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EAN : 9782213661551
300 pages
Fayard (19/09/2012)
2.25/5   2 notes
Résumé :
Qu’est-ce que le genre ? Comment les identités sexuelles et les rapports entre hommes et femmes sont-ils construits, et comment se transforment-ils ? Quel rôle jouent, dans ces processus, la politique et les mobilisations collectives, l’économique et le social, mais aussi le langage et l’inconscient ? Historienne mondialement reconnue, Joan W. Scott a imposé l’idée selon laquelle le genre ne constitue pas seulement un domaine d’investigation : c’est un instrument cr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ma critique s'applique à un livre non référencé sur Babelio: " la religion de la laïcité" paru chez Flammarion en juin 2018, qui me semble poser des problèmes graves
Il est ainsi présenté par l'auteur: « J'ai entrepris ce livre parce que je savais sque les affirmations courantes sur la laïcité - l'idée selon laquelle elle est nécessairement synonyme d'émancipation des femmes - n'étaient tout simplement pas vraie. Ayant étudié l'histoire du genre et des femmes en France, j'étais stupéfaite d'entendre des politiques prétendre que l'égalité de genre est une valeur primordiale de la démocratie au moins depuis la Révolution française.
En réalité, l'égalité de genre est absente des documents fondateurs des démocraties occidentales, même lorsque celles-ci invoquent les principes universels des Droits de l'homme. Elle n'est devenue une valeur centrale pour les politiques françaises que depuis le début de ce siècle, et seulement pour marquer une opposition à l'islam. C'est ce qui m'est apparu clairement en faisant des recherches sur la loi de 1905 de séparation de l'Église et de l'État en France"

On est quand même surpris de lire que l'auteur a entrepris des recherches pour démontrer ce qu'elle savait depuis le départ : "que les affirmations courantes sur la laïcité - l'idée selon laquelle elle est nécessairement synonyme d'émancipation des femmes - n'étaient tout simplement pas vraies" Passons



Ce livre traduit l'incapacité des Américains à comprendre la notion de même de laïcité. Effectivement, cette dernière ne garantit pas au premier chef l'égalité des sexes; elle vise à protéger la République et ses principes contre les empiétements des religions constituées, et à l'époque des lois de séparation, de l'Eglise Catholique

Selon Gambetta, "le cléricalisme, voilà l'ennemi"» Et le cléricalisme, réactionnaire, monarchiste, antirépublicain, antisémite (affaire Deyfus) représentait bien un danger pour la République, qui a du employer des moyens énergiques : interdiction des congrégations, loi de séparation, interdiction des processions religieuses, inventaire dans les Eglises...certaines de ces mesures heurtent notre sensibilité,car elles ne sont plus nécessaires; mais elles l'étaient à l'époque, et ont porté leurs fruits, d'où la détente qui a pu se produire ensuite.

Il apparaît donc légitime d'avoir aujourd'hui la même fermeté avec l'Islam, qui prétend empiéter à son tour sur la sphère publique; c'est à ce titre que s'impose d'abord la lutte contre le voile des femmes, qui viole cette neutralité de la sphère publique, comme port du signe ostentatoire d'une religion.

en tant que signifiant d'une infériorité de la femme, il se heurte bien évidemment au principe républicain d'égalité, dans lequel l'égalité entre les sexes était contenue en germe.


Il est donc légitime d'affirmer que la laïcité garantit l'égalité des sexes, et plus particulièrement en ce qui concerne les atteintes provenant de la religion. D'ailleurs, même si l'islam est aujourd'hui plus particulièrement concerné en France, des atteintes discriminatoires peuvent être relevées dans les autres grandes religions monothéistes: Juifs Hassidim, sectes protestantes extrémistes aux USA....

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La mélancolie se fonde sur le fantasme d'un « home » qui n'a jamais vraiment existé

Joan W. Scott indique, entre autres, en avant-propos à la réédition de ses textes « Ils montrent également comment et pourquoi j'ai constamment cherché à identifier et à mettre en oeuvre des méthodes et des moyens plus nombreux et efficaces pour analyser les rapports de force de sexes (en français dans le texte) tels qu'ils apparaissent dans leurs représentations changeantes à travers le temps ». Elle ajoute avoir infléchi sa pensée par la prise en compte de la psychanalyse « comme une façon de mettre au jour les ruptures et les contradictions, d'explorer les significations ambiguës qui finissent par se loger dans les problèmes insolubles et les interrogations sans réponse ». L'auteure souligne « le caractère insaisissable de la différence des sexes rend celle-ci à la fois impossible à préciser définitivement et, pour cette raison, historique ».

