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EAN : 9782843378775
250 pages
Anne Carrière (23/02/2018)
3.98/5   30 notes
Résumé :
En dix ans, l'humanité a regardé l'équivalent de 1,2 million d'années de vidéos pornographiques et 95 % de cette consommation passe par ce que l'on appelle " les tubes ", des sites de streaming gratuits. Jamais l'accès au porno n'aura été aussi facile : des millions de contenus sont à disposition de façon permanente, sans restriction d'âge, sans aucune forme de contrôle quant à la violence des contenus diffusés. La gratuité combinée à l'immédiateté du streaming fait... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai entendu récemment un entretien d'Ovidie sur France Info. Elle y parlait, entre autre, de son dernier ouvrage intitulé À un clic du pire, la protection des mineurs à l'épreuve d'Internet. J'ai trouvé ses propos à la fois intéressants et alarmants. Je suis restée bouche bée devant les chiffres qu'elle a avancés : en dix années, il a été visionné l'équivalent de 1,2 million d'années de vidéos pornographiques (dont 95% sur des sites de streaming gratuits) et l'âge moyen de découverte du porno est descendu à 9 ans.
Ces deux éléments m'ont fortement choquée et interpellée. J'ai par conséquent décidé de lire son livre.

Assez court (environ 120 pages), l'essai d'Ovidie parvient néanmoins à aborder un bon nombre de thèmes en rapport avec la pornographie et la sexualité - notamment des plus jeunes - en général. Elle décrypte l'influence souvent pernicieuse des sous-entendus et des messages présents dans les vidéos X sur les sociétés et la perception du corps, en particulier du corps féminin. Elle constate une conception du sexe qui rime plus avec performance qu'avec désir, et souvent dans une visée de "prendre" plutôt que de "partager". Forcément quand l'éducation sexuelle s'est faite via des vidéos toujours plus trash, difficile d'en sortir avec un esprit critique sur ces visionnages et une conception d'altérité à respecter envers sa ou ses partenaires.

En conclusion, Ovidie signe ici un ouvrage intelligent, argumenté et sans tabous. A lire, qu'on soit parent ou non, pour mieux comprendre les dangers que peut représenter Internet. Pour finir sur une note moins pessimiste, l'auteure déclare que s'il est le poison, Internet peut également être l'antidote à travers des prises de parole et de conscience apportées vers les jeunes (et moins jeunes) générations.
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L'âge moyen de la découverte de la pornographie est passé à neuf ans, c'est-à -dire avant même que vos grelots soient descendus...
Les adultes des générations précédentes pensent souvent « il/elle regarde des films érotiques sur son ordinateur. Je vais le lui supprimer ». Sans savoir que la majorité des mineurs découvrent la masturbation pornographique sur smartphone.
Emmanuel Macron déclara que le film pour adulte est un « genre qui fait de la Femme un objet d'humiliation ».
Une nouvelle vague de porno pourrait éclore, le porno féministe. À voir... Ou pas...
Le piratage représente 95% de la consommation.
En Septembre 2007 est né le plus grand site de pornographie au monde ; Pornhub...
Et là on se dit « Ok c'est quoi le prochain niveau ? »...
30% des voyeurs sont des femmes.
36% des 18-25 ans pratiquent la bifle.
Les femmes mettent maintenant des paillettes dans leur vagin...
On entend ou sous-entend souvent cette intimation envers les femmes « Ai honte de ton corps. »
James Deen, un des plus importants acteurs de films pornographiques populariserait ce qu'on appelle « la culture du viol » (avec une actrice consentante, c'est important de le préciser!).
J'ai été surpris de voir que le porno est jusque dans le jeux-vidéo. Ainsi dans God of War, vous pouvez « niquer » Aphrodite.
4,4% des femmes aiment vraiment les femmes (c'est-à-dire sont lesbiennes ou bisexuelles). Elles sont beaucoup plus à se dire théoriquement bisexuelles, pour faire fantasmer les hommes.
En fait... Cet essai psychologique parlait très peu des mineurs... Mais ça restait fort instructif. Au coeur du présent, le harcèlement scolaire est la bête la plus diabolique.
Lien : https://charlyyphoenix.wordp..
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Un essai intéressant qui explique en quoi les dérives d'Internet et surtout de l'usage que nous en faisant est dommageable pour les adolescents : les filles comme les garçons.
Que ce soit dans l'évolution de notre rapport au corps, les dérives des réseaux sociaux et des informations postées récupérables par des pédophiles etc etc Si les arguments d'Ovidie semblent parfois un peu bancal dans leur construction, ils permettent le débat et une réflexion chez le lecteur.

Que l'on soit parent, enseignant ou simple usager, cet essai est plus qu'utile et devrait être lu par le plus grand nombre possible de lecteurs-citoyens.
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La première fois que j'ai entendu parler d'Ovidie, qui n'a finalement que 5 ans de plus que moi, c'était en 2002 alors que je découvrais la fac et ses amphis. le professeur soixante huitard qui était chargé du module d'anthropologie s'était vanté avec l'oeil allumé de l'avoir eue pour élève. J'ai ensuite entendu parler des documentaires qu'elle a réalisé et lu des articles de sa plume.
Aujourd'hui je referme son livre avec une vraie gratitude pour l'intelligence et le discernement de cette femme.

