur incompris, qui marchait dans le vent, un pauvre peintre recroquevillé dans ses rêves !





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Déchirer le grand manteau noir

Je suis entrée sans difficulté dans la vie de Lucie, mère de trois enfants auxquels elle se consacre. C’est là le rôle d’une mère. Avec son mari, ils forment une famille heureuse. Mais une ombre plane sur ce bonheur : les grands parents effectuent les démarches appropriées pour faire valoir leur droit de voir leurs petits-enfants. Le roman ne sera alors qu’appel aux témoins, instruction, doute, ruminations justifiées d’une femme qui a subi de mauvais traitements de la part de plusieurs personnes de sa famille, et qui désire avant toute chose, protéger ses enfants.



Si le roman est digne d’intérêt et montre bien les difficultés liées à un futur jugement, je me sens tout de même mitigée car je n’entends que la voix de Lucie et celle de ses sœurs grâce à leur témoignage. C’est bien dommage car, si je ne mets aucunement en doute les affirmations de Lucie, je pense que ce récit aurait fait un excellent roman choral qui aurait permis d’entendre les versions de la mère, des frères et sœurs, du père et de certains témoins.



J’ai donc passé une bonne partie de la lecture à me demander comment il se faisait que Lucie ait de si bons résultats à l’école, comment, après de telles humiliations, elle tenait debout, ce qui pouvait expliquer le comportement de sa mère, (Quelques lignes en milieu de récit signalent qu’elle a peut-être subi des violences), comment ces mauvais traitements n’ont pas rejailli sur ses propres enfants, quelle résilience ! Quel équilibre !



L’objectif de l’autrice n’était peut-être pas d’expliquer le pourquoi de cette situation, mais d’exposer les procédures et la difficulté de se faire entendre face aux textes de loi, toutefois, en tant que lectrice, je me suis plutôt tournée vers le désespoir de Lucie, à l’affut de précisions, m’offusquant contre les décisions des avocats, les mensonges, les traitements inhumains que recevait Lucie.



Je suis donc restée sur ma faim.
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À nos vies imparfaites

Il existe des romans qui ressemblent plutôt à un assemblage de nouvelles mais l'inverse, Véronique Ovaldé le prouve dans A nos vies imparfaites, est également possible. Sans se répondre tout à fait, les huit nouvelles qui composent le recueil ont parfois des personnages en commun, qui de principal deviennent secondaire et vice-versa. Au début, le livre semble devoir ressembler à La Ronde de Schnitzler mais finalement non, l'autrice préfère les surprises aux scenarii trop prévisibles. Une fois de plus, Véronique Ovaldé démontre que la légèreté et la fantaisie font bon ménage avec la profondeur et la réflexion, combien d'écrivains peuvent se targuer de réussir une telle alchimie ? Les nouvelles sont courtes et plaisantes, toujours centrées sur un personnage attachant, lequel se débrouille tant bien que mal avec son inné et ses acquis, dans une vie imparfaite, laquelle ne l'est pas, mais c'est la sienne. Quelques drames, incidents et regrets surviennent mais de ces aléas et de la mélancolie de l'existence, en général, V.O fait son miel avec l'ironie, l'humour et l'élégance qu'on lui connaît. A nos vies imparfaites ne remplace pas un gros et bon roman de l'écrivaine mais il serait injuste de déprécier cet exercice de style qui pourrait représenter, pour ceux ou celles qui n'ont pas encore découvert son talent, une entrée en matière idéale pour goûter la petite musique d'une autrice qui ne déçoit jamais quand il s'agit de réenchanter la vie.
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Comment on se marie



Il s’agit de quatre nouvelles autour du thème du mariage. Émile Zola ausculte son influence en fonction du milieu social dans lequel il est célébré et vécu.

Le naturalisme est bien là, la sociologie aussi.

C’est décapant, sans concession mais avec de l’humour, plutôt noir.

La préface de l’auteur est truculente. Bref, un genre d’essai romanesque sous forme de nouvelles présentées en tableaux. Chacun y trouvera son plaisir.

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La Vie matérielle : Marguerite Duras parle à Jérô..

