Je suis redevenu jeune adulte lorsque je lisais les grands de la cligne claire -
Ted Benoît,
Yves Chaland,
Joost Swarte, héritiers d'
Hergé et de
E.P. Jacobs. Trait épuré, aplats de couleurs, souci du détail en arrière-plan, j'adore ce graphisme simple au service d'une histoire, inscrite dans
L Histoire.
Je prends bien soin de regarder longuement les cases, m'efforçant de ne pas tourner les pages trop vite, sur les pas d'une héroïne intrépide, au coeur sensible.
L'intrigue solide faiblit sur la fin et Berlin apparaît tardivement; qu'importe, le charme l'emporte. Quel bonheur de revoir le Bruxelles des années 60, relégué au rayon des souvenirs enfouis. Les Belges apprécieront.
De facture classique, l'album est très bien documenté sur une époque heureusement révolue, où un mur immonde séparait les peuples.
Ai-je rêvé ? Il me semble que certains personnages ressemblent à des acteurs de cinéma,
Rock Hudson,
Paul Meurisse. Quant à Kathleen, j'hésite ; elle me fait penser à Julie Andrews avec la bouche de
Scarlett Johansson.
Je lirai d'autres volumes de la série, pas tous. L'incendie de l'innovation m'attend au coin du feu. Je laisse mijoter, il faut faire durer les retrouvailles avec un des grands courants de la BD.