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EAN : 9782702439470
336 pages
Le Masque (15/10/2014)
3.44/5   17 notes
Résumé :
Un bureau de poste à Glasgow, une semaine avant Noël. Martin Pavel est couché sur le sol, les yeux rivés sur ceux d'un petit garçon terrifié. Au-dessus d'eux, un homme masqué, une kalachnikov à la main, suit du regard le grand-père du petit garçon qui s'est porté volontaire pour ramasser l'argent. Une fois la récolte terminée, le vieil homme se tient immobile et attend d'être pulvérisé par une décharge de balles.
De retour depuis peu de congé maternité, l'ins... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Glasgow est à l'inspectrice Alex Morrow ce qu'Édimbourg est à l'inspecteur Rebus : un théâtre des passions humaines où il est toujours difficile de démêler le faux du vrai.
le braquage d'un bureau de poste à la veille de Noël s'achève par le meurtre d'un retraité, Brendan Lyons. L'un des témoins du hold-up, Martin Pavel, affirme que la victime connaissait le braqueur et lui a prêté son concours pendant l'opération. Mais faut-il se fier au témoignage du jeune homme dont l'allure est assez inquiétante et qui semble aussi mystérieux que ses tatouages ? Alex Morrow se heurte également au mutisme de la famille Lyons qui répugne à en dire plus que nécessaire à la police. Quelle était la vraie personnalité de Brendan Lyons, militant syndical engagé, ancien membre du parti communiste ? Avait-il des liens avec la pègre de Glasgow, ou le parti travailliste local ? Sa veuve Rita comme sa fille Rosie défendent farouchement la mémoire d'un homme bon, honnête et courageux. Pour l'inspectrice, cette affaire tombe mal car la plupart de son équipe est déjà mobilisée par la traque de Benny Mullen, l'un des gros trafiquants de drogue de la ville.
L'intrigue de Denise Mina ressemble à une toile d'araignée dont les fils sensibles se déploient dans plusieurs directions. Les gangs et leur main mise sur certaines activités de la ville, le scandale médiatique qui poursuit Kenneth Gallagher, le futur candidat du parti travailliste à la députation, l'existence erratique d'un riche héritier, la corruption qui s'infiltre dans la police sont autant de rets où viennent s'empêtrer les protagonistes de cette histoire. Alex Morrow est bien placée pour savoir que les forces et les faiblesses de chacun se cachent sous des apparences trompeuses et que la trahison est parfois insoupçonnable, elle dont le demi-frère Danny McGrath est un voyou de la pire espèce.
C'est noir, c'est gris, c'est sombre car chaque tentative d'échapper à la toile mortifère aboutit à resserrer les mailles autour des proies appâtées par le gain, le pouvoir ou tout simplement le besoin de reconnaissance. Pourtant, timidement, la lumière peut aussi percer l'ombre et éclairer fugitivement un pan d'existence miraculeusement indemne de la scélératesse des humains.
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Un dos splendidement tatoué sur la couverture attire l'oeil, comme le très beau titre tiré d'une citation attribuée à Aristote : « Ceux qui ne peuvent vivre dans la société des hommes ou n'en ont pas besoin sont soit des dieux, soit des bêtes ».


La scène inaugurale est celle d'un hold-up dans un bureau de poste de Glasgow. Un homme masqué, armé d'un AK-47, braque clients et employés. Brendan Lyons, paisible retraité venu acheter des timbres pour ses cartes de voeux en compagnie de son petit-fils Joe, âgé de 4 ans, se trouve dans la file d'attente. Pourquoi brusquement, après avoir jeté Joe dans les bras d'un client, Brendan décide-t-il d'aider le voleur à s'emparer de l'argent et de s'offrir en sacrifice ? Alex Morrow, jeune inspectrice, fraîchement maman de jumeaux est chargée de répondre à cette question.


