Qui a décrété qu'il fallait se toucher pour s'aimer ? Certains amours platoniques ont déchaîné bien plus de larmes & de passion que bien des relations physiques, lorsque deux âmes tombent amoureuses, il ne reste que le ciel au dessus d'elles ...
Ces derniers mois, je me suis enveloppéedes lettres de Boris & Marina, dévorée dès son plus jeune âge par le besoin d'écrire & la fureur d'aimer. Pendant quatorze années, ils auront entretenu une correspondance d'une intensité rare dans laquelle se tissent passion & poésie. Un relation qui se noue, grandie, atteint un pic paroxystique dans une impossible rencontre. Des mots tonnerre qui gonflent le coeur & le font battre à coups redoublé.
C'était tellement doux de prendre le temps d'écrire une missive pour y coucher son coeur…
Le papier, cette jolie couverture des sentiments. Rien que prendre le temps de le choisir, choisir son encre, la bille ou la plume, le timbre.
Et les sentiments. Un acte entier !
C'est un peu, penser avec ses doigts, imaginer avec ses yeux & toucher avec son coeur. C'est quelque chose à laquelle je n'ai jamais voulu renoncer. Lire celles des autres aussi, même si ça abrite une violation d'intimité, teintée d'un soupçon de voyeurisme.
Mais sans correspondance, comment savoir si l'on se correspond ?
À moins de lui préférer les doux leurres, les douleurs de l'interprétation des silences qui font semblant de ne rien dire ? Je vous souhaite des mots soyeux.
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Il n'y aura que la rencontre.
Cette seconde là de l'explosion, quand brûle encore la mèche
et qu'il est encore possible d'arrêter
et qu'on n'arrête pas.
ô tu es si diablement, si célestement sage, que tu ne me donneras pas
- en toute simplicité - un baiser n'est-ce pas ?
Je ne sais même pas si moi je t'embrasserai. p 111
Boris, recule jusqu'au jour que tu voudras, je ne te quitte pas,
j'écris et je respire par toi.
En Vendée, j'avais un grand lit à deux places et je pensais,
avec Boris, cela aurait été un lit à une âme.
J'aurais simplement dormi dans une âme. p 176
Tu m'es cher et mien de part en part, aussi atrocement et
effroyablement que je le suis à moi-même,
sans le moindre confort, comme les montagnes.
Ceci n'est pas une déclaration d'amour mais une déclaration
de destin. p 106
Pourquoi tous mes rêves de vous sont-ils - sans exception -
si brefs et toujours dans l'impossible ?
Encore une fois ce téléphone que je méprise et de toute mon âme
et que je déteste en tant que substitut à la correspondance,
et que j'utilise ............;p 130
Traduire par de brefs éclats son appréhension immédiate. Telle est l'essence de la poésie.
"Le Docteur Jivago", roman du lauréat du prix Nobel de littérature Boris Pasternak, fait l'objet d'une nouvelle traduction aux éditions Gallimard. La traductrice Hélène Henry est l'invitée du Book Club pour éclairer l'histoire de la publication de ce roman et son travail de traduction.
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