Il me semble que tous les parents et les personnes en contact avec des enfants et des adolescents devraient lire cet essai très bien écrit, bien mené et percutant. La prégnance de la pornographie dans le bain culturel qui est le notre est une réalité, il est responsable et même indispensable de regarder ce phénomène en face et d'en comprendre les mécanismes. J'ai particulièrement apprécié le positionnement de l'autrice, qui n'a rien de moral, mais appelle à la définition d'une éthique.

Au delà de l'exposition à la pornographie, Ovidie aborde de nombreux sujets qui touchent à l'impact de l'usage massif des écrans et d'internet sur l'image de soi et la construction de l'intimité des personnes en devenir que sont les enfants. le constat peut être très effrayant et la réalité l'est, sans conteste, néanmoins grâce à de tels livres on est armé d'outils conceptuels pour affronter le réel défi, ce qui constitue la conclusion de l'autrice : il n'y a sûrement pas de meilleure solution que, par le dialogue avec nos enfants, de les aider à construire leur propre éthique, sans les étouffer d'une morale qui ne protège personne.

Je remercie du fond du coeur Ovidie pour son travail et je recommande ce livre à tous et toutes.
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Un documentaire instructif et clair, une ancienne actrice de film pornographique nous présente une étude des impacts de la pornographie sur le développement des enfants qui sont exposés de plus en plus tôt, avant même l'entrée en adolescence "grâce" à internet. Elle pose les questions de la meilleure façon de réguler ce phénomène d'accessibilité tout en même temps qu'elle soulève les images véhiculées par la pornographie d'aujourd'hui, toujours plus violente, de moins en moins regardante sur le droit des femmes, leur droit à l'image. Ovidie atténue également la "responsabilité" de la pornographie qu'on se plait à lui imputer si facilement et démontre que son accès libre a fortement contribué à ce laisser-aller et à cette violence sexuelle. La question qui se pose encore et qui reste sans réponse à ce jour c'est la pourcentage de responsabilité de la demande par rapport à l'offre, est-ce violent parce que nous voulons de la violence, ou est-ce que nous voulons de la violence parce que nous avons été bercé(e)s dans un virilisme autoritaire et dominateur ?
Un livre hautement féministes sans être revendicateur. Il pose les bonnes questions sans nécessairement pointer du doigts et offre quelques pistes intéressantes.
J'ai apprécier lire son point de vue, c'est intéressant comme on comprend mieux parfois ses propres mécanismes en les confrontant aux autres et au monde.
Encore une fois, cet ouvrage/étude démontre que cette société phallocentrée et pratiarcale a des répercussions non seulement sur les femmes mais sur les hommes aussi qu'on oublie trop souvent quand on essaye de mettre à mal les plus vieux mécanismes virilistes.
La pornographie, oui, mais pas à n'importe quel prix et, surtout, pas sans connaissance de cause.
Un détail marquant de la lecture (et pourtant ce n'est vraiment pas le pire, c'est juste que ça fait écho à d'autres sujets de réflexion que j'ai en ce moment) : l'anecdote du prof de SVT qui découvre en 2017 à 44 ans et alors près de deux enfants où se situe le clitoris. Sérieusement ? Comment se fait-il que nous vivions dans une société ou le corps de la moitié de sa population est ignoré, effacé, diabolisé ? le chemin à parcourir est long encore.
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critiques presse (1)
Bibliobs
17 avril 2018
Ex-star du X devenue militante féministe, Ovidie a enquêté sur un genre jadis confidentiel et devenu un énorme robinet à images de plus en plus sexistes.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Se prendre constamment en photo, se mettre en scène sur Internet et s'observer sur un écran modifie le rapport que nous entretenons avec notre propre corps. Lorsque le féminisme invitait les femmes à se dénuder, c'était pour s'affranchir du jugement social, non pour attendre son approbation. Or, à chaque photo que nous postons sur les réseaux sociaux, nous attendons des autres qu'ils la commentent et nous complimentent.
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La pornographique fait désormais partie intégrante de notre environnement culturel, au point même que l'on retrouve ses codes partout, dans les clips, la pub, les jeux vidéo. Il est inutile-et sans doute contre productif-d'en réclamer l'interdiction.
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Si la pornographie n'a pas inventé la phallocratie, disons simplement qu'elle la met souvent en scène et qu'elle se met au service de l'idéologie dominante.
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Depuis la démocratisation du smartphone, l'âge moyen de la découverte du porno est descendue à 9 ans, une période de l'enfance où la confrontation aux images est souvent purement fortuite.
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Au lieu de condamner massivement en brandissant un "non" catégorique à la pornographie, il serait intéressant de l'accepter pour ce qu'elle est, et de l'encadrer. Nous avons longtemps été partagés entre un laxisme total et des oppositions puritaines. Au final que reste-t-il ? Un Far West, une pornographie accessible aux enfants qui s'est dégradée avec les années, une disparition progressive des "petits artisans" au profit d'un capitalisme sauvage et d'une ubérisation du travail.
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Videos de Ovidie (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Ovidie
13 juin 2022 « C’est une sorte de dystopie ou les rapports de genre sont inversés, dans un monde dirigé par des femmes et où les hommes font office de chair fraiche. » On a adoré écouter Ovidie nous parler de sa série, Des Gens Bien Ordinaires, disponible sur CANAL+
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