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Geneviève Leibrich (Traducteur)
EAN : 9782864247135
276 pages
Editions Métailié (01/09/2011)
3.59/5   22 notes
Résumé :
Une femme tombe du ciel et s’écrase sur la route devant Bartolomeu au moment où éclate une tempête tropicale et où sa maîtresse lui annonce qu’elle le quitte. Il décide de percer ce mystère et, alors que tout change autour de lui, il découvre que la morte, mannequin et ex-miss, a fréquenté le lit d’hommes politiques, devenant gênante pour certains.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Bartolomeu est sur le point de se faire larguer par sa maîtresse, une chanteuse célèbre, quand soudain une femme tombée du ciel s'écrase sur la route devant eux. Il s'avérera plus tard que la morte est une ex-miss Angola devenue présentatrice de télévision qui en savait sans doute trop sur certains hommes politiques et leurs secrets inavouables. Il s'avérera également que les hommes de main des politiciens précités croient que la miss a eu une relation avec Bartolomeu et qu'elle lui a peut-être révélé certains de ces secrets, ce qui fait de celui-ci un potentiel gêneur pour ceux-là.

Voilà pour la trame de ce roman qui porte bien son titre : baroque et tropical. Se déroulant à Luanda, capitale angolaise, son style et sa narration sont une version africaine du réalisme magique sud-américain. Déjanté et chaotique, difficile à suivre avec sa nuée de personnages secondaires plus excentriques les uns que les autres, avec son absence de chronologie, sa narration à plusieurs voix, ses digressions dont on ne sait si elles sont l'accessoire ou le principal. Pourtant, bizarrement, c'est loin d'être désagréable à lire, c'est bien écrit, c'est drôle, exubérant et picaresque, mais c'est labyrinthique et je ne suis pas parvenue à assembler les pièces du puzzle, ni, forcément, à comprendre ce qu'était censé être la vue d'ensemble. Roman d'amour, intrigue politico-policière, légende poétique, portrait d'une ville et d'un pays à la dérive, un peu tout ça sans doute. Je n'y ai pas compris grand-chose, sauf que le "barroco tropical" n'est pas mon style préféré.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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«Luanda se précipite à toute allure vers le Grand Désastre. Huit millions de personnes hurlant, pleurant et s'esclaffant. Une fête. Une tragédie. Tout ce qui peut arriver arrive ici. Ce qui ne peut pas arriver arrive aussi.... Nous baignons dans la lumière. Nous sommes plongés dans l'obscurantisme et la misère.
(...) Bienvenue à Lua. Entrez et laissez la raison à l'extérieur.»(p 78)

C'est un conseil à suivre pour tout lecteur de «Barroco Tropical» qui va se laisser entraîner à la suite de Bartolomeu Falcato, jounaliste-écrivain borgne, dans son enquête folle au sein de cette ville qu'il lui arrive de détester mais qu'au fond il adore.

Lua, («diminutif affectueux avec lequel nous autres Luandais appelons notre ville») Luanda, Sao Paulo da Asunçao de Luanda son beau nom ancien, va vous absorber, vous allez vous y perdre dans un rire... qui s'étrangle parfois dans une grimace de dégoût et de douleur. 

Ville démesurée, grouillante, décharge à ciel ouvert, où nul ne sait si celui qu'il croise va le tuer ou le sauver, ville de l'amour fou mais aussi de grande Peur ; où tous ceux qui s'en éloignent, parce qu'on leur conseille vivement ,s'ils veulent rester en vie, ou parce qu'ils veulent fuir, y reviennent même au péril de leur vie. Car on ne peut rester longtemps loin de cette vie foisonnante et violente, fascinante à l'égale de Kianda la belle chanteuse dont est amoureux Bartolomeu.

«Je suis dramatique par culture et par formation. Nous autres, Angolais, nous sommes un peu dramatiques, n'est-ce pas ? Nous aimons l'outrance.» nous dit-elle.