Acquis à la S. F. L. Odéon-en août 1988 - Relectures en 2014 et mai 2024



Une relecture très prenante..comme si j'avais tout oublié de cet ouvrage de Marguerite Duras, qu'elle qualifie de très différent de ce qu' elle "propose" habituellement à " ses lecteurs"...



Les relectures sont parfois de vrais coups de poker : déception par rapport à la première lecture ou au contraire , nouvelle révélation, avec des éléments essentiels à côté desquels on est resté insensible!



C'est ce qui s'est un peu passé avec cette relecture, comme si je lisais cet ouvrage pour la première fois. Cette observation, en constatant combien je ne soulignais pas aujourd'hui les mêmes extraits...que dans le passé !



Ce livre aborde tous les thèmes récurrents de l'oeuvre et du parcours de l'auteure d' " Un Barrage contre le Pacifique "...

Des multiples sujets: de l'anodin au plus sombre...



Parmi ceux-ci : l'enfance, la douleur de vivre et la douleur d'écrire , la sexualité, les rapports aux hommes, l'alcool, les cures de désintoxication, ses amours, et aussi son exaspération vis à vis de l'envahissement des autres par rapport à sa notoriété..son oeil acéré sur l'actualité, le monde, sur le sens de la vie, lorsqu'on la dépense dans un travail peu gratifiant...etc.



"Perdre le temps



Chaque existence est un problème insoluble.

Les voisins de palier rangés verticalement dans les immeubles, on se demande comment c'est possible et on fait partie des rangées.

Ce qui remplit le temps c'est vraiment de le perdre.

Tous ces jeunes qui sont plantés devant les églises, les places publiques, Darty, le Forum des Halles, et qui attendent, finalement ça fait moins de mal à voir que les rangements des travailleurs dans les H.L.M.des portes de Paris, que les sonneries des réveille- matin dans la nuit de l'hiver afin d'aller travailler pour continuer à être vivant."





Dans cet ouvrage pouvant paraître trop éclaté, éparpillé, les sujets qui m'ont le plus interpellée sont ses rapports complexes, douloureux parfois et mystérieux avec ce besoin de l' ÉCRITURE , sa relation torturée avec une Mère omnisciente aussi admirée que redoutée, et puis de très belles pages sur l'importance vitale d'une " Maison à soi", une maison- refuge, qui réunit et protège ceux qu'on aime ...



"La maison, c'est la maison de famille, c'est pour y mettre les enfants et les hommes, pour les retenir dans un endroit fait pour eux, pour y contenir leur égarement, les distraire de cette humeur d'aventure, de fuite qui est la leur depuis les commencements des âges. (...) Cette entreprise démente que représente une maison. Celle de la recherche du point de ralliement commun aux enfants et aux hommes. "



Je dois avouer que certains passages me sont restés hermétiques, mais je ne m'en formalise plus, Marguerite Duras exprimant elle-même la difficulté de ses écrits, reconnaissant qu'elle est, par périodes dépassée par ce qui ressort de mystérieux et douloureux, de sa quête à travers l'écriture !



Je pense que chaque relecture de ce texte foisonnant, peut apporter autant de grilles de lecture ,chaque fois différentes, élargies ou non !



Un sujet que j'ai omis : Marguerite Duras parle aussi de ses complexes, de son manque de confiance dès sa toute jeunesse, de son sentiment d'étrangeté par rapport aux autres...



Un femme qui sera ensuite, très vite en quête, par l'écriture, d'un sens existentiel. À elle seule, le talent, le parcours exigeant d'un écrivain, et aussi cette douleur de vivre, perdurante , la tenaillant toute son existence durant..!



"J'étais trop petite pour aller dans des lieux où les femmes étaient grandes . J'étais habillée chaque jour pareillement. Je n'avais qu'une robe noire, noire, celle de la guerre, passe- partout.J'avais honte comme souvent les jeunes gens, de ne pas être " à la page".En somme, pour des raisons diverses la honte recouvre ma vie."



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Les Chats : À travers 17 textes cultes comm..

Les Chats de Sylvain Trias, lu par Simon Jeannin, VOolume, 2023



Les éditions VOolume propose, avec cette anthologie composée et commentée par Sylvain Trias, une balade littéraire divertissante et instructive à travers des textes ou extraits consacrés au chat dans tous ses états.