En alternance, Denise Mina évoque les vies des différents protagonistes de l'intrigue. Très progressivement elle tisse les fils qui les emprisonnent peu à peu. On suit les inspecteurs Leonard et Wilder, dont l'avenir professionnel est incertain dans un contexte de restriction budgétaire. D'ailleurs, ils sont déjà mis sur la touche par leur hiérarchie comme en préambule à leur licenciement programmé. On pénètre ensuite dans l'existence de Kenny Gallagher, entré en politique presque par hasard à la suite d'une manife de jeunesse au cours de laquelle il a été blessé par un policier, dont c'était la deuxième intervention, qui a paniqué en voyant la foule avancer vers lui. Et puis, il y a surtout Martin Pavel. C'est lui qui a recueilli et protégé Joe lors du braquage de la poste. Il est impossible d'en dire trop sur lui car Denise Mina enveloppe d'un subtil mystère ses origines, ses motivations. Que veut-il ? Que cherche-t-il ? Gentil ou méchant ?


Il est beaucoup question d'argent dans Des dieux et des bêtes. Certains n'en ont pas suffisamment pour vivre décemment, certains en ont trop (si cela est possible) et ne savent comment l'utiliser. Certains autres le volent.
Denise Mina évoque l'histoire politique, syndicale, sociale, de Glasgow dans un style élégant, précis, et surtout intelligent. L'intrigue est solidement construite et s'achève sur une surprise en forme de clin d'oeil aux femmes. Je déplore seulement que l'éditeur, en 4ème de couverture, insiste beaucoup trop sur le braquage, qui n'occupe que quelques pages et ne sert que de point de départ au roman, pouvant laisser penser qu'il s'agit d'une énième course poursuite sanglante contre des tueurs. Il n'en est rien. Les rapports humains sont au centre du dispositif de ce beau roman sociétal.
 
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J'ai bien l'ambiance moins l'enquête

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Elle était fière et forte, et maîtrisait les arcanes de la politique. À un moment donné, elle aussi avait voulu y faire carrière. Mais désormais, son ventre portait les stigmates de trois grossesses et ses traits s’étaient durcis. Dans les moments d’amertume, il voyait qu’elle avait perdu son authenticité d’autrefois. Elle était devenue une femme au foyer bourgeoise, fière de sa nouvelle cuisine, une consommatrice qui ne possédait jamais assez.
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L’auditoire était indiscipliné, un brin éméché, et personne ne savait trop ce qu’ils attendaient. Croyant sentir planer l’hostilité et perdant courage, tous les intervenants s’en tinrent strictement à leurs notes. Ils lisaient mot pour mot, se traînant péniblement vers la conclusion devant une salle où enflaient les chuchotis. Quand on remercia les membres du comité, personne n’applaudit ; les bons mots se heurtaient à l’apathie générale.
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La voiture était chère, même pour un dealer, mais Boyle n’avait pas l’attitude du caïd digne de figurer si haut dans la chaîne alimentaire. Il regardait ses interlocuteurs dans les yeux quand ils lui parlaient, faisait de l’humour comme s’il était légèrement embarrassé d’avoir été arrêté. Un vrai caïd s’en serait moqué. Un vrai caïd aurait contacté son avocat à l’aide de son kit main libres avant même de quitter l’autoroute.
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En frais de représentation parlementaire. Jill travaillait pour le parti, il n’y avait donc absolument rien d’anormal à ce que le parti finance ses déplacements. Sans ça, la politique resterait l’apanage des classes moyennes. La professionnalisation de la politique. Les gens de la classe ouvrière exclus de fait du processus.
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Ce foyer d’accueil pour sans-abri n’était pas destiné aux familles en difficulté, ni aux hommes et aux femmes à la recherche d’un emploi. Il accueillait la lie de la société, des ivrognes et des toxicomanes, des maîtres du chaos, avec leurs plaies ouvertes ou leurs maladies contagieuses, ou d’autres encore, atteints d’impitoyables pathologies mentales.
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