L'outrance se retrouve dans tous les personnages principaux et secondaires :

Une mère des saints brésilienne qui veut revenir à la source africaine des rites de candomblé et souhaite à 80 ans se remarier avec un beau noir qui finalement se transformera en un portugais plus très jeune, tenancier de «l'Orgueil grec», «une des dernières tavernes portugaises au monde», où elle délivre ses oracles.
Lulu Banzo Pombeiro mari et impresario de Kianda. «Ma grand-mère, elle, a une expression qui définit avec une précision cruelle un type comme Lulu Banzo Pombeiro : «Certaines personnes, même très bien chaussées, ont toujours l'air de marcher pieds nus».
Nubia une ancienne Miss Angola qui se prend pour la vierge et parle depuis l'au-delà, après avoir été jetée d'un hélicoptère par les sbires du régime dictatorial qu'elle a eu l'audace de dénoncer, et veut se faire engrosser par Bartolomeu en qui elle voit la réincarnation de Joseph.
Une Fillette-Chien à la tête d'une meute dont Bartolomeu guette l'apparition dans la décharge du Golfe «Entre nous, il devient de plus en plus difficile de faire la distinction entre la ville et la décharge.(...) Des gens vivant au milieu des ordures c'est quelque chose de courant. Ce qui m'intéressait c'était de vérifier l'allégorie -- une petite fille développant la capacité de communiquer avec des chiens à cause d'une incapacité à se faire entendre des êtres humains.» p 115

Des anges noirs qui dansent sur un toit d'immeuble, 

et... ce n'est qu'un petit aperçu de ce qui vous attend.
C'est grâce à cette démesure, reflet d'une réalité, que José Eduardo Agualusa, jouant sur différents registres, du roman d'amour à l'enquête politico-policière sans oublier une grande poésie, dénonce les abus et la cruauté d'une société à la dérive. Ils nous permet d'en supporter la vision dantesque comme leur fantaisie, leur inventivité et leur folie permettent à ceux qui y sont immergés d'y survivre. Et pour qualifier ce roman pourquoi ne pas utiliser le beau nom employé par Kianda en en-tête de ses notes : L'Elucidaire.
Merci à Babelio et sa masse critique et aux Editions Métailié pour m'avoir offert cette belle lecture qui m'a permis de découvrir une autre facette de José Eduardo Agualusa dont j'avais aimé «Le marchand de passés».
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Bartolomeu Falcato, écrivain-documentariste se retrouve seul. Sa maîtresse, la chanteuse Kianda le quitte. Au moment où elle lui annonce cette nouvelle, une femme, un mannequin que Bartolomeu a rencontré quelques jours plus tôt dans un avion tombe du ciel devant leurs yeux, lors d'un orage aussi terrible que soudain. Ensuite, Kianda avertit Barbara Dulce, la femme de Bartolomeu qu'il avait une liaison. Barbara Dulce le quitte et emmène leurs filles. Puis on annonce à l'écrivain qu'on cherche à le tuer.

Voilà pour les premières pages. le reste est à l'avenant. Pas un personnage n'est à l'abri d'une mésaventure jusqu'à la fin du livre. Tous plus barrés les uns que les autres, ils évoluent dans une Luanda totalement pourrie : ses dirigeants sont corrompus, reviennent à des croyances anciennes certaines cruelles voire meurtrières, les bâtiments même neufs s'écroulent ou vieillissent très mal. Bartolomeu, pour sauver sa peau devra tenter de faire la lumière sur tous les mystères qui l'encerclent. Il ne peut faire confiance qu'à peu de monde, Mickey, un SDF et Dalmatien, un chauffeur de taxi.