Si j’ai toujours un peu de mal avec la nouvelle d’Edgar Allan Poe, « Le Chat noir », particulièrement gore, j’ai retrouvé avec plaisir les extraits du Chat Botté de Charles Perrault, d’Alice aux pays des merveilles de Lewis Carrol, des fables de La Fontaine, du Roman de Renart, des poèmes de Baudelaire ou Verlaine, etc…

Je connaissais, en effet, quelques-unes de ces évocations félines, mais je reconnais avoir découvert « L’Épitaphe d’un chat » de Du Bellay, l’amour de Montaigne pour sa chatte, les écrits de François-Auguste de Paradis de Moncrif, de Champfleury, d’Hyppolite de Taine ou de Jules Renard, le conte fantastique d’Alexandre Dumas ou encore « Le Chat qui s’en va tout seul » de Rudyard Kipling…

Pour n’en citer que quelques-uns…



J’ai apprécié cette audio-lecture, bien servi par son narrateur, contextualisée et hiérarchisée par Sylvain Trias. Le chat est décrit comme un bel animal indépendant, tantôt méprisé, tantôt admiré, dont la félinité prend des allures diaboliques, sensuelles ou féminines…

Mon seul reproche et pas des moindres : aucune plume féminine n’y est citée ! Si c’est volontaire, qu’on m’explique pourquoi… Si c’est un oubli, il est impardonnable. Je pense à Colette, à Béatrix Beck, Doris Lessing, Annie Duperey, Anne Hébert… Je pense aussi avoir la réponse à mon interrogation : en effet, il est question dans ce recueil de « textes culte de la littérature classique » et je ne parviens à citer que des autrices du XXème siècle, sans doute pas considérées comme telles…



Une anthologie qui me laisse donc un peu sur ma faim.



#Leschats #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal


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Un soir de décembre

"Un soir de décembre" de Delphine de Vigan en livre audio lu par François Busnel ça ne pouvait pas être mauvais. Effectivement, on sent la complicité (ils vivent ensemble dans la vraie vie) d'autant plus que ce roman raconte une histoire d'amour. Il s'agit d'une fiction même si Matthieu, le personnage principal, est écrivain mais on sait que ceux qui écrivent sont toujours plus ou moins inspirés par leur vécu.



En fait, Matthieu travaille dans une agence publicitaire mais il aime écrire et son premier livre publié à connu un grand succès. Il vit heureux avec Élise, sa femme aimée, et ses enfants mais devient vite distant quand l'inspiration lui fait défaut pour écrire un nouveau roman. Quand il reçoit une lettre de Sara avec qui il a vécu une histoire d'amour, il est troublé. Elle lui rappelle son amour passé et entre dans sa vie en lui racontant la sienne. Il va, de son côté, attendre ses lettres qui vont se succéder faisant monter son désir pour elle. Est-ce que ce désir peut devenir le moteur de son écriture ? Lui-même se pose la question.



Une histoire pas très originale qui m'a surtout fait penser au début à "Lettre d'une inconnue" de Stefan Zweig. La comparaison est difficile car la barre est haute mais je dois dire que Delphine de Vigan a une belle écriture et que François Busnel s'en sort bien puisque "Un soir de décembre" est un livre à deux voix qui alterne les lettres de Sara et la narration de Matthieu et qu'à l'oral on n'est jamais perdu. Pour autant, les états d'âme de l'écrivain ne m'ont pas beaucoup touchée.





Challenge Riquiqui 2024

Challenge Cœur d'artichaut 2024

Challenge Multi-défis 2024

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Margo, tome 3 · Soleil de Minuit

Ce roman est le troisième d'une pour l'instant trilogie, mais où un tome 4 est annoncé à la fin, qui je l'espère donnera la réponse à certaines interrogations qui tournicotent encore dans ma tête à la fin de ma lecture.



Et même si l'auteur a la grande gentillesse de nous résumer les deux premiers tomes et de nous présenter les personnages principaux en prologue de son roman, je conseille fortement la lecture des volumes précédents avant celui-ci.



Margo, jadis Emeline, a été il y a quelque temps victime d'une usurpation d'identité. Elle doit pour une raison d'héritage récupérer celle-ci, et se lance dans une course poursuite qui l'emmène en Norvège où la fameuse usurpatrice doit se manifester, lors d'un marathon très connu, le marathon du soleil de minuit organisé dans la ville de Tromsø, au-delà du cercle polaire.

