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EAN : 9782070462162
144 pages
Gallimard (29/01/2015)
3/5   4 notes
Résumé :
Pourquoi, sous toutes les latitudes et à toutes les époques, les femmes ont-elles été considérées comme des êtres imparfaits et méprisables, impropres à l'éducation ? Si "les deux sexes sont égaux pour le corps et pour l'esprit", alors toutes les portes devraient leur être ouvertes : "Ce serait une chose plaisante de voir une femme être assise sur un tribunal pour y rendre justice ; conduire une armée, livrer une bataille ; et parler devant les républiques ou les pr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« de l'Egalité des deux sexes » François Poullain de la Barre (140 pages, Folio)
Presque totalement oublié, François Poullain de la Barre (1647-1723) nous livre ici un beau plaidoyer pour dénoncer le préjugé ancestral de l'inégalité des sexes. Si les femmes apparaissent comme inférieures aux hommes, c'est d'abord un point de vue masculin qui vient du refus d'éducation dans lesquelles on les enferme. L'inventaire systématique des données physiologiques, morales et intellectuelles auquel se livre l'auteur montre qu'en tous points, les femmes sont « au moins » égales aux hommes. Si elles avaient comme eux accès à l'instruction, elles occuperaient avec autant d'efficacité tous les postes à responsabilité (juge, roi, chef de guerre, prêtre…) Une démonstration toujours d'actualité pour l'essentiel. Certes la lecture est rendue un peu ardue par une langue très XVIIème siècle, un argumentaire un peu répétitif et parfois lourd, une religiosité bien de son époque. Mais l'auteur montre que la culture partagée par tous (les femmes, mais aussi le peuple entier) mettrait tout le monde sur un pied d'égalité. Il n'hésite pas non plus à déboulonner quelques totems de la philosophie concernant leurs perceptions des femmes (Platon, Aristote, Socrate…).
Et dire que Poullain de la Barre écrit cela en 1673, soit 89 ans avant les inepties misogynes d'un Jean-Jacques Rousseau dans son « Emile ou de l'éducation » ; hélas, quand celui-ci est toujours porté aux nues comme soi-disant pédagogue, celui-là est effacé des mémoires, où est l'erreur ?
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J'essaie, petit à petit, de m'instruire sur le féminisme et la condition de la femme, sujets centraux de notre société. Cela m'a menée à cet ouvrage presque totalement oublié aujourd'hui. Il est intéressant de voir la position de la femme dans la société au 17e siècle, époque où elle apparait comme drastiquement inférieure à l'homme. Poullain de la Barre déconstruit, ici, les préjugés (du peuple et des intellectuels, savants, philosophes) à leurs égards et tend, tout au long du texte, à placer les deux sexes sur un même pied d'égalité. Un bon texte, que l'on peut considérer comme introductif (et historique) à la thématique du féminisme.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Combien y a-t-il de gens dans la poussière qui se fussent signalés si on les avai un peu poussés? Et de paysans qui seraient de grands docteurs si on les avait mis à l'étude? On serait assez mal fondé de prétendre que les plus habiles gens d'aujourd'hui soient ceux de leur temps qui ont eu plus de disposition pour les choses en quoi ils éclatent, et que dans un si grand nombre de personnes ensevelies dans l'ignorance, il n'y en a point qui avec les mêmes moyens qu'ils ont eus se fussent rendus plus capables.
Sur quoi donc peut-on assurer que les femmes y soient moins propres que nous, puisque ce n'est pas le hasard, mais une nécessité insurmontable, qui les empêche d'y avoir part? Je ne soutiens pas qu'elles soient toutes capables de sciences et des emplois ni que chacune le soit de tous, personne ne le prétend non plus des hommes, mais je demande seulement qu'à prendre les deux sexes en général, on reconnaisse dans l'un autant de disposition que dans l'autre.
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Il n’y a rien de plus délicat que de s’expliquer sur le sujet des Fem-
mes. Quand un homme parle à leur avantage, l’on s’imagine aussitôt
que c’est par galanterie ou par amour : et il y a grande apparence que
la plupart jugeant de ce discours par le Titre, croiront d’abord qu’il est
l’effet de l’un ou de l’autre, et seront bien aises d’en savoir au vrai, le mo-
tif et le dessein.
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Les hommes sont persuadés d'une infinité de choses dont ils ne sauraient rendre raison parce que leur persuasion n'est fondée que sur de légères apparences, auxquelles ils se sont laissés emporter et ils eussent cru aussi fortement le contraire si les impressions des sens ou de la coutume les y eussent déterminés de la même façon.
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Je prévois bien que cette pensée ne sera pas goûtée de beaucoup de gens qui la trouveront un peu forte. Je n'y saurais que faire. L'on s'imagine qu'il y va de l'honneur de notre sexe de le faire primer partout, et moi je crois qu'il est de la justice de rendre à un chacun ce qui lui appartient.
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Il est incomparablement plus difficile de tirer les hommes des sentiments où ils ne sont que par préjugé que de ceux qu'ils ont embrassé par le motif des raisons qui leur ont paru les plus convaincantes et les plus fortes.
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