Ce roman est parfois totalement "déconnecté" d'une certaine réalité, mais toujours un détail ou des faits ou des personnages ramènent l'écrivain et le lecteur à la réalité : "l'insolite est toujours présent et intimement mêlé au prosaïque et au quotidien" (4ème de couverture). C'est une tendance que l'on retrouve tout au long du roman, et l'on ne sait parfois ce qui est de la réalité et ce qui est de la fiction. J-E Agualusa invente-t-il tout ou puise-t-il aux sources de la vraie vie ? le futur vu par lui n'est pas forcément très engageant. Mais est-ce réellement le futur ? Les situations qu'il décrit (corruption, compromissions, prostitutions, argent facile, ...) ne sont-elles pas déjà dans le présent ?

Au travers d'une histoire rocambolesque, abracadabrantesque comme dirait JC (non, pas "LE" JC, l'autre, le nôtre à nous Français. Notre ancien président !) l'auteur amène une réflexion intelligente et intéressante sur l'évolution des sociétés, du monde en général.

Si en plus je vous dis que l'écriture est très belle, très drôle et que la narration l'est également, vous comprendrez mon emballement.
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L'essentiel – comme l'a sûrement déjà écrit Paulo Coelho, et s'il ne l'a pas encore fait il le fera – s'exprime rarement avec des mots », affirme Bartolomeu Falcato, personnage central de Barroco tropical, le plus récent roman de l'Angolais José Eduardo Agualusa, non sans humour à l'endroit du Brésilien le plus lu de la planète.

Et pourtant, avec des mots, il va souvent à l'essentiel, même s'il lui faut souvent emprunter divers détours, enquêter, et pour cela rencontrer des personnages hors du commun, hommes glauques ou repoussants, femmes sublimes, troublantes et troublées. Ce n'est, en effet, pas tous les jours qu'une femme tombe du ciel et Bartolomeu, journaliste et écrivain aux prises avec des choix dont il ne mesure pas encore toute la portée, voit dans ce geste un signe qu'il lui en faut comprendre le sens en même temps qu'il est temps pour lui de voir clair dans sa propre vie en déroute.

Cela donne lieu à un roman fouillé et touffu, où se font face une pléiade de personnages qui ont tous à voir les uns avec les autres, même si au départ on n'était pas porté à le croire tant ils semblent émaner d'univers parallèles. Qu'ont en effet en commun une vieille Brésilienne de 80 ans qui cherche un jeune mari, une chanteuse acclamée dans le monde entier, des anges noirs, une fillette-chien, une ancienne Miss Angola et tant d'autres? Plus que vous ne pouvez l'imaginer…

Une fois de plus, le romancier angolais nous convie à un jeu de pistes fascinant qui dépasse les frontières et dont l'universalité n'est pas à démontrer, malgré le fait que l'action soit ancrée dans le sol angolais, tant il sait nous montrer le visage des humains, autant leur mansuétude que leurs bassesses. N'hésitant pas à faire preuve d'humour par des phrases comme celle-ci, « La dernière personne à faire des discours aux poissons fut le père Antonio Vieira et il semblerait qu'il n'ait eu aucun succès », Agualusa cite volontiers ce dernier, auteur portugais du XVIIe siècle, ainsi que Mia Couto, auteur mozambicain qui a, avec quelques autres, permis à la littérature de la diaspora lusophone africaine d'obtenir la visibilité qu'elle mérite.

