Avec
4.48 psychosis, j'arrive à la fin de ma lecture de l'oeuvre de
Sarah Kane. Ce texte est mon préféré mais certainement, et paradoxalement, le moins théâtral de tous. D'ailleurs, les extraits de captation aperçus ne m'ont pas convaincue pour l'instant (j'adorerais voir la prestation d'Isabelle Huppert ...).
4.48 psychosis est un peu ce qu'on veut en faire : une pièce de théâtre donc peut-être, une chorégraphie vers la mort, un témoignage autobiographique, égocentrique mais lucide, ou encore un long poème sur la trahison et une nouvelle fois sur le
manque d'amour. Dans tous les cas c'est un cri qui vrille les tripes. Il y a dans ce texte une impression d'inéluctable qui, compte tenu du destin de l'autrice, vous prend à la gorge. Tripes, gorge, c'est une lecture vraiment physique et je comprend qu'une mise en scène de ce texte puisse être effectivement très physique. Dans la traduction d'
Evelyne Pieiller (je ne sais pas si c'est explicite dans la version originale), le personnage central est une femme. Cette femme voit toutes les cordes auxquelles elle pourrait s'accrocher, pour s'accrocher elle-même à la vie, se dissoudre dans ses mains, même l'amour, même l'amitié et même la simple relation avec un médecin. Ce texte possède toute la force du désespoir et m'a durablement marquée.
4.48 psychosis est pour moi une exception où les mots se suffisent, contrairement aux autres pièces de
Sarah Kane que je brûle de voir jouer pour pouvoir les apprécier pleinement.