La réalité, c'est que tout ce dont vous faites l'expérience est unique et créé à travail cet appareil corps/mental particulier. Ce mur bleu est votre mur bleu, et personne d'autre ne peut connaître cela de la façon dont vous le connaissez. Tout ce qui se manifeste à votre conscience, ici même, en cet instant précis, est votre création, et en fait, rien d'autre n'existe en dehors de cela. Ceci est tout ce qu'il y a pour vous... cette pièce, ces gens, ma voix... Toute idée à propos de votre maison, d'autres relations, etc, n'est pour vous simplement que cela, une idée, ni plus ni moins.
C'est un scénario imaginé qui peut toujours éveiller en vous des sentiments, et ces derniers sont aussi ce qui est, tel que c'est, ici même, en cet instant précis. Or, tandis que vous quittez la pièce, une autre réalité faisant suite à celle-ci semble se créer à travers ce corps/mental... et cela continue ainsi... où que vous vous rendiez et qui que vous rencontriez.
Voyez-vous, à chaque fois c'est une rencontre nouvelle, une création neuve. Mais votre esprit veut rendre tout ça prévisible et rassurant, et donc la plus grande partie de ce que vous pensez voir, vous l'imaginez déjà connu. La rue où vous vivez, le bureau, la petite amie... vous pensez les connaître et ça semble rendre tout cela rassurant. Cela peut aussi le rendre bien fade en ôtant tout le sel et le merveilleux qui accompagne le fait d'être en vie. Immanquablement en tout cas c'est la porte ouverte à tous les jugements que l'esprit accumule dans le dessein de proroger la grande illusion de notre existence en tant qu'individus séparés, plongés dans la saga d'une vie chargée de sens. Alors qu'il ne s'agit en fait que d'une exquise et brillante métaphore qui ne fait jamais qu'inviter le rêveur à s'éveiller.
Ce qui arriva ensuite est au-delà de toute description. Je ne peux que dire, de manière inadéquate en mots, qu'une incommensurable présence tranquille sembla descendre et envelopper toute chose. Tout et chaque chose devint intemporel et je cessai d'exister. Je disparus et il n'y eut plus personne pour faire l'expérience de quoi que ce soit. L'identité avec l'unicité de toute chose est ce qui se produisit
Quand je sais "qui" je suis, je découvre que je ne suis pas l'existence; je suis la présence qui permet à l'existence d'être
Laissez tomber les pourquoi et soyez simplement totalement immergés dans le miracle absolument merveilleux de la vie, juste telle qu'elle est, ici même, en l'instant même
Les mots ne sont pas la vérité, à l'instar du miel qui n'est pas le goût du sucré et reconnaît qu'il essaie de transmettre l'unicité, [alors que] les mots engagent eux à la séparation
Idées noires # 4 - la chronique polar de Gaylord Kemp.
Dans le cadre de l'émission La Vie des Livres - Radio Plus - Douvrin.
Le 6 janvier 2016.
Au sommaire :
- "Des Garçons bien élevés", de Tony Parsons - éditions La Martinière
- "Igneus", de Patrick S. Vast - éditions Fleur Sauvage
- "promesses", de Jussi Adler-Olsen - éditions Albin Michel
- et une idée de sortie : le salon du polar de Dainville - près d'Arras
http://bibliodainville.free.fr/
Le blog de Gaylord Kemp : http://dubruitdanslesoreilles-delapoussieredanslesyeux.overblog.com/