Même si Bartolomeu affirme « Je le regrette infiniment, mais il est absolument impossible d'expliquer le mot saudade à qui n'est pas de notre langue », Agualusa nous en donne une si bonne idée que toute personne sans la moindre goutte de sang portugais dans les veines devrait en saisir les nuances grâce à ce superbe roman atypique, à l'instar de ses précédents titres. Un roman à offrir à qui cherche dépaysement, climat, personnages bien campés et écriture imagée autant qu'imaginative. Par celui qui nous a donné le marché de passés, La saison des fous et Les femmes de mon père.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Barroco tropical. C'est le titre du dernier roman de l'angolais José Eduardo Agualusa et, également, le nom du style en vogue chez les écrivains lusophones d'Afrique, comme un écho au réalisme magique d'Amérique latine et à la luxuriance brésilienne. le livre d'Agualusa est une jungle narrative, un récit picaresque et foisonnant qui est fait de tours et de détours et qui, à moins de posséder un bon GPS, s'ingénie à perdre le lecteur. de temps en temps, une clairière apparait et l'on apprécie que le romancier dépose les armes et s'attache à décrire avec affection et désolation Luanda, capitale d'un pays rongé par la corruption, imprévisible, dangereuse et éruptive. Ce ne sont que de brèves accalmies au sein d'un livre convulsif où les personnages multiples parasitent une intrigue mi-policière, mi-fantastique, totalement barrée, de laquelle émerge avec peine un narrateur journaliste/écrivain et une chanteuse charismatique. Barroco tropical est sans l'ombre d'un doute plus audacieux et plus brillant que les précédents romans de l'auteur (Le marchand de passés, La guerre des anges, Les femmes de mon père). Mais il est aussi le plus chaotique et le moins "lisible" de tous.
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critiques presse (1)
Lexpress
12 septembre 2011
Né en 1960 en Angola, chroniqueur dans plusieurs magazines lusophones, José Eduardo Agualusa invente une langue sacrément débridée pour peindre la réalité de son pays, qui semble plus invraisemblable que la fiction.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Dalmatien l’a regardé , atterré :
- Vous êtes en train de dire que l’esclavage a été une bonne chose?
- Réduire quelqu’un en esclavage est une chose abominable. La traite négrière a enrichi certaines familles africaines, sans parler des européens, évidemment mais elle a ruiné le continent. Ce que je suis en train de dire c’est que quelquefois les mauvaises actions produisent de bons résultats. En tout cas il me semble plus facile de défendre l’esclavage que la sorcellerie ou le tribalisme.