De nombreux rebondissements ont trouvé place dans les deux premiers tomes et celui-ci ne fait pas exception, aux dépens parfois , à mon avis, d'explication plus claires et de plus de détails sur certains points, tels la résolution du problème d'héritage, ou les affrontements de drone : Qui tire sur qui?

Notez que les autres retours ne mentionnent pas ce manque d'explications, je suis peut-être lente à la comprenette ;-)



J'ai beaucoup aimé certaines parties de ce troisième opus, d'autres m'ont moins convaincues, ainsi ce qui se passe en France. J'ai trouvé un peu poussé à l'extrême le comportement de cet homme, et les agissements des deux jeunes filles. Sans doute, le tome 4 apportera plus de détails sur ces évènements.



Ce que j'apprécie chez l'auteur, c'est sa capacité à créer des personnages. Tous ne sont pas attachants, la plupart étaient déjà présents, mais on découvre certains plus en détail, on découvre leur histoire, et c'est ce qui m'a particulièrement plu. C'est pour moi ce qui faisait la grande force du premier tome où l'on faisait connaissance de la plupart des personnages : cet enchevêtrement de destins individuels qui vont peu à peu se croiser et dont l'auteur nous révèlera les secrets au fil des différents tomes. L'auteur mêle les époques et les différentes histoires sans nous perdre, pour mieux nous révéler qui sont vraiment ces différentes personnes.



J'ai aimé aussi ce voyage en Norvège et notamment la partie au coté de l'éleveur de rennes. Quelques journées sans nuit, sans repère de temps, où les personnages apprennent à vivre différemment. On est en juin, au-delà du cercle polaire et le soleil ne se couche pas. le rythme circadien en est modifié.

J'ai moins apprécié l'épisode du marathon, cette fois-ci. Je lui ai trouvé trop de similitudes avec ceux des tomes précédents.



Un policier qui reste malgré tout addictif, avec de belles pages sur la nature norvégienne et de beaux personnages. Même si j'ai quelques petits bémols, je lirai certainement le prochain (je n'ose plus dire le dernier) tome.



Merci à l'auteur pour ce partage.
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L'Homme aux cercles bleus

Je découvre Fred Vargas en prenant dès le 1ere opus.

Le roman est plutôt bien ficelé, cela manque un peu d'analyse psychologique à mon goût mais pour un polar le défi est relevé.



Quelques personnages atypiques auxquels on s'attache aussi. Peut-être les retrouve-t-on dans la suite des aventures du lieutenant Adamsberg ?



Chose assez étonnante, je n'ai pas lâché le livre, non par pour connaitre le fin mais pour rester encore un peu avec ce lieutenant et tenté de le comprendre un peu mieux.

C'est ce qui va me pousser à lire la suite des aventures.

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Les grands espaces

Cette enfance à la campagne, quand les parents de Catherine achètent une vieille maison à retaper, est une enfance d’insouciance, de beauté, d’art et de culture ! Bien que cernée par les monocultures la famille Meurisse arrive à sortir de terre un petit paradis fait de respect des plantes et des animaux, réfléchi et adapté à sa localisation !



Les deux soeurs ne sont pas tenues à l’écart de la civilisation mais vivent en marge et acquièrent la capacité de d’analyser et de choisir et ça donne des moments savoureux qui amènent à réfléchir.



Les dessins sont simples mais très parlants avec des détails et des textes qui permettent de se faire une idée plus précise de ce qui nous est transmis.



Une vie en marge du temps, qui ne prend que le positif de la vie moderne et laisse la part belle à l’humain, aux lettres et aux arts !



Une bouffée d’air pur, du moins quand le vent souffle du bon côté, une BD très plaisante même s’il n’est pas donné à tout le monde de pouvoir changer de vie ainsi.



Jeux en Foli...ttérature XXI

Challenge Gourmand 2023/2024

Challenge Plumes Féminines 2024

Challenge Multi-Défis 2024
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Comment obtenir cet insigne?
    Les insignes experts sont attribués aux spécialistes ou amoureux d'une thématique littéraire, en fonction de la qualité et de la diversité de leurs critiques sur cette thématique

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