Sommaire :

Le genre : une catégorie utile d'analyse historique (1986)
Les femmes dans La formation de la classe ouvrière anglaise (1988)
Quelques autres réflexions sur le genre et la politique (1999)
Sécularité ou sexularité ? La laïcité et l'égalité des sexes (2010)
La séduction, une théorie française (2011)
Conclusion : le « lourd passé » du féminisme (2004)

N'ayant pas les compétences requises, je ne parlerais pas des références de l'auteure aux théories de Jacques Lacan. Cependant l'usage que Joan W. Scott fait de la psychanalyse (très critique d'une psychanalyse a-historique et réactionnaire) et en particulier de la place du fantasme me semble adéquat à son travail sur l'insaisissable ou l'ambiguë. Il conforte, en questionnant des angles morts, ses analyses plus directement historiques, « nous nous ouvrons à l'histoire, à l'idée (et à la possibilité) que les choses ont été et seront différentes de ce qu'elles sont aujourd'hui ».

L'auteure critique particulièrement les théories qui tendent « à universaliser les catégories et les relations entre hommes et femmes ». Contre l'usage « habituel » de notions, elle revendique l'interrogation permanente et la situation dans l'histoire. Elle traque « la femme » comme catégorie an-historique, et elle en dénonce l'essentialisation.

En 1986, Joan W. Scott proposait une définition du genre en deux parties reliées entre elles mais distinctes pour l'analyse « le genre est un élément constitutif des relations sociales fondé sur les différences perçues entre les sexes, et le genre est une façon première de signifier les rapports de pouvoir ».

Son analyse critique du livre de E. P. Thompson, ne s'arrête pas à l'oubli du travail des femmes par cet auteur, elle souligne « le caractère masculin des concepts généraux » et elle discute de la formation historique de la « classe » et la « tradition qui préconisait l'égalité, mais ne reconnaissait pas ses propres utilisations de la différence ».

Au delà des quelques points évoqués, cet ouvrage, comme les précédents de l'auteure est une formidable incitation à penser les relations sociales, les catégories qui nous servent à les exprimer, le système de genre, le faux universalisme masculin, la réduction de la modernité à l'occident. Sans oublier les questionnements liant égalité et « différence ». Les lectures de « Sécularité ou sexularité ? La laïcité et l'égalité des sexes » et de « La séduction, une théorie française » éclairent lumineusement certains débats franco-français, la paresse intellectuelle de certain-ne-s qui font de l'histoire « nationale » une essence, de la laïcité ou de la religion des réalités lisses sans histoire, qui « semblent » oublier les rapports de pouvoir, l'inégalité sociale et politique ici et maintenant…

« Il n'existe pas de moyen de résoudre l'ambiguïté du rapport de l'imagination à la réalité »
Lien : http://entreleslignesentrele..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
le genre est un élément constitutif des relations sociales fondé sur les différences perçues entre les sexes, et le genre est une façon première de signifier les rapports de pouvoir
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Le caractère insaisissable de la différence des sexes rend celle-ci à la fois impossible à préciser définitivement et, pour cette raison, historique
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Il n’existe pas de moyen de résoudre l’ambiguïté du rapport de l’imagination à la réalité
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Video de Joan Wallach Scott (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joan Wallach Scott
Le 25 septembre 2017 dernier, nous recevions à la librairie Le Merle moqueur Joan W.Scott. Nous organisions en effet une rencontre Sciences-Humaines avec les éditions Amsterdam, autour de l'ouvrage de Joan W.Scott : "La Politique du voile".
Joan W. Scott est historienne, professeure à l?Institute for Advanced Study de Princeton. Son travail, principalement consacré à la France, interroge la catégorie de genre et la différence des sexes. Elle a notamment publié en français Théorie critique de l?histoire (2009) et de l?utilité du genre (2012). INFOS : https://lc.cx/GmXg
// nous trouver // 51, rue de bagnolet paris 20e
// nous suivre // www.lemerlemoqueur.fr FACEBOOK : http://facebook.com/LibrairieLeMerleMoqueur TWITTER : http://twitter.com/MerleMoqueur51 INSTAGRAM : http://instagram.com/lemerlemoqueur.librairie SOUNDCLOUD : http://soundcloud.com/user-701360985
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