- Je ne suis pas d’accord. Ce que vous appelez tribalisme, général, je l’appellerais nationalisme ethnique. Le fait qu’un Bacongo soit orgueilleux de son lignage et veuille ce qu’il y a de mieux pour son peuple n’a rien de négatif au contraire. Pourquoi les Flamands, les Catalans et les Basques pourraient pratiquer le tribalisme et pas les Bacongos ?
Benigno dos Anjos Negreiros ne s’attendait pas à cette résistance de la part du chauffeur de taxi. Il a hésité un instant. Puis il a souri, content. Mon beau-père n’apprécie peut être pas la démocratie, mais il apprécie un bon débat :
- Je suis un patriote. J’ai lutté dans les forêts de ce pays contre les troupes portugaises. A l’époque notre slogan était "un seul peuple, une seule nation".
- Je préfère l’unité dans la diversité. Un grand nombre de nations, une seule patrie, a rétorqué Dalmatien. La plupart des pays du monde sont composés de plusieurs nations. Le combat contre la diversité est le propre d’une pensée totalitaire. Vous vouliez l’indépendance, c’est vrai mais à condition que l’Angola conserve le modèle colonial.
- Le modèle colonial ?
- Dalmatien a raison, suis-je intervenu, amusé. Les nationalistes urbains, éduqués dans la métropole et très souvent fils ou petits-fils de Portugais, ne connaissaient que le modèle colonial, et après avoir pris le pouvoir ils ont essayé de l’imposer. Un seul peuple, une seule nation. Ce qui veut dire, d’après vos camarades, que pour construire un pays il faut détruire les identités ethniques. De la pure idéologie coloniale. Voyez ce qui s’est passé avec la langue portugaise. Avant l’indépendance, moins de cinq pour cent des Angolais parlaient le portugais comme langue maternelle. Aujourd’hui , nos jeunes ne parlent plus que le portugais.
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Quand je suis né, Luanda utilisait encore en entier son beau nom chrétien sonore : Sao Paulo da Assunçao de Luanda. Vieille matrone mulâtre, elle était orgueilleuse de sa parenté avec des villes comme La Havane, Saint Louis en Casamance ou Sao Sebastiao do Rio de Janeiro. Ce furent d’ailleurs les Brésiliens qui lui portèrent secours quand, en 1641, les Hollandais profitèrent de la distraction ibérique pour occuper la Forteresse de Sao Miguel. J’ai vu ma ville devenir africaine. J’ai vu les fiers immeubles de la ville basse – que la bourgeoisie coloniale avait abandonnés quelques jours avant l’indépendance – être occupés pas les déshérités des bidonvilles. Je les ai vus (ces déshérités) élever des poules dans les garde-mangers, des chevreaux dans les chambres et allumer avec les bibliothèques abandonnées par les colons des feux au milieu des salons. J’ai vu plus tard ces mêmes déshérités quitter les appartements en ruine en échange de fortunes (quelque-uns) ou d’une demi-douzaine de centimes (d’autres), et être remplacés par la toute nouvelle bourgeoise urbaine, ou par des expatriés grassement payés. J’ai vu tomber le beau palais de Dona Ana Joaquina à coups de marteau, pour être remplacé par une réplique en mauvais béton, et j’ai pensé que c’était une métaphore des temps nouveaux – le vieux système colonial et esclavagiste remplacé par une réplique dérisoire dans le jargon néfaste de bidonvilles. Plus tard (trop tard), j’ai compris qu’il n’y avait aucune métaphore, juste une grande bâtisse qui s’effondrait.
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Je suis consciente de la lumière qui dort dans certains mots, de la nuit qui se cache dans d’autres. Il y a des métaphores qui explosent comme des grenades, des strophes capables de déclencher des éclairs sous nos yeux. Il m’est déjà arrivé de chanter les mêmes vers des centaines de fois sans les comprendre. Et soudain, sur une scène quelconque, Le Bozar à Bruxelles, Le Finlândi Hall à Helsinki, le Koninklijk Theater Carré à Amsterdam, sur une scène quelconque, cette même chanson prend feu et se révèle : elle s’ouvre comme une porte sur un monde dont je ne soupçonnais pas l’existence. Quand je me sens perdue, je m’assieds et j’écris. Quand je suis irrémédiablement perdue, je chante.
Je chante pour m’en sortir.
Qu’est ce que j’écris ? je consigne ce qui m’arrive, tentant de comprendre ce qui m’est arrivé. Je n’invente rien. Je n’ai pas besoin d’inventer quoi que ce soit. Je ne suis pas écrivain. Je pourrais appeler cela journal aveugle, car il ne comporte pas de dates. Je préfère l’appeler Elucidaire.
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... (Kianda) je suis consciente de la lumière qui dort dans certains mots, de la nuit qui se cache dans d'autres. Il y a des métaphores qui explosent comme des grenades, des strophes capables de déclencher des éclairs sous nos yeux.
(...) Quand je me sens perdue, je m'assieds et j'écris. Quand je suis irrémédiablement perdue, je chante.
(...) Qu'est-ce que j'écris ? Je consigne ce qui m'arrive, tentant de comprendre ce qui m'est arrivé. Je n'invente rien. Je n'ai pas besoin d'inventer quoi que ce soit. Je ne suis pas écrivain. Je pourrais appeler ça journal aveugle, car il ne comporte pas de dates. Je préfère "Elucidaire".
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Lua est le diminutif affectueux avec lequel nous autres, Luandais, appelons notre ville. Je le trouve particulièrement approprié. Luanda partage avec la Lune -- Lua -- la même désolation aride et sauvage, la même poussière suffocante. Pourtant, comme la Lune, vue de nuit et de loin, elle semble belle. Illuminée, elle séduit. En outre, sa lumière a le pouvoir étrange de transformer des hommes simples en loups féroces.
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